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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, c'est l'heure, ravie de vous retrouver ce soir, tout de suite, la Minute Info, Simon Guyla, bonsoir Simon.
00:07Bonsoir chère Christine.
00:09Pas de blague ce soir ?
00:10Pardon ?
00:11Pas de blague ce soir ?
00:12Il y a Gabriel Cluzel qui rentre moi je crois.
00:14On la voit pas dans l'intensité.
00:15Désolé, désolé, désolé.
00:16Il a le sens de l'info.
00:18Il fait concierge, pardon, pardonnez-moi.
00:20Allez-y.
00:21Les nouvelles frappes en Russie marquent une nouvelle phase dans le conflit en Ukraine,
00:25c'est ce qu'a affirmé cet après-midi le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov.
00:29L'armée ukrainienne qui a frappé le territoire russe avec des missiles américains de longue portée.
00:34La mobilisation nationale des agriculteurs se poursuit en France.
00:37La coordination rurale affirme vouloir provoquer un chaos dans le sud-ouest de la France pour se faire entendre.
00:42Un débat suivi d'un vote aura lieu mardi prochain à l'Assemblée sur le traité de libre-échange entre l'Union Européenne et les pays du Mercosur.
00:49Enfin, après 11 semaines de procès, Gisèle Pellicot a pris une dernière fois la parole au tribunal d'Avignon.
00:54« Il est temps qu'on change de regard sur le viol », a-t-elle affirmé aujourd'hui.
00:58Le réquisitoire aura lieu lundi prochain, Christine.
01:01Merci beaucoup mon cher Simon.
01:04Et au sommaire ce soir, le programme affiché pour une journée de formation pour des magistrats,
01:10aujourd'hui à la Sorbonne, interpelle le racisme anti-noir, les enjeux autour de l'esclavage et de la colonisation,
01:18l'histoire de l'esclavage et le contexte contemporain.
01:21Cette journée, au programme très « woke » et sponsorisé par l'École nationale de la magistrature,
01:27nous apprends valeurs actuelles. Faut-il s'en étonner ? L'édito de Mathieu Boccotti.
01:32Les juifs et les homosexuels deviennent des cibles en Allemagne.
01:36Dans un entretien accordé à un quotidien régional, la chef de la police de Berlin recommande aux juifs et aux homos homosexuels d'être prudents,
01:44je cite « dans certains quartiers » et déclare « il existe certains quartiers dans lesquels vivent une majorité de personnes d'origine arabe
01:52qui ont également de la sympathie pour des groupes terroristes », que comprendre l'analyse de Gabriel Cluzel.
01:59Nous vous avions parlé de ce musée africain qui devait être créé à la place d'un musée de la Monnaie à Paris.
02:10Est-ce que vous vous en souvenez ?
02:14On apprend que le musée voulu par Emmanuel Macron a déjà son budget, une directrice, une dizaine de salariés, un logo,
02:23avant même qu'ait été trouvé son point de chute définitif.
02:27Mais l'option privilégiée reste la Monnaie de Paris contre la vie des employés.
02:32Il devrait s'appeler la Mansa, la maison des mondes africains.
02:39Il devrait coûter plus de 2 millions d'euros en 2025.
02:43Le regard de Marc Melon.
02:45Emmanuel Macron a affirmé que la France n'était pas aussi isolée qu'on le dit dans sa lutte contre l'accord du Mercosur.
02:53Aujourd'hui même, Michel Barrier a annoncé la tenue d'un débat et d'un vote au Parlement.
02:59Mais est-ce que la France peut réellement faire échouer cette signature décisive dans la colère des agriculteurs ?
03:05Le décryptage de Charlotte Dornelves.
03:07Et puis on se souvient des menaces adressées au proviseur du lycée Maurice Ravel.
03:11Un internaute, suite aux événements, avait menacé de le brûler vif.
03:16La sanction est tombée hier.
03:18Il devra payer 600 euros d'amende et faire un stage de citoyenneté.
03:22Plusieurs jugent cette peine ridicule.
03:25Il se pourrait que ce soit aussi votre cas.
03:27L'édito de Mathieu Beaucrouty.
03:29Une heure.
03:30Pour tout se dire et sans tabou, c'est parti.
03:46Aujourd'hui était annoncée une formation pour les magistrats
03:50donnée conjointement par la Fondation pour la mémoire de l'esclavage.
03:55L'école de la magistrature, notamment au programme Histoire, mémoire, héritage de l'esclavage colonial.
04:02Comprendre et déconstruire le racisme anti-noir.
04:05De quoi s'agit-il Mathieu ?
04:07S'agit-il d'une activité de formation comme une autre ?
04:10Que comprendre ?
04:11Franchement pas.
04:12En fait, c'est la fois banale et exaspérant.
04:15Ce qui est probablement le propre de notre époque.
04:17Banale parce que le discours dont je vous parlerai, c'est le discours qui est dominant aujourd'hui
04:22dans les universités, qui est dominant même dans la vie publique,
04:25dominant sur le service public.
04:26Et exaspérant parce qu'on voit à quel point une idéologie,
04:29une idéologie forte, militante, se présente à nous comme un savoir décomplexé.
04:34Comme s'il s'agissait d'un savoir universitaire comme un autre,
04:37de la chimie, de la physique, des méthodes d'ingénieurs.
04:40C'est la même chose.
04:41Point de départ, c'est une formation, vous l'avez dit,
04:44École nationale de la magistrature, Fondation pour la mémoire de l'esclavage et la DILCRA.
04:48Ce n'est pas au détail, j'y reviendrai, le rôle de la DILCRA dans tout cela.
04:53La DILCRA relève du bureau du premier ministre de Matignon
04:56et c'est une agence d'éducation et de formation à la lutte anti-raciste.
05:01Qu'est-ce qu'il y a au programme de cette journée qui a été annoncée en Sorbonne aujourd'hui?
05:05Je vous donne les objectifs tels qu'ils étaient annoncés.
05:08Comprendre comment s'est historiquement construit le racisme anti-noir.
05:13Comprendre les enjeux mémoriels actuels autour des questions d'esclavage et de communication en France.
05:20Appréhender les relations individuelles et les biais culturels.
05:24Évoquer la dimension sociale dans une société qui s'est construite sur une vision inégalitaire.
05:30Une société qui s'est construite sur une vision inégalitaire.
05:34Contextualisation historique.
05:36Donner des jalons historiques et géographiques précis sur l'histoire de l'esclavage et de ses combats en France.
05:41Et enfin, connecter les enjeux de l'histoire et de l'esclavage au contexte contemporain.
05:47Tout cela peut se présenter en tant que tel.
05:49L'histoire du racisme anti-noir est une quête tout à fait légitime.
05:51C'est un savoir académique.
05:53L'histoire des inégalités, c'est quelque chose de tout à fait légitime.
05:57Il y a un petit fil conducteur.
05:59Qu'est-ce qui se présente à travers cela?
06:01C'est parce qu'on nous conduit ça jusqu'au présent.
06:03On nous explique qu'en fait, cette histoire se poursuit en France aujourd'hui.
06:07Le système colonial, esclavagiste, discriminatoire, construit sur le refoulement et l'infériorisation de l'autre,
06:15c'est une histoire qui se poursuivrait en France aujourd'hui.
06:18Parce que quand on donne cette formation, il faut bien comprendre,
06:21ce n'est pas une formation qui est là sur le mode strictement universitaire.
06:23C'est une formation des magistrats pour orienter leur lecture des événements
06:28et les aider à faire leur travail autrement.
06:30On pourrait dire le mot « woke », on en abuse quelquefois,
06:33mais là on est véritablement au cœur d'une forme de wokisme institutionnel
06:37où la formation donnée est une formation qui dit aux magistrats,
06:40dans votre lecture de la société et dès lors dans votre manière de rendre vos jugements lorsque le temps viendra,
06:45sachez que la société dont vous parlez est une société quasiment sur le mode de l'apartheid.
06:52Le mot « apartheid » n'est pas là, je prends la peine de le dire,
06:54mais tous les concepts qui sont utilisés présentent la France comme une société
06:58qui fonctionnerait sur le mode du racisme structurel, du racisme systémique,
07:02où les violences policières seraient normalisées.
07:06Donc toute une lecture qui nous dit finalement que la décolonisation engagée il y a quelques décennies
07:11n'arrivera à son terme que lorsqu'elle s'appliquera à l'intérieur même de la France.
07:16Donc on a ici l'École nationale de la magistrature et ses associés qui disent
07:22que la France doit se décoloniser de l'intérieur pour arriver au terme de la décolonisation.
07:27On comprend donc que lorsqu'il s'agit de former des juges,
07:31on parle souvent ici de la question de l'indépendance de la justice,
07:34la politisation de la justice, le militantisme des juges,
07:37si on décide de former des magistrats dans cet esprit, tout cela ne sera pas sans conséquences.
07:41J'ajoute soit dit en passant que si on s'intéresse à l'histoire du droit
07:45et les évolutions du droit dans les sociétés occidentales depuis 40 ans,
07:48les grands débats qui ont transformé nos sociétés se sont passés bien davantage
07:53soit devant les tribunaux ou dans les facultés de droit plutôt que dans les parlements.
07:58Les parlements ont souvent enregistré des réflexions, des évolutions philosophiques,
08:03des évolutions doctrinales qui avaient lieu entre juristes se parlant entre eux.
08:07De ce point de vue, les facultés de droit ont eu plus de pouvoir en Occident
08:10que les parlements depuis 40 ans au moins.
08:12Qu'est-ce qu'on voit quand on regarde le type de savoir qu'on veut entrer dans la tête des magistrats ?
08:17Il y a peut-être de quoi s'inquiéter.
08:20Permettez-moi de vous conduire vers un point très important,
08:23le rôle de la DILCRA dans cette formation.
08:26Est-ce que ce n'est pas un peu étonnant ?
08:28La DILCRA, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme,
08:32l'antisémitisme et la haine anti-LGBT.
08:35Ce n'est pas très connu ce machin-là, mais sachez que c'est très important.
