Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Bob Sinclar, DJ et co-auteur de "Bob Sinclar et DJ Yellow – Nos 30 ans de French Touch" - Ed. Hemeria & Carla Rebeiz, à la tête de "Eats Thyme", restaurant libanais et auteure de "Ma Table Libanaise" - Ed. Marabout
---
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_
##C_EST_EXCELLENT-2024-10-27##
---
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_
##C_EST_EXCELLENT-2024-10-27##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonsoir, bonsoir, c'est excellent et c'est votre émission du dimanche soir sur Sud Radio à 19h.
00:09C'est un véritable pionnier de la French Touch, un créateur de son, d'ambiance, mêlant rythme,
00:14electro, house, même bossa jazz, pour nous faire danser depuis trois décennies et oui,
00:18vous l'avez reconnu, c'est bien Bob Sinclar qui est avec nous en studio aujourd'hui. Alors Bob
00:22Sinclar, vous fêtez vos 30 ans de carrière avec un beau livre, un peu lourd. Bonsoir Julie,
00:25bonsoir à tous. 30 ans d'yellow production, mon bras gauche a du mal à le porter. Vous sortez
00:32donc ce livre avec DJ Yellow, votre associé, nos 30 ans de French Touch, sans compter une
00:37compilation aussi, vous sortez un coffret collection. Un triple vinyle, il y a un gros
00:42retour de vinyle. Je ne sais pas si tu sais, mais cette année les ventes de vinyle ont dépassé les
00:45ventes de CD. Ça fait plaisir en même temps. C'est bien que le vinyle soit toujours présent.
00:50Bienvenue sur Sud Radio Bob Sinclar, avec plaisir. Et puis parce que la musique rime autant avec le
00:57plaisir de vivre que la bonne bouffe, dans cette excellente émission de l'excellence à la française
01:01sur Sud Radio, j'avais donc envie de lier nos sens ce soir du goût de l'écoute à ceux de la
01:05dégustation. Car la rebaisse, vous êtes une habituée de l'émission, vous êtes prolifique à
01:09souhait d'ailleurs et je rappelle que vous êtes à la tête de It's Time, une nouvelle sorte de
01:12traiteur restaurant libanais. Vous expérimentez pour notre plus grand plaisir l'alliage des saveurs,
01:16ce que vous nous racontez de votre livre, de recettes à s'en lécher les babines. Ma table
01:20libanaise est sortie chez Marabout. Bienvenue Carla Rebaisse. Merci et bonsoir. Avec plaisir.
01:26Bienvenue à tous, vous êtes dans cet excellent. Allez Bob Sinclar sur Sud Radio Bob, on va
01:33commencer par écouter vos gros tubes afin de bien plonger dans les auditeurs dans votre univers.
02:16Bob Sinclar sur Sud Radio, ça marche, ça marche, on était tous en train de danser là presque. On
02:33pourrait même se mettre debout sur la table dans le studio quand on vous écoute. C'est dingue que
02:38ça marche aussi bien. C'est fou, mais c'est fou parce que les deux premiers morceaux sont tellement
02:42d'actualité. Quand on dit World Hold On, One Day You Will Have To Answer To The Children Of The Sky,
02:46c'est écolo. Faites attention à votre planète. Et ça date de 2005, c'est ça ? Oui, 2006. Ils sont
02:53constamment recyclés. Et tu sais que le streaming, donc les plateformes, les gens qui consomment ça
02:59consomment 65% du streaming et du back catalogue. Ils consomment comme ils achetaient leur vieille
03:04discothèque. Ils écoutaient leurs vieux titres. Et du coup, ce bouquin que je rappelle, Nos 30
03:09ans de French Touch avec DJ Yellow, c'est par Yellow Productions. C'est vous, c'est votre label qui
03:14produisait. Vous nous racontez ces 30 ans de French Touch, de votre French Touch. Déjà,
03:19qu'est-ce que c'est la French Touch pour vous, Bob Sinclair ? La French Touch, c'est un groupe de
03:22mecs. C'est vrai, c'est un groupe d'artistes qui est totalement désinhibé parce qu'on était un peu
03:28complexé par rapport aux Américains et aux Anglais qui avaient créé ces musiques électroniques sur
03:31leur petit label. Donc on a tous monté notre petit label. Je parle de Daft Punk, je parle d'Étienne
03:36de Crécy, je parle de Cassius, je parle de Air, je parle de plein de petits labels comme ça. Et on a
03:41fait notre musique électronique avec nos influences à la française et on a associé à ça l'image. Ce
03:46que ne faisait pas la musique électronique à l'époque. La création du clip, c'est vraiment
03:50le truc qui change en fait. La création du clip et surtout pochette de disques et puis autres. Si
03:54tu te souviens de Monsieur Oiseau, par exemple. Donc on se souvient de la marionnette. On a tous
03:59associé quelque chose comme ça à la musique. Alors évidemment, Love Generation, c'est devenu
04:03le générique de l'Astarak. Il y a la voix du chanteur jamaïcain Gary Pyne. C'est un succès
04:08planétaire. Ça a aussi aidé ce genre de titres à prouver l'impact de votre style de manière mondiale.
04:13Au moment où il est sorti en 2005, la French Touch se terminait clairement. Il y avait aussi une couleur
04:18de son. Donc je pense qu'en 2004-2005, il fallait prendre la tangente parce que la musique électronique
04:24explosait dans le monde et le statut du DJ devenait identifiable. En tant que créateur,
04:31en tant qu'artiste. Donc c'est vrai que le fait d'avoir associé ce titre à l'Astarak, j'ai pu y
04:35passer en live avec Gary Pyne et les gens se sont dit « Ah, c'est lui Bob Sinclair ». Donc la carrière
04:40a explosé à ce moment-là. Et alors vous avez dit, petit sujet quand même sur l'Astarak, qu'en
04:45termes de droit d'auteur, le générique qui est fractionné et dégressif, ce n'est pas le jackpot
04:48attendu parce que tout le monde pense que vous êtes devenu milliardaire. Non, j'aurais bien aimé,
04:53mais ce n'est pas ça. Pour expliquer aux auditeurs, c'est que le morceau est fractionné. C'est-à-dire
04:58qu'il ne joue que 30 secondes. Donc les droits d'auteur sont divisés et au bout de 300 passages,
05:05le tarif est dégressif. Donc je peux le dire, ça doit être autour de 100-150 000 euros si tu veux
05:10pour toute l'Astarakadémie. Ce qui n'est pas énorme en soi. C'est beaucoup d'argent bien sûr,
05:14mais on est chiffre-auteur-compositeur dessus. Et après tu as le pourcentage de l'association. Donc
05:20ça correspond finalement à 20 000 euros pour toute l'exploitation sur l'Astarakadémie sur les 3-4
05:26mois. Donc bon, ça reste un peu d'argent, mais ce n'est pas le milliard. Non, c'est clair. Alors
05:32vous mixez, vous créez des musiques. Il y a du hip-hop, il y a de la disco, il y a de la funk,
05:38il y a de la soul. C'est aussi les musiques que vous écoutez en fait et les musiques que vous
05:42allez chercher dans vos vinyles, dans les recherches que vous faites. Oui, parce que comme je n'étais
05:45pas musicien de formation, je suis venu à la musique par la culture hip-hop. Donc dans la
05:51culture hip-hop, il y avait le graffiti, il y avait le mc, il y avait le dj, il y avait mc, dj,
05:59graffiti, mc, dj et les danseurs. Donc moi j'ai dit tiens, allez, danseur moyen, mc pas du tout,
06:05le graffiti aucun talent. J'ai dit, je me suis vengé sur la production et la culture hip-hop est
06:11venue avec le recyclage de son, avec le sampling. C'est-à-dire prendre des petits extraits dans des
06:16disques, dans des classiques pour recréer un instrumental, une hypnose sur lequel on peut
06:20ajouter des musiciens et des chanteurs. Donc je suis venu là et ça m'a permis de... Et d'où d'ailleurs
06:25un titre avec Bigali ou d'autres rappeurs avec lesquels vous avez pu bosser. Bien sûr, j'ai
06:30toujours associé ma musique, je dirais, mais mon bidouillage d'artisan avec des super musiciens et
06:36des très bons chanteurs. Ok, alors ce livre justement, nos 30 ans de French Touch que je
06:40rappelle de vous et de DJ Yellow par Yellow Prod, c'est en fait, on va revenir dessus en détail,
06:46mais c'est aussi un livre qui nous raconte aussi toute cette French Touch. Bien sûr. Et puis vous
06:50avez envie de laisser une trace peut-être autre que musicale, j'ai envie de dire. Tu as dit le bon
06:54mot. On est aujourd'hui, vu notre grand âge, dans la transmission. Et c'est vrai qu'il n'y a pas eu de
07:00titres, il n'y a pas eu de livres qui retracent l'ensemble de la French Touch. C'est vraiment un
07:05livre sur tout le monde. Vraiment, c'est l'histoire du label avec les artistes qu'on a signé comme
07:08Dimitri from Paris, Salomé de Baya, Kid Loco, Bang Bang, plein de super artistes qui ont explosé
07:14dans les années 90. Mais c'est aussi, on parle de Daft Punk, on parle de Cassius, on parle de Air,
07:18de tous ceux qui vraiment ont explosé sur cette French Touch 1.0. Et c'est la 2.0, c'est lesquels
07:24par exemple ? La 2.0, ce serait, je dirais, Pedro Winter qui a monté Headbanger avec Justice. Pourtant
07:30il est dedans, il est dedans. Ah ben Pedro, c'était le manager des Daft Punk. C'est Justice, le 2.0, c'est ça que vous voulez dire. Voilà, voilà, Justice ce serait le 2.0.
