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Transcription
00:00Comme chaque jour, on découvre un métier ici, sur France Bleu Touraine et ici, centre Val-de-Loire.
00:04Vous savez quoi ? On va découvrir le métier de docteur en neurosciences.
00:07Ça paraît très compliqué.
00:09Émilie Mendoza, avec votre invité, on compte sur vous.
00:13Il va falloir éclairer nos petites lanternes bien modestes.
00:15Bonjour. Les neurosciences, ça concerne le cerveau.
00:18Je me suis dit, comme on a tous un cerveau, jusqu'à preuve du contraire.
00:21C'est ça, c'est ça. Mais on en a tous un.
00:24Ça peut nous intéresser.
00:26Peut-être pas très garnir, marqué.
00:27Voilà, il faut voir. En tout cas, ils fonctionnent tous différemment.
00:29C'est votre sujet d'intérêt, Catherine Belzoun,
00:33vous qui êtes docteur en neurosciences à l'université de Tours.
00:36Oui, bonjour. Effectivement, c'est notre sujet d'intérêt.
00:38Tout le monde a, comme ça vient d'être mentionné, un cerveau.
00:41Et non seulement un cerveau, mais un cerveau extraordinaire.
00:44Car dans notre petite boîte crânienne se logent 80 milliards de neurones.
00:48C'est autant que des toits dans la voie lactée.
00:51Donc en fait, on peut déjà en conclure qu'on est tous extraordinaires.
00:54Et vous qui êtes chercheuse, vous vous intéressez à quoi en particulier ?
00:58Alors déjà, on essaie de comprendre à quoi servent ces neurones.
01:01Quelle est leur fonction ?
01:03Et surtout, est-ce qu'elles servent chez tout le monde aussi ?
01:07Je pense qu'elles servent chez tout le monde.
01:09Avec deux, ça suffit.
01:11Non, parce qu'avec deux, vous allez juste savoir dire oui et non.
01:14Ça va être un peu insuffisant.
01:16Donc nous, on essaie de voir à quoi ils servent
01:19et comment ils sont modifiés dans certaines pathologies,
01:22notamment les pathologies psychiatriques,
01:24comme la dépression ou le stress post-traumatique.
01:27Le fait qu'il y ait une application concrète comme ça,
01:30à plus ou moins long terme, de vos recherches à vous,
01:32dans vos laboratoires, ça fait partie des motivations
01:35pour continuer jour après jour à faire ça ?
01:37C'est effectivement une motivation, parce qu'il y a d'un côté, bien sûr,
01:40l'envie de savoir à quoi ça sert.
01:42Donc là, il y a un côté curiosité, voire émerveillement aussi
01:45quand on voit comment ça fonctionne.
01:47Mais après, moi, j'ai aussi envie que mes travaux aient une utilité
01:50et permettent d'améliorer la vie des gens,
01:52notamment les gens qui souffrent, en particulier de maladies psychiatriques,
01:56parce que c'est quand même un pourcentage,
01:57plus de 20% de la population a une pathologie de ce type-là,
02:01et les traitements sont assez insuffisants pour l'instant.
02:05Et si donc on peut mieux comprendre
02:07pour proposer des nouvelles solutions thérapeutiques,
02:09ça peut être un plus.
02:10On dit souvent qu'on connaît 30% des capacités de notre cerveau.
02:13Est-ce que cette statistique a évolué avec la recherche scientifique ?
02:17Oui, alors c'est difficile de savoir quel pourcentage on connaît,
02:20parce qu'étant donné qu'on est encore devant beaucoup d'inconnus,
02:24le pourcentage, c'est difficile à évaluer,
02:26mais on a tous les jours des nouvelles techniques qui se développent,
02:29qui permettent, par exemple, de voir comment fonctionne le cerveau in vivo,
02:34c'est-à-dire pendant qu'un sujet est non seulement vivant,
02:37mais en train d'explorer son environnement,
02:40pendant qu'il est en action.
02:42Sans disséquer le cerveau sur une personne vivante, rassurez-moi.
02:45Voilà, c'est une technique non-invasive.
02:48Ce sont des techniques non-invasives.
02:49On peut non seulement voir ce qui se passe dans une personne
02:53pendant qu'elle fait quelque chose,
02:55mais aussi quand deux personnes sont en interaction l'une avec l'autre,
02:58qu'est-ce qui se passe dans le cerveau de chacune.
03:00Donc évidemment, il y a ces nouvelles techniques
03:03qui tous les jours permettent de faire des découvertes fascinantes.
03:07Vous êtes chercheuse, mais vous êtes aussi responsable d'une chaire à l'UNESCO
03:13liée au thème de la maltraitance infantile,
03:16vice-présidente de la Société Française de Neurosciences.
03:19Vous êtes aussi dans l'Institut iBrain.
03:22Ça vous laisse le temps, tout ça, de vous consacrer à votre sujet de recherche ?
03:26Oui, alors c'est évidemment le côté un peu fin de carrière,
03:29où on accumule les responsabilités, comme vous le mentionnez,
03:32ou bien où on a aussi eu le temps, l'occasion de créer des choses
03:35comme cette chaire UNESCO Maltraitance Infantile,
03:37que j'ai créée il y a deux ans.
03:39Donc effectivement, on est mobilisés par d'autres tâches,
03:43mais en même temps, on continue le travail de recherche,
03:46notamment au travers du travail de doctorant qu'on encadre.
03:50C'est-à-dire qu'on ne fait pas directement les expériences,
03:52parce que je serais incapable de faire une chirurgie ou je ne sais quoi,
03:56je ne vois pas assez clair.
03:58Donc il vaut mieux que ce soit des personnes plus proches du terrain
04:01qui mènent ces travaux.
04:03Et les jeunes chercheurs sont motivés, justement, pour continuer, prendre la relève ?
04:06Les jeunes chercheurs sont très motivés, ils sont pleins d'idées,
04:08ils sont très créatifs.
04:10Et nous, on essaie surtout de trouver les moyens pour leur permettre
04:12de mener ces travaux et de les accompagner un petit peu avec notre expérience.
04:16La recherche de financement, tout un autre sujet
04:18dans le monde de la recherche en France.
04:20Merci beaucoup Catherine Belzoun d'être venue nous partager
04:23votre passion pour votre métier.

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