• le mois dernier
Les Vraies Voix avec David Lisnard, maire de Cannes et président de l'AMF.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-11-20##

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04Le maire, c'est celui, comme aime bien le dire Gérard Larcher, qui est à portée de baffe.
00:09On a des maires qui, par rapport à ça, se sentent relativement délaissés.
00:11Ils se sentent seuls. Ce sont les derniers fantassins de la République.
00:15Si on démissionne en masse, c'est qu'il y a vraiment un problème.
00:18Et là, on a vraiment l'impression qu'on ne sert à rien, en fait.
00:20Pourquoi rester si on ne nous écoute pas ?
00:22Quand on veut exercer, de façon la plus consciencieuse professionnelle, ses mandats,
00:26et si on veut aussi assurer une vie de famille de qualité,
00:28évidemment qu'il y a des choix à faire et personne n'est capable de le faire aujourd'hui.
00:31Donc en l'occurrence, moi aujourd'hui, j'ai mis de côté ma vie professionnelle.
00:34Un découragement qui risque de poser problème lors des prochaines élections municipales,
00:38ce sera en 2026.
00:40La démission des élus de Plussulien pourrait fort bien faire école.
00:45Et une moyenne de 41 maires rendent l'écharpe chaque mois en France,
00:48soit environ 2400 démissions depuis la dernière municipale,
00:52soit 57 000 sièges de conseillers municipaux sont aujourd'hui vacants.
00:55L'association des petites villes et des maires de France dit craindre un crash démocratique,
00:59un blackout territorial, faute de volontaires, lors des prochaines municipales.
01:03Alors parlons vrai, comment expliquer ce grand mouvement de démission des maires ?
01:07Craignez-vous qu'on manque de candidats dans un an et demi ?
01:10Comment voulez-vous revaloriser leur statut, leur considération, leur rémunération ?
01:15Venez nous le dire au 0826 300 300 et à cette question.
01:1841 démissions par mois, le mandat des maires est-il en grand danger ?
01:22Vous dites oui à 87%.
01:24Et David Lysnard, je vous l'avais dit, est avec nous, président de l'association des maires de France et maire de Cannes.
01:29Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:31Ici, la thématique de ce congrès des maires, le 106e, c'est les communes, trois petits points, heureusement.
01:39Donc c'est le moment aujourd'hui où tout le monde se réunit, où on peut parler, où on peut échanger
01:44et peut-être on peut peser sur le gouvernement.
01:47Oui bien sûr, c'est toujours un grand moment et on bat tous nos records d'abord d'adhésion à l'association des maires de France.
01:52On représente 99% des communes aujourd'hui, c'est historique, des intercommunalités aussi.
01:57Et un moment d'expression très très fort.
02:00Et les communes, heureusement, oui, les communes, heureusement pour les écoles, les communes, heureusement pour les crèches,
02:04les communes, heureusement pour entretenir les routes, pour déneiger les routes quand il faut,
02:07les communes, heureusement pour enlever les déchets, les communes, heureusement pour l'action sociale.
02:13Mais encore faut-il qu'il y ait des communes.
02:15Et ce qui me frappe dans tous les débats qu'on a depuis des années, c'est qu'on alerte sur ce qui va arriver.
02:21C'est en train d'arriver le mur budgétaire qui est dû à la centralisation excessive,
02:26le découragement civique, et que la France a pourtant en elle une potentialité de renouveau civique prodigieuse.
02:35On est vraiment, vous savez c'est comme dans le film de Woody Allen, Matchpoint,
02:38la balle de tennis elle peut tomber d'un côté ou de l'autre,
02:40du côté de l'effondrement, de la violence, du désengagement ou du côté du renouveau.
02:45Et ce que l'on essaie de dire, c'est que les solutions, elles sont dans la vie réelle.
02:50La commune c'est la vie réelle.
02:52C'est la stabilité peut-être ?
02:53Oui, c'est à la fois la permanence de la France, mais c'est aussi une France de l'innovation.
02:57Ce que l'on voit dans le salon ici, qui est peu dit dans le langage habituel, médiatique,
03:02c'est qu'en fait, mais vous en faites souvent l'écho d'ailleurs, et je vous en remercie,
03:06c'est que beaucoup d'innovations environnementales, organisationnelles, la recherche de la performance locale,
03:12on a toujours les exemples des quelques collectivités qui peuvent être mal gérées,
03:16parce qu'il y en a, comme il y a des entreprises mal gérées.
