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Mardi 24 octobre 2023, SMART IMPACT reçoit Caroline Lucas-Leblanc (responsable du service Contrôle technique de la délégation et Performance du réseau, SEDIF) , Alfred Richard (Fondateur, Nelson) , Olivier Lamarie (PDG France et Belux, Xylem) et Pénélope Volatier (Fondatrice, Rechutes)

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue c'est Smart Impact, l'émission des
00:10 entreprises à impact positif et voici le sommaire. Mon invité aujourd'hui c'est
00:15 Alfred Richard, le cofondateur de Nelson Mobility, lauréat du prix Odo BHF
00:20 des jeunes entrepreneurs. Il va nous présenter son logiciel d'aide à la
00:24 transition vers l'électrique pour les flottes de véhicules d'entreprise. Dans
00:28 notre débat on va faire le bilan du plan eau qui date du mois de mars dernier
00:32 notamment de la réparation des systèmes de canalisation défaillant. Plus de la
00:36 moitié des réseaux français ont été installés avant les années 70 et ça nous
00:41 donne un litre sur cinq perdu en moyenne à cause des fuites. Dans notre rubrique
00:46 consacrée aux startups éco responsables je vous présenterai Reschute boutique de
00:51 mode en ligne dédiée à l'upcycling, mobilité électrique, traitement de l'eau,
00:56 mode circulaire, trois univers et 30 minutes pour les explorer c'est Smart Impact.
01:00 Bonjour Alfred Richard, bienvenue. Bonjour, merci. Vous êtes donc le
01:10 cofondateur de Nelson Mobility, je vous avais reçu ici même juste avant
01:13 l'été et je suis très heureux de voir vous avez remporté ce prix du jeune
01:18 entrepreneur Odo BHF. Il y a quatre entreprises qui l'ont
01:23 reçu. Reconnaissance importante j'imagine pour vous même si c'est pas
01:26 votre premier prix. Si tout à fait c'est important pour nous d'être validé par
01:30 ce jury. On a eu le prix du jury qui est composé de personnes qui ont
01:33 quand même une bonne connaissance à la fois de l'écosystème tech mais des
01:37 enjeux d'impact et puis des enjeux de scalabilité des entreprises donc on est
01:40 content d'avoir été reconnu par ces entreprises là et par ce jury là.
01:44 Ça veut dire quoi, ça veut dire du mentorat, il y a une aide financière mais
01:48 c'est peut-être le mentorat qui est le plus intéressant ? Le mentorat pour nous
01:51 c'est le plus intéressant au delà de ce que ça représente en termes de
01:54 visibilité puisque évidemment on est des jeunes entrepreneurs, on a monté notre
01:58 entreprise en sortie d'études donc ça adresse à un sujet qui est assez costaud
02:01 sur des grandes entreprises donc on a besoin de soutien pour la structuration
02:04 juridique, légale et éventuellement pour des levées de fonds qui vont suivre.
02:08 Ça veut dire que c'est pas si simple quand on arrive équipe de jeunes sorties
02:12 d'école avec une bonne idée quand on démarche des gros clients c'est ça ? C'est
02:16 ce que vous nous dites. Alors à la fois c'est pas si simple et en même temps je
02:19 pense que c'est un avantage avec lequel on doit jouer, avec lequel on doit
02:21 composer parce que je pense qu'on rafraîchit le discours, on vient avec
02:24 notre volonté d'impact, notre volonté d'être là pour bouger les lignes, casser
02:27 des barrières cognitives sur ces sujets de décarbonation. On commence à nourrir
02:30 une certaine vision d'experts sur notre sujet aussi donc mine de rien on arrive
02:34 à construire des liens, il y a beaucoup de relationnels et on est des petits
02:36 jeunes mais ça nous ouvre des portes aussi. Et puis c'est comme en sport, le
02:40 talent n'attend pas, je vais pas faire tous les clichés là-dessus. Vous étiez
02:43 venu en juillet, on va pas refaire toute l'histoire mais peut-être quand même
02:46 expliquer ce qui est ce logiciel, qu'est-ce que vous proposez comme service ?
02:49 Aujourd'hui on aide les entreprises qui souhaitent accélérer l'électrification
02:52 de leur flotte parce que celle-ci est lancée à l'échelle de l'industrie
02:55 automobile mais elle avance très doucement pour les entreprises parce qu'il
02:58 faut trouver les bons conducteurs, choisir sa stratégie de recharge, il faut
03:02 comprendre quels vont être les coûts associés, il faut s'assurer que
03:05 l'autonomie du véhicule va pas impacter l'activité entreprise et donc pour ces
03:09 raisons-ci nous on vient rationaliser l'aide à la décision et la planification
03:13 donc on a construit un outil qui agrège des données pour permettre de planifier,
03:17 déployer et opérer la meilleure stratégie d'électrification. Avec quels
03:21 clients, dans quel type, dans quel univers, dans quel secteur économique ?
