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Lundi 25 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Damien Roche (fondateur et PDG, Lifebloom) , Adrien de Sayve (Directeur commercial France, Monta) , Alfred Richard (Cofondateur et PDG, Nelson Mobility) et Véronique Gonzalez (Fondatrice, Les minettes en goguette)

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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Et voici le sommaire. Notre invité, c'est Damien Roche, le fondateur de Lifebloom, qui crée des solutions de mobilité pour les personnes handicapées,
00:21une innovation mondiale qui réinvente le fauteuil roulant, vous verrez. Dans notre débat, on va parler de l'électrification des flottes de véhicules d'entreprise,
00:30alors que le gouvernement envisage de relancer la proposition du député Damien Adam, qui veut imposer 90% de voitures à très faible émission dès 2032.
00:39Et puis, dans notre rubrique « Start-up », je vous présenterai les vêtements post-cancer du sein de Minettes en goguette. Voilà pour les titres, c'est Smart Impact.
00:47A tout de suite.
00:52L'invité de Smart Impact, c'est Damien Roche. Bonjour.
00:58Bonjour, Thomas.
00:59Bienvenue, heureux de vous accueillir. Vous êtes le fondateur, président de Lifebloom, ingénieur de formation.
01:04Qu'est-ce qui vous a donné l'idée, l'envie de créer Lifebloom ?
01:09A la base, je ne voulais pas créer Lifebloom. Je voulais porter une carrière dans le secteur des énergies.
01:15En fait, c'est en parallèle de ma formation et d'un apprentissage que je menais dans un centre de recherche,
01:21que j'ai fait face à une problématique avec un proche qui, malheureusement, était en fauteuil roulant, a tenté de se lever et a eu un grave accident.
01:29Et ça s'est mêlé à un ami à moi qui est kinésithérapeute, qui était frustré de ne pas pouvoir mobiliser ses patients en dehors des séances.
01:37Il faut savoir que la grande majorité des personnes aujourd'hui qui sont en fauteuil roulant,
01:41c'est des personnes qui peuvent toujours bouger leurs jambes, mais qui vont manquer en force ou en équilibre pour pouvoir se mettre debout et marcher en sécurité.
01:48Ils sont capables de se mobiliser en séance avec l'aide d'une ou deux personnes, mais le reste du temps, ils sont confinés à leur fauteuil roulant.
01:56C'est cette frustration-là, la constatation qu'il n'y avait pas de solution pour les aider, qui m'a amené à travailler sur une solution
02:04qui aboutit à la création de la société avec la mise de côté de ma carrière dans les énergies pour me concentrer sur la dissémination et le développement de cette solution.
02:14Je disais dans les titres, innovation qui réinvente le fauteuil roulant, sauf qu'en fait, c'est un objet et une thérapie, c'est ça Lifebloom ?
02:20C'est ça. En fait, l'approche initiale, ce n'est pas de se dire on va faire une aide technique de marche, un fauteuil exosquelette.
02:27C'est plutôt de se dire qu'on va se poser à une table avec des patients, des cliniciens, ce qu'on a fait pendant plusieurs années,
02:34puisque au stade embryonnaire, c'était vraiment en 2016 que j'ai commencé à réfléchir à ces sujets,
02:39et comprendre les besoins et les contraintes auxquelles il fallait répondre pour permettre justement de préserver cette marche seule et de maximiser la récupération d'une vie debout.
02:51Et c'est là où on nous a dit qu'il fallait pouvoir, mais il faut aussi accompagner, puisqu'on n'est plus en séance de rééducation.
02:59Comment est-ce qu'on maximise la motivation de l'utilisateur pour remarcher seul ? C'est pour ça qu'il y a toutes ces solutions qu'on a développées.
03:06On a vu quelques photos de l'objet, il faut le décrire, c'est un peu un fauteuil roulant, un peu un exosquelette, c'est un hybride, c'est quoi cet objet ?
03:17À première vue, ça ressemble beaucoup à un fauteuil roulant lorsqu'il est en position assise.
