Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 -Face à l'info 19h00, j'ai une petite photo à vous montrer,
00:04 mais pas tout de suite. -Ouh là !
00:06 Oh là, le sens du suspense !
00:09 Vous ferez carrière à la télé ?
00:11 -Je suis pas le profil de faire carrière à la télé.
00:15 J'ai pas du tout le profil.
00:17 Lançons l'information avec M. Dos Santos.
00:20 Bonsoir.
00:21 -Bonsoir, Christine. Bonsoir à tous.
00:23 Volodymyr Zelensky attendu demain à Paris.
00:26 Le président ukrainien doit signer un accord de sécurité
00:29 avec Emmanuel Macron à l'Elysée.
00:31 Il en fera de même à Berlin avec le chancelier allemand.
00:35 L'été dernier, les pays du G7 s'étaient engagés
00:38 à apporter un soutien militaire à l'Ukraine.
00:40 12 passeurs de migrants arrêtés en Espagne
00:43 sont soupçonnés d'avoir fait entrer 200 Sénégalais clandestins
00:47 via l'aéroport de Madrid, partie de la ville marocaine de Casablanca.
00:51 Ces migrants ont prétendu être mineurs
00:53 pour être accueillis dans des centres d'accueil en semi-liberté.
00:57 La Belgique a été la première à s'en occuper.
01:00 Et puis, manifestation à Saint-Malo contre un bulldozer des mers.
01:03 Près de 200 pêcheurs et militants écologistes
01:06 se sont réunis dans le port contre l'anelys hilenin.
01:09 Ce chalutier polonais et néerlandais,
01:11 l'un des plus grands au monde, peut pêcher jusqu'à 400 tonnes
01:15 de poissons toutes les 24 heures.
01:17 La pêche est destinée à la production de surhumis.
01:20 -Merci, M. Dos Santos.
01:21 Au sommaire, nous commencerons avec une question taboue.
01:26 Pourquoi certains délits, crimes, agressions sexuelles ou viols,
01:31 dans certains délits, crimes, agressions sexuelles ou viols,
01:34 il y a une certaine surreprésentation des étrangers ?
01:38 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Gérald Darmanin
01:41 qui l'affirme dans "Valeurs actuelles" aujourd'hui.
01:44 On se posera la question dans l'autre sens.
01:46 Pourquoi l'immigration s'accompagne-t-elle si souvent de violences ?
01:50 L'édito de Mathieu Boccotti.
01:52 -Nous nous arrêterons ce soir sur les leçons de politique
01:57 de la députée de Mayotte, Estelle Youssoupha.
02:00 Démonstration magistrale de la déconnexion
02:03 de certains politiques et journalistes.
02:06 La députée de Mayotte face à un député LFI,
02:08 déconnectée de la réalité de l'immigration sur l'île
02:11 et des solutions à y apporter.
02:13 Face à la journaliste Laura Deler, déconnectée de la réalité de Mayotte
02:17 qui juge à travers un livre particulièrement surprenant,
02:21 comment comprendre que politiques et journalistes
02:23 soient si éloignés de la réalité ?
02:26 L'analyse de Guillaume Bigot.
02:28 Gros basson creusoué,
02:30 symbole d'un capitalisme conquérant et raciste,
02:33 c'est la thèse d'une professeure de la sorte bonne Sylvie Laurent
02:37 dans un livre intitulé "Capital et race"
02:40 où elle mène un réquisitoire contre la civilisation occidentale.
02:45 L'homme blanc est un monstre,
02:47 preuve à l'appui, mais preuve bien faiblarde,
02:50 à en croire Marc Menon.
02:52 Alors que beaucoup accusent C News
02:56 de monter en épingle des faits divers,
02:59 nous nous arrêterons sur une information
03:01 relayée par certains dans le contexte de l'affaire Girard Depardieu,
03:05 montrant le comédien dans une piscine à Dubaï,
03:08 au moment où il est remis en question en France,
03:10 sauf que la vidéo date de 2022.
03:12 Comment comprendre ces différences de traitement
03:15 et de la manière dont l'homme est reproché ?
03:18 Comment comprendre que tout est justifié
03:20 dans une chasse à l'homme,
03:22 même la désinformation, sans que personne ne s'en indigne ?
03:26 Le décryptage de Charlotte Gornelas.
03:28 Et puis, alors que les contrôleurs de la SNCF
03:31 sont appelés à faire grève dès demain et tout le week-end,
03:34 au moment des grands départs en vacances d'hiver,
03:37 des syndicats réclament une prime de 500 euros
03:40 pour les contrôleurs, notamment.
03:42 Mais pourquoi plus personne n'est surpris
03:45 par la population ?
03:46 Le droit de grève peut-il tout ? Permet-t-il tout ?
03:49 Et si nous étions arrivés à une certaine dérive
03:51 de la culture syndicale ? L'édito de Mathieu Bocotte.
03:55 Une heure.
03:56 Avec nos mousquetaires, c'est maintenant.
03:58 ...
04:11 -D'abord, je vous invite tous au restaurant ce soir.
04:15 Mais c'est vous qui payez.
04:17 Rires
04:18 Vous avez vos cartes bleues.
04:20 Pourquoi ? Parce que ça fait 4 ans et 4 mois
04:23 que "Face à l'info" existe,
04:25 et on va se réunir pour communier
04:28 autour d'une petite salade.
04:30 Je vous rassure. -Ah !
04:32 -Non ! -Je crois que vous l'avez dit.
04:34 -Charlotte est au carême.
04:36 -Ne vous inquiétez pas.
04:38 On a prévu un menu spécial.
04:40 Le restaurant est prévenu.
04:41 On va passer un moment délicieux
04:44 pour penser et réfléchir à "Face à l'info".
04:47 J'ai quelques remarques à vous faire.
04:49 -Ouh là ! -Ca sera...
04:50 -Ouh là ! -Non, je rigole.
04:52 -Votre photo ? Remarque, photo.
04:54 -La photo, je vous la montre.
04:56 Exceptionnelle.
04:57 J'ai trouvé ça sur les réseaux sociaux.
05:00 Voici les mousquetaires.
05:01 -Non !
05:03 C'est génial !
05:04 -Vous avez vu ?
05:05 Je voulais absolument vous montrer.
05:07 -Charlotte est radieuse.
05:09 Dimitri, on le reconnaît à peine.
05:11 Guillaume Bigot, incroyable.
05:13 Mathieu Bocote, conquérant.
05:15 Marc Menand, dantesque.
05:17 -Quoi, ici ?
05:18 -Non, non.
05:19 J'ai l'air complètement crétin.
05:22 -Non !
05:23 -Non !
05:24 Vous vouliez monter sur le cheval.
05:26 On parle d'un cheval.
05:28 -Merci.
05:29 -Approuve ce respect.
05:30 -Merci à la personne qui a fait ce super montage
05:33 sur les réseaux sociaux.
05:35 -Vous êtes sublime.
05:36 -Je fais plus jeune que mon âge.
05:39 C'est gentil quand même.
05:40 -Passons aux choses sérieuses.
05:42 On va parler d'une question un peu...
05:45 Non, mais tabou.
05:46 On va le dire.
05:47 Je vous avais annoncé, vous savez,
05:49 Mathieu Bocote, le sujet en semaine derrière.
05:52 Aujourd'hui, on peut l'aborder.
05:54 On a eu beaucoup d'actualités entre-temps.
05:57 Pourquoi l'immigration s'accompagne-t-elle
06:00 si souvent de la violence ?
06:01 Comment expliquer que les sociétés
06:04 qui se diversifient de manière accélérée
06:06 connaissent-elles des tensions ethniques et sociales
06:09 qu'il n'est plus possible de nier ?
06:12 Il nous faut aborder, Mathieu, cette question,
06:15 loin des réponses toutes faites, loin des préjugés,
06:18 calmement, sereinement, intelligemment,
06:21 mais j'aimerais vraiment comprendre.
06:23 -Le point de départ, vous avez raison.
06:26 Il faut aborder cette question avec finesse
06:28 car c'est une des questions les plus sensibles
06:31 des temps présents.
06:33 On va poser la question de manière générale.
06:35 Pourquoi les sociétés qui se diversifient
06:38 ou les sociétés multiculturelles,
06:40 qui le deviennent, tendent à devenir
06:42 des sociétés multiconflictuelles ?
06:46 Qu'est-ce qui entraîne ce mouvement ?
06:49 Je pense qu'il y a un point de départ.
06:51 Il faut y aller en forme de sociologie de base,
06:54 sociologie des fondamentaux, pour comprendre
06:56 et nous conduire jusqu'au temps présent,
06:59 jusqu'à Mayotte, jusqu'à l'insécurité.
07:02 La violence est au coeur des rapports humains
07:04 et au coeur des sociétés.
07:06 La violence n'est pas une anecdote dans l'histoire.
07:09 C'est un fait originel.
07:11 J'ai même un fait originaire.
07:12 Devant cela, le rôle des sociétés,
07:15 c'est de la contenir, de la civiliser,
07:17 de la métaboliser, de la transcender.
07:20 C'est le rôle du politique de la refouler,
07:22 de la culture de la refouler,
07:24 des arts de la symboliser,
07:26 de canaliser les passions de telle manière
07:28 qu'elles ne se transforment pas en violence.
07:31 Mais aucune société ne peut se purger
07:34 une fois pour toutes de la violence.
07:36 Elle peut toujours ressurgir.
07:38 C'est ce qu'on a appris avec Hobbes,
07:40 à l'origine de la philosophie politique moderne.
07:43 C'est ce qu'on a appris avec Freud,
07:46 le retour de la violence qui peut toujours fracturer
07:49 l'ordre social.
07:50 Une société, c'est l'oeuvre du temps,
07:52 des générations qui passent,
07:54 de compromis complexes.