03:25 Aujourd'hui nous on s'intéresse aux entreprises qui utilisent le véhicule
03:27 comme un outil de travail essentiel c'est-à-dire qu'elles ont besoin de
03:30 leur véhicule pour se déplacer et pour ensuite intervenir sur le terrain.
03:33 Ça va être donc ce qu'on appelle les forces itinérantes dans des flottes de
03:36 plus de 500 véhicules en parc avec des techniciens par exemple des
03:39 ascensoristes, notre premier gros client c'est KONE, l'ascensoriste qui opère
03:43 disons un tiers de nos escalators dans le métro et derrière...
03:47 Ils m'ont sauvé dans mon ascenseur !
03:50 L'idée c'est que même avec un véhicule électrique ils puissent vous sauver.
03:53 Voilà et donc c'est les techniciens itinérants et les commerciaux itinérants.
03:56 Ok d'accord donc ça c'est le on va dire c'est le coeur de cible de Nelson avec
04:02 un secteur ce que vous me disiez la dernière fois qui est quand même en
04:05 mutation et expliquez-nous qu'est ce qui est en train de se mettre en place ? En
04:09 quoi c'est un secteur en mutation ? Aujourd'hui si je prends le point de vue
04:12 des entreprises jusque là elles travaillaient avec leur véhicule une
04:15 carte carburant donc des litres d'essence à gérer des véhicules à acheter.
04:17 Aujourd'hui compte tenu des enjeux long terme de cette transition il ya tout un
04:21 tas d'infrastructures qui se déploient il ya la notion de kilowattheure qui
04:24 rentre en compte qui est un peu moins clair que consommer 4,5 litres au 100
04:27 pour un conducteur donc il ya des infrastructures de différents types c'est
04:30 comme si on démultiplier les cuves d'essence la recharge à domicile la
04:34 recharge sur le site de l'entreprise la recharge en itinérance avec des
04:37 véhicules de gamme variée donc rien que ça il ya des nouvelles
04:41 infrastructures et s'ajoute à ça des nouveaux types de véhicules et donc une
04:44 nécessité de réfléchir autrement le métier de gestionnaire de flotte.
04:47 Et de nouveaux acteurs aussi c'est tout un écosystème qui est en train de se mettre
04:51 en place et ça avec qui vous interagissez en quelque sorte ? C'est là que c'est
04:54 très particulier puisqu'on a les constructeurs automobiles, les liseurs
04:57 automobiles qui financent les véhicules, les personnes qui vendent des badges de
05:00 recharge, des badges de carte carburant, ceux qui vont faire du consulting pour la
05:04 mobilité, ceux qui vont proposer des nouvelles solutions de multimodalité, ceux
05:08 qui vont simplement générer des données de véhicules connectés. Mine de rien en
05:12 fait on a besoin de connaître les usages on a besoin de suivre comment ces usages
05:15 vont naviguer avec l'écosystème donc tout le monde essaye de s'emparer d'un
05:18 positionnement différent donc à la fin pour essayer de comprendre comment
05:21 l'entreprise va interagir avec cet écosystème de nouveaux acteurs c'est
05:26 très difficile et on sait pas encore qui va prendre la main sur les infrastructures.