07:38Mais Pedro nous a appelé par exemple en 94-95 pour jouer aux soirées qu'il faisait au Palace. Il était
07:43créateur de soirées à l'époque. D'ailleurs, ça a souvent commencé comme ça, par des grosses soirées,
07:47les gros événements des années 90 finalement, qui ont porté aussi notre génération, on peut dire.
07:51Oui, parce que c'était les seuls endroits où on pouvait jouer notre musique. Ça ne passait pas à la radio, ça passait
07:55nulle part. Donc les clubbeurs se sont instruits comme ça, en sortant. Et cette internationalité
08:00aussi du son, parce que finalement, d'électro, il n'y a pas forcément besoin de
08:03comprendre les paroles, il n'y a pas besoin de... Oui, c'était principalement instrumental au début, bien sûr.
08:08Oui, instrumental et le plus souvent en anglais.
08:10Finalement Carla Rebes, quand on écoute parler Bob Sinclair et DJ, c'est un peu cuisiné aussi, comme vous le faites, avec Ixtam finalement.
08:18Je suis happée par ce qu'il dit. C'est de la création, c'est de l'énergie, c'est du son, c'est tout.
08:23Et vous aussi, vous racontez le mélange en fait, le mélange, les saveurs, le goût, ce que vous allez chercher chez les gens,
08:29ce que vous avez envie de leur donner. On est dans une histoire d'ouverture, de générosité à l'autre et de mélange quoi.
08:34C'est bilatéral, c'est comme il le fait. Je sens le client, je reproduis, je crée quelque chose pour lui donner du plaisir instantané.
08:43Et puis, on a besoin de la musique en background.
08:46Vous cuisez en musique ?
08:48C'est très important. On cuisine dans la salle, on a de la musique. Il faut que je dise sur sa musique, on est sur les tables.
08:54D'accord, ça c'est clair, on a déjà monté dessus dans le studio déjà.
08:57Donc on pousse la nourriture. Oui, la nourriture c'est de la création, mais c'est des envies, c'est de l'amour et c'est un partage.
09:05Que ce soit musical ou culinaire.
09:07Et alors c'est ça l'histoire aussi, Bob, c'est le plaisir instantané quoi.
09:11C'est-à-dire qu'en fait, c'est un plaisir qu'on ne va pas forcément chercher quand on écoute de la musique ou quand on mange de la bonne nourriture.
09:16On se fait kiffer quoi, pardonnez-moi le terme, mais c'est ça l'idée quand même.
09:19Quand tu produis, tu veux dire, ou quand tu joues en tant que DJ ?
09:21Oui, même ça, d'aller toucher les gens comme ça, de provoquer le plaisir instantané chez les autres.
09:24C'est la première fois que je suis rentré dans un club et que j'ai vu un DJ manipuler des vinyles et transmettre cette énergie organique à travers le sound system qui touchait les gens physiquement.
09:35Les gens renvoyaient cette énergie corporelle au DJ et c'est une conversation énergétique, tout simplement.
09:39Parce que chaque musique te fait ressentir une énergie différente, une émotion différente.
09:43Et alors vous avez un petit souci, vous avez fait une vidéo il n'y a pas longtemps sur ces téléphones qui viennent se mettre entre le public et le DJ.
09:51Justement, Judith, quand le clubber regarde le show à travers son téléphone, il n'est plus dans le partage d'énergie corporelle parce qu'il regarde quelque chose.
10:04Donc il vit son moment à travers son téléphone, ce qui est complètement ridicule.
10:07Tu as payé 80 euros l'entrée, il y a 2500 personnes, si tu casses cet esprit de fête, c'est pas possible, c'est mort.
10:13Et donc finalement, pour que les gens baissent leur téléphone, il faudrait faire quoi ?
10:17Il faut juste leur dire, vivez le moment présent.
10:20Sinon on peut leur dire, laissez vos téléphones chez vous.
10:22Non, mais il y a plein de soirées où les videurs, ou en tout cas l'organisateur, placent des gommettes sur les caméras pour leur dire, écoutez, vous êtes venu faire la fête, laissez votre avatar de côté.
10:33Oui, c'est ça, c'est une histoire d'avatar.
10:35Mais bien sûr, ils veulent se faire valider sur leurs réseaux sociaux.
10:39Regardez, j'étais là, Bob Sinclair jouait, j'étais présent, donc j'ai de la chance, etc.
10:43Alors que le bonheur, c'est quand Bob Sinclair joue, c'est de sauter, de se déchaîner, d'écouter, de profiter, de rigoler.
10:48Si quand il joue World All Down, t'as envie de partager ça avec tes amis, pourquoi pas ?
10:51Mais pas tout le truc quoi.
10:53Le film pas pendant deux heures.
10:55Et ça du coup, vous, qui êtes d'une génération où on n'avait pas ce problème justement.
10:59Non, parce qu'on venait écouter la musique.
11:01Voilà, exactement.
11:02On venait écouter un DJ, on venait écouter sur tout ce qu'il avait à dire.
11:04Est-ce que ça rend pas un peu nostalgique parfois ?
11:06Non, m'en parle pas, moi je suis vide dans la nostalgie.
11:08J'ai du mal à vivre dans le moment présent.
11:11Vous avez comme une population entre 18 et 30 ans qui vient vous écouter.
11:14Elle a pas vieilli votre population ?
11:16Elle a pas vieilli, c'est mon portrait de Dorian Gray.
11:18J'ai l'impression de toujours l'être jeune.
11:20Mais oui, on partage ensemble.
11:22C'est excellent sur Sud Radio, et on le prouve.
11:24On est en compagnie du DJ compositeur Bob Sinclair.
11:27Et son livre qui pèse 3 kilos avec DJ Yellow.
11:29Nos 30 ans de French Touch, mais il est très beau, je vous le conseille.
11:32Et puis Carla Rebèze aussi à la tête de It's Time, le traiteur restaurant libanais.
11:36Et son aussi très beau livre, Ma Table Libanaise, des superbes recettes.
11:39C'est sorti chez Marabou. Vous restez avec nous, on revient tout de suite.
11:47Merci d'avoir choisi Sud Radio, c'est excellent.
11:49Et vous êtes ici chez vous, vous le savez, avec Bob Sinclair et son livre.
11:52Avec DJ Yellow, nos 30 ans de French Touch.
11:54Et puis Carla Rebèze à la tête de It's Time et son livre, Ma Table Libanaise.
11:58Deux très beaux livres, un peu lourds, mais vraiment agréables à regarder.
12:02Et ça, c'est sorti chez Marabou.
12:04Carla Rebèze, votre livre.
12:06Alors moi je vous connais bien, Carla.
12:08J'aime bien vous recevoir, parce que j'aime votre cuisine.
12:11Tout d'abord, vous avez un restaurant à Paris, rue Coquillard, dans le premier.
12:14Et vous sortez donc ce livre, Ma Table Libanaise.
12:16C'est sans recette, c'est ça ?
12:18Qui nous emmène faire un voyage culinaire.