07:56 La violence, ça prend du temps à surmonter
07:59 et les hommes ont de la chance de régler leurs problèmes
08:02 avec des coups de poing sur la gueule.
08:05 Dès lors que vous avez deux sociétés différentes,
08:08 deux groupes humains constitués,
08:10 qui rentrent en tension, la violence ressurgit.
08:13 Le plus fort l'emporte.
08:15 C'est presque naturel.
08:17 Quand vous avez deux groupes sur un même territoire,
08:20 l'un d'entre eux l'emporte.
08:22 Il faut se délivrer de l'idée
08:24 que les êtres humains vivent ensemble
08:27 dans un monde paisible, peut-être dans un autre monde,
08:30 peut-être dans une histoire parallèle,
08:33 mais pas sur notre Terre.
08:34 S'il y a une diversité de frontières,
08:37 c'est parce que les groupes humains veulent être maîtres.
08:41 S'il y a dans les États multiethniques ou nationaux
08:44 souvent une forme de fédéralisme,
08:46 c'est pour s'assurer que chaque groupe ait son territoire.
08:50 L'être humain est un animal territorial.
08:53 Si on oublie ça, on ne comprend pas le reste.
08:56 Ce qui est très propre de l'immigration massive,
08:59 c'est qu'on n'est plus devant une immigration d'individus
09:02 ou dans un contexte qui fait en sorte
09:05 que les individus qui arrivent sont très rapidement absorbés
09:08 par la force de la société d'accueil.
09:11 Ce qui se passe, c'est que ce sont des communautés
09:14 qui arrivent dans nos sociétés.
09:16 Des communautés qui arrivent partout en Occident
09:19 et qui se savent communautés,
09:21 qui se ressentent communautés,
09:23 des communautés qui n'arrivent pas dans un désir de se fondre,
09:27 mais dans le désir de s'établir.
09:29 Je ne dis pas que c'est méchant.
09:31 Je ne psychologise pas les gens.
09:33 Je dis que les mouvements démographiques de notre époque
09:36 sont d'une telle ampleur
09:38 que ce sont des communautés qui s'installent ici.
09:41 Dans cette logique,
09:42 ces communautés entrent presque naturellement en tension.
09:46 L'assimilation, ce n'est pas seulement un mouvement du coeur.
09:49 L'assimilation, ça fonctionne quand vous n'avez pas le choix.
09:53 C'est la meilleure manière de s'assimiler.
09:56 C'est arriver dans une société et être condamné à avoir rien,
09:59 sauf si on s'assimile.
10:01 Plus on s'assimile, plus on participe à la société de l'intérieur
10:05 et plus on peut profiter de l'ensemble des facilités sociales
10:08 parce qu'on y participe.
10:10 On n'est plus dans cette dynamique.
10:12 L'immigration massive est telle, doublée une logique de communautarisme,
10:16 que les gens qui arrivent ont davantage tendance à s'intégrer
10:20 dans les communautés d'origine installées en pays d'accueil.
10:24 Naturellement, l'être humain est un animal territorial.
10:27 Ça veut dire que, à cette logique de communautarisme qui se développe,
10:32 s'ajoute un réflexe de développement territorial.
10:35 On voit des quartiers qui se dérobent, peu à peu,
10:39 à la société d'accueil.
10:40 Il y a des quartiers qui, par effet territorial et culturel,
10:44 par l'effet démographique, vivent autrement, dans un autre monde,
10:48 mais dans un pays qui n'est pas le leur,
10:50 ce qui ne peut être senti et perçu, et je reviendrai,
10:54 comme un effet de conquête.
10:56 Des gens arrivent de l'extérieur, n'acceptent pas les mœurs
10:59 et arrivent, et là c'est un autre facteur, avec un esprit conquérant.
11:04 Les êtres humains ne sont pas des groupes interchangeables.
11:07 Ils arrivent avec le Sud qui remonte vers le Nord,
11:10 avec la mémoire soite, la mémoire lointaine de la colonisation,
11:14 la mémoire des croisades, des tensions religieuses,
11:18 comme on le voit avec le choc entre l'islam et l'Europe.
11:21 Prenez tout cela et vous avez les éléments rassemblés
11:25 pour que les tensions se multiplient.
11:27 Je précise à ceux qui poseraient la question,
11:30 "C'est pas racial tout ça?"
11:32 Pensez aux Irlandais et aux Anglais.
11:34 À un moment donné, ils sont très blancs, les deux,
11:37 certains sont roux, d'autres moins,
11:39 mais sur le fond, des groupes qui sont du même groupe racial
11:42 peuvent s'affronter lorsqu'ils sont les deux sur le même territoire.
11:47 Si je parle d'une logique civilisationnelle, culturelle.
11:50 Quand des gens s'installent dans une société,
11:53 ils réussissent à se communautariser.
11:55 Souvent, ils ont leur propre territoire,
11:57 ils vont développer leur propre groupe, leur propre structure,
12:01 leur propre structure de défense.
12:03 La mafia, dans bien des cas,
12:05 faite l'histoire des groupes criminalisés
12:07 dans le monde occidental,
12:09 ils ont souvent aussi cette dimension
12:11 de syndicat de défense d'une communauté établie
12:14 qui ne se fie pas à l'État qui l'accueille,
12:16 mais qui s'appuie davantage sur les structures de défense.
12:20 Ça peut prendre différentes formes.
12:22 On l'a vu avec les Italiens, les Irlandais, les Chinois.
12:25 C'est pas le propre d'une communauté en particulier.
12:28 J'ajoute que plus la différence culturelle est grande...
12:31 Je parlais des Irlandais et des Anglais,
12:34 mais prenez une différence culturelle très grande,
12:37 qui s'accompagne d'une différence
12:39 dans le rapport anthropologique à l'être humain.
12:41 Pas le même rapport aux femmes, à la pudeur,
12:44 à la vie. Si vous ajoutez ça
12:46 et que vous forcez les gens à cohabiter
12:48 et qu'un système normatif ou culturel
12:51 s'oppose à un autre,
12:52 inévitablement, il va y avoir des tensions.
12:55 Inévitablement.
12:56 Ces tensions-là peuvent prendre la forme
12:58 de ce qu'on appelle les crimes d'honneur.
13:01 C'est-à-dire, Mademoiselle X fréquente quelqu'un
13:04 d'un autre groupe, son père ne tolère pas
13:06 qu'elle fréquente la bande des mécréants,
13:08 et il peut y avoir des crimes d'honneur.
13:11 Vous avez déshonoré la famille.
13:13 Jusqu'à des situations tragiques,
13:14 on l'a vu souvent au Canada, au Royaume-Uni.
13:17 La petite fille ne doit pas fréquenter
13:19 le garçon de la société d'accueil.
13:21 On ne doit pas se mélanger.
13:23 Le crime d'honneur, c'est une manière
13:25 de rappeler à l'ordre les gens dans la communauté
13:28 en disant "vous n'en sortirez pas".
13:30 Je quitte le domaine de la violence.
13:32 On cherche à tout prix à protéger les frontières
13:35 de la communauté pour éviter qu'elle ne s'intègre.
13:38 C'est la diffusion du voile partout dans nos sociétés
13:41 à cette lumière.
13:42 J'ai parlé des crimes d'honneur.
13:44 Je parle aussi du rapport et c'est le moment de Cologne.
13:47 Qu'est-ce qui s'est passé à Cologne en 2015-2016 ?
13:50 Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment particulier ?
13:53 On a vu des gens arriver et croire
13:55 que la liberté vestimentaire,
13:57 la liberté culturelle des femmes occidentales
13:59 était en fait une disponibilité
14:01 pour la conquête physique sans consentement
14:04 parce que si elle est habillée ainsi,
14:06 elle est disponible pour que je m'en empare.
14:09 C'était un tel scandale, Cologne.
14:11 On s'en souvient que les autorités
14:13 ont d'abord cherché à dissimuler les faits
14:15 parce qu'on avait le choc culturel
14:17 et le choc des civilisations en plein visage
14:20 et les femmes en payaient le prix.
14:22 Pourquoi les femmes en payent toujours le prix ?
14:25 Parce que le rapport entre l'homme et la femme
14:28 est le rapport constitutif de chaque civilisation.
14:30 Toute civilisation est fondée sur une anthropologie
14:33 du masculin et du féminin.
14:35 Quand vous avez des gens qui habitent
14:37 des univers culturels, mentaux,
14:39 très différents, vous les forcez à cohabiter
14:42 dans des métropoles qui ne sont pas aménagées
14:44 pour permettre à tous ces gens-là de vivre de la même manière,
14:47 quel est le résultat ?
14:49 Vous avez ces tensions que subissent de plus en plus
14:52 les femmes en ce pays.
14:53 Si vous ajoutez à ça, je poursuis,
14:55 vraiment sur la mode de description sociologique
14:58 la plus honnête qui soit, une société d'accueil
15:00 qui doute de sa propre légitimité.
15:03 Quand vous arrivez dans un pays,
15:04 l'être humain est un animal instinctif,
15:07 un philosophe platonicien qui se promène les uns les autres.
15:10 Un être humain sent tout de suite, de tout son être,
15:13 le rapport de force.
15:14 Est-ce que celui qui est dans son pays se prend pour la norme
15:18 et a-t-il intérêt à faire comme lui ?
15:20 Ou est-il faible ?
15:21 Ce qui va réveiller chez moi l'instinct de domination.
15:24 Je dis pas que c'est bien.
15:26 Quand vous avez la faiblesse, ça réveille en vous
15:28 le désir de dominer.
15:30 Je dis que c'est ainsi.
15:31 Qu'est-ce qu'on voit ?