03:22Il n'y a pas de rupture d'usage par rapport à un fauteuil roulant conventionnel, qui est malheureusement la seule solution dans laquelle se trouvent les utilisateurs qu'on va pouvoir aider.
03:33On va pouvoir s'installer dedans de la même façon, simplement une fois qu'on est installé et qu'on est mis en sécurité,
03:39on va bénéficier de l'assistance en force et en équilibre qui nous manque pour pouvoir se mettre debout seul.
03:45C'est là où la fonction exosquelette se déploie et va nous assister à chaque pas avec un allègement du poids du corps et une assistance aussi pour avancer nos jambes tout en nous sécurisant.
03:56C'est-à-dire que l'autre point essentiel, c'est qu'on ne peut pas tomber.
04:00Si nos jambes nous lâchent, si on tombe en avant ou en arrière, qu'est-ce qui se passe ? On se rassoie.
04:06Je crois que l'entreprise, vous l'avez créée en 2019, on est en 2024, presque 2025, vous en êtes où ?
04:14Il y a eu des tests à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, c'est ça ?
04:17Il y a eu des tests. Depuis 2019, en fait, on a testé nos solutions et on a développé de manière itérative, c'est-à-dire auprès des utilisateurs, les cliniciens et les patients.
04:27Il y a plus de 150 personnes en Europe qui ont remarché avec nos solutions lors de ces tests.
04:32Et en complément de ces tests, on a effectivement une étude clinique efficacité qui a été menée à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière par le professeur Eleonore Bayen,
04:41auprès de patients qui ont subi un AVC et qui ne pouvaient pas marcher seuls, qui étaient en chambre, en fauteuil roulant tout le temps, en faisant quelques pas en séance.
04:49Et dès qu'on a amené notre solution, dès qu'on leur a prescrit la thérapie, ils n'avaient plus de fauteuil roulant dans leur chambre.
04:54Et en une semaine, ils ont récupéré leur marche autonome et ils ont multiplié par plus de 6 leur temps quotidien passé debout et de marche, ce qui est exceptionnel.
05:02Il n'y a pas de technologie aujourd'hui qui permet ça dans le monde, à part ce qu'on a prouvé cliniquement.
05:07Alors, vous en êtes où de votre développement ? Je crois qu'il y a une levée de fonds qui est prévue. Vous cherchez à industrialiser la solution aujourd'hui ?
05:16C'est ça. Aujourd'hui, on peut déjà équiper les établissements de santé. On va équiper les dix premiers établissements de santé dès l'année prochaine.
05:23Donc, ils peuvent nous contacter pour qu'on puisse leur faire une proposition d'installation d'une unité de la marche,
05:29ce qui va permettre de prescrire la thérapie live le moine à chaque patient qu'on a besoin de leur établissement,
05:35que le placement en fauteuil roulant ne soit plus le standard de soins, que ce soit la prescription de cette thérapie et la préservation de la marche.
05:40Donc, ça, c'est un certain nombre de fauteuils qui seraient dans chaque hôpital proposés en roulement aux patients.
05:46C'est ça. C'est dimensionné à la taille de l'hôpital. Il y a les fauteuils, leurs capteurs et la plateforme d'accompagnement pour l'interface avec les soignants
05:52et aussi l'interface des patients avec sa tablette, avec des objectifs personnalisés et du contenu d'autoréducation.
05:58Et à côté, les particuliers peuvent déjà tester la technologie dans nos locaux à Lille, bientôt à Paris.
06:04Et ils peuvent, via le site Internet, rejoindre la liste d'attente puisque l'ambition, c'est de l'amener au grand public à horizon 2026.
06:11Et donc, pour ça, on lève des fonds pour industrialiser et pour rendre accessible cette technologie à tous ceux qu'on a besoin
06:17puisqu'on est convaincu de pouvoir créer trois fois plus de valeur que son coût.
06:21Et donc, en définitive, s'appuie cette prise en charge pour que même des personnes qui n'ont pas forcément les moyens puissent l'avoir en EHPAD ou à domicile.
