• le mois dernier
Lundi 11 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Charlotte Dollot (Directrice générale, Razorfish France) , Ondine Prouvost (Directrice, Salon Marjolaine) et Olivier Rousseau (Fondateur, Flycup)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif, et voici le sommaire du jour.
00:15Mon invitée, c'est Charlotte Delau, la directrice générale de Razorfish France.
00:20Elle viendra nous présenter les résultats du baromètre de l'éco-conception digitale qui classe les sites web en fonction de leur performance environnementale
00:29et qui intègre pour la première fois les intelligences artificielles génératives.
00:35Dans notre débat à l'occasion du salon Marjolaine, on va se demander comment se porte la filière bio, les consommateurs reviennent-ils vers ces produits
00:43après deux années d'inflation, en réponse juste après ce sommaire.
00:47Et puis dans notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables, je vous présenterai Flycup et ses emballages, des emballages innovants et durables.
00:55Numérique bio, emballage, trois univers, trente minutes pour les décortiquer, c'est parti.
01:08L'invitée de Smart Impact, c'est Charlotte Delau, bonjour.
01:11Bonjour.
01:12Bienvenue, heureux de vous retrouver, vous êtes directrice générale de Razorfish France.
01:15En quelques mots, Razorfish, vous nous rappelez...
01:17Razorfish, on fabrique des stratégies et des plateformes digitales pour nos clients, donc nos clients qui font des chaussures, des contrats d'assurance, plein de choses.
01:25Donc nous, notre métier, c'est de fabriquer des plateformes digitales, entre autres choses, et on fait partie du groupe Publicis.
01:29Oui, et il y a ce collectif d'experts qui s'appelle GreenIT, qui publie comme chaque année son baromètre de l'éco-conception digitale,
01:37classement des sites web, et qui utilise votre Razoscan.
01:42Alors, ce classement, on peut dire en quelques mots ce qu'est le Razoscan, et puis ce classement, comment il est effectué ?
01:46Exactement. Alors, c'est une idée de Razorfish, on a été chercher GreenIT pour fabriquer ce baromètre, parce que GreenIT propose l'algorithme de référence du marché,
01:56pas qu'en France, même en Europe, pour mesurer, ce qu'on n'arrivait pas encore à mesurer il y a 5-10 ans, c'est-à-dire l'impact environnemental ou les impacts environnementaux des interfaces digitales.
02:07Donc, on a fabriqué cet outil qui permet de mesurer à l'échelle, c'est-à-dire plusieurs sites web, plusieurs pages, et donc fabriquer des baromètres.
02:14Le Razoscan, c'est l'outil qui embarque, pardon, c'est un peu technique, l'éco-index de GreenIT, donc c'est un partenariat d'égal à égal qui nous permet d'aujourd'hui de mesurer.
02:22Avec une nouveauté cette année, pour la première fois, les intelligences artificielles génératives sont testées.
02:29J'imagine qu'il y avait une attente assez forte pour savoir quel est leur bilan carbone.
02:34Déjà, est-ce que c'est plus difficile ou pas d'évaluer l'impact de ces IA génératives ? Est-ce qu'il y a autant de données disponibles ? Comment vous avez fait ?
02:41Alors, ce n'est pas plus difficile, c'est juste que c'est partiel.
02:44Et donc, on est tenté de ne pas le faire, puisque mesurer seulement les interfaces, c'est juste la partie émergée de l'iceberg.
02:51C'est le type of the iceberg dont tout le monde dit, y compris les journalistes, et je les comprends, à quoi ça sert alors qu'en fait, il nous faudrait,
02:58et aujourd'hui c'est dans une black box, les données ne sont pas accessibles, mesurer les data centers et leurs impacts environnementaux.
03:04Donc nous, on n'a mesuré que le type of the iceberg et il faut bien commencer quelque part.
03:08Et on se rend compte qu'en mesurant seulement la partie émergée, il y a déjà énormément d'impacts environnementaux.
03:13Donc, ce qu'on a dévoilé comme étant les impacts, sont déjà mouse, si je puis dire, quand bien même c'est partiel.
03:20Il y a des IA génératives texte et images.
03:24On va simplifier.
03:26Intuitivement, je vais dire, celles qui ne sont que sur le texte...
03:30Coutent moins cher à l'environnement.
03:32Oui.
03:33Bon, ok, là je ne me suis pas planté.
03:35Mais ça dépend du nombre de promptes ?
03:36Ça dépend du nombre de...
03:37La façon dont tu les utilises ?
03:39Exactement.
03:40C'est-à-dire que le rasoscan permet de classer de A à G comme un NutriScore.