15:32 On a des sociétés occidentales terriblement affaiblies
15:36 qui doutent d'elles-mêmes,
15:37 qui sont persuadées qu'imposer leurs propres règles chez elles,
15:41 c'est déjà du racisme.
15:42 Et vous avez des populations nouvelles qui arrivent
15:45 et qui sentent cette faiblesse.
15:48 Je dis pas toutes ces populations.
15:50 Je veux un effet de description large.
15:52 Évidemment, il y a des gens de notre profil.
15:54 Mais sur le plan collectif, à l'échelle de l'histoire,
15:57 le choc des cultures est aussi un choc de la confiance en soi.
16:00 Nous doutons, ils doutent quelquefois moins,
16:03 le choc peut être brutal.
16:05 J'ajoute, parce que c'est important aussi,
16:07 que nous sommes devant des peuples
16:09 qui n'ont pas le même rapport à la violence et à la mort.
16:12 En Occident, un père qui donnerait la fessée à son enfant,
16:15 je dis pas qu'il faut le faire,
16:17 on est au seuil du crime contre l'humanité.
16:20 Je dirais pas que c'est comme ça dans les autres parties du monde.
16:23 Pas le même rapport à la violence, à la mort,
16:26 pas le même rapport à l'hygiène dans l'espace public.
16:29 C'est pas un détail, ça.
16:30 Notre rapport à l'hygiène dans l'espace public
16:33 peut créer des tensions.
16:34 Une fois qu'on a tout ça à l'esprit,
16:37 qu'est-ce qu'on peut comprendre ?
16:38 Tout simplement qu'à l'échelle de l'histoire,
16:41 ces tensions, cette espèce de rencontre indésirée, souvent,
16:46 de culture, sur le mode assez brutal,
16:48 ça peut engendrer violence, conflit et tension.
16:51 -Deux questions, deux minutes. J'en aurais plusieurs.
16:54 -Ah oui ? J'étais sur le mode Collège de France, pardonnez-moi.
16:57 -Ca fait 10 minutes que vous faites une démonstration magistrale.
17:01 Je voulais vous relancer sur les Asiatiques,
17:04 et sur votre démonstration, on comprend pourquoi
17:06 ils ne font pas partie de la violence.
17:09 Est-ce que la violence ne vient pas seulement de l'étranger ?
17:12 Toutefois, elle peut aussi venir
17:14 d'un groupe provenant de la société d'accueil, oui ou non ?
17:17 -Absolument. Je vous le fais en une minute,
17:20 pour garder une autre à la fin.
17:21 On le voit en Irlande, en ce moment.
17:23 C'est une société intéressante.
17:25 Des gens disent que des migrants, dans leur esprit,
17:28 suscitent des tensions, sont violents.
17:30 Nous serons violents, nous aussi.
17:33 Quand je parle du problème de la société multiculturelle,
17:36 qui devient multiconflictuelle,
17:37 je ne dis pas qu'il y a des gentils et des méchants.
17:40 Il y a un phénomène historique devant nous
17:43 qui ne peut qu'engendrer de la violence plus ou moins canalisée.
17:46 On le voit, une réaction violente de la société d'accueil,
17:50 ça peut exister quelques fois.
17:51 Ca peut être une réaction plus canalisée
17:54 quand on voit aux États-Unis des citoyens s'engager
17:57 dans les milices pour contrôler la frontière mexicaine
18:00 et les milices, c'est le travail.
18:02 C'est le réflexe d'autodéfense qui se constitue sur le mode milicien.
18:06 Par ailleurs, sur le plan politique, et c'est ça le drame,
18:09 la volonté de restaurer le fait d'être maître chez soi
18:12 est diabolisée par les autorités de notre temps.
18:15 Ce qui fait que des gens sont tellement dépossédés
18:18 qu'ils se jettent dans la violence sur le mode
18:20 "c'est la seule manière d'affirmer notre autorité chez nous".
18:24 Mais on sait que ça vire au désastre.
18:26 La violence est toujours condamnable,
18:28 quel que soit le camp qui la pratique.
18:31 - Est-ce qu'on peut espérer mettre fin à la spirale de la violence ?
18:35 - Il faut savoir dans quel moment historique nous sommes.
18:38 En Europe et en Occident.
18:40 - Je rajoute une minute. - Oh, fusil lenti !
18:42 - C'est passionnant.
18:44 - On est dans un moment marqué par la conquête consciente de l'islamisme.
18:48 L'islamisme mène une conquête consciente de l'Europe.
18:51 La conquête consciente de l'Europe et de l'Occident
18:54 par des dealers qui établissent une forme de féodalité,
18:57 c'est notre territoire et nous ferons régner l'ordre ici.
19:00 L'autorité de l'État dégage, c'est le patron ici.
19:03 Une conquête instinctive, non plus consciente,
19:05 des différentes bandes dont j'ai parlé.
19:08 Le sentiment de puissance, souvent de jeunes hommes,
19:11 plutôt que des mamies de 86 ans qui arrivent.
19:13 Ça fait partie de l'équation historique.
19:16 Basculement démographique
19:18 qui inverse le rapport de force dans nos sociétés.
19:21 On parle de Mayotte ces temps-ci,
19:23 mais on pourra parler de la Seine-Saint-Denis.
19:26 Quand le basculement démographique arrive,
19:28 le rapport de force change.
19:30 Tout est en place pour qu'il y ait une forme de féodalisation.
19:33 Peut-on sortir de la violence ? C'est votre question.
19:36 Il faudrait, de la part des sociétés d'accueil,
19:39 un moment d'autorité décomplexée.
19:41 Un moment où on dirait, voilà la norme ici,
19:44 voilà qui a la force ici,
19:46 voilà ce qu'il faut devenir ici,
19:47 ce que nous acceptons et non.
19:50 Sans ce moment d'autorité décomplexée et revendiquée,
19:54 on peut être certain que la culture de la violence
19:57 va continuer à s'établir, à prendre ses aises.
20:00 C'est le paradoxe incompris.
20:02 C'est un geste fort d'autorité, de la part de la société d'accueil,
20:05 qui peut nous éloigner de la violence qui vient.
20:08 -Charlotte Dornelas et Marc Menand.
20:10 -Ce geste d'autorité découle d'un élan vital.
20:14 C'est ça, l'immense interrogation.
20:16 C'est cette fatigue à se défendre soi-même,
20:19 même pour soi, de le transmettre à ses enfants
20:21 plutôt que de transmettre une critique permanente
20:24 et ne pas le transmettre au profit de quelque chose d'extérieur.
20:28 Il y a un effondrement intérieur qui permet,
20:31 comment dire, de manière exponentielle,
20:33 ce que dit Mathieu et qui concerne, en plus,
20:36 qui n'est pas particulier.
20:38 On nous dit que c'est de l'insulte, de la discrimination.
20:41 Non, c'est des mouvements humains,
20:43 qu'on a compris dans la chronique de Mathieu,
20:46 que le fait de viser tel ou tel en particulier.
20:48 Il faut le reconnaître, le voir et vouloir le combattre.
20:52 -Là, on a du... -Ce qui est extraordinaire,
20:55 c'est que c'est inscrit dans la législation.
20:57 Dans la législation,
20:59 vous pouvez être naturalisé
21:02 à partir du moment où vous dominez la langue française,
21:06 à partir du moment où vous connaissez l'histoire de France.
21:09 Vous connaissez l'histoire de France.
21:11 Les petits Français la connaissent pas.
21:14 Et la langue non plus.
21:15 Que vous comprenez les mœurs, les acceptez
21:18 et vous vous engagez, vous vous engagez
21:21 à vivre selon ces mœurs.
21:23 C'est-à-dire qu'il y a tout cela.
21:25 Et à côté, vous avez toute une politique de gauche,
21:28 je suis obligé de le reconnaître,
21:30 de journalistes, souvent de la même tendance,
21:33 qui disent que non, il faut admettre
21:36 que les autres soient différents.
21:38 C'est-à-dire que l'on va contre la législation
21:41 qui, de façon très pertinente,
21:43 avait prévu que, pour pouvoir éviter tout ce que...
21:46 Mathieu vient de nous démontrer,
21:48 ne tourne à la violence.
21:50 Vous, Guillaume Bigot, vous avez été impressionné,
21:54 on va rebondir sur la violence,
21:56 sur Mayotte, sur l'immigration,
21:58 vous avez été impressionné
22:00 par cette députée, Eliot Estelle Youssoupha,
22:04 sur plusieurs plateaux de télévision
22:06 qui dévoilent une triste réalité de certains politiques,
22:09 de certains journalistes,
22:10 pour rebondir sur ce que vous disiez.
22:12 D'abord, la députée Eliot a répondu
22:15 à son collègue de LFI
22:18 pour que la pauvreté ne justifie pas la violence.
22:21 On écoute et ensuite, vous nous dites ce que vous en avez pensé.
22:25 -C'est-à-dire que vous êtes en train de nous expliquer
22:28 que le sujet, c'est la pauvreté.
22:30 La pauvreté ne justifie pas la violence.
22:32 Mayotte est depuis toujours extrêmement pauvre.
22:35 On ne découpe pas des gens en morceaux.
22:37 A aucun moment, la pauvreté ne justifie la violence
22:40 que subit Mayotte.
22:41 De un, de deux, les écoles, les hôpitaux,
22:44 les routes que vous appelez de vos voeux,
22:47 c'est un sujet qui est très important.
22:49 C'est un sujet qui est très important.
22:51 C'est un sujet qui est très important.
22:53 C'est un sujet qui est très important.
22:55 C'est un sujet qui est très important.
22:58 C'est un sujet qui est très important.
23:00 C'est un sujet qui est très important.
23:02 C'est un sujet qui est très important.
23:05 C'est un sujet qui est très important.
23:07 C'est un sujet qui est très important.
23:09 C'est un sujet qui est très important.