05:29 Et comment vous Nelson vous intégrer dans cet écosystème à quel endroit
05:32 exactement c'est ça ? C'est un peu le défi du moment ? Je pense que c'est
05:36 notre gros enjeu effectivement parce que notre enjeu il n'est pas sur la tech et
05:39 sur nos algorithmes il est plus sur comment est-ce qu'on va continuer à
05:42 construire un pont entre les usages et les contraintes des entreprises et cet
05:46 écosystème nourri d'acteurs et donc nous on vient créer une nouvelle couche qui
05:49 fait du lien disons entre tous les acteurs que j'ai mentionné. Est-ce qu'il
05:52 faut encore faire de la pédagogie sur le véhicule électrique ? Il va falloir en
05:56 faire. Sur son bilan carbone etc. Evidemment il faut pas s'arrêter d'en
06:00 faire parce qu'évidemment l'un des gros freins avant d'être la technique et la
06:04 technologie c'est clairement la conduite du changement le fait de rassurer tout
06:07 le monde. Tout le monde a l'impression aujourd'hui d'être le premier à conduire
06:09 un véhicule électrique. Personne ne comprend que la majorité de la recharge
06:13 ne se fera pas en itinérance donc il faut pas simplement regarder le maillage
06:16 des bornes en itinérance. Donc oui il faut être capable d'expliquer à chacun des
06:20 conducteurs comment va être sa future vie avec un véhicule électrique. Mais est-ce
06:23 que ça vous arrive encore de tomber sur des interlocuteurs dans les entreprises
06:27 que vous démarchez, les prospects ? Oui, oui, le véhicule électrique finalement est-ce que
06:32 c'est vraiment moins polluant ? Parce que ça c'est un discours qu'on entend encore
06:34 beaucoup. C'est un discours qu'on entend de plus en plus chez nos cibles qui sont
06:37 des grandes entreprises. Elles commencent à être quand même assez assez éduquées
06:40 et convaincues sur l'intérêt évident en termes de carbone que représente le
06:45 véhicule électrique. Évidemment il faudrait réussir à se séparer d'un
06:48 certain nombre de véhicules mais quand on regarde simplement il est clair
06:51 aujourd'hui pour toutes les entreprises que à partir de 30 000 ou 50 000 km
06:55 parcourus en France c'est rentable d'un point de vue carbone. Donc dès la
06:58 première année on va rentabiliser l'impact carbone de la sortie d'usine.
07:02 Elles commencent de plus en plus à le savoir mais peut y avoir certains
07:04 interlocuteurs au sein de l'entreprise qui vont occuper différents postes qui
07:08 vont pas forcément partager cet avis là. Oui, on peut le comprendre ici parce que
07:12 c'est un investissement important et c'est un engagement de long terme. Quand
07:15 on décide de basculer sa flotte de véhicules vers l'électrique c'est pas
07:19 pour six mois. Oui, tout à fait et ça va prendre beaucoup de temps. Donc il faut être sûr du choix
07:22 technologique qu'on fait. Et il faut aussi accepter qu'on va comprendre les
07:26 éléments progressivement qu'il va y avoir une première transition du
07:29 thermique vers l'électrique, une deuxième transition vers une bonne
07:32 gestion de l'énergie et de la recharge des véhicules électriques, une troisième
07:35 transition vers moins de véhicules, moins de kilomètres parcourus et ensuite
07:38 autre chose que des véhicules. Vous annonciez au mois de juillet dernier
07:41 ici même d'ailleurs on en avait parlé ensemble une levée de fonds de 1,2 million
07:45 euros c'est ça c'est le chiffre que vous donnez. Qu'est ce qui s'est passé depuis ?
07:49 Nous on a maintenant on a doublé notre effectif avec plus d'appui à la
07:53 fois parti commercialement sur notre solution parce qu'on est quatre
07:57 ingénieurs fondateurs donc il faut du soutien pour animer les entreprises
08:00 avec lesquelles on veut travailler et puis les prescripteurs avec lesquels on
08:02 peut travailler. Évidemment on construit notre logiciel et notre produit à la
08:06 maison donc toute la tech elle est développée chez Nelson et donc ça ça
08:09 demande des compétences particulières donc c'est pour ça qu'on a fait ces
08:11 efforts là pour être plus vite sur le marché avec nos clients et on a
08:15 davantage de clients qu'avant aussi donc on recrute pas parce qu'on lève des
08:18 fonds on lève des fonds parce qu'il y a des clients qui aiment ce qu'on fait donc
08:21 on a envie de le répliquer sur d'autres clients. Est-ce qu'il y a des secteurs qui
08:24 sont un peu plus réfractaires que d'autres ? Vous quand vous prospectez
08:28 quand vous essayez de vendre votre solution, votre technologie ? Je dirais qu'il y a
08:31 deux types de sujets soit le véhicule électrique qu'on propose aujourd'hui à
08:35 la gamme n'est pas adapté aux usages je prends le secteur du btp qui
08:38 transporte beaucoup de charges utiles et de charges embarquées si on a plus de
