Regardez "On refait le monde" avec Carl Meeus, rédacteur en chef au "Figaro Magazine", Jonathan Bouchet-Petersen, éditorialiste politique à "Libération", et Emmanuel Duteil, Directeur de la rédaction de "L'Usine Nouvelle"..
Au programme :
- Plans sociaux, appel à la grève : le climat social se dégrade
- COP 29 en Azerbaïdjan : fallait-il y aller ?
- L'élection de Donald Trump : un coup fatal pour la transition écologique ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 11 novembre 2024.
Au programme :
- Plans sociaux, appel à la grève : le climat social se dégrade
- COP 29 en Azerbaïdjan : fallait-il y aller ?
- L'élection de Donald Trump : un coup fatal pour la transition écologique ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 11 novembre 2024.
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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05En plaisir avec Emmanuel Dutey qui est directeur de la rédaction de l'usine nouvelle, soyez bienvenu Emmanuel.
00:10Merci, bonsoir.
00:11Et Carl Meus, rédacteur en chef au Figaro Magazine, bienvenue Carl.
00:13Merci, bonsoir.
00:14Alors, la lutte contre le chômage fut un des grands succès du président Macron, visiblement c'est derrière nous.
00:18De la CGT à force ouvrière, on dénonce des plans sociaux par dizaines, voire par centaines.
00:23Emmanuel Dutey, la situation est à ce point inquiétante ?
00:27La situation en tout cas sur le front des plans sociaux est inquiétante.
00:31Puisque là, on en a eu deux extrêmement médiatiques la semaine dernière.
00:35Michelin qui a décidé de fermer à l'horizon 2026 deux usines, à Cholet et à Vannes.
00:40Et puis il y a également un énorme plan social du côté d'Auchan.
00:43Mais c'est le haut de l'iceberg.
00:44Parce que si on regarde du côté, ne serait-ce que de la filière automobile, on sait qu'on va en avoir des dizaines, voire des centaines.
00:50Pourquoi ?
00:51Tout simplement parce que la croissance de la vente des voitures électriques est beaucoup moins rapide que ce qu'on pensait.
00:55Deuxièmement, les voitures électriques ont besoin de beaucoup moins de composants.
00:59Donc on a besoin de moins de pièces dans chacune des voitures.
01:02Elles nécessitent moins de travail derrière.
01:05Troisièmement, une concurrence beaucoup plus forte que ce qu'on a naïvement pensé pendant des années de la part de la Chine.
01:11Les voitures chinoises sont excellentes, il n'y a pas d'autre mot.
01:14Mais elles sont ultra subventionnées, donc elles vont arriver là, sur le marché, beaucoup moins chères.
01:19Vous ajoutez tout cela, plus bien évidemment les difficultés économiques, patati patata.
01:23Vous avez donc un secteur qui va connaître des difficultés majeures.
01:28Et vous avez d'autres secteurs, comme le secteur de la chimie, qui est en grande difficulté,
01:32parce que les US, notamment, sont très en pointe là-dessus.
01:35Et on pourrait en prendre plein comme ça.
01:38Et donc on sait qu'on va avoir des plans sociaux.
01:40Et donc on peut imaginer que le chômage, même si, je ne suis pas Madame Irma, je ne vais pas vous dire, on va prendre deux points de main.
01:45On peut imaginer en tout cas qu'au minimum du minimum, la baisse du chômage est derrière nous.
01:49Carles Meus, on les a vu arriver ces plans sociaux ?
01:52A moins qu'on fasse semblant d'être surpris, je ne sais pas.
01:55Vous comprenez ma question ?
01:56Oui, tout à fait. C'est une question politique.
01:58Oui, exactement.
01:59Je pense qu'on les voyait arriver, parce qu'on savait qu'une partie de la politique qui était menée
02:05visait à traiter une sorte, alors ce n'est pas un traitement social du chômage,
02:10mais c'était repousser l'arrivée au chômage d'un certain nombre de gens.
02:14L'apprentissage, on a mis des milliards sur l'apprentissage, on décide de le terminer.
02:18Il y a eu ce fameux quoi qu'il en coûte, qui a été de véritables bouffées d'oxygène pour des entreprises.
02:24Mais on a maintenu en vie des entreprises qui peut-être, et en tout cas on le voit aujourd'hui,
02:30auraient déposé le bilan plus tôt.
02:32Ah là, elles devaient mourir, elles étaient sous respiration artificielle, c'est ça ?
02:36Sous le contrôle d'Emmanuel Huttel.
02:37Mais il y a un nombre de faillites qui, après le Covid, a beaucoup diminué,
02:40parce qu'il y avait une sorte de perfusion de ces entreprises.
02:44Et quand vous arrêtez quoi qu'il en coûte, ces entreprises qui étaient moribondes pour plein de raisons,
02:49mauvaise gestion, ou alors leur marché qui n'existe plus, des choses comme ça,
02:53et bien voilà, on les retrouve ici.
02:55La situation est à ce point inquiétante ?
02:58Votre première intervention, Emmanuel Huttel, était impressionnante.
03:01Parce que je n'ai regardé que le verre à moitié plein des secteurs dans lesquels ça ne va pas obligatoirement très bien.
03:06On pourrait quand même un tout petit peu nuancer ça, avec par exemple le secteur des énergies renouvelables ou ce genre de choses.
03:12Vous avez des secteurs qui connaissent quand même une sorte de boum.
03:15Vous avez le secteur de la défense, vous avez le secteur des nouvelles technologies.
03:19On a quand même des acteurs...
03:20Qui recrutent ?
03:21Oui, qui recrutent. On n'est quand même pas complètement à l'arrêt.
03:23Bien, bien, bien loin de là.
03:24Ce qui est juste aujourd'hui extrêmement inquiétant, c'est qu'on n'avait plus connu ces dernières années ces plans sociaux majeurs.
03:32Et quand vous avez un géant comme Michelin, plutôt social, plutôt avant-gardiste,
03:37plutôt quand même bon dans sa gestion, y compris industrielle.
03:40Rien que ça, c'est le signal pour dire derrière, il va donc y en avoir obligatoirement beaucoup d'autres.
03:45Mais il faut quand même rassurer tous les auditeurs d'RTL ce soir.
03:48Tout le monde ne va pas perdre son travail demain.
03:50Mais on passe d'une situation où ceux qui sont en chômage n'ont peut-être pas aimé ce que je veux dire,
03:55mais on avait quasiment oublié le risque du chômage.
03:57C'est-à-dire que ce n'était plus la préoccupation majeure des Français.
