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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur le discours du Premier ministre, Michel Barnier, pour les commémorations du 11 novembre. Un discours durant lequel Michel Barnier a encouragé la jeunesse à s'engager.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Alors que c'est paradoxal parce que nous avons 80 conflits dans le monde à peu près aujourd'hui de petite, moyenne ou grande intensité
00:06et alors qu'on a toujours dit la guerre plus jamais.
00:09En attendant, la première guerre mondiale évidemment a un bilan humain absolument terrifiant
00:14et Michel Barnier ce matin était en déplacement au musée de la grande guerre de mon écoute.
00:20Comme ceux de 14, vous avez chacun entre vous des ressources,
00:25des idées, de l'énergie, de la créativité, de la combattivité, de la générosité
00:32et ces forces personnelles, il faut qu'elles soient actives.
00:36Je voulais vous dire un mot, engagez-vous !
00:40Engagez-vous pour le climat, engagez-vous contre la pauvreté, la précarité, l'isolement.
00:46Engagez-vous pour la transmission de notre patrimoine, de notre histoire, notre culture, notre patrie.
00:54Pour les plus âgés d'entre vous, engagez-vous dans des mouvements de jeunesse,
00:59des associations pour la défense de notre pays.
01:02Engagez-vous y compris dans des mouvements politiques.
01:07Ce que j'ai appris personnellement mesdames et messieurs très tôt,
01:10c'est que si vous ne vous occupez pas de politique, c'est la politique qui s'occupe de vous.
01:16Voilà les phrases de Michel Barnier pleines de sens, Joseph Messiaen-Scarron.
01:22Joseph Messiaen-Scarron n'est pas d'accord.
01:24Non, il y a un problème, il faut revoir la personne qui a écrit le discours,
01:28parce que je pense qu'il y a un problème, un vrai problème, c'est un problème de...
01:32de... comment dire ?
01:34De continuum ?
01:35Non, c'est-à-dire que...
01:37De contexte ?
01:38Si vous voulez, de contexte comme dit Philippe, de souvenir historique.
01:43Engagez-vous, je comprends très bien, et quand on extrait...
01:47Sachant que vous indignez vous de Gerd Garmand.
01:48Oui, oui, quand on extrait ce discours, évidemment, Michel Barnier a totalement raison.
01:52Mais, vous pouvez l'appliquer sur, à mon sens, sur la seconde guerre mondiale.
01:58Où la raison d'un engagement était réelle.
02:01Parce que ce qui était en jeu, c'était nous, en tant qu'êtres humains, du point de vue presque ontologique.
02:08Il ne fallait pas s'engager en 1914 ?
02:09Mais, c'est pas l'engagement en 1914.
02:13L'engagement, quand vous... attendez, soyons précis.
02:16Quand vous dites, engagez-vous en 1914,
02:19les personnes qui sont parties, elles ne sont pas parties pour lutter contre le totalitarisme.
02:25Elles sont parties, beaucoup d'entre elles, dans une boucherie sans nom.
02:33Dans quelque chose qui a saigné nos campagnes.
02:35Qui a saigné l'Europe.
02:37Qui a cassé les reins de la France.
02:41Et que nous n'avons jamais pu retrouver.
02:43Qui était là aussi pour, comment dirais-je, pour sauver des territoires.
02:47C'est un sacrifice qui a été fait.
02:49Donc, si vous voulez, ce qui me gêne, c'est quand vous parlez d'engagement.
02:53Qu'est-ce que vous voulez qu'ils disent ?
02:55Je vous écoute.
02:56Moi, ce que j'aurais dit, voilà.
02:57Joseph, poursuivez.
02:58Alors, je suis très étonné, pardon, que Michel Barnier n'ait pas fait.
03:01Je ne suis pas un Européen fou.
03:05C'est le moins qu'on puisse dire.
03:06Mais, je ne comprends pas, c'était l'opportunité de parler d'Europe.