23:12 C'est un sujet qui est très important.
23:14 -Après, vous gargarisez de vos grands principes
23:17 sur la générosité et l'humanité, l'accueil,
23:19 à nous, maorais, qui avons la moitié de la population
23:22 qui est étrangère, nous dire à nous comment accueillir,
23:26 ce qui est déjà honteux, mais en plus,
23:28 là, le collègue réunionnais, qu'est-ce qu'il dit ?
23:31 "Surtout pas chez nous."
23:32 Vous avez une solidarité à géographie variable.
23:35 -Qu'en avez-vous pensé ?
23:38 -D'abord, c'est incroyablement éloquent,
23:40 et ensuite, il ne reste plus rien du discours Molieres
23:44 qui est artuf sur l'immigration,
23:46 dont je dis aussi, je suis un des rares à le dire,
23:49 que l'LFI est d'accord avec le MEDEF,
23:51 et que dans l'affaiblissement de l'Etat
23:53 et dans l'affaiblissement de la réaction brutale de l'Etat,
23:56 il y a le bon plaisir individuel
23:58 que le libéralisme américain a contaminé tout.
24:02 Mais enfin, elle dit que ce marxisme de bas étage
24:06 qui est celui de l'LFI, c'est un discours irresponsable,
24:09 c'est un discours même immoral,
24:11 c'est un discours totalement hypocrite.
24:13 C'est de dire que tous les problèmes du monde
24:16 sont liés au manque d'argent public,
24:18 que toutes les solutions du monde, c'est plus d'argent public,
24:21 c'est déjà irresponsable,
24:23 parce qu'ils ne savent pas combien il y a de population,
24:26 donc c'est forcément du gâchis.
24:28 Il y a cette formule clé,
24:30 la générosité n'a pas de prix, mais elle a un coût.
24:32 -Excellente formule.
24:34 C'est marrant, parce que vous avez réagi en direct sur la formule.
24:38 On a un autre extrait à montrer.
24:40 On va continuer à décortiquer tout ça.
24:42 On marque une pause et on revient tout de suite.
24:45 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
24:51 Beaucoup de choses à partager avec vous.
24:54 On était avec cet extrait d'Estelle Youssoupha face à l'LFI.
24:58 Je vous ai interrompu.
25:01 Lorsque vous arrêtiez sur cette merveilleuse phrase,
25:04 cette merveilleuse réplique,
25:05 la formule définitive, la générosité, n'a pas de prix,
25:09 mais elle a un coût.
25:10 C'est toujours les mêmes qui le payent.
25:12 C'est toujours les pauvres qui payent le prix de cette générosité.
25:16 Ca accable les plus pauvres.
25:18 Non seulement Mayotte, comme le reste du territoire français,
25:22 ne peut pas accueillir la misère des Comores et de l'Afrique de l'Est,
25:26 mais ça va tomber sur ceux qui n'ont déjà rien.
25:30 Parce que les Mayottes et les Mahorais sont déjà pauvres.
25:34 C'est ça qui est absolument fou.
25:38 C'est complètement tartuffe, c'est moralement indéfendable de dire
25:42 qu'il y a une justification, quelle qu'elle soit,
25:45 à la violence en raison de la pauvreté.
25:47 C'est le discours marxiste.
25:49 Les idées qu'on a dans la tête, mais aussi son comportement politique,
25:53 c'est lié à des rafforts de force économique.
25:56 On est déterminé par les superstructures,
25:59 par sa position économique,
26:02 et on ne sait pas ce qu'on fait ni ce qu'on veut.
26:05 C'est pour ça qu'on excuse la violence.
26:07 Elle remet les choses en place.
26:09 Elle dit qu'à Mayotte, on est pauvres,
26:12 mais on ne découpe pas les gens en morceaux.
26:14 Il y a des barrages avec des coupes-coupes.
26:17 Elle dit aussi que c'est moralement inacceptable
26:20 pour l'Etat de céder au chantage.
26:22 Ce même raisonnement marxiste,
26:24 tout est économique, tout peut se régler avec de l'argent,
26:27 si on n'aide pas au développement, il y aura des vagues migratoires.
26:31 - Le député LFI découvre que l'argent est déjà donné à Eaucomore.
26:36 - 150 millions d'euros.
26:37 Il y a eu un accord entre la France et Emmanuel Macron
26:41 avec son homologue des Comores.
26:43 C'est un racket, mais c'est inefficace.
26:45 Elle dit en plus que l'archipel des Comores
26:48 n'a jamais renoncé à récupérer Mayotte.
26:50 On est en train de financer un Etat qu'il déclarait ennemi,
26:54 un Etat dictatorial qui fait tirer sur son peuple,
26:57 et on est en train de financer notre propre invasion.
27:00 Pour terminer, bouquet final,
27:02 elle renvoie ce député à la position de son collègue LFI de La Réunion,
27:06 qui dit qu'il veut des migrants, mais pas dans son île à moi.
27:10 C'est toujours chez les autres, les migrants.
27:12 C'est incroyable.
27:14 Ceux-là litent de lourds fardeaux sur les épaules des hommes
27:17 qu'ils ne bougeraient pas du bout de leurs doigts.
27:20 - Dans ce deuxième extrait que nous allons voir,
27:23 on entend la députée de Mayotte, Estelle Diusoupha,
27:26 dans l'émission "C'est ce soir" sur France 5,
27:29 répondre à Laure Adler.
27:31 Là aussi, passionnant, saisissant, on en parle juste après.
27:35 - Est-ce que le vrai problème, c'est d'être maorais
27:41 ou d'être comoriens ?
27:42 Quel est le statut de cette jeunesse
27:44 et comment peut-on remédier à cette absence d'espoir ?
27:49 - Le livre, comme le film "Tropique de la violence",
27:54 font l'objet d'un immense rejet à Mayotte.
27:56 Pour y relire, il n'y a pas un seul personnage maorais dedans.
28:00 C'est quand même assez symptomatique
28:02 que ce livre qui est présenté pour expliquer ce qu'est la réalité,
28:05 parce que c'est très bien écrit,
28:07 n'a aucun personnage local indigène.
28:10 C'est une métropolitaine qui vient et qui sauve un Comorien,
28:15 qui est en plus un voyou ultra-violent.
28:18 Et en fait, le film,
28:21 lorsque je présidais le collectif des citoyens,
28:23 on avait protesté contre les subventions publiques
28:26 parce qu'on savait que c'était une image intolérable pour nous.
28:30 Nous, maoraises et maorais,
28:32 on est invisibilisés dans notre propre histoire,
28:34 dans notre propre territoire.
28:36 - Alors là, c'est la bombe à neutrons, en fait,
28:40 face à cette gauche intellectuelle, qui n'est plus rien de gauche,
28:43 elle s'est convertie à l'Europe des banques depuis longtemps,
28:46 n'est rien d'intellectuel.
28:48 C'est une gauche de vernissage, d'inauguration,
28:50 c'est une gauche snob.
28:52 Laura Adler, c'est Mme Verdurin dans "Proust".
28:55 Elle a un petit monde à elle,
28:56 c'est entre le flore et les deux magots.
28:59 Et évidemment, c'est un monde incroyablement snob.
29:02 Il y a les livres qu'il faut lire, les films qu'il faut voir
29:05 qui décrivent ce monde-là.
29:06 Descartes dit qu'il vaut mieux changer l'ordre de ses désirs
29:09 que l'ordre du monde.
29:11 Mais Laura Adler, et c'est pareil, c'est semblable,
29:14 il vaut mieux désorganiser le monde,
29:16 appauvrir les pauvres, augmenter la violence,
29:18 plutôt que remettre en cause son fantasme, sa projection,
29:23 en plus financée par nos impôts,
29:25 parce que cette vision, ce narratif-là,
29:27 est financé par nos impôts.
29:29 Ce sont des films qui ont été financés sur des fonds publics.
29:32 Et là, la réaction d'Estelle Dussoupha,
29:34 non seulement elle pulvérise cette hypocrisie insupportable,
29:37 mais il faut se méfier, peut-être qu'elle va faire l'objet
29:41 d'une décision du Conseil d'État, on ne sait pas.
29:43 - Elle ne marche pas dans ce sens-là.
29:46 - J'espère pour elle. On est encore en démocratie.
29:49 C'est très habile, parce qu'elle a une réaction d'un calme olympien.
29:53 Elle dit que probablement c'est un livre excellent,
29:56 parlant de ce livre qui décrit la réalité sur l'île,
30:00 mais son calme est cinglant.
30:04 Le livre comme le film font l'objet d'un immense rejet à Mayotte.
30:08 La population est choquée
30:09 parce qu'il n'y a pas un seul personnage local.
30:12 C'est une métropolitaine qui est mise en scène dans le film,
30:15 avec un Comorien adopté, ultra-violent,
30:19 qui rejoint un gang.
30:20 C'est la justification de la violence.
30:22 Ce ne sont pas nos enfants dont il est question.
30:25 Elle a 100 fois raison de dénoncer ce qui est à la fois
30:28 une arrogance, mais peut-être au-delà,
30:30 une outrecuidance, un touppet absolument incroyable
30:34 d'une petite caste qui est en train de décrire une réalité
30:38 qu'elle ne connaît pas.
30:39 Mme Adler dit qu'elle ne connaît pas l'île, mais elle a lu le livre.
30:43 Elle dit qu'elle comprend mieux les problèmes que l'autre.
30:47 Le problème, c'est ce que je vais vous expliquer,
30:50 pas la nationalité, pas l'immigration,
30:52 pas la différence entre citoyens et non-citoyens,
30:55 entre Mahorais et Comoriens.
30:57 Le problème, c'est cette jeunesse,
30:59 elle ne le dit pas racisée, mais désorientée.
31:01 On lui a volé son avenir.