03:18Mais aujourd'hui, le modèle français, contrairement à tout ce que l'on croit,
03:22c'est un modèle qui correspond à une réalité historique, géographique et humaine, et qui est performant.
03:27Les élus locaux, ce sont 498 000 Français, de toutes conditions, toutes origines, tous âges.
03:32400 000 sont des bénévoles.
03:34Si demain on n'a plus cette force civique fantastique, qui aurons-nous dans nos communes ?
03:39Qui aurons-nous sur le terrain ?
03:41Il y aura toujours le même espace à gérer, il y aura toujours les mêmes habitants à gérer.
03:44On nous ignora quoi ? Des fonctionnaires, des hauts commissaires ?
03:47Et puis ces gens-là, on ne les verra plus sur le terrain, et on amplifiera les fractures territoriales.
03:51C'est pourquoi j'avais dit, attention, à force de dénigrer l'engagement communal,
03:56l'engagement des collectivités, à force de nous empêcher de bosser par une bureaucratie délirante.
04:01Je me retrouve beaucoup dans ce que disent beaucoup d'agriculteurs.
04:04Mais j'ai connu ça aussi dans le commerce.
04:06C'est ce que disent les policiers.
04:07C'est ce qu'on dit partout dans les procédures.
04:09Je peux vous citer des exemples.
04:11Si on continue comme cela, quelle France on va proposer ?
04:16Le XXIe siècle, c'est le siècle de l'agilité.
04:19C'est le siècle de la souplesse.
04:21Aux Etats-Unis, ils font un ministère de l'Efficacité Publique avec Elon Musk qui va sur Mars.
04:26Je caricature à peine.
04:27Nous, en France, on a le haut commissariat au plan.
04:30Je veux dire, qu'est-ce que l'on veut ?
04:32La solution, elle est dans la force civique.
04:36Quand on n'a pas de retour sur la commission du plan, on ne sait pas trop ce que c'est.
04:40Il y a un retour budgétaire puisque ça coûte de l'argent.
04:42C'est vrai que ce que dit David Lysnard, les Français nous le disent dans nos enquêtes.
04:46C'était notre débat précédent.
04:48Le maire, c'est l'élu de confiance.
04:50David Lysnard parle de stabilité.
04:51Ça se voit même électoralement.
04:53On va bien sûr en 2026 s'intéresser aux villes qui peuvent basculer dans un camp ou dans un autre.
04:59Mais l'histoire des élections municipales, c'est l'élection où on garde les sortants.
05:03Ce n'est pas l'élection où on sort les sortants.
05:05Je donne souvent cet exemple.
05:07Même en 2014, il y a une dizaine d'années, quand la gauche avait perdu énormément de villes.
05:11170 villes de plus de 10 000 habitants.
05:14Ce chiffre impressionnant, ramené au nombre de villes de plus de 10 000 habitants,
05:18c'était 70% des maires qui avaient été reconduits.
05:21Pourquoi ? Parce que ça a été dit.
05:23Les maires, c'est l'oxygène de notre démocratie.
05:26Mais le souci, c'est qu'il y a désormais une telle étanchéité entre la salle politique,
05:30la locale et la nationale, fin du cumul des mandats.
05:34Et entre parenthèses, méfions-nous des sondages là-dessus.
05:37Sur le principe, les Français restent opposés à tout retour sur le cumul des mandats.
05:42Mais dans la pratique, quand dans une ville dans laquelle l'IFAP travaille,
05:45je pose la question suivante.
05:46Votre maire, monsieur X, était par le passé député maire.
05:50Était-ce une bonne chose pour la vie dans votre ville, pour son attractivité, pour la faire avancer les dossiers ?
05:56On a bien sûr trois quarts de oui.
05:58Donc effectivement, cette crise des vocations pour être conseiller municipal,
06:02dans ces petites villes françaises, c'est un vrai danger pour notre vitalité démocratique.
06:07Mon cher David, moi je vais encourir vos foudrains.
06:12Oui absolument.
06:15Le maire de Cannes, le président de l'association des maires de France,
06:19deux fonctions prestigieuses où vous réussissez.
