Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00Mardi 22 octobre 2024, Morandini Live numéro 1522 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:12A la une tout d'abord cet alerte enlèvement que vous avez vu il y a quelques instants encore sur l'antenne de CNews, alerte enlèvement qui a été lancée ce matin un peu avant 8h
00:00:21pour retrouver un bébé prématuré de 17 mois qui a été enlevé à Olnay-sous-Bois par ses parents, le nouveau-né se prénomme Santiago, il est prématuré et doit disposer d'une prise en charge médicale.
00:00:34Vous découvrez cette alerte enlèvement, sachant que les principaux suspects dont vous voyez les images à gauche sont les parents de l'enfant, il s'agit d'un homme de 23 ans habillé d'un jean sombre,
00:00:45d'un tee-shirt blanc, d'un blouson en jean bleu et d'un surblouson noir et d'une femme de 25 ans qui portait au moment de la disparition de l'enfant un pull blanc, un blouson sans manches, bleu clair, une jupe verte.
00:00:57Bien évidemment, nous allons suivre tout au long de cette émission le développement de cette alerte enlèvement, on espère pouvoir vous annoncer très vite que cet enfant a été récupéré,
00:01:08sain et sauf, puisque vous l'avez compris, c'est sa vie qui est en jeu dans cette alerte enlèvement.
00:01:13On continue avec Mantes-la-Ville cette fois et les Yvelines et une situation inquiétante qui pourrait tourner au drame dans les prochains jours.
00:01:23A Mantes-la-Ville, en effet, les habitants ont décidé de s'organiser contre les vols de voitures, y compris en s'armant avec des barres de fer et des tasers, ils se cachent la nuit pour les surprendre et les affronter.
00:01:34Les résidents se sentent abandonnés et plus inquiétants encore, ils sont prêts à se battre.
00:01:39Vous avez l'entrée du parking, donc ils rentrent, ils ont le bip.
00:01:42Ils ont fracturé des voitures qui avaient les bips à l'intérieur des véhicules.
00:01:45Ça va faire peut-être deux mois qu'on fait les rondes, on a vu une seule fois la BAC, on se sent un peu seul.
00:01:50Les résidents sont excédés, leur détermination surpasse désormais la peur.
00:01:55Certains voisins parmi nous, ils viennent, ils sont équipés, on a des tasers, on a des matraques, il y en a qui ont des grenailles.
00:02:00S'il faut en aller jusqu'au moins, on ira jusqu'au moins.
00:02:02On a plusieurs véhicules dans lesquels on se cache et notre objectif, c'est de leur barrer la route, qu'ils ne puissent pas repartir.
00:02:08Dans l'actualité également ce matin, les équipes de CNews qui sont allées dans ces quartiers tenus par le trafic de drogue, y compris dans de petites villes comme Dax.
00:02:15Et quand je dis que ces quartiers sont tenus, je pèse mes mots puisque dès leur arrivée, nos journalistes ont été repérés et on leur a fait comprendre qu'ici, ce sont les dealers qui font la loi.
00:02:26Quelques minutes après notre arrivée, un guetteur fait le tour de notre voiture et nous fait comprendre que le territoire est gardé.
00:02:32Autour de nous, une poignée d'immeubles, les habitants du quartier confient que les délinquants qui les menacent au quotidien se comptent sur les doigts d'une main.
00:02:39Il y a des personnes qui voient et qui ne disent rien.
00:02:41Il y a la vente de drogue, c'est hallucinant.
00:02:45C'est un petit groupe qu'il y a dans le quartier.
00:02:48Après, je pense qu'il y a des mules, il y a beaucoup de mules.
00:02:52Outrages, menaces, dégradations.
00:02:54Ces quelques jeunes qui font peur à la population entretiennent un réseau de petits points de deal.
00:02:58Beaucoup d'habitants se cachent et n'osent pas appeler la police.
00:03:01Il y a peut-être beaucoup de laissés-aller.
00:03:03Il n'y a pas qu'à Dax.
00:03:05À Dax, on voit que c'est des petites villes.