31:03 Mais qui lui a volé son avenir ?
31:05 On leur a volé leur papier.
31:06 Cette jeunesse, on lui a volé son avenir.
31:09 C'est absolument incroyable.
31:12 Elle n'utilise pas le concept d'appropriation culturelle,
31:15 mais elle pourrait quasiment.
31:17 Mme Youssoupha utilise ce concept-là
31:19 et c'est incroyable que vous sachiez mieux que nous
31:22 ce qui se passe chez nous.
31:23 C'est totalement invraisemblable.
31:25 Je pense que là, cette hypocrisie de cette pseudo-gauche,
31:29 il n'en reste plus grand-chose.
31:30 -C'est intéressant, elles ne seraient pas là.
31:33 Ce sont des idées qui continuent à être véhiculées.
31:36 Quand je dis que ça ne marche pas dans ce sens-là,
31:39 c'est parce que ça marche dans le sens d'Estelle Youssoupha,
31:43 mais pas sur le service public.
31:45 Vous nous dites que Mayotte, c'est une parabole parfaite
31:48 et que toute cette moraline dégoulinante
31:50 et le chantage en permanence au racisme
31:53 sur les questions migratoires,
31:55 elles sont moralisées et, d'une certaine façon,
31:57 culpabilisées sur le thème du racisme,
32:00 la moraline coule comme le rimmel de Laura Deler.
32:03 On nous dit que l'immigration, c'est un phénomène raciste,
32:07 mais à Mayotte, la plupart des citoyens à Mayotte,
32:10 c'est la même religion et la même couleur de peau
32:13 que les gens des Comores qui les envahissent.
32:16 On dit que c'est un phénomène raciste,
32:19 il faut nous lâcher avec ça.
32:20 On dit que l'immigration n'engendre pas la violence.
32:23 Pourquoi c'est Mad Max ?
32:25 Pourquoi on doit envoyer le GIGN ?
32:27 On nous explique qu'on n'a pas besoin de choisir,
32:30 on peut avoir l'immigration de masse et les services publics.
32:34 Mais les services publics sont débordés.
32:36 On dit que l'immigration n'a aucun rapport
32:39 avec le ressentiment national ou colonial.
32:42 C'est un archipel des Comores
32:43 qui a envie absolument de récupérer Mayotte.
32:46 C'est plutôt les identitaires qui disent
32:49 qu'on ne peut pas, quand on n'est pas européen d'origine,
32:54 quand on est musulman et trop nombreux,
32:56 être patriote français.
32:57 À Mayotte, en tout cas, ils sont majoritairement musulmans,
33:01 pas européens, ils sont patriotes français.
33:04 La conclusion, c'est que la France,
33:06 ce n'est pas une race, ce n'est pas une religion.
33:09 La France, c'est une histoire,
33:11 un peuple attaché à une histoire, un territoire.
33:14 C'est aussi et surtout une volonté, une démocratie.
33:17 Tout ça, la même chose.
33:18 Il y a une majorité de citoyens, je ne sais pas dans quelle langue,
33:22 tous les sondages le disent, qui ne veulent plus de l'immigration.
33:25 Ni légale ni illégale.
33:27 Ils ne veulent plus du regroupement familial,
33:29 ni du droit d'asile dévoyé, ni du droit du sol.
33:32 Et ça n'a juste rien à voir avec le racisme.
33:34 Ça a tout à voir, par contre, avec la démocratie
33:37 et les fameuses valeurs républicaines.
33:39 Vous savez que beaucoup de magistrats, de traités,
33:42 d'organisations anti-épineux européennes
33:45 piétinent joyeusement tous les jours.
33:47 -On voulait partager avec le téléspectateur
33:49 ces deux extraits qui ont beaucoup fait parler
33:52 et qui sont vraiment assez, comment dirais-je,
33:56 symptomatiques de ce qui se passe dans la média.
33:58 -Elle est très forte, cette députée.
34:01 -Il y a une force incroyable.
34:02 En fait, c'est le témoignage réel.
34:05 On a l'impression d'être devant des blancs becs
34:07 qui disent "Vous savez, j'ai lu dans ce roman magnifique,
34:11 "qui m'a ému ?"
34:12 Le réel frappe et il peut mordre fort.
34:14 Et de ce point de vue, je pense que c'est une forme
34:17 de retour au réel, de rappel au réel qui vient de Mayotte
34:20 pour la France métropolitaine.
34:22 -On travaille par Ouidi, c'est extraordinaire,
34:25 mais ça revient, les attaques de ce fameux sociologue
34:29 par rapport à CNews.
34:30 Lui, il juge CNews, il sait même pas qui est à l'antenne,
34:34 il donne des noms qui ne sont pas les bons noms.
34:36 Il le donne à l'antenne,
34:38 il dit qu'il a des noms qui ne sont pas les bons noms.
34:41 Il le donne après la référence de BFM.
34:44 Et quand il intervient,
34:46 Charlotte va nous en parler tout à l'heure,
34:48 à la radio, c'est pour dire, pour justifier ses positions,
34:52 "Si le monde le dit, je suis bien obligé de le dire."
34:55 Vous vous rendez compte dans quel monde nous sommes
34:58 avec des individus qui ont une sorte de voix
35:02 qui s'adresse à eux.
35:03 Alors, le catholique, il a Dieu,
35:05 bien eux, ils ont le monde ou l'IB.
35:07 Voilà les petites voix qu'ils entendent.
35:10 -Charlotte.
35:11 -Moi, j'ai vraiment bien aimé,
35:13 parce qu'elle est extrêmement calme.
35:15 Elle répond, elle dit, "Vous vivez dans un monde parallèle."
35:19 Il y a tellement de gens qui aimeraient répondre ça.
35:22 "Vous ne comprenez pas ce qu'on vit."
35:24 Je pense que dans ces échanges,
35:26 il y a toute la critique de fond à l'égard des médias
35:29 depuis longtemps et qui dépasse de loin la critique des Mahorais.
35:33 Quand elle répond, "C'est pas ça, notre vie.
35:36 "On peut pas nous dire ça, on est pas comme ça."
35:38 Elle explique ce qu'est la vie des Mahorais
35:41 en les défendant en face de gens qui rêvent un monde
35:44 qui... Et par ailleurs, ils rêvent le monde
35:47 même quand ils le connaissent.
35:48 C'est pas une question de distance.
35:51 Ils vivent loin de Mayotte,
35:52 c'est pas une obligation d'aller là.
35:54 Ils peuvent essayer de se renseigner
35:56 en ayant des gens sur place.
35:58 Elle est venue à eux.
36:00 -Merci beaucoup pour votre regard.
36:02 D'ailleurs, dans un instant, avec vous,
36:05 on a eu une désinformation puissante.
36:08 Certains font remarquer que vous avez mis des talons.
36:12 -Ah oui. -Ce n'arrive rarement.
36:15 -Je précise aux téléspectateurs qui arrivent à voir
36:18 que Charlotte a des talons, que c'est pour moi
36:21 qu'elle a mis des talons.
36:22 -Exactement.
36:23 -Maintenant... -Oui, les talons.
36:26 -Marc l'a mis des talons.
36:28 -Je vous en prie.
36:29 Robinson Quoiqueux,
36:31 Robinson Crusoe,
36:32 symbole d'un capitalisme conquérant et raciste,
36:36 c'est la thèse, je disais,
36:38 d'une professeure à la Sorbonne, Sylvie Laurent,
36:41 dans un livre "Capital et race",
36:43 où elle mène un réquisitoire
36:45 contre la civilisation hexisontale.
36:47 Génie Bastier, présentée dans l'étude de François Josse
36:50 comme chroniqueuse régulière,
36:52 mais elle est venue seulement trois fois sur notre plateau.
36:55 Elle a fait un article sur ce sujet.
36:57 Alors, question, l'homme blanc est un monstre,
37:00 preuve à l'appui, elle explique,
37:02 preuve pour vous,
37:03 faiblarde selon vous.
37:05 Expliquez-nous en quoi Robinson Crusoe
37:08 peut choquer aujourd'hui.
37:09 -Alors, déjà,
37:11 quand on a un livre qui s'appelle "Capital",
37:13 on se dit "c'est capital".
37:15 Non, il n'est pas du tout capital.
37:17 On peut l'oublier avec beaucoup de délice.
37:20 J'ai noté tout à l'heure,
37:21 dans l'excellente chronique de Mathieu,
37:25 il disait "on doute de sa légitimité".
37:29 Eh bien, madame Sylvie Laurent,
37:32 qui est professeure à la Sorbonne,
37:35 ça fait peur.
37:36 J'ai ma belle-fille qui envisage d'aller à la Sorbonne,
37:39 faut que je la détourne,
37:41 parce que si c'est ça qu'elle doit subir,
37:43 on est là dans une intoxication de quelqu'un
37:46 qui se dégrade,
37:48 quelqu'un qui renie ce que nous sommes
37:51 et qui veut la fameuse déconstruction.
37:54 Alors, Robinson Crusoe,
37:55 apparemment, elle l'a pas bien lu,
37:57 elle appelle ça "la parabole du capitalisme racial".
38:01 Rappelons que l'histoire se passe en 1651.
38:05 Le capitalisme, disons, tel qu'on peut l'envisager,
38:09 c'est avec le progrès.
38:11 Le progrès, c'est l'arrivée du train,
38:14 on est plutôt dans les années 1830,
38:16 quelque chose comme ça.
38:17 Donc là, on est dans le commerce.
38:19 Le commerce, même dans les tribus
38:21 les plus arriérées, entre guillemets,
38:24 dans le temps,
38:25 faisait des échanges
38:27 et ça avait donc une notion de commerce.
38:30 Donc le commerce a toujours dominé,
38:32 ce qui permet à deux entités
38:35 de se rencontrer.