12:20Alors c'est moderne, parce que c'est une cuisine revisitée, cuisine libanaise revisitée.
12:25Et puis c'est délicieux.
12:27Et puis voilà, vous réinventez cette cuisine.
12:29Pourquoi est-ce que vous avez eu envie de faire ce livre de recettes ?
12:31Pour aller encore plus loin dans le partage, vous m'imaginez ?
12:33Oui, premièrement les clients me le demandaient.
12:35Mes enfants m'ont demandé, parce qu'elles veulent refaire les recettes du restaurant.
12:40Et puis je trouvais qu'un livre de cuisine libanais,
12:43qui est le partage, la convivialité et l'amour, devait être simple.
12:47Et donc je voulais reproduire tout ça.
12:50D'une façon, je suis basée en France, donc c'était à Paris.
12:53Donc c'était à partir de Paris, reprendre mon Beyrouth et l'amener au monde entier.
13:00Et surtout, partager nos nouvelles créations,
13:04qui sont à notre carte, mais qui ne se retrouvent pas dans les autres restaurants libanais.
13:09Et là vraiment, il y a des bonnes recettes, les vraies recettes.
13:12Et qu'on peut faire à la maison.
13:14Facilement en fait.
13:15C'est le but.
13:16Et puis à la fin du livre, il y a un petit, comme on l'appelle, menu.
13:19C'est écrit menu, mais en vérité c'est écrit pour vous faciliter à aller à un pique-nique,
13:23quelle recette, un tête-à-tête, 30 minutes, tout ce que vous voulez.
13:28Pour que ce soit un livre facile, qui est dans votre cuisine,
13:31et qu'on peut tout avoir à portée de main.
13:34Et alors ce que j'ai bien aimé, moi, c'est les nouveaux types d'œufs du matin qu'on peut se faire.
13:39Parce que c'est des choses auxquelles on ne penserait pas.
13:41Il y a les œufs au sumac, par exemple.
13:43Le sumac, c'est une épice en citronné, qui donne de la fraîcheur à l'œuf.
13:47Donc j'allais penser à allier le citron avec l'œuf et une épice.
13:52Où est-ce que vous avez cherché ça en fait ?
13:55C'est typique du Liban, et comme on est Bob Sinclair doit le savoir.
13:58Au Liban, on sort et on continue la fête jusqu'à 6h-7h du matin.
14:03À 7h du matin, on a besoin de se requinquer.
14:07Et là, ça va être des œufs au sumac, une manouche et au zaatar.
14:11Et le sumac, premièrement, si on regarde bien, c'est une baie rouge,
14:15qui est très jolie sur un œuf, et qui donne une acidité et qui se marie très bien.
14:22Et donc, c'est tout ce qu'on a envie.
14:24C'est que du bonheur.
14:25C'est prolonger le bonheur d'une belle soirée,
14:28et commencer sa journée, ou même aller dormir,
14:31avec des mets faciles.
14:33Bob Sinclair, vous avez joué beaucoup au Liban.
14:36J'ai joué deux fois à Beyrouth.
14:38J'ai eu la chance d'avoir joué dans ce merveilleux pays.
14:40Vous avez goûté les œufs au sumac le matin ?
14:42Non, je n'ai pas goûté, je suis un peu...
14:47Vous mangez léger, vous.
14:48Moi je mange léger, surtout que je suis un peu allergique à tout.
14:50Je suis un peu chiant comme garçon, au niveau culinaire.
14:52D'accord.
14:53Ben écoutez, pas au niveau musical, après.
14:57Carla Rebesse, ce livre, c'est aussi un voyage.
15:00Vous le dites, votre cuisine, c'est au cœur de vos souvenirs,
15:04de votre enfance à Beyrouth,
15:05jusqu'à ces voyages incessants et multiples que vous avez faits
15:09dans votre passé de femme d'affaires,
15:11parce qu'avant d'être restauratrice, vous étiez femme d'affaires.
15:14Donc c'est aussi vous que vous racontez dans ce livre,
15:18et tous ces effluves des pays que vous avez traversés.
15:23Tout à fait, je pense qu'il y a les gènes phéniciennes qui sont chez moi,
15:27qui ont été un peu partout ramener des épices.
15:30Mes voyages, c'était presque 144 pays.
15:33Et puis cette fusion, d'aller amener ce que j'aimais dans chaque pays,
15:37ou ville, ou recette, et de la remettre au goût du jour
15:40avec une recette traditionnelle libanaise,
15:42et qui réussit, qui explose dans la bouche, et qui donne envie.
15:46Vous avez un point commun aussi là-dessus, je reprends tous les deux,
15:49parce que finalement vous allez aller chercher aussi dans le old school de notre musique.
15:53On est tous les deux, je pense, Carla, dites-moi si je me trompe, dans le métissage.
15:57C'est ça.
15:58C'est-à-dire qu'on aime mélanger les choses.
16:00L'innovation, la tradition, les goûts, les couleurs.
16:03C'est 100% et il a dit ce que j'avais envie de dire.
16:07C'est un mot important.
16:08Oui, bien sûr.
16:09Moi j'aime aller partout et les mélanger,
16:12et amener ces sonorités sur le dancefloor.
16:14Et Carla les amène dans sa cuisine.
16:17Alors justement Carla, vous avez des influences mondiales.
16:20Le houmous vous le revisitez par exemple avec du miso japonais.
16:24Il faut quand même aller le chercher ça.
16:25Je le mixe encore plus avec du sésame noir, des poivrons, de la betterave,
16:31de la spiruline si j'ai besoin d'une couleur.
16:33Là maintenant c'est des châtaignes.
16:35C'est en fonction des saisons aussi en fait.
16:38Par contre la fatté c'est l'aubergine avec le miso, ça c'est le twist.
16:43Et puis il y a aussi la mousse au chocolat avec le zaatar.
16:46Oui, ça c'est un de nos best-sellers.
16:48C'est excellent.
16:49Qu'est-ce que c'est le zaatar ?
16:50C'est un épice.
16:51Parce qu'il faut expliquer aux gens qui nous écoutent.
16:53Oui c'est vrai, vous avez raison, tout à fait.
16:55Je pense que je n'ai plus besoin d'expliquer le zaatar,
16:57parce qu'il y en a d'autres qui l'ont expliqué.
16:58Mais c'est la fameuse épice libanaise à base de thym,
17:01de sumac, cette fameuse baie rouge, du sésame et un peu de sel.
17:05Et qui est, je dirais, le passeport libanais pour le monde dans les épices.
17:11Et ça donne une note un peu salée, mais très unique, une identité.
17:17Et qui peut se manger, elle se mange surtout salée.
17:20Et j'étais la maître dans du sucré.
17:22Et dans une mousse au chocolat, qui est la France, une mousse au chocolat.
17:25Et on commence avec la mousse au chocolat, on est contents.
17:28Elle explose en bouche quoi.
17:29Et puis à la fin, on a ce zaatar qui rappelle et qui est là.
17:32Et c'est toute, je dirais, c'est toute la finesse de créer quelque chose.
17:37Bien sûr.
17:38Alors vous avez 100 recettes dans ce livre Carla Rebez.
17:41C'est quoi votre recette préférée ?
17:43On me demande toujours c'est quoi la recette préférée.
17:45Je dirais la recette de ma fille.
17:47C'est une question de journaliste.
17:48Oui, la recette, par exemple, ma fille qui a 20 ans, qui adore Bob Saint.
17:52Qui est heureuse que je sois là.
17:54Et moi aussi.
17:55Elle va avoir son livre dédicacé.
17:56Elle va avoir son livre dédicacé.
17:57Et donc, par exemple, elle aime les polpettes de bœuf d'Aoud Bacha.
18:00Elle aime cette recette.
18:01Une autre de mes filles, elle aime cette fatté aubergine miso.
18:06D'accord.
18:07Moi, j'aime mes revisités de desserts.
18:10Un vanilla sumac.
18:11Oui.
18:12Donc cette fameuse B.
18:13Une labneh qui est ce yaourt essoré, le lait essoré qu'on fait en salé.
18:19Que je refais en sucré avec un cheesecake.
18:22Un spéculoos sans gluten.
18:24Et quand on dit cheesecake.
18:25Très bien.
18:26Il faut s'adapter aujourd'hui.
18:28Et quand on dit cheesecake, on pense à New York.
18:31Mais en vérité, c'est la version européenne.
18:33D'accord.