08:38Créée en 2012, c'est le bureau, le commissariat politique chargé de lutter
08:45contre les discriminations, contre le racisme, contre les haines au sens large.
08:50Et c'est rattaché directement à Matignon.
08:53J'insiste, c'est sous la tutelle de Matignon.
08:55Donc là, ce n'est pas un think-tank lointain, égaré, financé par la France insoumise.
09:00C'est un think-tank qui est intégré à même l'État,
09:03qui est aux ordres de l'État et qui, dans les faits, porte l'idéologie de l'État.
09:08D'autant qu'elle se donne comme mission, la DILCRA, de former tous les agents de l'État.
09:14Imaginez la catégorie d'agents de l'État assez large en France, si je peux vous permettre.
09:18Donc la DILCRA se donne pour mission d'éduquer et ou de rééduquer les agents de l'État
09:25dans une perspective diversitaire, wow, qu'on dirait ici,
09:28où il s'agit de convaincre le commun des mortels
09:31que, eh bien, il y a la France du racisme systémique, du racisme structurel.
09:35Je note, soit dit en passant, si vous faites l'histoire de ses principaux directeurs,
09:38l'un d'entre eux, Frédéric Potier.
09:40Ce n'est pas celui qui dirige aujourd'hui, je prends la peine de le dire,
09:42mais Frédéric Potier avait écrit un livre, La Matrice de la haine.
09:45C'est paru à l'Observatoire en 2020.
09:47Et il présentait sa tâche véritablement comme une tâche de commissaire politique généralisé.
09:52C'est-à-dire, qu'est-ce que la haine, disait-il, citant René Cassin,
09:55c'était les idéologies anti-89, comme dans 1789.
09:59Donc, si vous avez des réserves sur la Révolution et sa philosophie,
10:04et les idéologies qui s'en réclament, vous êtes dans le parti de la haine.
10:08Il ajoutait, si vous vous opposez à notre programme,
10:12au programme, ajoutait-il, de l'Open Society, qui est un clin d'œil à l'idéologie Soros,
10:17si vous vous opposez à nous, vous êtes dans la logique de la haine.
10:21Alors, pourquoi est-ce que je donne tant d'importance à ça?
10:23Parce que là, ce n'est pas une faculté de droit.
10:25Ce n'est pas un parti politique.
10:27Ce n'est pas un think-tank éloigné. C'est l'État.
10:30La DILCRA, c'est au cœur de l'État.
10:32Donc, quand la DILCRA dit qu'il faut lutter contre le racisme,
10:35on est tous d'accord avec ça,
10:37tout dépend de la définition du racisme qui nous est proposée.
10:41Or, quand on voit la DILCRA s'associer à cet événement,
10:44qui fonctionne dans la logique du racisme structurel, du racisme systémique,
10:47d'une discrimination généralisée dont seraient victimes les racisés en France,
10:51et les Noirs en particulier, mais pas seulement,
10:53parce qu'en fait, toutes les minorités qui se dégagent
10:56de la référence du mâle blanc dominant,
10:58toutes les minorités seraient victimes de racisme structurel.
11:01Quand la DILCRA prend la responsabilité d'assurer cette formation,
11:04de s'associer à une telle formation,
11:06concrètement, c'est-à-dire que l'État français lui-même
11:09fait la propagande d'une idéologie
11:11que quelquefois il combat au gouvernement.
11:13C'est assez étonnant. Vous le voyez partout en Occident,
11:15si vous avez quelquefois un ministre qui dit une chose,
11:17cette idéologie ne passera pas.
11:19Nous n'acceptons pas le passage de cette idéologie.
11:21Dans les faits, elle est déjà appliquée par l'administration publique.
11:24Elle est déjà appliquée par les autres autorités administratives.
11:26Elle est déjà appliquée par différents ministères.
11:28Et les ministres ne sont pas conscients du fait,
11:31les politiques ne sont pas conscients du fait
11:33que les concepts qu'ils combattent médiatiquement
11:35sont déjà enregistrés dans la pratique administrative
11:38de leurs ministères, de leurs différentes autorités.
11:41Donc dans les faits, dans le cadre de cette formation
11:44sur le mode décolonial, l'État donne raison à la vision décoloniale.
11:48J'entends les militants décoloniaux.
11:50Quand vous avez vu le titre de la formation,
11:52on est dans une logique où globalement,
11:54Mme Boutelja, ou d'autres,
11:56on trouverait ça un peu modéré,
11:58mais c'est leur communauté de pensée.
12:00Donc l'État donne raison, avec cela,
12:02à la théorie du racisme systémique.
12:04Il donne raison à la théorie du racisme structurel.
12:06Il donne raison, même s'il ne le dit pas comme tel,
12:08aux théoriciens de la violence policière,
12:10qui est présentée.
12:12On dit toujours que la violence policière,
12:14c'est une forme de violence néocoloniale
12:16réservée aux racisés de France.
12:18Donc ce serait la poursuite des populations,
12:20la volonté de mater les populations colonisées,
12:22autrefois, au temps des guerres d'indépendance.
12:24Aujourd'hui, ce serait dans les quartiers populaires,
12:26très très très populaires,
12:28quand on veut clairement marquer la différence culturelle,
12:30la violence policière serait la poursuite
12:32de l'histoire coloniale par d'autres moyens.
12:34Et là, je me permets de me poser la question,
12:36est-ce que, quand on regarde ça,
12:38est-ce que les politiques sont conscients
12:40de ce qui se passe?
12:42Je devine qu'un Bruno Retailleau
12:44est parfaitement conscient quand il regarde la politique
12:46parce qu'il a réfléchi à sa fonction.
12:48Mais pour les ministres rapidement propulsés
12:50dans leur fonction, et qui ont souvent
12:52une culture générale assez limitée, convenons-en,
12:54je ne pense pas que c'est insultant de dire que la classe politique
12:56aujourd'hui a une culture générale plus limitée que celle-ci.
12:58Pas tous, pas tous.
13:00Vous avez raison, voilà pourquoi je donnais l'exception de Bruno Retailleau.
13:02Et on pourrait en nommer probablement quelques autres,
13:04mais ils ne me viennent pas à l'esprit,
13:06à tout le monde au gouvernement.
13:08Non mais il s'assoit directement sur l'administration.
13:10Exactement, et c'est ça qui est important.
13:12Donc le ministre est là, il fanfaronne.
13:14Dans les autorités administratives indépendantes égales.
13:16Je suis absolument d'accord avec vous,
13:18ces choses s'emboîtent.
13:20Donc le ministre est là, il fanfaronne,
13:22il a la voiture, il a les gardes du corps,
13:24quand il se promène dans Paris, c'est important.
13:26Mais qu'est-ce qu'on voit, c'est que les administrations
13:28appliquent déjà des concepts qui sont condamnés
13:30publiquement dans le discours officiel
13:32au nom de l'universalisme républicain en France.
13:34Donc, j'insiste là-dessus,
13:36quand la DILCRA donne de telles formations
13:38ou s'associe à de telles formations,
13:40elle ne présente pas une idéologie.
13:42Elle présente, de son point de vue,
13:44un savoir.
13:46Elle présente, de son point de vue,
13:48un savoir aussi valable que tous les autres savoirs.
13:50Et elle dit au juge,
13:52eh bien, jugez, s'il vous plaît,
13:54au magistrat, en fait,
13:56jugez en fonction
13:58de ce que vous aurez appris avec nous.
14:00Dès lors, la pensée décoloniale
14:02s'intègre à la pensée juridique française,
14:04la pensée décoloniale
14:06s'intègre plus largement au mécanisme
14:08de l'administration.
14:10Il y a de quoi s'inquiéter, me semble-t-il,
14:12dans une telle idéologisation
14:14en fait du droit.
14:16Vous semblez dire qu'il y a un État
14:18dans l'État qui mène une politique
14:20dont les Français ont plus ou moins conscience.
14:22Est-ce que c'est bien ce que vous affirmez?
14:24Je sais que ça peut sonner conspirationniste,
14:26mais ce n'est pas exactement ce que je dis.
14:28Vous avez raison d'avoir un État dans l'État.
14:30En fait, c'est presque un parti dans l'État,
14:32en quelque sorte.
14:34Un parti dans l'État, c'est-à-dire qu'il y a
14:36aujourd'hui quelque chose comme un État rééducateur
14:38en France. Et quel que soit
14:40le gouvernement qui passe, globalement,
14:42il est pris avec cet État rééducateur.
14:44Il est pris avec cette administration
14:46qui a un pouvoir immense.
14:48Et l'histoire du XXe siècle en politique,
14:50c'est l'histoire de la croissance
14:52des administrations qui ne sont
14:54redevables qu'à elles-mêmes
14:56et très peu aux pouvoirs politiques.
14:58Je me permets de raconter une anecdote québécoise
15:00d'un instant. Vous allez voir pourquoi.
15:02J'avais une personne que je connaissais au ministère de l'Éducation au Québec.
15:04Et là, je vois un nouveau ministre qui arrive
15:06et qui pense à peu près bien. Imaginez François-Xavier Bélamier
15:08à l'Éducation. J'applaudissais,
15:10je me disais que c'est formidable. Et là, je dis
15:12à cette personne que je connaissais, on n'était pas d'accord.
15:14Mais elle était plus à gauche que moi.
15:16Ça va être des journées difficiles.
15:18Elle me dit, ne t'en fais pas. Les ministres passent
15:20et nous, on reste. Les ministres passent
15:22et nous, on reste.
15:24Mais toute l'administration française dit ça.
15:26Mais c'est exactement ça. Et c'est pour ça que je dis un État dans l'État.
15:28Donc, il y a d'un côté le théâtre politique
15:30des représentants élus sans substance
15:32et sans pouvoir. Et vous avez,
15:34dans les faits, un réseau, je ne sais pas
15:36comment dire de quel bon terme,
15:38mais un réseau d'associations, d'instituts,
15:40de think-tanks, de directions,
15:42d'autres autorités. Toute une forme de
15:44parti invisible constitué dans l'État
15:46qui ne conspire pas, mais qui a une idéologie
15:48partagée. Qui a une idéologie partagée
15:50et qui avance cette idéologie
15:52partagée. C'est une idéologie qui est
15:54publiquement subventionnée. Ça,
15:56il faut le dire et le redire. Le wokisme
15:58en France, comme partout en Occident, serait beaucoup
16:00moins puissant s'il n'était pas financé
16:02à même l'argent public. Les Français
16:04ne doivent jamais oublier qu'ils financent
16:06de leur propre poche
16:08leur rééducation en donnant de l'argent
16:10à des rééducateurs publics.