06:29C'était la question que j'allais vous poser sur le coût d'un fauteuil comme le vôtre, la prise en charge par la Sécu.
06:35Moi, je suis à 100% partant pour que ça soit évidemment utilisé par le plus de personnes possible.
06:42Je crois qu'il y a près de 400 000 personnes en France qui utilisent des fauteuils manuels.
06:47Plus que ça.
06:48Il y en a à peu près 400 000 qui pourraient vivre debout chaque jour avec notre thérapie.
06:52C'est vraiment un chiffre important.
06:54Et si on parle de coût, en fait, ce qui coûte extrêmement cher aujourd'hui, c'est la vie assise en fauteuil roulant.
07:00À la société, vous voulez dire.
07:02À la société, en fait, prise en charge de la dépendance.
07:04C'est des dizaines d'heures d'aide-soignants qui vont accompagner la personne.
07:07Mais c'est aussi une vie assise avec une santé qui se dégrade.
07:10On parle de frais de vie beaucoup plus importants.
07:12Mais aussi des journées d'hospitalisation en plus liées à cette inactivité, cette sédentarité.
07:17Sans parler du coût de la qualité de vie directe pour les utilisateurs.
07:20Face à ça, il y a une énorme création de valeur possible qu'on est capable d'apporter.
07:25Est-ce que ça veut dire que votre fauteuil, vous continuez de le modifier, de l'améliorer aujourd'hui ?
07:31Oui.
07:32Toute la thérapie se modifie.
07:33Il y a une amélioration continue qui est apportée.
07:35Avec des nouvelles fonctionnalités qu'on développe aussi.
07:37En fonction des retours que nous font les utilisateurs.
07:40Que ce soit des patients et des cliniciens.
07:43Et qu'on continuera à avoir au fur et à mesure qu'on équipe les personnes.
07:46Un dernier mot sur le temps de recherche et développement.
07:50Pourquoi ça a été aussi long ?
07:51Est-ce que l'écosystème français de la medtech est suffisamment dynamique ?
07:56Peut-être que c'était simplement compliqué à mettre en place.
07:59Comment vous pouvez expliquer ça ?
08:01Je pense qu'il y a la notion de progrès thérapeutique qu'on apporte.
08:06Tout l'impact qu'on apporte est à peine palpable encore aujourd'hui.
08:11Il y a un champ des possibles sur l'efficacité sur plein de pathologies qu'on ne fait qu'explorer.
08:17Il y a des approches d'exosquelettes robotisées pour remplacer les jambes.
08:21Notre approche spécifique d'assistance partielle pour permettre aux patients de marcher seuls.
08:27Elle est assez unique.
08:28C'est ce qui a nécessité ces développements itératifs pour être prêt.
08:31Pour ouvrir un nouveau chapitre qui est aujourd'hui le déploiement.
08:34Pas avoir à freiner parce que la solution ne serait pas prête.
08:38Aujourd'hui, on est prêt.
08:39On a démontré l'efficacité clinique.
08:41On est marqué CE.
08:42Donc, on peut venir équiper les patients et les établissements de santé en Europe.
08:46Dernier petit mot, la collaboration entre une start-up et les équipes médicales.
08:51Vous l'avez mis en œuvre à la pitié, mais ça fonctionne bien ?
08:55Ça fonctionne bien parce que les soignants sont des gens passionnés.
08:58Ils voient l'apport qu'on souhaite avoir.
09:01La bienveillance qu'on a dans nos développements.
09:03Le développement d'une technologie qui répond à leurs enjeux, à leurs besoins.
09:07À partir du moment où on les intègre dans le développement,
09:10comme le professeur François Puiseieux, dès le début de nos développements,
09:13qui est gériatre au CHU de Lille, c'est très fluide.
09:18Merci beaucoup Damien Roche.
09:20Bon vent à Livebloom.
09:21On passe à notre débat, l'électrification des flottes de véhicules d'entreprise.