18:34Et c'est quoi la version européenne du cheesecake, du coup ?
18:36C'est cette labneh cheesecake.
18:37D'accord.
18:38Mais qu'est-ce que c'est ?
18:39Elle est aérienne.
18:40D'accord.
18:41Et ça a un goût vraiment.
18:42Parce qu'on vient du salé pour faire ce sucré.
18:44Et on part vraiment.
18:47On est vers le Liban.
18:48On est vers la Méditerranée.
18:50Et avec un confit de citron au-dessus.
18:53Et là, on est presque à Menton.
18:55On est au Liban.
18:56On est en bord de mer.
18:57Méditerranée.
18:58Avec une nouvelle création.
18:59On ne veut pas arrêter.
19:00On commence.
19:01On dit non, non, non.
19:02Puis on n'arrête pas.
19:04Et en même temps, on est léger.
19:05Un peu comme la musique de Bob Sinclair.
19:07On ne veut pas que ça se termine.
19:09On ne veut pas que la soirée se termine.
19:11Et alors, il y a un truc que vous racontez,
19:13qui m'a plu aussi dans votre livre Carla Rebès,
19:16c'est que ce que vous nous racontez,
19:18c'est aussi le temps passé en cuisine.
19:20La cuisine qui est le recueil de conversations intimes,
19:23de confessions intimes,
19:25qui sont un espèce de moment suspendu dans la cuisine
19:27et qui n'arrive que là.
19:29Donc il y a quand même toute cette énergie-là
19:31qui accompagne vos créations.
19:32Oui, parce que quand vous êtes à la maison,
19:34les gens viennent voir ce que vous allez cuisiner.
19:36Ils viennent goûter.
19:37Ils viennent sentir.
19:39Et là, les langues se délient.
19:41Parce qu'il n'y a pas tout le monde.
19:43Il y a une partie qui vient chez vous
19:44et qui commence à parler.
19:46On s'épanche.
19:48Et puis il y a beaucoup de choses.
19:49Il y a deux endroits où on parle le plus au Liban.
19:51C'est dans les cuisines
19:52et à la porte de sortie d'une maison.
19:55Parce qu'après une soirée ou un déjeuner,
19:57les gens se rappellent beaucoup de choses quand ils quittent.
20:00Et il reste 32 minutes là-bas.
20:02Donc autant que le bonjour du repas.
20:05Et nous, la cuisine, c'est un endroit de famille.
20:07J'ai des au revoirs qui durent 32 minutes, j'adore.
20:09Oui, c'est très connu.
20:11Il faut avoir une banquette presque à la sortie.
20:13Il y a plus de gens à la sortie qu'il reste pour le café.
20:15Voilà, c'est ça le Liban, la convivialité.
20:17On sait recevoir.
20:18On ne peut plus quitter.
20:19Est-ce qu'un goût équivaut à un souvenir à chaque fois pour vous ?
20:22Oui, mais même pas seulement un goût du Moyen-Orient,
20:25du Liban, de Beyrouth.
20:26Un goût du monde entier.
20:29Vous rappelez de votre séjour à Séoul, vous êtes là.
20:34Vous rappelez peut-être une tablée avec des amis,
20:37un truc personnel, un truc avec les enfants.
20:40C'est très important.
20:41Et vous, Bob, un son, un souvenir aussi, on imagine ?
20:44Un son, un souvenir ?
20:46La musique, c'est toutes les émotions de la vie.
20:48Mais je sais que l'artiste, vraiment,
20:52ce n'est pas mon artiste préféré,
20:55vraiment mon idole,
20:56mais c'est celle qui a partagé tous mes moments
20:59depuis que j'ai 16 ans, c'est Shadé.
21:02Shadé, les trois premiers albums,
21:05ils ont traversé tous les moments de ma vie,
21:07les plus tristes, les plus mélancoliques,
21:09mais les plus heureux.
21:10Je trouve que c'est une musique qui ne vieillit pas.
21:12Elle a annoncé un nouvel album, on ne sait pas quand.
21:15J'ai hâte.
21:16On a tous hâte.
21:17C'est excellent.
21:18Sur Sud Radio, vous l'aurez compris,
21:19on va revenir tout de suite avec le DJ compositeur Bob Sinclar,
21:22son livre avec DJ Yellow,
21:24nos trente ans de French Touch,
21:25et puis Carla Rebez, fondatrice de It's Time,
21:28le restaurant libanais d'excellence,
21:30et son livre Ma Table Libanaise,
21:31c'est sorti chez Marabou.
21:32Et vous, vous restez avec nous.
21:38Sud Radio, c'est excellent, vous l'aurez compris,
21:40c'est l'émission qui crée le lien
21:41avec le DJ compositeur Bob Sinclar et son livre
21:43avec DJ Yellow,
21:44nos trente ans de French Touch,
21:45et Carla Rebez, fondatrice de It's Time
21:47et son livre Ma Table Libanaise,
21:48c'est sorti chez Marabou.
21:50Alors Bob Sinclar, on parle de votre livre avec DJ Yellow
21:52et de votre trente ans de collaboration à tous les deux.
21:54Il y avait un truc sur le vintage,
21:56un petit extrait justement qui raconte vos débuts
21:58que j'avais envie de faire écouter aux auditeurs, c'est parti.
22:00Il y avait une, comment tu pourrais appeler ça,
22:02une culture du vieux,
22:03une culture de la collection du vieux d'ici,
22:06pour pouvoir les jouer sur le dancefloor.
22:07Et ça c'est Peterson, c'est Patrick Forge,
22:09c'est Norman Jay avec les soirées Acid Jazz.
22:11Et c'est de là où on a vu des labels indépendants,
22:13des petits macarons,
22:14et c'est comme ça qu'on a compris
22:15que la musique indépendante n'était pas qu'américaine,
22:18elle était aussi anglaise, aussi italienne.
22:20Et c'est de là où on s'est dit,
22:21si eux ils peuvent le faire, on peut le faire en fait.
22:23Si eux ils peuvent le faire, on peut le faire.
22:25C'est comme ça que ça a commencé.
22:26C'est ça, c'était tout à fait ça.
22:27Parce que tu sais en France,
22:28on n'a pas eu cette culture du petit label.
22:31Les petits labels sont faits pour
22:32dénicher de nouveaux artistes,
22:33explorer de nouveaux sons.
22:34C'est comme ça que ça s'est passé
22:35à Détroit pour la techno,
22:37à Chicago et à New York pour la house music.
22:40Et puis surtout en Angleterre,
22:42avec le label Acid Jazz,
22:43qui a produit par exemple
22:45le premier maxi de Jamiroquai,
22:47le premier maxi de Brand New Heavies.
22:49Donc tu vois, c'est ce qu'on appelait
22:50cette fusion entre de la soul anglaise
22:52et puis des mélanges de,
22:54je vais dire James Brownien,
22:56James Brown influence.
22:59Donc c'était soul,
23:00mais mélangé avec des sonorités funk,
23:04tu vois, R&B.
23:05Donc ça, c'était début des années 90.
23:07Ce que j'adore, c'est qu'on vous voit
23:08quand même en photo, tout jeune,
23:09en train de faire la fête, tous les deux.
23:11Il y a beaucoup d'archives dans ce livre.
23:13Il y a beaucoup, beaucoup d'archives.
23:14Et ce qui est intéressant,
23:15c'est de s'imaginer que ces deux gamins-là,
23:17ils vont devenir ce que vous êtes devenus
23:18ensuite.
23:19Alors j'imagine qu'au départ,
23:20quand vous avez monté l'histoire,
23:21ce n'est pas forcément là-dedans
23:22que vous vous projetiez.
23:23Vous le faisiez pour le bonheur.
23:24Ce qu'on voulait, nous, c'était faire un maxi vinyle
23:26distribué à des DJs.
23:27Donc on en a fait 1000.
23:28Et une fois qu'on avait tout distribué,
23:29on s'est dit, tiens,
23:301000 DJs vont jouer notre musique.
23:31On était les plus heureux du monde.
23:32Et là, on s'est dit,
23:33bon, qu'est-ce qu'on fait de cet argent ?
23:35On parle de 3000 euros.
23:37On avait gagné 3000 euros.
23:38On était les plus heureux du monde.
23:39Ce n'était pas des francs à l'époque, d'ailleurs ?
23:40Si.
23:41On se dit, j'ai dit ça,
23:42mais c'était 20 000 francs.