00:03:07Mais quand on regarde ce qu'il se passe dans les plus grandes villes, c'est pareil.
00:03:12Il y a tellement d'argent à se faire.
00:03:14Je pense que c'est comme tout, la drogue.
00:03:16Ça rapporte tellement.
00:03:17C'est plus évident à faire ça que d'aller travailler un supermarché pour le SMIC.
00:03:20Alors, ces jeunes qui font la loi, qui sont-ils ?
00:03:22À Marseille, cette fois, une de nos équipes a rencontré Karim.
00:03:25C'est un ancien dealer et il explique que quand il était dans le trafic,
00:03:29il gagnait jusqu'à 500 euros par jour pour aider sa famille.
00:03:33Mais dit-il, aujourd'hui, les choses ont changé et sont devenues beaucoup trop violentes.
00:03:37Je trafiquais, je faisais de tout.
00:03:40Comme tout ?
00:03:42Combien vous gagnez par jour ?
00:03:44Entre 200 et 500.
00:03:47Parce qu'il fallait des sous pour la maison.
00:03:49Jamais d'armes.
00:03:51On était en famille, nous, quand on travaillait.
00:03:54Après, c'est parti en couille.
00:03:56En 2020, il a été arrêté et condamné à trois ans de prison.
00:04:00À sa sortie, il a décidé de se ranger, apeuré par les violences actuelles.
00:04:05Avant, c'était pas combien d'ans ?
00:04:07Avant, je sais pas, les gens, ils avaient...
00:04:09Avant, ils n'avaient pas la guerre.
00:04:11C'est pas des fous dans leur tête, maintenant, ils sont devenus fous un peu, les gens.
00:04:13Marseille, justement, où la police tente d'enrayer ce trafic.
00:04:17Mais surprise quand on découvre que le nombre de policiers a baissé à Marseille depuis 2017.
00:04:23Alors que les faits divers se multiplient, alors que les drames sont de plus en plus nombreux.
00:04:27En effet, en sept ans, le nombre de forces de l'ordre est en chute libre dans la cité effoséenne.
00:04:31Et on a honnêtement du mal à comprendre la stratégie.
00:04:35Premier constat alarmant, Marseille compte moins de policiers qu'il y a sept ans.
00:04:41L'an dernier, il n'était que 4064, soit une baisse de 4%.
00:04:46Un chiffre néanmoins reparti à la hausse depuis 2021,
00:04:50est le lancement du plan Marseille en grand.
00:04:52Ces renforts, pour la plupart des agents sortis d'école,
00:04:55restent insuffisants pour combler les départs à la retraite
00:04:58et les demandes d'affectation dans d'autres villes.
00:05:00Marseille est moins attractive à cause des problèmes de logement
00:05:03et aux difficultés liées aux conditions de travail.
00:05:06En témoigne l'explosion des jours d'arrêt maladie.
00:05:09En 2023, ils ont été multipliés par quatre,
00:05:12dans les rangs de la police aux frontières.
00:05:14La lutte contre le trafic de drogue, elle, porte ses fruits.
00:05:17Depuis 2020, 40% des points de deal ont été démantelés
00:05:21et des têtes de réseau ont été interpellées.
00:05:24L'antisémitisme n'en finit plus de s'exprimer en France.
00:05:28Dernier exemple en date avec ce cabinet médical en plein Paris
00:05:31qui a été tagué avec l'énorme mot juif en allemand,
00:05:34un mot placardé sur la devanture.
00:05:36Un climat délétère qui ne cesse de se dégrader.
00:05:39Le pédiatre qui en est victime a accepté de témoigner
00:05:42après la découverte de cette inscription abjecte.
00:05:45En arrivant devant son cabinet samedi dernier,
00:05:48le docteur Marc Snager tombe sur ce tag antisémite.
00:05:52J'ai constaté que sur la baie vitrée qui borne mon bureau,
00:05:56il y avait un énorme tag marqué JEDE
00:06:00que j'ai pris automatiquement comme U2,
00:06:04des tags que les nazis inscrivaient
00:06:07sur les magasins juifs en Allemagne dans les années 30.
