Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Tahar Ben Jelloun, écrivain et peintre expose "De l’écriture à la peinture" du 8 avril au 30 juin au Musée Mohammed VI de Rabat & Emmanuel Sauvage, Directeur Général EVOK COLLECTION & Conseiller du Commerce extérieur de la France
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NewsTranscription
00:00Bienvenue à toutes et à tous, c'est excellent votre rendez-vous du dimanche 19h avec l'excellence française sur Sud Radio.
00:10C'est un immense écrivain, poète, peintre et lauréat du prix Goncourt.
00:15Attention, l'oeuvre littéraire de Tahar Ben Jeloun est traduite dans le monde entier.
00:20Mais aujourd'hui, c'est un autre prisme que nous allons découvrir, Tahar, celui de la peinture.
00:25Du 8 au avril prochain au 30 juin, le musée Mohamed VI d'Art Moderne et Contemporain à Rabat
00:31vous consacre une grande rétrospective intitulée Tahar Ben Jeloun, de l'écriture à la peinture.
00:36Tout un programme. Bienvenue sur Sud Radio.
00:38Bonjour et merci de votre invitation.
00:41C'est excellent, crée le lien entre tous les créateurs, tous métiers confondus.
00:45Sa carrière est marquée par l'excellence et l'innovation dans l'hospitalité haut de gamme.
00:49Emmanuel Sauvage, vous êtes cofondateur du groupe Evoque Collection.
00:52Mais aujourd'hui, vous venez pour une toute autre raison.
00:54Vous venez il y a peu d'être nommé conseiller du commerce extérieur de la France par décret du Premier ministre François Bayrou.
01:00Ça aussi, c'est un programme.
01:01Alors, qu'est-ce que ça implique de s'engager pour les affaires publiques, pour le rayonnement de la France ?
01:05Qu'est-ce que ça signifie pour vous ? On va en parler évidemment. Bienvenue.
01:08Merci. Merci de cette invitation. Bonjour.
01:09Avec plaisir. C'est excellent, chères toutes et tous. Bienvenue chez vous.
01:15Alors, Tahar Ben Jeloun, je viens de le dire, on vous retrouve dès le 8 avril.
01:19Cette grande exposition au musée Mohamed VI d'art moderne et contemporain de Rabat, à Maroc.
01:23Tahar Ben Jeloun, de l'écriture à la peinture.
01:25Alors, je vais l'avouer, aux auditrices, aux auditeurs, je connais vos écrits, je ne connaissais pas votre peinture.
01:30J'ai découvert et je trouve ça très, très beau.
01:33Comment est-ce que vous avez orchestré tout ça ? Quel est le parcours ?
01:37Racontez-nous un peu cette exposition à venir.
01:40Le parcours, c'est le hasard parce que j'ai toujours dessiné, toujours griffonné, toujours fait les...
01:46Depuis très jeune, oui.
01:47Oui, depuis toujours.
01:49Et puis, il y a une vingtaine d'années, un ami m'a poussé un petit peu à faire de la peinture.
01:57C'est-à-dire me dire arrête de faire des petits trucs, maintenant tu vas prendre des grandes toiles et tu y vas.
02:02Bon, j'ai improvisé, j'ai fait des choses.
02:06J'ai fait une première exposition à Rome, ensuite à Milan, ensuite à Marrakech, à Tanger, à Paris.
02:14Bref, ça s'est développé assez vite.
02:18Et surtout que j'avais mon petit style à moi, mon monde à moi qui est à moi, tout simplement.
02:28Et c'est ce que toujours ils m'ont dit, ça on ne l'a pas vu avant, donc c'est bien.
02:34Alors j'ai continué, j'ai persévéré comme des espinosa.
02:38J'ai persévéré dans mon être tout en écrivant, parce que l'écriture pour moi est naturelle, j'écris tous les jours.
02:46Oui, d'ailleurs il y a 40 oeuvres de ces dernières années, une sélection de manuscrits d'une dizaine de vos romans les plus marquants.
02:52Bon, évidemment, il y a votre prix Goncourt.
02:54Oui, oui, moi j'écrivais à la main dans des grands cahiers, c'était pour moi un plaisir inouï d'écrire à la main avec un stylo à encre et tout.
03:00Bon, un jour mon éditeur il m'a imposé, il m'a envoyé...
03:04Un ordinateur.
03:05Un ordinateur, il m'a dit, voilà maintenant tu vas travailler comme tout le monde.
03:09Et vous avez cédé ? Pas tout à fait, hein, parce que du coup vous avez fait de l'aventure.
03:15J'ai cédé tout en ayant toujours sous la main un cahier où j'écris et des beaux stylos à encre.
03:21Et donc je continue, mais bon, c'est vrai que c'est très très pratique, mais j'ai arrivé à perdre un chapitre.
03:30Je ne l'ai jamais retrouvé.
03:31Ah ça c'est embêtant.
03:32Ah bah oui, mais ça c'est pas écrit à la main, non.
03:35C'est vrai que ça n'arrive pas.
03:38On peut perdre un cahier aussi quand on écrit à la main.
03:40Ça m'est arrivé aussi, ça m'est arrivé aussi.
03:43Mais bon, évidemment, il faut être tout le temps vigilant.
03:48Ben Jeloun, je vous coupe parce que vous avez découvert le dessin finalement avant même d'apprendre à lire et à écrire.
03:53Oui, parce que mon père avait une grande boutique où ils vendaient des épices.
04:00Il avait des papiers blancs.
04:02Et ce papier blanc invitait à l'écriture, à faire quelque chose avec.
04:05Moi je ne savais pas écrire, mais je pouvais dessiner parce que le dessin n'avait pas besoin d'aller à l'école pour ça.
04:10Et il y avait un gros crayon noir, un rouge, et je faisais des trucs comme ça.
04:14Mais bon, ça commençait comme ça.
04:16Mais j'ai continué, j'ai continué.
04:18Et même quand j'étais dans la prison militaire, il y a longtemps, j'arrachais les coquelicots, les fleurs et tout.
04:26J'ai frotté sur des papiers et ça donnait des petites choses.
04:30Quelle vie !
04:31Alors comme je le disais en introduction, vous venez aussi...
04:34C'est autre chose que vos mots tout de même, puisque c'est votre peinture qui est mise à l'honneur aussi.
04:39Vous êtes un artiste complet, Tara Ben Jeloun.
04:41Du coup, on court à cette exposition.
04:43C'est quand même une...
04:44En fait, finalement, c'est une autre manière de vous exprimer, mais qui a toujours été la vôtre.
04:47Mais qu'on découvre maintenant, quoi.
04:49Ça se répand.
04:50C'est-à-dire que j'ai écrit sur des choses un peu douloureuses.
04:55Sauf le dernier roman qui vient de sortir, là, « Ils se sentent entaimés »,
04:59qui est la suite des amants de Casablanca.
05:01C'est plutôt une plongée dans la société moderne d'aujourd'hui à Casablanca.
05:06Et c'est moins douloureux que les livres sur la corruption ou l'immigration.
05:11Et de l'autre côté, j'aime la vie, j'aime la danse, j'aime le rire et j'aime la lumière.
05:16Alors, la peinture est là pour ça.
05:18Alors, justement, vous avez porté longtemps la douleur du monde dans vos romans.
05:22C'est ce que vous dites.
05:23Et là, c'est la lumière du monde que vous mettez en avant.
05:25Donc, c'est un peu une renaissance, quand même, pour vous, aussi.
05:28Ou alors, finalement, c'est juste que ça a été là, mais que ce n'est pas ça que vous exprimiez avant.
05:32Non, c'est-à-dire, le jour où j'ai fait la grande exposition à l'Institut du Monde Arabe, en 1978,
05:38Jacques Langue m'a dit « Il faut qu'on trouve un titre ».