04:00Et vous avez raison, sachant que tous nos auditeurs qui sont touchés par le chômage,
04:03mais c'est une réalité économique, on va dire, de fait.
04:06Voilà, on était arrivé à 7%, on avait plein de zones de plein emploi
04:10et on avait plutôt des panneaux dans les rues pour dire, ici je recrute.
04:13Donc, inévitablement, on va être dans une situation qui va être plus compliquée demain,
04:18qui va être beaucoup plus tendue, mais aussi parce qu'on a un ralentissement économique
04:22qui est quand même important quand vous faites un petit pourcent de croissance.
04:25Puis, on n'est pas aidé par nos amis.
04:27C'est-à-dire que quand vous voyez aujourd'hui la catastrophe en Allemagne,
04:29parce que quand vous parlez là de plans sociaux en France,
04:31si on reste sur le secteur automobile, il faut voir ce qui se passe en Allemagne.
04:34Volkswagen va fermer 2 à 3 usines, ils vont le confirmer d'ici quelques semaines.
04:39C'est un choc monumental pour le modèle allemand.
04:42Mais ça aura des conséquences sur Volkswagen en France ?
04:45Ça aura des conséquences. Ils ne produisent pas de voitures en France,
04:47mais ça aura des conséquences inévitablement sur Volkswagen en France,
04:49mais plus largement sur encore toute la chaîne.
04:51Les équipementiers, vous avez par exemple un gros équipementier français qui s'appelle Valeo,
04:55qui est l'un des leaders au monde.
04:57Valeo a annoncé qu'il allait sûrement devoir lui aussi fermer des usines
05:00à cause de ce marasme global autour de l'automobile en Europe.
05:05Karl Meus ?
05:06Ça a deux conséquences politiques tout cela, parce que,
05:08souvenez-vous la campagne présidentielle de 2022,
05:10Emmanuel Macron l'avait placé son second quinquennat sous le signe du plein emploi.
05:14L'objectif c'est ça, plein emploi généralement c'est 5%.
05:18Mais ça a été sa réussite au président quand même.
05:20Ça a été sa réussite, le taux de chômage est passé de 10,5 dans les années avant qu'il prenne le pouvoir,
05:26à 7 aujourd'hui.
05:28Le problème, c'est qu'il fallait que ça continue.
05:31Or, aujourd'hui le FCE dit qu'on va plutôt remonter vers les 8%,
05:35donc on ne sera pas dans le plein emploi.
05:37Le deuxième élément, c'est qu'en fait, vous le disiez tout à l'heure,
05:41les plans sociaux annoncés, Michelin, c'est la partie supérieure de l'Asperger,
05:46mais en dessous vous avez plein de villes moyennes, de petites villes,
05:49qui ont des petites entreprises, des petites industries, qui ferment.
05:53J'étais en Normandie ce week-end, dans une ville comme Les Andelies,
05:56il y a deux entreprises qui fabriquent des phares, elles ferment.
06:00C'est 200 personnes ici, 80 personnes là.
06:03Les sous-traitants.
06:04Exactement, les sous-traitants.
06:05Les grandes entreprises.
06:06Sur des villes comme ça, c'est 80 salariés, mais ce sont les familles,
06:11ce sont les commerçants, donc ça crée des inquiétudes.
06:14Et on est quand même à moins de 2 ans d'élections municipales,
06:17qui peuvent être, je politise un peu, mais parce que ça va entraîner quelque chose,
06:22ça va avoir des conséquences politiques.
06:23Alors quand même, une question qui n'est pas tordue,
06:25mais est-ce que les syndicats en rajoutent ou ils donnent la bonne photo en ce moment ?
06:28Parce que ça touche des univers incroyablement variés, vous nous l'avez rappelé,
06:32je vous voyais cet après-midi, la perle dans l'ameublement,
06:35le pétrolier Exxelmobil, beaucoup de militants syndicaux dénoncent en fait
06:39l'opacité en ce moment des négociations avec leurs entreprises
06:42dans ce cadre déjà assez inquiétant qu'on vient de décrire.
06:45Est-ce que vous le percevez tel quel, Emmanuel Duteil ?
06:48Non, parce que là encore, si on prend le cas de Michelin,
06:50ça fait des semaines voire des mois que le groupe dit que ça va être compliqué.
06:53Donc je ne crois pas qu'on ait une période d'opacité plus forte que cela.
06:56Le truc, c'est qu'on avait retrouvé, notamment à la sortie du Covid,
06:59une sorte de dialogue social un peu plus serein dans les entreprises.
07:03Et puis, c'est toujours un peu plus serein quand ça va un peu mieux
07:05et qu'on essaie de distribuer la valeur plutôt que de fermer les entreprises.
07:09Donc il y a des discussions, les groupes les mènent,
07:12en tout cas des groupes comme Michelin ou Auchan,
07:13ils essayent de faire ça à peu près correctement,
07:15même si ce n'est jamais correct quand la finalité, c'est qu'on perd son emploi.
07:19Mais je ne dirais pas qu'il n'y a pas un plan caché ou ce genre de choses.
07:23Il n'y a pas d'élections à venir jusqu'à mars 26, les municipales,
07:26donc on sait que ça ouvre plutôt une voie,
07:29parce qu'ils se retiennent un peu avant les élections, ce genre de choses.
07:32Donc voilà, il va y avoir des difficultés, ça c'est sûr et certain.
07:36Mais je crois qu'il ne faut pas être complotiste,
07:38il ne faut pas partir du principe que les plans sont cachés.
07:40Mais beaucoup d'entreprises vont engager là des discussions pour...
07:43Je ne suis pas complotiste, mais il y a une question,
07:45je suis ravi de vous avoir avec tout,
07:46parce que vous venez d'utiliser le terme de la valeur.
07:49C'est ce que j'appelais avant moi l'argent.
07:51Pourquoi on utilise ce terme aujourd'hui ?
07:54Est-ce qu'il rend mieux compte de la situation ?
07:56Je pense que beaucoup de nos auditeurs doivent se poser la question.
07:59En dix ans, au lieu de dire l'argent, on s'est mis à dire la valeur.
08:02C'est quoi ? C'est une espèce de pudeur ? C'est français ?
08:08Je serais incapable de répondre.
08:10Je suis très étonné parce que vous qui êtes très direct et très spontané,
08:12vous l'utilisez finalement aujourd'hui normalement.
08:14Oui, oui, parce qu'effectivement, dans la valeur,
08:16il y a quelque chose de faussement positif.
08:18La valeur créée et donc la finalité n'est pas que l'argent.
08:22On ne va pas vous dire que c'est un truc de faux cul.
