Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pascale de La Tour pour débattre des actualités du jour. Aujourd'hui, retour sur la liste des potentiels ministres.
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00:00Afin de discuter de cette architecture, on va en parler évidemment dans un instant avec Arnaud Beneditti et Gabrielle Cluzel.
00:06Emmanuel Macron qui a lancé un appel depuis Chartres, il faut aider Michel Barnier.
00:12On devrait donc avoir un gouvernement d'ici la fin de ce week-end, en tout cas le connaître, on nous a dit, à Matignon d'ici dimanche.
00:20Le procès des viols de Mazan, il n'y aura plus de diffusion systématique des photos et des vidéos, annonce du président de la Cour.
00:26Les avocats de Gisèle Pellicot s'y opposent.
00:28Et puis Israël qui a fait monter la pression sur les Hezbollahs, l'état hébreu a mené une frappe ciblée sur la banlieue sud de Beyrouth.
00:35Il y a au moins 12 morts, dont un chef du Hezbollah.
00:47Gabrielle Cluzel et Arnaud Beneditti sont donc dans ce studio.
00:50Je voudrais peut-être avoir un commentaire.
00:52Ça y est, ça y est, cette liste a enfin été transmise à l'Elysée.
00:57Ça ne veut pas dire que ça ne bougera pas, Gabrielle Cluzel.
00:59Oui, alors c'est vrai qu'on attend, comme on attend Godot, ce gouvernement ou pas.
01:05On espère qu'on ne va pas le regretter, qu'on ne va pas regretter cette espèce d'entre-deux où il ne s'est rien passé.
01:11Parce que quand on parle déjà d'augmentation d'impôts, il ne faudrait pas que les Français après se disent finalement, c'était pas mal quand rien n'était décidé.
01:17Comme disait Raymond De Vos, il y a pire que rien, c'est pire.
01:21Donc voilà, ça va arriver, mais c'est vrai que l'accouchement est douloureux.
01:26Et moi, je suis frappée par les remonts que suscite l'arrivée de potentiels ministres de droite,
01:34comme si c'était un scandale absolu.
01:39Mais qu'attendait-il donc de Barnier ?
01:42Et quel péché terrible ont-ils commis à droite pour se voir ainsi refoulés, conspués ?
01:50Moi, je suis très frappée de voir que la droite, elle, ne protestait pas quand le nom de Cécile, elle,
01:56un soutien de Raphaël Arnault quand même, le maire d'Avignon,
01:59était mis sur la table pour devenir ministre de la Ville, c'est elle qui a refusé.
02:04Les LR n'avaient pas dit, ah là là, on ne veut pas gouverner avec elle.
02:08Mais en revanche, ça en dit long sur le magistère de la gauche, c'est-à-dire que la gauche, elle,
02:12elle, c'est vader retro satanas, c'est vraiment torquemada.
02:15Donc on va voir, écoutez, c'est un peu l'instant de vérité, on va voir si Michel Barnier a les coudes franches,
02:20ou s'il est un féodé, puisque visiblement il a proposé des noms,
02:25Emmanuel Macron les trouvait trop conservateurs, ou son camp lui avait dit qu'ils étaient trop conservateurs,
02:30donc on va voir si Michel Barnier tient ou cède.
02:32Bon, il y a 38 ministres, dont 16 en plein exercice, parmi eux, 7 renaissances,
02:373 LR, 2 Modem, 1 Horizon, 1 UDI, 1 divers gauche, Arnault-Bénédicti.
02:43Est-ce que cette liste a une chance d'être validée ? Enfin, on ne connaît pas l'architecture exacte,
02:47mais est-ce que cette liste peut être validée avec Emmanuel Macron ?
02:50Est-ce que les discussions ont pu avoir lieu en amont ?
02:52Il n'y a pas découvert la liste, Emmanuel Macron se dit les choses.
02:54Est-ce que les choses pourraient aller assez vite ?
02:56A priori, on peut considérer peut-être que maintenant, en effet, il n'y a qu'un accord entre le Président de la République
03:01et le Premier ministre sur cette liste, et sur les noms qui figurent sur cette liste.
03:06Enfin, on verra bien, parce qu'on a eu quand même pas mal de rebondissements encore aujourd'hui.
