• il y a 2 mois
André Bercoff et Céline Alonzo reçoivent Benoit Poelvoorde à l'occasion de la sortie en salle, le 30 octobre, du film "L'art d'être heureux" !

Retrouvez La culture dans tous ses états tous les vendredis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.

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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-10-24##

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News
Transcription
00:00La culture dans tous ses états, avec un invité exceptionnel que nous aimons, Benoît Poulvord, alors restez avec nous, il est en pleine forme, il est déjà avec nous au studio et on rigole déjà énormément avec lui André.
00:13Sud Radio, la culture dans tous ses états, André Bercoff, Céline Alonso.
00:20Monsieur, vous êtes sous une propriété privée ici.
00:25Allez, entre-peintre allons.
00:26C'est plus compliqué.
00:29Je ne me suis pas présenté, Jean-Yves Machon.
00:32Je sais, je vous ai reconnu.
00:34Très beau travail.
00:35Je te demanderais bien les deux petites chottes.
00:37Elles sont hérissantes.
00:38Appelle ça comme tu veux, si ça t'excite.
00:40J'ai l'impression même si ça peut vous paraître prématuré, mais vous et moi c'est comme un coup de foudre.
00:46Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qu'il y a ?
00:48Mais ça va.
00:49Mais non, ça va pas, non.
00:51Si.
00:53Et oui, bande annonce du film L'art d'être heureux, André Bercoff.
00:55Une comédie de Stéphane Liberski qui sort au cinéma mercredi prochain.
01:00Et dans laquelle Benoît Poulvord joue le rôle d'un peintre profondément malheureux
01:05qui est vraiment en quête d'une reconnaissance éternelle, André.
01:08Oui, oui, oui.
01:09Mais il a la chemise de Bernard Buffet.
01:11Oui.
01:12Et le chevalet, André.
01:15Et le chevalet et tout ça.
01:18Non mais moi je voudrais te rappeler d'abord que Benoît Poulvord, d'abord,
01:22je veux dire pourquoi on l'aime dans notre HLM.
01:24On l'aime parce qu'à chacun de ses films, il apporte quelque chose.
01:28Il apporte quelque chose de différent.
01:30C'est vrai.
01:31Et puis, et puis, il aime la vie, il aime la boisson, il aime l'amour, il aime tout ça.
01:37Il aime les frites.
01:38Il aime les frites.
01:39S'il était belge sans aimer les frites, ce serait plus un belge, ce serait un tyrannise.
01:43Enfin, voilà.
01:44Non, mais je voudrais...
01:46Benoît Poulvord, vous êtes actuellement à la fiche de deux films.
01:49L'un, celui-là qui va sortir donc mercredi, L'art d'être heureux.
01:52Et l'autre, L'amour ouf, le film de Gilles Lelouch.
01:55Et je vous dis, je suis allé voir le film de Gilles Lelouch.
01:58J'ai vu l'autre, bien sûr, l'autre film qu'on aime beaucoup.
02:01Et vous savez, vous jouez un mafieux, un chef de...
02:05Ah oui, un...
02:06Une espèce de parrain comme ça.
02:08Enfin oui, un vilain, un voyou.
02:10Alors je vais vous dire ce qui m'a frappé.
02:12J'ai dit, tiens, Lelouch, il a dû penser.
02:14Pendant une minute, on ne vous voit pas.
02:16C'est-à-dire, on vous voit, c'est un gros plan.
02:17On voit votre tête, mais dans le noir.
02:19Le noir, pratiquement complet.
02:21Il faut savoir.
02:22Je dis, ah oui, mais c'est Benoît Poulvord, mais vraiment, on ne voit pas.
02:25Et en fait, je suis persuadé qu'il a pensé au film culte Apocalypse Now de Coppola avec Marlon Brando.
02:33Où on voit Marlon Brando dans le noir.
02:36Et au bout de cinq minutes, on voit que c'est Marlon Brando.
02:38Il vous a fait le coup de Marlon Brando, Benoît.
02:41Ça, c'est le coup de Marlon Brando.
02:42Je dis d'abord bonjour à tous les auditeurs.
02:44Je voudrais vous remercier de m'avoir reçu.
02:47J'aime beaucoup venir chez vous, parce qu'on s'amuse et on peut parler librement.
02:52Et ça m'inquiète quand vous me dites ça, parce que Marlon Brando, je connais l'anecdote.
02:58Marlon Brando a voulu, dans Apocalypse Now, qu'on le filme dans une certaine obscurité,
03:02parce qu'il était devenu littéralement obèse.
03:04Alors il ne voulait pas qu'on le filme dans une lumière qui ne l'efflate pas.
03:08Ce qui n'est pas mon cas.
03:10Ici, je n'ai pas demandé à être filmé.
03:12Même si je prends un peu de poids, je n'exigerais pas qu'on me filme dans une lumière avantageuse.
03:20En revanche, ce qui était compliqué, c'est que je m'appelais Labros dans ce film.
03:25Je m'appelle toujours et le film est toujours à l'affiche.
03:28J'ai l'impression que c'est un joli succès.
03:29Mais je ne joue pas un rôle suffisamment important que pour prétendre en faire et en être...
03:36Viska, Labros, mais pas à reluire, il faut le dire.
03:39Et on va se retrouver après.
03:41Effectivement, on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio.
03:43On va parler de l'art d'être heureux.
03:46Vous jouez vraiment le premier rôle de cette comédie franco-belge
03:50avec Camille Cotin, François Damiens et Gustave Kerven.
03:53On va en parler dans un instant sur Sud Radio.
03:55Alors reste avec nous.
03:56Tout ne va pas bien, non ?
03:58Je marche, j'ai le droit de marcher, non ?
04:001, 2, 3, 4, 5, 6, 7.
04:04Je marche comme ça, voilà.
04:05Monsieur, ne levez pas la main sur moi.
04:06Pas du tout.
04:07Black life.
04:08Black life matter.
04:09Bien essayé.
04:15Vous n'entendez plus l'insurrection qui vient ?
04:17Non.
04:18Je ne vous rappelle plus Göring ?
04:20Göring ? Non.
04:24Est-ce que je peux vous donner un petit conseil d'abord ?
04:25Allez-y.
04:27Vous devriez apprendre à fermer votre gueule.
04:29Benoît Poulvard qui est à l'affiche de L'Art d'être Heureux, pardon.
04:33Un film de Stéphane Liberski qui sort le 30 octobre au cinéma.
04:36Et aujourd'hui, il nous fait l'immense plaisir d'être notre invité sur Sud Radio.
04:40Bonjour à vous Benoît.
04:41Bonjour.
04:42Alors comment allez-vous aujourd'hui, Benoît Rachantoni ?
04:44Je suis plutôt en forme aujourd'hui, ça va.
04:46Je me suis bien reposé.
04:47Moi, c'est une question de sommeil.
04:49Si je dors mes heures, je suis en forme.
04:51Oui.
04:52Alors L'Art d'être Heureux est un film librement inspiré du roman La Dilution de l'Art.
04:58La Dilution de l'Art.
04:59De Jean-Philippe Delhomme.
05:03C'est vous qui avez fait découvrir ce livre à Stéphane Liberski.
05:07Oui.
05:08Stéph est écrivain avant d'être réalisateur.
05:11Il est écrivain.
05:12Il a même écrivain dans Artpress pour dire.
05:14Le mec, il touche sa vie là-dessus.
05:16On est très amis.
05:17Et j'avais découvert ce livre en 2001.
05:18Je vais la faire courte.
05:19Et ce livre m'avait déjà fait énormément rire.
05:22Parce que c'est une sorte d'artiste contemporain qui tient son journal.
05:26Alors nous, on ne pouvait pas le faire sous cet ordre-là.
05:30De cette manière-là.
05:32Et Stéph avait fait un livre qui s'appelait GGS.
05:35Qui est à peu près le même principe.
05:37Un artiste tient son journal.
05:38Et vous savez, il y a des gens qui disent.
05:40Aujourd'hui, très joli travail sur moi-même.
05:43Il y a des gens qui ne cessent de s'auto-analyser sur leur travail et sur leurs capacités.
05:49Et je les ai fait se rencontrer.
05:51Et un jour après.
05:52Je vais vous la faire courte.
05:53Parce que je sais que j'ai tendance à parler vite.
05:55Comme c'est court.
05:57Je vais parler rapidement.