03:44Et donc quand on lance l'interface de Mistral ou de ChatGPT, déjà on a une note de C, ce qui est la moyenne.
03:51Donc déjà ça consomme.
03:52Et puis ensuite au bout d'un prompt ou de cinq prompts, effectivement la note descend drastiquement.
03:57D'accord.
03:58Donc mieux on utilise, plus on est précis dans la question qu'on va poser à son IA générative, moins on va consommer.
04:06Les IA d'images, à l'inverse, elles sont moins bien notées, elles consomment beaucoup plus ?
04:11Elles sont moins bien notées, effectivement, elles consomment beaucoup plus.
04:13Et on pourrait se dire, en fait, pour un même service rendu, pareil pour le texte, pour un même service rendu, elles coûtent pareil.
04:18En fait, non.
04:19Il y a déjà dans les interfaces et au bout de cinq prompts, énormément de différences entre les interfaces.
04:24Entre un Mid-Journey et un Dali, il y a des différences.
04:27Donc c'est important aussi d'avoir conscience, si on veut un peu jouer à notre échelle et économiser,
04:32parce que sur des millions et des millions d'utilisateurs, ça compte énormément,
04:36c'est important aussi d'avoir conscience qu'il y en a qui coûtent plus cher à l'environnement.
04:41Et alors, si on compare, moi, soit j'utilise un moteur de recherche classique, soit j'utilise une IA générative,
04:49pour une demande de, pas d'image, de texte, d'info, etc., je vais plus consommer avec une IA ou pas ?
04:57Oui.
04:57D'accord.
04:58Oui, oui, clairement.
04:58Très clairement.
04:59Clairement, on sait aujourd'hui que la consommation d'électricité explose,
05:05et c'est en grande partie dû à nos usages numériques, je parle vraiment au niveau mondial.
05:09Et c'est notamment dû aux IA qui consomment énormément d'électricité,
05:14et notamment les data centers et les méthodes de calcul qui les permettent.
05:20On voit aujourd'hui que les GAFAM, qui beaucoup fabriquent les IA ou OpenAI,
05:25ont besoin maintenant de l'énergie nucléaire, des énergies renouvelables.
05:30Il y a une bataille pour s'accaparer la ressource électricité.
05:33Donc aujourd'hui, effectivement, c'est hyper important de se dire quel choix je fais pour mon usage quotidien.
05:40Est-ce que j'utilise Google, quand c'est accessible sur Google,
05:43ou est-ce que j'ai besoin vraiment d'avoir l'intelligence et la puissance des IA pour faire ce que j'ai à faire ?
05:49Je reviens à ce que vous venez de dire sur le nucléaire.
05:51Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les GAFAM, les géants d'Internet,
05:55sont en train de développer toute la technologie des mini-réacteurs dont on parle beaucoup.
06:00Exactement.
06:01À quoi ça va ressembler un data center des GAFAM ou d'OpenAI ?
06:09Peut-être d'ailleurs à quoi ça ressemble déjà, je ne sais pas où on en est.
06:12Déjà, c'est énorme. Il y a deux choses dont ils ont besoin, c'est de l'eau.
06:16Microsoft, en une année, a consommé plus de 20% d'eau.
06:21Et pareil pour les gaz à effet de serre.
06:25Ils sont loin d'arriver à tenir leurs engagements de zéro carbone à 2030 ou 2050.
06:30Donc le bilan des GAFAM, bilan carbone, est en train de dégringoler.
06:34De dégringoler ou d'exploser.
06:36Oui, ça dépend d'en quel sens.
06:38La consommation explose.
06:39La consommation explose parce que nos usages explosent.
06:41Mais c'est pareil pour ceux qui développent des IA indépendamment des GAFAM.
06:44Parce que tout le monde les connaît.
06:45C'est pareil pour n'importe quelle entreprise.
06:47Et donc, effectivement, ils deviennent des stratèges d'énergie.
06:52Des énergéticiens.
06:53Et donc, ils font appel à l'énergie nucléaire.
06:55Notamment aux États-Unis, qui n'étaient pas une puissance nucléaire a priori.
06:57Ils font appel à ces mini-réacteurs qui plug directement,
06:59qui branchent directement à leur data center.
07:01Et ça, c'est une nouveauté.
07:02Si on sort des IA génératives, même si ça ouvre quand même un débat qui est passionnant,
07:11sur nos usages également.
07:13Sur les sites web des grandes entreprises françaises,
07:16vous avez gardé aussi ce classement qui est très attendu et qui est intéressant.
07:19Oui, c'est moins sexy, si je puis dire.
07:21Mais en même temps, c'est important.
07:22On teste chaque année les 80 sites qui font l'économie française.
07:26C'est-à-dire les sites corporels du CAC 40.