23:43Et puis on s'est dit, bon,
23:44qu'est-ce qu'on fait ?
23:45On les dépense ?
23:46Non, allez, on les réinvestit
23:47dans un deuxième maxi.
23:48On ne se dit pas,
23:49on va créer un label,
23:50mais au bout du deuxième maxi,
23:51on se dit, allez,
23:52il nous faut une marque.
23:53Et puis petit à petit.
23:54Mais comme on est au tout début
23:55d'une scène,
23:56on ne sait pas où on va.
23:57Mais moi, j'avais pas de plan B.
23:58Je voulais faire ça.
23:59En fait, la musique indépendante,
24:00ça pouvait devenir la culture française.
24:02Et ça l'est devenue.
24:03Et c'est un peu grâce à des initiateurs
24:04comme vous.
24:05Vous en avez conscience de ça ?
24:06Oui, oui, tout à fait.
24:07Une branche de la musique française,
24:09musique électronique.
24:10Indé, quoi.
24:11Indé, musique électronique
24:12qui avait quand même été initiée
24:13par Jean-Michel Jarre,
24:14tu vois.
24:15Bien sûr.
24:16Voilà, plein de producteurs.
24:17Oui, mais qui n'étaient pas encore
24:18dans cette optique-là, en fait.
24:19Non.
24:20Lui, il était en maison de disque, quoi.
24:21Oui, oui, bien sûr.
24:22Ah oui, tu parlais de petits labels,
24:23bien sûr, petits labels indépendants.
24:24Et d'ailleurs, le bouquin,
24:25il a la forme du vinyle,
24:26je tiens à le dire.
24:27Exactement.
24:28La forme d'un vinyle.
24:29Il a 5 centimètres de haut,
24:36On replace dans le contexte
24:37historique, culturel, politique,
24:39la French Touch.
24:40Donc ça, c'est important.
24:41Ce n'est pas seulement
24:42ma vie, mon oeuvre
24:43ou notre ville, notre oeuvre.
24:44On parle de tout le monde,
24:45de tous les artistes.
24:46Et alors, et la couleur,
24:47beaucoup de couleurs,
24:48beaucoup de pop-art.
24:49Je suis dans le pop-art.
24:50Beaucoup d'influence contemporaine.
24:51Je suis très heureux comme garçon.
24:52On voit du Kandinsky,
24:53on voit plein de choses.
24:54La musique et l'art, pour vous,
24:55c'est indissociable.
24:56Indissociable.
24:57Depuis toujours.
24:58Je t'ai parlé de la culture hip-hop
24:59et la culture hip-hop,
25:00elle est née dans le graffiti
25:02et tout ce qui était, je dirais,
25:05interdit à l'époque.
25:07Parce que le graffiti était interdit.
25:09Le rap a été interdit.
25:10Tout a été interdit.
25:11Aujourd'hui, c'est dans les musées.
25:12C'est dans les...
25:13Mais oui, et la radio.
25:15Ça devient mainstream,
25:16comme on dit.
25:17Exactement.
25:18Et alors, il y a l'idée du partage
25:19aussi dans ce bouquin.
25:20C'est-à-dire que vous avez envie
25:21de partager avec nous tous
25:23cette route-là.
25:25Et puis qu'on n'oublie pas
25:26cette histoire et qu'on puisse
25:27aussi chacun en tirer
25:29ce qui nous y plaît le plus.
25:30Oui, parce que les DJs,
25:31on les voit sur les réseaux sociaux
25:32aujourd'hui, sur leurs petits...
25:33Voilà, on montre le meilleur
25:35de nous-mêmes.
25:36Je veux que les gens,
25:37les clubbeurs et les passionnés,
25:39voient d'où ça vient.
25:41Où est-ce que c'est né
25:42et comment et tout ce qu'il a fallu
25:43faire pour arriver là.
25:44Pour continuer sur cette
25:45philosophie du partage,
25:46car à La Rebaisse,
25:47vous vous créez des repas,
25:48vous faites la promotion
25:49de cette philosophie du partage aussi.
25:52Et alors, vous dites un truc
25:53intéressant aussi, c'est qu'un repas,
25:54il peut servir de trêve
25:56entre des ennemis.
25:57C'est vous qui le dites.
25:58C'est vous qui le dites
25:59ou de consolider des amitiés aussi.
26:01Vous donnez cette route-là en fait.
26:04C'est une philosophie de vie.
26:07Oui, parce qu'une table
26:09est faite pour...
26:10On peut manger seule,
26:11mais généralement,
26:12après on la garnit,
26:13on la remplit.
26:14Et puis juste à la recherche
26:16de goût, de réaction,
26:18il y a des liens qui se créent.
26:20Une énergie qui commence
26:21à se créer et puis ça tourne.
26:23C'est pas prévu,
26:24il n'y a pas de scénario
26:25autour d'une table.
26:26Le scénario se joue live.
26:29Donc c'est ça,
26:30être autour de la table,
26:31c'est ne pas avoir de scénario,
26:32un peu comme la vie.
26:33Oui, quand on s'ouvre à la vie.
26:36Quand on est ouvert à la vie,
26:38on s'ouvre à la musique,
26:39on s'ouvre à la nourriture
26:40et puis les choses se passent.
26:41C'est comme ça que vous créez
26:42vos plats aussi.
26:43C'est en vous ouvrant
26:45à ce qui arrive.
26:46Ah oui, je pense que je suis pas très...
26:49dans les normes et dans le...
26:51Qu'est-ce que c'est les normes ?
26:52Non, ça veut dire
26:53aller se mettre en disant
26:55je vais faire ça
26:56et on va faire ça.
26:57En vérité, c'est une rencontre.
26:58Vous ne vous intellectualisez pas,
26:59c'est ça que vous voulez dire.
27:00C'est de la sensation.
27:01Oui, c'est de la sensation.
27:02Surtout des moments,
27:03des opportunités,
27:04une rencontre et un moment.
27:06Beaucoup.
27:07Ça peut être une musique,
27:08ça peut être une énergie,
27:09ça peut être une danse
27:10et puis après,
27:11on crée autour.
27:13Ok.
27:14Donc, être ouvert au monde.
27:16Être ouvert au monde.
27:17Vous, c'est comment que vous créez ?
27:19C'est comment ça vient aussi,
27:20Bob Sinclar ?
27:21Moi, j'écoute des disques
27:22toute la journée.
27:23Je fais du neuf avec du vieux.
27:24Ouais, c'est ça.
27:25The past is my future.
27:26Toujours, toujours.
27:27On met tout.
27:28On voit dans la mode.
27:29Bien sûr, on va toujours s'inspirer
27:30de quelque chose.
27:31Donc, j'écoute, j'écoute,
27:32j'écoute des disques
27:33parce que je ne suis pas
27:34musicien de formation.
27:35Et c'est quoi ?
27:36Tout d'un coup,
27:37il va y avoir un morceau ?
27:38Exactement.
27:39Parfois, dans un morceau
27:40un peu ennuyeux,
27:41il y a un moment
27:42où il y a cette boucle
27:43qui mit,
27:44cette portion musique
27:46qui mit en boucle
27:47va recréer cette hypnose,
27:49une autre nouvelle sensation
27:50sur laquelle on va pouvoir
27:51ajouter une mélodie,
27:52ajouter des musiciens,
27:53des chanteurs.
27:54C'est une recherche.
27:55Et comme on le disait pour Carla
27:57sur l'idée que le repas
27:59peut servir de trave
28:00entre des ennemis,
28:01j'imagine que la musique aussi
28:02finalement,
28:03parce que c'est un lien
28:04d'humanité.
28:05Je pense que le clubbing
28:06est le dernier lieu
28:07communautaire,
28:08sacré
28:09où tu arrives
28:10et on s'en fout
28:11de qui tu es,
28:12peu importe ta couleur,
28:13ta religion,
28:14tes orientations sexuelles.
28:15On est là ensemble
28:16pour faire la musique
28:17et c'est toujours ça
28:18qui m'a vraiment attiré
28:19dans cette salle.
28:21Est-ce que ce n'est pas ça
28:22qui arrive aussi finalement,
28:23qui devra arriver
28:24quand on partage un repas ?
28:25D'ailleurs,
28:26c'est ce qui arrive souvent,
28:27c'est-à-dire qu'on vient
28:28pour le plaisir
28:29et on oublie le reste.