05:59Et je les ai fait se rencontrer.
06:01Ils se sont très bien entendus.
06:02Et des années après, on s'est dit.
06:04Pourquoi on ne l'adapterait pas au cinéma ?
06:06Parce qu'on continue à en rire.
06:08De ce genre de personnage.
06:10Alors ce film raconte l'histoire de Jean-Yves Machon.
06:13Jean-Yves Machon.
06:14On a gardé le nom.
06:15Un personnage effectivement que vous incarnez.
06:17Alors un jour.
06:18Alors que vous êtes un enseignant très apprécié.
06:21Très apprécié.
06:22Ah oui.
06:23De vos élèves.
06:24Comment obtenir des subventions ?
06:26Oui c'est ça.
06:27Parce qu'à un moment on lui demande.
06:28Est-ce que vous savez dessiner ?
06:29Il dit.
06:30Bah non.
06:31Mais qu'est-ce que tu apprenais à tes élèves à l'école ?
06:32Bah comment obtenir des subventions ?
06:34Rien.
06:35Et quel est le mot d'ordre d'aujourd'hui ?
06:36Subversion.
06:37Subvention.
06:38Subversion.
06:39Subvention.
06:40Donc j'avais dit Jean-Yves Machon.
06:41Oui je vous laisse continuer.
06:42Alors Jean-Yves Machon.
06:43Qu'on décide un jour effectivement.
06:44Donc de changer de vie.
06:45Pour assouvir sur tout ça.
06:46Une passion qui lui tient à cœur depuis toujours.
06:49A savoir la peinture.
06:51Qu'est-ce qu'il a poussé à ce changement de vie ?
06:52Racontez-nous.
06:53Alors là on ne saura jamais ce qu'il s'est passé dans la tête de Jean-Yves Machon.
06:55Il faut bien l'expliquer que c'est un article conceptuel.
06:57Ce qui nous fait rire ici chez nous.
06:59C'est que le gars.
07:00Il a quand même été professeur.
07:01J'en ai rencontré comme ça.
07:02Parce que ce sont mes études.
07:03Donc.
07:04Et le type.
07:05C'est un conceptuel.
07:06Ce qu'il répète.
07:07Même quand il parle aux flics.
07:08Ce qu'on entend sur la bande annonce.
07:09Parce que c'est assez difficile de se rendre compte de l'ambiance du film.
07:11Mais le gars n'a jamais touché un pinceau de sa vie.
07:14Il ne peint pas ce qu'on a eu.
07:15Moi j'ai eu des professeurs qui nous donnaient cours sur les concepts.
07:18C'est-à-dire sur les installations.
07:20Donc.
07:21Il n'a jamais travaillé.
07:22C'est-à-dire artistiquement.
07:23Il n'a jamais créé la moindre chose.
07:25La seule exposition qu'il ait faite.
07:26Et il en parle dans le film.
07:27Des pièces vides.
07:28Des pièces vides.
07:29Des pièces vides.
07:30C'est-à-dire pour rentrer dans un musée.
07:31Pour regarder.
07:32La pièce est vide.
07:33Un déménageur quoi.
07:34Oui parce que le vide.
07:35On peut dire que c'est vraiment son obsession.
07:36Oui.
07:37Et le titre original.
07:38Normalement c'était la dilution de l'artiste.
07:45Rien dans une affiche.
07:46Parce que ça suscite chez les gens.
07:47Un truc négatif.
07:48De négatif.
07:49Donc on a mis l'art d'être heureux.
07:50Ce qui n'est pas vraiment le sujet du film.
07:52Oui.
07:53Mais enfin.
07:54On peut le prendre comme on veut.
07:55Mais.
07:56Ce qui est exceptionnel.
07:57C'est que.
07:58Des types comme Jean-Yves Machon.
07:59Qui exposent.
08:00Ça existe.
08:01Ça existe encore.
08:02Et c'est ça qui nous fait rire.
08:03On n'est pas là pour rejuger quoi que ce soit.
08:05Mais.
08:06L'exposition sur le vide.
08:07Elle a existé à bon bout.
08:08Bien sûr.
08:09Je crois que ça s'appelait.
08:10La rétrospective du vide.
08:12Et il y avait des pièces vides.
08:13Il y a des gens qui exposent.
08:14Et oui.
08:15Et pour certains.
08:16C'est vraiment l'apogée de l'art.
08:17Le vide.
08:18Oui.
08:19Mais pour beaucoup.
08:20Alors après nous.
08:21Ce qui nous fait rire.
08:22C'est la rhétorique qui va avec ça.
08:23Il y a une sorte de.
08:24Le type.
08:25Il ne fait rien.
08:26Le type qui a.
08:27Enfin.
08:28Et c'était pas du vide.
08:29Mais c'était ça.
08:30Le type qui a inventé ça.
08:31C'est Marcel Duchamp.
08:32Oui.
08:33Marcel Duchamp a déjà tout fait.
08:34Oui.
08:35Je veux dire.
08:36Il a mis une pisseautière.
08:37Là.
08:38Il a dit.
08:39C'est une œuvre d'art.
08:40Vous avez même les dadins.
08:41Vous avez tout ça.
08:42Vraiment.
08:43C'est-à-dire.
08:44On aurait pu faire déjà.
08:45Ce qu'il dit lui-même.
08:46Table rase.
08:47Alors qu'est-ce qu'il veut.
08:48Tabla.
08:49Ah oui.
08:50Tabou.
08:51Tabou.
08:52Il le dit tout le temps.
08:53Tabou la rasa vita nova.
08:54Tabou la rasa.
08:55Allons-y.
08:56On recommence tout.
08:57Vita nova.
08:58C'est vite.
08:59J'ai un bien ami libanais.
09:00Il m'a dit.
09:01J'ai vu tabou les rasa.
09:02C'est très bien.
09:03Et vous savez que nous.
09:04Nous on avait.
09:05Enfin.
09:06Je vous passe les détails.
09:07Mais.
09:08C'est le type qui décide.
09:09Vous savez.
09:10C'est le mythe de Van Gogh.
09:11C'est.
09:12Et.
09:13Il y avait d'ailleurs.
09:14Le syndrome de j'ai encore quelque chose à dire.
09:15En quelque sorte.
09:16Oui.
09:17Puis qu'il se dit.
09:18De toute façon.
09:19Il est tellement convaincu.
09:20Par tous ces concepts.
09:21Que de toute façon.
09:22Il doit.
09:23Mais bon.
09:24Le problème.
09:25C'est que.
09:26En fait.
09:27C'est ça qui est terrifiant.
09:28C'est qu'il est.
09:29Il est confronté à rien.
09:30Parce qu'il ne sait.
09:31En fait.
09:32On n'est même pas persuadé.
09:33Qu'il ait quelque chose à dire.
09:34Parce que.
09:35Il refuse.
09:36La dictature du beau.
09:37Justement.
09:38Il habite dans une maison.
09:39Qui est contre.
09:40Au bord de la mer.
09:41Mais.
09:42Qui refuse le paysage.
09:43Donc.
09:44Il tourne le dos au paysage.
09:45Pour refuser la dictature du beau.
09:46Et cette maison.
09:47C'est un choix délibéré.
09:48De l'architecte.
09:49Voilà.
09:50Georges Mouchon.
09:51Un grand architecte.
09:52Qui n'avait rien à foutre.
09:53Mais c'est hallucinant.
09:54Cette espèce de soucoupe volante.
09:55Qui glisse.
09:56Enfin.
09:57On va tout raconter.
09:58Mais.
09:59Mais alors.
10:00Il vit avec ses.
10:01Comment dirais-je.
10:02Avec ses enseignements.
10:03Avec ses.
10:04Idées.
10:05Qui s'est construite.
10:06C'est.
10:07C'est vraiment des gens.
10:08Qui peuvent.
10:09Vous expliquer.
10:10Des choses.
10:11Où tu ne dis rien.
10:12Mais.
10:13C'est pour ça qu'on l'appelle le rien.
10:14Et qu'il va se retrouver.
10:15Confronté à des gens.
10:16Qui eux.
10:17Ne comprennent absolument pas.
10:18Où il veut revenir.
10:19Parce qu'en fait.
10:20Il ne parle rien.
10:21Oui.
10:22Parce qu'en fait.
10:23Il cherche.
10:24Il cherche.
10:25Parce que.
10:26Même s'il peignait quelque chose.
10:27Il trouve que.
