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Attractivité, productivité : comment la France peut-elle revenir dans la course ? 

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00:00Ravie de vous retrouver pour les informer de l'écho comme chaque semaine, votre émission de débat autour de l'actualité économique et sociale.
00:16En votre compagnie Emmanuel Cuny, bonjour.
00:18Bonjour à tous.
00:19Et avec nos deux invités aujourd'hui, bonjour Natacha Vallat.
00:22Bonjour.
00:23Vous êtes économiste, présidente du Conseil national de la productivité et bonjour Christian Saint-Etienne.
00:28Bonjour.
00:29Membre du cercle des économistes et professeur d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers.
00:36Avec un programme effectivement assez chargé ce matin Emmanuel, puisque nous allons parler rien de moins que de l'attractivité industrielle.
00:45De la France est-on encore dans la course ?
00:48Écoutez, deux signaux, deux études ont été publiées cette semaine et on va dire qu'elle est plutôt vraiment pessimiste.
00:56La dernière enquête du cabinet EY qui a été publiée il y a quelques jours tente à prouver qu'effectivement on pêche en termes d'attractivité industrielle.
01:04Selon EY, près de la moitié des investisseurs en France, des investisseurs étrangers en France, 49% précisément, déclarent avoir réduit ou reporté leur projet d'investissement suite à la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:21Ce sont 200 industriels qui ont été interrogés précisément dans 25 pays le mois dernier.
01:26Donc on a un panel vraiment très très large.
01:28De son côté, le cabinet Altares, lui, nous alerte sur les défaillances d'entreprises.
01:33Le chiffre est tombé également cette semaine, 66 000 sur 12 mois, 66 000 défaillances d'entreprises.
01:41C'est un nombre record.
01:43La France a-t-elle bel et bien désormais décroché ?
01:47Pour quelles raisons ?
01:49Décrochée du reste du monde, bien sûr, dans un contexte international très tendu.
01:53Nous allons le voir en détail.
01:55En tout cas, l'ancien patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a sa petite idée.
01:59L'économie de marché, c'est l'économie de la confiance.
02:03Et là, la confiance a disparu.
02:05Donc au-delà des mesures qui vont être votées ou pas votées dans le budget, au-delà des augmentations d'impôts sur les entreprises qu'on ne connaît pas encore complètement,
02:13c'est tout ce débat qu'il y a eu au Parlement, avec cette espèce de concours lépine de taxes qui sortait de partout,
02:19qui donne l'impression que les entreprises ne sont plus bienvenues.
02:23Et c'est d'autant plus incroyable qu'on était le premier pays dans le baromètre et dans les investissements.
02:31Geoffroy Roux de Bézieux, l'ancien président du Medef, l'organisation patronale qui était l'invité d'Agathe Lambret au micro de France Info,
02:39c'était cette semaine invité politique.
02:41Donc incertitude et manque de confiance évident des entrepreneurs.
02:45Mais la France a quand même, en tout cas c'est ce qu'on doit espérer, pas mal d'atouts.
02:49C'est ce qu'on va voir en détail, surtout dans le contexte international que j'évoquais tout à l'heure.
02:53D'abord, Natacha Valla, quand Emmanuel Cuny dit qu'on est en perte d'attractivité et les investisseurs s'inquiètent et qu'ils sont frileux,
03:03qu'est-ce que ça veut dire ?
03:05Ça veut dire qu'il n'y a plus personne qui vient s'installer là, à l'heure où l'on se parle, ou c'est un peu moins alarmant ?
03:09À ce point-là, il faut distinguer deux horizons.
03:11Il y a l'horizon de ce qui se passe aujourd'hui, ce qui se passe à l'automne, en gros ce qui se passe depuis la désolution,
03:16qui a créé une incertitude extraordinaire et assez nouvelle pour la France dans son environnement,
03:22dans l'environnement qu'elle offre aux investisseurs qui pourraient souhaiter et qui ont souhaité
03:26et qui ont réalisé des investissements directs en France dans la dernière décennie, grosso modo.
03:32Donc cet environnement favorable, il est un peu remis en cause.
03:36Il est en suspens. En tout cas, tant qu'on n'aura pas de clarté sur la pérennité ou non de cet environnement accueillant,
03:42on aura un gel, et c'est l'effet d'incertitude dont parlait M. Roudebézieux tout à l'heure dans l'entretien.
