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Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont au programme de 19h30 à 21h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00Nous sommes toujours en studio avec Jules Thorez, journaliste politique au JDD et Paul Melun, écrivain et séiste.
00:04Nous allons écouter, si vous le voulez bien, messieurs, un extrait du discours de Bruno Retailleau.
00:10C'était il y a quelques minutes à peine, à la convention nationale du CRIF à Paris, à la Maison de la Chimie.
00:16Lourde charge du ministre de l'Intérieur contre l'islamisme.
00:19Près de 24%, 24% des français qui déclarent être de confession musulmane
00:25affirment soutenir le recours à des actions violentes contre des juifs.
00:30Parce que jamais je ne confondrai l'islamisme avec l'islam.
00:35Car qu'il soit salafiste ou bien frériste, qu'il soit terroriste ou bien séparatisme,
00:43l'islamisme est toujours antisémite.
00:45L'islamisme est un bloc de haine.
00:48Il porte l'antisémitisme comme la nuée porte l'orage.
00:53Et il porte désormais ses coups.
00:55Voilà les mots forts de Bruno Retailleau.
00:58Les chiffres sont édifiants.
00:59C'est du bien d'avoir quelqu'un qui parle clairement.
01:01On n'a pas été habitués.
01:02Non, mais c'est certain, il ne marche pas ses mots, quand même, Bruno Retailleau.
01:06Je trouve que le chiffre, l'état des lieux est terrible.
01:09L'état des lieux est terrible.
01:11On l'a commenté cette semaine avec cette enquête de l'Ipsos
01:15qui honnêtement nous a tous un petit peu glacés.
01:18Quand on voyait les résultats,
01:20notamment ce retournement historique de l'antisémitisme à gauche.
01:25C'est-à-dire que oui, aujourd'hui, l'antisémitisme est à gauche.
01:28Il est véhiculé à gauche par une certaine gauche.
01:31Pas toute la gauche.
01:33Mais quand on voit que 25% des électeurs de la France insoumise,
01:37enfin des sympathisants de la France insoumise,
01:39ont de la sympathie pour le Hamas,
01:41qui est un mouvement terroriste qui a tué 1500 personnes,
01:44il y a encore de cela quelques mois en Israël,
01:47dont 48 franco-israéliens.
01:49C'est vrai qu'on peut se poser la question.
01:51Quand on voit qu'aujourd'hui,
01:53et c'est des chiffres qui sont donnés par Bruno Rotailleau,
01:55les juifs aujourd'hui en France représentent
01:57beaucoup moins d'un pour cent de la population,
01:59mais sont les cibles de 50% des agressions racistes et anti-religieuses.
02:04C'est ce qu'il vient dire.
02:05Bruno Rotailleau, alors que nos compatriotes juifs
02:07représentent moins de 1% de la population française,
02:10ils sont l'objet de 50% d'agressions racistes et anti-religieuses.
02:14Il y a plus qu'une sur-représentation de l'antisémitisme
02:16par rapport à ce que l'on appelle l'islamophobie,
02:18moi je conteste le terme,
02:20ou en tout cas plutôt les actes anti-musulmans,
02:22ou les actes anti-chrétiens.
02:23Il est vrai que les actes antisémites surplombent cela,
02:26surtout quand on prend les proportions de juifs au sein de notre pays.
02:30Donc c'est évidemment un constat qui est alarmant.
02:32Et j'ajouterais une chose à ce qu'a dit Jules
02:34par rapport au fait que l'antisémitisme serait plutôt à gauche.
02:37D'abord c'est une certaine gauche, c'est l'extrême gauche.
02:39Il existe encore aussi à l'extrême droite,
02:41même s'il est résiduel.
02:42Et ensuite je dirais surtout qu'il est mu par l'islam politique.
02:45Et qu'il s'est drapé dans l'antisionisme pro-palestinien,
02:50ce nouvel antisémitisme.
02:52Et que c'est là la jonction entre une partie de l'extrême gauche militante,
02:56les compagnons de route de Jean-Luc Mélenchon, etc.
02:59et l'électorat de Seine-Saint-Denis d'un certain nombre de députés LFI
03:03qui, mu par une vision de l'islam politique
03:06tout à fait en décalage avec les valeurs de la République,
03:08se rejoignent.
03:09Et c'est cette jonction-là qui crée le nouvel antisémitisme.
03:12Cette manifestation de la France Insoumise,
03:14cette gauche mélenchoniste et M. Elias Dimzalen,
03:17dont on a beaucoup parlé,
03:18qui est un fichesse islamiste invité en grande pompe sur le service public,
03:22ils manifestent ensemble.