08:24Mais c'est marrant, on pourrait faire deux heures de philosophie.
08:27Mais en tout cas, c'est aussi l'un des problèmes aujourd'hui.
08:30Il va falloir réussir à ce que les entreprises expliquent
08:33de comment je donne de l'argent à mes actionnaires
08:35et en même temps, pourquoi je licencie.
08:37Et là, on voit dans le cas de Michelin,
08:39c'est quand même une entreprise qui fait des milliards d'euros de bénéfices.
08:42Donc, c'est toujours incompréhensible quand vous regardez ça de l'extérieur.
08:45Après, pour que Michelin reste dans la course,
08:47elle a besoin d'innover et de fortement investir pour demain.
08:52Donc, ces milliards d'euros, certes, elle en donne beaucoup aux actionnaires,
08:55mais elle en a aussi besoin pour investir.
08:57Alors, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT,
08:59préconise un moratoire sur les licenciements économiques.
09:02Écoutez ce qu'en pense François Asselin,
09:04le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises,
09:06qui était avec nous à 19h.
09:08Ça reviendrait finalement à nationaliser toutes les entreprises,
09:11que ce soit leur taille, parce que, vous savez,
09:13je ne connais pas un seul chef d'entreprise qui le gaieté de cœur,
09:15va, entre guillemets, licencier du personnel.
09:17Ce que nous aimons, nous, dans l'entreprise,
09:19c'est embaucher, c'est avoir de l'activité.
09:21Quand l'activité commence à baisser,
09:23des fois, il faut s'attaquer pour garder le bien commun qu'est l'entreprise.
09:26Pour éviter que toute l'entreprise ne périclite,
09:28il faut parfois, effectivement, se séparer de collaborateurs.
09:31Et j'aime mieux vous dire que dans une petite entreprise,
09:33la charge émotionnelle est extrêmement importante
09:35sur les épaules du chef d'entreprise,
09:37tout en prenant bien évidemment à nos salariés.
09:39François Asselin, à 18h15.
09:41Mais le temps passe tellement vite avec vous que je ne l'ai même pas vu passer.
09:44Vous comprenez cette explication qui vient de nous être donnée ?
09:46Complètement.
09:48Il y a la vision de quelqu'un qui connaît la vie de l'entreprise,
09:51pour le coup, parce qu'il est CGPME.
09:53Et Sophie Binet, malheureusement,
09:55elle est plus dans un rôle politique,
09:57politicien, j'allais dire,
09:59dans une posture.
10:01Vous savez, c'est traditionnel.
10:03On a les marrons à l'automne, on a les grèves en décembre.
10:05La CGT n'est absolument pas surprenante
10:07dans toute cette affaire-là.
10:09Comme il le dit,
10:11dans la plupart des entreprises,
10:13on ne licencie pas parce que
10:15on a envie de se faire plaisir.
10:17Non, c'est parce que les choses vont mal.
10:19Et parce que pour permettre
10:21que ça aille mieux, pour pouvoir rebondir,
10:23il faut parfois licencier.
10:25Mais comme il le dit, ce n'est jamais de gaieté de cœur.
10:27C'est certain, il connaît lui,
10:29effectivement très bien. Il est charpentier.
10:31C'est sa boîte qui avait fait notamment, je ne sais pas si vous vous souvenez,
10:33de l'Hermine, ce bateau-là qui avait retraversé
10:35l'Atlantique.
10:37Donc, il connaît effectivement le quotidien.
10:39Il est totalement connecté.
10:41Après, je pense que chacun est dans son rôle.
10:43C'est normal que les syndicats agitent une sorte de chiffon rouge
10:45parce qu'une fois de plus, ça fait
10:47des années qu'on n'a pas été confronté à ça.
10:49Donc, c'est quand même aussi le rôle.
10:51Et tout ça dans une période politique qui est aussi compliquée.
10:53Donc, chacun joue sa carte.
10:55En même temps, les menaces de grève, ça n'a jamais arrangé les entreprises.
10:57Il y aura-t-il des trains Noël ?
10:59On annonce aussi les grèves à la SNCF.
11:01Ça fait partie des réjouissances dont nous allons parler dans quelques instants.
11:05Il est 19h30.
11:07RTL Soir, on refait le monde sur RTL.
11:11RTL, s'informer ensemble.
11:13Il est 19h30.
11:15RTL Soir,
11:17on refait le monde avec Yves Calvi.
11:19L'essentiel de l'actualité avec vous,
11:21Rachelle Sadoldin, bonsoir.
11:23Bonsoir Yves, bonsoir à tous.
11:25Le Premier ministre néerlandais promet une action
11:27forte contre les auteurs des violences
11:29contre des supporters israéliens à Amsterdam.
11:31Des faits qu'il qualifie de violences
11:33antisémites pures et simples.
11:35C'était il y a 4 jours, en marge
11:37d'un match entre l'Ajax et
11:39le Maccabi Tel Aviv.
11:41Et jeudi, c'est l'équipe de France de football qui reçoit
11:43celle d'Israël au Stade de France.
11:45Le dispositif de sécurité a été
11:47renforcé à un niveau rarement égalé.
11:494000 policiers et gendarmes mobilisés
11:51au total. Une réunion vient de commencer
11:53pour finaliser les préparatifs au
11:55ministère de l'Intérieur.
11:57106e anniversaire de l'armistice de 1918
11:59avec le Premier ministre britannique
12:01en invité d'honneur. Kirst Armer
12:03et Emmanuel Macron côte-à-côte lors des
12:05commémorations sous l'Arc de Triomphe à Paris ce matin.
12:07Et cet après-midi, le Premier ministre
12:09s'est rendu à Meaux pour inaugurer une tranchée
12:11à ciel ouvert au musée de la Grande Guerre.
12:13Michel Barnier s'est adressé à la jeunesse
12:15avec ces mots. Engagez-vous !
12:17Merci beaucoup Rachelle Satellin. On vous retrouve
12:19à 20h ? A tout à l'heure ! C'est gentil à vous.
12:21Merci beaucoup. Demain matin, à 7h40,
12:23Arnaud Montebourg sera l'invité de notre matinale.
12:25Ancien ministre de l'Economie, désormais entrepreneur.
12:27...
12:29Yves Calvi jusqu'à 20h.
12:31On refait le monde sur RTL.
12:33Avec Emmanuel Butey, directeur
12:35de la rédaction de l'Usine Nouvelle et Carl Meus,
12:37redacteur en chef au Figaro Magazine.