05:41Et j'ai dit « Je ne sais pas, on va passer de la douleur à la lumière ».
05:44C'est passé comme ça, après, évidemment.
05:46Et du coup, ça vous suit, maintenant ?
05:49C'est un peu vrai, parce que j'ai une seule toile qui est tout à fait noire.
05:55Parce que j'étais en train de peindre, je dirais, une grande toile sur la danse.
06:00Et c'était le 13 novembre 2015.
06:04Et pendant que j'ai peigné, quelqu'un m'a appelé et m'a dit « Tu sais où sont tes enfants ? ».
06:11Ils sont grands, mais quand même, ils vont en concert.
06:15J'ai dit « Où sont-ils ? ». Il m'a dit « Au téléphone leur, tout de suite ».
06:17« Qu'est-ce qu'il se passe ? ». Il m'a dit « Bataclan, etc. ».
06:21Et là, j'ai tellement horrifié par ce que j'ai entendu, ce que j'ai vu aussi.
06:25J'ai précipité. On ne débute pas loin de là où ça s'est passé.
06:29Et j'ai versé de la peau de couleur noire sur la toile.
06:34Elle est présente dans l'exposition, cette toile ?
06:36Non, parce que quand j'ai fait cette exposition avec cette toile-là,
06:42je me souviens, Bernard Pivot, qui était un grand ami,
06:46il m'a dit « J'aime tout, sauf la toile noire ».
06:49J'ai dit « Ce n'est pas mon style, c'est un peu la colère du moment ».
06:53Parce que, franchement, la tragédie que des centaines de familles ont vécue
06:57est quelque chose de terrible et que je ne pouvais rien faire d'autre que de témoigner comme ça.
07:03Je sacrifiais une toile sur la danse pour mettre un point noir sur l'horreur que les familles ont vécue.
07:09Vous vous incarnez, Tarben Jeloun, comme un pont culturel entre le Maroc et la France,
07:14ces deux pays, une double appartenance qui enrichit votre création,
07:17qui nous fait connaître à nous ces cultures,
07:20et aussi d'un point de vue plus international, un peu à tout le monde.
07:23Finalement, vous êtes un peu ambassadeur de ces deux pays.
07:26Je n'ai pas de voiture, ni chauffeur, ni de secrétaire.
07:31– Ambassadeur culturel, ça vous va ?
07:34– Oui, mais ça ne veut rien dire tout ça.
07:37Moi, j'aime beaucoup mon pays.
07:40J'ai longtemps été opposant à l'autre régime.
07:44Et avec Mohamed VI, je suis vraiment très admiratif pour ce qu'il fait.
07:50Il fait beaucoup pour le Maroc et je défends ce pays, je défends ce qu'il fait.
07:54Donc, je le fais naturellement, je n'ai aucun intérêt à ça.
07:59Je suis normalement admirateur d'un travail qui est fait en profondeur
08:06et qui a modernisé le pays.
08:08Donc, forcément, je l'admire et je transmets mon admiration aux uns et aux autres.
08:14Quand il y a eu la crise récente entre le Maroc et la France,
08:18ça a été douloureux parce qu'on s'est retrouvé dans des situations
08:22où c'est comme d'un couple fâché, il ne se parlait plus.
08:25Alors là, il ne peut coûter à une fille de rien.
08:27Mais je dis que ce n'est pas possible.
08:29– Mais c'est vous qui faites partie des gens qui font que ce lien est tissé
08:33et valorisé et qu'il existe encore, quoi.
08:36– Oui, je fais partie, disons que oui, bien sûr, dans ce lien.
08:41Et j'ai participé à ma modeste part pour que la réconciliation ait lieu.
08:48Mais c'est normal parce que…
08:50– Parce que les deux cultures sont en vous aussi tard.
08:52C'est ça que je veux dire.
08:54– Vous savez, au Maroc, on n'a pas eu de colonisation.
08:57La France a été un protectorat, un peu minable, mais un protectorat.
09:01Non, c'est-à-dire que ce n'était pas ordinaire.
09:03Mais il n'y a pas eu de guerre.
09:05On n'a pas égorgé les uns les autres.
09:07Il n'y a pas eu le sang qui a coulé, même s'il y a eu des incidents, bien sûr.
09:10Ça n'a rien à voir avec l'Algérie, quand même.
09:128 ans de guerre horrible avec un million de morts.
09:14Non, ça n'a rien à voir.
09:16Nous, on n'a rien à reprocher à la France.
09:19Notre passé est bien.
09:21C'est l'amitié qui connaît de temps en temps des moments difficiles.
09:25– Mais aujourd'hui, j'insiste un peu,
09:27parce que vous êtes quand même reconnu comme un artiste franco-marocain,
09:29Tar Ben Jeloun.
09:31– Oui, bien sûr, parce que je suis français et marocain.
09:33– Vous êtes autant français que marocain.
09:35Et donc vous faites rayonner les deux cultures à travers vos écrits.
09:37– À moi tout seul, non.
09:39– Vous faites partie des éléments.
09:41– On est plein de gens. Il y a beaucoup de monde.
09:43– Mais oui, mais pas être trop de modestie, ça ne va pas non plus.
09:46Vous êtes quand même un grand écrivain prix Goncourt
09:48et un grand peintre, Tar Ben Jeloun.
09:50– Si vous le dites.
09:52– Je le dis et je l'affirme, c'est excellent d'ailleurs.
09:54Alors on va parler de rayonnement, justement, Emmanuel Sauvage,
09:56vous qui avez toujours placé l'hospitalité et l'art de vivre
09:58au cœur de votre vision globale, du luxe aussi,
10:00puis de votre vision en général.
10:02Cette culture, au même titre que le savoir-faire français,
10:06ça a un rôle prépondérant dans cette histoire de rayonnement international.
10:09Vous qui êtes maintenant au commerce extérieur, attention.
10:12– Oui, bien sûr, la culture est très importante.
10:15Et c'est vrai qu'elle participe beaucoup au rayonnement de la France.
10:20Moi, je suis dans un domaine qui est le tourisme.
10:22C'est vrai que, notamment, si on ramène juste à Paris,
10:25si on n'avait pas toute cette programmation culturelle,
10:27en fait, on va dire qu'elle est très importante.
10:30C'est ce qui met la place de Paris aussi.
10:32Sinon, en fait, Paris vit de son passé.
10:35– C'est vrai.
10:36– Donc, en fait, il vit beaucoup de son passé.
10:38Et c'est vrai que c'est grâce à la culture
10:40et à toute cette programmation riche de l'ensemble des musées
10:44ou des lieux d'exposition qui se passent,
10:46concerts, programmation générale,
10:48en fait, que Paris est Paris aujourd'hui.
10:50Et Paris a une grande place au sein du tourisme mondial par rapport à ça.
10:54– Donc, c'est ça aussi qui crée l'engouement global.
10:56Mais ça, c'est presque historique, j'ai envie de dire,
10:58comme vous le dites vous-même.
11:00– C'est historique, mais c'est ce qui permet…
11:02Heureusement, justement, qu'il y a cette culture,
11:04puisque c'est grâce à cette mixité de la culture,
11:06qui est très, très diverse, en fait,
11:08du coup, qui plaît à beaucoup de monde.
11:10C'est grâce à ça, vraiment, aujourd'hui,
11:12qu'on a la chance de garder aussi sur Paris
11:14cette place touristique importante.
11:16Parce qu'il est vrai qu'il faut toujours aller vers l'avenir.
11:20Je trouve que parfois, on ne l'est pas assez.
11:22Et du coup, c'est aussi pour ça que je m'intéresse
11:24à tous les sujets sur le tourisme de demain
11:26et notamment sur l'attractivité de la France,
11:28donc l'attractivité touristique,
11:30puisque c'est mon domaine de compétences,
11:32je ne vais pas parler des autres.
