Avec Morad Aït-Habbouche, fondateur de la plateforme 2 degrés de plus.
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##COMMENT_VA_LA_PLANETE-2024-11-24##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, comment va la planète ?
00:03Bonjour Maurad Aïtabouche.
00:04Bonjour Jean-Marie.
00:05Réalisateur de la série « Il s'a le temps pour la planète », ça c'est sur France 5.
00:09Chaque semaine sur Sud Radio, vous nous emmenez quelque part sur le front du changement climatique
00:12à la rencontre de ceux qui se battent et qui ont la pêche.
00:15Alors justement, où vais-je vous emmener pour savoir comment se porte notre belle planète ?
00:20On va prendre un peu le large ce matin pour prendre de bonnes bouffées d'air iodé.
00:25Allez, un petit indice.
00:27Allez, allez, les bleus et blancs de l'avion Bayonet.
00:34On est soit aux Fêtes de Bayonne, soit à Jean d'Auger dans le stade de l'avion Bayonnet.
00:39Eh ben pas du tout, on est chez l'ennemi juré des Bayonnets.
00:43Mais on est au Pays Basque, ou au stade de France.
00:46D'ailleurs, on a vécu de très très beaux moments ces dernières semaines.
00:49Non, je vous emmène à Biarritz.
00:51Et pour être plus précis, à quelques pas du phare qui se dresse à l'extrémité du Cap Saint-Martin.
01:00Le décor est posé, mais suivez-moi dans mes pérégrinations.
01:03Accrochez-vous car on est sur le bord de la falaise et ça fait froid dans le dos.
01:10Si vous avez le vertige, passez votre tour.
01:13On est à 50 mètres environ en surplomb de la mer.
01:16Voilà, on y est.
01:18C'est un joli jardin.
01:20Ambiance bucolique.
01:21Sauf qu'il est évidemment suspendu à deux doigts du vide.
01:27Jusqu'ici tout va bien.
01:29Jusqu'ici tout va bien.
01:32Jusqu'ici tout va bien.
01:35On a reconnu la réplique culte du film La Haine le plus dur, c'est...
01:38La chute.
01:39Exactement.
01:40Rassurez-vous, il y a un risque comme partout sur le littoral.
01:43Jusqu'ici tout va bien, évidemment.
01:46Pierre Chevalier, lui, c'est un ancien homme de valeur professionnelle.
01:49C'est le propriétaire du jardin et de la maison qui se trouve derrière.
01:53Lui, kiffe chaque moment passé là-haut, à 50 mètres au-dessus des vagues.
01:58C'est pour ça qu'on a craqué il y a quelques années,
02:00quand on a eu l'opportunité d'acquérir un bien comme ça.
02:03Il débarque ici en 2013 parce qu'elle est au bord de la falaise, la villa.
02:08Il va l'acheter huit fois moins cher que sa valeur réelle.
02:11Une belle affaire.
02:14Alors c'est forcément ici qu'on se rend compte des deux aspects.
02:17Vous voyez une sorte, je ne sais pas si on peut l'appeler, des arches.
02:20C'est que la moitié de la maison est partie à l'océan, je crois que c'est en 1960.
02:28Il y a quand même quelques années.
02:30On a perdu la moitié de la maison dans sa profondeur, dans sa largeur.
02:33Le plus dur, ce n'est pas la chute, mais l'atterrissage, on l'a dit alors.
02:36Après la chute d'une partie de la maison,
02:39l'ancien propriétaire va restaurer la belle terrasse et une partie de la villa.
02:43De l'autre côté, la mère qui a récupéré la maison,
02:46mais avec un point de vue hors normes.
02:48Hors normes, oui, comme la villa de Pierre,
02:50qui reste en équilibre juste au-dessus du vide.
02:53Ah oui, là, on est vraiment à pic de falaise.
02:56Là, il n'y a plus rien.
02:58Vous n'avez pas peur ?
02:59On a eu peur la première année quand on est arrivé.
03:01C'est pour ça qu'on n'a pas habité tout de suite dans cette maison.
03:04Mais après, on s'y est habitué.
03:05On a été un petit peu rassuré dans le sens où on ne compte pas en mois.
03:09On compte plutôt en années ou en dizaines d'années le risque que ça s'effondre à nouveau.
03:12Pour le moment, pas de péril en la demeure.
03:14Mais Pierre sait qu'il doit constamment surveiller
03:17et entretenir sa maison au bord de la falaise.
03:20Voilà.
03:21C'est aussi magique à l'intérieur qu'à l'extérieur.
03:25Voilà, on a une vue toujours aussi bien à l'intérieur,
03:28avec toujours pareil les charmes du front de mer.