03:11Et de l'Europe que nous voulons aujourd'hui.
03:13Après, on n'a pas tout le discours, mais j'imagine qu'il n'y a peut-être qu'un mot là-dessus.
03:17Mais de la part, justement, de quelqu'un qui a une légitimité totale.
03:21Qui parle à tout le monde.
03:23Aussi bien aux Anglais qu'aux Allemands.
03:25Donc, si vous voulez, le engagez-vous pour quelque chose où beaucoup de personnes,
03:31enfin, beaucoup de jeunes Français, bien sûr qu'il y a eu un élan patriotique.
03:35La question n'est pas là.
03:37Mais cet élan patriotique est parti dans le bourbier d'une boucherie sans nom.
03:44Philippe Guybert.
03:45Non, je suis assez d'accord avec Joseph.
03:47On se souvient du début du voyage au bout de la nuit.
03:49Vous vous souvenez ?
03:50Lorsque le Bardamus se laisse engager, entraîner, dans l'élan patriotique dont tu parlais.
03:57Parce qu'il y a eu un vrai élan patriotique.
03:59Et puis, pour noyer ton propos, il y a eu la volonté de sauver la France face à l'Allemagne.
04:04Qui était perçue, à l'époque, on sait qu'historiquement c'est un tout petit peu plus compliqué.
04:08Mais qui était perçue comme l'agresseur.
04:12Qui intégrait l'Alsace et la Lorraine.
04:15Mais ça a été une énorme boucherie.
04:18Mais on sait, nos militaires le savent, quand il y a des situations qui sont difficiles,
04:24il y en a qui savent qu'ils vont mourir.
04:26Qu'est-ce qu'a été le Vietnam ?
04:28Ne parlons pas des militaires.
04:30Il ne faut pas parler des militaires sur cette partie.
04:32Qu'est-ce qu'a été ?
04:33Pardon ?
04:34Oui, c'est vrai que c'est vrai.
04:35Parce qu'il y a eu des chefs militaires, on le sait.
04:38Plus que des faillants.
04:41Qui ont envoyé la France, qui ont envoyé des gens français dans la boucherie.
04:45Les campagnes françaises ont été durablement meurtries.
04:49Des familles entières ont été numérisées.
04:51Qu'est-ce que vous dites aux soldats israéliens qui se sont engagés dans les tunnels du Hamas à Gaza ?
04:58300 000 morts à Verdun.
05:01Ils savent qu'ils vont courir un risque inouï.
05:03Seulement à Verdun.
05:04300 000 morts.
05:06Combien il y en a-t-il eu au moment du débarquement ?
05:10300 000 morts à Verdun.
05:12Je vais répondre à votre question.
05:14C'est facile de dire ça après.
05:16Juste un point, Joseph.
05:18Qu'est-ce que vous faites en 1914 ?
05:20Vous y allez ou vous n'y allez pas ?
05:21Oui, bien sûr qu'il faut y aller quand même.
05:23Personne ne savait qu'il y aurait eu autant de morts.
05:25Joseph, ce que tu dis sur l'incompétence grave et criminelle...
05:30Vous n'avez pas une boule de cristal ?
05:32Des militaires de l'époque...
05:34Pardonnez-moi, là il ne s'agit pas de la prédiction.
05:37Non, parce que là nous jugeons.
05:39On n'a pas les mêmes outils aujourd'hui d'évaluation.
05:41Oui, mais là nous sommes après.
05:43Après dire, prendre ce modèle sur l'engagement...
05:46Pardonnez-moi, je ne suis pas d'accord.
05:48En tout cas, il y a eu un autre sujet dans ce discours.
05:52C'était le sujet du jour férié.
05:54Puisqu'il en est question aujourd'hui.
05:56M. Copé et M. Barnier ne sont pas forcément d'accord.
05:59On écoute.
06:00On n'a pas besoin d'un jour férié pour commémorer.
06:04Il y a mille manières de commémorer sans pour autant ne pas travailler.