11:34Et c'est vrai que c'est grâce à ça qu'on peut aussi…
11:36Voilà, je pense que le monde de la culture
11:38et le monde du tourisme sont très reliés,
11:40beaucoup plus qu'on ne le pense.
11:42C'est bien évident.
11:44Et c'est excellent, bien sûr, vous le savez.
11:46Merci d'être au rendez-vous sur Sud Radio,
11:48c'est excellent, avec l'écrivain, poète et peintre
11:50Tar Ben Jelloun et le conseiller du commerce extérieur
11:52de la France, attention, Emmanuel Sauvage.
11:54Allez, reste avec nous, à tout de suite.
11:56Sud Radio, c'est excellent, Judith Bélair.
12:00Dimanche, ça rime avec détente
12:02et puis aussi avec excellence sur Sud Radio,
12:04vous le savez, d'ailleurs, c'est excellent.
12:06Avec moi, ce soir, l'écrivain prix Goncourt,
12:08poète et peintre Tar Ben Jelloun,
12:10qui est en rétrospective, très incessamment sous peu,
12:12le 8 avril au musée Mohamed de Rabat au Maroc.
12:14C'est une exposition qui s'appelle
12:16Tar Ben Jelloun, de l'écriture à la peinture.
12:18Nous sommes également avec le conseiller
12:20du commerce extérieur de la France,
12:22Emmanuel Sauvage.
12:24Alors, Emmanuel Sauvage, vous venez d'être nommé
12:26par notre premier ministre
12:28au sein des conseillers du commerce extérieur,
12:30ça s'appelle les CCE.
12:32C'est un réseau d'experts en commerce international,
12:34donc vous, votre part, vous l'avez dit,
12:36vous partagez le tourisme, l'attractivité touristique
12:38et vous participez activement
12:40à la promotion aussi
12:42et au développement
12:44des entreprises françaises à l'international.
12:46C'est ça ? Je ne me suis pas trompée ?
12:48Oui, c'est ça. Pour moi, c'est tout récent.
12:50Ça fait un mois et demi, puis on a changé de premier ministre
12:52plusieurs fois dans l'année.
12:54Et si ça change encore, vous restez ou pas ?
12:56Oui, on reste, mais du coup, c'est un peu plus long.
12:58Les processus sont un peu plus longs dans les candidatures.
13:00Donc, on vient juste d'être nommé
13:02en fin février.
13:04Expliquez-nous, quel est votre rôle précisément ?
13:06C'est un rôle bénévole.
13:08Il y a à peu près, je crois, 4 500
13:10conseillers du commerce extérieur de la France
13:12à l'international
13:14dans 152 pays.
13:16Et donc, c'est vrai que c'est des relais,
13:18des liens pour, justement,
13:20accompagner les entreprises françaises à se développer
13:22à l'international et aussi
13:24pour, dans l'autre sens, pour accompagner
13:26l'attractivité de la France dans tous les sens du terme.
13:28Après, bien évidemment, ça se répartit
13:30dans différentes commissions
13:32et dans différents secteurs
13:34et en fonction de son expertise.
13:36Il y a aussi des champs qui sont très importants.
13:38Il y a ce champ-là et il y a aussi, je pense aussi,
13:40ce qui est très important, c'est aussi,
13:42on va dire,
13:44au niveau des pouvoirs publics, justement,
13:46avoir des actions au niveau des pouvoirs publics.
13:48Mais aussi, ce qui est pour moi très important,
13:50c'est la transmission. Donc, c'est la transmission
13:52auprès des jeunes, justement,
13:54pour travailler à l'international,
13:56pour justement être dans l'entrepreneuriat à l'international.
13:58Et je pense que c'est très intéressant,
14:00justement, par rapport à toutes les cultures,
14:02par rapport aux différents droits.
14:04Moi, je sais que quand on est arrivé
14:06sur différents pays européens, déjà,
14:08c'est vrai qu'à chaque fois, je trouve que c'est vraiment
14:10passionnant et c'est bien d'être accompagné aussi
14:12par, justement, d'autres
14:14personnes qui connaissent, qui ont déjà vécu ça.
14:16Donc, du coup, ça évite d'être seul
14:18quand on est... Alors, on peut faire partie
14:20de multinationales, mais il n'y a pas que des multinationales.
14:22Il y a aussi beaucoup de petites et moyennes entreprises
14:24en France et à l'étranger et donc qui se développent aussi.
14:26C'est d'ailleurs notre premier terreau d'emploi,
14:28il faut le dire.
14:30Donc, c'est très important aussi.
14:32Et puis, aujourd'hui, on n'est pas franco-français.
14:34De toute façon, je veux dire,
14:36dès qu'on...
14:38Voilà, on veut monter une entreprise,
14:40c'est quand même très important. De toute façon, pour moi,
14:42il faut toujours voir grand. Donc, de toute façon, voir grand,
14:44ce n'est pas voir qu'en France, c'est voir en Europe
14:46et à l'international. Je pense que ça se fait par étapes
14:48ou en fonction de ses domaines d'activité.
14:50Et je pense que c'est essentiel aujourd'hui. En tout cas,
14:52il faut accompagner un maximum les entrepreneurs.
14:54Et puis, il faut aussi
14:56travailler à l'attractivité de la France.
14:58Il y a des choses...
15:00Il y a du boulot. Je pense qu'il y a du travail.
15:02Alors, c'est quoi les premiers points, par exemple, auxquels vous pensez
15:04qu'il faut faire évoluer ou valoriser plus ?
15:06Ah, je ne veux pas m'y pencher là-dessus,
15:08mais c'est vrai que...
15:10Non, non, non, on n'est pas là pour ça.
15:12Non, je pense que ce qui est vraiment important, justement,
15:14c'est d'avoir une vision
15:16et travailler à la vision. Puisqu'aujourd'hui,
15:18souvent, que ce soit dans l'entreprise
15:20ou dans les pays,
15:22la vision est souvent une vision
15:24court ou moyen terme. Je pense qu'il faut vraiment
15:26travailler à la vision long terme pour,
15:28justement, avoir un cahier
15:30des charges qui puisse activer
15:32tout ça. En fait, dès qu'on a des...
15:34Genre, si on revenait sur le nucléaire,
15:36il y a cinq ans avant,
15:38il fallait revenir en arrière, repartir, revenir.
15:40Pour moi, c'est vrai que c'est extrêmement important
15:42d'aller toujours très loin,
15:44d'avoir une vision très lointaine. Sur le tourisme, c'est pareil.
15:46Il faut aussi se poser toutes les questions.
15:48Quel sera le tourisme de demain ?
15:50Quelle sera la place de l'avion ?
15:52Est-ce qu'il y aura une modification, bien évidemment,
15:54de la place de l'avion ?
15:56Comment on voit ce tourisme de demain ?
15:58Il doit être plus responsable.
16:00Bien évidemment, si on parle de la France,
16:02c'est quand même qu'un tout petit pays.
16:04Et c'est vrai que nous, on a une vision,
16:06notamment sur tout l'environnement...
16:08On a l'impression d'être très grand.
16:10Oui, c'est vrai.
16:12C'est souvent ce qu'on nous fait croire.
16:14On est quand même tout petits. Même si on avait une grande place avant,
16:16on est quand même tout petits. Et c'est vrai que,
16:18quand on parle d'environnement,
16:20en Chine, ce qu'on fait, c'est une petite goutte d'eau.
16:22Après, bien évidemment, c'est les petites gouttes d'eau
16:24qui font avancer.
16:26Je pense que c'est très important
16:28de s'implanter un petit peu partout.