07:29Et les 40 sites e-commerce utilisés le plus par les Français.
07:33Et ce qu'on remarque, donc ça fait trois ans qu'on fait ça avec Green IT,
07:37et on remarque qu'il y avait une amélioration notamment des sites du CAC 40 depuis deux ans.
07:42Et que là, à la défaveur de la crise, il y a une stagnation des efforts sur l'éco-conception digitale.
07:48Ça, c'est pour la partie CAC 40.
07:50Sur la partie e-commerce, on n'est pas du tout dans la compréhension de l'éco-conception digitale.
07:58En tout cas, la mesure n'est pas prise.
07:59Ils ont une note moyenne de F.
08:02Pour tout le secteur ?
08:04Pour tout le secteur.
08:05C'est catastrophique parce que je pense que ça participe d'un impensé.
08:11Je pense que les e-commerçants ne considèrent pas l'éco-conception digitale comme étant leur priorité.
08:17On peut le comprendre.
08:18Et comme ils ont leur propre digital factory, en général, ils n'intègrent pas cette contrainte.
08:24Alors que ça ne coûterait pas plus cher d'éco-concevoir.
08:27Et ça a des impacts en termes de millions de litres d'eau, en termes de millions de kilos équivalents.
08:32On va rentrer dans ce détail.
08:33Parce que si, effectivement, on parle d'un site de e-commerce, moi je vais penser logistique.
08:38Et c'est peut-être, pour en avoir reçu plusieurs, le premier effort qui est fait.
08:43Ils vont se dire comment arrêter de transporter du vide, comment faire en sorte d'avoir des cartons les plus hauts,
08:47comment mettre moins de camions sur les routes.
08:49Ils peuvent faire baisser leur impact en termes d'émissions de gaz à effet de serre d'une façon importante
08:56en s'intéressant à cette question de l'éco-conception de leur site.
09:00C'est absolument massif.
09:01Les e-commerçants, par définition, c'est du digital et en effet de la logistique.
09:05Donc, je n'en sais rien, je ne suis pas spécialiste de la logistique.
09:08Mais en tout cas, il y a un levier formidable.
09:11Et ça se compte, encore une fois, en millions de baignoires et en millions de gaz à effet de serre.
09:16Parce qu'ils vont faire moins tourner de data center.
09:18Juste pour bien comprendre la mécanique.
09:20Une page de e-commerce, je prenne un billet de train ou que j'achète des chaussures.
09:24Une page en tant que telle, ça ne coûte pas cher à l'environnement.
09:27Ce qui coûte cher, c'est le million de personnes qui vont aller sur cette page
09:30et faire un parcours d'achat.
09:32Donc, ce parcours-là est très consommateur en énergie.
09:36Et donc, ne rien faire parce qu'on pense que le digital, c'est virtuel
09:40et que ça ne coûte pas cher à l'environnement.
09:42En fait, c'est hyper polluant.
09:44Et ça aurait un impact massif si tout le monde faisait un tout petit peu gaffe
09:47à la façon dont ils conçoivent leur site web.
09:49Alors, comment on fait baisser l'impact carbone d'un site web de e-commerce ?
09:53On s'approprie les bonnes pratiques.
09:56Franchement, c'est hyper simple.
09:57La difficulté, ce n'est pas d'éco-concevoir.
09:59Il suffit qu'un UX, un UI, c'est tous les métiers qu'ils fabriquent,
10:02les techs éco-conçoivent.
10:05Mais après, quand on contribue, c'est-à-dire que quand on fait évoluer un site web,
10:10on continue dans cette démarche vertueuse de bonnes pratiques.
10:14C'est juste qu'avant, on faisait comme ci, maintenant, il faut faire comme ça.
10:17Mais ce n'est pas coûteux.
10:19Donc, ça procède surtout d'un change management dans les entreprises
10:22pour aligner tous les métiers, pour qu'ils changent leur façon de fabriquer.
10:26Mais en fait, c'est assez simple.
10:28C'est moins sexy, un site éco-conçu ?
10:31J'entends souvent cette réaction-là.
10:33Je vous mets au défi de savoir.
10:35De faire la différence.
10:36En fait, ça ne se voit pas à l'œil nu.
10:38Si vous allez sur la home page de ArcelorMittal,
10:42je vais citer parce que c'est le premier du baromètre du CAC 40.
10:45Je vais citer les trois, ArcelorMittal, le groupe immobilier Unibail,
10:48Rodamco Westfield et Silor Luxo.
10:51Et vous en prenez un autre du CAC 40, je pense que vous ne feriez pas la différence.
10:55Donc, ça ne se voit pas.
10:56Et donc, c'est un arbitrage à faire.