38:37 Et donc, capitalisme racial
38:40 avec un Robinson Crusoe,
38:43 et c'est publié en 1720.
38:46 Donc l'histoire concerne un personnage de 1651
38:50 et c'est publié en 1620.
38:51 Alors, Robinson Crusoe,
38:53 son histoire, je vais pas faire le résumé,
38:55 mais à un moment donné,
38:57 il est lui-même esclave,
38:59 esclave de qui ?
39:00 Des morts.
39:01 C'est formidable,
39:03 parce que là, elle dévoile un point essentiel.
39:06 Et ensuite, il libérera un personnage
39:09 qui deviendra, alors on pourrait dire,
39:11 son esclave, je dirais son compagnon,
39:13 qu'il appellera Vendredi,
39:14 parce que c'est un Vendredi qu'il le découvre
39:17 et il le sauve des cannibales.
39:19 Les cannibales, en l'occurrence,
39:20 sont des gens qui dévorent des individus.
39:23 Il est d'être enrouté près de près,
39:24 il n'y a pas à juger une autre civilisation,
39:27 ce qui montre un grand esprit d'ouverture
39:29 et non pas du tout un désir d'accaparement du monde.
39:33 Ça, c'est essentiel.
39:34 Mais revenons sur les morts.
39:35 C'est quoi, les morts ?
39:36 Déjà, l'esclavage, là encore,
39:38 quand on remonte en lisant les ouvrages,
39:41 elle devrait lire un peu plus, bien qu'étant professeure,
39:43 peut-être que ça lui prend trop de temps,
39:45 mais en ethnologie,
39:47 on s'aperçoit que nombre de peuples,
39:50 quand ils font la guerre,
39:52 eh bien, ils recrutent,
39:53 au moment où ils ont remporté la victoire,
39:56 ils recrutent quelques individus
39:58 qui sont des esclaves.
40:00 En Grèce, entre les cités,
40:02 hop, on chope des personnages
40:04 qui deviennent des esclaves.
40:06 Et puis, si l'on parle des morts en tant que tels,
40:10 qu'est-ce qui s'est passé ?
40:11 Eh bien, il y a un personnage mythique, Barberousse.
40:15 Barberousse régnait sur la Méditerranée,
40:17 il menait des razzias,
40:19 et pour prendre qui ?
40:21 Des petits esclaves, des esclaves chrétiens.
40:24 Et il y a la fameuse rencontre,
40:26 paraît, du puits en volet,
40:30 avec François Ier,
40:32 où on échange des esclaves chrétiens
40:35 contre un accord avec Soliman le Magnifique,
40:38 c'est Barberousse qui fait ça avec François Ier,
40:42 qui mène donc l'esclavage.
40:44 Ce n'est pas nous.
40:45 Et alors, après, cette dame met en cause Voltaire
40:48 en disant, regardez,
40:50 Voltaire était un grand raciste,
40:54 un peuple qui t'afflige de ses enfants
40:56 est encore plus condamnable que l'acheteur.
40:59 Le négoce démonte notre supériorité,
41:02 celui qui se donne un maître était né pour en avoir.
41:06 Mais elle oublie une chose,
41:07 c'est donc qu'on achète.
41:09 Qui prend en otage et vend ?
41:12 Eh bien, ce sont les musulmans,
41:14 c'est la fameuse traite musulmane.
41:16 Donc oui, nous participons à un trafic,
41:19 mais ce n'est pas nous qui, au départ, le générons.
41:23 Et puis, il faut bien regarder les choses telles qu'elles sont.
41:26 C'est-à-dire que quand on voit la race,
41:28 il faut voir simplement la logique de la domination
41:32 de certains sur les plus démunis.
41:35 Il y a toujours une hiérarchie sociale
41:37 avec ceux qui exploitent.
41:38 Chez nous, c'était les serfs.
41:40 J'ai évoqué, il y a deux jours,
41:42 jusqu'à 1335, Éluidis le Hutin,
41:45 il y avait le servage.
41:47 Il faut qu'il prenne son décret
41:48 pour que, soudain, on ne puisse plus
41:51 avoir appartenance d'un homme.
41:53 Et puis, quand on regarde...
41:55 Alors, on va dire qu'elle part de 1492.
41:57 Christophe Colomb, dans notre livre "Les grands destins",
42:01 on évoque Christophe Colomb.
42:02 Christophe Colomb, au départ, il part vers le bout du monde.
42:06 C'est un désir de découverte,
42:08 un désir non pas de compter à territorial,
42:11 mais d'arriver à un point
42:13 où on pense qu'il y a une civilisation
42:15 pour faire un trafic,
42:17 non pas de personnes, mais un trafic commercial.
42:20 Et la première rencontre avec tous les Autochtones,
42:23 le premier voyage, celui de 1492,
42:26 il n'y a pas la moindre violence.
42:28 C'est invraisemblable.
42:30 On le souligne dans ce livre, d'ailleurs.
42:32 C'est une fraternité.
42:33 Et quand il repart de ce qui deviendra Haïti,
42:38 il laisse sur place ceux qui ont l'impossibilité
42:42 de trouver une place à bord
42:43 parce qu'il a perdu la Santa Maria.
42:46 Il les laisse sur place, il les confie aux Autochtones.
42:49 Et si on parle d'Haïti,
42:51 oublions toute l'histoire.
42:52 D'abord, les premiers esclaves Haïti,
42:54 c'était simplement des paysans français,
42:57 les plus pauvres, qui partaient là-bas
42:59 et qui ont trouvé que c'était impossible de vivre.
43:01 On a fait comme le dit Voltaire,
43:02 on a cherché à pouvoir profiter
43:05 d'une main d'oeuvre que l'on pouvait acquérir autrement.
43:07 Mais il y a la Société des Amis des Noirs,
43:11 fondée par Condorcet, par Brissot,
43:14 par Grégoire, par Seyès,
43:16 et elle fait quoi ?
43:17 Elle défend le mouvement qui est en train de se dessiner
43:21 de libération des Noirs.
43:23 Et Robespierre dit "ne mangeons plus de café,
43:26 "ne buvons plus de café,
43:28 "ne mangeons plus de sucre,
43:30 "car ces produits sont le sang des esclaves."
43:33 Oui, il y a toujours eu un courant humaniste chez nous,
43:37 et on pourrait après s'évoquer Fourier,
43:40 les phalanstères,
43:41 comment on a envisagé une société différente, etc.
43:44 Et donc, c'est pas la race qui domine,
43:46 c'est simplement certains individus
43:48 qui cherchent toujours à prendre un ascendant.
43:51 C'est la logique humaine, comme le dirait mon ami
43:53 Mathieu Puckcott.
43:56 -Merci beaucoup de nous remettre, effectivement,
43:58 l'histoire dans le bon sens,
44:00 puisque Robinson Crusoe,
44:02 symbole d'un capitalisme conquérant et raciste,
44:05 ça pose question. Merci.
44:07 En tout cas, Charlotte Dornelas, beaucoup accusent ces news,
44:11 nous en avons parlé hier,
44:13 de monter en épingle des faits divers,
44:16 mais il y a maintenant quelques jours,
44:18 beaucoup de médias ont relayé des vidéos
44:20 montrant Gérard Depardieu dans une piscine à Dubaï,
44:23 mais c'était une vidéo qui datait de février 2022.
44:27 Comment comprendre ces différences de traitement régulière
44:31 qui ne sont jamais reprochées à certains ?
44:33 -C'est vrai que l'histoire est passée relativement inaperçue,
44:37 mais elle comporte ce qu'il y a de fake news,
44:41 de manque de vérification, de démesure.
44:43 Personne ne s'est repris, ou en tout cas peu de gens,
44:46 et une confusion préjudiciable à la nécessaire justice,
44:50 à la nécessaire mesure dans le traitement de certaines affaires.
44:53 Le 5 février dernier, on a BFM TV, Le Parisien,
44:56 en même temps qu'il y a quelques autres médias
44:59 qui reprennent cette information,
45:01 qui circulent sur les réseaux sociaux.
45:03 On voit des vidéos de Gérard Depardieu
45:05 dans une piscine à Dubaï, près d'une voiture de luxe,
45:08 avec un de ses amis, et les commentaires...
45:10 -Ca m'a fait rire, car j'ai vu qu'Aquotidien,
45:13 qui participe également, nous a expliqué
45:15 que le problème à ces news, c'est qu'ils prennent
45:18 trois chroniqueurs qui disent la même chose sur un fait,
45:21 et disent qu'il se passe les fiches.
45:23 Je vais vous donner les phrases.
45:25 Sur BFM, on dit que les proches se disaient inquiets
45:28 pour la santé de Depardieu.
45:29 La journaliste est plus prudente,
45:31 elle se cache derrière la surprise des internautes.
45:34 Et Aquotidien, c'est Jean-Michel Apathy,
45:37 qui est très discerne, on va dire,
45:39 sur les conseils en déontologie journalistique,
45:41 lui, il se cache derrière personne, il y va cash,
45:44 il dit que les proches nous disaient,
45:46 je ne sais pas s'il se refile les fiches ou pas,
45:49 mais les proches nous disaient qu'on était inquiets pour lui,
45:52 qu'il était déprimé, que tout allait bien pour lui,
45:55 qu'il était à la piscine, que tout allait bien.
45:58 Le Parisien titre son papier, piscine, restaurant,
46:01 voiture de sport, ces vidéos de Gérard Depardieu à Dubaï
46:05 et au minimum, il se cache derrière la réaction
46:07 sur les réseaux sociaux.
46:09 Il faut lire l'article pour voir le démenti.
46:11 Pourquoi l'article est toujours là ?
46:13 Ce n'est pas une info que Gérard Depardieu
46:16 était en 2022 dans une piscine à Dubaï.