03:48En toile de fond, la France a des atouts, et ces atouts-là, il faut les rappeler,
03:52ce ne sont pas des atouts qui se construisent du jour au lendemain.
03:54On a des formations qui sont performantes, un capital humain qui est plutôt attractif pour les investisseurs,
04:00et puis des infrastructures, un système juridique, une stabilité environnementale et institutionnelle qui sont quand même un atout.
04:08Il ne faudrait pas tout gâcher en introduisant non seulement une incertitude, mais un régime fiscal
04:14qui effectivement pourrait devenir dissuasif pour les investisseurs internationaux.
04:19Est-ce qu'à vos yeux aussi, Christian Saint-Etienne, le coup d'arrêt, il vient de ce qu'on a vécu ces derniers mois
04:24ou est-ce que finalement, on était quelque part dans un état de grâce depuis 2017-2018 ?
04:31Il n'y avait pas d'état de grâce sur le plan économique depuis 2017-2018.
04:38L'objectif de la réindustrialisation a permis de mettre en place des politiques plus favorables à la recherche, à l'investissement,
04:49mais la désindustrialisation a continué.
04:53Il se trouve que pour un article que j'ai fait récemment, j'ai recalculé tous les taux de l'importance de l'industrie manufacturière en pourcentage du PIB.
05:07J'ai regardé sur 2019-2023. En 2023 par rapport à 2019, le poids de l'industrie manufacturière a continué de baisser.
05:20Donc il n'y a pas de réindustrialisation. Nous sommes en dessous de 10 points de PIB d'industrie manufacturière, alors que la moyenne de la zone euro est à 15 points.
05:30Finalement, la nouvelle donne politique ne change pas grand-chose puisqu'on n'était déjà pas en train de se réindustrialiser.
05:38Donc il n'y a pas de réindustrialisation franche.
05:42Néanmoins, il y avait de nouveaux projets, notamment sur Dunkerque, où il y a de nouvelles usines qui se profilaient,
05:50et puis notamment, mais pas seulement, il y a de nouveaux projets également sur le reste du territoire,
05:57mais pas suffisamment pour enclencher une réindustrialisation franche.
06:01Néanmoins, effectivement, la France a été considérée comme une des meilleures destinations pour les projets futurs.
06:08Et l'incertitude créée depuis le mois de juin détourne un certain nombre de projets.
06:14Alors ça, c'est un élément, mais ça se passe dans un contexte où l'Europe, dans son ensemble, est menacée par les politiques américaines et chinoises.
06:23Et donc la France, qui commençait à repointer le nez au-dessus du niveau de la mer, est en train de redescendre en dessous.
06:33On va y revenir. D'abord, Emmanuel Cuny, il y a l'incertitude politique que pointaient Natacha Vallat et Christian Saint-Etienne.
06:39Il y a l'incertitude aussi budgétaire, avec d'ailleurs de plus en plus de certitudes sur ce que va être le budget 2025.
06:45Est-ce que ça, c'est de nature à réindustrialiser ?
06:47En tout cas, dans ce qui est dans les tuyaux, avec ce qu'il y a dans les tuyaux, c'est une guerre rassurante pour les entrepreneurs et les investisseurs.
06:54Parce qu'on en a parlé, il y a des hausses d'impôts prévues pour les entreprises.
06:58Alors certes, on a beaucoup donné d'argent à ces entreprises pendant la crise.
07:01Donc il est peut-être temps qu'elles fassent un geste aussi et qu'elles le rendent, cet argent.
07:04Mais ça arrive à un moment où elles ont besoin d'investir dans toutes les transitions.
07:07Transition écologique, transition technologique, etc.
07:10Le cycle économique n'est pas forcément très porteur.
07:12C'est un peu grippé.
07:13Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, a beau dire et a déclaré dans Le Parisien, on se souvient de cette une, cette semaine,
07:20« Attention à l'impôt de trop ».
07:22Oui, mais attention au mot également, parce qu'il faut voir ce qu'il y a derrière.
07:25On verra si tout ça est suivi de promesses.
07:27On a aussi dans le PLFSS, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
07:31nouvelle contribution de solidarité, on en a parlé, équivalente à 7 heures de travail non rémunérées par an pour les salariés.