16:30Aussi, pour nos entreprises,
16:32si elles veulent se diversifier,
16:34et si elles veulent avoir une place.
16:36Je le répète, on est dans un monde très international.
16:38C'est vrai que
16:40c'est aussi, pour la limitation des risques,
16:42très important d'être dans différents territoires.
16:44C'est peut-être très important,
16:46on va voir.
16:48Vous basez aussi sur votre propre expérience,
16:50puisque vous êtes en plein développement à l'international
16:52avec le groupe Evoque Collection.
16:54Est-ce que ce savoir-faire
16:56que vous avez acquis, au fur et à mesure des années,
16:58à la direction d'un groupe,
17:00est-ce que c'est un apport
17:02à votre vision globale ?
17:04C'est un apport, et surtout,
17:06c'est dans la transmission.
17:08Je trouve que le partage entre tous
17:10est très important. Moi, j'adore
17:12rencontrer beaucoup de personnes
17:14qui sont d'ailleurs dans d'autres domaines
17:16d'activité, qui peuvent être dans le luxe,
17:18mais dans le luxe, il y a plein de choses.
17:20Ce qui est très enrichissant,
17:22c'est le partage,
17:24d'éviter d'être dans son domaine d'activité.
17:26Sauf quand on est dans la transmission, bien évidemment.
17:28Quand on est dans tout ça, c'est dans le partage.
17:30Je trouve que ce partage,
17:32que ce soit sur toutes les activités économiques,
17:34est extrêmement enrichissant.
17:36C'est ce qui nous permet d'avancer,
17:38d'avoir une vision aussi beaucoup plus forte
17:40dans son propre champ de compétences,
17:42puisque c'est grâce
17:44quand on se nourrit des autres domaines d'activité,
17:46justement, on peut mettre en place des systèmes
17:48qu'on n'aurait pas forcément pensés,
17:50parce que ce n'est pas dans nos habitudes.
17:52Et je pense que ces échanges sont extrêmement importants.
17:54C'est l'ouverture.
17:56L'ouverture à différentes cultures.
17:58On parle de cultures, mais à différentes cultures par rapport au pays.
18:00Et même en Europe, les cultures sont très différentes.
18:02On en teste tous les jours,
18:04on a l'impression d'être voisins et identiques.
18:06On est très différents aussi des Belges,
18:08des Suisses ou des Anglais.
18:10On se rend compte tous les jours.
18:12C'est vrai que quand on se développe,
18:14on se rend compte de ça, et c'est très important
18:16d'être accompagné par des personnes qui connaissent déjà tout ça.
18:18Je vous cite Emmanuel Sauvage,
18:20vous avez dit que le luxe, c'est la conjonction
18:22de la qualité de la marque et du service,
18:24mais aussi, et ça je le rajoute
18:26parce que vous le dites aussi, de l'importance de l'ouverture.
18:28Justement, cette ouverture dont vous parlez,
18:30la transparence. Vous êtes défenseur de ça,
18:32d'un luxe plus accessible et plus ouvert
18:34qui permet que tout le monde
18:36puisse vivre sa propre expérience.
18:38Alors, je n'aime pas du tout le mot
18:40luxe accessible,
18:42parce qu'en ce moment, c'est très à la mode
18:44de dire le luxe accessible, mais justement,
18:46c'est ni luxe ni accessible.
18:48Le luxe n'est pas accessible par définition.
18:50En revanche, l'expérience,
18:52ce qui est très important pour moi,
18:54je dis toujours que le luxe doit compenser
18:56et en fait, il ne doit pas y avoir de barrière
18:58entre les différentes personnes.
19:00C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir
19:02différentes expériences de luxe.
19:04Moi, je parle d'hôtel,
19:06puisqu'on est là-dedans.
19:08Par exemple, si on n'a pas les moyens
19:10de se payer une chambre à 1000 euros, 1500 euros,
19:12il y a plein d'autres expériences.
19:14On peut très bien avoir une expérience au bar
19:16qui est à des tarifs beaucoup plus abordables,
19:18mais justement, on doit
19:20avoir cette expérience.
19:22Donc, c'est différents types d'expériences
19:24dans nos maisons, mais du coup,
19:26on peut accéder à une expérience
19:28qui, au lieu d'aller dans un bar
19:30standard, dans un bar de luxe,
19:32c'est une expérience différente.
19:34Je pense que c'est très important de ne pas opposer
19:36et que tout le monde
19:38puisse essayer au maximum
19:40d'avoir des expériences.
19:42Je trouve que c'est extrêmement important
19:44aussi dans la compensation.
19:46C'est-à-dire qu'on doit aussi
19:48participer à l'éducation,
19:50on doit accompagner,
19:52et justement, le luxe fait rêver aussi.
19:54Quand on est jeune, et pourquoi je dis ça,
19:56c'est parce que, je reviens vraiment sur la transmission,
19:58dès les enfants, on va dire les plus jeunes,
20:00il y en a qui n'ont pas du tout,
20:02bien évidemment, qui ne peuvent pas vivre ces expériences.
20:04Ce qui est très intéressant, c'est de partager.
20:06Justement, c'est d'éduquer.
20:08On va dans des foyers,
20:10dans des écoles, en banlieue,
20:12pour justement éduquer sur le goût.
20:14Et justement, c'est aussi faire naître des vocations
20:16puisqu'on peut travailler aussi dans ces établissements.
20:18Quand on travaille dans ces établissements,
20:20on côtoie autre chose, et je trouve que
20:22le luxe aussi, c'est le rêve, et ça permet de rêver.
20:24Et en fait, je trouve que rêver,
20:26c'est très important, surtout aujourd'hui,
20:28dans nos mondes un petit peu plus durs.
20:30Tara Benjeloun, cette transmission,
20:32cette ouverture, cet esprit
20:34de volonté de participer à l'éducation,
20:36de transmettre, etc.,
20:38dont nous parle finalement Emmanuel Sauvage,
20:40on pourrait tout à fait coller ce qu'il raconte
20:42sur le luxe à votre ouverture, vous,
20:44dans votre transmission de la culture,
20:46des mots, de vos images, etc.
20:48Je trouve que la France est un pays qui accueille
20:50énormément, qui est un pays d'ouverture.
20:52C'est-à-dire que c'est un pays qui traduit énormément,
20:54ce qui n'est pas le cas
20:56actuellement, ni aux Etats-Unis,
20:58ni dans certains pays européens.
21:00La traduction
21:02dans les soliciteurs,
21:04c'est un secteur à part
21:06qui est très important.
21:08Les Etats-Unis traduisent
21:10pour tous les pays du monde 3%.
21:12C'est rien.
21:14C'est ridicule, oui.
21:16Pourquoi ? Parce qu'ils ont une telle
21:18idée d'eux-mêmes qu'ils n'ont pas
21:20besoin des autres.
21:22Et là, je reviens à la culture
21:24et aux voyages et aux autres pays.
21:26La langue française
21:28souffre d'une chose terrible.
21:30Elle manque d'amour.
21:32Elle manque de soutien.
21:34Et de plus en plus,
21:36elle est
21:38un peu négligée
21:40par les Français
21:42eux-mêmes, d'ailleurs. J'ai déjà vu
21:44des responsables politiques français
21:46à l'étranger s'exprimer en anglais,
21:48pas du tout en français, alors qu'ils étaient
21:50représentants de la France.
21:52Et ça, la culture,
21:54si on ne la défend pas par les moyens,
21:56elle meurt lentement.
21:58Elle meurt,
22:00ou alors elle va ailleurs,
22:02ou se transforme, etc.
22:04Et puis pour le tourisme,
22:06on devrait peut-être
22:08communiquer
22:10au peuple français
22:12l'importance économique
22:14du tourisme, et qu'ils sourient un peu plus.