10:58Et puis, c'est le nombre de requêtes.
10:59Bref, c'est plein de choses qui ne se voient pas à l'œil nu.
11:01Donc, en fait, nous, quand on fabrique des sites web,
11:04on a une démarche de simplicité du code.
11:07Le code, c'est la ligne qu'on fait.
11:08On peut faire des lignes longues ou des lignes courtes
11:11pour arriver plus rapidement à son objectif ou à sa requête.
11:14Mais en fait, ça se fait sans que le site web soit dégradé esthétiquement.
11:19Il y a un dernier élément qui, moi, m'énerve beaucoup quand je vais sur un site.
11:23Alors, particulièrement sur des réseaux sociaux, même si j'y suis de moins en moins,
11:26c'est les vidéos qui se déclenchent toutes seules.
11:28Débile. Complètement débile.
11:30Donc, ça, il faut arrêter ce truc-là.
11:32Et de même qu'on parle même plus largement de lazy loading,
11:35donc, déchargement paresseux.
11:37C'est-à-dire que ça ne sert à rien de faire télécharger sa page intégralement.
11:41Il faut ne faire télécharger que 50 % de la page.
11:45En général, c'est ce qu'on voit.
11:46Donc, ce qui se passe à l'écran.
11:47Et donc, en faisant ça, on économise aussi drastiquement les impacts environnementaux.
11:51Il y a plein de choses à faire.
11:52Il faut juste faire un peu de plaidoyer.
11:54Et c'est ce qu'on essaye de faire chez Publicis.
11:56Et c'est ce que vous venez de faire ici, sur ce plateau.
11:58Merci beaucoup, Charlotte Delau et à bientôt sur Be Smart For Change.
12:02On passe tout de suite à notre débat.
12:05Le marché du bio en question.
12:14C'est le débat de Smart Impact.
12:15Je vous présente tout de suite mes invités.
12:18Andine Prouveau, bonjour.
12:19Bonjour.
12:20Bienvenue.
12:21La directrice du salon Marjolaine, Adriano Farano, bonjour.
12:24Bonjour.
12:25Bienvenue à vous aussi.
12:26Vous êtes le fondateur de Pané Vivo, salon Marjolaine qui se tient jusqu'au 11 novembre au Parc floral de Paris.
12:32On peut dire que c'est un cadras en pleine forme, en quelque sorte.
12:35En pleine forme, effectivement.
12:36Je vous confirme.
12:37De 48e édition, à peu près 400 exposants, 60 000 visiteurs attendus.
12:42On a ouvert le 6 novembre.
12:45Une très belle première journée.
12:47Et on est là, comme vous le dites, jusqu'au 11 novembre.
12:50Avec quelle mission ?
12:52C'est un peu le salon du bio, si je dis ça.
12:55C'est réducteur.
12:56Comment vous le présentez, vous ?
12:57Non, ce n'est pas réducteur.
12:58C'est le salon de la bio.
13:00Mais c'est aussi le moment où de nombreux consommateurs engagés, sensibilisés à l'écologie, viennent rencontrer les producteurs, les artisans.
13:11Ils sont ravis d'échanger avec eux, de découvrir leurs produits, d'acheter.
13:14Parce que c'est un salon dédié aussi à l'achat.
13:18C'est un moment très convivial et vraiment très intéressant d'échange, de partage et de découverte.
13:26Et d'innovation.
13:27On y reviendra peut-être.
13:28Parce que c'est aussi pour ça, souvent, qu'on va au salon Marjolaine.
13:31Pour voir un peu ce qui s'invente, ce qui se crée.
13:34Les innovations.
13:35On va en parler aussi avec vous, d'ailleurs, Adriano Farano.
13:38Mais je veux bien que vous nous présentiez votre entreprise, pour commencer.
13:41Vous faites du pain.
13:42Déjà, je ne suis pas trop à côté de la plaque.
13:44Le pain n'importe lequel.
13:46Regardez qu'est-ce qu'il est beau.
13:47C'est vrai.
13:48Il est beau.
13:49Il doit être très bon.
13:50Et qu'est-ce qu'il a de particulier ?
13:51Ce qui a de particulier, c'est un peu le résultat d'une réconversion.
13:55Moi, j'étais journaliste avant, comme vous.
13:57Peut-être un jour, vous serez.
13:58Oui.
13:59L'important, c'est d'en sortir.
14:00C'est ça.
14:01Là, j'essaie de sortir du pétrin, de la boulangerie en général, qui, depuis des décennies,
14:07est empêtrée véritablement dans un procédé d'industrialisation caché.
14:12C'est-à-dire que quand vous rentrez dans une boulangerie artisanale, vous avez le mot
14:16artisanal, vous vous dites, ça y est, c'est bon, c'est du pain artisanal.