06:08Ou alors ça veut dire que nous avons 65 millions de Français
06:11qui sont au pied des monuments aux morts le 11 novembre.
06:13Ça se saurait.
06:14Donc en réalité, les commémorations c'est une chose.
06:18Le jour férié c'en est un autre.
06:20Que nous conservions pour des moments symboliques le 14 juillet,
06:23tout ça je peux l'entendre.
06:24Mais en réalité, il me semble que le jour férié
06:27c'est une manière de faire des économies.
06:29Honorer la mémoire de ces combattants,
06:32c'est d'abord avoir la mémoire de cette histoire tragique.
06:37C'est pourquoi je suis heureux de vous retrouver en ce 11 novembre.
06:42C'est une journée fériée à laquelle nous sommes attachés.
06:45Voilà.
06:46Là je suis d'accord.
06:47Et là je suis d'accord avec M. Barnier bien sûr.
06:49Je suis d'accord avec M. Barnier.
06:50Parce qu'il s'agit en effet d'un devoir de mémoire
06:53par rapport à ces centaines de milliers de Français qui se sont sacrifiés.
06:57Ce devoir de mémoire, nous le devons.
06:59Mais nous le devons absolument.
07:01J'ajoute que c'est une question absolument essentielle,
07:03parce que c'est une question d'histoire,
07:05comme sont essentielles les questions de géographie.
07:07Si vous n'avez pas l'histoire et la géographie,
07:10vous ne pouvez pas vous mouvoir dans le temps ni dans l'espace.
07:12Et c'est normal si vous êtes désorienté.
07:14Je suis d'accord.
07:15Je peux vous prendre quelques instants pour dire ça à mes deux jeunes garçons,
07:19surtout le plus petit qui a du mal à intégrer les leçons d'histoire
07:24et à comprendre à quoi ça va lui servir plus tard.
07:27Vous avez d'autant plus raison.
07:29Je parle de mon cas personnel, mais c'est un cas universel.
07:32On a du mal aujourd'hui.
07:337 Français sur 10.
07:34Voilà, merci.
07:35J'ai vu passer un sondage où 7 Français sur 10
07:37ne se souviennent plus de l'origine de l'11 Nouveau.
07:40Si tu m'entends, Joseph va venir à la maison te faire réviser tes leçons d'histoire.
07:43Oui, d'accord.
07:44Je suis d'accord.
07:45Je trouve que sur les jours fériés, on pourrait avoir une autre réflexion.
07:48Alors soit on pourrait imaginer de regrouper en un seul jour,
07:52soit le 11 novembre, soit le 8 mai.
07:54Soit on pourrait aussi considérer,
07:56dans un point de vue strictement économique,
07:58que le jour du 15 août, l'assomption de la Gierge,
08:01tout le monde est en vacances, 90% des gens sont en vacances,
08:04et que ce n'est pas le jour férié le plus indispensable de l'année.
08:07Vous savez, les jours fériés les moins indispensables,
08:09à mon essence, c'est ceux qui ont été institués de facto,
08:12un par le télétravail, deux par les 35 heures.
08:15Le télétravail n'est pas un jour férié.
08:17Oh, ça faisait une bonne chute !
08:19On sait que vous n'êtes pas d'accord, Guybert, écoutez !
08:22Non, mais franchement...
08:23Ah bah oui, franchement !
08:25Mais il est là !
08:26Il est là !
08:27Mais vous courez le marathon, il est là pour vous énerver,
08:29vous voyez pas le truc venir ?
08:31Ignorez-le !
08:32Oh là là !
08:33On dirait mes deux garçons !
08:35Vous êtes exactement pareil, classe de CE2 et de 6ème.
08:3819h55, on se retrouve dans un instant pour le journal de 20h,
08:42et à 20h10, Jean-François Colosebo pour parler encore
08:45du devoir de mémoire de cette grande guerre.
08:48A tout de suite !

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