07:37Donc on va travailler 7 heures de plus sans être payé.
07:39Tout ça pour 2,5 milliards d'euros censés être versés à la Sécu.
07:44Donc c'est un peu travailler plus pour gagner moins et plus de solidarité.
07:47Donc tout ça n'est pas très clair, finalement.
07:49Une toute petite digression, Natacha Valla, sur ce que vient de dire Emmanuel, sur les 7 heures gratuites,
07:54qui suscitent beaucoup de levées de boucliers, notamment chez des jeunes actifs, des cadres, etc.
07:58Est-ce que ça, ce n'est pas de nature, sans remettre en cause fondamentalement la réindustrialisation,
08:02mais peut-être à démotiver un certain nombre de salariés, et donc peut-être à ce qu'ils soient moins productifs,
08:06et donc à remettre en cause peut-être de la croissance ?
08:09Il y a une façon de présenter les choses.
08:11Je pense qu'il faut vraiment séparer le discours sur le temps de travail.
08:14Effectivement, on a un temps de travail global qui n'est pas suffisant en France
08:18pour pouvoir prétendre à une productivité suffisante.
08:21Ça dépend des catégories, quand même.
08:23Ça dépend des catégories, bien sûr. Vous avez raison de le souligner.
08:25En France, on travaille beaucoup.
08:27Je vous confirme.
08:29Et d'un autre côté, il y a la question du traitement budgétaire des finances publiques,
08:33et notamment de la capacité à tenir les dépenses.
08:36Et si on présente aux Français l'incapacité à tenir des dépenses comme le pendant d'une nécessité à travailler plus,
08:43ça, je ne trouve pas que ce soit très productif comme façon de présenter les choses,
08:46ou en tout cas, ça permet de cacher sous le tapis le fait qu'on ne soit pas forcément capable
08:50de rationaliser nos dépenses publiques.
08:52Christian Saint-Exupéry ?
08:53Oui, sur ce point précis, parce qu'il n'est pas négligeable.
08:55Je suis contre les 7 heures non payées.
08:59Je pense que c'est une bêtise.
09:01Ça peut avoir des effets négatifs.
09:03Je pense qu'effectivement, dans un moment de grandes difficultés économiques et budgétaires,
09:08il va falloir travailler plus.
09:10Mais je pense qu'il faut proposer quelque chose comme les 37 heures payées 37 heures,
09:16dans le cadre d'une réorganisation industrielle et économique.
09:19Voilà, donc pour cette petite digression, on va continuer évidemment à parler de réindustrialisation.
09:24Juste après le Fil info 10h-10, Mathilde Romagnon.
09:28Manifestation aujourd'hui dans une dizaine de villes de France contre les violences faites aux femmes
09:33sous toutes leurs formes, qu'elles soient sexuelles, physiques ou psychologiques.
09:36Plus de 400 organisations appellent à défiler à deux jours de la journée internationale de lutte contre ces violences.
09:42Emmanuel Macron rendra hommage aujourd'hui à la résistance alsacienne
09:46pour les commémorations du 80e anniversaire de la libération de Strasbourg.
09:50Le chef de l'État prononcera un discours à l'université de Strasbourg
09:54avant de se rendre dans l'ancien camp de concentration nazi du Struthof.
09:59Prolongation des négociations pour le climat.
10:02Aujourd'hui à Bakou, en Azerbaïdjan, à cette COP 29,
10:05les 200 pays participants tentent de trouver un accord sur l'aide financière
10:09aux pays en développement pour leur transition énergétique.
10:12Le football est la douzième journée de Ligue 1.
10:15Hier soir, Monaco a dominé Brest 3 buts à 2.
10:18Les Monegasques reviennent à 3 points du PSG, leader du championnat qui a battu Toulouse hier 3 à 0.
10:24A suivre aujourd'hui, Lens, Marseille à 17h, Saint-Etienne, Montpellier 7 à 19h
10:29et Lyon se rend à Reims à 21h.
10:43Et toujours avec Natacha Vallat, économiste, présidente du Conseil national de la productivité
10:48et Christian Saint-Etienne, membre du Cercle des économistes
10:52et professeur d'économie industrielle au CNAM.