09:31Le débat de ce Smart Impact consacré à l'électrification des flottes de véhicules d'entreprise.
09:36Alfred Richard, bonjour.
09:37Bonjour Thomas.
09:38Bienvenue, heureux de vous retrouver.
09:39Conformateur, PLG de Nelson Mobility.
09:42Adrien Decevres, bonjour.
09:43Bonjour Thomas.
09:44Bienvenue à vous aussi.
09:45Vous êtes directeur commercial France chez Monta.
09:47On va commencer par quelques questions de présentation.
09:49Même si vous êtes déjà venu dans Smart Impact,
09:51Nelson Mobility vous l'avez créé en 2022 avec trois autres Polytechniciens.
09:55C'est ça le point de départ ?
09:57C'est ça.
09:58Le point de départ, c'est la transition énergétique.
09:59Mais oui, on est quatre associés.
10:00Quatre associés.
10:01Avec quelle idée ?
10:02C'est quoi ce logiciel que vous proposez ?
10:04Notre volonté aujourd'hui, c'est de faire en sorte que l'électrification ne soit pas forcément vue comme une menace.
10:09Et donc, on est un acteur agnostique qui vient accompagner toutes les décisions
10:12dans soit le début de la construction de ce projet d'électrification pour une entreprise,
10:16soit dans son exécution et le déroulé de toutes les commandes de véhicules électriques et les renouvellements.
10:22Notre volonté, elle est d'accompagner la compréhension des usages de la flotte
10:26pour trouver si Robert, technicien qui fait entre 5 et 10 interventions par jour,
10:30pourrait avoir un quotidien tout à fait électro-compatible.
10:33Et donc, on vient simuler tout ça à partir de nos algorithmes pour rassurer la discussion
10:38et pour rendre le plus rentable possible les passages à l'électrique de les entreprises.
10:42Des entreprises.
10:43Monta, c'est une entreprise danoise, c'est ça, au départ ?
10:46Adrien Lecev, racontez-moi.
10:48Monta, on est une entreprise danoise fondée il y a quatre ans.
10:52Et Monta, on est une entreprise spécialisée pour pouvoir superviser des infrastructures de bornes de recharge
10:59pour permettre vraiment aux utilisateurs mais aussi à des entreprises de pouvoir opérer son parc de bornes
11:05très facilement et avec tous les outils informatiques nécessaires.
11:09Donc c'est une plateforme, si on rentre un peu dans le détail, qui propose quel type de service ?
11:13On va pouvoir proposer à tout type de client, que ce soit des installateurs, des entreprises,
11:19de pouvoir superviser une infrastructure de bornes de recharge en leur proposant, par exemple,
11:25de pouvoir gérer l'énergie, le prix et la facilité directement d'accès aux bornes de recharge.
11:31Dans une interview au journal Les Echos, le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci,
11:36a relancé la proposition de loi qui avait été faite par le député Renaissance, Damien Adam.
11:43Il y a quelques mois, il voulait imposer 20% d'achat de véhicules électriques aux entreprises en 2024.
11:49Ce n'était pas passé. Lui, il voyait même plus loin avec un objectif de 90% dès 2032, je dis ça de mémoire.
11:59On en est où ? Ça a été repris ? Expliquez-moi et qu'est-ce que vous en espérez peut-être ?
12:05Aujourd'hui, il y a déjà une loi qui est en place qui est la loi d'orientation des mobilités.
12:08Elle se décompose avec pas mal de facteurs sur la partie verdissement des flottes automobiles.
12:12Il y a déjà un quota de verdissement à respecter qui n'est pas sur le nombre de véhicules à la route,
12:17mais le nombre de commandes effectuées au cours de l'année, donc un taux de renouvellement dans le parc.
12:21Il y a déjà une augmentation graduelle de ce quota qui est prévu, 20% en 2025, 20% en 2026, 40% en 2027,
12:28donc des paliers avec des gros sauts tous les deux ans.