16:11Sans qu'on leur demande.
16:12On leur demande. Enfin, c'est particulier.
16:14On leur dit, si vous vous y opposez,
16:16vous êtes raciste, vous êtes d'extrême droite,
16:18et d'ailleurs, on ne le fait pas. Mais sachez qu'à l'école,
16:20il y aurait une association LGBTQI2T+,
16:22qui se présentera et qui fera une formation.
16:24Je note en matière de formation,
16:26ce n'est pas un détail dans cette histoire,
16:28la Fondation pour la mémoire de l'esclavage.
16:30Elle est associée à cette formation.
16:32On fouille un peu aujourd'hui sur ce que j'ai fait
16:34sur le site de la Fondation. Qu'est-ce qu'on voit?
16:36Eh bien, ils proposent des projets éducatifs
16:38dans les écoles. Des projets éducatifs
16:40nombreux dans les écoles. Et là, qu'est-ce qui est intéressant
16:42là-dedans? C'est qu'il s'agit, dans les faits,
16:44de construire, chez la jeune génération,
16:46une conscience pénitentielle.
16:48Une conscience de la haine de soi.
16:50Ne retenir de l'histoire de la France
16:52que l'esclavage. Ne retenir de l'histoire de l'esclavage
16:54le fait qu'on l'a pratiqué et non pas le fait
16:56qu'on l'a aboli. Parce que l'originalité du monde
16:58occidental, ne l'oublions jamais, ce n'est pas la pratique
17:00de l'esclavage. C'est l'abolition de l'esclavage.
17:02Toutes les civilisations ont connu ce péché
17:04d'une manière ou de l'autre. La nôtre a eu
17:06le génie d'être capable,
17:08après avoir commis un péché terrible,
17:10d'avoir été capable de s'en délivrer.
17:12Donc, j'y reviens avec un dernier mot.
17:14On se questionne sur la justice,
17:16sur la politisation de la justice,
17:18l'indépendance de la justice.
17:20Quand on se dit qu'elle reçoit de telles formations
17:22et qu'elle propose elle-même
17:24de telles formations, on peut se questionner
17:26sur l'indépendance idéologique.
17:28En Allemagne,
17:30dans un entretien accordé à un quotidien
17:32régional, ça a beaucoup fait parler.
17:34La chef de la police de Berlin recommande
17:36aux juifs et aux homosexuels d'être prudents
17:38dans certains quartiers, je cite,
17:40et elle précise
17:42« Il existe certains quartiers dans lesquels
17:44vivent une majorité de personnes d'origine arabe qui ont également
17:46de la sympathie pour les groupes terroristes. »
17:48Question, Gabrielle Cluzel,
17:50pourquoi cette déclaration
17:52est-elle un coup de tonnerre ?
17:54C'est un coup de tonnerre à plusieurs titres.
17:56Tout d'abord, ça paraît assez évident à tout le monde,
17:58cela se passe en Allemagne.
18:00Vous vous rendez compte, en Allemagne.
18:02Imaginez que l'un de nos grands-parents
18:04décédé il y a 15 ans
18:06revenait, tel Hibernatus, de nos jours.
18:08Il ne pourrait pas
18:10croire que certains quartiers
18:12en Allemagne puissent
18:14être sinon interdits
18:16au moins fortement des conseillers,
18:18ce qui revient à une interdiction de fait,
18:20aux homosexuels et aux juifs.
18:22Cela paraît complètement fou.
18:24Vous dites qu'on en a beaucoup parlé,
18:26mais pas tant que ça, finalement,
18:28eu égard à l'énormité
18:30de l'information. Cela prouve que nous sommes
18:32les grenouilles plongées dans le chaud.
18:34Vous savez qu'ils s'y habituent
18:36progressivement.
18:38Ce qui est certain aussi, c'est que c'est
18:40un formidable constat
18:42d'échec pour l'Allemagne.
18:44Vous savez, l'Allemagne prétend expier
18:46ses péchés depuis la dernière guerre.
18:48Elle s'y essaie de toutes les façons.
18:50Dans un livre qui s'appelle
18:52« Enfants de nazis », Tania Krasnitsky
18:54rapporte que plusieurs enfants de nazis
18:56n'avaient pas voulu avoir des enfants
18:58pour ne pas reproduire
19:00ces gènes de monstres.
19:02En élargissant un peu, on peut imaginer
19:04que le très faible taux de natalité en Allemagne
19:06– vous savez qu'il est resté le plus bas
19:08du monde pendant des années –
19:10était lié à ça. On appelle ça
19:12« Kinderlosigkeit »,
19:14à la volonté
19:16de ne pas transmettre ces gènes.
19:18Peut-être pas toujours conscient,
19:20mais c'était ainsi.
19:22C'était lié à ce remords collectif.
19:24Je ne sais pas si vous vous souvenez,
19:26en 2019, quand Angela Merkel a visité
19:28Auschwitz, elle a dit
19:30– je ne veux pas trahir sa phrase –
19:32« Le souvenir des crimes nazis est inséparable
19:34de l'identité allemande ».
19:36Il y a toujours une très forte
19:38culpabilité.
19:40Ce taux de fégondité est remonté
19:42récemment,
19:44sans arriver au remplacement
19:46des générations, mais grâce
19:48ou à cause de l'immigration.
19:50On peut mettre
19:52en perspective
19:54– et c'est ça qui est quand même intéressant –
19:56cette auto-flagellation des Allemands
19:58qui ont refusé d'avoir leurs propres enfants
20:00biologiques, pour ne pas reproduire
20:02le monstre antisémitisme,
20:04avec l'ouverture des frontières
20:06qu'ils ont vues comme une rédemption.
20:08Ils se sont dit « c'est notre générosité
20:10qui va nous racheter », et ils ont entraîné
20:12toute l'Europe avec eux. Vous vous souvenez
20:14de « Wir schaffen das », « nous allons y parvenir »
20:16de Angela Merkel ?
20:18C'est ce qui a entraîné toute l'Europe à ouvrir ses frontières
20:20au moment de la crise migratoire en Syrie
20:22en 2015.
20:24Aujourd'hui, l'ironie terrible de l'histoire,
20:26c'est que ce monstre
20:28qu'ils pensaient avoir exorcisé,
20:30ce monstre de l'antisémitisme,
20:32revient par le cheval de Troie
20:34de l'immigration.
20:36C'est quand même assez terrible
20:38de le constater.
20:40Mathieu parlait de ses souvenirs,
20:42moi je peux parler des miens. Quand j'étais enfant,
20:44j'avais un prof d'allemand qui était allemand lui-même
20:46et qui disait que tout le malheur de l'Allemagne
20:48tient dans un mot de vocabulaire.
20:50Dans le fait que pour dire la fierté
20:52et l'orgueil, les Allemands ont un seul mot,
20:54c'est der Stolz.
20:56Ils ont mis leur fierté
20:58en pratiquant dans l'accueil inconditionnel
21:00et ils ont eu l'orgueil de croire
21:02qu'ils allaient y parvenir.
21:04Et vous savez pourquoi ? Parce que comme eux,
21:06ils ont fait héras sur leur culture,
21:08ils ne voulaient plus s'en souvenir,
21:10et qu'ils ont mis tout leur hubris
21:12un peu conquérant. Alors je parle des Allemands
21:14de façon générale, mais évidemment c'est plutôt
21:16les gouvernants, c'est pas toute la population allemande
21:18que j'entends décrire ici,
21:20mais c'est quand même le mouvement général.
21:22Ils ont mis tout leur hubris dans l'économie,
21:24l'industrie. D'ailleurs vous parlez avec des Allemands,
21:26ils sont passionnés d'économie, pas beaucoup en tout cas.
21:28Pas beaucoup par la culture.
21:30Et ils ont cru que tout le monde était comme ça.
21:32Ils ont cru que les immigrés
21:34qu'ils allaient accueillir étaient tous des pages blanches.
21:36Voyez ?
21:38Des homo economicus.
21:40Et donc ça allait très bien se passer, c'était une pâte à modeler.
21:42Ils ont eu l'orgueil de croire que ces gens-là
21:44étaient une pâte à modeler, qu'ils allaient modeler
21:46à leur façon.
21:48Mais visiblement, ce n'est pas le cas.
21:50Pas pour tous en tout cas.
21:52Oui, effectivement, pas tous.
21:54Mais en 2015,
21:56Angela Merkel ne pouvait pas
21:58anticiper le 7 octobre.
22:00Gabrielle Cluzel, en quoi peut-on dire
22:02sur ce plan précis de
22:04l'antisémitisme qu'elle a fait
22:06comme montre d'une grande imprudence ?
22:08Alors, si certains
22:10pouvaient l'anticiper, c'était bien les Allemands.
22:12Parce qu'ils avaient quand même le souvenir des J.O.
22:14de 1972
22:16à Munich. Vous savez, ces J.O.,
22:18ils avaient été prévus pour racheter les J.O.
22:20de 36. Vous savez, qui avaient
22:22fait la preuve de la domination allemande.
22:24Donc, ils étaient là pour les effacer.
22:26Or, il y a eu une prise d'otages
22:28d'athlètes israéliens par des terroristes
22:30palestiniens. Et ça s'est soldé
22:32par la mort de 11 Israéliens et d'un
22:34policier allemand.
22:36Donc, ça pouvait rester quand même gravé
22:38dans leur mémoire.
22:40Et puis, s'ils avaient appris leur histoire,
22:42mais ce que beaucoup n'ont pas fait,
22:44ils se méfieraient de tout ce qui unit des
22:46communautés divisées pour
22:48devenir puissants. Vous savez, eux, c'était Bismarck
22:50qui les a unis et les a rendus très puissants
22:52pour le grand malheur de la France.