10:28L'idée de peindre.
10:29Est déjà un concept.
10:30Qui est déjà.
10:31Beaucoup trop en rétrograde.
10:32Donc.
10:33Il n'a pas besoin.
10:34Il n'a pas besoin d'avoir fait.
10:35Histoire de l'art.
10:36Pour comprendre que.
10:37Il a un peu paumé.
10:38Et vous savez.
10:39Il y avait eu un film.
10:40Très très beau.
10:41Sur.
10:42Là-dessus.
10:43Qui faisait beaucoup rire.
10:44Mais qui n'est pas là.
10:45Sur le même sujet.
10:46Mais.
10:47Les galettes de Pontavène.
10:48Le mythe de celui.
10:49Qui arrête de travailler.
10:50Qui dit.
10:51Tout le monde.
10:52A rêvé ça.
10:53Un jour.
10:54De se dire.
10:55Écoutez.
10:56Moi je m'en vais.
10:57Je fais comme Gauguin.
10:58Je fais comme Van Gogh.
10:59Je m'en vais.
11:00Je vais dans les îles.
11:01Je prends mon bateau.
11:02Ça ne se passe pas.
11:03Comme ça.
11:04Parce qu'il y a beaucoup de déceptions.
11:05Qu'il attend d'eau.
11:06Et il va.
11:07Faire la rencontre.
11:08D'une femme.
11:09Et des humiliations.
11:10Perpétuelles.
11:11Oui.
11:12Oui.
11:13Parce qu'effectivement.
11:14Machon.
11:15Faut le raconter.
11:16Pour trouver l'inspiration.
11:17Dreyberkhoff.
11:18Il va s'installer.
11:19Dans la.
11:20Dans la Somme.
11:21Dans les Hauts-de-France.
11:22Amerse.
11:23Amerse.
11:24Les bains.
11:25Et je salue d'ailleurs.
11:26Tous mes amis de la Somme.
11:27Parce que j'ai été reçu.
11:28Là-bas.
11:29Comme un prince.
11:30Et.
11:31J'ai acheté maintenant.
11:32Dans ma cave.
11:33Ce que j'appelle.
11:34Des collections de bouteilles de Mirabelle.
11:35Parce que.
11:36Les gens là-bas.
11:37Sont tellement gentils.
11:38Ils font eux-mêmes.
11:39Leurs alcools.
11:40Et je peux vous dire.
11:41C'est des trucs de bagarre.
11:42C'est vraiment de l'alcool.
11:43C'est du solide.
11:44Voilà.
11:45Ce n'est pas un truc.
11:46Pour les petits.
11:47Et alors.
11:48Chaque fois que j'arrivais.
11:49Dans une ville différente.
11:50J'avais droit à une bouteille.
11:51De Mirabelle.
11:52J'ai une collection du Mirabelle.
11:53Datant de toutes les époques.
11:54Et ça se boit.
11:55Je vous assure.
11:56Avec parcimonie.
11:58Quand ce qu'on dit sur les papiers.
11:59L'alcool se boit.
12:00Modérément.
12:01Avec modération.
12:02Avec modération.
12:03Avec modération.
12:04C'est des mots.
12:05Que je n'arrive jamais à lire.
12:08Alors.
12:09Revenons à l'histoire du film.
12:10Dès que vous arrivez.
12:11Dans cette maison.
12:12Qui est très étrange.
12:13Donc effectivement.
12:14Qui ressemble à une soucoupe.
12:15D'emblée.
12:16Vous vous installez devant.
12:17Une toile blanche.
12:18Et là.
12:19Tel un artiste.
12:20On peut dire.
12:21Qui est rongé.
12:22Par le virus de l'action artistique.
12:23Vous vous exprimez.
12:24Mais avec une gestuelle.
12:25Impressionnante.
12:26Qu'est-ce qui vous a inspiré.
12:27Cette gestuelle ?
12:28On va dire.
12:29C'est une séquence.
12:30Et ce qui est très amusant.
12:31C'est qu'au niveau.
12:32On ne voit jamais rien.
12:33De ce qui clashe.
12:34Je dis clasher.
12:35Parce que vraiment.
12:36Personne.
12:37C'est presque.
12:38Je crois que c'est le truc.
12:39Qu'on a tourné.
12:40Pour rigoler.
12:41En disant.
12:42Comment je les vois.
12:43Les mecs qui clashent.
12:44Parce que vous savez.
12:45C'est le principe de Jackson Pollock.
12:46Il faisait des drippings.
12:47Mais lui.
12:48Il clashe.
12:49Alors.
12:50Je crois que c'est quasi en impro.
12:51Ce truc.
12:52Vas-y.
12:54Je dessine.
12:55Donc.
12:56J'aurais pu.
12:57Mais je dis.
12:58Non.
12:59Je vais faire comme les mecs.
13:00Hyper inspiré.
13:01Vous savez.
13:02C'est type.
13:03Et alors.
13:04J'ai vu par après.
13:05Hans Hartung.
13:06Un artiste.
13:07Qui a eu beaucoup de succès.
13:08Qui je crois.
13:09Le père de l'art extrême.
13:10Oui.
13:11Il y en a beaucoup.
13:12L'un des pères.
13:13L'un des pères.
13:14Mais.
13:15Vous savez.
13:16Qui faisait ça.
13:17Je ne sais pas si ça.
13:18Georges Mathieu.
13:19Ah oui.
13:20Oui.
13:21Très bien.
13:22Il regardait.
13:23Il était à la toile.
13:24C'est pour ça.
13:25Je me suis dit.
13:26Peut-être qu'il a été inspiré par Mathieu.
13:27Il regardait la toile.
13:28Et puis.
13:29Il fonçait.
13:30C'est ça.
13:31Après.
13:32Je n'ai rien contre.
13:33Ce qui nous fait rire.
13:34Donc.
13:35Je peux vous dire.
13:36Un petit scoop.
13:37Gilles Lelouch.
13:38A reçu une toile de Georges Mathieu.
13:39Pour son anniversaire.
13:40Il y a deux ans.
13:41Je crois.
13:42Ah bon.
13:43Oui.
13:44Oui.
13:45Oui.
13:46Pas mal.
13:47C'est du bruit.
13:48Enfin bon.
13:49Il faut aimer Georges Mathieu.
13:50Et donc.
13:51Tu dirais.
13:52Qu'il attaque la toile.
13:53Il frappe.
13:54Il frappe.
13:55Ah oui.
13:56Il attaque.
13:57Vous savez.
13:58Il y a une époque.
13:59Dans les années 70.
14:00Et tout ça.
14:01Donc.
14:0280.
14:03Je pense que c'est propre à toutes les époques.
14:04Où les types étaient.
14:05Mais.
14:06Ils sont.
14:07Vous avez déjà vu des performances.
14:08Il y a des performances.
14:09Vous hésitez entre rire.
14:10Tu te dis.
14:11Attendez.
14:12Il est pris dans un spasme.
14:13Le gars.
14:14Il faisait n'importe quoi.
14:15Donc.
14:16Ça.
14:17C'est encore une fois.
14:18Une référence.
14:19Mais je ne suis pas.
14:20Ah oui.
14:21Tout est sur Google.
14:22Effectivement.
14:23Tous ces vidéos.
14:24C'est impressionnant.
14:25Vous verrez.
14:26Et alors.
14:27C'est très amusant.
14:28Parce qu'il s'énerve.
14:29Sur cette toile.
14:30Il ne lui a rien fait.
14:31Arrêtez de vous frapper la toile.
14:32Ah oui.
14:33Il les frappe.
14:34Il les griffe.
14:35Ah oui.
14:36Il est impressionnant.
14:37Oui.
14:38Oui.
14:39Vous savez.
14:40On a eu un artiste.
14:41Qui s'appelait Fontanin.
14:42Qui est connu.
14:43Pour avoir ouvert les toiles.
14:44Oui.
14:45Oui.
14:46Oui.
14:47Il a ouvert les toiles.
14:48Avec un cutter.
14:50Il y a eu un type très amusant.
14:51Je ne sais plus comment il s'appelle.
14:52Je ne suis pas là pour critiquer.
14:53Mais je le cite.
14:54Pour dire que.
14:55Ce que nous avons fait.
14:56Est encore bien en dessous.
14:57De ce qui existe.
14:58Et qui est encore.
14:59Extrêmement apprécié.
15:00Ah oui.