12:31Le projet initial du printemps dernier, c'est de linéariser ces paliers,
12:34donc avoir plus 10, plus 10, plus 10 tous les ans, et surtout de mettre en place une sanction.
12:38Parce qu'on a beau avoir un quota aujourd'hui et une obligation de déclarer,
12:41sans sanction, ça ne mettait pas non plus la rate au courbouillon aux entreprises.
12:46Aujourd'hui, le projet qui est repris par deux nouveaux députés,
12:49il est de réactualiser cette proposition Adam qui est tombée à l'eau lors de la dissolution de l'Assemblée.
12:54Là, ce serait a priori de maintenir les quotas qui sont déjà en place,
12:58mais de mettre en place des sanctions à hauteur de quelques milliers d'euros par véhicule ne respectant pas cette loi.
13:03Et éventuellement de retirer les hybrides rechargeables du décompte de ces quotas,
13:07ce qui aurait donc un double impact pour continuer à accélérer tout ça.
13:11Puisque ce sont aux entreprises de stimuler le marché d'occasion,
13:14et donc il faut qu'elles électrifient maintenant pour que le marché adressable continue d'augmenter.
13:19Il y a un effet domino qui est intéressant.
13:21Non seulement il est intéressant, mais il est nécessaire si on veut rendre cette mobilité électrique accessible à tous,
13:25et donc cette décarbonation à l'échelle.
13:27Et c'est d'autant plus important qu'on voit que le budget 2025 va sans doute accoucher d'un recul sur l'ambition en matière d'électrification des mobilités.
13:35Moins de primes à l'achat, un leasing à 100 euros qui va sans doute être un peu rabougri.
13:39Ça veut dire quoi ?
13:41Ça veut dire que la filière des véhicules électriques, pas seulement vos entreprises, mais voyons un peu plus large,
13:46elle a besoin d'un soutien gouvernemental ?
13:48Sans ce soutien, vous pensez que la croissance peut être menacée ?
13:54En fait, je ne dirais pas qu'elle a besoin d'un soutien gouvernemental,
13:58mais qu'aujourd'hui, rationnellement, toutes les raisons sont là pour encourager les entreprises à électrifier
14:04et arrêter de voir ça comme une vraie menace et un gros risque.
14:07Et donc pour essayer de les motiver, pour participer à un débat de projet d'entreprise qui pourrait se réaliser,
14:14si on met en place une sanction, quelqu'un qui ne respecte pas son quota va être vraiment regardé pour ne pas l'avoir respecté.
14:20Donc ça peut faciliter et accélérer la décision de projet d'entreprise.
14:24Le deuxième paramètre un peu plus macroéconomique, ce sont les obligations de taux d'émission en sortie d'usine
14:29pour les constructeurs automobiles qui, eux, sont déjà en place.
14:32Donc au niveau européen, les constructeurs doivent électrifier.
14:35Et au niveau national, on a du mal à créer cette demande.
14:38Donc pour équilibrer offre et demande, il faut encourager les plus gros demandeurs de véhicules neufs,
14:42qui sont les entreprises, et on se sent complètement légitime de leur imposer des quotas sanctionnés.
14:49Adrien Elsev, est-ce que c'est une filière qui ne peut pas décoller sans aide de l'État ?
14:54Parce qu'aujourd'hui, sans les primes à l'achat, je ne parle pas exactement de votre business,
14:59j'élargis un peu, mais sans les primes à l'achat, je ne sais pas où en serait l'électrification des mobilités.
15:05Oui, mais les entreprises aujourd'hui, avec les différentes lois qui sont imposées,
15:10l'entreprise a un besoin d'électrifier sa flotte.
15:15Elle a un besoin, même aujourd'hui, la conduite du changement, que ce soit par les présidents des entreprises,
15:21demande aujourd'hui aux salariés d'avoir aussi un changement de leur comportement,
15:29parce que le directeur de l'entreprise a un véhicule électrique,
15:33et donc les salariés vont devoir changer pour de l'électrique.
