Comment va la planète avec Joseph Tayefeh, Secrétaire général de Plastalliance
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##COMMENT_VA_LA_PLANETE-2024-11-17##
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NewsTranscription
00:00Joseph Taillef et secrétaire général de Plastalliance, bonjour à vous.
00:07Plastalliance qui regroupe une bonne partie des industriels du plastique.
00:12Des industriels du plastique, des entreprises qui recyclent du plastique
00:16et également des metteurs sur le marché du plastique, notamment des producteurs de fruits et légumes.
00:20Exactement, alors on va en parler parce que le Conseil d'État a annulé il y a quelques jours
00:24le décret sur l'utilisation des emballages plastiques.
00:27En gros, il était interdit en France d'emballer les légumes qu'on vend dans du plastique.
00:32Finalement, on pourra le faire. Vous avez crié victoire. Pourquoi ?
00:36Alors tout d'abord, il était interdit d'emballer certains fruits et légumes
00:40parce qu'il y avait eu des exemptions dans le décret.
00:41Il y avait 29 fruits et légumes qui pouvaient toujours continuer à être emballés dans du plastique.
00:45Mais vous aviez un certain nombre quand même de fruits et légumes qui étaient interdits de plastique.
00:50Et aujourd'hui, on a des producteurs de fruits et légumes, notamment d'haricots, d'abricots, de pêches, de nectarines
00:55qui, effectivement, ont eu de graves problèmes financiers suite à ce décret.
00:59Donc aujourd'hui, c'est une victoire aussi pour eux.
01:01Pourquoi ils ont eu des problèmes financiers ?
01:03Le coût du remplacement. Le papier carton est beaucoup plus cher.
01:07L'efficacité. Le papier carton ne tient pas.
01:10Et surtout, c'est qu'en fait, ils ont eu des investissements et les clients n'en veulent pas.
01:14Il y a une perte de chiffre d'affaires.
01:15Pourquoi les clients ne veulent pas des légumes dans du papier carton, par exemple ?
01:19Vous n'avez pas la transparence.
01:20Vous n'avez pas non plus la même garantie en termes de préservation.
01:25Vous savez, les propriétés du plastique sont assez particulières.
01:28Et aujourd'hui, effectivement, vous avez un producteur d'haricots qui a quasiment perdu 500 000 euros de chiffre d'affaires.
01:33Alors, pour quelle raison le procès d'État a cassé ce décret ?
01:36Pour non-respect de la réglementation européenne.
01:38C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on entend effectivement les agriculteurs qui manifestent vis-à-vis du Mercosur,
01:43vis-à-vis de la réglementation européenne.
01:46Mais je peux vous dire qu'aujourd'hui, c'est la réglementation européenne qui sauve justement ces agriculteurs.
01:50Parce que la France a pris un décret que Bruxelles avait bloqué.
01:53C'est-à-dire qu'en l'occurrence, Bruxelles avait dit « ne prenez pas ce décret ».
01:56Thierry Breton avait écrit d'ailleurs un coup « oui » au commissaire européen de marché intérieur.
02:00Et en l'occurrence, la France est passée outre et a fait ce qu'on appelle vraiment un cas d'école de surtransposition.
02:05Donc la France voulait se montrer plus écologiste que Bruxelles ?
02:10Je ne sais même pas si c'est de l'écologie.
02:11Parce qu'en l'occurrence, aujourd'hui...
02:13On peut l'admettre quand même.
02:13Parce que, pardon, je comprends que vous produisez du plastique.
02:16On a tous besoin de plastique.
02:17On ne saurait pas s'en passer.
02:18Mais le plastique n'est pas biodégradable.
02:20En tout cas, ceux dans quoi on emballe les légumes ne l'est pas.
02:23Alors que le plastique, oui.
02:24Ils sont totalement recyclables.
02:25Il faut quand même rappeler que les emballages plastiques pour les fruits et légumes,
02:27ce sont des emballages que vous enlevez à la maison.