15:01Un mec qui chie dans une boîte.
15:02Et qui dit.
15:0330 grammes de merde d'artiste.
15:04Il s'appelle.
15:05J'oublie son nom.
15:06Alors.
15:07Je dois te dire.
15:08Son nom.
15:09Est extrêmement clair.
15:10L'excrémentiel.
15:11Joue un rôle non négligeable.
15:12Dans ce film.
15:13L'excrémentiel.
15:14Ah oui.
15:15Oui.
15:16Mais ça.
15:17C'est un malentendu.
15:18C'est un malentendu saisonnier.
15:19Et oui.
15:20C'est vrai.
15:21Mais.
15:22Oui.
15:23C'est un des.
15:24Il a un petit problème.
15:25Avec ses toilettes.
15:26Non mais.
15:27C'est pour.
15:28Alors.
15:29Il y a une séquence quand même.
15:30Formidable.
15:31Bien sûr.
15:32Où donc.
15:33La soucoupe volante.
15:34Enfin la soucoupe volante.
15:35Glisse.
15:36La maison glisse.
15:37Elle bouge.
15:38Parce qu'il n'y a pas de fondation.
15:39Oui.
15:40C'est ça.
15:41L'artiste contemporain.
15:42Qui a conçu cette maison.
15:43L'architecte.
15:44Génial.
15:45A dit que les fondations.
15:46Ça n'a aucun sens.
15:47De construire des maisons.
15:48Avec fondation.
15:49Donc il a dit.
15:50Ça va quoi.
15:51J'ai autre chose à foutre.
15:52Et là.
15:53La maison glisse quoi.
15:54Elle glisse.
15:55Elle bouge.
15:56Effectivement.
15:57Et il y a une conséquence.
15:58Alors.
15:59Pour l'odorat.
16:00Qui ne sont pas les glissantes.
16:01Ça sent très mauvais.
16:02Oui.
16:03J'ai pu utiliser le mot.
16:04Remugle.
16:05Les remugles.
16:06Les remugles.
16:07Non.
16:08Parce qu'il est extraordinaire.
16:09Attends.
16:10Il faut dire.
16:11Ça c'est une très belle séquence.
16:12Ouh là.
16:13Ouh là.
16:14Camille Cotin.
16:15Camille Cotin qui interprète une galeriste.
16:18Parce que.
16:19On est quand même dans un petit village.
16:21Et.
16:22Il y a toujours une galerie d'art moderne.
16:24D'art contemporain.
16:25Alors.
16:26Qui mélange.
16:27Art contemporain.
16:28Art moderne.
16:29On ne sait plus très bien ce que c'est.
16:30Et.
16:31Elle l'interprète avec magie.
16:32Et je tombe amoureux.
16:33Un petit peu d'elle.
16:34Parce que.
16:35Et c'est là que je vous dis.
16:36Qu'il y a une collection d'humiliation.
16:37Là franchement.
16:38Je peux dire.
16:39J'ai été loin dans l'humiliation.
16:40Parce que.
16:41Je ne comprends rien.
16:42À la séquence.
16:43Qu'elle vous largue sur le chemin.
16:44Je ne comprends pas.
16:45Le principe du consentement.
16:46Sincèrement.
16:47C'est toujours.
16:48C'est moi qui ne comprends plus rien.
16:49Je dis.
16:50Mais où suis-je ?
16:51Où vais-je ?
16:52Parce que.
16:53À un moment.
16:54Je lui dis.
16:55Mais par la porte.
16:56Ou par la fenêtre.
16:57Il faudra bien que ça sorte.
16:58C'est ça.
16:59Je viens de casser un verre.
17:00C'est très bien.
17:01C'est un bonheur.
17:02Voilà.
17:03En tout cas.
17:04Revenons à la galerie.
17:05Effectivement.
17:06Vous inquiétez pas.
17:07On va ramasser tout ça.
17:08Je suis confus.
17:09Revenons.
17:10Alors.
17:11Revenons à la galerie.
17:12Effectivement.
17:13Parle de la parce des dents.
17:14Le parc amicoba.
17:15Parce qu'elle expose des tableaux.
17:16Quand même.
17:17Assez impressionnants.
17:18Qui représentent.
17:19Des vulves.
17:20Racontez-nous.
17:21Des vulves.
17:22Des vulves.
17:23Des vulves gigantesques.
17:24Il existe vraiment ces tableaux.
17:25Alors.
17:26Il y a un.
17:27Un.
17:28Ou deux.
17:29Oui oui.
17:30Ils existent vraiment.
17:31Il y a un ou deux tableaux qui existent vraiment.
17:32Et dedans sont mélangés.
17:33Des tableaux.
17:34Faux.
17:35Donc.
17:36A vous de voir.
17:37C'est un peintre.
17:38C'est une peintre.
17:39Et.
17:40Oui oui.
17:41Elles existent.
17:42c'était un choix du réalisateur, et donc c'est bien là, bon, comme les petits cailloux
17:46que vous voyez au début du film, les jeunes filles dans le film qui tisent des espèces
17:51de jupes, ça existe ! Alors, il y a des vulves qui ne sont pas justes, donc c'est ça, amusez-vous
17:59à trouver lequel vous voulez.
18:00Vous savez que c'est un peintre qui a eu la plus belle définition de la vulve, c'est
18:05Max Ernst, le sourire vertical.
18:07Oui, oui, oui, oui, peut-être que là, normalement, on devrait me faire des gestes, je dis oui,
18:13oui, oui, oui, oui, oui, non mais j'aurais adoré, j'aurais, ça, vous voyez, on aurait
18:19pu le mettre, mais même lui, alors que c'est, il est devant cette vulve géante, j'adore
18:25ce plan parce que c'est là qu'il rencontre cette jeune femme, il expose ses tableaux,
18:30et il s'approche du tableau pour essayer, je crois, ça me fait hurler de rire, les gens
18:36qui s'approchent, je sais pas, dans les musées, vous avez déjà remarqué, alors,
18:40vous pouvez regarder sur un tableau, vous pouvez vous dire, mais, il y a des tableaux,
18:44je peux comprendre quelquefois qu'on se dise, tiens, qu'est-ce que c'est, comme matière,
18:49comme technique, il y a des tableaux, vraiment, vous pouvez vous dire, si vous voulez faire
18:54le malin, vous prenez une paire de lunettes, vous vous mettez très près du tableau, et
18:58vous faites ça, et vous dites, mon Dieu, qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que c'est, mais là,
19:03le tableau est gigantesque, donc, on a l'impression qu'il est à la tête dans la vulve, et franchement,
19:07il faut pas non plus chercher à midi à 14h, on s'en fout, parce que le modèle est tellement
19:11grand que, alors, il est perdu dans le, alors, là, c'est vraiment les experts, et par rapport
19:17aux autres tableaux, les tableaux peints, ce qui est amusant, c'est qu'après, il se
19:21met lui-même à peindre, il a trouvé enfin son succès, mais je vais pas vous, je vous
19:25laisse faire votre compte.
19:27Oui, effectivement, je pense que vous alliez absolument parler de cette série compulsive
19:31que vous mettez un soir, un jour, comme ça, à dessiner, à savoir des hérissons, racontez-nous
19:36cette scène.