12:39Alors, je voudrais qu'on revienne quand même un tout petit peu
12:41sur les causes de ces défections qu'on évoque depuis
12:43le début de nos entreprises, de tailles
12:45très différentes. C'est ça qui me paraît moi
12:47en tout cas inquiétant. Est-ce qu'on
12:49s'est laissé griser par une situation
12:51qui a longtemps été très positive
12:53en tout cas sur le front
12:55du chômage ces dernières années ?
12:57Je ne sais pas si on s'est laissé griser. En tout cas,
12:59on n'a pas imaginé que, ce qui expliquait
13:01très bien Carl à l'instant, la fin du
13:03quoi qu'il en coûte aurait un impact
13:05aussi immédiat. Parce que l'une des raisons
13:07de ce qu'on vit aujourd'hui, et notamment pour les petites
13:09entreprises, c'est quand même vraiment la fin
13:11de ce quoi qu'il en coûte. Alors, les auditeurs pourraient se dire
13:13mais ça fait quand même des mois qu'il n'y a plus le quoi qu'il en coûte.
13:15Sauf qu'après le quoi qu'il en coûte, il y avait
13:17ce qu'on appelait les prêts garantis par l'État, donc les
13:19PGE. Et c'est en ce moment
13:21que les boîtes doivent commencer
13:23à les rembourser ou finir de les rembourser.
13:25Et donc, c'est en ce moment l'heure de vérité.
13:27Et c'est pour ça qu'en ce moment, vous avez
13:29aussi un paquet de défections
13:31du côté de petites entreprises.
13:33Et c'est ces fameuses entreprises qui seraient
13:35c'est le cycle naturel de la vie de l'économie
13:37des entreprises qui seraient tombées
13:39s'il n'y avait pas eu le Covid, parce qu'elles n'auraient
13:41pas été aidées. Il n'y a pas eu de différence.
13:43Quand on a aidé, on a aidé tout le monde
13:45de la même façon que vous alliez bien ou que vous n'alliez
13:47pas bien. Donc ça, c'est une des raisons.
13:49Et ce qui explique une partie de l'accélération.
13:51Après, s'ajoutent à cela les difficultés.
13:53Donc pardonnez-moi, on avait drogué
13:55l'économie française d'une certaine façon.
13:57Je ne dis pas que ce n'est pas bien.
13:59On l'avait droguée, c'est le bon mot en tout cas.
14:01On l'avait mis sous sédatif
14:03de façon à ce qu'elle s'endorme
14:05sans que ça fasse trop mal
14:07et qu'on puisse éventuellement la réveiller
14:09après coup. Et la plupart des entreprises
14:11se sont extrêmement bien réveillées.
14:13C'est-à-dire qu'on a quand même, et une fois de plus,
14:15il ne faut pas regarder que le verre à moitié vide.
14:17On a quand même des pans de l'activité économique
14:19qui se portent bien en ce moment.
14:21Je reviens à la politique avec vous,
14:23Carl Meus, mais est-ce que la cohabitation
14:25Macron-Barnier est un
14:27danger en ce moment pour lutter contre
14:29le chômage et les plans sociaux ?
14:31Vous comprenez ce que...
14:33Cette dualité politique est-elle un problème
14:35pour notre économie ?
14:37Non. La question c'est
14:39qui les Français vont-ils
14:41tenir pour responsable de cette situation ?
14:43En l'occurrence, Michel Barnier peut dire
14:45attention, je viens d'arriver,
14:47je découvre la situation, un petit peu comme
14:49il a dit sur le budget.
14:51Ce qui est le cas.
14:53Il est fondé à le dire.
14:55Il ne s'en est pas privé d'ailleurs.
14:57À l'Assemblée.
14:59Sauf que
15:01il arrive dans une situation où
15:03et lui il l'assume, il faut arrêter
15:05quoi qu'il en coûte et donc réduire
15:07notamment tout ce qui est
15:09tous les pans de l'apprentissage
15:11et les exonérations
15:13de charges sur des bas salaires, tout ça, normalement
15:15ça devrait être terminé, ce qui va peut-être quand même
15:17aggraver la situation de certaines entreprises.
15:19Donc, les Français
15:21peuvent se tourner vers Emmanuel Macron pour le coup,
15:23qui lui était là
15:25depuis 2017, mais
15:27à bon droit peut dire, attendez, je ne suis plus
15:29aux manettes. Depuis
15:31que j'ai décidé de nommer
15:33Michel Barnier, je me tiens à retrait.
15:35D'ailleurs, nous n'avons plus de conseiller
15:37partagé, Élisée Matignon,
15:39je suis informé, mais je ne dirige
15:41plus les politiques publiques.
15:43On entend bien d'ailleurs
15:45certains conseillers qui nous disent
15:47la politique qu'Emmanuel
15:49Macron a mise en place, il faudrait la continuer,
15:51il ne faut pas l'arrêter.
15:53Une manière de dire, si ça va mal,
15:55mais c'est peut-être aussi parce qu'on change cette politique,
15:57on augmente des impôts,
15:59ce qui n'est pas ce qu'Emmanuel Macron voulait,
16:01il voulait continuer la politique de l'offre, parce qu'Emmanuel Macron
16:03est toujours dans cette philosophie qui est que
16:05si on arrive au plein
16:07emploi, on arrivera
16:09à tout régler, parce que finalement,
16:11les déficits sur
16:13le chômage, les vieillesses,
16:15il y aura plus de cotisations, donc ça ira
16:17mieux, et presque
16:19même, il le disait sur l'immigration,
16:21sur la sécurité, finalement ça peut aller mieux aussi
16:23puisqu'il y a de l'emploi.
16:25Tout ça est un peu remis en question, et comme je vous le disais
16:27tout à l'heure, avec un phénomène un peu aggravant,
16:29qui était la promesse de 2022,
16:31de dire, mon second quinquennat, ça sera
16:33le quinquennat du plein emploi, et là on va se retrouver
16:35presque peut-être dans la situation,
16:37vous savez François Hollande, qui se battait pour l'inversion du chômage
16:39qui n'était pas arrivé pendant son quinquennat.
16:41Alors, j'ai pas voulu vous interrompre, mais qu'est-ce qu'on appelle la politique
16:43de l'offre ? La politique de l'offre, c'est quand on soutient
16:45les entreprises sur l'investissement des entreprises,
16:47pour se développer.
16:49C'est à l'inverse de la simple politique
16:51de la demande, qui elle, est un soutien
16:53à la consommation, quand c'est ça, plus qu'un soutien
16:55à l'investissement. Le service public,
16:57est-il aussi concerné, Emmanuel Duteil ?