46:18 Bref, au moins, il y a le démenti,
46:20 parce que le démenti a été fait par l'ami en question
46:24 qui poste les vidéos et qui est avec Gérard Depardieu,
46:27 qui, le soir même, dans TPMP, l'émission de Cyril Hanouna,
46:30 intervient en vidéo, puis vient, quelques jours plus tard,
46:34 dire qu'il n'est pas à Dubaï, et que ses vidéos
46:36 datent de quelque temps.
46:38 Le Parisien se corrige, parce qu'on peut se tromper dans la vie.
46:42 Lui précise que personne ne l'a appelé pour vérifier.
46:45 On peut se tromper, mais la meilleure chose à faire,
46:48 c'est de le dire pour informer correctement.
46:50 C'est le thème de la semaine.
46:52 Pour informer correctement, c'est mieux de dire
46:55 quand on sait qu'on s'est trompé.
46:57 Et il est quand même, par ailleurs,
47:00 assez énorme de voir que les mêmes
47:02 qui sont capables d'expliquer pendant deux heures
47:05 à un père de famille qui voit quelqu'un qui sort de sa maison
47:08 et qui le frappe, vous vous souvenez de cette histoire
47:12 où sa petite fille aurait été attouchée sexuellement
47:15 par un homme qu'il retrouve et à qui il frappe,
47:18 de voir que des personnes cambriolées,
47:20 pour la troisième fois, sortent une arme dans leur jardin.
47:23 Ce sont les mêmes qui nous expliquent,
47:26 mais la main sur le coeur,
47:27 comme ce qu'on a vu avec Estelle Youssoufa,
47:30 se faire justice soi-même, avec un air tellement condescendant.
47:34 On l'a dit sur ce plateau,
47:35 que ce n'était pas une solution.
47:37 Je ne dis pas que c'est une solution.
47:40 Ils le disent en permanence à des gens
47:42 qui réagissent instinctivement, immédiatement.
47:45 Et là, qu'est-ce que c'est d'autre
47:47 que d'enchaîner les petites infos ici et là
47:49 pour accabler une personne sur un autre terrain
47:52 que celui sur lequel il est accusé,
47:54 que de se faire justice soi-même à la place de la justice ?
47:58 C'est quelque chose que font ces gens
48:00 avec une force de frappe et de destruction sociale et médiatique
48:04 qui est inimaginable.
48:05 Et eux, il n'y a pas d'excuses,
48:07 car il est possible de prendre un peu de recul
48:09 sur une affaire comme ça et de se dire
48:12 que si on veut améliorer la justice,
48:14 se poser la question de l'éducation,
48:16 du rapport entre les hommes et les femmes,
48:19 ça peut animer des débats pendant des heures.
48:21 Là, ça n'alimente qu'une chasse à l'homme.
48:24 Quel est le but de ça, à part se faire justice,
48:27 de se faire justice soi-même à la place de la justice
48:30 et en dépit de la justice ?
48:31 Et vous ajoutez à ce processus-là un arbitraire total,
48:36 puisqu'on voit qu'on ne traite pas les personnes
48:38 en fonction des actes qu'ils posent, mais de qui ils sont.
48:42 Suivez mon regard vers Gérard Miller,
48:44 on en a parlé il y a quelques jours.
48:46 Il y a une différence de traitement.
48:48 Vous avez commencé en disant
48:50 qu'on est relativement accusés ces derniers jours
48:52 pour le traitement des infos.
48:54 Vous noterez, et je l'avais fait remarquer,
48:57 que ceux qui ne provoquent pas la chasse à l'homme sur Miller,
49:00 nous non plus. On est capables de se tenir,
49:02 pas eux, en l'occurrence, sur ce genre de choses.
49:05 Il faut le rappeler de temps en temps.
49:07 Que retenait Charlotte de Ronelas de cette séquence,
49:10 qui n'est que d'illustration de chasse à l'homme
49:13 régulièrement organisée, contre tel ou tel,
49:16 sans que cela n'indigne les adeptes de la mesure,
49:20 les adeptes de la montée...
49:22 de la lutte contre la montée en épingle
49:25 de tel ou tel drame par CNews ?
49:27 - Que retenez-vous ? - Il faut retenir une chose.
49:30 Qu'est-ce qui est reproché, à chaque fois que quelqu'un,
49:33 que ce soit un ministre, un journaliste,
49:35 un commentateur, un sémiologue brillant,
49:38 personne de François Jost,
49:39 quelles que soient les raisons pour lesquelles ils le font,
49:43 ils le font quand il y a un fait divers monté en épingle.
49:46 On a beaucoup parlé de ce sujet.
49:48 Quand la chaîne CNews décide de prendre au sérieux
49:52 et de traiter avec sérieux
49:54 le meurtre d'une vieille dame, le viol d'une femme,
49:58 le viol à répétition de plusieurs femmes âgées,
50:00 il y a de quoi interroger, me semble-t-il,
50:02 sur ce qui est devenu le rapport à cette personne,
50:05 la prostitution répétée de mineurs par des trafiquants
50:08 qui se réorientent dans la prostitution de mineurs,
50:10 la femme d'un policier agressée parce qu'elle est reconnue
50:13 qui s'ajoute à ses agressions de policiers,
50:15 un jeune tué au couteau dans un pays
50:17 où il y a des dizaines d'attaques au couteau par jour,
50:20 par jour,
50:22 et c'est parce qu'elle y voit,
50:23 dans son projet éditorial,
50:28 elle y voit le signe évident, concret, quotidien
50:32 d'une violence qui inquiète de plus en plus de Français
50:35 et qui, par ailleurs, est corroborée par des chiffres officiels
50:38 des ministères de l'Intérieur et de la Justice.
50:42 Voilà les raisons pour lesquelles CNews,
50:45 entre autres, et plusieurs autres journaux d'ailleurs
50:47 qui sont accusés des mêmes travers, on va dire,
50:51 pensent que ces affaires-là ne sont pas des faits divers,
50:54 mais illustrent précisément des faits de société,
50:57 les rendent beaucoup plus concrets
50:58 parce qu'ils sont extrêmement concrets
51:00 dans la vie de beaucoup de Français,
51:02 beaucoup plus que certains sujets qui sont traités ailleurs.
51:06 Mais ces victimes-là, en l'occurrence,
51:08 elles n'ont pas la chance d'avoir un agresseur connu,
51:11 parce que ça joue énormément, évidemment,
51:13 ni d'alimenter le récit idéologique du moment,
51:16 c'est-à-dire que leur calvaire,
51:18 il est déjà politiquement suspect.
51:20 C'est ça qu'il faut comprendre.
51:22 Quand, au JDD, on avait lancé cette lettre ouverte de victimes,
51:26 il y a quand même des personnes à l'époque qui avaient dit
51:28 "Ah ben voilà, vous l'avez bien dit,
51:30 parler des victimes, c'est d'extrême droite."
51:32 Moi, je ne sais plus, mais enfin...
51:34 C'est-à-dire prendre la défense de gens dont la vie a été laminée
51:37 par tel ou tel, avec des drames abominables,
51:41 c'est d'extrême droite.
51:42 Là, je suis perdue, vraiment, je suis perdue.
51:45 Et donc, ces victimes-là, pourquoi est-ce qu'elles gênent certains ?
51:49 C'est parce qu'elles interrogent, bien malgré elles,
51:52 mais en raison de leur calvaire,
51:54 notre vision de la justice, collectivement,
51:56 les choix qui sont faits sur le terrain de la justice,
51:59 les choix qui sont faits dans le prononcer des peines,
52:02 dans leur aménagement, dans les remises de peines,
52:04 de la question de l'autorité dans la société,
52:06 de la question de la sanction, qui ont été recalées.
52:09 C'est pas que tout à coup, on se découvre impuissant.
52:12 Elles ont été recalées à droite.
52:14 Il y a de ça des années.
52:16 Donc, on paye des résultats, en effet, d'une politique
52:18 qui a été choisie.
52:20 Donc, comme tous ces sujets sont recalés à droite
52:22 et que ces victimes, par leur seul calvaire,
52:25 révèlent ces sujets-là, eh bien, c'est à droite.
52:27 Pire, parfois, elles interrogent notre politique d'immigration.
52:31 Et alors là, le sujet même a été recalé à l'extrême droite.
52:34 Comme ça, c'est encore plus simple.
52:35 Donc, évidemment, c'est des sujets qui sont moins faciles à traiter.
52:38 Et c'est ce qui avait poussé la ministre de la Culture,
52:41 qui est partie sous d'autres cieux désormais,
52:43 mais qui avait, à l'époque, rappelé ces news
52:46 à l'obligation de, je cite, "traiter les affaires judiciaires
52:49 "avec mesure".
52:50 C'était quelques semaines après le drame
52:53 qui était de la petite Lola.
52:55 Donc, c'était exactement pour ces raisons-là.
52:57 Et qu'avaient fait ces news, à l'époque ?
52:59 Parce que toute la presse avait surtraité l'affaire Lola.
53:03 Évidemment.
53:04 Parce qu'il y a une telle sidération.
53:06 Et par ailleurs, il y a de véritables faits divers,
53:08 c'est-à-dire quand le mal nous frappe de manière stupéfiante,
53:11 qui sont surtraités médiatiquement.
53:13 Mais qu'est-ce qui l'avait gênée dans le traitement de ces news ?
53:15 C'est que ces news avaient posé une question.
53:17 Une question en plus des autres.
53:19 C'est de dire, "Cette femme était sous OQTF,
53:21 "donc si le mot "obligation" a un sens dans la loi française,
53:24 "elle n'aurait pas dû être là."