22:54Et bien là, la cause
22:56palestinienne est devenue
22:58ce ferment d'unité,
23:00l'étendard, c'est le drapeau palestinien.
23:02Et en même temps, et c'est vrai
23:04qu'on va voir que ça s'hybride,
23:06l'islamisme aussi s'est unifié
23:08par les frères musulmans, qui à la fois
23:10simplifiaient et unifiaient
23:12toutes les formes d'islam. L'exemple le plus
23:14frappant, c'est l'islam
23:16en Tchétchénie ou au Daguestan.
23:18C'est des islams très traditionnels, on dit toujours en Russie.
23:20Oh oui, il y avait des islams qui étaient complètement...
23:22L'islam, c'était acculturé, il était vraiment très russe.
23:24Mais en réalité, après la
23:26perestroïka,
23:28les frères musulmans ont fait venir
23:30des jeunes de ces régions-là
23:32et leur ont transformé
23:34leur islam. Ils sont revenus, ils ont dit à leurs
23:36pères, toi ton islam à toi,
23:38il est nul. Et la suite,
23:40on la connaît, y compris sur
23:42notre sol. Alors,
23:44il faut savoir que, selon
23:46les statistiques de la police allemande,
23:48il y a eu 5000
23:50actes à caractère antisémite en 2023,
23:52dont la moitié qui ont été commis
23:54après le 7 octobre,
23:56sachant que le 7 octobre,
23:58c'était sur la fin de l'année.
24:00Un exemple récent, c'est le consulat d'Israël
24:02à Munich qui a échappé à une attaque
24:04terroriste. Un autrichien
24:06qui avait été identifié de 18 ans
24:08comme islamiste
24:10a tiré dessus, mais il a été
24:12abattu par la police
24:14bavaroise. Et le commissaire
24:16du gouvernement,
24:18qui a été interrogé récemment
24:20dans un entretien du gouvernement chargé de la lutte
24:22contre l'antisémitisme, il parle en Allemagne
24:24de tsunami, c'est fort,
24:26de tsunami de l'antisémitisme
24:28qui a déferlé en Allemagne depuis le 7 octobre.
24:30Tsunami de l'antisémitisme,
24:32on va continuer à fouiller
24:34cette question. Pourquoi
24:36appelle-t-on les juifs et les homosexuels
24:38à être prudents en Allemagne, et puis peut-être faire
24:40un rapport quand même avec la France ?
24:42On marque une pause, à tout de suite.
24:46Vous nous disiez,
24:48Gabrielle Cluzel,
24:50que le tsunami
24:52d'antisémitisme qui a déferlé
24:54en Allemagne, je cite,
24:56depuis le 7 octobre,
24:58et par-dessus, vient
25:00s'agréger le terrorisme islamique.
25:02On est en train de
25:04décrypter ce qu'a dit la chef de la police
25:06à Berlin. Les juifs
25:08et les homosexuels doivent être prudents.
25:10On essaie de comprendre tout ça.
25:12Oui, parce qu'il se produit une
25:14hybridation entre l'islamisme
25:16et le terrorisme
25:18pour la cause palestinienne, parce que
25:20les islamistes ont compris que c'était
25:22une force absolument énorme.
25:24Et cela, ça se passe actuellement
25:26en Allemagne. Je vais vous donner
25:28la preuve par un attentat le 23 août
25:30dernier à Solingen. Je ne sais pas si vous vous souvenez.
25:32Un jeune Syrien au nom de l'État islamique
25:34a tué trois personnes et en a blessé
25:36huit autres à l'arme blanche.
25:38Alors, pour la petite histoire,
25:40pour comparer avec la France, il aurait dû
25:42être expulsé dès 2023
25:44en Bulgarie, mais on nous explique qu'il y a un
25:46dysfonctionnement. Vous voyez, toute ressemblance avec
25:48des faits ayant déjà existé
25:50serait fortuite.
25:52Il y a eu
25:54plusieurs autres. Il y en a eu sept au total.
25:56Un attentat islamiste de
25:582011 à nos jours,
26:00pour ne parler que de ceux qui ont fait des morts,
26:02notamment, je ne sais pas si vous vous souvenez, l'attentat
26:04sur le marché de Noël de Berlin
26:06qui avait fait 13 morts. C'était le plus meurtrier.
26:08Mais celui de Solingen, il a une caractéristique,
26:10c'est que l'État islamique a reconnu
26:12cette hybridation, ou certains diraient
26:14cette récupération.
26:16L'État islamique a dit, l'auteur de
26:18l'attaque contre un rassemblement de chrétiens
26:20dans la ville de Solingen, en Allemagne, hier,
26:22était un soldat de l'État islamique
26:24et il l'a perpétré pour venger
26:26les musulmans de Palestine et de partout
26:28ailleurs. Vous voyez qu'il y a vraiment la
26:30convergence des luttes.
26:32Il faut quand même avoir ça à l'esprit
26:34pour l'avenir. En matière de
26:36capitulation et de déni, les Allemands
26:38sont-ils pire que la France ?
26:40On va quand même dire que nous n'avons pas de leçons
26:42à donner en matière de
26:44déni, mais disons que comme la
26:46France, il y a un déni évident,
26:48après Solingen aussi, Olaf Scholz a dit,
26:50je vous le donne entre mille, qu'il fallait
26:52interdire les couteaux, de porter des
26:54couteaux. On va tout résoudre comme ça, ça c'est
26:56évident. Et puis, ils ont
26:58le même soin constant
27:00à toujours renvoyer dos à dos
27:02l'extrême droite,
27:04l'antisémitisme d'extrême droite et
27:06l'antisémitisme islamiste
27:08et de gauche.
27:10Et ça c'est extrêmement prégnant.
27:12Dès qu'on parle d'antisémitisme,
27:14tous les gouvernants, les politiques allemands
27:16en dehors de l'AFD commencent
27:18à parler de l'extrême droite. Alors de fait,
27:20il y reste un antisémitisme
27:22d'extrême droite, ou en tout cas
27:24se qualifiant comme tel, puisque
27:26à l'attentat contre la synagogue de
27:28La Halle en 2019, c'était ce qu'on appelle
27:30un allemand de souche
27:32et il a été
27:34condamné à perpétuité, donc
27:36c'est une réalité, ça avait fait deux morts
27:38cet attentat, mais néanmoins
27:40il est évident que
27:42ces deux formes d'antisémitisme ne sont pas du tout
27:44comparables dans leur
27:46énormité, si j'ose dire.
27:48Et puis le 7 octobre, ce n'est pas du tout, c'est
27:50l'antisémitisme d'extrême droite
27:52qui est à l'oeuvre.
27:54Et pourtant,
27:56c'est toujours autour de l'AFD
27:58que l'on continue de
28:00faire un cordon sanitaire, exactement comme
28:02en France. Olaf Scholz, c'est une espèce de François Hollande
28:04allemand, donc la dernière
28:06élection, il s'est viandé,
28:08enfin, il s'est voté.
28:10Il l'a raté, voilà, je ne sais pas comment dire ça.
28:12Oh, le langage, ça fait du bien
28:14de la part de Gabriel Goubia.
28:16Ça part, ça fait du bien.
28:18Ça déride un peu.
28:20Et son premier mot a été pour dire
28:22qu'il faut
28:24s'allier avec tout le monde, Die Linke aussi
28:26qui se les a soumis allemands, mais
28:28surtout pas avec
28:30l'extrême droite. L'AFD, ça reste
28:32la barrière
28:34infranchissable
28:36et pourtant, le gouverneur
28:38allemand, et on peut le dire quand même,
28:40le commissaire chargé
28:42de la lutte contre l'antisémitisme
28:44a expliqué qu'il y avait un
28:46antisémitisme d'extrême gauche,
28:48extrêmement inquiétant.
28:50Je me rappelle,
28:52Mathieu en avait commenté ça,
28:54le couteau, l'attaque.
28:56Les policiers, ils étaient incroyables.
28:58C'était sur quel marché en Allemagne ?
29:00Les policiers, ils étaient tous
29:02en train d'arrêter le membre de l'AFD
29:04pendant qu'ils se prenaient
29:06des couteaux du terroriste qu'ils laissaient
29:08libres. C'est exceptionnel.
29:10Rappelez-vous, il y avait une épidémie
29:12pendant un temps,
29:14il y avait des voitures béliers qui attaquaient
29:16les gens, mais on ne parlait jamais du chauffeur.
29:18Maintenant, il y a des coups de couteau qui se donnent, mais on ne dit jamais quelle main la porte.
29:20Exactement.
29:22Leçon de vie.
29:24Incroyable. On ne regarde jamais
29:26là où il faut regarder. Marc Menand, on va regarder
29:28avec vous là où il faut, par contre.
29:30Je vais essayer pommes viandées.
29:32Ah non, j'adore.
29:36On avait parlé, Marc,
29:38de ce musée africain qui devait
29:40se tenir à la
29:42monnaie de Paris.
29:44Vous vous souvenez, on a appris que le musée
29:46donc voulu par Emmanuel Macron,
29:48il a déjà son budget, une directrice,
29:50une dizaine de salariés,
29:52il a un logo, il a un nom.
29:54Il devrait s'appeler la Mansa,
29:56Maison des Mondes Africains, mais je ne comprends pas.
29:58Commençons déjà par ça.
30:00La première fois de ma vie,
30:02ça m'arrive un jour.
30:04Mansio, en latin, ça veut dire maison.
30:06Et il y a également
30:08un grand souverain du XVIIe siècle
30:10au Mali qui s'appelait
30:12Mansa, d'où Mansa,
30:14M-A-N pour
30:16le latin, et ça
30:18avec le A
30:20majuscule en hommage
30:22à cet homme qui s'appelait
30:24donc Sama,
30:26grand
30:28souverain du Mali.
30:30Donc ça devrait être le nom de ce musée,
30:32de cette maison des mondes africains
30:34qui ne plaît pas aux
30:36employés et à la monnaie de Paris.