14:19Eh bien, non.
14:20Parce que, par exemple, vous allez avoir des blés modernes qui ont été trafiqués, une
14:24mouture au cylindre métallique qui va appauvrir toutes les qualités nutritionnelles du blé
14:28et surtout de la lévure de boulanger qui va, en fait, tuer dans l'os la fermentation
14:33naturelle.
14:34Donc, résultat, vous avez, par exemple, le pain complet.
14:36Son indice glycémique est supérieur à celui du Coca-Cola.
14:39Le pain complet.
14:40Imaginez la baguette.
14:41On ne va pas tirer sur la Croix-Rouge.
14:42Donc, attendez, quand je mange ce pain-là, c'est le même effet que si je buvais un soda.
14:48C'est un peu pire d'un point de vue de l'indice glycémique, évidemment.
14:51Pas du point de vue du sucre, etc.
14:53Ce n'est pas beaucoup le Coca.
14:54Mais c'est quand même incroyable.
14:56Alors que le pain était pendant des siècles le centre de notre culture, de notre civilisation.
15:01Même le côté rassasiant du pain, c'est fondamental.
15:04Eh bien, là, non.
15:05Là, on va nous donner un pain qui, en fait, ne nous rassasie pas.
15:08D'ailleurs, vous aviez fait une enquête avec un livre.
15:11J'ai écrit ce livre.
15:12Je ne mangerai pas de ce pain-là.
15:13Je ne mangerai pas de ce pain-là.
15:14Ça, c'est le résultat d'une enquête qui démontre que, finalement, le pain industriel,
15:19il est partout, même dans les boulangeries.
15:21Je mets des guillemets, artisanal.
15:22Artisanal.
15:23Voilà.
15:24Et ce n'est pas la faute des boulangers.
15:25C'est la faute du système.
15:26Alors, pour rentrer dans le sujet de la bio, vous avez parfaitement…
15:29Comment vous en êtes sorti ?
15:30Alors, moi, j'en suis sorti en trouvant une solution, c'est-à-dire en allant chercher
15:34en Sicile un blé ancien, un blé dur.
15:37Pourquoi en Sicile ?
15:38Parce qu'on a pris les 35 variétés les plus cultivées de blé ancien en France et en Italie.
15:43On a vu qu'il n'y avait plus qu'une seule, en Sicile donc, dont le gluten s'est dégradé
15:48complètement et qui, en plus, allait donner un pain à un risque glycémique faible et
15:51qui se garde, au passage, au moins 10 jours.
15:54Donc, la bio, par exemple, parce que c'est le sujet, vous avez plein de boulangeries
15:58aujourd'hui qui vont vous vendre du pain bio, mais il est à base de blé moderne trafiqué.
16:03Ils sont parfaitement bio.
16:05Et donc, là, le sujet, c'est quoi aussi avec le Salon Marjolaine ?
16:07C'est qu'en fait, vous avez bio et bio.
16:10Vous avez la bio industrielle que vous pouvez retrouver, justement, dans la plupart des
16:14boulangeries artisanales, mais pour tous les autres produits, dans beaucoup de supermarchés
16:18et d'hypermarchés aussi aujourd'hui.
16:21Et puis, vous avez un peu la bio rebelle, la bio différente, la bio à petite échelle
16:28où vous allez pouvoir, donc, pendant le Salon Marjolaine, rencontrer des gens, des producteurs
16:32qui ont changé leur vie, qui essayent de changer celle des autres avec des bons produits.
16:36Alors, est-ce que ça veut dire, Andine, pour vous, que small is beautiful dans le bio ?
16:41Oui, on peut dire ça.
16:43Et puis, je peux vous garantir qu'ils sont tous aussi passionnés qu'Adriano, nos exposants.
16:47Small is beautiful simplement parce qu'il y a toujours cette envie de vouloir expérimenter,
16:53d'aller plus loin, d'être le plus, je dirais, oui, vraiment être…
17:01Authentique.
17:02Authentique, merci.
17:03Et cette recherche-là, elle est née dans la bio depuis toujours.
17:07Elle est à l'origine de beaucoup d'innovations, de beaucoup d'idées qui sont maintenant
17:12vraiment connues et acceptées du grand public, comme le zéro déchet,
17:17comme le fait de consommer local, de saison, etc.
17:20Tout ça vient de ces remises en question qu'on peut faire, effectivement.
17:25Et historiquement, Marjolaine est née avant même la première loi en France sur l'agriculture biologique.
17:32C'est-à-dire que c'était des véritables pionniers.