03:33Les baies vitraines, il faut les changer.
03:34Tous les deux ans, à priori, elles ne coulissent pratiquement plus,
03:37mais ce n'est pas grave.
03:39Voilà, l'eau passe un petit peu en dessous dans les grosses tempêtes.
03:42Il faudrait mettre des fenêtres, mais on perd le principe de la baie vitrée.
03:45Donc, c'est le charme de l'emplacement.
03:48C'est vraiment votre ennemi, ici, la tempête.
03:50Ce n'est pas la tempête, c'est tout l'environnement du front de mer.
03:54Mais on ne peut pas lui en vouloir, parce que tous les jours, c'est magique.
03:57C'est un patrimoine que je veux transmettre à mes enfants, quoi qu'il arrive.
04:00C'est magique.
04:01Quand on a ce genre de site, on ne peut pas le vendre.
04:03Il faut le garder, il faut s'y accrocher.
04:05Et il faut le transmettre.
04:07Et on ne va pas se mentir, Jean-Marie, à chaque tempête,
04:09la ville, là, tremble.
04:10Et là, on entre dans l'hiver, période propice à ce genre d'événements.
04:13Mais la bonne question, c'est bien sûr, peut-on consolider cette falaise ?
04:18Souvent, les falaises ne sont pas privatives.
04:20Donc, c'est souvent des communes, des départements qui font ce genre de demande.
04:23Là, c'est un particulier qui fait une demande, qui est prêt à payer.
04:26Mais c'est de telles démarches administratives que, honnêtement, je suis un peu paumé.
04:30Pierre, évidemment, lui, est prêt à payer les travaux.
04:33Mais la facture est lourde, plus d'un million et demi d'euros.
04:37Je veux conforter la falaise.
04:39C'est essentiel.
04:40J'en suis d'accord.
04:41Je demande juste un coup de main à la mairie pour qu'ils m'aident au niveau administratif.
04:44Parce que ce n'est pas un permis de construire.
04:46Sinon, je le ferais.
04:47Il y a tellement de démarches complexes que, moi, je n'y arrive pas.
04:50À la mairie de Biarritz, évidemment, on passe son tour.
04:53Il y a déjà un fort affaire avec les falaises publiques qu'il faut aussi renforcer.
04:57Et là, ce sont des dizaines de millions d'euros qu'il faudra dépenser dans les années qui viennent.
05:03Vos gueules, les mouettes !
05:05C'est vrai que je n'ai pas encore fini.
05:07Merci, Marie.
05:08Alors, j'étais cette semaine, Jean-Marie, au salon des maires à la porte de Versailles, à Paris.
05:12Et je peux vous dire que la côte basque n'est pas la seule à être vulnérable.
05:17Lors d'une réunion des élus du littoral, on avait à peu près une cinquantaine de maires qui poussaient le même cri d'alarme.
05:23Je résume.
05:24Nos côtes s'écroulent et l'État regarde ailleurs.
05:29Comme si de rien n'était bizarre pour un gouvernement dirigé par Michel Barnier.
05:33Bizarre, Barnier, comme le nom du fonds qu'il a lui-même créé.
05:38Vous savez, le fonds qui permet d'indemniser les propriétaires qui sont victimes d'aléas climatiques très forts.
05:44Bizarre, bizarre. Vous avez dit bizarre ?
05:47Moi, j'ai dit bizarre, bizarre, comme c'est étrange.
05:50Pourquoi j'ai dit bizarre, bizarre ?
05:52Je vous assure, chef Cousin, que vous avez dit bizarre, bizarre.
05:56Moi, j'ai dit bizarre.
05:57C'est un classique du cinéma français. On ne s'en lasse pas.
06:00Exactement. Juste une petite précision.
06:02Il faut quand même savoir que l'union des maires du littoral a décidé d'aller faire sa prochaine Assemblée Générale en Guadeloupe.
06:11Et quand j'ai regardé le programme, j'ai été assez surpris.
06:13Parce qu'il y a beaucoup plus d'excursions que vraiment de discussions autour de cette question qui est aujourd'hui prioritaire.
06:21On en reparlera.
06:22Tiens, vous en reparlerez avec eux. Ils seront contents d'ailleurs d'en parler.
06:25Je rappelle que c'est un extrait drôle de drame que vous venez de nous passer juste avant avec Louis Jouvet et...
06:29Et Michel Simon, forcément !
06:31Merci à vous, Moradiette et Abouche.
06:33On vous retrouve très prochainement sur France 5
06:35pour un nouveau documentaire de Sale Temps pour la planète.
06:38Et puis d'ici là, on podcast sur sudradio.fr