08:41 500 kg à embarquer l'autonomie annoncée par le constructeur n'est plus du tout
08:45 la même dans les faits donc là nécessairement il y a ceux qui
08:47 considèrent que la gamme n'est pas encore la hauteur et c'est assez logique
08:50 et ensuite il ya ceux qui vont utiliser le biais de l'autonomie pour considérer
08:53 que c'est pas possible et donc là ça va plus être de l'irrationnel et donc là
08:57 ça va être sur les véhicules de fonction les véhicules statutaires ou
09:00 selon les entreprises on a un top management qui vient qui vient adopter
09:04 le véhicule électrique et parfois au contraire c'est de lui que vient la
09:07 réticence et la volonté d'aller un peu plus doucement. Un dernier mot sur
09:10 l'avenir il nous reste un peu plus d'une minute dans ce dans cet entretien
09:14 c'est quoi votre vos perspectives je sais pas à 5 ans quand vous vous
09:19 imaginez Nelson Mobility dans 5 ans vous dites quoi ? Aujourd'hui nous on aide le
09:22 passage vers les véhicules électriques il est évident que dans 5-8 ans cette
09:25 transition j'espère elle aura été bien enclenchée ça veut dire que nous
09:28 aujourd'hui avec Nelson Mobility on veut que nos clients convertissent leur
09:32 véhicule thermique vers l'électrique mais soit aussi en mesure de piloter de
09:35 manière plus astucieuse leur véhicule électrique donc nous on travaille déjà
09:38 sur les briques qu'on peut apporter dans la gestion des véhicules électriques
09:41 pour optimiser le coût total de la facture d'électricité les stratégies
09:45 de recharge et mettre le doigt sur les dérives de comportement des différents
09:48 conducteurs. C'est la question que j'allais vous poser ça intègre aussi notre façon de
09:53 conduire. En fait c'est évident que le premier levier pour optimiser la facture
09:58 c'est d'expliquer à quelqu'un où et comment il faut qu'il se recharge et
10:01 combien de temps il doit se recharger avant d'essayer de piloter l'énergie en
10:04 tant que tel il faut travailler avec les conducteurs leur expliquer leur montrer
10:08 comment ils vont planifier leur itinéraire et leur recharge de là à
10:11 devoir tout piloter dans la voiture et remesurer tout ce qu'ils font
10:13 je suis pas sûr que ce soit nécessaire d'aller jusque là pour déjà commencer
10:17 à avoir une utilisation cohérente de tous ces outils de mobilité.
10:19 Merci beaucoup Alfred Richard, bon vent à Nelson, à bientôt sur Bsmart.
10:24 C'est l'heure de notre débat on s'attaque aux fuites d'eau dans ce Smart Impact.
10:36 On fait le bilan du plan eau et on fait la chasse aussi aux canalisations
10:40 défaillantes dans ce débat avec Caroline Lucas Leblanc bonjour.
10:44 Bienvenue vous êtes responsable du service contrôle technique de la
10:47 délégation et performances du réseau CEDIF, syndicat des eaux d'île de France.
10:52 Olivier Lamarie bonjour et bienvenue à vous aussi.
10:54 Bonjour.
10:55 Le patron français et Benelux de Xylem.
10:57 Quelques chiffres sur le CEDIF 150 communes membres, 4 millions 700 mille
11:02 usagers, 8000 km de canalisation c'est vrai que c'est impressionnant.
11:07 Quel type d'installation là on dit canalisation il y a quoi il y a des
11:10 usines de traitement des eaux, des réservoirs, c'est quoi le CEDIF ?
11:13 Donc le CEDIF c'est en effet on est là pour produire de l'eau potable donc on a
11:18 trois grosses usines qui produisent de l'eau potable on puise dans les rivières
11:22 qui sont l'Oise, la Marne et la Seine donc autour de Paris.
11:24 On puise cette eau, on la traite, on la rend potable et ensuite on la transporte
11:29 sur notre territoire donc 133 communes avec des réservoirs il y a 78 châteaux
11:33 d'eau qui sont répartis et donc cette goutte d'eau va transiter dans 8000
11:39 km de réseau pour arriver jusqu'à nos consommateurs.
11:41 Les fuites d'eau c'est une préoccupation majeure aujourd'hui est-ce que c'était
11:45 moins vrai il y a quelques quelques années on avait ce sentiment en France
11:49 que toute façon la ressource elle était là ?
11:51 Alors je dirais que les fuites d'eau sont une préoccupation depuis longtemps ne
11:56 serait-ce que pour des raisons économiques puisque traiter de l'eau ça
12:01 coûte de l'énergie ça coûte de l'argent donc toute l'eau qu'on peut
12:05 perdre c'est de l'argent perdu et venu là dessus bien sûr une conscience
12:10 écologique bien plus importante depuis quelques années surtout depuis les
12:14 sécheresses qu'on a connues ces derniers temps où on a vu qu'il non seulement il
12:18 fallait économiser cette eau parce que l'outil industriel doit être efficace
12:22 mais aussi parce qu'on le doit à la protection de la ressource.
12:25 Olivier Lamarie, présentez nous Xylem en quelques mots ensuite on va rentrer dans
12:29 le détail de la collaboration avec le CDIF.