02:29C'est-à-dire que ce ne sont pas des produits qui sont destinés à être consommés dans la rue,
02:33qui peuvent éventuellement être jetés.
02:35Ce sont des emballages que vous enlevez à la maison, que vous mettez dans votre poubelle.
02:38Et pour les barquettes notamment, ces barquettes sont totalement recyclées.
02:42Pour les films, il manque une filière.
02:44Elles sont techniquement recyclables, mais elles ne finiront pas dans la nature.
02:47Elles finissent où alors si elles ne sont pas recyclables ?
02:49Parce qu'aujourd'hui, s'il manque une filière, c'est un de vos combats d'ailleurs.
02:52C'est important de le rappeler.
02:53On en avait même parlé il y a quelques mois sur Sud Radio.
02:56Justement, améliorer les filières de recyclage en France parce qu'il y a des choses
02:59qu'on pourrait recycler, mais qu'on ne sait pas, qu'on ne recycle pas.
03:03Parlons des barquettes de plastique.
03:04Elles sont souvent noires.
03:05En général, celles dans lesquelles on a des légumes, mais pas toujours.
03:08Elles finissent où aujourd'hui ?
03:10Alors, elles sont de moins en moins noires parce que justement,
03:12le problème du noir, c'est que les détecteurs dans les centres de recyclage
03:15ne peuvent pas les détecter.
03:16Tout ce qui est le noir carbone est compliqué à détecter.
03:19Mais en l'occurrence, aujourd'hui, si on parle du cas français,
03:22on était à 23% la dernière fois où j'étais venu vous voir.
03:26Aujourd'hui, on est à 25%.
03:27Donc, on évolue vraiment de manière extrêmement lente
03:29en termes de recyclage des emballages.
03:30Ce qui veut dire que les trois autres cas finissent où ?
03:33Enfouissement.
03:34Parce que je peux vous dire qu'on est quand même l'un des derniers pays européens
03:37à continuer à enfouir nos déchets plastiques.
03:39L'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas,
03:42la Belgique ont réduit ou interdit l'enfouissement à vraiment quasiment à zéro.
03:47Et en l'occurrence, le reste s'est incinéré.
03:49C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on brûle.
03:50Donc, ça fait de l'énergie, c'est vrai.
03:52Ça pollue, pour le coup, brûler du plastique.
03:55Il y a une source effectivement d'émissions de CO2.
03:57Et c'est une solution de facilité.
03:58Donc, je me permets de vous rappeler, à l'époque,
04:01il y a eu des vidéos qui ont montré parfois des camions Ben à Paris
04:04dans lesquelles parfois les poubelles jaunes et les poubelles grises
04:07étaient mélangées pour finir au centre incinérateur.
04:10Ce qui est quand même désespérant.
04:11Mais admettez que face à un tel constat,
04:13on peut comprendre que Paris ait voulu surtransposer en se disant,
04:16après tout, c'est quand même moins grave de mettre nos légumes dans du carton
04:19ou dans du papier, par exemple, que dans des barquettes de plastique
04:22qu'on n'arrive pas à recycler.
04:24C'est un fait.
04:25Pourquoi ce serait moins grave ?
04:26Aujourd'hui, pour faire un kilo de papier, c'est 500 litres d'eau.
04:29Un kilo de plastique, c'est deux litres.
04:31Ça, c'est pour la production.
04:32Mais le papier, il finit où après ?
04:34Le papier, aujourd'hui, il est bien collecté.
04:37C'est vrai.
04:38Il sera recyclé, mais dans d'autres choses que de l'emballage.
04:42Il faut quand même savoir une chose, c'est que le plastique,
04:44aujourd'hui, peut être recyclé de deux manières,
04:46soit pour faire le même produit, barquette à barquette,
04:48soit pour finir dans d'autres produits.
04:50Par exemple, une bouteille d'eau peut aller dans un vêtement.
04:54Le carton finit toujours dans autre chose,
04:55c'est-à-dire vos emballages alimentaires deviendront du papier toilette,
04:58deviendront d'autres choses.