22:16On leur apprend de sourire.
22:18Chez Sud Radio, on rigole.
22:20Non, mais il y a des
22:22cours du soir où on apprend à sourire.
22:24Mais je suis tout à fait d'accord.
22:26En plus, c'est la base.
22:28De toute façon,
22:30on doit être...
22:32On donne une terre d'accueil,
22:34donc on doit être accueillant.
22:36Mais c'est contradictoire, parce qu'ils accueillent, mais en même temps,
22:38on n'est pas vraiment...
22:40Alors justement, c'est un échange
22:42passionnant qu'on met deux invités.
22:44Vous restez avec nous, c'est excellent, sur Sud Radio,
22:46avec celle et ceux qui font bouger les lignes.
22:48Vous êtes en compagnie de l'écrivain, poète, peintre
22:50Tara Benjeloun, et du conseil du commerce extérieur
22:52de la France, cofondateur du groupe Evoque.
22:54Collection Emmanuel Sauvage, vous restez là, on revient.
22:56Sud Radio,
22:58c'est excellent, Judith Bélair.
23:00Merci de votre fidélité à Sud Radio,
23:02chaque dimanche à 19h, c'est votre moment
23:04d'échange privilégié autour de l'excellence.
23:06Et c'est excellent, évidemment.
23:08À mes côtés, l'écrivain Prigoncourt, poète, peintre,
23:10Tara Benjeloun pour son expo,
23:12Tara Benjeloun de l'écriture à la peinture, c'est au
23:14Musée Mohamed VI de Rabat, au Maroc, et c'est dès le 8 avril.
23:16Et puis on est avec Emmanuel Sauvage,
23:18qui est cofondateur du groupe Evoque Collection,
23:20et puis tout nouveau conseiller du commerce extérieur
23:22de la France.
23:24Alors Tara Benjeloun, quand même, en 1987,
23:26on va en parler un peu, vous avez reçu le Goncourt
23:28pour votre roman La Nuit Sacrée Sublime,
23:30livre que je recommande à tous
23:32et à toutes. C'est une suite de L'Enfant de Sable
23:34qui vous a déjà fait connaître.
23:36Et alors ce qui est intéressant, c'est que c'est une réflexion
23:38sur l'identité et sur l'appartenance
23:40qui prend tout son sens actuellement
23:42dans ce monde globalisé dont on parlait
23:44à l'instant, et où cette identité
23:46culturelle est en train d'être questionnée,
23:48modéfinie, j'ai envie de dire.
23:50J'étais un peu en avance sur le problème du genre.
23:52Oui, c'est ça.
23:54Oui, parce que je suis le grand-père
23:56du problème du genre.
23:58Vous êtes le grand-père du problème du genre, d'accord.
24:00Ça se traduit.
24:02C'est l'histoire d'un père qui détourne la sexualité
24:04de sa fille pour en faire un garçon.
24:06Et en fait,
24:08c'est pas la volonté de la fille.
24:10Et après, dans le deuxième roman,
24:12la fille va reprendre sa revanche,
24:14elle va devenir femme,
24:16vive sa condition,
24:18il s'est rendu identité.
24:20Mais c'est évidemment une métaphore
24:22sur le détournement
24:24qu'on peut faire des cultures
24:26et des personnes.
24:28C'était ça.
24:30Mais l'époque a beaucoup changé depuis.
24:32Et aujourd'hui, finalement,
24:34je vois de plus en plus
24:36de personnes qui abordent
24:38ce problème avec sérénité.
24:40Et c'est bien, et tant mieux.
24:42Parce que moi, je me souviens à l'époque,
24:44j'avais reçu l'ami d'une amie
24:46qui est venue, presque en larmes,
24:48me dire, vous savez,
24:50je suis dans un corps d'homme et je suis femme,
24:52qu'est-ce que je dois faire ?
24:54Je lui ai dit, écoutez, je ne suis pas femme.
24:56Elle était sincère, la pauvre,
24:58elle pleurait.
25:00On ne pouvait pas lui dire, non, tu dois être...
25:02Et c'était un vrai sujet.
25:04Et avoir le choix aujourd'hui,
25:06c'est important du coup, parce que vous êtes initiateur
25:08de ce questionnement, mais on est dans une société
25:10qui a évolué et qui donne le choix.
25:12En tout cas en France.
25:14Le choix a un certain limite.
25:16Mais pas aux Etats-Unis, on peut le dire.
25:18C'est difficile, parce qu'il faut accompagner ces personnes.
25:20C'est difficile.
25:22Parce qu'on change
25:24de corps, d'être,
25:26de vision des choses.
25:28Il faut les accompagner, il ne faut pas les laisser comme ça dans la nature.
25:30Et les respecter aussi.
25:32Et les aimer.
25:34J'ai une amie,
25:36elle accompagne tout le partout.
25:38C'est l'amour, c'est ça l'amour.
25:40C'est ça l'amour.
25:42C'est ça le langage universel, j'ai envie de dire, Emmanuel Sauvage.
25:44Cette authenticité
25:46que vous défendez,
25:48c'est aussi
25:50l'affirmation de soi dont on parle.
25:52En général.
25:54Je sais que dans vos hôtels,
25:56quand vous accueillez quelqu'un,
25:58il ne faut pas forcément qu'il soit
26:00sorti d'une école, etc.
26:02Ce qui est important, c'est son engagement personnel,
26:04comment il se positionne, son envie aussi.
26:06Je reviens sur le sujet
26:08du sourire.
26:10Ça va avec.
26:12Quand on est heureux, on sourit.
26:14Tous ces gens qui ne sourient pas
26:16quand ils accueillent, c'est que je pense qu'ils ne sont pas
26:18au bon endroit. Ils ne sont pas à leur place.
26:20Pour moi,
26:22c'est la base de la base.
26:24Puisqu'en fait, justement,
26:26dans nos recrutements,
26:28dans nos jeunes, dans tout ça,
26:30il y a une grosse évolution de la société.
26:32On doit la suivre, cette évolution de la société.
26:34Ce qu'on imposait il y a 15 ans,
26:36ce qu'on demandait il y a 15 ans, ça ne se fait plus aujourd'hui.
26:38Il faut aussi suivre cela. Il ne faut pas rester dans
26:40des carcans anciens.
26:42C'est vrai que
26:44nous, c'est vrai qu'on prend
26:46différentes personnes,
26:48tous types de la société,
26:50de tous horizons.
26:52Puisque de toute façon,
26:54il y a aussi, il faut se dire clairement,
26:56des pénuries. Il faut travailler différemment
26:58parce que ces métiers
27:00ont été des métiers très dévalorisés
27:02pendant des années. Les conditions de travail ne sont
27:04absolument pas ce qu'on décrit aujourd'hui
27:06puisqu'en fait, on reparle toujours d'il y a 30 ans, 20 ans,
27:0815 ans. Aujourd'hui, ça a beaucoup changé.
27:10Ce n'est plus du tout ça. On pâtit
27:12toujours de ça. Mais c'est la base, justement,
27:14c'est en fait, quand on parlait d'accueil
27:16et de tout ça, c'est-à-dire que la notion, c'est déjà de
27:18bien-être au travail. On parlait de bien-être
27:20dans le corps, d'accompagnement,
27:22c'est un peu la même chose.
27:24C'est-à-dire que plus on est,
27:26je veux dire que plus les personnes sont,
27:28on va dire, en corrélation avec
27:30qui on est.
27:32Donc, je pense que le jeune d'aujourd'hui
27:34qui commence à travailler ou qui cherche
27:36un job dans nos métiers, il doit avoir, on parle
27:38toujours de sens. Alors, entre guillemets,
27:40ce que je trouve parfois, c'est complètement
27:42dévoyé aussi. Mais en fait,
27:44c'est vrai qu'on est aligné.