06:24Et puis il m'arrive de lire des choses, tout de même.
06:27Notamment le dimanche, et j'ai lu deux pages très intéressantes dans la tribune dimanche.
06:33Juste une simple question, David.
06:36Est-ce que véritablement, comme je l'ai cru, ça représente de votre part
06:41un pas de plus vers l'échéance présidentielle
06:45et vers l'affirmation de votre identité au sein des Républicains ?
06:50On parlait de la réalité communale et de ce mandat de praticien que j'aime partout.
06:56Parce que ce qu'il faut quand même dire, c'est que c'est le plus beau des mandats.
06:59Même s'il est difficile, même s'il y en a de plus en plus d'entre nous qui démissionnent, etc.
07:03C'est un mandat de praticien, on est habitant parmi les habitants.
07:07C'est plus une communion qu'une punition, j'utilise souvent cette expression, mais c'est une réalité.
07:12Ce que j'ai découvert, moi je viens du monde du petit commerce,
07:15je suis passionné de choses publiques, j'aime mon pays, j'aime la France.
07:19Et ce que je découvre dans mon expérience, j'ai eu des commerces jusqu'en 2016,
07:26je suis élu local depuis 2001 et je suis maire depuis 2014.
07:30C'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire qu'on a un potentiel en France
07:35pour être l'un des pays les plus rayonnants au XXIe siècle.
07:38Contrairement à tout ce qu'on nous dit. Pourquoi ? Parce qu'on est un pays de créatifs.
07:42Et que la créativité à l'heure de l'IA, à l'heure du numérique,
07:46c'est vraiment l'avantage, j'allais dire compétitif, par rapport aux autres nations.
07:51Et j'en ai marre de voir ce gâchis de la France.
07:54Ce gâchis par le conformisme techno, de gens qui sont sûrs d'avoir la science infuse
08:00et qui ne font pas confiance.
08:02C'est pas pour contourner la question, Philippe.
08:05Donc j'essaie de faire valoir mes idées, de dire que la source de création c'est la liberté.
08:10Que l'efficacité c'est toujours la responsabilité individuelle.
08:13Qu'il n'y a pas mieux qu'un agriculteur pour savoir comment on cultive la terre.
08:18Il n'y a pas mieux qu'un élu local pour savoir comment on arrive à créer une communauté locale harmonieuse.
08:22Il n'y a pas mieux qu'un commerçant pour ouvrir la boutique et savoir trouver les bons produits.
08:26Il n'y a peut-être pas mieux que vous pour animer un plateau.
08:29Et quand on est...
08:30Oui, je vous le confirme.
08:32Quand on est... Vous, les journalistes en général.
08:35Mais on est très bien ici.
08:37Et on a en France des technocrates qui...
08:42Mais c'est la faute des politiques qui leur ont laissé le pouvoir.
08:45Et qui essaient de régenter toute organisation de la vie humaine.
08:48Pour... On ne peut plus curer un fossé aujourd'hui dans nos communes
08:53sans obtenir 7 ou 8 autorisations.
08:56Pour faire un bassin de protection aux inondations
09:00dont tout le monde trouve qu'il est formidable.
09:02Qu'il va préserver l'écosystème.
09:03Qu'il va être bien intégré.
09:04Il faut 14 ans de procédures en France aujourd'hui.
09:06Mais même pour construire, pour rien d'être industrialisé.
09:08Je mène ces idées et je me rends compte que ces idées, elles ont de l'écho.
09:12Et j'ai compris une chose que François Barouin, mon prédécesseur à l'AMF, m'avait dit.
09:17Il m'avait dit, David, si tu veux que tes idées progressent.
09:20Si tu veux attirer l'attention des journalistes.
09:22Donc de venir avoir plus d'écho.
09:24Il faut qu'on pense que tu peux être dans la compétition nationale.
09:28Donc si vous le pensez, tant mieux.
09:30Et je ferai tout pour que vous le pensiez de plus en plus.
09:32Donc évidemment, je prépare ardemment 2027.
09:36Et vous y pensez donc pas qu'en vous rasant.
09:39Non, mais c'est pas non plus obsessionnel.
09:42Je ne suis pas désœuvré.