10:55Nous parlons ce matin, donc Emmanuel, évidemment, on a commencé à en parler
10:58de l'attractivité industrielle de la France.
11:01On en a parlé pour ce qui est, on va dire, de l'aspect franco-français
11:05mais cette attractivité, elle existe aussi dans un contexte international
11:10qui lui-même est à nouveau bouleversé avec notamment l'élection, la réélection même de Donald Trump.
11:15Oui, la question c'est de savoir si, eh bien, on est plutôt à craindre
11:20les Etats-Unis de Donald Trump ou la Chine de Xi Jinping
11:26parce que là, il y a les deux blocs qui s'opposent avec les 27 Etats européens.
11:30Une Chine à qui l'Europe, il faut bien le dire, a ouvert vraiment la voie
11:34notamment à travers l'industrie automobile, les batteries électriques,
11:38les Chinois, pour éviter de payer les taxes, ont laissé s'implanter en Europe.
11:43On voit les dégâts aujourd'hui. Avec l'arrivée de Trump, vous le disiez,
11:46la guerre commerciale va de toute façon commencer, la guerre des monnaies également.
11:50La question c'est, est-ce que nous sommes prêts pour la bataille,
11:53l'Europe en général et la France en particulier ?
11:55Bon, est-ce que vous interrogez cette question, justement, d'Emmanuel
12:00entre faut-il craindre davantage Natha Chavalin, les Etats-Unis ou la Chine
12:04ou finalement, il faut craindre les deux et affronter les deux ?
12:08En tout cas, il faut prendre en compte l'un et l'autre, sachant qu'on ne sera certainement pas
12:12le centre, le point qui va diriger la décision des Etats-Unis ou la décision de la Chine
12:18puisque c'est vrai qu'il y a une dimension géopolitique qui nous dépasse
12:22ou en tout cas dans laquelle on se retrouve plus.
12:24On est un peu au milieu, effectivement.
12:25Voilà, on se retrouve au milieu. Ce qui est quasiment certain quand même,
12:28c'est qu'on va avoir une tendance à imposer des tarifs, ce qu'on appelle les droits de douane
12:33et cette tendance-là, qu'elle soit ciblée principalement sur...
12:36que les taux élevés soient ciblés sur l'Europe ou pas, on va en avoir les conséquences.
12:40Les Américains sont peut-être ceux qui en auront les conséquences premières
12:43et on peut peut-être espérer qu'avec l'effet, notamment l'effet inflationniste
12:47que ça va avoir sur l'économie américaine, le président américain pourra hésiter.
12:52Voilà, je ne vais peut-être pas faire peser ça à mes concitoyens.
12:55Ça risquerait de freiner l'ajustement de la réserve...
12:58Surtout qu'il y a déjà beaucoup d'inflation en plus.
13:00Voilà, on se rend compte aujourd'hui que l'inflation dont on pensait qu'elle allait baisser très vite,
13:04elle est encore là et elle ne va pas baisser si vite que ça,
13:07donc les taux resteront peut-être un peu plus élevés.
13:10On va quand même subir la conséquence de tout ça.
13:12Et puis, d'un point de vue industriel, en revanche, la Chine,
13:15c'est vrai qu'on a un état de fait et d'inégalité dans l'avancement,
13:19dans l'industrialisation, notamment sur les véhicules, ça a été rappelé,
13:24qui nous mettent un peu devant le fait accompli et qui mettent en avant
13:28notre mauvaise gestion d'une absence de politique industrielle au niveau européen.
13:33C'est un peu ce que j'allais vous dire, Christian Saint-Etienne.
13:35Quand on voit l'inondation de véhicules électriques chinois potentiels en Europe,
13:41que même certaines entreprises chinoises viennent carrément s'installer
13:45pour produire en Europe, pour produire des véhicules qui ne sont plus vraiment chinois,
13:48mais quand même en Europe, est-ce que la crainte, finalement,
13:50ce n'est pas davantage la Chine que les États-Unis ?
13:52Je pense qu'il faut craindre les deux.
13:55Ils sont lancés l'un et l'autre dans un conflit pour la domination mondiale.
13:59C'est quelque chose de psychédélique pour les Européens,
14:02puisqu'on a renoncé à toute ambition géostratégique.