03:23Ils ont manifesté en septembre ensemble,
03:25c'est là que M. Dimzalen a appelé à l'intifada.
03:27Ils ont encore manifesté il y a quelques jours devant le stade de France
03:30avec Éric Coquerel, avec Hercilia Soudé
03:32qui sont des députés de la France Insoumise.
03:34Donc on voit très bien qu'aujourd'hui ils battent le pavé ensemble.
03:38Ils battent le pavé ensemble constamment.
03:40Il n'y avait rien à voir, il n'y avait rien à faire là-bas.
03:42Bien sûr.
03:43Tant de cette marche, pardon.
03:44Non mais vous avez complètement raison.
03:45La vérité c'est qu'aujourd'hui ils battent le pavé ensemble.
03:48Ils sont main dans la main.
03:49On commence à le voir de plus en plus.
03:51Évidemment que c'est une stratégie électorale.
03:54On ne le redira jamais assez.
03:55Jean-Luc Mélenchon, il est passé à 400 000 voix du second tour en 2022.
03:59Donc il a fait le choix, le cynique électoral,
04:03d'aller draguer un électorat issu des quartiers,
04:06issu des banlieues musulmans radicales.
04:09Et donc il veut accéder au second tour de l'élection de 2027.
04:13Le problème, et à mon avis c'est là le côté mauvais de son calcul,
04:18c'est que désormais c'est Jean-Luc Mélenchon le diable de la République.
04:21C'est que dans un second tour face à Marine Le Pen,
04:24le système roulera pour Marine Le Pen.
04:27C'est ça la vérité.
04:28Aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon est nocif pour la gauche.
04:33C'est de la kryptonite pour la gauche.
04:35Et elle doit en effet, et c'est ce qu'on dit depuis le début de cette émission,
04:38rompre avec la France insoumise.
04:39Voilà, le faire officiellement et le faire vite.
04:42Et à l'Assemblée.
04:43Et à l'Assemblée nationale.
04:44Evidemment d'ailleurs Gabriel Attal les a appelés, n'est-ce pas ?
04:47Oui.
04:48A le faire.
04:49Est-ce que Michel Barnier va pouvoir continuer ?
04:52Est-ce que Bruno Rotaillot va pouvoir continuer ?
04:55Je ne cite qu'eux.
04:56Oui parce que les autres on les connaît pas.
04:58Parce qu'on connaît pas forcément les autres ministres.
05:00Non mais il y a un sondage qui nous dit que
05:03il y a un sondage qui nous dit que
05:0526% des Français ne peuvent pas citer un seul ministre.
05:08Ah bah ça ça m'étonne pas du tout.
05:10Ça m'étonne pas du tout.
05:12Non, la vérité sur cette Assemblée nationale...
05:15Non mais moi je voudrais savoir si ils vont réussir à passer Noël.
05:18Malheureusement je suis journaliste politique, pas Nostradamus.
05:21Mais donc, demain...
05:23Il faut qu'ils évitent une motion censure à l'Assemblée.
05:25Le budget va revenir à l'Assemblée le 18 décembre.
05:31Ensuite, a priori, on aura un 49-3 le 18.
05:34Le 18, la Constitution nous dit qu'il faut 48 heures
05:37entre le dépôt d'un 49-3, une motion de censure, et son vote.
05:40Donc, la vraie question c'est, est-ce que le Rassemblement national,
05:43le 20 décembre, donc 4 jours avant Noël,
05:454 jours avant vos cadeaux, Pascal.
05:47Je peux vous dire qu'avec Paul on reviendra avec vos cadeaux.
05:49J'espère, attention, c'est enregistré.
05:51Absolument. Donc 4 jours avant Noël,
05:54le Rassemblement national aura la terrible décision
05:57de savoir si oui ou non.
05:59On aura et un budget, et un gouvernement.
06:01Et ce sera évidemment tout l'objet du rendez-vous de demain matin
06:05entre Marine Le Pen et Michel Barnier.
06:07Marine Le Pen se rend à Matignon à 8h30,
06:09donc aux aurores pour discuter du budget,
06:12de la loi immigration, de possiblement l'ajout
06:15du mode de scrutin proportionnel pour de nouvelles législatives.
06:17Je peux vous dire que le RN a haussé le ton et est très remonté.
06:22Donc Marine Le Pen, elle ne va pas y aller en souriant demain.
06:24Elle attend des résultats.
06:26Elle veut que Michel Barnier réponde à ses exigences.
06:29S'il ne répond pas à ses exigences,
06:31notamment sur la hausse de l'électricité pour les plus faibles,
06:34je peux vous dire que le RN censura.