09:43Donc heureusement, je pense à beaucoup d'autres choses.
09:45Beaucoup plus positives.
09:47Beaucoup plus poétiques.
09:48David Lysnard, on dit toujours que Sud Radio, c'est la radio du dernier kilomètre.
09:51C'est aussi les buralistes.
09:54Et il y a entre les maires et entre les buralistes un lien indéfectible, j'ai envie de dire.
10:00Un lien indéfectible dans la proximité, dans le lien social, dans l'alignation du territoire.
10:05Je viens d'entendre Monsieur le Président sur cette bureaucratie étouffante.
10:09Nous sommes un pays créatif.
10:11C'est certain, imaginatif, audacieux.
10:14Mais ces talents s'échappent de notre territoire.
10:16A cause de tout ce qui pèse sur nos épaules.
10:18A cause d'une pression fiscale.
10:20A cause d'un manque d'agilité de nos administrations.
10:23Comment devenir aujourd'hui entrepreneur ?
10:25Je suis à la tête d'un réseau de 23 000 entrepreneurs.
10:28Monsieur le Maire, vous le savez, commerçants d'utilité locale, de proximité.
10:32Nous avons ce socle commun d'aimer nos territoires, de vivre dans nos territoires.
10:36Mais qu'est-ce qu'il est dur aujourd'hui d'entreprendre, de regarder comment on peut être agile.
10:42Parce que nous sommes sous les joues de l'administration, de réglementation, d'interdiction.
10:48Sans en mesurer le moindre effet.
10:50Ce qui coupe, moi ça fait 35 ans, plus de 35 ans que j'ai entrepris.
10:56Et que j'ai envie de défendre cette proximité, ces valeurs humaines.
10:59Ce commerce si utile à 10 millions de français par jour.
11:02Mais il faut payer un prix fort au quotidien pour surmonter les serfats, les réglementations, l'administration, les contrôles.
11:11Libérer les énergies, si je peux dire ainsi Monsieur le Maire.
11:14Bien sûr, et il faut donner une nouvelle énergie à la France.
11:17C'est le nom de mon parti politique.
11:19Sur la décentralisation, David Lissnard, aujourd'hui de donner plus de pouvoir finalement aux maires,
11:24c'est aussi peut-être un enjeu pour 2027 ?
11:28Oui, malheureusement depuis le temps qu'on propose une vraie loi de liberté locale,
11:34de décentralisation, de subsidiarité ascendante.
11:38C'est-à-dire de permettre la décision au plus près du citoyen, au plus près de l'habitant.
11:41C'est la solution pour moins dépenser, mieux dépenser et avoir des meilleurs services.
11:46La France a le record du monde de la dépense publique.
11:48On a de moins en moins de services de proximité.
11:50Et on paye plus d'impôts qu'ailleurs.
11:52Pourquoi ? Parce qu'on est le pays le plus centralisé.
11:55Et que ça ne fonctionne pas, ça n'a jamais fonctionné.
11:57Ceci étant, l'équation politique est telle aujourd'hui que je crains que ça ne fonctionne plus,
12:03qu'on n'arrive pas en l'état actuel d'avoir une grande loi de liberté locale.
12:07Vous comprenez, moi je ne défends pas une corporation, je ne défends pas les maires,
12:10moi je ne suis pas un syndicat.
12:11Nous, nous pensons que l'intérêt général, il passe par les énergies locales.
12:15Et vous disiez on est le dernier kilomètre, moi je revendique le fait que nous sommes le premier kilomètre.
12:19Le premier kilomètre de quasiment toute l'activité.
12:23Quand on voit bien les écoles, à part quelques exceptions,
12:26depuis que ce sont les communes qui ont la responsabilité des bâtiments des écoles,
12:29les écoles sont en bien meilleur état qu'avant.
12:31Parce qu'on rendait compte aux habitants, on est un habitant parmi les habitants.
12:34Donc la seule source de l'efficacité dans la durée, c'est vrai en entreprise, c'est vrai en collectivité,
12:41c'est la responsabilité individuelle.
12:42Mais pour qu'il y ait responsabilité individuelle, il faut qu'il y ait liberté d'action.
12:45Et puis d'un point de vue plus philosophique, la liberté c'est la dignité, mais c'est encore un autre sujet.