16:59Je pense notamment au refus de mise en concurrence
17:01à la RATP, qui génère un appel à la grève à partir
17:03de ce soir.
17:05Alors, je ne sais pas si on peut dire qu'ils sont concernés,
17:07c'est-à-dire qu'ils vont eux aussi devoir continuer
17:09à se réformer. Là, on peut aussi
17:11voir le cas de la SNCF,
17:13qui appelle à la grève dans les jours à venir,
17:15principalement pour le fret,
17:17qui était une décision
17:19poussée, en tout cas trouvée en compromis
17:21avec l'Europe, puisqu'on a trop aidé notre
17:23secteur du fret, avec des aides
17:25qui auraient pu être considérées comme indues, et si on n'avait rien fait,
17:27on aurait dû en rembourser des milliards, ce qui aurait
17:29là, il faut s'en imaginer, coulé
17:31complètement la boîte. Il y a 5000 salariés,
17:33qui auraient sûrement coulé la boîte si on avait dû
17:35rembourser. Là, on va scinder en deux,
17:37pour essayer de se mettre en ordre
17:39avec les demandes européennes,
17:41et donc, ça va conduire à 10%
17:43de suppression de postes, mais les gens devraient être
17:45reclassés du côté de la SNCF,
17:47et c'est pour ça que les collaborateurs de la SNCF
17:49appellent à faire grève, parce que la SNCF
17:51est déjà une entreprise qui est dans le secteur
17:53concurrentiel, ce qui n'est bien évidemment pas aujourd'hui
17:55le cas complètement, même du côté de la RATP.
17:57Donc,
17:59on sait que c'est des traumatismes pour ces entreprises
18:01qui ont été habituées à vivre
18:03sans concurrence.
18:05A chaque fois, c'est l'ouverture à la concurrence
18:07qui est mise en cause.
18:09Mais on a certains modèles qui prouvent que parfois,
18:11l'ouverture à la concurrence fonctionne. Quand vous regardez aujourd'hui un groupe
18:13comme Orange, l'ex France Télécom,
18:15c'est aujourd'hui un groupe leader
18:17sur son secteur, et y compris dans le monde.
18:19Donc, il y a des ouvertures
18:21à la concurrence qui peuvent fonctionner. Je pense que dans le cas de la RATP
18:23et de la SNCF, c'est tellement des investissements massifs
18:25que c'est quand même compliqué d'avoir
18:27une totale ouverture à la concurrence.
18:29Pour l'instant, avec la COP29
18:31qui commence à bas coût, les droits de l'homme sont-ils
18:33solubles dans l'écologie ? Voilà un joli
18:35thème pour débattre.
18:37Yves Calvi, on refait le monde
18:39sur RTL.
18:41RTL soir, on refait le monde
18:43avec Yves Calvi.
18:45Il est 19h40, je salue
18:47notre camarade Jonathan Boucher-Pétersen,
18:49éditorialiste politique et libération qui était pris
18:51dans les embouteillages parisiens.
18:53Oui, à cause d'un accident en même temps, pas à cause d'un hydalgo
18:55visiblement.
18:57Non mais non, ni d'une manifestation.
18:59Ni d'une manifestation, un accident
19:01tout simplement de grosse berline polluante.
19:03A vos côtés, Jonathan Carlmeus, rédacteur en chef
19:05au Figaro Magazine et Emmanuel Dutay,
19:07directeur de la rédaction de l'Usine Nouvelle.
19:09La COP29 vient de s'ouvrir à bas coût
19:11en Azerbaïdjan, le moins qu'on puisse dire
19:13que ce n'est pas l'engouement des grands jours.
19:15Il manque un petit peu de monde.
19:17J'ai envie de vous dire, ce n'est pas facile, facile
19:19de faire une COP dans un pays qui n'a pas tout à fait
19:21la même définition de la démocratie que nous.
19:23Est-ce qu'on peut présenter les choses comme ça, Carlmeus ?
19:25C'est très bien présenté, c'est exactement le même problème.
19:27C'est-à-dire qu'ils ont quand même réussi
19:29à faire signer un même
19:31document par Laurent Wauquiez
19:33et Anne Hidalgo, vous en parlez tout à l'heure,
19:35et Sébastien Delogu
19:37et Valérie Pécresse, qui tous ont signé
19:39une tribune au Figaro, qui appellent au boycott.
19:41Donc quand vous arrivez à faire que ces gens-là
19:43qui ne s'entendent pas
19:45s'entendent sur votre dos,
19:47c'est qu'il y a un problème. Et oui, on le sait,
19:49il y a un énorme problème. Enfin, il y a un problème
19:51sur deux niveaux. Un, c'est une dictature.
19:53Les Alliés sont au pouvoir
19:55depuis plus d'une trentaine d'années.
19:57Ils ont quand même emprisonné, je crois qu'il y a
19:59deux retortissants français qui sont en prison.
20:01Donc voilà,
20:03il y a quand même une grosse difficulté.
20:05Ils sont
20:07juste un pays en guerre qui a
20:09envahi un pays avec lequel
20:11nous sommes plutôt alliés, qui est l'Arménie.
20:13Et enfin,
20:15c'est un pays qui, écologiquement, est un
20:17désastre aussi, puisqu'il
20:19vit des ressources pétrolières et gazières.
20:21Donc le choix,
20:23ça remonte à plus longtemps d'aller à Bakou
20:25pour faire une COP, c'est déjà
20:27surprenant. Et je trouve
20:29qu'effectivement, la décision...
20:31Est-ce qu'il faut boycotter ou pas ?
20:33Ça, c'est un autre problème. Mais au moins, la décision
20:35de dire à Emmanuel Macron de ne pas
20:37y aller, alors qu'il est jusqu'ici allé
20:39à toutes les COP...
20:41Il n'est pas en Pologne à la COP 2024.
20:43Il n'est pas en Espagne. Le boycott, il n'est pas
20:45inédit non plus.
20:47Je ne m'étais pas dit que c'était un boycott inédit.
20:49Oui, la dernière fois, il y avait huit ministres,
20:51et là, il n'y en a plus qu'une.
20:53Il y a la ministre en charge.
20:55Oui, alors, objectivement, on a réduit la voilure,
20:57mais on y est.
20:59Votre réaction m'amène à cette
21:01question. Est-ce que ça vous choque, Jonathan Boucher-Pétersen,
21:03qu'on soit là-bas ?
21:05C'est un non-sens que ce soit là-bas, mais on ne peut pas s'arrêter
21:07à ça, sinon, au bout d'un moment, on ne fait plus grand-chose.