17:35À l'époque, ils n'avaient même pas le mot, en fait, d'une agriculture et d'un mode
17:39de production et de transformation respectueux de l'environnement et de l'humain.
17:43Oui, donc c'est vraiment ce qu'on peut trouver dans le cadre de ce salon.
17:45Et ce qui est intéressant aussi, c'est de faire un état des lieux des filières bio en général
17:50et de la façon dont les consommateurs s'en sont quand même un peu détournés depuis deux ans.
17:56Mais ça revient peut-être juste à un chiffre, le poids du bio dans le chiffre d'affaires de la grande distribution.
18:01Bon, 4,4% au deuxième trimestre de cette année, 2024.
18:05C'était un petit peu mieux en 2023, c'était 4,7%. On en est où ?
18:09Est-ce qu'on est sortis des deux ans d'inflation et donc il y a un retour vers le bio ?
18:14Comment vous l'analysez ?
18:15La stagnation globale du marché de la consommation bio en France, ça continue effectivement de diminuer en grande distribution.
18:24Mais ça augmente en magasins spécialisés, plus 2,2% je crois.
18:29Et il y a un vrai boom de la vente directe, plus 9% cette année.
18:32Donc en fait, les consommateurs en bio ont tendance à se détourner des achats de produits bio en grande distribution
18:42et se recentrent vers effectivement, je dirais, oui, une consommation, un lien plus direct avec les producteurs.
18:49D'où cet effet de consommation directe, d'achat direct auprès du producteur quand ils peuvent le faire.
18:54Et peut-être davantage de confiance dans les magasins spécialisés où il y a quand même un accueil du conseil, des explications qu'on ne trouve pas forcément en grande surface.
19:03Et puis effectivement, le local, le produit local ou le circuit court, ce qui n'est pas antinomique avec le bio d'ailleurs.
19:10On trouve souvent du bio qu'on peut consommer en circuit court.
19:13Au contraire, tout à fait. Et c'est ce qui explique aussi le fait que Marjolaine participe de ce mouvement de fond.
19:20On est là pour rencontrer, on est là pour qu'il y ait le moins d'intermédiaires.
19:25On est là pour comprendre, on est là pour poser toutes les questions qu'on veut.
19:29Et on est là pour entendre des histoires passionnantes.
19:32Et si on se zoome un peu sur la boulangerie, je lisais en préparant l'émission que la boulangerie bio, ça représente 7% du marché total de la boulangerie.
19:41Sauf que vous nous avez dit en préambule, attention, parfois même quand on va acheter un pain bio, il sera toujours meilleur.
19:50Alors voilà, c'était la question que j'avais posée. C'est quand même un choix qu'on peut faire.
19:53Bien sûr, parce qu'il va respecter un cahier des charges.
19:56Donc parmi tous les labels qui existent, label rouge, etc., le label bio est le plus rassurant, demeure le plus rassurant pour le consommateur.
20:04Parce que par exemple, vous n'allez pas retrouver du glyphosate, ce que vous retrouvez dans beaucoup de pains.
20:09Donc surtout si vous achetez un pain complet, dont le son aura été préservé, il ne faut surtout pas l'acheter en conventionnel.
20:18Parce que vous êtes sûr sinon de faire le plan de produits chimiques et de perturbateurs endocriniens dans votre corps.
20:23Donc vive la bio de ce point de vue. Mais attention, parce que même dans les pains bio, vous avez très souvent des blés modernes qui sont cultivés en bio.
20:33Mais il n'en demeure pour moi qu'ils sont modernes.
20:35Et donc selon toutes les dernières études, notamment qui ont été faites à l'école de médecine de Harvard,
20:40aujourd'hui le blé est devenu extrêmement pro-inflammatoire, sauf certaines rares exceptions.
20:47Et c'est l'objet de ce que nous faisons chez Pain et Vivot.
20:50Donc vous avez vraiment sélectionné... Quand vous dites qu'il n'y en a plus qu'un en Sicile, moi je me dis que ce n'est pas possible.
20:56Il y a pas mal de... Par exemple il y a des restaurateurs qui cherchent ça aussi, du blé ancien, pour faire leur propre pain et qui le proposent.
21:05Moi je me suis rapproché des plus grands spécialistes. On est allé voir l'INRAE à Montpellier, il y a une unité qui est spécialisée vraiment dans l'étude du blé ancien.
21:12J'ai expliqué mon projet, j'ai dit ce que je voulais faire, c'était un pain qui fasse du bien.
21:17Et on m'a dit, il faut que tu te concentres surtout sur les blés anciens, mais les blés durs anciens.
21:22Or en France, les blés durs anciens, il n'y en a plus que très très très peu, ils sont accaparés par l'industrie des pâtes.