14:05L'idée que deux pays se battent pour être la première puissance du monde
14:10nous semble incompréhensible. C'est néanmoins le cas.
14:14Nous avons deux puissances considérables qui font plus de 40 % du PIB mondial
14:19et qui assurent 60 % des dépenses militaires mondiales.
14:23L'Europe est devenue un enjeu de leur conflit.
14:26Actuellement, la guerre en Ukraine a permis aux États-Unis
14:30de reprendre le contrôle de l'Europe.
14:33Ça a été très habile de leur point de vue.
14:36Ça va s'accentuer puisque Trump veut se retirer partiellement de la guerre d'Ukraine
14:42et laisser les Européens prendre en charge la reconstruction de l'Ukraine
14:46dans un contexte qui reste à définir puisqu'on n'a pas encore un accord sur le sujet.
14:51Donc l'Europe est en grande difficulté
14:54puisque c'est la zone de non-croissance de la planète.
14:57Depuis 20 ans, l'Europe croit à 1 % par an, les États-Unis à plus de 2 %.
15:02La Chine qui était à 8 % va continuer de croître à 3 ou 4 %.
15:05Nous sommes le cœur de la stagnation mondiale.
15:10La grande question européenne, c'est comment reconstruire des institutions
15:14de croissance pour les années qui viennent.
15:16Justement, Emmanuel, question que je vous pose, quelle action prendre ?
15:19Il faut renforcer très probablement le tissu industriel français.
15:23Ça, c'est une évidence.
15:24Mais regardez plutôt du côté des PME et des ETI,
15:27les petites et moyennes entreprises, les entreprises de taille intermédiaire
15:30qui sont les plus exportatrices aujourd'hui.
15:32Donc pour notre commerce extérieur, c'est important.
15:34On regarde l'Allemagne, c'est le Mittelstand.
15:37Le Mittelstand, c'est un tissu de petites entreprises familiales,
15:41très dynamique sur le plan international.
15:43Évidemment, il y a le cadre juridique et fiscal qu'il faut stabiliser.
15:46Et puis, je voudrais qu'on regarde de près un tableau sur le coût de la main-d'oeuvre.
15:50Réduire le coût de la main-d'oeuvre, c'est très important.
15:52C'est un tableau comparatif qui a été fait par Rex & Co de l'Institut de Conjoncture.
15:56Il montre que la France est le quatrième pays dont le coût du travail
15:59est le plus élevé en zone euro.
16:00Coût horaire en zone euro, 37 euros, 44 euros pour la France
16:05pour le deuxième trimestre 2024.
16:07Un tout dernier mot, Natacha Valla, justement, pour réagir à ce que vient de dire Emmanuel.
16:10Pour vous, la première mesure à prendre face à ce double danger,
16:13qu'est-ce que c'est ?
16:14Est-ce que c'est des mesures structurelles comme ça ou peut-être tout simplement du protectionnisme ?
16:17Le protectionnisme, ce n'est peut-être pas l'arme la plus utile.
16:21En termes de coût du travail, on est quatrième, on n'est pas premier.
16:24Donc, les choses se sont améliorées ces dernières années.
16:27Paradoxalement, on a eu moins d'inflation, le coût du travail a moins cru que par le passé.
16:31Donc, peut-être un sillon à creuser de ce point de vue-là pour gagner en compétitivité
16:36sur le sens prix et hors prix.
16:38Première mesure à prendre, un tout petit mot.
16:41C'est notamment réintroduire la réciprocité dans le commerce international.
16:46C'est-à-dire ne pas permettre aux Chinois de faire ici ce qu'on ne peut pas faire là-bas.
16:50Par exemple, ils ont accès à 90% de la commande publique européenne,
16:53nous à moins de 5% de la commande publique chinoise.
16:56Ça, il faut que ça cesse.
16:57Effectivement. Merci beaucoup, Christian Saint-Etienne,
16:59membre du Cercle des économistes, professeur d'économie industrielle au CNAM.
17:03Et je rappelle le titre de votre dernier livre,
17:05Trump et Xi Jinping, les apprentis sorciers.
17:08Merci, Natacha Vallat, économiste présidente du Conseil national de la productivité.
17:13Merci, bien sûr, Emmanuel Cuny.
17:16Les informés de l'Eco reviennent évidemment samedi prochain.

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