21:09Je suis d'accord sur le fait qu'il y a un
21:11enjeu à mettre la pression sur l'Azerbaïdjan dans le conflit
21:13avec l'Arménie. Ça, il n'y a aucun problème.
21:15Par ailleurs, on fait un peu de business avec l'Azerbaïdjan
21:17et qu'on n'est pas toujours aussi vertueux dans la façon
21:19d'affirmer nos principes, notamment sur les questions
21:21énergétiques. On est peut-être content de prendre un peu de leur gaz,
21:23si vous voulez, mon ami. Voilà. A priori, il y a des fois
21:25où la réelle politique s'impose un tout petit peu.
21:27Je voulais juste rappeler, donc ce n'était pas inédit,
21:29le fait que Emmanuel Macron n'aille pas à une COP.
21:31Ce n'est pas la présence des chefs d'État
21:33pour faire des discours, parce que l'enjeu,
21:35c'est combien il y a de chefs d'État qui prennent la parole à la tribune.
21:37Je ne suis pas un absolu spécialiste,
21:39mais il semblerait qu'il y ait des COP plus techniques
21:41et des COP plus médiatiques.
21:43Celle de Dubaï, la dernière, qui n'était pas
21:45non plus dans un lieu qu'on peut imaginer
21:47comme absolument naturel,
21:49elle avait vocation à faire
21:51le premier bilan de l'accord de Paris,
21:53qui est un accord, pour le coup, politique, structurant.
21:55C'est normal qu'il y ait eu beaucoup de chefs d'État à l'époque.
21:57Là, Olaf Scholz n'y va pas, Joe Biden
21:59n'y va pas. Il y a une voilure qui est plus petite
22:01dans les accréditations aussi données par les organisateurs
22:03pour les délégués qui ont accès à cette
22:05fameuse zone bleue administrée
22:07par l'ONU où se passent les négociations.
22:09Encore une fois, là, c'est un enjeu très financier,
22:11cette fois-ci. C'est un enjeu peut-être un peu moins sexy
22:13à mettre sur la table, mais c'est comment les pays
22:15en développement attendent, non pas les 100 milliards
22:17de dollars évoqués,
22:19qui sont en cours, mais plutôt plusieurs centaines
22:21de milliards de dollars, pour simplement
22:23faire le même saut que ce qu'on essaye de faire nous
22:25en ce moment, mais avec des questions de développement
22:27qui sont autrement plus dures. Quand en France ou en Europe
22:29occidentale, on dit fin du monde, fin du mois,
22:31ça se pose de façon encore
22:33plus aiguë quand on a un tel point
22:35d'un tel retard dans le développement.
22:37Donc il faudra en faire le bilan à la fin, ça ne veut pas dire
22:39qu'il ne va rien se passer. C'est-à-dire qu'il y a le boycott,
22:41c'est la photo et la médiatisation
22:43qu'on donne à l'événement. En même temps, ça ne veut pas dire
22:45que, sur le plan des négociations,
22:47on ne peut pas aboutir à quelque chose de consistant.
22:49Il semblerait qu'il y ait urgence.
22:51— Bonsoir, David Cormand. Merci beaucoup de nous rejoindre.
22:53Vous êtes député européen écologiste. Vous, vous étiez
22:55favorable au fait qu'on n'y mette pas les pieds
22:57et au boycott.
22:59— Bonsoir, merci de l'invitation.
23:01Écoutez, non, on est...
23:03Je ne suis plus partagé que ça, pour vous dire.
23:05— Ah, très bien. Un peu de nuance.
23:07— Oui, parce que... Mais c'est un peu l'esprit
23:09de l'intervention précédente,
23:11si vous voulez. Nous, au niveau du Parlement européen,
23:13on a souhaité,
23:15on a soutenu pour le prix Sakharov.
23:17Le prix Sakharov, c'est tous les ans
23:19un prix pour les droits humains
23:21qui est attribué par le Parlement européen,
23:23qui a une vertu symbolique. On voulait l'attribuer
23:25au docteur Guybald Ibadouglou,
23:27qui est un opposant assigné à Résilience,
23:29qui est un économiste, etc.,
23:31qui a, justement, critiqué le modèle
23:33monoéconomique gaz-pétrole
23:35de l'Azerbaïdjan, et qui donc ont fermé.
23:37Donc, nous, notre demande, c'est qu'il soit libéré.
23:39C'est qu'on s'appuie aussi sur ce
23:41rassemblement international
23:43pour faire autant que faire se peut
23:45pression sur l'Azerbaïdjan. Et ça vient d'être dit
23:47aussi... Faire attention au bal des faux culs
23:49dans ces affaires-là, parce que ça a été dit juste avant
23:51quand, suite à l'agression russe
23:53en Ukraine,
23:55l'Union européenne et Mme von der Leyen
23:57ont eu, comment dire,
23:59des positions, par rapport à ce régime,
24:01plutôt conciliants. Pourquoi ? Ça a été dit
24:03parce qu'ils ont du gaz. Et d'ailleurs,
24:05ça a pu aussi
24:07encourager ce régime à mener
24:09l'offensive contre l'Arménie.
24:11Ça a été dit également. Donc, on est dans un contexte
24:13géopolitique compliqué. Donc là, il y a
24:15un choix qui est... Vous avez le choix
24:17du cœur
24:19de la conviction
24:21qui est de dire... Et c'est vrai,
24:23ça n'a quand même pas beaucoup de sens de faire
24:25une COP qui vise à réduire
24:27le rejet de gaz à effet de serre dans un
24:29pays totalitaire qui vit
24:31précisément de l'économie du carbone.
24:33Mais vous avez aussi l'argument
24:35de la raison, du pragmatisme, qui consiste
24:37à dire que si on parle qu'avec
24:39les pays qui sont d'accord avec nous,
24:41qui sont prêts à faire des sacrifices
24:43et qui n'ont pas de pétrole et de gaz sur leur territoire,
24:45on va avoir du mal à arriver à des
24:47accords internationaux. Pour finir...
24:49Vous présentez les choses avec honnêteté, d'ailleurs,
24:51si je dois dire... Et là, on a un sujet
24:53en plus, et ça a été dit aussi,
24:55on a besoin d'argent pour les pays du Sud.
24:57Parce qu'il s'agit de se mettre d'accord
24:59sur les grands principes entre pays riches,
25:01ça a un prix pour
25:03pousser un autre
25:05type de développement des pays du Sud.
25:07Et pour ça, c'est à qui de payer ? C'est aux pays du Nord,
25:09c'est aux pays qui, aujourd'hui, ont bénéficié
25:11de l'économie du carbone.
25:13Et cette COP, elle vise à réunir
25:15le Grisby, si j'ose dire.