27:46Si on est aligné, on est en pleine,
27:48on est bien. Si on est heureux
27:50et si on est passionné ou si on aime
27:52ce qu'on fait, je veux dire, ça se transmet.
27:54Et c'est valable pour tous nos métiers.
27:56Donc, qu'on aime. Et en fait,
27:58justement, nous, ce qu'on aime, c'est faire plaisir.
28:00Donc, moi, la plus belle des récompenses,
28:02c'est quand on, sur des moments,
28:04si on est là sur des moments de vie sympathiques
28:06ou beaucoup, parfois aussi des moments de vie
28:08très durs, justement, c'est un accompagnement.
28:10Et je trouve que,
28:12si on aime ce qu'on fait...
28:14C'est l'histoire de l'amour et du soutien dont on parlait
28:16tard un temps autour de la langue française.
28:18Et je trouve que c'est très important.
28:20Et donc, en fait, ces jeunes,
28:22c'est pour ça que je disais qu'il fallait
28:24commencer tôt, il fallait accompagner
28:26tôt, puisque si c'est un travail
28:28aussi qui se fait très tôt dans l'éducation,
28:30dans l'accompagnement de l'éducation,
28:32et c'est pour ça que je disais que le luxe aussi
28:34ne doit pas se renfermer sur le luxe. Il doit être très
28:36ouvert. Il doit, justement, accompagner
28:38aussi tous ces enfants,
28:40en tout cas, les enfants,
28:42les jeunes, pour justement...
28:44C'est tout un travail, parce que c'est sûr que si tu arrives
28:46à 20 ans que tu ne connais absolument rien
28:48des codes, donc là, ça va être dur.
28:50Après, il y en a beaucoup.
28:52Moi, ma plus grande fierté, justement, c'est de voir
28:54ces progressions. Et donc, justement,
28:56ils sont heureux d'avoir progressé,
28:58et je pense que c'est très important
29:00aujourd'hui, justement, de pouvoir
29:02faire progresser tout le monde
29:04et accentuer. Mais je pense que tout ça
29:06dépend aussi de comment
29:08on s'occupe, quand je dis s'occuper,
29:10mais si, c'est ça, comment on s'occupe, comment on accompagne
29:12nos collaborateurs, parce que c'est...
29:14Je pense que c'est très important aujourd'hui.
29:16Moi,
29:18j'aime beaucoup ça, en fait. J'aime toute cette partie sociale.
29:20Donc, c'est sûr que...
29:22Ça s'entend. Voilà, mais je pense
29:24que c'est très important. Et si on veut,
29:26justement, que tous ces métiers
29:28du tourisme, voilà, si on est passionné
29:30par ce qu'on fait... Alors, tout le monde ne l'est pas, mais on peut être...
29:32Mais, je veux dire, si on est heureux
29:34en tout cas toute la journée, déjà, il n'y a pas de raison de ne pas
29:36transmettre son bonheur.
29:38Tiens, ça résonne chez vous, ça, Ben Jeloun,
29:40parce que transmettre, c'est un peu ce que vous faites en permanence,
29:42quoi. Hein ? J'essaie, en tout cas,
29:44d'aller dans les écoles pour parler des choses importantes
29:46de la vie, quoi. Mais par votre
29:48acte de création, en premier lieu, j'ai envie de dire,
29:50aussi. Oui, mais j'ai déjà
29:52parlé de la peinture à des enfants,
29:54j'ai déjà fait de la peinture avec des
29:56enfants, et ça, c'est
29:58très simple. Ils adorent ça, d'ailleurs.
30:00Parce que, finalement, il ne faut pas
30:02aller dans des grandes écoles pour ça.
30:04Il y a, bien sûr, un minimum
30:06à avoir, mais
30:08la peinture, ça s'impose à soi.
30:10C'est-à-dire que... Et puis, il faut aller
30:12beaucoup dans les musées, il faut regarder.
30:14Il faut apprendre à regarder.
30:16Moi, j'ai appris à regarder tout seul, comme ça.
30:18Et quand je rentre dans une galerie
30:20ou dans un musée,
30:22j'apprends.
30:24Il y a des choses
30:26pour lesquelles je suis sensible, d'autre part.
30:28Et quand il y a
30:30quelque chose qui ne me plaît pas,
30:32je me dis pourquoi, je me pose des questions.
30:34Et j'ai fait quand même une différence
30:36entre la création
30:38elle-même, et puis le marché
30:40de l'art, qui peut parfois être très...
30:42Ah oui, ça peut... Très spécial,
30:44très incompréhensible, disons.
30:46On est sur de la spéculation,
30:48aussi, beaucoup, dans le marché de l'art, en ce moment.
30:50Oui, mais...
30:52Mais bon, il y a...
30:54Moi, je trouve que...
30:56C'est comme chez
30:58des chanteurs. Sinon, pas de voix,
31:00ils ne peuvent pas chanter.
31:02Enfin, il faut
31:04avoir un minimum
31:06de talent pour communiquer
31:08ce qu'on veut faire. On peut
31:10tomber sur des choses ardues,
31:12bien sûr.
31:14Écoutez, Bacon, c'est
31:16ardu, et je ne le mettrai pas chez moi
31:18même si j'en avais le moyen.
31:20Non, mais j'admire...
31:22Hyper complexe, c'est magnifique,
31:24mais c'est vrai que c'est...
31:26C'est bon,
31:28mais quand je suis devant un tableau de
31:30Turner, j'aurais de...
31:32Quel peintre vous mettriez
31:34sur votre mur, si vous aviez le choix, comme ça ?
31:36Comme ça, un maître et une toile ? Bah, Turner, bien sûr.
31:38Turner, après, viendra
31:40Van Gogh pour une toile,
31:42et puis après, Matisse.
31:44Et Jacometti,
31:46que j'aime beaucoup, beaucoup, beaucoup,
31:48eh bien, il m'angoisse.
31:50Mais j'adore.
31:52J'écris sur lui, d'ailleurs. J'écris
31:54sur sa sculpture et même sur ce qu'il est.
31:56Mais la peinture,
31:58pour moi, c'est un moment
32:00de la création où il y a
32:02le rêve, où il y a la réalité
32:04qui est à côté de la réalité.
32:06La réalité ne doit pas être envahissante.
32:08Il faut qu'on sache que la réalité, elle est complexe
32:10et elle est ouverte sur autre chose.
32:12Ça permet aux gens de vouloir dire
32:14quelque chose, de passer à l'acte
32:16et de nous donner ce qu'ils ont
32:18dans les tripes, mais sincèrement.
32:20Sans penser à...
32:22Sans chercher à se projeter après.
32:24Sans chercher à faire comme les autres.
32:26Un artiste n'a de valeur
32:28que s'il est original et qu'il est seul à faire ce travail-là.
32:30Donc, cultiver sa différence, c'est une force.
32:32Sa différence,
32:34c'est son style, ce qu'on appelle le style,
32:36ce que Louis Ferdinand Céline appelle pour les écrivains.
32:38Il y a un écrivain de style
32:40qui a du style, une fois par siècle,
32:42il pensait à lui, évidemment.
32:44Pas à Proust, mais à lui.
32:46C'est discutable.
32:48Evidemment.
32:50Lui, il pensait à lui-même.
32:52Au XXe siècle, quand même,
32:54on a une poignée
32:56de très grands poètes, de très grands écrivains.
32:58Céline,
33:00ça fait partie, mais bon.
33:02Même s'il était discutable d'un point de vue humain.
33:04Allez, c'est excellent, Chanson de Radio.
33:06Avec ceux qui créent, qui innovent, qui rassemblent.
