Dans son édito du 05/01/2024, Gauthier Le Bret revient sur le remaniement ministériel.
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00:00 On a eu du mal à avoir des informations solides toute la semaine Romain, mais là effectivement on s'achemine vers un remaniement d'ampleur.
00:07 Il y a aussi un jeu de chaises musicales, mais il y aura vraiment des sortants et des entrants.
00:12 C'est le souhait du président de la République.
00:13 Tout est possible, même l'impossible, me disait l'un de ses principaux conseillers hier soir.
00:18 Alors vous me posiez cette question, qui pour remplacer Elisabeth Borne à Matignon ?
00:23 Alors on va évidemment prendre des pincettes, mais il y a quand même des favoris dans cette course au remplacement d'Elisabeth Borne.
00:28 Déjà le départ d'Elisabeth Borne ne fait plus aucun doute.
00:33 Il faut toujours être prudent parce que le président peut changer d'avis jusqu'au dernier moment, mais Elisabeth Borne est sur le départ.
00:38 Sébastien Lecornu, on en parle depuis plusieurs jours.
00:41 Il était encore à la une du Figaro hier, le réserviste du président.
00:45 Mais aussi c'est un nom qui est revenu ces dernières heures.
00:48 Richard Ferrand, ancien président de l'Assemblée Nationale, ancien président du groupe Renaissance, à l'époque La République En Marche à l'Assemblée.
00:55 Un ministre très furtif, proche des proches d'Emmanuel Macron, un macroniste vraiment de la première heure,
01:01 qui pourrait donc faire son retour s'il était nommé en remplacement d'Elisabeth Borne.
01:06 Disons-le, ces deux profils ne sont pas des profils qui pourraient faire de l'ombre au président.
01:11 On s'achemine vers, comme Jean Castex ou Elisabeth Borne, des premiers ministres qui mènent leur administration,
01:18 mais qui ne sont pas là pour faire concurrence au président de la République.
01:21 Bon, favori pour Matignon, Lecornu, Ferrand. Qui est en danger ?
01:24 Alors les ministres en danger, là la liste est longue. Déjà, il y a toute l'aile gauche, toute l'aile gauche de la Macronie
01:28 qui a défié le président sur sa loi Immigration, qui a menacé de démissionner sans mettre la menace à exécution.
01:35 Il n'y a qu'un ministre qui l'a fait, c'est l'ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.
01:38 Donc Clément Beaune qui a mené cette fronde en organisant un dîner à son ministère,
01:42 qui était hier dans les colonnes du Parisien pour demander finalement au président de rester.
01:46 Bon, il devrait quand même partir. Sylvie Rotaillot, ministre de l'Enseignement supérieur, qui a fait pareil.
01:50 Rima Abdulmalak, qui a fait pareil tout en disant le contraire, mais qui s'est fait recadrer sèchement sur une autre affaire,
01:55 l'affaire de Pardieu par le président de la République. Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, pour d'autres raisons.
02:00 Alors Olivier Dussopt et Agnès Ferman-Lebaudeau, c'est pour des raisons judiciaires.
02:04 L'une est prise dans un conflit d'intérêts et l'autre a une décision de justice qui tombe le 17 janvier.
02:09 Donc le président pourrait ne pas attendre la décision de justice en ce qui concerne l'actuel ministre du Travail.
02:13 Et puis Bruno Le Maire. Alors vous me demandiez pourquoi Bruno Le Maire tout à l'heure, Romain.
02:17 Parce que Bruno Le Maire, Emmanuel Macron, aimerait bien en faire sa tête de liste pour les Européennes.
02:22 Je rappelle que la liste Renaissance, pour le moment, dans les sondages, est très largement distancée, parfois plus de 10 points,
02:27 par celle de Jordan Bardella du Rassemblement national. Qui était le favori pour mener cette liste ?
02:32 Stéphane Séjourné, le patron du parti Renaissance, qui est franchement connu par pas grand monde.
02:36 Comme on dit vulgairement, il peut aller faire ses courses très tranquillement, Stéphane Séjourné.
02:40 Donc pour essayer de combattre politiquement Jordan Bardella et de resserrer dans les sondages,
02:46 on pourrait être tenté du côté de l'Elysée de mettre une figure déjà connue des Français, à savoir Bruno Le Maire.
02:50 Mais alors il prendrait le risque de se séparer d'un poids lourd politique, d'un homme d'expérience qui connaît Bercy comme sa poche.
02:57 Bon, ça fait très longtemps, ça fait quasiment 7 ans qu'il est à Bercy. Et donc, on en vient à votre question que vous allez me poser.
03:02 Bah c'est, quels sont les possibles retours ?
03:03 Et ben voilà, et donc dans les possibles retours, j'anticipais déjà votre question, il y a Julien Denormandie,
03:09 proche des proches du président de la République, il le surnomme "mon bébé". Et Julien Denormandie, il était déjà pressenti,
03:15 oui oui si si, mon bébé en privé, c'était dans la presse, ça a fuité, il s'appelle "mon bébé politique".
03:21 Mon bébé politique. Et donc Julien Denormandie, Bercy lui avait déjà été proposé au moment du second quinquennat,
03:28 au moment où Élisabeth Borne a été nommé à Matignon. Il ne voulait plus être ministre, il était ministre de l'agriculture
03:32 à ce moment-là, de Jean Castex, et donc il pourrait faire son retour, c'est le cas de le dire, Julien Denormandie,
03:38 comme Richard Ferrand s'il était nommé à Matignon. Le nom de Julien Denormandie revient aussi dans la course à Matignon.
03:43 Voilà ce qu'on sait. Alors hier, je vous le disais Romain, j'ai contacté plusieurs proches de plusieurs ministres,
03:49 des collaborateurs comme on dit, et on me disait "j'espère être dans les bons cartons", sous-entendu,
03:54 j'espère être dans des cartons à la limite qui changent de ministère, mais pas qui s'en vont définitivement.
03:58 Une chose est sûre, chaque minute qui passe nous rapproche un peu plus de ce grand changement.
04:04 Ça, on en est sûr, 110%.
04:06 110%. Là, on se mouille pas.
04:08 [Musique]
04:12 [SILENCE]