25:17Et donc là, on parle d'espérer 100 milliards,
25:19mais ça a été dit un peu,
25:21ce qu'il faudrait, c'est entre 1 000 et 3 000 milliards
25:23pour assurer un développement
25:25alternatif, non carbone, des pays du Sud.
25:27Donc voilà, on est partagé
25:29entre ces deux éléments-là.
25:31C'est un peu commode d'avoir des positions définitives
25:33là-dessus, mais voilà, j'assume une sorte de
25:35difficulté à dire
25:37en fait, au-delà de...
25:39Il y avait un petit côté, en même temps, dans ce que vous venez de nous proposer.
25:41Ah, mais ne me cherchez pas
25:43non plus, M. Calvi.
25:45C'était effectueux.
25:47Oui, oui, je sais bien,
25:49c'est comme ça que je le pense.
25:51Non, le truc, c'est que je pense qu'en fait,
25:53au-delà du boycott-pas-boycott,
25:55c'est comment on s'entend pour avoir un discours
25:57qui soit audible, précis et qui
25:59améliore autant que faire se peut la situation
26:01des opposants dans ce pays.
26:02Merci beaucoup, David Cormand, d'avoir pris la parole
26:04dans cette émission, député européen
26:06écologiste. Juste une chose,
26:08enfin une question, pardonnez-moi, Emmanuel Duteil.
26:10Est-ce que ça explique que cette COP n'attire pas les foules ?
26:12Tout ce qu'on vient de... Enfin, toutes ces
26:14contrandictions qu'on vient d'évoquer ?
26:16Je pense que la vraie raison, c'est ce qu'a dit Jonathan, c'est que c'est
26:18avant tout une COP technique et que
26:20on y met finalement même
26:22un projecteur dessus, parce qu'elle
26:24pose cette réelle question des droits de l'homme
26:26et de faire une COP dans un pays qui ne se
26:28nourrit que d'hydrocarbures, mais on
26:30ne s'y serait pas intéressé plus
26:32que cela, si ça avait été dans un
26:34pays « neutre », en tout cas, où ça n'aurait
26:36pas posé ces problèmes-là.
26:38C'est quand même avant tout une COP technique, même si elle parle de sujets
26:40extrêmement importants. Elle doit avant tout préparer
26:42le rendez-vous de l'année prochaine au Brésil, qui va
26:44être la COP des 10 ans,
26:46totalement capitale pour
26:48l'avenir et pour essayer de repartir de l'avant.
26:50Et tout ça se passe aussi quand même dans un contexte
26:52où le principal
26:54pollueur mondial, en l'occurrence
26:56les États-Unis, va à nouveau ressortir des accords
26:58de pari et tout. Donc, elle se passe dans un contexte où
27:00dans tous les cas, son impact
27:02va être ne serait-ce que limité
27:04à cause des incertitudes liées au programme
27:06de Donald Trump. Vous venez d'annoncer brillamment
27:08la suite de notre débat, tout de suite.
27:18On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
27:20L'élection de Donald Trump
27:22met-elle à mal la transition écologique d'une façon
27:24ou d'une autre ? On refait le monde jusqu'à
27:2620h avec Carl Meus, rédacteur en chef au
27:28Figaro Magazine, Jonathan Boucher-Pétersen
27:30qui est éditorialiste politique.
27:32À Libération, Emmanuel Duteil, directeur
27:34de la rédaction de l'Usine Nouvelle.
27:36La transition écologique est-elle menacée par
27:38l'élection du président Trump ?
27:40Comment percevez-vous les choses, Emmanuel Duteil ?
27:42Oui, elle est menacée
27:44puisque Biden avait quand même
27:46beaucoup agi, notamment pour essayer
27:48de limiter l'impact des hydrocarbures aux US
27:50même si ça reste quand même le pays du pétrole
27:52et ils font du pétrole de schiste et ce genre de choses.
27:54Il avait quand même beaucoup poussé
27:56pour tout ce qui pouvait être de l'éolien, notamment de l'éolien
27:58en mer et là aussi ce genre de choses.
28:00Il a beaucoup poussé pour le solaire puisqu'à priori
28:02il ne manque pas de soleil sur place et on sait que
28:04Trump l'a de
28:06multiples reprises exprimé
28:08lors de la campagne. Il a dit qu'il allait revenir sur une bonne
28:10partie de tout ça, qu'il allait rouvrir tous les permis pour les
28:12hydrocarbures, qu'il allait arrêter
28:14le soutien au solaire et à l'éolien
28:16donc inévitablement
28:18ça va aller moins vite. Après
28:20il y a une réalité économique qui par chance
28:22est plus importante que tout cela.
28:24Aujourd'hui les investisseurs veulent que
28:26les groupes se verdissent malgré tout. Donc même
28:28si vous avez un président climato-sceptique
28:30vous avez vos investisseurs qui vous
28:32obligent à aller quand même
28:34plus vite et on le voit par exemple avec un groupe
28:36comme Total Energy en France.
28:38Donc je pense que ça va ralentir
28:40ça va envoyer de mauvais signaux parce que les gens
28:42vont malgré tout se sentir au quotidien un tout petit peu
28:44moins concernés par tout cela mais que malgré
28:46tout il ne peut pas à lui tout seul et on l'a bien vu
28:48lors du premier mandat, il n'a pas
28:50complètement cassé la dynamique. Il a fait des choses très
28:52symboliques et qui sont graves pour le
28:54soutien à l'environnement comme la sortie des accords
28:56de Paris et ce genre de choses. Mais il n'en reste
28:58pas moins que notamment au niveau local, dans
29:00certains états aux US, il y a quand même
29:02une prise de conscience qui est importante.
29:04Justement, alors
29:06Jonathan Boucher-Pétersen, je vous sens dubitatif.
29:08Non pas dubitatif mais je me dis on peut
29:10se satisfaire ou en tout cas
29:12dire que c'est un moindre mal en disant qu'il ne pourra pas
29:14tout arrêter. Mais ce qu'on attend des Etats-Unis
29:16première puissance du monde, c'est d'être moteur.
29:18Dans l'idée, il ne se passera pas
29:20grand chose si d'un côté on a la Chine
29:22qui joue sa carte, les Etats-Unis qui jouent leur carte
29:24au milieu on aura une Europe qui va un peu
29:26s'agiter, des pays en développement qui vont dire on a besoin
29:28d'argent et on va se rendre compte que d'année en année
29:30ça va être l'année la plus chaude, qu'on ne sera pas au niveau
29:32des engagements et le bilan
29:34des accords de Paris qui sera fait
29:36au Brésil l'année prochaine, ça risque d'être
29:38catastrophique.