33:08C'est l'occasion avec l'écrivain, poète et peintre
33:10Tar Ben Jelloune et le conseiller du commerce
33:12ex-art de la France, Emmanuel Sauvage.
33:14J'adore dire ça, Emmanuel. Allez, restez avec nous.
33:20Merci d'être à l'écoute de Sud Radio.
33:22C'est excellent parce que créer du lien, c'est aussi
33:24donner du sens. Vous écoutez l'écrivain
33:26préconcouré peintre Tar Ben Jelloune
33:28qui nous vient avec son expo,
33:30Tar Ben Jelloune, de l'écriture à la peinture.
33:32C'est au musée Moët Métis de Rabat pour les chanceux
33:34le 8 avril prochain. Puis Emmanuel Sauvage,
33:36le section devenu nouveau conseiller du commerce
33:38ex-art de la France.
33:40Vous avez un point commun, tous les deux,
33:42si ce n'est plusieurs.
33:44Tar Ben Jelloune, vous, avec vos écrits,
33:46vous ouvrez des fenêtres sur des réalités sociales complexes,
33:48souvent à l'intersection de l'Occident
33:50et de l'Orient. Et vous, Emmanuel Sauvage,
33:52vos créations hôtelières,
33:54vous tissez des liens
33:56entre différents héritages culturels.
33:58Vous vous retrouvez là-dessus, sur cette espèce
34:00de multiplicité
34:02de cultures que vous avez.
34:04Et finalement, l'un et l'autre, vous racontez des histoires.
34:06Parce que vous, vous racontez des histoires.
34:08Différemment, évidemment.
34:10Mais finalement, ce qui marche,
34:12c'est ce qui touche au cœur, j'ai envie de dire,
34:14Emmanuel Sauvage.
34:16Quand on a tout,
34:18nos clients, on va dire,
34:20qui sont plutôt chanceux dans la vie,
34:22ce qui est
34:24important, c'est l'émotion,
34:26c'est ce qui dégage,
34:28c'est l'émotion vraie.
34:30Ce qui est juste, ce qui est vrai,
34:32ce qui est sincère.
34:34Et je pense qu'à partir de ce moment-là,
34:36c'est là où on commence, justement,
34:38à être différent.
34:40Puisque sinon,
34:42et aussi ce qui est
34:44différent et hyper intéressant, parce qu'on parlait
34:46de différence tout à l'heure. Mais c'est vrai que souvent,
34:48tous copient, mais c'est jamais la même chose.
34:50Une copie n'est pas l'originale, même dans nos produits
34:52hôteliers. Même une copie est unique.
34:54Même dans des hôtels, qu'on essaye de copier
34:56régulièrement, ils se copient tous les uns les autres.
34:58Et c'est assez drôle, d'ailleurs, de voir tout ça.
35:00C'est assez drôle de voir
35:02si le succès est là ou pas.
35:04La créativité est très limitée dans nos domaines.
35:06Et donc, en tout cas, je trouve que
35:08c'est extrêmement important, cette sincérité,
35:10l'émotion qui dégage de tout ça.
35:12De nos métiers, ça se fait,
35:14beaucoup le font sans. Et je pense que c'est aussi
35:16la différence.
35:17Tarb, Angélone, on est finalement tous issus
35:19de ces maillages multiples, dont on parle depuis tout à l'heure.
35:21Oui, bien sûr.
35:23On est traversés par plusieurs courants,
35:25plusieurs choses.
35:27Et pour parler de ma
35:29peinture, c'est comme d'ailleurs
35:31pour mes livres, je donne
35:33à voir, je donne à connaître
35:35un certain nombre de réalités.
35:37Je donne des exemples.
35:39Le dernier roman,
35:41Ils se sont tant aimés, qui vient de sortir,
35:43qui est la suite des Amants de Casablanca.
35:45C'est sorti de qui ? Gallimard.
35:47Et ce roman, il raconte
35:49l'histoire d'un couple
35:51dans le Casablanca d'aujourd'hui,
35:53moderne, et en même temps
35:55avec un grand pied dans la tradition
35:57et les contradictions et l'hypocrisie,
35:59etc.
36:01C'est un roman qui raconte une histoire,
36:03mais en même temps qui pose des questions
36:05et des problèmes. Par ailleurs,
36:07quand je peins,
36:09je voudrais un peu débarrasser
36:11les gens de cette
36:13angoisse de la vie, tout ça.
36:15Et la meilleure,
36:17une des meilleures
36:19réactions que j'ai eues, ça a été de Jean-Claude Carrière,
36:21mon cher ami qui n'est plus de ce monde.
36:23Et Jean-Claude Carrière était venu
36:25à l'Institut du Monde Arable
36:27pour la grande exposition qui avait lieu.
36:29Il est arrivé avec sa canne,
36:31il s'est mis au milieu de la salle,
36:33il a regardé toutes ces étoiles pleines de lumières,
36:35pleines de couleurs, et il m'a dit
36:37« Ah, je me sens bien ».
36:39Ça c'est pour moi une très belle critique,
36:41enfin un bon commentaire.
36:43Et si quelqu'un me dit
36:45« Je me sens bien avec votre peinture »,
36:47j'ai réussi quelque chose.
36:49Se sentir bien,
36:51on a envie d'être avec
36:53cette lumière, ces couleurs,
36:55ces signes,
36:57on a envie qu'ils nous accompagnent.
36:59Ça pour moi c'est une réussite extraordinaire,
37:01si j'arrive à ça, que les gens
37:03me suivent.
37:05Evidemment, je ne suis pas un peintre
37:07qui a une histoire,
37:09mais...
37:11Non mais je veux dire,
37:13je ne m'inscris pas dans...
37:15Vous savez,
37:17je veux dire un truc,
37:19j'ai candidaté pour
37:21les vitraux
37:23dans « Dames de Paris ». Pourquoi ?
37:25Parce qu'auparavant, il y a 3 ans,
37:27j'ai fait les vitraux d'une église
37:29dans la Loire.
37:33Et ce travail
37:35a été pour moi extraordinaire,
37:37parce que le premier musulman,
37:39artiste musulman, qui fait des vitraux dans une petite église,
37:41donnant sur la Loire,
37:43dans un tout petit village, ça a été pour moi
37:45quelque chose d'extraordinaire. Et après,
37:47je me suis senti les ailes...
37:49Vous êtes devenu un ange ?
37:51Et je me suis dit,
37:53j'ai avec moi
37:55deux ateliers de verriers magnifiques,
37:57de très grands artisans, formidables,
37:59les meilleurs de France, je peux y aller.
38:01Je suis allé,
38:03quelqu'un m'a dit, mais attends, tu oublies une chose,
38:05c'est Notre-Dame de Paris,
38:07et toi, tu es musulman, quoi que tu lui dises,
38:09même si tu peux faire un discours sur l'islam,
38:11ça va être un handicap. Ça a été un handicap,
38:13bien sûr, je n'ai pas été sélectionné,
38:15et je l'ai dit,
38:17ils ont pris une femme très bien,
38:19mais je la plais parce que...
38:21Une artiste, je veux dire,
38:23je la plais parce que
38:25moi j'ai vu le travail à faire,
38:27il y a 125 mètres carrés de peinture
38:29à donner.
38:31Elle est toute seule.
38:33Pourquoi ils ne donnent pas ça à plusieurs artistes ?
38:35Ça aurait été beaucoup mieux de faire 5-6 artistes,
38:37chacun va...
38:39En tout cas, je ne sais pas si vous y êtes allé,
38:41à Notre-Dame, mais c'est splendide,
38:43c'est grandiose.
38:45C'est splendide,
38:47c'est un monument extraordinaire.
38:51Le design des
38:53mobiliers est magnifique.
38:55Mais là, on verra ce que ça va donner après.