19:37Alors, j'essaye d'expliquer aux auditeurs, parce que de pauvres auditeurs, ils vont se
19:39dire, mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de vulve, imaginez qu'il y a quelqu'un
19:42qui est en train de cuisiner, il revient, et là, le sourire vertical de Max Ernst,
19:47il appelle ça une vulve, Dieu du ciel, de quoi cela parle-t-il ? Et surtout, une vulve
19:51en forme d'hérisson, et alors, lui, voilà, à un moment, il cherche, il cherche, il cherche,
19:56en plus, il refuse le motif, vous voyez, il refuse, forcément, il ne sait pas peindre,
20:01il ne sait rien faire, il ne sait même pas, et je crois qu'il ne sait même pas signer,
20:05et donc, à un moment, une idée fulgurante, pendant une, alors, je suis désolé pour
20:11nos auditeurs, mais, voilà, il fait l'amour à la personne, voilà, à laquelle il aime
20:17le plus, comme disait Woody Allen, il se fait du bien, et il a une vision d'un hérisson
20:24qui le regarde, bon, je ne vais pas tout raconter, mais il est passionné, tout à
20:28coup, des hérissons. Alors, le hérisson, j'adore les hérissons, c'est un animal que
20:32je, enfin, c'est pas la question, mais c'est l'animal le plus, enfin, un hérisson, c'est,
20:37tu sais, je pense qu'un enfant de deux ans peut décider d'un hérisson sans se tromper,
20:41vous mettez deux petits points, des pics, tout le monde a compris, quoi, c'est un peu comme
20:45si on faisait un V pour un oiseau, et il le voilà passionné par les hérissons. Malheureusement,
20:51pour lui, ces hérissons ressemblent, encore une fois, alors, là, on disait, putain, des
20:55chiottes, c'est ce qu'on dit tous les... Donc, à chaque fois qu'il présente un de
20:58ses travails, parce qu'il est très productif, hein, j'ai pas besoin de marquer un moment,
21:02il y en a partout, il y en a partout, effectivement, dans sa maison, hein. Forcément, essayer
21:06de dessiner un hérisson, je peux vous donner, je dis, je voulais même demander ça pour
21:10les affiches, je lui ai demandé à tout le monde de dessiner un hérisson, et la plus
21:13belle, on la met en affiche, parce que c'est l'animal le plus, c'est, je ne dirais rien,
21:18non, je ne voudrais pas qu'un hérisson m'intègre, non, non, non, non, je ne veux
21:21rien contre les hérissons ni contre les avis des hérissons, mais c'est un animal trop
21:25facile à décider, et malheureusement, ben, c'est le sujet qui choisit, quoi, donc, et
21:30tout le monde, c'est ça sa plus grande douleur, si tout le monde prend ça pour des chiottes,
21:34alors qu'il dit, ce ne sont pas, alors, si tu dois le répéter quatre fois, ce ne sont
21:37pas des chiottes, et on est persuadé qu'il est cochon, alors qu'il, donc, il dessine
21:41des hérissons, c'est absurde.
21:42– Dans ce couple incongru, inconvenant de la chiotte et du hérisson, on va en parler
21:46tout de suite après cette petite pause, à tout de suite.
21:49– J'essaie de d'imaginer l'auditoire.
21:51– Sud Radio, la culture dans tous ses états, André Bercoff, Céline Alonso.
21:56– C'était au temps où Bruxelles rêvait, c'était au temps du cinéma muet,
22:05c'était au temps où Bruxelles chantait, c'était au temps où Bruxelles bruxellait.
22:12– Et oui, Benoît Poulvord, il est loin le temps en Bruxelles bruxeller, le climat actuel,
22:16autant en Belgique qu'en France, est-ce que ça vous préoccupe ou pas du tout, dites-nous.
22:21– Non, c'est pas que ça ne me préoccupe pas, mais je ne suis pas, vous savez, moi
22:26j'essaie de ne pas regarder la télévision, de ne plus écouter la radio, j'essaie de
22:30ne rien, de ne toucher par rien du tout.
22:33– En fait, Benoît, la politique, tout ça, ça ne vous intéresse pas ?
22:37Enfin, ça ne vous intéresse pas ?
22:38– Ça m'angoisse, je crois que j'ai plus facile, moi, parce que beaucoup de choses
22:45m'angoissent, j'ai une nature très, très…
22:47– Quels sont les sujets qui vous angoissent ?
22:49– C'est pas compliqué, tout, par exemple, là maintenant, au moment où je suis en train
22:53de vous parler, je vais me retourner pendant la pause, parce que je sais que je parle trop
22:58vite, bon là ça m'angoisse déjà, donc maintenant je vais commencer à réfléchir,
23:01à me dire, essaye de te désangoisser, essaye de parler moins vite, essaye de te calmer,
23:05calme-toi, donc je vais essayer, avec nos auditeurs, de parler moins vite, et tout m'angoisse,
23:10et donc la télévision en particulier, donc je ne m'intéresse pas trop à ce truc-là,
23:13dans l'absence où on n'a aucun cas à intervenir, je n'y changerai rien, j'aurai
23:17qu'un avis sur d'autres, on est quand même dans une société du commentaire, tout le
23:24monde a un avis, tout le monde, ce que j'expliquais au monsieur dans la voiture tout à l'heure,
23:27le taximène, le problème c'est que tout le monde a un avis sur tout, donc je préfère
23:33aucun avis, et ne pas m'intéresser à ça, c'est peut-être un peu l'âge de ma part,
23:36mais ça m'est égal, je ne peux rien y faire, je ne peux rien y changer, je n'ai pas de compétences.
23:41– En tout cas, vous jouez très bien, je crois que c'est une série sur Netflix,
23:45où vous jouez un… – Un homme de gauche !
23:47– Oui. – Non, c'est comme ça qu'on me présente.
23:49– Exactement, oui. – Non, non, mais là où…
23:51– Je vous dis ça parce que c'est le nom qu'on écrit.
23:52– On vous joue l'homme politique. – Non, j'ai rien écrit,
23:54mais l'homme politique de gauche. – Oui, mais là où vous parlez d'immigration,
23:59vous vous rappelez ? – Oui, oui, oui, je me rappelle, oui, oui.
24:01– Et effectivement, vous savez que… – Alors, non, comment je fais ?
24:04Alors, vous avez par contre ce que… – Comment vous faites ? Parce que moi,
24:06je ne connais pas la série. – Parce qu'il n'arrêtait pas de me donner
24:08comme exemple un homme politique. – Voilà.
24:10– Je ne vais pas les citer, parce que je le connais, mais je les connaissais quand même,
24:15parce que j'adore les débats, les débats qu'on a à la fin des élections,
24:20j'adore regarder les… – Ah, au moment des élections, face à face.
24:24– Au moment des résultats. – Avant des résultats, ah d'accord.
24:27Parce qu'au moment des résultats, il y a énormément de trucs humains.
24:30Vous avez des gens très déçus, vous avez des gens très fâchés, des gens très contents,
24:34et il y a toute une gamme de personnages, la colère retenue, les gens qui…
24:39– Et ça, vous regardez ça ? – Ça, j'adore.
24:41Parce que je trouve que pour un acteur, il y a deux choses que je conseille aux gens
24:44de regarder, parce que c'est quand même toutes des positions humaines,
24:49il faut bien regarder, vous savez, voir sous les gestes,
24:52qu'est-ce qu'ils signalent, ça c'est pas vrai, ça c'est…
24:56– Mais vous le sentez, vous le sentez, alors vous l'acteur, c'est intéressant,
24:59vous regardez les gens, vous sentez qu'on sent la sincérité ou pas la sincérité ?
25:04– La sincérité, on peut être sincère sur…
25:07Je pense que la sincérité, ça ne veut rien dire,
25:08parce qu'on peut être sincère et être une ordure.
25:12– Oui, une ordure sincère, on va y aller.
25:15– Oui, alors ce que je sens en revanche, c'est le travail de l'auteur,
25:20ce qui est prévu, alors je ne parle même pas des éléments de langage,
25:24je parle vraiment du… voilà ce qui s'est dit,
25:28mais on ne peut pas trahir, le corps vous trahit toujours,
25:33il n'y a rien à faire, vous voyez certaines choses,
25:35même si c'est des hommes politiques, je vous dis, c'est les trucs sur le coup que je regarde.
25:38– Mais le corps, l'image, les gestes…
25:40– Regardez par exemple, il y a un truc qui m'intéresse énormément aussi,
25:43j'ai regardé la télé, je ne la regarde plus parce que je sais que ça m'angoisse,
25:46mais je l'ai regardé, il y avait des choses,
25:49dans des émissions de télévisées qui duraient 3-4 heures,
25:52j'en ai fait, en tant que spectateur, en tant que…
25:55– Invité.
25:56– Invité, voilà, et je le sais pour l'avoir vécu en tant qu'invité,
26:01il faut regarder les visages, quand les gens ont fini leur…
26:05parce que quand on va à la télévision ou à la radio,
26:07on y va pour vendre sa soupe, entre guillemets, c'est vrai, les gens viennent,
26:13ils vous disent…
26:15– On fait la promotion, ça s'appelle la promo.
26:17– Voilà, on appelle ça de la promo, je ne me lèverai pas le matin pour dire,
26:20salut les gars, je viens vous parler de moi, non, je ne le ferai pas,
26:24je n'ai pas de compte Instagram, je n'ai pas de truc,
26:27ce n'est pas moi qui vais délibérément parler de moi.