30:38Déjà, ça paraît effectivement complètement
30:40fou. La monnaie de Paris,
30:42c'est le musée qui
30:44est en autonomie, c'est-à-dire que
30:46l'argent vient de
30:48leur recette. Et puis,
30:50c'est une longue tradition, c'est une histoire
30:52fabuleuse, puisqu'elle
30:54commence au IXe siècle.
30:56Et il y a là le principe
30:58de formation
31:00de ces monnaies
31:02et comment elles sont apparues dans l'histoire,
31:04ça fait jaillir les souverains,
31:06ça nous remet véritablement
31:08dans une filiation
31:10de notre histoire économique,
31:12et puis on peut même voir
31:14apparaître ici et là des rois qui ont été
31:16pris en otage en Angleterre,
31:18et ces rois, eh bien il fallait
31:20les libérer contre monnaie,
31:22et c'est ainsi qu'apparaîtra d'ailleurs le franc,
31:24etc. Tout ça, c'est fabuleux !
31:26Mais qu'est-ce que ça a à voir avec l'Afrique ?
31:28Et alors on dit, il y a
31:30des salles, et ces salles,
31:32elles pourraient être récupérées, sauf que ces salles,
31:34elles sont louées pour
31:36permettre d'être dans
31:38cette économie de rentabilité
31:40qui fait qu'à la fin de l'année,
31:42on ne demande rien à l'État pour
31:44pouvoir aller visiter ce musée.
31:46Et puis, ça signifierait
31:48que ce musée se contenterait
31:50de 1 000 m². Oh, que c'est riquiqui !
31:52Ça manque d'ambition !
31:54Alors il faut essayer de comprendre
31:56qu'est-ce qui a fait qu'un jour,
31:58Emmanuel Macron s'est dit,
32:00tiens, s'il y avait ce musée,
32:02alors que l'on a déjà le musée
32:04du Quai Branly, et puis le musée
32:06de la Porte... – De l'immigration aussi !
32:08– Voilà, Porte Dorée, le fabuleux !
32:10Je vais vous donner des plus indiqués... – Qui ne marche pas !
32:12– Pardon ? – Qui ne marche pas, mais c'est pas...
32:14– Non, mais on va essayer de
32:16mettre tout ça dans l'ordre. Alors déjà,
32:18ça vient,
32:20la suggestion vient
32:22d'un intellectuel camerounais
32:24qui s'appelle Akhile
32:26Mbb,
32:28je pense, M apostrophe
32:30B-E-M-B-E,
32:32et cet homme a émis
32:3413 recommandations
32:36en octobre 2021
32:38pour redonner une chance
32:40à la France par rapport à l'Afrique.
32:42Il faut qu'on se redonne une chance,
32:44parce que sinon, on n'est pas à la hauteur.
32:46Quand on voit que des soldats
32:48meurent pour aller
32:50défendre ici et là
32:52des États
32:54qui sont en péril, menacés
32:56par les islamiques, on a encore
32:58besoin de se
33:00redonner une chance. C'est pas une chance
33:02d'avoir le sang
33:04qui coule pour défendre nos
33:06amis africains. C'est quand même fou, ça,
33:08dans l'esprit. Et après,
33:10il faut une vitrine pour
33:12les talents de la
33:14diaspora, un tremplin
33:16pour les voies de demain,
33:18et un lieu de ressources pour
33:20les projets entrepreneuriaux et
33:22culturels. Là, ça veut dire
33:24que c'est montrer que l'Afrique, elle a une
33:26dynamique. Tous les pays
33:28africains sont dans un élan.
33:30En oubliant quand même
33:32que cet élan, aujourd'hui,
33:34il est plutôt accaparé
33:36par les Chinois
33:38et par les Russes. Ça,
33:40on en fait fi. Et puis, si
33:42c'est véritablement ces États
33:44qui ont envie de montrer qu'ils sont
33:46à la hauteur de l'espoir de
33:48leur peuple, il faut qu'ils passent à la caisse.
33:50Qu'ils disent, ben voilà,
33:52on va se collecter, on va créer un budget
33:54et on demande simplement un endroit
33:56où on pourrait ériger
33:58un lieu. Bon, ben, on n'en est pas
34:00là. Et alors après, il y a la dame qui a été
34:02nommée directrice
34:04de ce Mansa
34:06qui s'appelle Liz Gomis.
34:08Elle dit, il est essentiel d'avoir
34:10à Paris un lieu pour
34:12parler des mondes africains
34:14au sens large,
34:16notamment via les diasporas
34:18et contrer l'angle mort qui existe
34:20actuellement en France sur la création
34:22contemporaine qui foisonne
34:24partout ailleurs dans le monde.
34:26C'est-à-dire, c'est comme si les Africains,
34:28on ne leur rendait pas déjà hommage
34:30dans ce qui se passe,
34:32justement, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
34:34entre autres, au musée du
34:36Quai Branly, qui est pour moi
34:38l'un des musées les plus fabuleux qu'il soit
34:40et qui avait été créé sous Chirac
34:42qui avait pour principe,
34:44quand il y a eu l'inauguration,
34:46il a dit, faire comprendre la valeur
34:48éminente
34:50de ces cultures différentes,
34:52parfois englouties,
34:54souvent menacées,
34:56les fleurs fragiles de la différence,
34:58selon Lévi-Strauss, et qu'il faut
35:00à tout prix préserver. Donc,
35:02on est exactement dans cette thématique.
35:04C'est montrer comment l'Afrique
35:06a des cultures,
35:08que ces cultures méritent d'être
35:10prises en considération,
35:12il n'y a pas une sorte d'arrogance
35:14colonialiste, ou comment ça, non,
35:16non. Et d'ailleurs,
35:18Chirac était fasciné par
35:20cette culture avec
35:22ces éléments que l'on peut voir
35:24et qui aujourd'hui, d'ailleurs, permettent
35:26de comprendre un peu mieux le vaudou, puisqu'il y aura
35:28jusqu'au mois de février une exposition
35:30sur le vaudou. Au musée
35:32de la Porte Dorée, alors il faut
35:34savoir quand même que tout ça coûte très cher,
35:3646 millions pour
35:38le musée
35:40du Quai Branly,
35:42qui n'a que 18%
35:44de ses recettes pour couvrir
35:46l'ensemble. Donc ça coûte très très
35:48très cher, mais bon, on fait un effort, et je
35:50pense que c'est très bien. Après, vous avez
35:52le musée des
35:54colonies, puisque ça s'appelle,
35:56c'était d'abord le musée des colonies,
35:58érigé en 1931 au moment
36:00de l'exposition coloniale, et
36:02c'est devenu le musée de
36:04l'immigration en
36:062014, inauguré
36:08par monsieur François Hollande.
36:10Tous nos présidents ont envie de...
36:12Alors sachant que ce musée avait été reconstitué
36:14dès 2007, mais l'inauguration
36:16se fait sous Hollande. Donc ils ont tous
36:18envie de montrer que
36:20la France, oui, elle est coupable de ce passé
36:22colonialiste, alors qu'il y a quelque chose
36:24de beaucoup plus profond que ça. Ce
36:26colonialisme, il n'est pas
36:28l'éradication
36:30des cultures, puisque déjà, on a
36:32cherché à le prendre en considération. Alors
36:34oui, il y a eu des actes immondes
36:36commis au nom d'eux, mais
36:38n'oublions pas quand même que
36:40des personnages se sont distingués
36:42pour donner un élan, et
36:44il y avait, je dirais, à côté sans doute
36:46une candeur, mais
36:48l'idée que des peuples
36:50qui étaient à notre
36:52considération du monde, qui
36:54s'ouvraient au progrès, qui étaient un peu
36:56en retard et qu'il fallait les aider.
36:58Voilà où nous en sommes, et
37:00sachez que 2 millions
37:02seront données par
37:04le ministère de la Culture, et 5
37:06millions par le ministère des Affaires
37:08étrangères, et pour le moment, ça permet
37:10de payer la directrice,
37:1210 personnes qui attendent de savoir
37:14où on posera les valises, parce que
37:16ce n'est pas sûr.
37:18Vous avez dit des bêtises hier ?
37:20Ah oui !
37:22Je n'ai pas dit de bêtises, il y a une dame qui est de la famille.
37:24Non, vous n'avez pas dit de bêtises.
37:26On n'en sait rien.
37:28Guillaume Anotto,
37:30grand portaire. Hier, Marc Menand
37:32nous a raconté Charles Dumont
37:34et Édith Piaf.
37:36Voilà, Édith Piaf, qui chante ensemble un duo
37:38qui s'appelle Les Amants, et dans ce livre
37:40entre autres, mais ce n'est pas le seul, mais qui m'a servi de référence
37:42pour raconter l'histoire, dès la page
37:44145, on a
37:46comment Charles Dumont
37:48vit avec
37:50Édith Piaf, et il y a une dame
37:52qui appartient à sa famille, qui dit non, non, non,
37:54il n'a jamais été son amant.
37:56Moi, j'avais rencontré Charles Dumont qui m'avait dit
37:58quand je vivais avec Édith Piaf,
38:00on peut vivre avec quelqu'un sans être amant,
38:02mais toujours est-il qu'ils ont partagé une intimité.
38:04Chacun sa vérité.
38:06Merci, en tout cas.
38:08Moi, j'ai quand même
38:10deux images à vous montrer, si on a
38:12le temps, rapidement. Une image qui m'a
38:14un peu interpellé.
38:16En Suisse, un adolescent
38:18apparemment mentalement perturbé
38:20qui a arraché, il y a
38:22trois jours, les vêtements de la statue de la Vierge Noire
38:24dans la chapelle
38:26de l'abbaye, je ne sais pas prononcer
38:28d'Einseiden, je ne sais pas si c'est ça,
38:30Gabriel Cluzel, alors que de nombreux
38:32pèlerins étaient en prière.
38:34L'image a beaucoup choqué.
38:36Les motivations de la personne, un
38:38migrant afghan, appréhendé
38:40par la police, ne sont pas connus.
38:42C'est l'un des sanctuaires mariaux
38:44les plus importants de l'Europe
38:46occidentale, donc cela a beaucoup
38:48choqué. Vous connaissez ?