38:57Bon, peut-être bientôt,
38:59on ne sait jamais, peut-être qu'il y a
39:01de nouvelles églises qui sont en rénovation actuellement,
39:03je crois la basilique de Saint-Denis aussi,
39:05il y a des petites choses qui se passent.
39:07On lance un appel aujourd'hui.
39:09Je fais des vitraux,
39:11sans problème.
39:13On nous reste peu de temps,
39:15Emmanuel Sauvage, juste quelques mots
39:17sur le fait que vous parlez beaucoup de
39:19l'audace, vous, et de la marge de manœuvre,
39:21comme des éléments clés de votre propre succès.
39:23Et l'audace,
39:25dans un secteur aussi confiné que l'hôtellerie,
39:27on imagine que c'est aussi ce qui a fait
39:29votre différence, pour revenir sur cette idée
39:31de cultiver sa différence pour réussir.
39:33Si vous aviez un conseil à donner,
39:35par exemple, à quelqu'un qui voudrait
39:37suivre un parcours similaire, est-ce que ça serait celui-là ?
39:39Il faut oser, c'est sûr,
39:41sinon on est dans des mondes
39:43qui sont quand même très stéréotypés,
39:47très convenus.
39:51Je trouve ça toujours très emmerdant.
39:53Parlons vrai sur ce qu'on a dit.
39:55On se rejoint.
39:57Je pense que c'est très important
39:59toujours d'oser, et aussi,
40:01je pense que c'est essentiel
40:03d'être...
40:05Tout à l'heure, il faut toujours avoir un grand, mais évidemment,
40:07c'est tout à fait normal que tu aies une candidate pour Notre-Dame.
40:09On est d'accord.
40:11Moi, je pense que ça aurait été
40:13d'ailleurs audacieux, pour reprendre ce mot-là,
40:15de vous choisir.
40:17Oui, puisque je trouve que c'est
40:19la culture, on est multiculturel,
40:21c'est très important,
40:23et puis,
40:25pour revenir là-dessus,
40:27je pense que...
40:29Ce qu'ils ont fait pour les Jeux Olympiques, c'est extraordinaire.
40:31Une réussite magnifique.
40:33Il faut le dire et le redire.
40:35Cette France-là, je l'aime beaucoup.
40:37Beaucoup d'audace là-dedans.
40:39C'était Danton qui disait ça.
40:41De l'audace, toujours de l'audace.
40:43Sinon, en fait, on s'ennuie.
40:45Il faut avoir de l'audace, il faut cultiver
40:47sa différence. Qu'est-ce qu'on peut dire d'autre ?
40:49Il faut rester curieux, étonné, surpris.
40:51Et vous, vous auriez quelque chose ?
40:53C'est un peu ça.
40:55Il faut toujours être curieux, ne jamais avoir d'idées reçues.
40:57Il faut toujours se remettre en question
40:59tout le temps,
41:01mais il faut toujours se dire comment je peux faire,
41:03ce que je peux... Moi, je pense que la remise en question
41:05quotidienne est hyper importante,
41:07mais pour moi, je trouve que ça va avec la curiosité.
41:09Je pense que c'est l'essentiel aussi, la curiosité.
41:11Bien sûr, parce que c'est vrai que sans curiosité,
41:13on avance peu. Il faut s'ouvrir.
41:15Voilà.
41:17Si vous aviez un souhait l'un et l'autre,
41:19aujourd'hui, vous aviez un petit génie comme ça,
41:21qui vous disait,
41:23allez, je vous exauce,
41:25que voulez-vous ?
41:27Ben que...
41:29Ça, c'est compliqué.
41:31Allez-y, Emmanuel.
41:33Comme ça.
41:35Allez, le truc qui vous vient, le premier truc qui vous vient.
41:37Franchement, il y a quelque chose de très, très, très important.
41:39Que la paix revienne.
41:41Que la paix...
41:43Pas dans tout le monde, c'est pas possible.
41:45Parce que l'homme aime la guerre.
41:47Mais déjà au Moyen-Orient.
41:49Et puis l'Ukraine.
41:51Et qu'ils nous débarrassent des fous furieux
41:53qui sont en train de massacrer l'humanité.
41:55Ah, ça, c'est important à dire.
41:57Ils sont peu nombreux, ils sont 3 ou 4.
41:59Mais ils massacrent l'humanité.
42:01Je suis bien d'accord.
42:03Emmanuel, vous avez eu le temps de réfléchir ?
42:05J'ai pas beaucoup d'audace.
42:07Du coup, j'aurais dû parler en premier.
42:09Moi, pour moi, je ne comprends pas la guerre.
42:11Donc...
42:13Là-dessus, j'ai énormément de mal.
42:15Je ne comprends pas qu'on puisse faire du mal comme ça.
42:17Pour moi, c'est quelque chose que...
42:19Pourtant, c'est l'histoire de l'humanité.
42:21Oui, mais moi, j'aime pas la chasse, déjà.
42:23Vous pouvez imaginer le reste.
42:25J'ai du mal à comprendre qu'on puisse...
42:27Donc, pour moi,
42:29c'est quelque chose que j'ai vraiment du mal à comprendre.
42:31Bien évidemment, pour la paix,
42:33c'est vrai que je pense que c'est très difficile à obtenir partout.
42:35Et c'est vrai que je pense que c'est essentiel
42:37d'avoir un monde beaucoup plus apaisé.
42:39On serait très heureux d'être beaucoup plus apaisés.
42:41Voilà.
42:43D'accord. Et donc ça, ça va passer, évidemment,
42:45aussi par la culture
42:47et par le plaisir.
42:49Il faut miser sur la culture, absolument.
42:51Il faut qu'il y ait plus d'argent là-dedans.
42:53Et de plus en plus d'argent.
42:55Ça devrait être le premier budget, vous pensez,
42:57avec l'éducation, non ?
42:59L'éducation d'abord, et l'argent après.
43:01Qu'est-ce que vous en pensez, Manuel Sauvage ?
43:03Ah bah, ça, vous savez.
43:05Oui, je sais.
43:07C'est extrêmement important.
43:09Et justement,
43:11ça va avec l'éducation.
43:13Moi, j'ai un souvenir.
43:15Moi, j'étais au conservatoire.
43:17Et c'est vrai qu'à une certaine époque,
43:19avant d'être en première année à 5-6 ans,
43:21j'avais l'histoire de l'art.
43:23J'adorais ça, en fait.
43:25Et je trouve que plus on est jeunes,
43:27plus c'est hyper intéressant.
43:29Il y a plein de choses à faire avec la culture.
43:31Dans l'éducation et la culture,
43:33je pense qu'on est à rien de ce qu'on peut faire.
43:35Et c'est hyper intéressant.
43:37Je vois les musées qui font
43:39pas mal de choses aussi pour les enfants.
43:41Donc je pense que c'est vraiment relié.
43:43L'éducation et la culture, dès l'enfance,
43:45mais très très jeunes.
43:47Merci beaucoup à tous les deux d'être venus.
43:49Merci Manuel Sauvage.
43:51Thar Ben Geloun, il est en exposition
43:53du 8 avril au 30 juin
43:55au musée Mohamed VI
43:57d'art moderne et contemporain à Rabat.
43:59C'est Thar Ben Geloun de l'écriture à la peinture.
44:01Si vous passez par là, je vous recommande
44:03fortement cette exposition.
44:05Et puis Emmanuel Sauvage, on peut retrouver
44:07toutes les affaires, toutes les histoires
44:09de votre collection.
44:11Sur Instagram notamment.
44:13Je vous embrasse et je vous retrouve
44:15samedi 13h30 pour Parlons Femmes.
44:17Et puis à nouveau, c'est excellent.
44:19Merci à Juju qui réalise pour vous aujourd'hui.