12:31 Alors Xylem on est un industriel on est un fabricant qui produit des
12:35 produits des solutions technologiques qui interviennent tout au long du cycle
12:39 de l'eau et de partout où il y a de l'eau donc on travaille sur différents marchés
12:42 on travaille avec les collectivités on travaille avec les industriels on
12:45 travaille avec le bâtiment et donc par rapport à cela nous aussi on est en
12:49 pleine digitalisation de notre métier donc on est en train d'amorcer un virage
12:53 digital depuis déjà une grosse dizaine d'années et par rapport à ça on a des
12:57 solutions qui permettent d'identifier les fuites et surtout de faire l'analyse
13:00 structurelle des canalisations.
13:02 Alors justement avec le CDIF vous travaillez sur quel type de canalisation et avec quels outils ?
13:07 Alors je tiens à dire une chose avant toute chose c'est vraiment que le CDIF a été le précurseur en France en 2020.
13:12 Ça a été la première collectivité avec laquelle nous avons travaillé pour faire de la recherche de fuite et de l'analyse
13:19 structurelle de réseau donc on a travaillé sur des tronçons en tout 5
13:23 kilomètres sur des canalisations de gros diamètre puisque ce sont ces
13:27 canalisations là qui sont cruciales pour alimenter ensuite tous les petits réseaux
13:30 secondaires et nous avons utilisé deux technologies, une technologie qui s'appelle
13:33 la Smartball, une petite balle de tennis bourrée de technologie qui permet
13:37 justement d'aller détecter les fuites jusqu'à quasiment 0,1 litre par minute
13:42 donc c'est vraiment des petites fuites jusqu'à des fuites plus importantes et
13:44 puis ensuite il y a le Pipe Diver qui lui s'occupe de l'analyse patrimoniale du
13:48 réseau donc il est capable de dire l'état du réseau, quelles sont ses
13:53 faiblesses et aujourd'hui est capable même de faire du prédictif pour savoir
13:57 quand est-ce que ça va pouvoir casser et la raison de la casse.
14:00 Et donc d'enclencher des travaux qui seront moins coûteux que si on a
14:04 attendu que la fuite soit là et que ça casse. Vous êtes venue avec là aussi un
14:08 outil technologique, c'est quoi et ça sert à quoi ?
14:11 Alors je suis venue avec ce qu'on appelle un capteur ResEcho.
14:14 Montrez-le assez haut qu'on le voit.
14:15 Voilà, un capteur ResEcho, c'est ce qu'on appelle un prélocalisateur de fuite.
14:19 C'est doté d'une partie aimantée donc on vient l'aimanter en fait sur les canalisations
14:24 et il a une antenne qui nous permet de récupérer un certain nombre de données.
14:28 Ce petit appareil écoute 30 minutes par nuit sur les canalisations.
14:34 Donc on a 1700.
14:35 Ecoute, donc c'est à l'oreille.
14:36 C'est une oreille.
14:37 C'est vraiment un bruit qui va être différent s'il y a une fuite.
14:40 Exactement, en fait le bruit est différent s'il y a la fuite.
14:43 Ce sont donc des oreilles, on en a 1700 sur notre réseau.
14:46 Ça nous permet d'écouter et de localiser des fuites pour aller les réparer assez vite
14:52 et celle-ci surtout les fuites invisibles puisque chacun d'entre nous est déjà passé
14:56 dans la rue en voyant quelque chose qui fuit, un écoulement d'eau.
14:59 Mais des fois ça se passe sous terre, on ne les voit pas et celle-ci il faut aller les chercher.
15:04 Le plan eau qui a été annoncé par le Président de la République lui-même, c'était en mars dernier, mars 2023.
15:10 Quand vous l'avez entendu, vous vous dites "c'est un défi à relever pour le secteur,
15:14 enfin on s'en préoccupe".
15:16 Comment vous avez réagi ?
15:17 On a réagi plutôt en disant "enfin on s'en préoccupe" et évidemment c'est un défi pour le secteur.
15:23 En fait les deux sont liés.
15:25 Pendant très très longtemps, on a pensé que l'eau ne coûtait pas à grand chose,
15:30 l'eau potable qui coule à le robinet, on ouvre le robinet, tout se passe bien
15:34 et quand tout se passe bien en général c'est invisible.
15:37 Donc il était en effet grand temps de s'en préoccuper.
15:40 Les canalisations d'eau potable sont posées en France depuis très longtemps.
15:44 Maintenant on arrive avec des canalisations qui ont parfois une centaine d'années pour certaines.
15:50 Je disais, j'ai trouvé ça sur le site d'Octilem,
15:52 qu'il y a plus de la moitié des canalisations en France qui ont été installées avant les années 70.
15:57 Oui, tout à fait.
15:58 Donc ça donne quand même un état de la vétusté ou en tout cas des fuites potentielles existantes.
