Dans son édito du 25/01/2024, Gauthier Le Bret revient sur la révolte des agriculteurs, qui dénoncent leurs faibles revenus et les normes européennes.
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00:00 Gabriel Attal, le Premier ministre, doit faire des annonces demain,
00:03 lors d'un déplacement, pour tenter de calmer la colère.
00:07 Gauthier Lebrecht, cette révolte, cette colère,
00:10 c'est la colère de la France qui se lève tôt.
00:13 Romain, je voudrais vous parler d'une France qui se lève très tôt.
00:15 Une France qui bosse, qui bosse beaucoup.
00:17 Les 35 heures, cette France ne les connaît que de nom.
00:20 Une France qu'on n'entendait pas, qu'on oubliait presque.
00:22 Une France qui ne posait aucun problème.
00:24 Une France dont les enfants n'ont pas participé aux émeutes.
00:27 Une France qui ne manifestait jamais,
00:29 y compris pour sa retraite.
00:30 Une France qui ne cassait rien.
00:32 Cette France a le visage des agriculteurs et des pêcheurs
00:35 qui demandent simplement de vivre de leur travail.
00:37 Comment accepter qu'un agriculteur,
00:40 qui travaille entre 50 et 70 heures par semaine,
00:42 perde de l'argent ?
00:43 Comment accepter que le Conseil d'État oblige les pêcheurs
00:47 du golfe de Cascogne à rester au port pendant un mois ?
00:50 Pour le moment, plus de 8 Français sur 10 soutiennent les agriculteurs.
00:53 Je dis pour le moment, car une radicalisation du mouvement
00:56 pourrait diminuer cette vague de soutien.
00:58 Oui, alors ce qu'il faut noter, c'est que les militants écologistes
01:02 dénoncent la situation.
01:03 Ils dénoncent un deux poids, deux mesures
01:05 avec la non-intervention de la police sur les barrages des agriculteurs.
01:08 Oui, c'est vrai, Gérald Darmanin n'intervient pas et laisse les blocages.
01:11 Oui, il serait intervenu si 5 militants écolo
01:14 s'étaient collés la main sur le bitume et avaient bloqué une autoroute.
01:17 Le gouvernement devrait assumer ce deux poids, deux mesures.
01:20 Car ces militants ne représentent personne,
01:23 ne nourrissent personne, n'ont le soutien de personne.
01:26 Oui, il serait intervenu si c'était la CGT,
01:29 car là, il est question de ceux qui ne manifestent jamais,
01:32 de ceux qui ne se plaignent jamais,
01:34 pas des professionnels de la mobilisation qui vivent pour cela.
01:37 Alors, le gouvernement craint une radicalisation,
01:40 craint des dérapages, des débordements ?
01:41 Oui, comme pour les Gilets jaunes.
01:43 On voit ce qui s'est passé hier avec ce tas de fumiers en flammes
01:46 devant la préfecture à Agin.
01:48 On n'en est pas au sac de préfecture comme par certains Gilets jaunes.
01:52 C'est évidemment la crainte du gouvernement.
01:54 Si ça se produit, il faudra les condamner, ces violences, de manière implacable.
01:58 Et le risque pour les agriculteurs, c'est de perdre, je vous le disais,
02:01 le soutien de l'opinion publique.
02:02 Mais vous avez ceux qui condamnent avant même que ça se produise,
02:06 comme Sandrine Rousseau.
02:07 Et le pire, c'est que Sandrine Rousseau a participé aux manifestations
02:11 interdites de Seine-Solyne, où il y a eu des dégâts
02:14 pour des milliers d'euros contre les mégabassines
02:16 et où les gendarmes ont subi l'enfer.
02:18 Cette violence qui s'est abattue sur eux, c'était véritablement l'enfer.
02:21 Et Sandrine Rousseau était là avec son écharpe tricolore.
02:25 Et après, elle vient faire la leçon aux agriculteurs qui n'ont rien fait de tout cela.
02:28 Alors le responsable de la coordination rurale du Lot-et-Garonne appelle,
02:32 je cite, à viser les administrations et les banques.
02:35 Le temps joue contre le gouvernement.
02:37 Plus il met du temps à répondre, plus le mouvement se radicalise.
02:41 Et ça ne servira absolument personne.
02:43 Merci Gauthier.
02:44 Soyez là à 8h.
02:45 [Musique]
02:48 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]