28:30C'est ça que vous nous racontez
28:31Carla Rebas aussi ?
28:32Tout à fait.
28:33Nous, on est juste
28:34les magiciens
28:35de l'ambiance autour,
28:36de donner quelque chose.
28:37Après,
28:38il y a deux personnes
28:39qui vont créer
28:40une communion.
28:41C'est ça ?
28:42Oui.
28:43Deux ou quatre ou dix.
28:44Et est-ce que vous avez conscience,
28:45mais je suppose que oui,
28:46tous les deux,
28:47que finalement,
28:48que ce soit à travers la nourriture,
28:49la musique
28:50ou les arts, etc.,
28:51vous accompagnez,
28:52Carla Rebas,
28:53vous vous accompagnez
28:54les gens dans leur vie
28:55dans divers moments.
28:56Alors vous,
28:57ça peut être les mariages,
28:58ça peut être
28:59des événements professionnels,
29:00ça peut être d'autres situations,
29:01ou juste un déjeuner du dimanche,
29:02mais vous les accompagnez
29:03dans leur vie privée,
29:04dans leur intimité en fait.
29:05Tout à fait,
29:06parce que ça peut être
29:07une première rencontre,
29:08ça peut être
29:09quelque chose
29:10qui est très important
29:11pour la personne.
29:12Et nous,
29:13on est,
29:14je dirais,
29:15entre le décollage
29:16et le décollage,
29:18entre le décor
29:20et le metteur en scène.
29:22Puis à un moment,
29:23c'est aux gens
29:24de reprendre,
29:25je dirais,
29:26le lit
29:27et d'avancer dans leur...
29:28C'est marrant,
29:29ça c'est la deuxième fois
29:30que vous dites ça,
29:31le décor,
29:32la mise en scène.
29:33Donc en fait,
29:34vous,
29:35vous êtes là
29:36pour donner la pièce
29:37ou la scène
29:38ou la pièce
29:39va se dérouler quoi.
29:40Oui,
29:41parce que je n'aimerais pas
29:42que ma nourriture
29:43soit au-delà de leur,
29:44je dirais,
29:45conversation
29:46Je suis là
29:47pour sublimer
29:48leur rencontre
29:49et le moment
29:50qu'ils doivent passer ensemble.
29:51Ça c'est sublime
29:52ce qu'il y avait d'ailleurs.
29:53Je suis là pour sublimer
29:54leur rencontre.
29:55C'est exactement
29:56ce à quoi je pense.
29:57Justement !
29:58Vous, c'est pas les sublimer,
29:59c'est presque les influencer,
30:00j'ai envie de dire,
30:01parfois quoi.
30:02C'est ça,
30:03parfois,
30:04deux êtres
30:05qui ne sont pas faits l'un pour l'autre,
30:06ils ne savent pas,
30:07ils se rencontrent
30:08sur le dancefloor,
30:09ils se rendent compte
30:10que ma raison d'être,
30:11le message que j'ai à donner
30:12sur cette terre,
30:13c'est faire danser les gens.
30:14Et du coup,
30:15ça vous est déjà arrivé, vous,
30:16d'avoir des gens qui viennent vous voir
30:17et dire, grâce à vous,
30:18j'ai emballé ma meuf.
30:19Oui, j'ai emballé ma meuf,
30:20mais surtout sur ta musique,
30:21ça a été la musique de mon mariage,
30:23c'est extraordinaire.
30:24Donc c'est ça,
30:25c'est le fait d'accompagner
30:26finalement les gens
30:27dans leur intimité,
30:28c'est peut-être la meilleure récompense
30:29d'avoir ces retours-là
30:30de bonheur en fait.
30:31C'est fabuleux.
30:32Et si vous aviez un moment,
30:34une scène par exemple,
30:35qui vous a marqué plus
30:36que les autres,
30:37Bob Sinclair,
30:38ça serait quoi ?
30:39Avec ma musique ?
30:40C'est quand j'ai joué
30:41pour la première fois
30:42à Love Generation à ma fille
30:43qui était en couche.
30:44Elle avait 8-9 mois
30:46et je voyais qu'elle faisait des bons,
30:48elle ne marchait pas encore,
30:49elle faisait des bons sur sa couche.
30:50Comme ça, j'ai dit,
30:51ça, ça va marcher.
30:52Si la petite,
30:53elle fait des bons dans sa couche,
30:54ça va.
30:55Si ça marche sur les enfants,
30:56c'est que ça peut marcher.
30:57D'ailleurs, vos enfants,
30:58Paloma et Raphaël,
30:59maintenant,
31:00ils ont grandi avec vous forcément,
31:02donc ils ont grandi là-dedans,
31:03dans cette musique-là,
31:04dans cette joie-là.
31:05On les voit beaucoup avec vous
31:06en ce moment.
31:07Bien sûr, bien sûr.
31:08Je ne veux pas les lâcher.
31:09On a l'impression
31:10que c'est un peu réciproque, non ?
31:11Oui, c'est ça.
31:12C'est ça qui est sympa.
31:13C'est magnifique,
31:14c'est la plus belle réponse.
31:15C'est rare, vous savez ça.
31:16Je sais que c'est très rare.
31:17Je suis au quotidien avec eux
31:18et je connais tous les potes,
31:20les copines, les copains
31:21et je vois ce que font
31:22les parents autour.
31:23Parfois, c'est pas très joli,
31:24ils ont un peu lâché.
31:25Je ne dis pas bien sûr
31:26pour tous les parents,
31:27mais surtout,
31:28un petit message au papa,
31:29ne lâchez pas les filles
31:30parce que c'est pendant l'adolescence
31:31que vous allez être
31:32le plus important.
31:33J'ai tendance à croire
31:34qu'à 14 ans,
31:35la fille,
31:36et elle le dit souvent,
31:37je suis très autonome,
31:38moi, ça va, je suis seul,
31:39mais ma fille,
31:40elle dit toujours ça,
31:41mais il faut qu'elle soit entourée
31:42et je suis toujours là pour eux,
31:43bien sûr.
31:44Vous avez un peu la même chose
31:45qu'à la Rebez avec vos filles.
31:46Elles sont là aussi,
31:47elles goûtent,
31:48elles vous suivent,
31:49elles vous disent ça c'est bien,
31:50ça non, ça tu changes maman,
31:51etc.
31:52Elles sont mon socle.
31:53En réalité,
31:54elles me poussent à écrire ce livre,
31:55elles sont là quand j'ai besoin.
31:57Elles me donnent aussi
31:59ce côté de renvoi
32:00de ce qui se passe autour
32:01parce qu'on n'a pas
32:02la même génération
32:03et en même temps,
32:04on passe des moments
32:05en oubliant qu'il y a
32:06des générations.
32:07Moi, je suis comme
32:08une mère libanaise.
32:09Vous avez 20 ans
32:10en même temps, Bob,
32:11j'ai envie de dire.
32:12Moi, je suis une mère libanaise.
32:13Exactement.
32:14J'adore Bob Sinclair,
32:15c'est une mère libanaise.
32:16C'est génial.
32:17C'est génial,
32:18c'est excellent, n'est-ce pas ?
32:19On va aller changer les enfants.
32:20Voilà.
32:21Écoutez,
32:22si je suis à l'initiative
32:23d'un changement d'enfants,
32:24je ne pense pas qu'il va vouloir
32:25les lâcher, Bob,
32:26ces petits-là.
32:27Les enfants.
32:28On pourra en parler des heures.
32:29Des heures.
32:30Allez, pour l'instant,
32:31vous restez avec nous.
32:32C'est excellent.
32:33Sur Sud Radio,
32:34on est avec le DJ
32:35et compositeur Bob Sinclair
32:36et Carla Rebez
32:37qui est fondatrice de It's Time.
32:38On est de retour
32:39après une courte pause.
32:40Pour la fin de cette émission,
32:41restez là.
32:42Sud Radio,
32:43c'est excellent.
32:44Judith Belair.
32:45Bienvenue dans la dernière partie
32:46de C'est Excellent.
32:47Si vous nous rejoignez,
32:48on est sur Sud Radio
32:49avec le DJ et compositeur
32:50Bob Sinclair
32:51et son livre avec DJ Yellow,
32:52Nos 30 ans de French Touch
32:53et Carla Rebez,
32:54fondatrice de It's Time
32:55et son livre
32:56Ma Table Libanaise
32:57sorti chez Marabout.