21:28Parce qu'on dit on fait le pain avec le blé tendre pas, avec le blé dur s'il vous plaît.
21:32Et bien non, en fait on peut le faire aussi avec le blé dur, mais même parmi les variétés de blé durs anciennes,
21:37elles ne sont pas toutes pareilles, donc nous on a choisi, on a vraiment tout analysé, on a trouvé la seule dont le gluten allait se dégrader.
21:44Et ensuite on a confirmé ça par un questionnaire et un travail de recherche.
21:48Parce que moi j'emploie aujourd'hui 5 boulangers et 2 chercheurs.
21:52Donc une chercheuse qui est d'ailleurs la co-autrice de mon dernier livre.
21:56Alors justement, j'allais vous en parler, manger néolithique aux éditions Ulmer.
22:00Alors je veux bien moi, je comprends le principe, mais bon, ça veut dire quoi manger néolithique ?
22:06Pour se relier un peu à la bio si vous voulez, aujourd'hui il y a un mouvement d'industrialisation
22:11qui a poussé beaucoup de consommateurs, si vous voulez, à l'extrême opposé.
22:16Ah oui, à manger ultra transformé.
22:18Alors si vous voulez, vous avez de l'ultra transformé et après vous avez les gens qui vont vraiment aller complètement de l'autre côté,
22:24des fois en se trompant et en éliminant produits comme le gluten, comme le lactose, etc.
22:30Donc on finit par des fois acheter non plus la présence de quelque chose, mais son absence.
22:37A un point que souvent on va vous dire, moi je mange le pain sans gluten.
22:40Ok, c'est à base de quoi ? Je ne sais pas.
22:43Eh bien la plupart des fois ce sera une farine de riz ou une farine de maïs ultra transformée
22:48parce que pour que ça lève, il faut qu'ils mettent plein de cochonneries dedans.
22:51Alors qu'on peut en fait revenir au vrai pain et au vrai blé à condition d'être un petit peu innovant.
22:58Mais ce discours que nous on a fait sur le pain, en fait il vaut pour l'ensemble de l'alimentation.
23:03C'est-à-dire qu'il faut revenir aux sources de notre alimentation.
23:06Merci beaucoup. Manger néolithique, ça éveille ma curiosité, ça donne envie de savoir ce qu'il y a dans ce livre.
23:14La co-autrice, on va citer son nom ?
23:16C'est Serena Pavoni, qui est une néo-scientifique spécialisée en nutrition.
23:19Eh bien voilà, merci beaucoup et bon salon Marc Jolin jusqu'au 11 novembre au Parc floral de Paris.
23:27Voilà, c'est l'heure de notre rubrique Startup tout de suite.
23:36Smart Ideas avec Olivier Rousseau, bonjour.
23:39Bonjour.
23:40Bienvenue, vous êtes le fondateur de Flycup créé en 2019 avec quelle idée ? Racontez-moi.
23:45L'idée, comme beaucoup de startups, est venue d'une problématique personnelle qui m'était arrivée alors bien avant 2019.
23:53Puisque je travaillais encore dans une entreprise à l'époque et j'étais en train de profiter des concerts à mon tout premier festival.
24:00Et en profitant des concerts, au moment d'aller déjeuner, je me suis retrouvé avec la boisson, le sandwich, les frites dans les mains.
24:07Et c'était impossible pour moi de manger de manière plutôt agréable et surtout je loupais les concerts.
24:12Et donc je me suis dit que ce moment de consommation qui n'était pas très agréable,
24:16eh bien il y avait des milliers de personnes qui le vivaient lors d'événements ou tout simplement lors de pause déj.
24:21Et donc j'ai décidé de créer Flycup avec l'objectif finalement de révolutionner l'expérience de consommation nomade.
24:29L'expérience de consommation en événements principalement.
24:31Et ça de deux manières.
24:33D'abord en la rendant plus pratique.
24:35Avec des produits que l'on peut tenir à une main et donc avoir toujours une main libre pour profiter du moment et manger confortablement.
24:41Et aussi de manière durable.
24:43Puisqu'on propose des solutions qui sont soit recyclables, soit réutilisables pour réduire le nombre de déchets en événements.
24:48Et ça vous l'avez dès le départ ?
24:50Quand vous le créez il y a 5 ans, vous dites il faut aussi que nos produits soient les plus durs.
24:54Alors la première idée était d'améliorer l'expérience.
24:58Ça c'était venu tout de suite.
25:00Et après on était déjà dans un moment où moi j'avais des convictions personnelles.
25:03Et aussi je sentais qu'il y avait ce sujet de l'écoresponsabilité qui arrivait.
25:07Avec notamment la réduction des déchets qui était importante.
