Des agriculteurs se mobilisent ce lundi 18 novembre pour dénoncer le projet d'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. En Amérique du Sud, Emmanuel Macron s'est dit opposé au texte et assure que "la France ne signera pas" le traité "en l'état".
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00:00Et bien Alice, les tracteurs ici, regardez sur ces images de Mathieu Lepenier, viennent tout juste d'arriver.
00:05Le rassemblement ici à Arras devant la DDTM, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer,
00:12ils se sont réunis ici il y a quelques minutes et notamment, regardez également ici sur ce plateau,
00:19il y a une barque qui va être brûlée dans les prochaines minutes.
00:23Pourquoi une barque ? Et bien justement, vous allez avoir la réponse.
00:26Je suis avec Jean-Pierre Clipé, Secrétaire Général de l'AFDSO à 62.
00:31Quelle est la symbolique de cette barque qui va être brûlée dans quelques minutes ?
00:35Bonsoir. À travers cette barque, ce qu'on veut dire, c'est que l'agriculture est en train de prendre l'eau.
00:39Elle est en train de se couler. Et ce qu'on veut, on va brûler cette barque en signe qu'on ne va pas se laisser faire.
00:44Et on veut une agriculture forte, on la défend, on est fier de ce que l'on fait.
00:48Donc c'est pour ça qu'on ne veut pas se laisser couler.
00:50Et ensuite, il y a une deuxième symbolique, c'est par rapport aux institutions qui sont en ce moment,
00:55on ne veut pas d'une agriculture qui vient par bateau non plus de l'extérieur.
00:58Vous me l'aviez dit juste avant, les accords, et on en parle aussi sur notre antenne, les accords du Mercosur,
01:03vous n'en voulez pas. Et alors que la France est défavorable à cet accord, pour vous, ce n'est toujours pas suffisant ?
01:11Non, parce que la France seule ne peut pas être... Certes, elles sont en phase avec nous, apparemment.
01:16Mais c'est pas la France seule, c'est l'Europe qui doit se positionner contre ces accords-là.
01:20Parce qu'aujourd'hui, en Europe et en France en particulier, on produit d'une façon très propre.
01:25On est fiers de ce que l'on produit, on est fiers de notre alimentation.
01:29Si on prend des exemples, nous, nos produits sont tracés.
01:32Je veux dire, on peut acheter de la viande bovine là où on a l'habitude de faire nos achats.
01:38Très clairement, à partir de la viande que l'on achète, on peut retrouver la ferme, l'éleveur qui l'a produit.
01:44Demain, si ça vient, les produits des Mercosur, on ne sait pas comment ils ont été alimentés, de quelle manière,
01:53quels produits, parce qu'il y a des produits qui sont interdits depuis plus de 30 ans chez nous,
01:57qui sont encore utilisés là-bas. Et on ne sait pas du tout retrouver la ferme, l'exploitant.
02:01On n'a aucune idée de ça. C'est incontrôlable.
02:03C'est aussi le sujet des clauses miroirs que veut également Paris.
02:07Mais ici, les agriculteurs n'y croient pas non plus.
02:11— Il faut savoir aussi qu'il va y avoir une rencontre, ici, juste derrière moi, à la DTTM,
02:15entre le préfet et la présidente, ici, de la FDSEA. Le préfet va sortir de la DDTM tout à l'heure.
02:25Quelle réponse concrète vous voulez du préfet ?
02:27— Très clairement, on ne veut plus des rendez-vous, des paroles et des compréhensions.
02:32Ça, c'est bien gentil. Ce que l'on veut, c'est des réponses concrètes.
02:34Très clairement, il y a un sujet aussi qui est en dehors du Mercosur,
02:38mais qui est aussi ce que l'on appelle la surréglementation.
02:41Enfin bien qu'on se soit fort mobilisé en début d'année, on est encore en train de nous mettre
02:47des règles supplémentaires. Ce que l'on veut, c'est un coup d'arrêt à ça.
02:49Et très clairement que le préfet vienne nous dire « Voilà, stop, on arrête de nous surréglementer ».
02:54Et on veut nous laisser travailler comme on sait faire et comme on est fiers de faire.
02:58— Voilà. Vous l'aurez compris, pas d'accord du Mercosur, une simplification administrative.
03:04Et pour l'instant, les solutions proposées ne les satisfont pas.
03:07Et ici, vous le voyez, 200, plus de 200 tracteurs sont attendus ici à Arras.