32:58Allez,
32:59on se fait encore un peu plaisir
33:00avec du bon son,
33:01le bon son de Bob Sinclair
33:02sur Sud Radio.
33:24Bob Sinclair sur Sud Radio,
33:45alors c'est des titres
33:46plus jeunes,
33:47ceux-là,
33:48c'est 2021-2023.
33:49Il y avait
33:50We Could Be Dancing
33:51avec Mouli Ammar.
33:52Voilà,
33:54Ticento,
33:55j'adore,
33:56parce qu'on est vraiment
33:57sur la disco italienne.
33:58Qu'est-ce que j'aime l'Italie.
33:59Vous avez fait une petite vidéo
34:00d'ailleurs avec les mamas.
34:01Mais oui,
34:02je suis allé,
34:03mais il y avait
34:04ces mamies extraordinaires
34:05qui avaient fait une vidéo
34:06il y a quelques semaines
34:07sur Far Lamore,
34:08parce que j'avais fait ce titre
34:09avec Raffaella Cara.
34:10Raffaella Cara,
34:11une icône énorme
34:12en Italie
34:13et elles ont dansé là-dessus.
34:14J'ai dit,
34:15il faut absolument que j'aille les voir
34:16et comme je vais souvent
34:17dans les Pouilles,
34:18j'ai dit,
34:19allez,
34:20une petite heure de route,
34:21je vais voir.
34:22Et oui,
34:23parce que je suis gourmand.
34:24Je ne vais pas à la découverte,
34:25mais par contre,
34:26en Italie,
34:27oh là là.
34:28La mozzarella
34:29et tout ça.
34:30Magnifique.
34:31Donc,
34:32tout est,
34:33cette musique,
34:34elle est toujours aussi entraînante,
34:352021,
34:362023,
34:372005,
34:38whatever.
34:39Ce qui est fou,
34:40c'est que d'abord,
34:41le public,
34:42on l'a dit,
34:43ne vieillit pas.
34:44Puis il y a aussi
34:45le public qui vieillit,
34:46parce que même moi,
34:47on pourrait presque croire
34:48passer l'âge,
34:49finalement non,
34:50j'adore et je continue
34:51à danser.
34:52Non,
34:53mais c'est agréable,
34:54parce qu'on se dit que
34:55l'électro,
34:56d'aujourd'hui,
34:57on a tendance à se dire,
34:58c'est pour les gens de 20 ans.
34:59Et du coup,
35:00vous la rendez accessible.
35:01Si elle est instrumentale
35:02et très techno,
35:03très métallique,
35:04très masculine,
35:05peut-être que je comprends
35:06que tu puisses ne pas danser dessus
35:07et y aller,
35:08parce que ça peut être un peu froid,
35:09il faut être un peu plus mental,
35:10il faut être un peu plus intellectuel
35:11pour danser dessus.
35:12Moi,
35:13c'est assez festif.
35:14Je suis toujours dans des couleurs
35:15de bonheur.
35:16Et qu'est-ce que vous avez
35:17comme images ?
35:19Non,
35:20je te dis,
35:21c'est des sonorités que j'écoute
35:22et je suis souvent dans les mêmes.
35:23D'accord.
35:24Je suis souvent dans les mêmes
35:25parce que j'ai envie de,
35:26quand j'ai envie de jouer cette musique,
35:27parce que quand je produis un son,
35:28j'ai envie de le jouer,
35:29moi, en tant que DJ,
35:30j'ai envie qu'il soit festif.
35:31Et alors,
35:32il y a marqué dans votre bouquin
35:33que vous vouliez être célèbre.
35:34Ah oui,
35:35j'ai dit ça ?
35:36Non,
35:37c'est pas vous,
35:38je crois que c'est DJ Yellow
35:39qui a dit ça.
35:40Ah oui,
35:41c'est pas moi qui l'ai dit,
35:42il dit n'importe quoi.
35:43Et vous avez réussi à être célèbre.
35:49Oui,
35:50peut-être que d'un moment,
35:51ça vous a un peu chauffé quand même.
35:52Moi,
35:53je dirais que peut-être que
35:54comme je n'ai pas eu vraiment de père,
35:55je me suis dit que j'avais peut-être
35:56envie de lui prouver quelque chose.
35:57D'où l'importance du papa aussi.
35:58Après la célébrité.
35:59Ah oui,
36:00le papa.
36:01Non,
36:02chez moi,
36:03c'est pour ça que j'ai fait tout l'inverse.
36:04J'ai fait papa poule.
36:05Papa mère libanaise.
36:06Exactement.
36:07Est-ce qu'il y a un choix
36:08ou des choix
36:09qui ont fait que
36:10vous avez senti qu'à un moment donné,
36:11bon,
36:12il y a effectivement cette histoire d'Estarac,
36:13à un autre moment
36:14où tout d'un coup,
36:15ça a pris une ampleur,
36:16vous vous êtes dit
36:17bon,
36:18ça y est quoi.
36:19Ça y est,
36:20j'ai réussi.
36:21Ça y est,
36:22je suis une star.
36:23Ah,
36:24une star,
36:25wow.
36:26À partir du moment où les gens
36:27viennent vous voir dans la rue
36:28en vous disant
36:29tiens,
36:30j'aimerais bien un autographe
36:31ou une photo,
36:32ça y est,
36:33on commence à être reconnaissable.
36:34Ça vous a fait quel effet au départ ?
36:35Tu sais,
36:36star,
36:37moi,
36:38après c'est…
36:39Ah ben moi,
36:40je peux vous le dire,
36:41quand je dis à la radio
36:42c'est pas dans la bouche des gens.
36:43Pour moi,
36:44les stars,
36:45c'est Gainsbourg,
36:46c'est Belmondo,
36:47c'est bon,
36:48c'est des gens qui vivent,
36:49qui ont une vie de star.
36:50Vous êtes le Gainsbourg
36:51de la nouvelle génération,
36:52c'est ça que je veux dire.
36:53Ben si,
36:54vous leur faites le même effet.
36:55Tu m'as fait ma journée là.
36:56Mais je n'ai pas son talent,
36:57malheureusement.
36:58Vous n'êtes pas d'accord,
36:59Carla ?
37:00Je suis d'accord.
37:01Ah,
37:02franchement.
37:03Elle est intemporelle,
37:04on l'adore.
37:05Ben voilà.
37:06J'aimerais être suffureux comme lui.
37:07Moi,
37:08je bois pas,
37:09je fume pas,
37:11tu me fais rougir.
37:12Je sais pas si c'est pas moi
37:13qui devrais rougir,
37:14d'ailleurs.
37:15Et vous,
37:16d'ailleurs,
37:17Carla,
37:18vous avez fait
37:19un long détour
37:20dans la finance
37:21avant d'arriver à la cuisine.
37:22Je voudrais avoir
37:23votre premier souvenir culinaire.
37:24Est-ce que c'est avant
37:25ce long détour ?
37:26Est-ce que c'est
37:27ces effluves d'enfance
37:28qui vous reviennent ?
37:29Ou est-ce que c'est,
37:30par exemple,
37:31là,
37:32quand vous y pensez,
37:33c'est là,
37:34tout de suite,
37:35dans votre cuisine,
37:36chez It's Time ?
37:37Non,
37:38je pense que c'est un chemin.
37:39Je voulais retrouver
37:40des goûts
37:41que je ne retrouvais pas.
37:42Et donc,
37:43je les ai créés.
37:44D'accord.
37:45Tout simplement.
37:46Oui.
37:47Et ça passe aussi par la...
37:48Vous aussi.
37:49J'ai la nostalgie
37:50de mon pays.
37:51J'ai la nostalgie
37:52de saveurs.
37:53J'ai la nostalgie
37:54de beaucoup de choses.
37:55Et je les reproduis.
37:56Et votre pays,
37:57en ce moment,
37:58on connaît la situation.
37:59Est-ce que vous continuez
38:00à y aller ?
38:01Ou est-ce que vous avez,
38:02justement,
38:03des retours de gens
38:04qui sont là-bas
38:05et qui peuvent continuer
38:06comme à...
38:07Parce que vous disiez
38:08qu'il y a des fêtes,
38:09par exemple.
38:10Non, non.
38:11Les gens sont toujours...
38:12Il y a des fêtes,
38:13en tout cas.
38:14À la radio,
38:15on va dire que
38:16c'est un pays en guerre
38:17et que les gens
38:18sont très solidaires.