03:10Mais enfin, si vous voulez, tout ce qui s'est passé depuis, finalement, 48 heures,
03:15révèle surtout et nous dit ce que va être l'extrême difficulté de la tâche du Premier ministre,
03:22qui va devoir finalement faire fonctionner une coalition avec des gens qui, il faut le rappeler quand même,
03:29il y a encore quelques semaines, étaient adversaires politiques.
03:32Je rappelle que LR était opposant à ce qu'on appelle le bloc central.
03:40Mais par contre, ce qui est assez frappant, à partir des noms que l'on connaît,
03:44c'est qu'on voit bien que le barycentre, au niveau des ministres de plein exercice,
03:50vous savez, il y a 16 ministres de plein exercice, le barycentre est plutôt du côté de la Macronie.
03:56Clairement, puisqu'il y aura à peu près 7 ministres d'Ensemble pour la République, le groupe de M. Attal.
04:02Je crus comprendre qu'il y aurait 2 Modem et 1 Horizon.
04:08Donc, ça fait au moins 10 ministres issus de ce bloc.
04:12Ensuite, si vous voulez, moi j'ai l'impression qu'on assiste à une nouvelle forme de cohabitation,
04:19c'est-à-dire pas la cohabitation classique qu'on a connue entre un Président de la République et un Premier ministre,
04:23quoique ça existe encore malgré tout, mais ça va être une cohabitation de Michel Barnier à deux niveaux.
04:30D'abord avec l'Assemblée nationale, où il est minoritaire, parce que c'est un gouvernement minoritaire,
04:35qui se met en place, il ne faut jamais l'oublier.
04:37Mais aussi une cohabitation avec les alliés de cette coalition.
04:42Et notamment, principalement pour Michel Barnier, les alliés macronistes.
04:47Parce que ce qu'on a vu ces dernières 24 heures, c'est qu'un certain nombre de voix au sein de cette galaxie macroniste
04:56ont fait part de leur opposition à la nomination d'un certain nombre de personnalités venant de LR.
05:02Tout ça est un peu compliqué, un peu complexe.
05:06La gauche est vend-debout, on a écouté tout à l'heure les mots de François Hollande,
05:11qui commentait les noms évoqués, qui disait mais à quoi a servi la dissolution ?
05:15En l'occurrence à pas grand-chose, puisqu'on retrouve effectivement une composition du gouvernement
05:20qui est assez similaire avec le précédent.
05:23Je voudrais qu'on écoute aussi ce que dit Henri Guaino, ancien député des Républicains.
05:27Écoutez ce qu'il dit, il estime que le gouvernement ne sera pas un gouvernement comme les autres.
05:32Celui qui est en place, c'est effectivement d'être constitué.
05:34Il faut que les partis comme les ministres comprennent que ce gouvernement n'est pas un gouvernement comme les autres.
05:40C'est la première fois dans l'histoire de notre République qu'un gouvernement n'a aucune légitimité démocratique.
05:46C'est-à-dire qu'il n'a reçu aucun mandat pour appliquer quelque programme que ce soit.
05:52On parle de cohabitation, c'est absurde, la cohabitation ça n'est pas ça.
05:56La cohabitation, le pouvoir va passer de l'Elysée en parti à un atignon,
06:00parce que la majorité présidentielle disparaît et elle est remplacée par la majorité du Premier ministre.
06:06Là, ce n'est pas le cas.
06:07Ce gouvernement n'a aucune légitimité, Gabrielle Cluzel.
06:11Il a une légitimité par défaut, puisque c'est le seul qu'on a trouvé à former.
06:15Moi, ce qui me frappe, c'est que dans la mesure où il y a beaucoup de fillonistes qui reviennent,
06:22il y a une forme de justice immanente.
06:24J'imagine qu'ils le vivent un peu comme ça pour certains d'entre eux.
06:27Vous vous souvenez, on avait dit que la façon dont avait été éjecté François Fillon sur une affaire de costumes
06:33avait été assez antidémocratique.
06:36Il y avait eu une espèce de coup d'État des juges.
06:38Finalement, cette victoire qu'on a volée au camp filloniste,
06:42on lui rend de façon, on peut dire aussi, qui n'est pas très démocratique,
06:46puisque ce n'est pas par l'élection non plus.