38:50Non, mais je sais que c'est
38:52la Notre-Dame de Rocamadour de Suisse.
38:54C'est sur la route du chemin suisse de
38:56Saint-Jacques-de-Compostelle.
38:58C'est vrai que
39:00je remarque que c'est un adolescent
39:02qui a des troubles psychologiques, mais
39:04il avait l'air quand même
39:06de savoir à quel statut
39:08il s'attaquait. Il n'est pas allé
39:10briser une vitrine de supermarché.
39:12On est bien d'accord.
39:14Je vais vous montrer
39:16une autre vidéo.
39:18C'est une photo cette fois.
39:20Il y a un journaliste qui a publié sur Aix
39:22une photo des éboueurs de Tours.
39:24Avec ce commentaire,
39:26les migrants font les métiers que les
39:28Français ne veulent plus faire.
39:30L'INSEE s'est invité dans la discussion
39:32en avançant des stats de la main-d'oeuvre
39:34immigrée en Ile-de-France.
39:36L'INSEE répond.
39:38Bonjour. En Ile-de-France, plus de 6 aides
39:40à domicile, aides ménagères ou employées
39:42de maisons sur 10 sont immigrées, idem
39:44pour les ouvriers de grosses oeuvres du bâtiment
39:46et des travaux publics. Un million de vues quand même.
39:48Deuxième tweet.
39:50Un cuisinier francilien sur 2
39:52est immigré. Plus de 4 sur 10
39:54s'agissant des agents de gardiennage
39:56et de sécurité, agents d'entretien
39:58et assistants maternels. Troisième tweet.
40:00Quels sont les métiers qui recourent
40:02le plus à la main-d'oeuvre immigrée ?
40:04Les métiers des immigrés sont-ils
40:06les mêmes que ceux des non-immigrés ?
40:08Des réponses à l'échelle nationale.
40:10Je vous propose de regarder une fois
40:12encore la photo qui a été
40:14postée par un internaute
40:16disant simplement
40:18les migrants font les métiers
40:20que les français ne veulent plus faire.
40:22On voit bien qu'ils sont tous blancs
40:24et on voit la réaction
40:26de l'INSEE.
40:28Quelqu'un veut peut-être réagir à cette photo ?
40:30Moi ce qui m'a amusée dans la réponse
40:32de l'INSEE, c'est qu'ils prennent des exemples très précis
40:34mais à Paris. Or précisément
40:36quand vous allez ailleurs en France
40:38et là en l'occurrence c'est à Tours, en effet
40:40moi ça m'avait déjà frappé, je m'étais déjà dit
40:42c'est pas vrai partout, c'est pas vrai de la même manière
40:44la répartition évidemment de l'immigration
40:46n'est pas la même partout
40:48et cette photo elle prouve, alors elle prouve
40:50en effet vous l'avez dit sur un ressort de couleur de peau
40:52essentiellement, mais elle
40:54prouve que c'est pas que les français
40:56ne veulent pas le faire, c'est qu'il y a un rapport
40:58au travail qui est différent
41:00et que en effet, et ça Marc nous l'a
41:02souvent dit, mais sur la question
41:04du cycle permanent et de la baisse des salaires
41:06quand vous avez un endroit
41:08où vous pouvez payer moins cher des gens qui arrivent
41:10et les remplacer dès qu'ils demandent un peu plus
41:12d'argent, c'est-à-dire dès qu'ils accèdent
41:14à une volonté de monter on va dire
41:16dans l'échelle sociale, et bien vous avez une
41:18immigration nouvelle qui vient la remplacer
41:20c'est pas vrai évidemment partout et je trouve ça
41:22très significatif qu'ils répondent sur Paris
41:24Très significatif, en tout cas
41:26très intéressant. Charlotte Dornelas, cette nuit
41:28Emmanuel Macron a affirmé
41:30que la France n'était pas aussi isolée
41:32qu'on le dit dans sa lutte
41:34contre l'accord du Mercosur. Aujourd'hui même
41:36Michel Barnier a annoncé la tenue d'un
41:38débat et d'un vote au Parlement
41:40mais est-ce que la France peut
41:42réellement faire échouer cette signature
41:44indécisive dans la
41:46colère des agriculteurs ?
41:48Ah oui, c'est vrai qu'on sent depuis quelques jours que le Mercosur
41:50qui est décrit par les agriculteurs eux-mêmes
41:52comme la goutte d'eau, on sait bien
41:54sur ce plateau en particulier que c'est pas évidemment
41:56leur seule revendication, ça vient
41:58s'ajouter à toutes les revendications
42:00et on a bien senti que l'État
42:02avait bien compris que c'était un peu tendu
42:04tous les ministres sont sortis
42:06dans tous les ministères absolument pour expliquer que
42:08la France mettra tous les moyens pour
42:10empêcher ce traité d'être
42:12signé. Alors on parle d'un accord qui serait
42:14scellé le 6 décembre prochain
42:16à l'occasion du sommet du
42:18Mercosur, Ursula von der Leyen
42:20parle de dernière ligne droite
42:22dans les négociations, simplement
42:24et puisque le pire n'est jamais certain
42:26Ursula von der Leyen disait exactement
42:28la même chose il y a un an, il y avait déjà
42:30eu le sommet du Mercosur, elle avait déjà pris
42:32ses billets pour aller finaliser
42:34l'accord, à l'époque on se souvient la France était
42:36déjà opposée à cet accord
42:38et au dernier moment Ursula von der Leyen
42:40était restée à Bruxelles, alors vous allez
42:42me dire c'était un an de gagné et elle continue à dire que
42:44c'est la dernière ligne droite mais
42:46en tout cas ça n'est pas fait
42:48encore et vous l'avez dit, Michel Barnier a été
42:50renommé depuis, vous avez parfaitement raison
42:52mais Michel Barnier
42:54je pense que c'est pour ça et on va y venir mais
42:56qu'il convoque le Parlement français
42:58vous allez voir c'est moins parce que le Parlement
43:00français peut peser
43:02dans le processus
43:04qu'évidemment une manière de faire pression
43:06si vous avez un vote qui sera
43:08quasiment en tout cas unanime
43:10et démocratique, c'est un peu plus
43:12difficile pour la Commission Européenne
43:14de passer en force en tout cas
43:16c'est un des outils dont veut servir
43:18Michel Barnier, le contexte c'est quoi ?
43:20C'est la Commission Européenne qui est
43:22seule négociatrice des accords
43:24commerciaux en vertu
43:26des traités de l'Union Européenne, nous rappelle-t-il
43:28sans cesse, avec un mandat
43:30reçu par les Etats membres, ce qui est absolument
43:32vrai, les Etats membres ont transféré
43:34à la Commission de Bruxelles
43:36le pouvoir total
43:38dans les accords commerciaux.
43:40Simplement, une fois que la négociation est terminée
43:42entre la Commission Européenne
43:44et les pays en l'occurrence du Mercosur
43:46la Commission remet son
43:48texte au Conseil de l'Union Européenne
43:50et là, à ce moment-là
43:52la Commission Européenne a deux voix
43:54possibles, la première
43:56et c'est ce qui était négocié dans l'accord de
43:58base en 1999
44:00donc au début des négociations
44:02sur le Mercosur, c'est un texte global
44:04avec deux volets, un volet politique
44:06un volet commercial.
44:08Il faut donc initialement
44:10une double ratification par
44:12l'Union Européenne, avec un passage devant le Parlement
44:14Européen, donc la Commission, le Conseil, le Parlement
44:16Européen, puis
44:18par les Etats membres, via leurs parlements
44:20nationaux. Il faut une ratification
44:22également à l'échelle nationale.
44:24C'est ce que réclame la France,
44:26c'est ce qu'était initialement le mandat des Etats
44:28puisqu'on nous parle tout le temps du mandat des Etats
44:30donnés, c'était le mandat
44:32qui avait été donné. Et évidemment, Michel Barnier
44:34c'est là que le vote des parlements
44:36qu'il convoque, même si la Commission ne lui demande pas
44:38intervient.
44:40Mais la deuxième solution
44:42pour la Commission,
44:44pour faciliter le processus de ratification
44:46étant donné l'opposition
44:48bruyante de la France,
44:50Bruxelles peut choisir de scinder le texte
44:52en deux. Elle fait un
44:54volet politique d'un côté et un
44:56volet commercial. Et comme elle a l'exclusivité
44:58dans les discussions commerciales,
45:00il n'y a plus besoin de l'accord des parlements nationaux.
45:02Vous avez le volet
45:04politique, et là vous faites les discussions,
45:06et le volet commercial, lui,
45:08permettrait de faciliter
45:10l'adoption des mesures commerciales,
45:12évidemment, et c'est cette deuxième option que
45:14désormais la Commission semble privilégier,
45:16évidemment. Très habile.
45:18Mais si, cette
45:20méthode-là qui est choisie,
45:22est-ce que la France peut
45:24encore faire échouer l'accord
45:26devant le Conseil de l'Union ?
45:28Alors, c'est beaucoup plus compliqué,
45:30c'est pas encore totalement impossible, mais c'est beaucoup plus
45:32compliqué. Parce que donc,
45:34puisqu'on a bien suivi,
45:36j'ai fait le parcours moi-même cet après-midi,
45:38c'est que
45:40ça ne peut plus être par le biais de son Parlement
45:42national. Et on le sait,
45:44en France, l'immense majorité, tout parti
45:46confondu, tout le monde est opposé à ce traité.
45:48Mais ça ne sera plus par le biais du Parlement national
45:50si la deuxième option est choisie.
45:52Donc non seulement, il y a un transfert de souveraineté
45:54sur tout ce qui est commercial, puisque c'est l'exclusivité
45:56de la Commission,
45:58mais on a également une Commission qui s'adapte
46:00donc en fonction d'une éventuelle opposition
46:02qui, elle, serait démocratique.
46:04Donc avec la Commission, on a bien compris dans cette situation,
46:06face je gagne, pile tu perds.