06:36Ce sera évidemment à la fin du mois, mais le RN censura.
06:39Et Michel Barnier ne sera plus là.
06:41Peut-être qu'il sera renommé ensuite au début de l'année 2025.
06:44Mais en tout cas, ce serait catastrophique pour le pays,
06:46catastrophique pour notre budget.
06:48Mais Michel Barnier, il doit répondre.
06:50On finirait comme la Grèce.
06:52Il y a deux choses.
06:54On ne peut pas avoir un shutdown à l'américaine en France.
06:56C'est-à-dire que nous, on a des mécanismes institutionnels.
06:58Des mécanismes institutionnels qui nous permettent...
07:00Le scénario La Grecque, oui.
07:02Maude Brejon le disait dans Le Parisien ce matin.
07:04Oui, évidemment, Maude Brejon, elle dit ça parce qu'elle ne veut absolument pas un budget.
07:07En revanche, on prendrait un projet de loi spécial,
07:11mais qui ressemblerait au budget de l'année dernière.
07:13Donc évidemment, aujourd'hui, il y a des surcoûts.
07:15Donc économiquement, ce serait évidemment terrible.
07:17Le problème, c'est que Michel Barnier,
07:19il savait quand il a été nommé à Matignon
07:21qu'il y avait une situation politique qui était explosive.
07:25Mine de rien, la méthode Barnier qu'on a beaucoup louée lors de sa nomination,
07:29elle commence à agacer certains, et notamment Marine Le Pen.
07:32Et c'est la raison pour laquelle dans notre baromètre mensuel IFOP-JDD,
07:36où on qualifie la confiance aujourd'hui
07:38et le niveau de satisfaction du Premier ministre et du Président de la République,
07:42et bien Michel Barnier dévisse.
07:44Il perd 9 points en 3 mois.
07:46Notre ami Frédéric Dhabi, il nous dit qu'il est sur un toboggan.
07:48Et cette raison, c'est parce qu'on a l'impression,
07:50les Français ont l'impression qu'il ne se passe rien,
07:52qu'il ne fait rien.
07:53Donc voilà, Michel Barnier, il promet des grandes mesures
07:56s'il arrive à passer l'hiver.
07:58Le passera-t-il ?
07:59Ça, c'est toute la question.
08:00Le passera-t-il politiquement ?
08:01Oui, politiquement !
08:02Merci !
08:03Vous savez, le journalisme politique, il nous fait peur.
08:05On a bien compris.
08:06Paul Melun, votre avis ?
08:08Votre sentiment sur cette motion de censure à l'Assemblée nationale
08:11qui pointe le bout de son nez ?
08:13On ne découvre pas la précarité de ce gouvernement
08:17et sa fragilité.
08:19La vie politique est telle qu'aujourd'hui,
08:21quand vous regardez la composition de l'Assemblée nationale
08:23et c'est le cas depuis ces législatives les dernières,
08:27on sait très bien que la tripartisation de la vie politique,
08:29ça rend le pays ingouvernable.
08:31Que ce soit le Bloc central,
08:33que ce soit l'ERN ou que ce soit la gauche,
08:35personne n'est en mesure de gouverner le pays.
08:37Là, on a pris un plus petit commun dénominateur.
08:39C'est extrêmement compliqué.
08:41Donc, on a tous les yeux rivés sur l'attitude du RN.
08:44Moi, je pense que Marine Le Pen n'a pas intérêt.
08:46Peut-être que je me trompe.
08:48Je n'ai pas l'expertise des couloirs de l'Assemblée nationale
08:50qu'a notre amie Jules Torres.
08:52Par contre, j'ai plus que lui en philosophie.
08:56Montrez-le !
09:00Je pense que Marine Le Pen n'a pas intérêt pour le moment
09:02à convoquer une crise politique
09:04qui pourrait après lui être reprochée par ses électeurs.
09:06Justement, l'argument qui est donné,
09:08c'est qu'en effet, Marine Le Pen n'a pas vraiment intérêt
09:10à censurer parce que
09:12elle, l'électorat qu'elle vise pour 2027,
09:14c'est plutôt l'électorat de la droite modérée
09:16qui ne veut pas du tout de cette censure
09:18comme du chaos et comme du désordre.
09:20En revanche, Marine Le Pen, elle ne veut pas
09:22froisser son propre électorat.
09:24C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
09:26bien sûr, mais aujourd'hui, elle a un électorat
09:28qui souhaite de plus en plus
09:30une censure au fil des semaines.