16:05 Et un litre sur cinq perdu à cause des fuites, ce qui est quand même aussi important.
16:09 Il y a je crois 180 millions qui ont été mis sur la table avec ce plan haut, Olivier Lamarie.
16:15 Ça va servir à quoi d'abord ? Aux urgences, aux ce dont vous parliez,
16:19 c'est-à-dire les grosses canalisations qui perdent le plus ?
16:21 Alors en réalité, déjà je voudrais dire qu'il y a eu déjà 40 milliards qui ont été mis lors des assises de l'eau justement
16:26 parce que le gouvernement avait déjà compris qu'il y avait un problème
16:29 et qui a amené aussi on va dire des évolutions législatives,
16:32 notamment la loi NOTRe qui ont redonné du pouvoir.
16:34 Ces 180 millions d'euros, ils vont aller vers les collectivités qui ont des rendements inférieurs à 50%.
16:41 Donc juste pour vous donner trois chiffres, le rendement moyen en France, on est à 79,6%.
16:47 On perd chaque année un milliard de mètres cubes d'eau à cause des fuites.
16:53 Et vous avez un département dans lequel je suis né qui s'appelle l'Isère où le rendement est à moins de 50%.
16:58 Donc ces 180 millions là vont aider ces collectivités qui sont souvent des collectivités qui sont plus petites,
17:04 des petites et moyennes collectivités, pour leur donner les outils et les moyens financiers d'aller rechercher ces fuites,
17:09 notamment déjà sur ce qu'on appelle les canalisations qui acheminent l'eau pour, on va dire, la collectivité,
17:15 et rechercher les fuites et faire des analyses de patrimoine.
17:18 Mais est-ce que, je reste avec vous Olivier-Marie, on en est là parce qu'il n'y a pas eu beaucoup,
17:23 suffisamment d'investissements pendant des décennies ?
17:25 Il y a eu des investissements, il y a eu beaucoup d'investissements qui ont été faits.
17:29 La seule chose c'est qu'on faisait des investissements parfois en remplaçant des canalisations qui n'avaient pas besoin d'être remplacées.
17:35 Pourquoi ? Parce qu'il y avait des problèmes de connaissances, on n'était pas sûr.
17:39 Il faut considérer que tout est enfoui, on n'est pas dans la pétrochimie où on peut inspecter.
17:44 Donc tout est enfoui sous terre, on trouve différents types de matériaux, de la fonte, du béton, du bonnat, de l'acier.
17:51 Et donc tout cela vit sous la terre sans qu'on le voit.
17:54 Donc aujourd'hui il y a des technologies qui permettent réellement, à commencer par cet instrument,
17:59 mais il y a aussi d'autres technologies qui permettent vraiment de pouvoir, déjà à la fois, ne pas interrompre le service à l'usager,
18:04 parce que ça voudrait dire que faire une inspection, c'est couper l'eau et rentrer.
18:08 Donc aujourd'hui il y a des technologies qui permettent de ne pas couper l'eau à l'usager
18:12 et en même temps de pouvoir savoir de manière quasiment chirurgicale,
18:15 parce qu'avec des technologies d'auxilème on est à 40 cm de précision sur les trois axes,
18:21 donc en hauteur, en largeur et en profondeur, pour dire "voilà, ici il y a une fuite, à ce niveau-là,
18:26 donc s'il y a un tronçon à changer, c'est celui-ci, laissez tomber les autres tronçons".
18:31 - Vous allez sûrement pouvoir répondre pour vous, pour les sédifs, mais ma question elle est presque plus générale.
18:36 Est-ce qu'on sait forcément où sont toutes les canalisations ?
18:38 C'est peut-être une question idiote, mais je l'assume, question de Béossien.
18:41 - Non, ce n'est pas une question idiote, c'est une vraie question.
18:45 On ne sait pas aujourd'hui en France où sont toutes les canalisations.
18:49 Alors on va savoir qu'il y en a une dans telle rue, à peu près,
18:53 mais on ne va pas savoir si elle est à droite de la chaussée, au milieu, à gauche.
18:58 Donc ça peut arriver qu'on ouvre pour chercher une fuite et qu'on doit ouvrir un petit trou à un endroit.
19:04 - Un premier tronçon, un deuxième, etc.
19:06 - Et on perd beaucoup de temps, on perd beaucoup d'argent.
19:09 - Ça c'est lié à l'ancienneté, notamment ?
19:11 - Alors c'est lié à l'ancienneté, c'est lié au fait que quand on a posé les canalisations,
19:15 on n'a pas forcément pris soin de les relever.