26:30Mais quand on fait ce genre d'émission, il faut bien regarder,
26:32regardez bien, soyez attentifs aux gens qui ont fini.
26:37– Ils ont fini de parler.
26:39– Ils ont fini de parler, regardez, alors vous saurez,
26:41si par exemple il est content de ce qu'il a fait,
26:44s'il est content de son intervention, vous voyez,
26:46si par exemple il a parlé pendant…
26:48Vous voyez bien, c'est des émissions où il y a parfois 5 invités,
26:51il y a un invité, et après on va passer de l'un à l'autre,
26:54et puis on leur demande, je le sais, pour avoir été invité,
26:57vous avez d'autres invités, et ensuite, sauf les gens très expérimentés,
27:03les gens qui c'est leur métier, les animateurs, ils s'en fichent,
27:06ils ont appris, mais pas les gens qui c'est pas leur métier,
27:10et vous voyez dans leur visage s'ils sont contents de ce qu'ils ont fait,
27:15ou s'ils ne sont pas contents de ce qu'ils ont fait.
27:17Parce qu'ils repensent à ce qu'ils ont dit,
27:19parce que vous savez quand on fait de la…
27:20– Mais comment on le voit ?
27:21– Mais vous le voyez sur le visage.
27:22– C'est de la morphopsychologie là.
27:23– Parce que vous m'avez posé la question.
27:25– Il regarde les autres, il sourit.
27:26– Oui, je peux dire, et là voilà, ça me fait toujours rire,
27:28je pense qu'il n'est pas content de ce qu'il a fait,
27:31il n'est pas content de ce qu'il a dit,
27:32en plus à notre époque, il se dit peut-être,
27:35j'aurais peut-être pas dû dire ça,
27:36ou il dit, j'ai pas assez bien parlé du film.
27:39Vous avez vu tout à l'heure, en 5 minutes,
27:41on a fait une petite pause,
27:42je me suis retourné vers l'attaché de presse,
27:44et je lui ai dit, est-ce que je ne parle pas inquiet,
27:46de peur qu'elles ne me disent,
27:48si c'est pour faire ça, reste chez toi mon vieux.
27:51Donc j'ai la trouille.
27:53Et vous savez que quand vous avez fini un interview,
27:55je vais vous dire la vérité,
27:57là par exemple, j'ai une autre radio après vous,
27:59et puis ensuite je rentre chez moi,
28:00je rentre en Belgique en train, d'accord ?
28:02Et il y a ce qu'on appelle,
28:03tous les acteurs avec qui je suis ami,
28:06la période où une fois qu'ils ont terminé la promo,
28:08parfois vous passez 15, 16 jours,
28:11et beaucoup de fois,
28:12vous vous retrouvez dans des situations
28:14où on entre dans votre vie privée,
28:16sans qu'elle soit privée,
28:17mais encore une fois, c'est le jeu,
28:19vous faites de la promotion,
28:21et vous êtes dans des phases comme ça.
28:22Alors quand vous me demandez comment j'interprète ça,
28:25je termine pas mes phrases,
28:26mais je vais y arriver, vous allez voir.
28:28– Pas de problème.
28:29– Combien de fois mes amis acteurs,
28:30donc je ne veux pas citer les noms,
28:32ont un post, ce que j'appelle post-promo,
28:36ils ont 2 semaines, 3 semaines à se remettre,
28:39d'avoir arrêté,
28:39alors sauf les ans complètement cons,
28:41mais à se demander, ils sont très très fragiles quoi.
28:47Et quand vous me demandez comment je peux jouer le type
28:50qui joue le petit, puisque je ne m'intéresse pas à ça,
28:52je vous dis parce que la télévision,
28:54il faut toujours faire attention,
28:55pas tellement à ce qu'on filme devant,
28:59mais à ce qui est à côté,
29:01et regardez bien,
29:02et je trouve que pour nous acteurs,
29:04c'est les 2 choses que je conseillerais au cinéma,
29:07si vous voulez apprendre à jouer,
29:07parce que je n'ai aucune pédagogie,
29:09regardez ça,
29:11il y a d'autres manifestations à la télévision,
29:13et Striptease, regardez les Striptease.
29:15– Ah oui, l'extraordinaire série télévisée là.
29:17– Oui, c'est une émission qui est maintenant…
29:19– Très ancienne.
29:20– Ce sont des reportages qui ont été assez novateurs,
29:23parce que les gens qui interrogeaient les gens,
29:26enfin qui suivaient,
29:27restaient longtemps avec eux, 15 jours,
29:29et ne leur posaient pas de questions,
29:30bien qu'il y ait parfois des montages farfelus.
29:33Les gens là, vous avez tous les travers humains,
29:35et pourquoi, je finis avec votre question,
29:39pourquoi j'ai bien pu jouer,
29:40enfin c'est gentil, il faut me dire,
29:41personne ne m'a dit que j'avais bien joué,
29:43mais parce que j'ai facile à comprendre…
29:47– Vous avez observé, oui.
29:49– Et je pense que les acteurs se nourrissent d'observations,
29:52et je trouve qu'on voit mieux,
29:55c'est comme les arrêts de bus,
29:55si vous regardez un arrêt de bus,
29:57vous verrez énormément de choses.
30:00– J'aimerais savoir, Benoît Poulevoorde,
30:02effectivement vous nous avez dit
30:03que vous étiez quelqu'un de très angoissé,
30:05qu'est-ce qui vous apaise dans la vie ?
30:07Je sais que vous êtes un grand lecteur,
30:08est-ce que la littérature c'est un refus ?
30:10– Oui, lire pour moi, c'est le dessin,
30:15dessiner ça me calme.
30:16– À part les leçons, vous dessinez quoi ?
30:19– Ah ben écoutez, parce que je suis sûr
30:21que vous allez me demander,
30:23vous savez ce que j'ai fait ?
30:24Je suis arrivé hier soir,
30:25je suis resté dans la chambre d'hôtel
30:26à partir de 4 heures jusqu'à maintenant,
30:30jusqu'à votre…
30:30– Donc vous avez dessiné ?
30:32– Sans sortir, je vous assure sans sortir,
30:34parce que Paris me fout un petit peu la truie.
30:37Et regardez, qu'est-ce que j'ai fait ?
30:39Voilà ce que j'ai fait,
30:40je l'ai commencé hier,
30:41alors évidemment vous êtes à la radio,
30:42mais c'est pour vous prouver à vous…
30:43– Ah c'est magnifique !
30:44– Regardez, voilà j'ai fait…
30:46– Ah c'est sublime !
30:48– Et alors je l'ai mis…
30:49– Ah c'est drôle !
30:50– Je ne sais pas où sont vos caméras.
30:51– On le voit là.
30:52– Vous le voyez, regardez,
30:54et alors j'ai fait ça,
30:54j'ai commencé hier soir,
30:55et après j'ai dit je vais faire la mise à l'encre,
30:57et je ferai la mise en couleur
30:58quand je rentre chez moi.
30:59– C'est un azig,
31:00vous savez ce que c'est les azigs ?
31:01– Bien sûr !
31:01– C'est moi, vous avez déjà vu ces singes ?
31:04– J'adore.
31:04– Un azig.
31:05– Un azig ça s'appelle.
31:06– Une espèce de singe incroyable.
31:09– Vous voulez dire c'est un allemand avec un G ?
31:11– Ah non, non, non, c'est que ce sont des singes…
31:13– C'est une variété singe, c'est impressionnant.
31:16– Avec un nez, regardez bien,
31:17regardez bien ces singes,
31:19prenez le temps d'aller jeter un oeil sur Youtube,
31:21et si vous vous souvenez bien dans Tintin,
31:23Rastapopoulos.
31:25– Rastapopoulos, bien sûr.
31:26– Et à un moment, le bras droit de Rastapopoulos dit,
31:30en regardant Rastapopoulos,
31:31oh putain il me fait penser à quelqu'un,
31:32parce qu'il voit passer un azig,
31:34et il dit il me fait penser à quelqu'un,
31:35et il regarde Rastapopoulos.
31:37Eh bien, quand j'étais gamin,
31:38mes copains m'appelaient le nazig.
31:41– Incroyable.
31:42– Voilà, alors j'ai dit…
31:43– C'est exceptionnel.
31:45– Et voilà ce que j'ai fait,
31:46alors vous vous demandez pourquoi c'est bon ?
31:47– C'est pas mal du tout.
31:48– Comment je ne l'ai pas mis à l'envers ?