09:32D'ailleurs, on voit bien que chez cet électorat qui voyait plutôt
09:34d'un bon oeil la nomination de Michel Barnier,
09:36cette confiance entre l'électorat du RN
09:38et le Premier ministre, elle commence à s'éroder.
09:40Donc voilà, ça donne des arguments pour Marine Le Pen,
09:42ça donne des arguments pour censurer
09:44parce que Marine Le Pen, si aujourd'hui elle existe,
09:46si elle est la favorite dans les sondages,
09:48si elle est donnée à quasiment 34 ou 35%
09:50pour la prochaine présidentielle,
09:52c'est parce qu'elle a un bloc électoral très solide,
09:54une assise électorale très solide
09:56et elle ne peut pas décevoir ceux qui l'ont portée
09:58quasiment à la tête de l'opposition du pays.
10:00Oui, puis en plus, elle est un peu empêtrée dans les affaires d'assistants parlementaires.
10:02En ce moment, Marine Le Pen...
10:04Je ne sais pas s'il faut y voir un lien, Pascal.
10:06Non, mais s'il déclenche une crise supplémentaire,
10:08ça fait beaucoup, là, non ?
10:10Oui, peut-être qu'il y avait quand même un lien entre les affaires judiciaires
10:12et là, réagiter la menace
10:14de la censure, alors même qu'on n'en parlait pas ces dernières semaines.
10:16Donc, il y a quand même...
10:18On ne va pas reprocher aux RN de faire de la politique
10:20et de faire de la communication, tous les partis en font
10:22et ils sont légitimes à en faire.
10:24Cependant, on peut quand même, à mon avis, le noter et le remarquer.
10:26Bravo, Pascal.
10:28Bon, messieurs, je vais être obligée de vous libérer.
10:30Je vous explique parce que sinon, on va se faire fâcher.
10:32Vous avez un autre rendez-vous.
10:34Et ça vous est arrivé d'arriver en retard à cause de moi.
10:36Pas avec une autre femme, Pascal.
10:38Avec Othmane Nassoub.
10:40Voilà, c'est ça.
10:42Je vous attends, chers amis.
10:44Donc, je vais vous libérer.
10:46Paul Manajultorès, merci beaucoup d'avoir été
10:48avec moi dans ce studio.
10:50Une petite annonce
10:52antenne pour les copains d'Europe 1.
10:54Pascal Praud, que j'embrasse et que je salue.
10:56C'est deux rendez-vous par jour sur Europe 1.
10:58D'abord avec l'heure des pros, de 9h à 9h30.
11:00En co-diffusion avec CNews.
11:02Et ensuite, de 11h à 13h
11:04pour vous donner la parole.
11:06Parce que, comme le dit Pascal, le plus important,
11:08c'est vous.
11:10Donc, j'ai précipité à Pascal Praud et vous.
11:12Appelez le 018-203921.
11:14018-203921,
11:16numéro non surtaxé
11:18et Europe 1 vous rappellera.
11:20Il est 19h57.
11:22Dans un instant, évidemment, le journal de 20h.
11:24Je voulais vous signaler que nous allons aussi
11:26parler de l'Ukraine.
11:28Régis Le Saumier, journaliste, grand reporter
11:30qui est de retour d'Ukraine,
11:32sera avec nous dans ce studio.
11:34Puisque le chef de la diplomatie
11:36française a eu des mots très forts.
11:38Il ne fixe pas de lignes rouges face à la Russie.
11:40Il n'exclut pas l'envoi
11:42de troupes françaises en Ukraine.
11:44De son côtier, Vladimir Poutine
11:46menace, lui, toujours
11:48les pays occidentaux avec
11:50un nouveau missile de portée
11:52intermédiaire.
11:54C'est vrai que la situation en Ukraine doit aussi
11:56éveiller notre attention.
11:58Les frontières de l'Europe.
12:00Ce conflit sera-t-il réglé en 2025
12:02comme le souhaite
12:04le président Zelensky ?
12:06Le sentiment aujourd'hui, on demandera à Régis Le Saumier
12:08qui était sur le terrain et du côté ukrainien
12:10et du côté russe. Nous l'avons joué en
12:12direct. Il va nous faire un point
12:14d'étape. C'est important de savoir comment
12:16la guerre va
12:18tourner. La position de la France
12:20en tout cas est en train de se renforcer.
12:22La France qui
12:24rejoint les américains, qui rejoint
12:26les britanniques.
12:28Et quelle sera la réponse
12:30de Vladimir Poutine ? On posera toutes ces
12:32questions à Régis Le Saumier
12:34dans un instant
12:36sur Europe 1
12:38week-end soir.

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