15:37Est-ce que la loi telle qu'elle existe en France, il y a des lois similaires dans d'autres pays européens,
15:43puisque votre entreprise n'est pas centrée que sur le marché français ?
15:47Il y en a, et donc ça aide les entreprises à booster l'invente des véhicules électriques.
15:54En France, il n'y en a pas, et donc ça nous permet aujourd'hui d'électrifier les flottes d'entreprises.
16:02C'est bon pour l'industrie.
16:06Je rappelle les chiffres qu'on a donnés, qui étaient contenus dans la loi Adam.
16:11L'obligation d'acheter 20% de voitures électriques, c'était ce qui avait été évoqué en 2023-2024,
16:16et puis 95% de véhicules dans les flottes professionnelles d'ici 2032.
16:21Au-delà de ces enjeux réglementaires, de ces obligations légales, Alfred Richard,
16:27comment convaincre une entreprise d'électrifier le plus vite possible ?
16:33Je suis chef d'entreprise, j'hésite. Comment vous allez me convaincre ?
16:37Déjà, ce n'est pas nécessairement quelqu'un d'extérieur qui peut imposer une décision d'entreprise
16:42et les convaincre de passer à l'électrique.
16:44On peut leur donner des arguments pour alimenter la réflexion et qu'eux-mêmes fassent cette conduite du changement.
16:49Il y a plusieurs paramètres. Il y a le paramètre économique, le paramètre opérationnel et le paramètre pédagogique.
16:55Sur le paramètre économique, si on arrive à un iso-coût dans la gestion des véhicules,
16:59ce qui est le coût total de possession d'une flotte, si on arrive à de l'iso-coût...
17:03Donc, on reste à un même niveau, on devient d'accord.
17:06Mais typiquement, entre se recharger chez soi et se recharger sur l'autoroute,
17:09il y a une différence d'un facteur 5 sur le prix de la recharge.
17:12Si on dimensionne mal la batterie du véhicule, on va surdimensionner les coûts CAPEX de location du véhicule.
17:18Donc, on va avoir du mal à avoir une parité TCO, qui est le terme que les entreprises utilisent.
17:22Ça, c'est le volet économique lié au véhicule.
17:24Sur la partie opérationnelle, si Robert, quand je le passe à l'électrique,
17:28il est bloqué une demi-journée toutes les deux semaines et qu'il ne peut pas faire son intervention,
17:32le business model de l'entreprise est mis à péril.
17:35Et donc, il faut s'assurer qu'il n'y ait aucune interruption métier.
17:38Là, je parle évidemment des populations itinérantes, pas des véhicules statutaires ou des top managers
17:43qui doivent eux-mêmes prendre leur décision de montrer l'exemple.
17:46Et le biais pédagogique, c'est un nouveau sujet.
17:48Le kilowatt-heure, c'est nouveau. Les infrastructures, c'est nouveau.
17:51La conduite, le freinage régénératif, c'est nouveau.
17:53Et donc, il y a aussi tout un volet de pédagogie pour embarquer les différentes parties prenantes.
17:57La plateforme Monta, je crois, vient d'intégrer le wall connecteur de Tesla.
18:01Alors, je ne le connaissais pas parce que je ne cours pas en Tesla.
18:04Le wall connecteur de Tesla, de quoi il s'agit et qu'est-ce que ça change pour vous ?
18:07Tout à fait. Donc, on a un module qui est intégré aujourd'hui dans le chargeur Tesla
18:13et qui apporte en fait toute cette brique technologique aujourd'hui pour les utilisateurs de véhicules électriques.
18:18C'est ce qu'on a pu mettre en avant sur nos réseaux.
18:22On a communiqué dessus. Et donc, ça apporte vraiment cette brique qui est à la fois d'itinérance.
18:26Donc, des utilisateurs de véhicules électriques peuvent venir se charger directement sur ces chargeurs-là
18:32grâce à la technologie Monta.
18:34Vous avez annoncé une levée de fonds de 80 millions d'euros au mois de janvier dernier.