06:48Mais c'est vrai que c'est assez étonnant de voir ce retour.
06:53La question est de savoir, est-ce que les Allers,
06:56Pieds et Poings liés, enfin oui, est-ce que Barnier,
06:59Pieds et Poings liés, qui doit quand même néanmoins avoir un projet,
07:02mais Pieds et Poings liés précisément par cette illégitimité,
07:05va réussir à faire quelque chose dans les domaines qu'il a dit ?
07:09Cela paraît quand même assez compliqué.
07:12Ne serait-ce que pour se mettre en ordre de bataille, c'est compliqué.
07:15Alors, pour avancer, on ne voit pas bien.
07:17Arnaud Bénédicti.
07:18Déjà, on va voir quel sera le contenu de son discours de politique générale,
07:22le 1er octobre, parce que c'est ça qui va donner le tempo
07:25et le là de l'action du Premier ministre.
07:27Mais oui, je partage ce que dit Gabriel Cluzel,
07:29c'est-à-dire qu'on sait déjà qu'il y a des lignes de fractures
07:32sur un certain nombre de sujets qui vont ne pas manquer
07:36de bouleverser cette coalition.
07:38Il y en a deux au moins, on l'a vu déjà aujourd'hui,
07:41sur toutes les questions sociétales.
07:43Clairement, on voit bien que sur les questions sociétales,
07:45il va y avoir des sujets.
07:47Je rappelle qu'il y avait un texte
07:49qui a été interrompu par la dissolution,
07:51qui était en discussion à l'Assemblée nationale,
07:53qui était le texte, la loi sur la fin de vie.
07:55Je ne suis pas sûr, si vous voulez,
07:57que par exemple, quelqu'un comme M. Retailleau
07:59soit sur les mêmes positions,
08:02sur un sujet de ce type,
08:04que la plupart des macronistes.
08:06Mais est-ce que vous pensez que les sujets sociétaux
08:08seront des sujets prioritaires ?
08:10Non, ils ne seront pas prioritaires.
08:11Mais l'autre sujet qui sera en effet
08:13un des sujets, à mon avis,
08:15véritablement un marqueur
08:17peut-être de la difficulté
08:19justement à faire tenir cet attelage,
08:21ce sera la question de la sécurité et de l'immigration.
08:23Clairement. Et là, on a déjà entendu
08:25un certain nombre de députés,
08:27et à commencer par Gabriel Attal d'ailleurs,
08:29dire qu'il y a des lignes rouges
08:31que l'on ne franchiront pas. Je prendrai un exemple.
08:33M. Retailleau et les ALR
08:35sont favorables à la suppression de l'aide médicale d'État,
08:37l'AME.
08:39Clairement, du côté des blocs macronistes,
08:42on y est opposé.
08:44Donc là, on a des lignes de fracture.
08:46Il y aura aussi des lignes de fracture sur le plan budgétaire.
08:48On les a vu ces derniers jours
08:50finalement apparaître.
08:52Donc, c'est vrai qu'Henri Guaino
08:54n'a pas tort quand il dit qu'il y a un problème
08:56de légitimité par rapport à ce gouvernement,
08:58parce qu'il est doublement minoritaire. Il est minoritaire à l'Assemblée,
09:00il ne faut jamais oublier,
09:02et il est quand même minoritaire, j'allais dire, en voix.
09:04Et je rappelle que le bloc,
09:06en fait, si vous faites l'addition
09:08des ALR et des macronistes, c'est à peu près
09:1025-26%.
09:1225-26%, ça ne fait pas une majorité.
09:14Donc, il y a un problème
09:16avec l'opinion. Donc, ça va être quand même très difficile.
09:18Et vous savez, quand vous êtes dans une coalition
09:20qui est minoritaire,
09:22c'est encore plus difficile que lorsque vous êtes
09:24dans une coalition qui est majoritaire.
09:26C'est un attelage où chacun se tient
09:28et chacun peut faire pression plus facilement
09:30sur les uns et sur les autres.
09:32Moi, je voudrais peut-être qu'on écoute aussi ce que dit la gauche.
09:34Évidemment, la gauche est vent debout.
09:36Par exemple, Manon Aubry,
09:38elle, qui est
09:40revenue sur les pistes,
09:42elle estime que la meilleure
09:44façon de gouverner dans ce pays,
09:46c'est désormais de perdre les élections.