53:27 Mais puisque "Reporter sans frontières",
53:29 qui fait la pluie et le beau temps, depuis quelques jours,
53:31 nous explique que le métier de journaliste, c'est d'abord des faits,
53:34 et que c'est ce qu'il reproche à ces news,
53:36 je pose simplement la question,
53:37 est-ce que le fait que la meurtrière de Lola était sous OQTF
53:40 est un fait ?
53:41 Est-ce que l'obligation de quitter le territoire français
53:44 est une obligation de la loi française ?
53:46 Est-ce que c'est un fait ? Oui.
53:47 Est-ce que si cette obligation prévue par la loi française
53:50 avait été respectée,
53:51 cette femme n'aurait pas été en France ?
53:54 Est-ce que c'est un fait ou pas ?
53:56 Je pose la question.
53:57 Si quelqu'un veut venir me répondre,
53:58 que ce soit de "Reporter sans frontières" ou d'ailleurs,
54:00 il n'y a pas de problème.
54:01 Simplement, je pose la question à l'envers.
54:04 À l'envers.
54:05 Est-ce que le fait, par exemple,
54:07 qu'un suivi psychiatrique explique systématiquement
54:10 le passage à l'acte de quelqu'un est un fait ?
54:13 Non. La psychiatrie répond non.
54:15 C'est pourtant ce que certains journalistes
54:17 s'accordent le droit de dire.
54:18 Est-ce qu'une accusation de quelqu'un est un fait ?
54:22 Ou est-ce que c'est le témoignage d'une accusation ?
54:25 Et pourtant, certains témoignages sont repris,
54:27 reprenez l'affaire Depardieu,
54:28 comme simplement des faits.
54:30 Est-ce que c'est un fait, aujourd'hui,
54:32 un fait accessible aux journalistes que nous sommes,
54:35 que Gérard Depardieu,
54:36 vous pouvez le remplacer par le nom que vous voulez,
54:38 même Gérard Miller, est un agresseur sexuel ?
54:40 Non, c'est un faisceau d'indices,
54:42 c'est une intime conviction,
54:43 c'est un recueil de témoignages
54:45 que l'on peut, d'ailleurs, donner au public,
54:48 mais ça n'est pas, aujourd'hui, un fait établi,
54:50 en tout cas parce qu'il n'est pas vérifiable directement.
54:52 Est-ce que le traitement médiatique, en revanche,
54:55 dépend de la personne visée ?
54:56 Est-ce que ça, c'est un fait ?
54:57 Oui, de manière absolument évidente.
54:59 Est-ce que, par ailleurs,
55:00 je reprends mon exemple de piscine,
55:02 parce que allons plus loin,
55:03 est-ce que le fait qu'une personne accusée...
55:06 Est-ce que le fait, pardon, qu'une personne soit accusée
55:09 lui interdit d'aller dans une piscine,
55:11 même à l'autre bout du monde ?
55:12 Parce que là, je pose la question à des seins.
55:14 Ce sont les mêmes qui nous ont expliqué
55:15 qu'il était populiste
55:17 de poser la question de la pertinence
55:19 d'organiser des séances de karting
55:22 au sein d'une prison avec l'argent du contribuable.
55:24 Les mêmes nous ont expliqué
55:26 que cette seule question était populiste.
55:27 Mais quelqu'un qui est seulement accusé et pas condamné,
55:30 je ne sais pas ce que sera la réponse de la justice dans ce cas-là,
55:33 lui ne peut pas aller à la piscine sur ses deniers,
55:35 ne pourrait pas aller à la piscine sur ses deniers.
55:37 Je suis, encore une fois, un peu perdue.
55:39 Et par ailleurs, en l'occurrence, est-ce que c'est un fait
55:41 que Gérard Depardieu était dans une piscine à Dubaï
55:43 en pleine tourmente ?
55:45 Même pas.
55:46 -Charlotte, c'est passionnant,
55:48 mais 10 secondes pour ma dernière question.
55:50 Finalement, la démesure dans le traitement de ces affaires
55:53 n'est pas forcément où l'on pense.
55:54 Que révèle cette affaire en une phrase ?
55:56 -Ce qu'ils appellent la démesure dans le traitement des faits divers,
55:58 c'est tout simplement une ligne éditoriale
56:00 qui instaure dans le paysage médiatique en France
56:03 depuis quelques années, en effet, le pluralisme.
56:06 Ils prétendent le sauver
56:08 en attaquant le fait qu'il existe sur ces sujets-là,
56:11 puisqu'ils le prouvent eux-mêmes.
56:12 Ces news parlent de ces sujets-là et que c'est déjà honteux.
56:15 Ils révèlent en creux qu'eux n'en parlaient pas,
56:18 qu'eux ne le traitaient pas.
56:19 Donc il y avait bien un manque de pluralisme.
56:21 Et je rappelle à tous que si les gens sont insupportés
56:24 par ce traitement éditorial,
56:26 il y a de nombreuses chaînes qui en choisissent d'autres.
56:28 On a bien compris ces derniers jours.
56:29 Libre à eux.
56:31 (Rires)
56:32 -Merci pour cette démonstration, Charlotte.
56:35 Dernière partie avec vous, Mathieu Bocoté.
56:38 Ce week-end, les contrôleurs sont en grève.
56:40 Ils prennent en otage une partie de la population.
56:42 Fallait-il s'y attendre ou est-ce une dérive syndicale ?
56:45 -On pouvait s'attendre à cette dérive syndicale.
56:47 Ça, je crois tout à fait.
56:49 En fait, on pourrait répondre à la question très politiquement.
56:52 Je trouve que c'est aberrant,
56:54 mais au-delà de mon sentiment que c'est aberrant,
56:56 voyons politiquement ce que ça veut dire.
56:58 D'abord, on est devant les effets d'une sacralisation
57:01 du droit de grève qui le place au sommet de la pyramide des droits,
57:05 ce qui fait que tous les autres droits,
57:07 celui de voir ses proches, celui de se déplacer,
57:09 celui de profiter de ses vacances,
57:10 celui d'avoir une existence qui n'est pas troublée,
57:12 qui n'est pas perturbée,
57:14 tous ces droits sont secondaires par rapport au droit de grève.
57:18 Premier élément, droit de grève, par ailleurs,
57:21 interprété par ceux qui fonctionnent à la prime à la radicalité,
57:25 c'est-à-dire des minorités agissantes,
57:27 et ça, c'est un autre élément qu'on peut retenir
57:29 de la présente séquence.
57:31 C'est pas vrai que la majorité décide de partir en grève de manière lourde.
57:34 On a des minorités structurées, organisées, dans les syndicats,
57:38 mais ailleurs aussi,
57:39 qui sont capables de prendre en otage des organisations
57:42 reconnues par la société, reconnues par l'État,
57:45 et à travers cette prise d'otage,
57:47 ils sont capables d'orienter toute une société
57:49 contre la volonté souvent de leurs propres membres
57:52 et contre la volonté de l'ensemble de la société.
57:53 Je dis prime à la radicalité
57:55 parce que c'est rarement les plus modérés
57:56 qui s'investissent à temps plein dans ces syndicats.
57:58 C'est-à-dire, le type normal qui aime sa vie
58:01 mais qui veut pas simplement perturber la vie des autres à temps plein,
58:03 il y a peu de chances qu'il soit un syndicaliste à temps plein.
58:05 Disons ça comme ça.
58:06 On peut aller plus loin.
58:08 Cette séquence dévoile aussi l'effet d'un monopole public
58:12 qui nous rappelle que la lutte des classes,
58:14 si on veut à tout prix l'avoir existée,
58:16 elle existe aussi dans le fait qu'il y a un choc,
58:18 entre d'un côté, les travailleurs du privé,
58:20 les travailleurs plus largement,
58:23 et de l'autre côté, ceux qui contrôlent un appareil bureaucratique,
58:27 un appareil bureaucratique qui ne peut croître
58:30 qu'en s'alimentant du travail des autres,
58:32 qui n'ont pas les moyens, eux, de se mettre en grève à temps plein
58:36 pour prendre en otage la société.
58:37 Alors, de quoi tout cela est-il révélateur, en fait ?
58:40 Eh bien, je vous dirais aussi, par ailleurs,
58:43 l'avachissement peut-être d'une partie de la population
58:45 qui, lorsqu'on la prend en otage, dit qu'ils ont raison de nous prendre en otage.
58:48 - À vous entendre, la société française est ainsi construite
58:51 que la majorité y est structurellement impuissante.
58:55 - C'est pas exclusif à la France, cela dit.
58:56 C'est une manière de se rassurer ou de se réconforter.
58:59 Je dirais que les sociétés organisées autour d'un état lourd,
59:02 favorisent strictement, systématiquement,
59:04 un effet de clientélisme.
59:05 Un effet de clientélisme qui favorise syndicats et lobbies
59:09 qui sont capables de mettre la main, le grappin, sur le butin public.
59:13 Et la majorité de la population dont la principale fonction
59:16 est de se faire plumer et vampiriser,
59:17 ça fonctionne, chacun son rôle dans la vie,
59:19 il y en a qui payent, il y en a d'autres qui en profitent,
59:21 eh bien, cette majorité de la population,
59:23 elle est désorganisée politiquement,
59:24 elle est délégitimée moralement, elle est délégitimée médiatiquement,
59:28 mais on lui dit "Obéis, obéis, obéis en toutes circonstances
59:31 et surtout ne conteste pas ce droit de grève
59:33 qui dans les faits représente le fait qu'on te prive de tes droits, toi."
59:36 Il arrive que la majorité se révolte,
59:38 il arrive souvent que lorsqu'elle se révolte,
59:39 on ne l'entend pas et on passe à autre chose.
59:41 - Merci à tous pour cette excellente émission,
59:45 excellente idée de programme, tous au restaurant.
59:47 - À table. - À table.
59:49 Bonsoir, l'heure des points de vue.
59:50 Merci.
59:51 Merci.