18:39Quelle ambition ? Quelle stratégie avec cette levée de fonds ?
18:42Oui. Donc, ça apporte la levée de fonds qu'on a faite cette année de 80 millions d'euros.
18:49Ça nous permet vraiment de grossir à la fois sur les pays européens.
18:52Donc, on a une grosse équipe aujourd'hui sur le marché français.
18:54On vient d'ouvrir aussi les États-Unis.
18:57Et l'ambition aujourd'hui de Monta, c'est vraiment d'accompagner aujourd'hui à la fois nos partenaires,
19:03nos clients pour leur apporter vraiment toute notre technologie, l'innovation aujourd'hui de Monta
19:10sur les sujets de demain comme les nouveaux protocoles de communication, le charge, plug and charge.
19:19Je voudrais qu'on parle, Alfred Richard, de l'entrée de la directive CSRD au niveau européen,
19:27le reporting extra-financier. Est-ce que c'est un boost pour vous ?
19:31Est-ce que vous vous dites, on a de plus en plus d'entreprises qui vont se préoccuper de ce bilan extra-financier
19:37et qui donc vont se dire, vite, électrifions la flotte ?
19:40Ce serait dommage qu'on prenne des décisions de décarbonation pour réussir à faire un papier de reporting.
19:45Normalement, le papier de reporting, c'est une cascade suite à une décision et un plan d'action qui a été décidé.
19:50J'ai mis des véhicules électriques. En plus, j'ai une obligation de reporting.
19:54Ce n'est pas forcément l'un qui va tirer l'autre.
19:56Quoi qu'il en soit, les entreprises prennent des engagements SBTI, par exemple,
20:00qui sont donc des targets de décarbonation à horizon 2030,
20:04prennent d'autres engagements auprès de leurs donors d'or, leurs clients ou leurs investisseurs.
20:08Dans tous les cas, effectivement, le point que je dirais, c'est les entreprises qui ont des objectifs très clairs
20:13à moyen ou long terme sur la réduction de leurs émissions carbone
20:17et pour lesquels la flotte automobile représente une part vraiment importante des émissions scope 1, scope 2.
20:23Assez directement, ça se traduit en une trajectoire d'électrification qui est nette
20:27et qui est deux à trois fois plus ambitieuse que la loi telle qu'elle est aujourd'hui.
20:31Donc, il y a un effet cascade là-dessus.
20:33Sur la partie reporting CSRD, à nouveau, si la flotte représente une grosse part,
20:37correctement mesurer les choses sur la flotte, c'est correctement reporter les économies évitées et les émissions évitées.
20:44Mais déjà, il faut les éviter avant de faire le reporting.
20:46Merci beaucoup, merci à tous les deux.
20:48À bientôt sur BeSmart for Change.
20:50On passe à notre rubrique start-up tout de suite.
20:59Smart Ideas, on est en duplex avec Véronique Gonzalès, la fondatrice de Minetz en Gauguet.
21:04Bonjour, bienvenue.
21:05Bonjour.
21:06Vous l'avez créé cette entreprise marque de vêtements en 2020 à Marseille, si je ne me trompe.
21:12Avec quelle idée ? Racontez-moi l'origine.
21:15Alors, l'origine n'est pas très, très drôle, mais c'était lié à un cancer du sein.
21:20En fait, aux effets secondaires des traitements du cancer du sein qui m'ont complètement chamboulé et le corps et la peau.
21:27Et j'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à trouver des vêtements adaptés.
21:31Enfin, je ne les ai pas trouvés.
21:33J'ai pris des cours de couture et j'ai décidé de les créer en me servant de matières qui sont toutes saines pour la peau et pour la planète
21:42et qui ont des bénéfices aussi pour la peau, comme la thermorégulation.
21:46C'est hypoallergénique, c'est antitranspirant, c'est respirant et ça prend soin des cicatrices aussi.
21:53Alors justement, je voudrais, on va revenir sur ces matériaux, les choix que vous avez faits.
