Les contaminations VIH repartent à la hausse en Indre et Loire
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00:00L'air du temps, chaque matin, ici c'est tout ce qui se passe dans notre département.
00:04Mauvaise nouvelle, très mauvaise nouvelle, les contaminations au VIH repartent à la hausse.
00:08Pourquoi ? Comment enrayer cette hausse ? Qui sont les publics d'ailleurs les plus touchés ?
00:12On va poser toutes ces questions à notre invité, le Dr Mélanie Boissinault,
00:14c'est la patronne du Cégide à Tours, j'aime bien dire patronne, bonjour Mélanie Boissinault.
00:17Bonjour tout le monde.
00:19Ces nouvelles contaminations, elles ont un public particulier, elles concernent qui ?
00:23Alors on sait que le VIH, il est plus représenté chez les hommes qui ont des rapports avec des hommes,
00:28des rapports sexuels avec des hommes, et puis les personnes migrantes, notamment d'Afrique subsaharienne.
00:36Ça nous concerne ici, chez nous, on souraine beaucoup ?
00:39Oui.
00:39Comment vous les expliquez ces hausses, cette hausse des contaminations au VIH ?
00:45Alors je pense deux choses, peut-être qu'on dépiste plus, et qu'il y a plus de lieux de dépistage
00:52et d'endroits plus larges en tout cas où on peut se dépister,
00:58et puis peut-être qu'il y a quand même, enfin les hausses en tout cas,
01:04peut-être une épidémie cachée qu'on essaie d'aller grappiller en allant cibler des publics cibles,
01:09en se déplaçant vers les endroits où des gens ne peuvent pas venir se faire dépister,
01:13donc ça peut-être que ça explique les hausses en fait, c'est quand on dépiste mieux.
01:18Me viennent deux questions, la première c'est où est-ce qu'on peut se faire dépister ?
01:21Et gratuitement ?
01:22Oui, alors on peut déjà aller simplement chez son médecin traitant et parler de sa santé sexuelle par exemple,
01:30et avoir une ordonnance, on peut depuis le 1er septembre aller dans les laboratoires sans ordonnance,
01:35et gratuitement pour se faire dépister, alors gratuitement,
01:39quand on a une prise en charge en tout cas, pour les moins de 26 ans c'est gratuit 100%,
01:44tout le dépistage, du VIH mais aussi des autres IST,
01:48on peut venir en Cégide, le Cégide c'est complètement gratuit quelque soit en condition d'âge,
01:53le Cégide il est Saint-Cruz-Géant-Fouquet à Tours, en centre-ville donc,
01:57donc là on peut venir, c'est gratuit, ça peut même être anonyme si c'est un souhait,
02:02quel que soit l'âge, à quelle que soit la prise en charge sécu ou pas, enfin voilà.
02:06Pas de problème.
02:06On peut aussi faire un auto-test, c'est un test qu'on achète en pharmacie,
02:11là on est tout seul,
02:13et il n'est pas gratuit.
02:14Et il n'est pas gratuit.
02:15Et puis on peut aller auprès des communautaires, je pense à l'association AIDES,
02:19alors eux-mêmes font ce qu'on appelle des actions hors les murs,
02:22et vont sur site pour faire des trôdes, ils proposent des actions, on appelle ça des trôdes.
02:26En fait on a le résultat tout de suite, c'est un test au-dessus du doigt et on a un résultat immédiat.
02:32Voilà, soit au local de AIDES ils ont des permanences,
02:36ils viennent aussi au Cégide nous voir tous les jeudis, ils sont là,
02:40donc ce qui est chouette c'est qu'on fait une consultation médicale,
02:44et on a aussi les communautaires qui amènent un autre regard, en tout cas sur le VIH, le dépistage.
02:48Peut-être plus humain aussi, moins médical ?
02:50Oui, peut-être vraiment plus communautaire, moins médical en tout cas.
02:54On peut peut-être en rappeler aussi qu'on peut vivre correctement avec le VIH.
03:01Oui, c'est un message important, c'est-à-dire qu'on n'est pas malade du VIH,
03:05on vit avec le VIH, d'ailleurs nous on appelle ça des patients vivants avec le VIH.
03:09On vit aussi longtemps avec le VIH ?
