Dans son édito du 04/11/2024, Gauthier Le Bret revient sur la réaction de Sandrine Rousseau après l'arrestation à Téhéran d'une étudiante dévêtue.
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00:00Et oui, alors déjà, il faut bien retenir le nom de cette jeune femme de 30 ans.
00:03Elle s'appelle Aou Darié.
00:05Il faut retenir son nom comme il faut retenir le nom de Massa Amini,
00:08assassinée il y a deux ans par la police d'Emmola, car elle portait mal le voile.
00:13Elle est déjà une icône, cette jeune femme, mondiale de lutte pour sa liberté,
00:17comme l'homme au char en Chine, Place Tiananmen, en 1989.
00:23Elle a été donc... Elle a enlevé ses vêtements après avoir été agressée
00:26par la police d'Emmola, car elle aussi portait mal le voile.
00:30Elle a été arrêtée et internée dans un centre absolument épouvantable
00:34où on drogue les femmes qui ne respecteraient pas les lois du régime iranien.
00:39Et pendant ce temps, pendant ce temps en France,
00:42Sandrine Rousseau fait donc un tweet en disant ceci.
00:45Notre corps est tout ce qu'on met ou pas.
00:48Alors, tout ce que l'on met ou pas, en l'occurrence, c'est ce qui est imposé.
00:52C'est ce qu'on doit mettre en Iran, pas ce qu'on peut enlever.
00:55Pour le vêtir, nous appartient...
00:57Donc là, elle met en fait sur un même pied le fait d'être voilée
01:00ou le fait de ne pas être voilée.
01:02Le fait de porter le voile de manière obligatoire en Iran
01:05et le fait d'enlever ses vêtements par protestation.
01:08Force aux Iraniennes, aux Afghanes, à toutes celles qui subissent.
01:13Aurore Berger, ancienne secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes,
01:16a réagi tout de suite en parlant de honte et de nausée,
01:20suite au tweet de Sandrine Rousseau.
01:22C'est-à-dire que Sandrine Rousseau, pour parler du symbole patriarcal
01:25que serait le barbecue, elle est là,
01:27mais pour parler du voile qui s'impose aux femmes,
01:31qui les cache, qui veut les dissimuler dans l'espace public,
01:35elle ne cite même pas le terme de voile islamique,
01:39car en fait, elle est gênée suite à des anciens propos.
01:42Parce que ce n'est pas la première fois que ces propos sur le voile choquent.
01:45Elle avait parlé, Romain, d'embellissement.
01:47Elle avait dit que le voile pouvait être un embellissement de la femme,
01:51comme s'il pouvait être autre chose qu'un symbole, pour le coup,
01:53patriarcal, beaucoup plus dangereux que le barbecue,
01:56pour cacher les femmes et les soumettre aux hommes.
01:59Elle avait parlé d'embellissement, et ensuite, elle s'était rendue
02:01à une manifestation, Place de la République,
02:03en soutien aux femmes iraniennes, justement.
02:05Vous savez ce qui s'était passé ?
02:06Elle avait été huée par les femmes iraniennes présentes à Paris
02:09pour soutenir leur sœur présente sous le joug des Molas.
02:14Vous ne pouvez pas à la fois parler du voile comme d'un embellissement
02:17et ensuite aller soutenir celles qui se battent pour le retirer.
02:20C'est un féminisme à géométrie variable, en réalité.
02:23Totalement à géométrie variable, Romain,
02:26parce qu'elle choisit, en fait, les bourreaux.
02:28Quand le bourreau ne lui convient pas, elle n'est plus là, Sandrine Rousseau.
02:32J'en veux pour preuve, Claire, violée par un centrafricain
02:36sous OQTF pendant une demi-heure dans son hall d'immeuble.
02:38Elle nous avait reproché, à nous, d'avoir reçu Claire
02:41et d'en avoir parlé, parce que le violeur ne lui convenait pas.
02:44Quand le violeur est étranger sous OQTF et qu'il n'a rien à faire en France,
02:48que ce soit le violeur de Claire ou le tueur de Philippine,
02:50elle n'existe plus, Sandrine Rousseau.
02:52Son féminisme fond comme un glaçon au soleil.
02:56Donc la question qu'il faut se poser,
02:58parce qu'effectivement, c'est un féminisme à géométrie variable,
03:00Sandrine Rousseau est-elle vraiment féministe ?