21:57Mais quand on parle d'effets secondaires, de quoi il s'agit dans le détail ?
22:01Alors, on peut avoir prise de poids très rapide avec des variations de poids tous les mois.
22:08On peut avoir de la transpiration excessive, la peau qui devient hypersensible.
22:13Ça, c'est quelque chose qui vraiment ne se voit pas.
22:16Et ça fait l'effet, par exemple, avec un t-shirt en coton que vous avez l'habitude de mettre ou une chemise,
22:22l'effet d'un pull qui gratte toute la journée qui est hyper désagréable.
22:27Et ça, c'est au niveau de tout le corps et c'est quelque chose qui ne se voit pas.
22:31Et il y a aussi l'hypersudation qui, pareil, ne se maîtrise pas.
22:38Il peut être très gênant et très inconfortable.
22:42Des douleurs articulaires aussi parfois ?
22:45Aussi, qui empêchent beaucoup de mouvements.
22:49Et c'est vrai que le simple fait d'enfiler un t-shirt peut devenir très compliqué.
22:55Il faut trouver des solutions pour trouver une réponse à ces différents effets secondaires des traitements.
23:03Qu'est-ce que vous avez fait ?
23:05Je pars toujours d'une ou deux problématiques physiques
23:10et à laquelle je combine les propriétés des tissus que je trouve.
23:15Par exemple, le t-shirt basique que j'ai qui s'appelle Ina.
23:20Je suis partie finalement du t-shirt qu'on a toutes dans notre garde-robe en noir et en blanc.
23:25Et en me disant qu'il faut qu'il matche pour des variations de poids,
23:29pour qu'on n'ait pas l'air soit engoncé, soit naché dedans.
23:32Qu'il soit respirant aussi, thermorégulateur.
23:36Qu'il n'irrite pas les cicatrices, donc qu'il n'y ait pas de friction au niveau des aisselles,
23:41par exemple au niveau de la poitrine pour les cicatrices.
23:44Et suffisamment long aussi pour cacher le ventre
23:47parce qu'on a tendance à prendre un petit bidon pas très sympa avec les traitements.
23:51Quel choix de matériaux vous avez fait ?
23:54J'utilise beaucoup le modal.
23:57C'est de la fibre de bois qui vient de forêts qui sont régulées.
24:04J'ai du tissu aussi à base d'aloe vera.
24:07Ce tissu-là garde les propriétés qu'on connaît avec les cosmétiques
24:12ou même la plante à base d'aloe vera.
24:15J'utilise aussi de l'algue qui a aussi des propriétés
24:19qu'on utilise plus dans les compléments alimentaires ou les cosmétiques
24:22mais qui se retrouvent dans les tissus.
24:24Et aussi un peu de coton bio.
24:27Mais je préfère travailler finalement les matières qui sont naturelles
24:30puisque dans la fibre du tissu, on va retrouver les vertus des plantes.
24:37Et comment conserver les vertus de ces plantes, de ces matériaux
24:43après plusieurs lavages ?
24:46Comme la plante est séchée, pulsée et tissée,
24:54le fil garde la propriété tout au long de sa vie.
24:59C'est aussi des tissus qui nécessitent un lavage à 30 ou 40 degrés maximum.
25:05Si on en prend soin avec un lavage classique,
25:10le vêtement va garder ses propriétés toute sa vie.
25:14Et moi, quand je travaille un vêtement, je fais aussi le test.
25:17Ce que j'appelle le test de la machine à laver,
25:19c'est quand je fais un prototype, je vis avec
25:22ou je demande à la personne qui va le tester de vivre avec.
25:25Et si au bout de quelques lavages, le tissu est tout mou,
25:30le vêtement a perdu sa forme, je ne garde pas ce tissu
25:34parce que je veux vraiment des vêtements durables dans tous les sens du terme.
25:38Merci beaucoup Véronique Gonzalès et bon vent à votre marque,
25:42bon vent à vos minettes zangoguettes.
25:44Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
25:47Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Be Smart For Change.
25:51À très vite.