• il y a 2 mois
Le thriller politique « Dans l’ombre » décrit le bouillonnement d’une campagne présidentielle. Créée par Pierre Schoeller, réalisateur du film « L’exercice de l’Etat » avec Michel Blanc, la fiction en six épisodes est déjà en ligne sur France.tv et sera diffusée à partir de mercredi à 21h sur France 2

Category

🗞
News
Transcription
00:00Votre invité média, Céline Baye-Darcourt, est donc le créateur de l'une des séries
00:03les plus attendues de cette fin d'année.
00:05Il a adapté pour France 2 le roman « Dans l'ombre » écrit par l'ancien premier
00:09ministre Édouard Philippe et son conseiller politique à Matignon, Gilles Boyer.
00:13La fiction en 6 épisodes sera lancée mercredi soir.
00:16Bonjour Pierre Schoeller.
00:17Bonjour.
00:18Vous êtes ce qu'on appelle le showrunner de cette série, en gros c'est vous le pilote,
00:21vous avez occupé à peu près tous les postes, vous êtes l'un des rares réalisateurs à
00:25avoir traité l'univers politique au cinéma avec l'exercice de l'État et un magnifique
00:29Michel Blanc qui avait reçu un César pour ce rôle, est-ce parce que vous aviez touché
00:34au monde politique avec ce film qu'on vous a approché pour adapter ce roman ?
00:39Absolument, je pense oui, c'est très clair.
00:41Je crois que ça a rassuré beaucoup de personnes sur le projet et puis ils ont été chercher
00:49un regard, un cinéaste c'est un regard, c'est une vision, chacun a la sienne et d'emblée
00:57moi ce que j'ai senti c'est que je ne voulais pas faire une suite de l'exercice de l'État
01:03tout en ayant l'expérience de ce film et de ses situations, de ses personnages, de ses
01:11questions, comment filmer le pouvoir, comment équilibrer la fiction et le politique etc.
01:15Pourquoi ça vous intéresse ces sujets-là ?
01:16Ce qui m'intéresse dans ces sujets c'est que c'est forcément une fenêtre sur le monde
01:23contemporain, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas aborder les questions politiques ou de pouvoir
01:29sans vous intéresser à ce qui se passe aujourd'hui, même si c'est à travers les temps passés
01:34comme le film avec la Révolution.
01:35Alors c'est un thriller politique, on est en 2025, Paul Frankeur remporte à la surprise
01:40générale les primaires de son parti face à Marie-France Tremont qui représente une
01:44droite plus radicale et là des soupçons de fraude vont apparaître, vous montrez l'effervescence
01:49d'une campagne, le rôle crucial des communicants, les compromissions, les trahisons, les mensonges,
01:54toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite, c'est ça ?
01:59Absolument.
02:00Il y a un des noms de code, c'était Rayen sur Macron, parce que vraiment on est dans
02:06une politique parallèle.
02:07Ce n'est pas du tout la même configuration politique que celle que nous avons actuellement.
02:12Non, et puis elle est imprévisible.
02:15Comment vous faites ? 4 ans avant, vous voyez, ce que je dis, il a fallu à un moment donné
02:23préciser tout un paysage politique, des dates, des noms de personnages, etc. parce
02:27que le roman ne le donnait pas.
02:29Par exemple, dans le roman, ce n'était pas précisé que c'était un parti de droite.
02:33Vous, vous l'avez ajouté.
02:34Oui, moi j'ai voulu vraiment que ça soit très clair, parce que d'abord, ça me semble
02:39évident qu'il faut poser les pieds quelque part, et que les personnages sont dans un
02:45camp, pas tellement sur les questions idéologiques, mais plutôt sur les questions de tradition
02:50politique.
02:51Et à droite, il y a une culture du chef, et ça me semblait important que comme c'est
02:56une histoire de chef et de collaborateurs avec le chef, et de doute, tout le côté
03:03skilleur, il est dans la tête du premier cercle du candidat.
03:08Et puis la gauche a été déjà explorée dans la série Baron Noir, ceci explique
03:11peut-être cela.
03:12Aussi.
03:13Certains ont vu quand même dans le candidat, je reviens à ma question initiale, ils ont
03:16vu un Alain Juppé, ou dans la candidate malheureuse, une Rachida Dati.