03:13Je dirais même que l'espérance de vie est meilleure,
03:15parce qu'en fait on est suivi, à partir du moment où on est suivi,
03:18on rentre dans un où on est traité, on a la même vie, la même espérance de vie,
03:23sans aucune limite que je mettrais pour quoi que ce soit.
03:28Ça veut dire quoi ? Ça veut dire indétectable, intransmissible ?
03:30Oui, c'est-à-dire quand on est traité, on a une charge virale qui est indétectable,
03:34et ça c'est hyper important, c'est indétectable égal intransmissible d'aucune façon que ce soit.
03:38Il a quelle tête ce traitement que l'on prend, qu'on va prendre à vie,
03:42clairement, ça ressemble à quoi ?
03:45J'imagine que c'est un traitement médical, donc il y a quand même aussi des désagréments ?
03:49Oui, j'entends que c'est une ordonnance, c'est un suivi,
03:52mais c'est incomprimé par jour.
03:55À cette époque où on imaginait une grosse poignée de médicaments prendre tous les jours, c'était pas vrai.
03:59Parce que ça a été ça la trithérapie, ça a été un seul comprimé.
04:03C'est quoi la PrEP ?
04:05On le voit sur les bus en ce moment, c'est quoi cette PrEP ?
04:08La PrEP, donc là je parlais du traitement du VIH,
04:11mais il y a un médicament qui empêche d'attraper le VIH,
04:16qui s'appelle la PrEP, le Truvada pour ne pas le nommer.
04:18C'est un comprimé qu'on peut prendre,
04:21alors ça dépend, il y a plusieurs façons de le prendre, soit on le prend tous les jours,
04:24si on pense qu'on s'expose très régulièrement au VIH,
04:27soit on le prend si besoin, en prévision par exemple,
04:30on va s'avoir d'un rapport sexuel à risque, on prend la PrEP.
04:34C'est vraiment une révolution,
04:36c'est-à-dire que les contaminations pour le VIH,
04:40par exemple le San Francisco, ils ont un petit peu plus d'avance sur nous,
04:44il n'y a plus de nouvelles contaminations pour le VIH, c'est vraiment...
04:46C'est fou, et ce n'est pas destiné qu'à un public homosexuel,
04:49tout le monde peut avoir accès à la PrEP ?
04:51Tout le monde, à partir du moment où on la demande et on se pense à risque du VIH,
04:55ça peut être des hétéros qui multiplient les partenaires,
04:59j'entends des couples libertins par exemple,
05:02ça peut être des travailleuses ou travailleurs du sexe,
05:06effectivement les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes...
05:08Et pourtant le VIH, malgré tout ça, le VIH fait encore très peur,
05:12la sérophobie, elle est encore latente dans notre société ?
05:16Elle est présente au quotidien pour les gens qui vivent avec le VIH,
05:20on vit bien avec le VIH, oui,
05:22à la différence PrEP, il y a effectivement de la sérophobie,
05:26c'est parfois compliqué de rencontrer quelqu'un,
05:30c'est parfois compliqué même de se faire soigner,
05:33d'avoir un rendez-vous,
05:35il y a encore des soignants qui sont très méfiants du VIH.
05:42Et ce qui est très blessant pour les patients qui sont eux soignés.
05:46C'est insupportable, on cesse de dire,
05:48vous vivrez normalement indétectable égal intransmissible,
05:52et malgré tout c'est le vivre au quotidien.
05:54Alors indétectable, intransmissible, la PrEP, on n'est pas loin du vaccin là ?
05:58Oui, alors c'est vrai qu'on attend, je ne dirais pas vraiment un vaccin,
06:02mais il y aurait une PrEP qui serait une petite injection sous cul tous les 6 mois,
06:08qui évite de prendre un compromis tous les jours.
06:12Merci beaucoup docteur Mélanie Boissino d'être venue,
06:14on le rappelle vous êtes la patronne du Cégide en Indre-et-Loire.
06:17Dans un instant Francisco Agostino évidemment pour des recettes,
06:20puis on le rappelle le Cégide c'est forcément l'endroit, le lieu,
06:24pour se faire dépister et pour répondre à toutes ces questions.
06:28Voici Pascal Obispo et ce titre personne sur France Bleu Touraine, 8h24.