38:19Mais par contre,
38:20ils ne baissent pas les bras.
38:21Oui.
38:22Ils sont résilients.
38:23Ils sont résilients.
38:24Et ils vivent au jour le jour.
38:25Et ils essaient de faire
38:26de le mieux,
38:27d'aider le mieux
38:28et de passer
38:29leur moment au mieux.
38:30S'ils le passent
38:31en musique
38:32ou en nourriture,
38:33c'est le choix
38:34que chacun a.
38:35Et vous,
38:36vous êtes là-bas
38:37et c'est le choix
38:38que chacun fait.
38:39Ils vont dévorer
38:40ces moments-là
38:41plus qu'ailleurs
38:42parce qu'il y a aussi
38:43cette peur, quoi,
38:44de la vie, en fait.
38:45Oui, ça va
38:46s'il y a un lendemain,
38:47si ça va,
38:48si leur maison
38:49est déjà là,
38:50est toujours là
38:51et s'ils seront
38:52toujours en vie.
38:53Mais ils veulent aussi
38:54qu'on soit présent
38:55à l'étranger,
38:56qu'on soit là
38:57et qu'on continue
38:58à vivre,
38:59qu'on représente
39:00le Liban
39:01et qu'on le partage.
39:02Et cette joie aussi,
39:03la joie du Liban
39:04dont vous parlez
39:05et de ses saveurs,
39:06c'est que le Liban
39:07est des grandes parties
39:08et tous les DJs
39:09qui viennent au Liban,
39:10il ne faut pas avoir honte,
39:11on aime partager,
39:12on aime la musique,
39:13on aime faire la fête.
39:14Pour le moment,
39:15on est en guerre,
39:16mais on survit
39:17et on est là.
39:18Et ils sont là.
39:19Ça, c'est la résilience.
39:20On aime ça.
39:21Alors, on va parler
39:22un peu de vous deux
39:23quand même
39:24à un moment donné.
39:25C'est la dernière
39:26question de cette émission.
39:27Je vais commencer
39:28par vous, Carla.
39:29Qu'est-ce que vous diriez
39:30vous, l'adulte,
39:31aujourd'hui ?
39:32Qu'est-ce que vous
39:33diriez vous,
39:34l'adulte,
39:35aujourd'hui ?
39:36Puisqu'on est nostalgique
39:37aujourd'hui sur ce plateau.
39:38Qu'est-ce que vous diriez,
39:39l'adulte,
39:40que vous êtes aujourd'hui
39:41à l'enfant que vous étiez ?
39:42À cette petite fille,
39:43je ne sais pas,
39:44à 5, 6, 7 ans ?
39:45À 5, 6, 7 ans ?
39:46Je pense que Carla
39:47a fait son chemin.
39:48Elle avait des idées.
39:49Je pense que le fait
39:50que j'ai grandi
39:51dans un pays en guerre,
39:52mon chemin est parti
39:53dans une autre route
39:54que je n'aurais pas
39:55pu imaginer
39:56à 5, 6 ans.
39:57Et je dirais à ma fille,
39:58tu as très bien fait.
39:59Tu dois être fière
40:00de toi-même.
40:01Tu dois être fière
40:02de tes enfants.
40:04Tu dois être fière
40:05de toi,
40:06parce que tu es sur le plateau
40:07avec Bob Sinclair.
40:08Non, merci,
40:09c'est adorable.
40:10Ne change rien.
40:11Ne change rien.
40:12Et alors vous, Bob ?
40:13C'est une excellente question
40:14parce que
40:15j'ai beaucoup souffert
40:16de l'absence
40:17de mon père,
40:18honnêtement,
40:19qui était là
40:20sans être là
40:21et qui était alcoolique,
40:22etc.
40:23Bon,
40:24je ne vais pas vous faire Zola,
40:25mais j'ai souvent pensé
40:26à ce petit garçon
40:27qui avait 7, 8 ans
40:28où sur certaines photos
40:29j'étais assez triste
40:30et je lui dis tous les jours,
40:31je lui dis,
40:32t'inquiète pas,
40:33je suis là.
40:34Est-ce que ça vous arrive
40:35de vous projeter
40:36en lui donnant la main,
40:37par exemple,
40:38ou des trucs comme ça
40:39dans des moments
40:40où tout d'un coup
40:41c'est un souvenir difficile
40:42qui remonte
40:43et du coup c'est vous
40:44qui intervenez
40:45sur ce souvenir ?
40:46Exactement,
40:47c'est exactement ça.
40:48Il faut se regarder
40:49dans la glace
40:50et penser à la personne
40:51qu'on était à l'époque
40:52et se rassurer
40:53parce que c'est pas
40:54parce qu'on est là
40:55sur les réseaux sociaux
40:56et qu'on passe à la télé
40:57et qu'on a du succès
40:58dans sa musique
40:59qu'on réussit
41:00à soigner des douleurs.
41:01Et je lui parle
41:02à mon petit moi
41:03quand j'étais jeune,
41:04je lui parle,
41:05je lui parle très très souvent.
41:06Votre maman,
41:07elle a été importante
41:08quand même du coup.
41:09Elle a pris beaucoup de place.
41:10Ah ça,
41:11c'est la maman libanaise,
41:12c'est la mère juive,
41:13c'est la maman tunisienne,
41:14elle a fait tous les...
41:15Elle a fait papa-maman
41:16aussi du coup.
41:17Elle a fait...
41:18C'est difficile,
41:19on peut pas faire papa
41:20quand t'es une maman.
41:21On peut donner beaucoup d'amour
41:22mais l'amour d'une maman
41:23peut rendre faible
41:24s'il n'y a pas
41:25la solidité du papa à côté
41:26pour lui dire
41:27aie confiance en toi,
41:28je suis là.
41:31Elle est là,
41:32elle travaillait
41:33comme assistante de direction,
41:34elle est à 65 ans à la retraite,
41:35je lui ai dit
41:36maman tu crois quand même pas
41:37que tu vas rester
41:38dans ta chambre
41:39en peignoir.
41:40J'ai besoin de toi
41:41et depuis ses 65 ans
41:42elle est avec moi,
41:43elle gère le label,
41:44elle fait mes impôts,
41:45les impôts de mon fils,
41:46les impôts de ma fille,
41:47les impôts de tout le monde.
41:48Elle est extraordinaire,
41:49c'est ma maman.
41:50On adore,
41:51c'est excellent.
41:52Ben on lui passe
41:53un gros bonjour
41:54à la maman de Bob Sinclair.
41:55Comment elle s'appelle ?
41:56Elle s'appelle Chantal.
41:57Et ben bonjour Chantal,
41:58on vous embrasse
41:59pour cette belle réussite.
42:00Mamyloune, je t'aime.
42:01Ben voilà.
42:02Allez on va se quitter en musique,
42:03on s'écoute un petit World Hold On
42:04quand même pour partir.
42:05C'est parti.
42:30C'était Bob Sinclair
42:31sur Sud Radio
42:32avec son livre
42:33avec DJ Yellow
42:34que je vous conseille fortement
42:35nos 30 ans
42:36de French Touch.
42:37C'est produit par
42:38Yellow Productions.
42:39Et puis on était aussi
42:40avec Carla Rebèze
42:41It's Time,
42:42c'est un restaurant
42:43libanais
42:44que je vous recommande fortement.
42:45Et puis le livre
42:46Ma Table Libanaise
42:47c'est un livre
42:48qui parle
42:49de l'histoire
42:50de l'histoire
42:51de l'histoire
42:52de l'histoire
42:53de l'histoire
42:54de l'histoire
42:55de l'histoire
42:56de l'histoire
42:57de l'histoire
42:58de l'histoire
42:59de l'histoire
43:00de l'histoire
43:01de l'histoire
43:02de l'histoire
43:03de l'histoire
43:04de l'histoire
43:05de l'histoire
43:06de l'histoire
43:07de l'histoire
43:08de l'histoire
43:09de l'histoire
43:10de l'histoire
43:11de l'histoire
43:12de l'histoire
43:13de l'histoire
43:14de l'histoire
43:15de l'histoire
43:16de l'histoire
43:17de l'histoire
43:18de l'histoire
43:19de l'histoire
43:20de l'histoire
43:21de l'histoire
43:22de l'histoire
43:23de l'histoire
43:24de l'histoire
43:25de l'histoire
43:26de l'histoire