31:49– Alors effectivement…
31:49– Ah si il est à l'envers.
31:50– Voilà comme ça.
31:51– Et là il est à Paris,
31:52j'ai fait la petite tour Eiffel derrière,
31:53attend il faut que je précise,
31:55j'ai commencé hier à 4 heures,
31:57et j'ai fait la mise à l'encre ce matin.
32:00– Eh oui.
32:00– Je l'ai.
32:01– Le dessin, le dess…
32:02– Vous le faites avec quel…
32:04– Là je n'ai fait qu'un bique,
32:04alors je ne peux pas…
32:05– En fait ça la serviette de l'hôtel,
32:07pour les invocations,
32:08et je n'aimerais pas que l'hôtel m'attaque.
32:09– Au voleur, au voleur !
32:11– Je n'ai pas de gomme,
32:11donc je suis obligé d'y aller,
32:12tout de suite au crayon,
32:14et après j'ai pris un bique.
32:15– Et dites-moi, Benoît,
32:16j'aimerais savoir,
32:17effectivement cette passion du dessin…
32:18– Je l'ai fait mes études,
32:20c'est comme ça qu'on a fait un film là-dessus.
32:21– Vous êtes…
32:22Effectivement c'est une passion depuis l'enfance,
32:24est-ce que comme Machon dans votre film
32:26« L'art d'être heureux »,
32:27un jour vous pourriez tout plaquer,
32:29changer de vie pour vivre de cette passion, non ?
32:32– Non.
32:32– Ah oui, pourquoi ?
32:33– Parce que je sais que je ne suis pas bon.
32:36Vous savez, je sais que ce n'est pas bon,
32:39je vais vous donner un truc,
32:41je vous donne tous mes trucs,
32:41je suis hyper gentil.
32:43Là par exemple, quand j'ai fait le singe,
32:46j'ai vu que j'avais mal fait la patte arrière,
32:48mais je n'ai pas de gomme,
32:49donc je me dis qu'il n'y a pas de repentir,
32:50je ne peux pas repasser dessus.
32:52– Il ne faut pas corriger.
32:53– Alors j'ai rajouté une petite fleur,
32:57ce qui est facile,
32:58vous rajoutez une fougère,
32:59et je sais qu'avec la couleur,
33:00je cacherai le truc, d'accord ?
33:02– Oui, mais vous êtes modeste,
33:04vous avez un vrai talent.
33:06– Non, justement,
33:09j'aurais pas raté le derrière,
33:10j'aurais pas raté la main d'un agent,
33:13et je sais ça,
33:15ce qui est très important de connaître dans sa vie,
33:16c'est les limites de ce qu'on sait faire,
33:17de ce qu'on est,
33:18moi j'ai fait des études pour ça,
33:20quand je suis sorti,
33:21j'aurais pu travailler tout de suite,
33:22j'ai fait des trucs pour les enfants,
33:24et après j'ai eu la chance de faire le cinéma,
33:26mais je suis beaucoup plus doué pour faire l'acteur
33:29que pour dessiner,
33:30et jamais, jamais, jamais, jamais,
33:32j'aurai le truc de me dire,
33:34parce que je sais que je serai un peu comme dans le film,
33:36le pauvre Jean-Yves,
33:39à un moment confronté au néant,
33:42de me dire,
33:43mais heureusement,
33:44contrairement à Jean-Yves Machon,
33:45parce que c'est pas un film triste,
33:47je présume le précis,
33:48c'est plutôt une comédie,
33:51je n'aurai pas de déception à la hauteur de sa prétention.
33:55– Mais vous auriez pu être un artiste conceptuel ?
33:57– Oui, ça c'est vrai,
34:01j'aurais pu être un artiste conceptuel,
34:02vous savez, il y a des artistes qui disent,
34:04ma vie est une oeuvre d'art,
34:06il y a des gens qui disent ça,
34:07alors, personnellement,
34:08je me garderais bien de dire ça,
34:10mais non, j'aurais pu, oui, être un artiste conceptuel.
34:17– Non, mais si vous étiez un artiste conceptuel…
34:20– J'aurais été jardinier alors.
34:21– Oui, c'est ça, artiste,
34:23moi, ce qui m'a plu là-dedans,
34:24parce que qu'est-ce que ça veut dire conceptuel ?
34:26Ça veut dire qu'il n'y a pas d'art,
34:27mais il y a du concept.
34:28– Voilà, il y a une explication,
34:29plus qu'un résultat.
34:31– Quand il y a du concept, il n'y a pas d'art.
34:33– Oui, je trouve quand même que…
34:36c'est un petit peu triste,
34:38alors, je trouve que…
34:40parce que dans le film,
34:41il rencontre des gens qu'on appelle les peintres du dimanche.
34:43– Oui, qui s'émerveillent de tout.
34:45– Il est clair qu'ils refusent, lui, de…
34:48et eux, ils savent très bien que,
34:50c'est comme moi,
34:51ils savent très bien que,
34:52c'est un peu comme les gens qui jouent le sonate au clair de lune,
34:55c'est pas du pianiste,
34:58mais c'est des gens qui peignent au bord de la falaise,
35:00ils savent très bien que c'est pas des grands peintres,
35:02mais ils aiment tellement ces choses.
35:04Et d'ailleurs, dans le film, qui est très bien joué par…
35:07excusez-moi, je suis nerveux…
35:08– Gustave Kerven.
35:09– Gustave Kerven, il dit,
35:12j'arriverai jamais à rendre autant de beauté,
35:14il y a des tableaux,
35:14à un moment, on voit des intercalles de tableaux,
35:16il y a des tableaux de monnaie, de monnaie,
35:18qui sont extraordinaires,
35:19il y a des tableaux…
35:20alors, je défie les gens de reconnaître les tableaux,
35:22mais celui de monnaie est facile.
35:23Mais tu te dis quand même, il y a des gens qui font ça.
35:27Alors, nous, tout ce qu'on a fait,
35:29on a fait un film rigolo pour dire,
35:31la théorie, on en a jusque-là,
35:34retrouvé le plaisir,
35:34et je crois qu'à un moment, il redevient heureux,
35:38parce qu'à un moment, il se dit, observe ce qui t'entoure.
35:40– Benoît, je voudrais revenir à Diderot, au paradoxe du comédien.
35:43On vous connaît, moi, je me rappelle toujours
35:45de cette arrivée près de chez vous.
35:46C'est votre premier.
35:47– C'est le premier, oui, c'est pour ça que je suis né dans le sud.
35:49– Moi, je me rappelle très bien de la surprise,
35:52vraiment de l'extraordinaire surprise,
35:53on dit, mais c'est quoi ça ?
35:54En plus, inconnu, enfin, le réalisateur était inconnu,
35:57tout le monde était…
35:58– Oui, oui, on était totalement…
35:59– Tout le monde était inconnu, et je me rappelle très bien,
36:01je ne suis pas le seul, d'avoir le choc qu'on a vu ça.
36:04Et au fond, sans faire de dégrandes définitions,
36:07mais j'ai aimé savoir, votre paradoxe du comédien,
36:09parce que le comédien, c'est extraordinaire,
36:12c'est-à-dire, c'est quelqu'un qui prend la place des autres,
36:14qui l'occupe pendant un moment X,
36:17qui après, passe partout, enfin, etc.
36:19Tout ce qu'on connaît, je ne vais pas sortir la gamme des clichés.
36:22Mais pour vous, parce que je sens un truc,
36:24vous avez toujours cette angoisse de savoir
36:26quand vous allez y aller, ça va aller,
36:28ça ne va pas aller, etc.
36:29– Je n'ai pas d'angoisse similaire à…
36:32Comment expliquer ça ?
36:34Ce n'est pas un truc de psy, mais si je joue,
36:36j'aurai le trac, ce qu'il faut, ce qu'il faut de trac,
36:43pas trop, mais ce qui m'angoisse, moi, personnellement,
36:46en ce moment en plus, ça dépend des périodes de ma vie,
36:48mais c'est quand même de parler de moi.
36:52– Ah oui, pourquoi ?
36:54– Ah oui, c'est un vrai problème pour vous, ça vous pose problème ?
36:56– Je ne trouve pas personnellement…
36:58Alors, en même temps, j'arrive à parler de moi tout le temps,
37:01sans vouloir faire le faux modeste, je parle de moi tout le temps.