19:17 Mais c'est lié aussi au fait que les rues ont changé.
19:20 C'est-à-dire que quand vous avez posé une canalisation il y a 50 ans,
19:23 dans une rue vous étiez au milieu, et bien depuis il y a un tramway qui est passé,
19:28 on a fait un espace vert, et donc vous n'êtes plus au milieu, mais vous êtes à droite.
19:31 Et si ça, ça n'a pas été marqué sur des plans, vous ne le savez pas.
19:35 - Sur ces investissements, puisque je remonte à ce que vous disiez tout à l'heure,
19:39 vous, vous avez prévu combien d'investissements dans les prochaines années,
19:42 justement pour traquer les fuites ?
19:44 - Alors, pour traquer les fuites, on a un investissement de plusieurs millions d'euros sur les prochaines années.
19:51 Et de toute façon, chaque année en fait, on renouvelle.
19:55 Déjà juste en termes de renouvellement, on renouvelle une soixantaine de kilomètres de canalisation.
20:00 Donc déjà, ça c'est assez coûteux.
20:03 Ce qu'il faut savoir c'est que globalement, c'est 1000 euros à un mètre, à peu près.
20:11 - Donc c'est un gros investissement.
20:15 - C'est un gros investissement.
20:16 - Mais je me souviens que vous nous avez dit que vous aviez 8000 kilomètres de canalisation.
20:19 - On a 8000 kilomètres.
20:20 - Donc 60 par an, il y a du boulot.
20:22 - Il y a du boulot.
20:24 Une des difficultés en France, c'est l'eau paye l'eau.
20:27 C'est-à-dire qu'un service d'eau n'est financé que par la facture d'eau émise, et donc par ses usagers.
20:33 C'est ce qui explique aussi le sous-investissement.
20:35 C'est-à-dire que quand vous êtes dans des petits syndicats où vous avez 200, 300, 600 abonnés,
20:42 la rentrée financière n'est pas forcément suffisante pour aller renouveler vos canalisations.
20:48 Et comme on a toujours été en France dans une philosophie où l'eau n'est pas chère, c'est un produit pas cher.
20:55 - Merci beaucoup, c'était passionnant.
20:57 Merci à tous les deux d'avoir participé à ce débat.
20:59 On passe à notre rubrique "Start-up", la mode circulaire au programme.
21:03 [Musique]
21:09 Smart Ideas avec Pénélope Volatier.
21:11 Bonjour, bienvenue.
21:12 Vous êtes la fondatrice de Rechute, boutique de mode en ligne que vous avez créée en mai dernier autour de l'upcycling.
21:19 C'était quoi votre idée de départ ?
21:21 - Pour revenir à l'idée de base de Rechute, il faut revenir à la source de mon histoire.
21:25 Ma grand-mère est artiste, et donc quand j'étais petite, j'allais au Louvre avec elle.
21:28 Et sur le chemin de retour, elle s'arrêtait pour ramasser des objets, des déchets, pour en faire ensuite des œuvres d'art.
21:33 Donc déjà, l'idée de récup' dès mon enfance.
21:35 Ensuite, j'ai fait Dauphine, j'ai fait des études dans le marketing de luxe.
21:39 J'ai travaillé un petit peu en maison, et mes deux parents sont entrepreneurs.
21:42 Donc pour moi, c'était logique d'entreprendre.
21:44 Mais entreprendre dans quoi ?
21:45 Une mode plus durable, plus circulaire.
21:47 Et donc ça, pour moi, ça passe par l'upcycling.
21:49 - Alors l'upcycling, on en a déjà parlé ici, mais on va refaire un peu de pédagogie.
21:52 C'est quoi exactement ?
21:53 - Alors l'upcycling, c'est la revalorisation de chutes de tissus, je parle pour la mode, de tissus dormants ou de vêtements.
22:00 Et en fait, il y a une distinction à faire.
22:01 Il y a plusieurs types d'upcycling.
22:02 Il y a l'upcycling de seconde main, donc avec des draps qui peuvent agir comme du tissu, des draps, des serviettes, etc.
22:08 Et des vêtements de seconde main.
22:10 Mais il y a aussi une nouvelle façon de faire de l'upcycling, qui s'inscrit totalement avec le contexte économique actuel et environnemental d'ailleurs.
22:17 C'est de faire de l'upcycling avec du neuf.
22:19 Donc avec des tissus de maison de luxe, des fins de rouleaux, et aussi avec des vêtements invendus, donc avec la loi AJEC.
22:25 Parce que maintenant, les metteurs en marché ne peuvent plus brûler et détruire leurs invendus.
22:28 - Et c'est un vrai progrès cette loi AJEC, elle aura vraiment créé de nouvelles filières.