25:11Et donc je me suis dit quitte à faire quelque chose de plus pratique, faisons aussi quelque chose de plus durable.
25:15Et vous continuez d'innover, de chercher de nouveaux matériaux, faire en sorte que vos emballages aient l'impact carbone le plus faible possible ?
25:24Oui, depuis le départ on a cherché à réduire au maximum l'empreinte carbone.
25:28Aujourd'hui, comparativement à des emballages plus traditionnels, on réduit de 28% les émissions de carbone sur nos emballages.
25:34Donc ça c'est top.
25:35Et là, cette année, on lance justement une gamme réutilisable.
25:39L'objectif c'est de proposer une alternative aux emballages plastiques à usage unique.
25:43Donc des fly cups seront disponibles en format plastique réutilisable pour les proposer à chaque événement,
25:50les récupérer à chaque événement, les laver et les remettre au fur et à mesure.
25:55Vos clients, ce sont des organisateurs de concerts, de festivals ou des clubs sportifs par exemple ?
26:00C'est les trois.
26:0190% de notre chiffre d'affaires aujourd'hui est réalisé dans l'événementiel sportif.
26:08Donc on a à peu près 70% des clubs de Ligue 1, des clubs de Ligue 2, on a beaucoup de clubs de rugby aussi.
26:14On a eu la chance, et ça c'était un peu la consécration, de faire les Jeux Olympiques cette année en 2024.
26:20Donc super, super événement pour nous.
26:22Et au-delà de ces clubs ou de ces événements sportifs, on travaille beaucoup aussi avec les marques.
26:28Puisque les marques souhaitent utiliser nos outils comme des supports aussi de communication pour elles.
26:33Et donc on est souvent en relation avec des marques partenaires de ces événements.
26:38Un match de foot pro, c'est combien de tonnes de déchets ?
26:43Il y a un chiffre qui est assez impactant.
26:46Ça nous est donné par l'association qui s'appelle Football Ecologie France.
26:49Un match de foot, c'est 10 tonnes de déchets par match.
26:52Alors ça doit dépendre de la taille du stade, du nombre de spectateurs.
26:55En moyenne, 10 tonnes de déchets en France.
26:58En moyenne en France, c'est ça.
27:00Donc quand on fait le cumul de ces matchs sur l'année et de l'ensemble des clubs professionnels, on est à 10 000 tonnes de déchets à l'année.
27:06Donc c'est 5 piscines olympiques remplies de déchets à chaque fois.
27:09Donc c'est assez impactant.
27:10D'où l'importance du réemploi. C'est peut-être aussi pour ça que vous avez pensé à cette nouvelle véritable.
27:15C'est exactement pour ça.
27:16Il y a le Shift Project qui est un think tank justement sur la réduction des émissions de carbone.
27:22Ils ont fait une étude sur le sport.
27:24Ça s'appelle « Décarbonons les stades » et comment on peut justement réduire notre empreinte carbone et aider les clubs, les stades à se décarboner.
27:32Et il y a un chiffre aussi qui est très intéressant.
27:34C'est que 15% de l'émission de carbone d'un stade provient de l'alimentation.
27:39C'est le deuxième pilier le plus impactant pour un stade, pour un événement lorsqu'il organise une compétition.
27:45Le premier, c'est le déplacement des supports.
27:47C'est le transport.
27:4860% des émissions de carbone.
27:50Le deuxième, c'est l'alimentation.
27:51Et donc du coup, les déchets liés à l'alimentation.
27:53Et c'est effectivement pour cette raison-là qu'on souhaite apporter des solutions réutilisables pour permettre justement une consommation zéro déchet.
27:59Et donc la liste des clubs pros là, ou alors en fait ceux qui manquent, vos prochains clients ?
28:05Il en manque, il en manque.
28:06Il manque les clubs dans le Nord, l'Anse, l'Île, etc.
28:09Mais on a la chance de travailler avec effectivement les clubs les plus importants en France.
28:14On a le stade Rennais, parce que je viens de Rennes.
28:17Donc forcément, c'est un club important.
28:19Mais on a le PSG, l'Olympique de Marseille, l'Olympique Lyonnais.
28:21On a tous ces clubs là.
28:23Les gros stades aussi, comme le stade de France.
28:25Et un des objectifs de Fly Cup, c'est de basculer à l'étranger.
28:29Et on commence justement avec un premier club à l'étranger à partir de ce week-end.
28:32C'est lequel ?
28:33C'est en Italie.
28:34Et donc c'est la Juventus de Turin.
28:35Un club prestigieux, on est très contents aussi.
28:37Bravo et merci d'être venu nous présenter Fly Cup.
28:41Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:43Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:45A demain !