46:08Ils trouvent un moyen de contourner ce qui était
46:10initialement prévu. C'est d'ailleurs le sujet
46:12de nos agriculteurs qui disent depuis un an, on ne sait plus
46:14à qui s'adresser. Une fois, c'est le gouvernement,
46:16c'est le ministre, en fait non, c'est Bruxelles,
46:18c'est la Commission, c'est le Parlement.
46:20On comprend la fuite, on va dire, des responsabilités.
46:22Parce que la France, elle dispose bien
46:24d'un droit de veto au Conseil.
46:26Donc là, je vous ai dit, c'est à la Commission, ça va aller au Conseil.
46:28Mais, mais pourquoi ?
46:30Si le texte est scindé en Dieu,
46:32donc on le dit, c'est l'option privilégiée,
46:34il faut
46:36l'unanimité sur le volet politique,
46:38donc là, la France pourrait user de son droit
46:40veto, mais seulement la majorité
46:42qualifiée sur le volet
46:44commercial. Alors une majorité qualifiée,
46:46c'est quoi ? Il faut que le texte
46:48obtienne le soutien de 55%
46:50des Etats, c'est-à-dire,
46:52concrètement, 15 pays qui représentent
46:54au moins 65% de la population
46:56de l'Union Européenne. Tous ces pays ensemble
46:58deviennent
47:00la majorité qualifiée.
47:02Donc si on fait l'inverse, la France, pour parvenir
47:04à ses fins, donc pour s'opposer à ce traité,
47:06doit réunir ce qu'on appelle
47:08une minorité de blocage,
47:10c'est-à-dire au moins 4 Etats membres,
47:12mais qui représentent, à eux 4 ou plus,
47:1435% de la population de l'Union Européenne.
47:16Donc,
47:18c'est pour ça qu'Emmanuel Macron insiste
47:20cette nuit depuis Rio, en disant
47:22non, la France n'est pas isolée, en tout cas pas autant
47:24qu'on veut bien le dire.
47:26Et la ministre de l'Agriculture,
47:28Annie Gennevard, a fait savoir que la France
47:30travaillait déjà diplomatiquement avec
47:32l'Italie, les Pays-Bas et,
47:34je la cite, bientôt la Pologne,
47:36et on cite déjà d'autres pays qui pourraient
47:38basculer dans l'opposition avec la France,
47:40à savoir l'Irlande et l'Autriche.
47:42Mais il faut garder à l'esprit que
47:44les deux pays qui militent le plus et qui mettent
47:46le plus de pression à des pays
47:48qui autrefois étaient opposés et qui aujourd'hui
47:50sont pour, c'est l'Allemagne et l'Espagne.
47:52C'est pas rien ni en termes de population
47:54ni en termes de poids, évidemment,
47:56dans l'Union Européenne, le tout avec
47:58une situation pour la France,
48:00économiquement et politiquement
48:02extrêmement fragile, notamment depuis
48:04la dissolution, pour le volet politique
48:06et on retrouve l'idée d'un vote
48:08au Parlement en France, convoqué
48:10par Michel Barnier, parce que si la France
48:12dans la situation politique qui est la sienne
48:14et la situation même économique
48:16et toutes les discussions qu'il y a en ce moment,
48:18si elle arrive à afficher une unanimité à son Parlement,
48:20c'est évidemment un message envoyé
48:22à Bruxelles.
48:24Mais est-ce que le seul recours
48:26de la France, pourtant membre fondateur
48:28de l'Union Européenne,
48:30serait-ce le dernier ?
48:32Alors, si tout ça échoue,
48:34la France, évidemment, n'est pas n'importe qui
48:36dans l'Union Européenne, même avec les réserves
48:38que je viens d'émettre, donc reste à savoir
48:40si la Commission et le Conseil de l'Union Européenne
48:42se permettraient de passer en force
48:44outre la vie de la France.
48:46Ce serait assez inédit,
48:48pas du tout impossible,
48:50et relativement humiliant, vous me l'accorderez,
48:52évidemment, dans le rapport de la France
48:54à l'Union Européenne, et bon, c'est peut-être
48:56la fin, enfin, du couple franco-allemand.
48:58Alors, tout le monde a expliqué
49:00la fin de ce couple pendant des années,
49:02bon, là, il y a clairement de l'eau dans le gaz
49:04sur ce point très précis,
49:06puisque l'Allemagne est extrêmement pauvre
49:08et la France redit son opposition permanente.
49:10Et alors, il y a 600 parlementaires français
49:12qui ont signé une tribune
49:14dans Le Monde à l'adresse de la Commission Européenne
49:16et ils voient un péril
49:18politique qui n'est pas très original,
49:20vous me l'accorderez, donc ils disent
49:22une telle situation, donc si
49:24la Commission passait en force outre la vie de la France,
49:26générerait sans aucun doute
49:28une déflagration démocratique
49:30dans notre pays
49:32qui se trouve déjà sous la menace politique
49:34d'un populisme anti-européen.
49:36Et j'ai trouvé la phrase très intéressante
49:38puisque par cette phrase et par leur opposition
49:40et par le fait d'aller
49:42mendier auprès de la Commission, de prendre en compte
49:44leur avis, donc, qui est majoritaire
49:46dans le pays, ils finalement
49:48ils donnent une rationalité
49:50à cette opposition qu'ils qualifient
49:52certes de populisme anti-européen et qu'ils présentent
49:54comme la menace, mais ils sont en train d'expliquer
49:56que ce populisme se nourrit
49:58d'un passage en force bien réel.
50:00J'ai trouvé qu'ils rationalisaient
50:02finalement ce que d'habitude on balaye d'un verre de main,
50:04à savoir l'euroscepticisme, le populisme
50:06anti-européen, appelez-le comme vous voulez.
50:08Et enfin, pour la dernière
50:10chance de la France
50:12pour contrer cet accord,
50:14le traité,
50:16qu'il soit scindé ou pas par la Commission
50:18et par la suite
50:20de son examen, il doit également être
50:22ratifié par le Parlement européen
50:24cette fois-ci. Alors là,
50:26la France pourra tenter de jouer encore une fois
50:28son jeu, mais si l'immense majorité
50:30des eurodéputés français sont
50:32opposés à ce texte, ça n'est pas le cas
50:34des eurodéputés tout court,
50:36évidemment. Et donc là, ce sera un jeu
50:38à quelques voix près, chaque voix comptera,
50:40mais ce sera vraiment la dernière chance pour la France
50:42de pouvoir s'y opposer.
50:44Merci beaucoup
50:46pour votre regard, Charlotte Dornelas.
50:48Aujourd'hui, on est au millième jour
50:50de la guerre en Ukraine.
50:52On recevra demain le ministre
50:54des Armées, Sébastien Lecornu,
50:56à mille jours de la guerre en Ukraine.
50:58Va-t-on vers une troisième
51:00guerre mondiale ? On se pose beaucoup
51:02la question, mais c'est le spectre de la guerre nucléaire.
51:04On se posera toutes les bonnes
51:06questions avec le ministre de la Défense
51:08des Armées, Sébastien Lecornu,
51:10demain à 19h. Mathieu Bocoté,
51:12on se souvient des menaces adressées
51:14aux proviseurs du lycée Maurice Ravel.
51:16Un internaute, suite aux événements,
51:18avait menacé de le brûler vif.
51:20La sanction est tombée hier,
51:22il devra payer 600 euros d'amende
51:24et faire un stage de citoyenneté.
51:26Plusieurs jugent cette peine
51:28ridicule. Il se pourrait bien,
51:30je le disais tout à l'heure en titre que ce soit
51:32votre cas. Qu'en pensez-vous ?
51:34Ça a beaucoup fait parler.
51:36Je ne sais pas si vous êtes comme moi,
51:38mais quand je regarde ma télévision,
51:40il m'arrive d'insulter ma télévision.
51:42C'est assez fréquent.
51:44J'essaie de me calmer,
51:46et de temps en temps, celle qui a la générosité
51:48de passer sa vie avec moi,
51:50elle dit « calme, calme, calme ».
51:52De temps en temps, elle hurle avec moi aussi.
51:54Et là, devant ça, c'est absolument
51:56scandaleux. On est devant un cas
51:58où, on doit le rappeler,
52:00le milieu de l'enseignement,
52:02l'école plus largement en France,
52:04c'est Samuel Paty, c'est Dominique Bernard,
52:06mais c'est aussi tous ces professeurs
52:08qui ont dénoncé le pas de vague en disant
52:10« il y en a marre de toujours prendre sur nous,
52:12il y en a marre de ne plus pouvoir faire notre travail,
52:14qui est un travail de transmission de la culture,
52:16de transmission du savoir,
52:18parce que nous sommes dans un environnement
52:20qui ne permet plus de faire un tel travail.
52:22Pourquoi ? Parce qu'on sait qu'en allant au travail,
52:24ça n'arrive pas tous les jours,
52:26mais on peut être menacé, on peut être agressé,
52:28et on peut perdre la vie.
52:30Quand un internaute dit aujourd'hui « il faut le brûler vif »,
52:32on sait, très grande chance,
52:34que ça n'arrive pas.
52:36Mais il y a quand même certaines chances que ça arrive,
52:38que ce message soit entendu,
52:40que ce message soit repris,
52:42que ce message soit amplifié,
52:44et qu'à terme, on décide vraiment de brûler vif quelqu'un.
52:46Alors là, le jugement,
52:48c'était en février, si je ne me trompe pas,
52:50le jugement tombe là, très bien,
52:52parce qu'on travaille assez rapidement,
52:54mais avec une sanction
52:56qui atteint l'Everest du ridicule, en quelque sorte.
52:58Alors, je le redis,
53:00600 euros d'amende,
53:02globalement, je crois que c'est 10 euros
53:04par 60 jours,
53:0610 euros.
53:08Et un stage de citoyenneté.
53:10Je laisse de côté la question de l'argent, bien que j'y reviendrai,
53:12parce que c'est important.
53:14Mais je vais revenir sur le stage de citoyenneté.
53:16Je pense qu'aujourd'hui, c'est l'expression
53:18parachevée de ce qu'on pourrait appeler
53:20un état dévirilisé.
53:22Pardonnez-moi ce gros mot.
53:24On a souvent dénoncé Big Brother,
53:26mais on a oublié qu'on l'a remplacé par Big Mother.