09:48Écoutez, j'ai un peu le sentiment
09:50qu'on prend les mêmes et on recommence.
09:52Et le message qui est envoyé aux Français, c'est que
09:54le meilleur moyen de gouverner dans ce pays,
09:56c'est de perdre les élections.
09:58Vous avez un gouvernement de perdants
10:00qui, en réalité,
10:02ce n'est plus un gouvernement, c'est une forme de
10:04rétrécissement avec une extrême
10:06privatisation de la Macronie.
10:08Personne ne vient de l'extrême droite dans ce gouvernement ?
10:10Alors, ça ne vous a pas échappé que si ce gouvernement
10:12tient, je ne sais pas pour combien de temps,
10:14c'est uniquement avec le soutien
10:16de l'extrême droite et de Marine Le Pen.
10:18Le Rassemblement National
10:20et l'extrême droite sont devenus
10:22la béquille de la Macronie
10:24qui ne doit sa survie que grâce
10:26à l'extrême droite.
10:28Voilà pour ces propos de Manon Aubry. Sachez que
10:30Sandra Rogol, députée NFP,
10:32les écologistes du Barin, sera avec nous
10:34direct dans quelques minutes, là aussi
10:36en attendant sa réaction. Manon Aubry
10:38dit effectivement que la meilleure façon
10:40de gouverner dans ce pays
10:42c'est de perdre les élections. Sandrine Rousseau
10:44disait à peu près la même chose. C'est une alliance
10:46de perdants. C'est-à-dire que la gauche
10:48a du mal à comprendre qu'elle ne soit pas
10:50plus représentée certainement dans ce gouvernement.
10:52Le Rassemblement National non plus.
10:54Et ça, curieusement,
10:56Manon Aubry en parle peu.
10:58C'est vrai que c'est peut-être parce qu'il s'appelle Emmanuel,
11:00il a sorti une phrase évangélique,
11:02ils seront les derniers et vice-versa. De fait,
11:04c'est les LR qui sont
11:06arrivés quand même avec un bonnet d'âne, qui se retrouvent
11:08sur le podium. Mais encore une fois,
11:10on a assisté à la genèse de tout cela, et après tout,
11:12la gauche, on l'a dit mille fois, n'a qu'à s'en prendre à elle-même
11:14puisqu'elle a force
11:16de jouer la carte du syndrome du drapeau blanc
11:18du comte de Chambord, à vouloir toujours
11:20être plus intransigeante. Elle n'a pas voulu
11:22de Bernard Cazeneuve, et
11:24voilà, elle se retrouve avec
11:26Michel Barnier.
11:28Donc, en effet...
11:30Je crois qu'elle apprécierait la comparaison avec le comte de Chambord.
11:32Elle est un peu décalée.
11:34Je me suis perdue d'affaire.
11:38Ce sont vos propos,
11:40Géraldine.
11:42Mais néanmoins,
11:44elle a raison sur un point, c'est qu'on remarquera
11:46qu'il y a quand même deux sorties tonutrientes,
11:48dans un stylo en sa
11:50sourdissance. Non, parce que Darmanin a fait une déclaration.
11:52C'est celle de Darmanin et de
11:54Dupond-Moretti, et c'était quand même la condition
11:56pour ne pas...
11:58Enfin, qu'avait brandi Marine Le Pen
12:00et le rassemblement national, pour ne pas
12:02censurer...
12:04Exactement.
12:06Donc, en un sens,
12:08de fait, Marine Le Pen reste l'arbitre
12:10du jeu, même s'il n'y a aucun
12:12RN dans ce gouvernement.
12:14Vous allez rester avec nous, Sondra Rogol,
12:16et mon invitée dans un instant, députée
12:18NFP, les écologistes du Bas-Rhin.
12:20Sachez également que Frédéric Taddeï
12:22vous donne rendez-vous tous les week-ends de 9h à 10h
12:24sur Europe 1. Donc, c'est arrivé
12:26cette semaine, et c'est arrivé
12:28demain. Deux émissions pour éclairer l'actualité
12:30des derniers jours, et réfléchir
12:32aux événements à venir, en compagnie
12:34d'invitées.
12:36Il est 20h27.