05:00Mais en l'occurrence, la question aujourd'hui,
05:03c'est de savoir quel est le produit le plus adapté.
05:06Aujourd'hui, c'est le plastique qui permet quand même d'avoir les protections
05:08vis-à-vis des microbes, vis-à-vis des UV, vis-à-vis de l'oxygène,
05:12avoir des effets barrières.
05:13Le carton, aujourd'hui, c'est un petit peu de la décoration.
05:16C'est de la décoration pour vous, mais vous ne l'aimez pas.
05:19Vous avez le droit, vous produisez du plastique.
05:20Concrètement, de quel type de plastique
05:22on devra se débarrasser définitivement à long terme ?
05:26Alors moi, je conseille vraiment,
05:28et il y aura un traité à la fin du mois de novembre à Busan,
05:31qui est en négociation en Corée du Sud, qui commence.
05:34Si on veut parler des plastiques qui ne sont pas utiles,
05:36je conseille aux pays mondiaux de regarder ce que l'Union européenne a fait.
05:40Les pailles, ça c'est typiquement un exemple, on va dire,
05:42de choses qui pouvaient se passer, même si récemment, d'ailleurs,
05:44vous avez une société comme CapriSun qui a lancé une pétition
05:47alors qu'ils étaient favorables de passer aux pailles en papier.
05:50Ils se rendent compte que la paille en papier ne marche pas,
05:52mais bon, ça c'est, j'ai envie de dire, c'est un cas particulier,
05:54mais d'une manière générale.
05:56Mais je dirais même pourquoi une paille ?
05:58La question, c'est même la paille en papier ou la paille en plastique,
06:00est-ce que c'est un objet utile ?
06:01On peut en parler.
06:02Si vous allez dans un fast-food, par exemple,
06:04aujourd'hui, on vous sert du coca ou du soda dans des gobelets,
06:08on s'est tous habitués à le boire au verre,
06:09alors qu'avant, on avait besoin d'une paille, comme quoi, parfois...
06:12Dans l'usage médical, je peux comprendre que la paille soit utile,
06:15mais dans la vie courante, non.
06:17Vous avez les touillettes, les piquets aztèques,
06:18vous avez un tas, on va dire, d'objets qui sont discutables.
06:23L'Union européenne va également rajouter quelques interdictions,
06:25mais vraiment sur des points très mineurs,
06:27par exemple les films pour les valises à l'aéroport,
06:31mais en l'occurrence, 99,5% aujourd'hui des emballages plastiques,
06:36avec la nouvelle réglementation européenne qui, je le précise,
06:38va s'imposer à la France, c'est-à-dire qu'il ne sera absolument pas possible
06:42de dévier d'un iota dessus,
06:44les 99,5% des emballages seront préservés,
06:47c'est-à-dire que, que ce soit des bouteilles ou les barquettes,
06:49elles seront préservées, mais il y aura une condition,
06:51et ça, ça rejoint ce que vous avez soulevé dès le début,
06:54c'est que l'Union européenne a quand même dit que d'ici 2030,
06:56il faut que tous les emballages soient recyclables,
06:58d'ailleurs pas seulement plastiques, d'ailleurs, mais tous d'une manière générale,
07:01et surtout les emballages plastiques, ils auront une particularité,
07:04il faudra qu'ils incorporent du plastique recyclé,
07:07et donc là, aujourd'hui, il y a vraiment une bataille
07:09qui doit être lancée au niveau vraiment de l'État,
07:11parce que, moi, ma crainte, ce n'est pas qu'il n'y ait plus d'emballages plastiques en France,
07:15c'est que tout simplement, il n'y aura plus d'emballages plastiques fabriqués en France,
07:18mais on aura toujours des emballages plastiques qui viendront de l'étranger.
07:20– En tout cas, on en reparlera avec vous,
07:22merci à vous, José-Rémi Effet, secrétaire général de Plast Alliance.