03:20Vous, vous avez quand même pensé à des personnages existants pour créer les vôtres ?
03:24Projeter Rachida Dati sur Melville Poupeau, c'est difficile.
03:28Non, je parlais de la femme bien sûr.
03:29Oui, alors sur le personnage de Marie-France Rémy, en fait, il y a peu de référents.
03:35Il y a Christine Lagarde, il y a Rachida Dati, il y a Valérie Pécresse, il y a Marie-France
03:41Garraud, quelque part aussi, qui a campé une figure politique de droite.
03:48Vous avez pensé à toutes ces femmes pour créer Marie-France Trémont ?
03:50Oui.
03:51C'est un mélange de tout ça.
03:54C'est le choix de Karine aussi, qui a voulu faire une féminité assumée, revendiquée,
04:04tout en étant un personnage qui est quand même une droite dure.
04:06Alors, évidemment, on a envie de savoir quelle implication a eu Edouard Philippe dans l'adaptation.
04:11Il avait trois casquettes.
04:13Il était auteur du livre d'origine, donc il voyait peu à peu la trahison venir et
04:20la libre adaptation gagner du terrain.
04:23Il avait la casquette de conseiller aussi.
04:26Ça, c'était quand même, pour moi, une des casquettes principales.
04:31On avait des réunions de travail avec une figure politique importante, au sens où
04:38il a dédié sa vie à ça, etc.
04:41Donc, c'était absolument intéressant d'avoir son avis sur plein de choses, et celui de
04:44Gilles Boyer.
04:45Et la troisième, c'est le collaborateur à l'écriture, c'est-à-dire jeune auteur
04:50découvrant l'univers de la série.
04:52Ça a été écrit… Oui, pardon Adrien, vous vouliez poser une question.
04:55À aucun moment, Edouard Philippe vous a dit « Ah, là, ça, peut-être que ça, c'est
04:58pas crédible, ça, c'est pas… » ou « Au contraire, ça, c'est très bien, j'aurais
05:02pas fait ça comme ça. »
05:03Ça dépend comment il le dit, comment il le disait.
05:04De toute façon, ce qu'il a constaté, c'est le travail long d'élaboration des scènes,
05:16des scénarios.
05:17C'est-à-dire que ce temps d'écriture, c'est pas du tout le temps d'écriture
05:21ou du langage politique.
05:23Donc, il a pas mal… Il a marqué parfois des moments d'impatience parce que ça prenait
05:32du temps, mais ça prend du temps d'écrire des personnages.
05:34Et puis, je vous dis, c'est des figures politiques parallèles.
05:42Donc, l'idée, c'est de crédibiliser un candidat à la présidentielle.
05:47Vous avez parlé de trahison, etc.
05:50Mais il y a aussi tout un volet dans la série qui… Nombreux scènes un peu longues qui
05:56sont développées autour des négociations.
05:57C'est-à-dire, comment se passent les négociations ? Je crois que le point de vue principal,
06:02il est sur la fabrication du politique, du pouvoir politique, et du rôle politique,
06:07et de la conquête du pouvoir.
06:08Et le thriller vient éclairer tout ça, en fait.
06:12Les trois rôles principaux sont incarnés par Melville Poupeau, Karine Viard, on en
06:16a parlé, et Swan Harlow.
06:17Quand vous entendez Swan Harlow dire qu'il a eu un peu de mal à incarner un homme politique
06:22de droite parce qu'il n'est pas de ce bord-là, ça ne vous agace pas ?
06:24Moi non plus, je ne suis pas de ce bord-là.
06:28Ce qui ne vous a pas empêché de faire cette série ?
06:30Non.
06:31Et je crois que c'est à Swan de répondre, je ne peux pas répondre à sa place.
06:40Ce que je sais, c'est qu'il est magnifique, il campe un César qu'il est très bien,
06:46qui est omniprésent, qui est celui qui nous consuit, on est dans son cerveau, on
06:53est dans ses affects, et c'est un comédien magnifique pour ça, il a été très très
06:57bien.
06:58Mais pas que lui, c'est un excellent casting.
06:59Il y a quatre personnages, il y a Évelyne Brochu aussi.
07:01J'en ai oublié, exactement, pardonnez-moi.
07:02Merci infiniment et bonne chance Pierre Scheller pour cette série, ça passe très vite.
07:07Merci.
07:08Et la série Dans l'ombre, adaptée du roman du même nom d'Edouard Philippe, sera diffusée
07:13à partir de mercredi 21h sur France 2.
07:15Voici Céline Baé d'Hartcourt.

Recommandations