29:40Mais c'est presque plus l'idéologie
29:42à la limite si c'était juste un espèce de
29:44réaliste qui veut juste de la croissance
29:46mais il y a un discours climato-sceptique
29:48il y a un discours qui
29:50est sème via les réseaux sociaux
29:52et via beaucoup de sources en disant que c'est la
29:54pire arnaque de l'histoire, en disant
29:56que c'est juste n'importe quoi l'impact de l'homme.
29:58C'est vrai qu'avoir ce sentiment d'être en permanence
30:00en train de repartir sur les fondamentaux
30:02alors qu'il faudrait accélérer sur des choses
30:04qui ne sont déjà pas acquises, il y a quelque chose
30:06de très décourageant et
30:08ce que décrivait Emmanuel
30:10c'est-à-dire le fait qu'il ne puisse pas tout arrêter et qu'il y ait des entreprises
30:12qui par principe de réalité
30:14comme parce que des nouveaux marchés existent
30:16c'est ce que vous disiez au tout début sur les plans sociaux
30:18en disant que le secteur du renouvelable, le secteur
30:20de l'économie verte ça existe aussi
30:22on voit la Californie, on voit des états
30:24qui montent au créneau comme en 2016
30:26en disant vous inquiétez pas nous on a compris
30:28puis nous on est directement concernés
30:30c'est-à-dire que la viabilité, l'habitabilité
30:32de la Californie elle se pose
30:34chaque année, chaque été
30:36donc voilà, il y a cette ligne de tension
30:38après c'est vrai que si les principaux acteurs
30:40du monde économique à l'échelle mondiale
30:42détournent le regard, voire
30:44rendent toxiques
30:46tous ces débats, on risque d'avancer
30:48un peu moins vite que ce qu'il faudrait.
30:50Karl Meus, Joe Biden a promis aujourd'hui que l'action
30:52climatique se poursuivrait aux Etats-Unis
30:54évidemment jusqu'à l'arrivée de son successeur
30:56un président des Etats-Unis
30:58réélu peut-il vraiment
31:00mettre à mal la dette climatique
31:02de la planète ?
31:04Ça va être plus compliqué pour lui malgré tout
31:06pour deux raisons, d'abord parce qu'on l'a vu
31:08lors de son premier mandat, il y a 4 ans
31:10remettre
31:12en question des lois qui ont été votées
31:14ça prend du temps aux Etats-Unis, c'est pas si
31:16facile, donc ça va pas être du jour
31:18au lendemain même si les
31:20autorisations de forage ça ça peut être plus facile
31:22mais remettre en question les lois. Et ensuite
31:24on entend des voix chez les républicains
31:26qui disent
31:28en fait nous la transition
31:30énergétique, écologique
31:32ça nous va bien, parce que
31:34dans leur état, ça rapporte
31:36même au Texas, il y a des emplois
31:38exactement, et c'est ça qui va faire
31:40que peut-être Donald Trump ne
31:42tiendra pas toutes les promesses qu'il a pu faire
31:44pendant sa campagne parce qu'au sein de son
31:46parti, et Dieu sait s'il a
31:48aujourd'hui la majorité en chambre des représentants
31:50et sénat, il y a des élus qui vont lui dire
31:52non non mais attention parce que nous ça va mettre en péril
31:54nos emplois. Mais donc pardonnez-moi Emmanuel
31:56Jonathan et vous Carl sont en train de nous dire
31:58que c'est le business qui d'une certaine façon
32:00va faire fonctionner l'économie verte
32:02Deux choses, le business, et ça c'est
32:04fondamental aux Etats-Unis, et deux
32:06est-ce que les citoyens américains
32:08peuvent tirer profit de cette
32:10transition écologique ? Si aujourd'hui
32:12ce n'est pas le cas,
32:14Trump fera ce que
32:16veulent ses électeurs. Si les électeurs commencent
32:18à dire non mais en fait ça va nous apporter quelque chose
32:20soit financièrement
32:22soit dans du bien-être, et bien à ce
32:24moment-là la donne peut changer.
32:26Il y a un exemple totalement hallucinant
32:28dans un reportage qui a été diffusé par France 2
32:30il y a quelques jours, en Texas, qu'on imagine
32:32Dallas, le pétrole
32:34l'imaginaire est assez
32:36ancré, et on voyait des fermiers
32:38qui jusqu'à présent faisaient du coton
32:40d'autres choses, qui avaient vu arriver
32:42notamment je crois que c'est à Tuxon
32:44au Texas,
32:46des champs d'éoliennes, avec des industriels
32:48qui ont décidé, parce qu'il y a aussi beaucoup de vent
32:50dans ces zones-là, et qui voyaient ça
32:52comme une espèce de manne indépassable aujourd'hui
32:54et c'était assez étonnant
32:56parce qu'on les voyait arriver avec des 4x4, pas du tout
32:58Tesla, pas du tout électrique
33:00avoir des loisirs le week-end qui
33:02consistent à conduire ces gros 4x4 le plus vite possible
33:04dans des champs de boue, et en même temps
33:06être le lieu où se développent des filières
33:08éoliennes absolument massives, avec
33:10des fermes, des fermes et encore des fermes
33:12qui leur assurent une forme de rente verte, presque
33:14à l'insu de leur conviction.
33:16J'ai 30 secondes à vous donner Emmanuel, des pays
33:18comme la Chine ou l'Inde, comment sont-ils
33:20positionnés sur ces questions en ce moment ?
33:22La Chine a toujours une position
33:24extrêmement duale, c'est-à-dire qu'ils continuent
33:26à produire beaucoup, et ont encore
33:28quand même pas mal de centrales à charbon
33:30mais font muter leur modèle quand même assez vite
33:32notamment avec un développement d'un parc nucléaire fort
33:34et avec le développement des voitures électriques, mais
33:36c'est dual. Merci infiniment à vous trois
33:38dans un instant, l'essentiel de l'actualité
33:40puis ensuite on retrouve Faustine Bollard
33:42pour son émission Héros. Bonsoir Faustine
33:44qui est votre invitée ce soir. Bonsoir Yves
33:46Alors êtes-vous prêts ce soir
33:48pour une aventure hors normes ?
33:50Je vais vous présenter notre héros
33:52il s'appelle Morgan, c'est un petit peu
33:54notre Indiana Jones ce soir
33:56mais vous allez voir qu'il a peut-être pris
33:58un peu trop de risques. A tout de suite
34:00c'est Raphaël. A tout de suite Faustine.