53:28Big Mother, c'est-à-dire,
53:30devant la situation qu'il y a dans l'autre,
53:32c'est l'état qui, alors qu'on a dit, il faudrait le brûler,
53:34ça veut dire que la personne, au mieux,
53:36sort de ça défigurée à jamais,
53:38au pire, meurt. C'est ça, brûler vif quelqu'un.
53:40D'ailleurs, le type a dit, je m'excuse,
53:42c'est pas ce que je voulais dire, je regrette.
53:44On dit toujours qu'on regrette après avoir dit une grosse horreur,
53:46en prétendant ensuite s'en sauver.
53:48Et puis j'ai pas toujours un pardon aussi facile
53:50que mon ami Charlotte.
53:52Alors qu'est-ce qu'on voit à travers cela?
53:54C'est l'expression, c'est le stage de citoyenneté,
53:56c'est l'état qui ne croit plus à la sanction.
53:58C'est l'état qui est obligé
54:00de donner l'impression qu'il va sanctionner,
54:02mais qui traite le problème
54:04comme un problème d'incompréhension,
54:06comme un problème thérapeutique.
54:08En gros, il n'a pas compris ce qu'était la citoyenneté française.
54:10S'il avait compris, il n'aurait pas dit
54:12qu'il faut brûler vif le professeur.
54:14Mais puisqu'il ne l'a pas compris,
54:16il va donner un petit cours de rééducation
54:18et il en sortira bon citoyen,
54:20bon français, excellent français probablement.
54:22Il y a derrière...
54:24C'est intéressant de voir que la citoyenneté est une punition.
54:26C'est très juste.
54:28En fait, c'est cette idée qu'elle ne va tellement plus de soi
54:30qu'elle vient sur le mode de la sanction rééducative.
54:32C'est très bizarre quand même.
54:34Or, j'ai autorité dévirilisée,
54:36mais j'avais promis de ne pas oublier
54:38la question de l'argent.
54:40Parce que c'est important, parce que je me permets de référer.
54:42Pensez au harcèlement juridique,
54:44harcèlement judiciaire, harcèlement politique
54:46devant les tribunaux
54:48d'un homme qui a déjà été hors de cette table,
54:50Éric Zemmour.
54:52Zemmour, on peut être d'accord ou non avec ce qu'il dit.
54:54On peut penser qu'il a raison sur tel point, qu'il a tort sur tel autre.
54:56Mais ce que je constate, c'est que très rarement,
54:58on cherche à le contredire.
55:00Sur le mode, vous avez tort sur ce point,
55:02voilà mes arguments, vous avez raison sur ça, je vous l'accorde.
55:04Non. Quand il dit quelque chose
55:06qui choque un peu, et ça fait quand même plusieurs années,
55:08qui choque un peu parce qu'il y a quelques faits
55:10que notre société ne veut pas entendre.
55:12Il y a des faits qu'elle juge haineux.
55:14Il y a des faits qu'on n'a pas mentionnés sans que ça soit converti en discours haineux.
55:16On a traîné devant les tribunaux
55:18combien de fois.
55:20Une partie, le jour où Zemmour va écrire ses mémoires,
55:22il y aura probablement un chapitre,
55:24ma vie judiciaire. C'est-à-dire,
55:26tous les fois, il était devant les tribunaux parce qu'il a dit quelque chose
55:28qui a heurté.
55:30Et quand il est relaxé, on n'en parle pas.
55:32Très justement. Mais ce qui est intéressant là-dedans,
55:34vous avez raison, c'est relaxé souvent.
55:36Je crois qu'il y a une condamnation.
55:38Mais dans les faits,
55:40même si la relaxation arrive,
55:42la relaxation arrive,
55:44c'est qu'on est dans un harcèlement permanent qui occupe une partie de la vie.
55:46Et la sanction, lorsqu'elle vient,
55:48est normalement assez sérieuse,
55:50assez significative. On met de l'argent là-dedans.
55:52On dit que vous allez payer cher pour des propos
55:54où jamais Zemmour a dit qu'il faut brûler vif quelqu'un.
55:56Jamais il a dit qu'il faut flinguer quelqu'un.
55:58Jamais il a dit qu'il faut battre quelqu'un.
56:00Mais lui, on le fait payer. On dit que tu dois payer, mon gaillard.
56:02De la même manière, il y a une autorité
56:04de régulation des communications qui existe
56:06dans un pays qu'on nommera, par exemple,
56:08un autre pays que la France, mais ça pourrait être la France.
56:10Et cette autorité de régulation des médias
56:12multiplie les sanctions.
56:14Mais des sanctions qui peuvent aller, par exemple,
56:16sur le mode 20 000 euros d'amende
56:18pour propos climato-sceptiques.
56:20Alors, moi, je ne suis pas climato-sceptique,
56:22mais si quelqu'un avance une thèse X, Y ou Z
56:24et propose des arguments,
56:26eh bien, à l'arrière,
56:28où est l'idée qu'on doit sanctionner?
56:30Ah, vous êtes sortis du dogme, 20 000 euros d'amende,
56:32on va vous faire payer.
56:34Ce n'est pas si simple. 20 000 euros d'amende
56:36pour avoir contredit une idée, un dogme,
56:38ça, c'est sérieux. Ou de la même manière...
56:40Ce n'est pas menacer de brûler vive quelqu'un.
56:42En effet, ce n'est pas du tout la même chose.
56:44Ou encore, imaginez un propos sur la question de l'avortement.
56:46Quelqu'un qui dirait, dans une conception chrétienne,
56:48vous savez, un avortement, c'est un meurtre.
56:50Il n'est pas obligé d'être d'accord, franchement.
56:52Mais d'un point de vue chrétien, ça se défend.
56:54Quelqu'un qui dirait ça publiquement
56:56et qui dirait que ça a des conséquences
56:58à l'organisation de la société,
57:00qui en tirerait quelques statistiques,
57:02pourrait avoir à payer 100 000 euros d'amende pour ça.
57:04100 000 euros d'amende, pourquoi?
57:06Pour avoir proposé une conception de la vie,
57:08une anthropologie, globalement une anthropologie chrétienne,
57:10avec laquelle, j'insiste, on peut être en désaccord.
57:12On peut vraiment être en désaccord.
57:14Mais sanctionner, encore une fois,
57:16l'opinion dissidente sur le mode
57:18vous allez payer cher,
57:20on commence à se dire, voyant tout cela,
57:22qu'il y a une forme de cohérence dans notre société.
57:24C'est-à-dire, si vous menacez le mort de quelqu'un,
57:26et je reviens sur la question de l'idéologie diversitaire,
57:28vous risquez moins dans notre société
57:30de dire,
57:32en menaçant de mort quelqu'un,
57:34que si vous décidez
57:36de noter quel est le point commun
57:38de ceux qui, souvent, menacent à mort
57:40une personne ou une autre.
57:42Est-ce qu'on doit comprendre que la justice ne prend pas au sérieux
57:44de telles menaces, ou bien qu'elle prend trop au sérieux
57:46d'autres menaces?
57:48Peut-être les deux.
57:50C'est-à-dire, d'un côté, on est devant
57:52une idéologie, parce que c'est une idéologie,
57:54il faut nommer les choses, qui ne peut plus faire semblant
57:56qu'il n'y a pas de telles agressions contre les profs.
57:58Qui ne peut plus faire semblant que les profs
58:00ne vivent pas toujours menacés.
58:02Ce n'est plus possible de faire semblant que ce n'est pas vrai.
58:04En plein procès de Samuel Paty.
58:06Ce n'est pas un détail. Vous avez tout à fait raison de le noter.
58:08Donc, on ne peut plus faire semblant que ce n'est pas le cas.
58:10Qu'est-ce qu'on va faire? On va traiter ce...
58:12Il faut le brûler vif.
58:14Ce chien, je crois.
58:16Ça signe un peu l'attaque.
58:18Alors, quoi qu'il en soit, il faut le brûler vif, ce chien.
58:20Ça, dans ce contexte,
58:22on ne peut pas ne pas le mentionner.
58:24Donc, ce sera traité comme une forme de fait divers,
58:26anodin, d'un adolescent.
58:28Cela dit, en fait, c'est un adulte
58:30qui a mal compris son rôle de citoyen.
58:32Petite sanction caline, on tapote la joue,
58:34on dit, fais plus sur mon gaillard, redeviens un excellent français.
58:36De l'autre côté,
58:38et je note combien de fois
58:40Charlotte nous en parle-t-elle,
58:42des cas où on se retrouve avec des gens qui ont des sanctions qui devraient être sévères,
58:44mais finalement, ça ne s'applique pas.
58:46Le fameux laxisme judiciaire dont on parle tant.
58:48De l'autre côté, si vous tenez un discours
58:50qui est considéré généralement
58:52comme étant les points forts du régime,
58:54l'idéologie dominante, qu'il s'agisse de
58:56diversité, d'immigration,
58:58de compatibilité des cultures,
59:00de lecture de l'histoire,
59:02si vous tenez un discours qui, à tort ou à raison,
59:04s'éloigne de l'idéologie dominante,
59:06alors là, la sanction sera brutale.
59:08On en appelle toujours à plus de lois.
59:10On veut s'assurer même que de tels propos
59:12qui peuvent choquer, vous ne puissiez pas les dire
59:14autour de la machine à café.
59:16Vous ne puissiez pas les dire dans un déjeuner d'entreprise.
59:18Vous ne puissiez pas en parler sur un groupe WhatsApp.
59:20Donc, l'État n'a pas renoncé.
59:22On dit souvent que l'État a renoncé à l'autorité. C'est faux.
59:24L'État a décidé d'exercer l'autorité
59:26contre les Français qui
59:28ne s'enthousiasment pas de la
59:30marche de l'histoire qu'il leur est proposée.
59:32De ce point de vue, l'État est très autoritaire
59:34envers ceux qui, quelquefois,
59:36pleurent ce qu'on fait de leur pays.
59:38Merci beaucoup à tous.
59:40L'heure des pro-2.
59:42Pascal Praud, à demain.

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