22:32 Il y a quand même un souci quand on parle d'upcycling.
22:35 J'ai déjà reçu des marques ici.
22:37 C'est que c'est du super artisanal le plus souvent, et on a du mal à en faire un business.
22:42 L'industrialisation de l'upcycling, on ne la voit pas.
22:45 C'est aussi pour ça que vous avez créé votre boutique en ligne ?
22:47 - Totalement. Ça c'est un sujet qui est venu plus tard ensuite en discutant avec les marques.
22:50 Parce que forcément, je n'en avais pas forcément idée avant.
22:52 Mais c'est un vrai sujet, surtout quand on parle de prix aujourd'hui, qui est la première préoccupation des français.
22:57 Il faut pouvoir se distinguer par un prix qui est accessible.
23:00 Et l'upcycling actuellement avec le modèle de l'artisanat, ce n'est pas possible.
23:03 Donc du coup, il y a plusieurs façons de réduire le prix, et notamment les rendements d'échelle.
23:07 Donc en industrialisant, je sais qu'il y a quelques entreprises françaises actuellement qui se situent sur le créneau.
23:12 Notamment Losange, Losange avec un J, qui ont levé des fonds pour ça.
23:16 Donc en fait, il va falloir faire une véritable filière d'upcycling en France.
23:19 Donc que tout le sourcing soit industrialisé, la découpe et ensuite redistribué à des marques qui peuvent industrialiser le process.
23:25 - Et il faut aussi trouver des débouchés. C'est là que Rechute intervient.
23:28 Parce que vous êtes un espace pour vendre les produits de ces jeunes marques.
23:31 - Exactement. Nous, c'est du coup la fin de toute la chaîne.
23:34 En bite aussi, éduquer un petit peu le consommateur à l'upcycling.
23:37 C'est différent de la seconde main, c'est différent du recyclage.
23:40 Et c'est une nouvelle façon de produire et consommer.
23:42 - C'est quoi le bilan carbone de l'upcycling ?
23:44 - Alors, je n'ai pas les chiffres exactement de moi, Rechute, en tout cas.
23:46 Je me suis rapprochée d'un organisme qui d'ailleurs s'est remboursé par l'ADEME pour faire son bilan.
23:50 Je sais que par exemple, un T-shirt neuf, c'est 2700 litres d'eau.
23:54 Donc avec l'upcycling, zéro. En tout cas sur le modèle artisanal.
23:57 Après, on verra plus tard quand on industrialisera.
23:59 Et un kilo de textile recyclé, upcyclé, c'est 25 kilos de CO2 économisé.
24:05 Donc fois 25.
24:07 - Donc c'est quand même un rapport important.
24:09 Et puis c'est aussi moins de déchets, puisque vous nous le dites.
24:11 La base des nouvelles créations, c'était des déchets de l'univers de la mode.
24:18 Il y a beaucoup de marques, on l'a dit, qui restent confidentielles.
24:21 Est-ce qu'elles gagnent de l'argent, les marques d'upcycling ?
24:24 - Les marques d'upcycling, aujourd'hui, pas beaucoup.
24:26 C'est très artisanal, c'est ce qu'on disait.
24:28 Moi, avec Rechute, je veux vraiment leur offrir une plateforme de marques
24:31 où les consommateurs qui arrivent sur Rechute savent ce qu'ils cherchent,
24:34 savent pourquoi ils sont là, et vraiment rendre accessible l'upcycling.
24:38 - Et vous, comment vous gagnez de l'argent ?
24:40 - Moi, je prends une commission sur chaque transaction.
24:42 - D'accord, modèle assez simple.
24:44 - Oui, de marketing express.
24:45 - Vous en êtes où du développement de la boutique ?
24:47 - On est au tout début.
24:49 Donc ça a été lancé en mai, c'était comme un MVP,
24:51 donc avec les fonctionnalités d'une boutique en ligne de base.
24:55 Et là, je suis en train d'un petit peu plus automatiser le process
24:58 pour que ce soit les boutiques, les créateurs, qui gèrent leurs propres stocks,
25:01 qui mettent en ligne leurs propres pièces, comme en Vinted, mais B2B.
25:05 - Merci beaucoup d'être venue nous présenter Rechute, Pénélope Volatier.
25:09 On vous vend à votre boutique de mode en ligne, mode upcyclé, évidemment.
25:14 Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Smart Impact et à Vismart,
25:18 la chaîne des audacieuses.
25:19 Et les audacieux, je vous dis à demain pour un nouveau numéro
25:23 de l'émission des entreprises à impact positif.
25:25 Salut !
25:26 [Musique]