12:51Alors le meilleur mandat c'est vous, c'est les maires. Pourquoi ?
12:54Parce que vous êtes proches de nous, contrairement à d'autres qui s'en éloignent.
12:57Mais on fait partie de nous, c'est-à-dire que c'est pas qu'on est proche de nous, c'est qu'on est nous tous un maire.
13:02Moi le matin j'amène mes enfants chez une ville de 74 000 habitants,
13:06qui est une belle ville, très prestigieuse, mais qui est une ville qui a un taux de pauvreté très élevé, 21%.
13:10C'est une ville historiquement d'immigration pauvre, on a beaucoup de logements sociaux, etc.
13:14Quand j'amène mes gosses à l'école, ou au lycée maintenant, ou au collège,
13:18je suis un habitant parmi les habitants.
13:21Quand le matin, le dimanche, je vais faire mon footing,
13:24ou quand je vais acheter une baguette de pain ou que je vais au marché Fortville,
13:27je suis un habitant parmi les habitants.
13:30Les gens sont très gentils, sauf exception, il y a parfois de l'incivisme et de la violence,
13:34mais je l'ai aussi affronté.
13:36On vient m'expliquer un problème, je note, je regarde, je rappelle le lendemain,
13:40on me dit que ça on peut pas le faire tout de suite parce que ça coûte de l'argent.
13:43Donc ça crée de la responsabilité, c'est de la délibération locale.
13:46Regardez les pays qui aujourd'hui ont le plus progressé depuis 50 ans.
13:50Quand moi, mes parents, qui étaient artistes et petits commerçants,
13:54et sportifs, mon père était footballeur professionnel,
13:56il m'a ouvert dans ses étoiles et puis reconverti dans le petit commerce,
13:58ils ont vécu, on m'en dit, dans le doux.
14:00C'était il y a plus de 50, 56 ans.
14:03Et à l'époque, ils allaient faire leurs courses, me disait-il, en Suisse,
14:05parce que c'était moins cher. Vous vous rendez compte, c'était frontalier.
14:08Maintenant, ça fait rigoler.
14:10Mais ça fait rigoler, c'est-à-dire que...
14:12Et les gens croient que c'est des paradis fiscaux, mais pas du tout.
14:14C'est une industrie plus forte que la nôtre. Pourquoi ?
14:16Parce que c'est un État où, localement, on délibère.
14:22On peut décider de son destin.
14:24C'est la vraie démocratie.
14:26Il faut remplacer la bureaucratie par la démocratie.
14:28Il faut en finir avec le régime des technocrates.
14:30Alors la formule, elle est un peu péremptoire, sauf que c'est vrai.
14:34Parce que le technocrate, il sait moins bien gérer l'Amérique-le-Maire,
14:37il sait moins bien gérer les champs que l'agriculteur,
14:40il sait moins bien gérer votre bureau de tabac que vous.
14:45C'est aussi simple que ça.
14:47Allez, on fait une petite pause, on revient dans un instant
14:49et on finira l'émission avec vous. Ne bougez pas.
15:11Et nous sommes très heureux d'être au Congrès des maires.
15:14On leur donne la parole extrêmement régulièrement avec Sud Radio,
15:17la radio des territoires, Philippe David.
15:19Et on est très contents d'accueillir ce soir David Lysnard
15:23qui est avec nous, président des maires de France et maire de Cannes.
15:27David Lysnard se battre pour faire avancer cette France
15:30par ceux qui la font au quotidien.
15:32C'est une ambition qui doit aller loin
15:35et qui se construit au fur et à mesure jusqu'à 2027
15:38pour poser finalement le premier parpaing.
15:40Oui, je crois parce que moi je suis père de famille.
15:43Je ne veux pas faire le jeu de mots, je suis mère et père.
15:45Je suis père de famille et ce qui motive,
15:49c'est bien évidemment d'abord l'image de la France et l'état de la France.
15:53Il faut avoir une ambition collective.
15:55Mais c'est aussi, et d'ailleurs les deux sont liés,
15:57que mes enfants, et j'espère futurs petits-enfants,
16:00puissent avoir une ambition, un projet français.
16:03Puissent se dire qu'ils voudront vivre
16:06et qu'ils pourront vivre dans un pays non seulement sûr,
16:09mais aussi prospère, mais aussi libre.