37:04Donc, dans la vie, une fois qu'on me demande de faire l'exercice,
37:08alors, en finale, il vaudrait mieux, comment dirais-je,
37:12il vaudrait mieux, comment dirais-je, il faudrait que je…
37:14– Je vais vous poser la question autrement.
37:18Vous êtes quelqu'un, vous parlez de vous, vous parlez du film,
37:20vous parlez de ce que vous avez fait et tout ça,
37:22pendant deux heures à un ami,
37:24et puis, au bout d'un moment, vous dites à cet ami,
37:26est-ce que vous dites à cet ami,
37:27bon, écoute, assez parlé de moi, mais alors, parlons de toi,
37:30comment t'as trouvé mon dernier film ?
37:32– Je ne fais jamais ça, d'abord, je ne parle jamais avec mes amis,
37:35mais jamais, c'est même un problème,
37:37parce que j'ai très peu d'amis dans le cinéma,
37:40à mon avis, pas pour ça, mais je ne parle jamais,
37:44alors, le peu d'amis que j'ai, enfin, les amis que j'ai,
37:47j'en ai quand même, je ne parle jamais,
37:50mais jamais, jamais, jamais, jamais.
37:52– Vous parlez de tout, enfin…
37:53– Je ne parle jamais de cinéma, et certainement pas de ce que j'ai fait,
37:57et par exemple, je suis très proche, on est très amis,
37:59François Damiens et moi,
38:00je vais vous dire que c'est une anecdote qui est très drôle,
38:02qui joue dans le film, François Damiens,
38:03qui joue dans le film, je sais très bien,
38:04qui le fait pour me faire plaisir,
38:05mais chaque fois, quand je reviens d'avoir vu Frans,
38:11moi j'appelle Frans, ou Daniel, ou Roland,
38:13enfin bref, c'est compliqué,
38:16parce qu'on se donne des prénoms, autant de prénoms qu'on a,
38:18qu'on ne veut, et chaque fois, ma femme me demande,
38:20et j'ai dit, ah ben tiens, j'ai vu Frans, on passe des heures,
38:23des heures, des heures, des heures,
38:25et chaque fois, elle me dit, et qu'est-ce qui tourne en ce moment ?
38:29Et je répète, je ne sais pas, aucune idée,
38:33ou alors, mais il faisait la promo de quoi ?
38:35Je ne sais pas, elle me dit, mais vous avez parlé quatre heures ensemble.
38:38Oui, mais je n'ai pas parlé, et chaque fois, je dis,
38:41non, je ne sais pas, je ne parlerai jamais, voilà.
38:44– Benoît Poulvard, on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio,
38:47on va continuer de parler de l'art d'être heureux,
38:49donc ce film qui sort mercredi au cinéma,
38:53« Être heureux, est-ce véritablement un art ? »
38:55Vous nous donnerez votre avis dans un instant.
38:57– À la joie.
38:59– Sud Radio, la culture dans tous ses états,
39:01André Bercoff, Céline Alonso.
39:03– Je le sais, sa façon d'être à moi parfois vous déplait,
39:10autour d'elle et moi, le silence se fait,
39:14mais elle est ma préférence à moi.
39:20– Qui est ce chanteur ?
39:23– Benoît Poulvard, sublime interprétation de cette chanson,
39:26alors vous êtes notre invité sur Sud Radio jusqu'à 14h,
39:30pour nous parler de l'art d'être heureux,
39:32un film, vous êtes à l'affiche de cette comédie
39:35qui sort au cinéma le 30 octobre,
39:37selon vous, y a-t-il un art d'être heureux, Benoît Poulvard ?
39:40– Je pense qu'il ne faut pas le chercher,
39:42je pense qu'on, si on fait une quête du bonheur…
39:46– Il faut le trouver, mais pas le chercher.
39:48– Oui, je pense que même déjà, là ça rejoint un petit peu Jean-Yves Machon,
39:53beaucoup de gens me disent qu'ils parlent pour Jean-Yves Machon du film,
39:57pour les gens qui viennent de prendre l'antenne,
39:59mais Jean-Yves Machon du film, l'art d'être heureux,
40:02je pense pas que ce soit son idée d'être heureux,
40:05il s'estime heureux, malheureusement,
40:06bon lui, c'est la désolation qui va l'amener à se rendre compte
40:11qu'il pourrait être plus heureux,
40:12mais partir chercher à l'être,
40:17non, moi perso, je pense que c'est la meilleure façon de ne jamais l'être,
40:22je pense qu'on ne le sait pas,
40:24je pense que c'est jouer de l'instant présent,
40:29moi je suis plutôt, philosophiquement, du côté de l'instant présent,
40:33ne t'embarrasser ni du passé, et certainement pas du futur.
40:38– Et qu'est-ce qui vous effraie, qu'est-ce qui vous rend malheureux,
40:40par exemple, prenons l'exemple de la vague Me Too du cinéma français,
40:44est-ce que ça vous inquiète ?
40:46– Je vais pas me… je me dis, on est une société du commentaire,
40:49et je fais partie des gens où je me dis, quoi que je dise,
40:54je dis, non, moi le truc qui m'angoisse toujours,
40:57c'est le manque de miséricorde, le manque de…
41:00– Le manque de compassion, le manque de bienveillance.
41:04– Oui, je dis, essayons de…
41:05et je pense qu'il y a trop d'informations,
41:08notre société, elle est bouffée par l'information,
41:12et on ne peut pas faire marcher un rayon,
41:14moi je me rappelle la première fois de ma vie,
41:16où j'ai vu les chaînes de télévision en continu,
41:20et il m'a fallu longtemps pour comprendre le principe,
41:23je me suis dit, mais je comprends pas le principe,
41:24en fait on va voir les mêmes images toute la journée,
41:27je me rappelle, évidemment je suis jamais quelqu'un qui est très visionnaire,
41:31je me dis, ce truc ne marchera jamais, c'est tout le temps les mêmes infos,
41:35c'est même pour moi le principe de France Info,
41:38de dire, tout le temps, faites un jour l'autoroute avec France Info,
41:41même si je n'ai rien contre France Info,
41:43– Mais ils finissent dans le ravin, c'est un suicide.
41:45– Vous ne pouvez pas tenir trois heures,
41:47parce que vous allez avoir les mêmes actus,
41:49et bien sûr qu'ils font des efforts pour qu'il y ait des petits sujets,
41:52et tout ça, mais c'est hyper…
41:53je n'ai jamais cru que ce truc passerait,
41:56et comme on a tous cru que le téléphone ouvert,
42:00et ce serait Star Trek en entreprise,
42:02et qu'on verrait la tête du commandant,
42:04et que les portes s'ouvriraient en faisant ça,
42:05tu dis, je n'ai jamais pensé que ça passerait,
42:07et l'information continue, et pourtant ça existe,
42:10et le problème de notre époque,
42:11je trouve que c'est un surplus d'informations permanentes,
42:16et la technologie n'est pas miséricordieuse,
42:19parce que la technologie amène le commentaire permanent,
42:21permanent, permanent,
42:23jamais, jamais vous n'avez le cerveau en…
42:25et tout le monde a un avis, il y a un habitant par commentaire,
42:28si j'en fais un moi maintenant, c'est pareil,
42:31je me mets dans la même catégorie que tous ceux
42:33où je dis, laissons, et être miséricordieux,
42:36c'est un truc chrétien,
42:38et je trouve que notre société manque de miséricorde,
42:41et de dire, ok, je pense que les…
42:45écoutez, calmons-nous, mais personne ne fermera son téléphone,
42:50calmons-nous, calmons-nous,
42:52mais allons voir Benoît Poelvoorde de cinéma,
42:54ça franchement…
42:55– Et oui, Benoît Poelvoorde, merci d'être venu sur ce radio.
42:57– Mais c'est moi qui vous remercie,
42:58est-ce que je n'ai pas parlé trop vite ?
42:59Et si j'ai parlé trop vite,
43:00je conseille à mes auditeurs d'essayer de me passer
43:03sur son téléphone quand on écoute un podcast,
43:05vous pouvez ralentir la voix.
43:06– Voilà, ralentisse la voix par podcast, absolument.
43:09– Je rappelle que vous êtes à l'affiche de « L'art d'être heureux »,
43:12un film qui sort au cinéma donc mercredi prochain.
43:15Tout de suite, vous retrouvez Brigitte Lahaye sur Sud Radio.

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