16:11Que mes filles pourront se balader dans n'importe quel quartier,
16:14habiller comme elles le souhaitent et garder la tête haute.
16:17Que mon fils pourra avoir n'importe quel projet,
16:22comme mes filles, etc.
16:23Sur la sécurité et la liberté.
16:25Mais bien sûr, c'est fondamental.
16:27Donc là-dessus, moi je suis engagé, j'ai pas peur de le dire.
16:30On ne peut pas échapper à l'action publique de toute façon,
16:32donc il vaut mieux s'en emparer.
16:34Il faut avoir du courage, David Lysnard, aujourd'hui.
16:36Oui, bien sûr.
16:37Vous savez, il y en a qui,
16:39les générations précédentes,
16:40ils allaient à Verdun et ils sortaient des tranchées.
16:42Donc c'est un courage,
16:44mais enfin on vit une époque aussi quand même assez protégée.
16:47Mais il y a un tel enjeu géopolitique d'ailleurs,
16:49puisque vous parlez de ça,
16:50qu'aujourd'hui, si on n'est pas capable de s'aguerrir,
16:52de bosser plus,
16:54si on n'est pas capable de retrouver de la performance
16:57dans les facteurs de production.
16:58Vous voyez, ça va être un peu techno,
16:59mais comment rendre le travail plus performant ?
17:02Comment rendre le capital plus performant,
17:05favoriser l'investissement ?
17:06On va se casser la gueule, c'est tout.
17:08Et on est en train de s'effondrer.
17:09Comment on accepte d'être dernier au classement PISA,
17:11au classement éducatif ?
17:12La France doit être une superpuissance éducative.
17:14Alors là, il y a des urgences.
17:16Le gouvernement a des circonstances atténuantes,
17:18il récupère une situation qui est abominable,
17:20il est face à un mur budgétaire,
17:22il est en apnée politique et budgétaire,
17:24mais il est en train de se faire refourguer
17:26toutes les fausses recettes qui n'ont jamais fonctionné.
17:29C'est-à-dire que j'entends à longueur d'interviews et de plateaux
17:32« Alors, on veut 3 milliards d'économies, 5 milliards d'efforts, etc. »
17:35Mais il n'y a pas une économie dans ce qu'on nous propose.
17:37Ce ne sont que des prélèvements supplémentaires.
17:39Prélèvements de 2% sur nos recettes,
17:40prélèvements sur l'FCTVA.
17:42Le rabot, raboter, ce n'est pas réformer.
17:45Prélever et imposer, ce n'est pas réformer non plus.
17:49Ce n'est pas économiser, ce n'est pas la même chose.
17:51David Lislard, le débat, c'est les démissions en masse.
17:54Pensez-vous qu'on va manquer de candidats aux prochaines municipales ?
17:57J'ose espérer que non, mais c'est ce qui nous pend au nez.
18:00J'ose espérer que non, c'est pour ça que je dis toujours
18:02que ça reste le plus beau des mandats.
18:03Mais il faut bien qu'on prenne conscience
18:05qu'il y a beaucoup plus de démissions qu'avant.
18:06Parce qu'il y a quelques années, on disait
18:07« Vous plaignez, mais vous ne démissionnez pas. »
18:09Mais maintenant, on démissionne.
18:10Donc, il faut faire très attention à ça.
18:13Juste, dernier point.
18:14Nous sommes dans une crise de la démocratie.
18:16Je crois qu'on a beaucoup parlé de crise de la représentation.
18:20Je pense qu'en fait, on est très peu dans une crise de la représentation.
18:22Quand il y a un gros enjeu, les gens votent, etc.
18:25On est dans une crise de l'exécution.
18:26Si on redonne du pouvoir d'agir,
18:28on va redonner de la confiance civique.
18:30Les maires démissionnent avant tout
18:32parce que c'est de plus en plus compliqué
18:33de faire aboutir un projet
18:35à cause des injonctions contradictoires
18:37et de la surcharge de la bureaucratie.
18:39Très court petit point.
18:41Promis.
18:42Je suis frappé par la qualité des constats
18:44que fait David Listan
18:45parce que c'est ce que nous disent les Français.
18:47Ce n'est pas une crise de la représentation.
18:48Effectivement, on a voté massivement aux élections législatives.
18:50C'est une crise du résultat.
18:52Le politique ne peut plus changer d'avis.
18:54Quand il est maire, on lui met des patons.
18:56Je voudrais que vous soyez frappé par la qualité des propositions.
18:59Ça va venir.
19:02Je suis frappé de voir à quel point
19:07la confiance du maire
19:09crée de la proximité identificatoire.
19:11Quand vous racontez que vous êtes avec vos enfants au collège,
19:13le maire nous ressemble.
19:15Vous créez aussi de la proximité admirative
19:17parce que le maire agit, il décide.
19:19Il réenchante la promesse du politique.
19:21Et on attend l'exécution au niveau de la France, mon cher David.
19:25J'ai bien compris, Philippe.
19:27Je suis trop lourd.
19:29Je vois ça comme, au contraire, un encouragement.
19:32Qu'est-ce que vous attendez, David Listan ?
19:34C'est un choix de vie.
19:35Vous savez, c'est très compliqué tout ça.
19:36Qu'est-ce que vous attendez ?
19:37Demain, ce congrès prend fin.
19:40Les grands enjeux, c'est quoi ?
19:42C'est qu'on nous dise
19:43écoutez, on vous a écouté, vous avez raison.
19:45C'est les technos qui ont tort.
19:46C'est-à-dire que les prélèvements qu'on propose
19:48vont avoir un effet récessif.
19:50Ils vont même planter encore plus les comptes publics.
19:52Qu'on nous dise, oui, vous avez raison,
19:53il faut suspendre le décret tertiaire.
19:55Parce que rien que les coûts du décret tertiaire
19:57qui obligent à des normes maximalistes,
20:00certainement très utiles dans l'absolu.
20:02Vous savez, Pierre Desproges disait
20:03je vais aller vivre en théorie
20:04parce qu'en théorie, tout va bien.
20:05Mais dans la réalité, ça marche un peu moins.
20:07C'est 4,6 milliards de surcoûts par an
20:10pour les communes de France.
20:11Moi, je veux bien qu'on propose des économies.
20:13Mais dans ce cas-là, il faut qu'on revoie le périmètre
20:15de l'action publique.
20:16Et il faut qu'on baisse les charges qu'on nous impose.
20:18On ne peut pas en même temps
20:19nous imposer des charges supplémentaires.
20:21Il y a une loi qui vient de sortir
20:23qui crée un service public de la petite enfance.
20:25Tout le monde trouve ça formidable.
20:26Mais ça oblige à faire 200 000 places de crèche en plus.
20:29Donc, est-ce que je suis un mauvais maire
20:31quand je ne fais pas les places de crèche
20:33et que je ne recrute pas les personnels qui vont avec ?
20:36Ou est-ce que je suis un mauvais maire
20:38quand je fais mes places de crèche
20:40et après on va me dire
20:41vous augmentez votre masse salariale ?
20:42Est-ce que je suis un mauvais maire
20:44quand je recrute des policiers municipaux
20:45parce que je ne veux plus de police nationale
20:46la nuit dans ma commune ?
20:47Ou est-ce que je suis un mauvais maire
20:49quand je ne recrute pas les policiers municipaux
20:51et que je dis aux gens
20:52tant pis, restez chez vous
20:53parce que ça devient insécure dans nos rues.
20:55Voilà.
20:56Merci beaucoup David Cisnard
20:58d'avoir accepté notre invitation,
21:00président des maires de France.
21:01Et est-ce que vous me permettez un petit mot ?
21:03Avant la conclusion,
21:04ce congrès s'appelle Monsieur le Président,
21:06Monsieur le Maire.
21:07Les communes, petits points, heureusement.
21:09N'oubliez pas,
21:10les commerçants, petits points, évidemment.
21:12Merci beaucoup.
21:13Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire.
21:14Je sais.
21:15Mais vous avez une bonne vision
21:17et nous avons besoin de la partager
21:19dans la création de richesses en proximité.
21:21L'union fait la force.
21:22A Limoges et à Cannes.
21:23Merci beaucoup.
21:25Allez, dans un instant,
21:26nous serons avec les Buralistes jusqu'à 20h.
21:28Merci beaucoup David Cisnard.
21:29Merci.

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