00:06:11Pour ce pédiatre, la violence de cet acte
00:06:14est un symbole historique douloureux.
00:06:17J'ai pensé immédiatement à ma mère que j'ai perdue cet été
00:06:20et j'étais content qu'elle n'ait pas vécu ça.
00:06:23Pour elle, ça aura réveillé des souvenirs très vivaces.
00:06:27Il confie avoir reçu beaucoup de messages de soutien.
00:06:30C'est tout un quartier qui est touché.
00:06:33Nous entendrons plus longuement ce pédiatre dans cette émission.
00:06:37Dans l'actualité média, la fin d'une époque à France Télé.
00:06:40Puisqu'après 19 ans à commenter le patinage artistique,
00:06:43le duo composé de Nelson Monfort et Philippe Candeloro
00:06:46va être remplacé définitivement par une équipe féminine
00:06:49où figurent l'ancienne championne Nathalie Péchala
00:06:52et Marie-Christelle Mori qui suivait jusque-là le sport
00:06:55en tant que reporter.
00:06:57C'était un duo mythique du sport à la télé
00:07:01avec son rôle lyrique, son humour et parfois ses dérapages.
00:07:04Bon courage au nouveau duo, ça ne va pas être simple de les remplacer.
00:07:07Et puis l'actualité télé, c'est aussi Cyril Hanouna
00:07:10qui a démonti à son tour hier soir les rumeurs de divorce
00:07:13avec le groupe Canal+.
00:07:15Rumeur qui avait été lancée ce week-end par Le Parisien.
00:07:18Le quotidien parlait alors d'un divorce inévitable
00:07:21entre l'animateur vedette et le groupe.
00:07:24Pas du tout, a dit et répété hier soir Cyril Hanouna.
00:07:27Cet article disait que j'étais en très mauvais terme
00:07:30avec le groupe Canal+, qui fait partie du groupe Canal+.
00:07:33Et le directeur général de la chaîne,
00:07:36directeur des antennes et des programmes du groupe Canal+,
00:07:39a réagi dimanche matin, Gérald Briseviret,
00:07:42en disant, démontant bien sûr cette information.
00:07:45Alors qu'en est-il ?
00:07:48Sachez-le, la chaîne devrait s'arrêter le 28 février.
00:07:51Il y a un recours au Conseil d'Etat.
00:07:54Le Conseil d'Etat va donner sa décision mi-novembre.
00:07:57A peu près mi-novembre ou fin novembre.
00:08:00Si le recours est accepté
00:08:03et si forcément la sélection de C8 revient
00:08:06et qu'on est reselectionnés,
00:08:09puisque on a vu que les chaînes
00:08:12qui avaient été sélectionnées ne sont pas prêtes,
00:08:15si on est reselectionnés,
00:08:18TPMP continue comme d'habitude sur C8.
00:08:21En direct, toujours, etc.
00:08:24En tout cas, ça continuera.
00:08:27Si éventuellement le Conseil d'Etat
00:08:30retoque notre recours
00:08:33et que C8 disparaît,
00:08:36il y aura d'autres solutions.
00:08:39Sachez-le, on est en train de travailler sur d'autres solutions
00:08:42et pour vous dire, sachez que ça se passe très bien
00:08:45avec le groupe Canal+.
00:08:48Sachez que cette séquence a été vue
00:08:51par 2,5 millions de téléspectateurs
00:08:54puisque Cyril Hanouna a battu son record d'audience hier soir
00:08:57pour cette troisième partie.
00:09:00Et justement, les tops et les flops d'audience d'hier,
00:09:03c'est avec Mister Audience.
00:09:06N'oubliez pas, les paroles de Nagui
00:09:09a affiché un bon score à 3,1 millions
00:09:12et est arrivé ainsi en tête.
00:09:15Le 19-20 de France 3 reprend des couleurs à plus de 2,7 millions
00:09:18et le 25, c'est Davo Gard de son rythme de croisière à 1,3 million.
00:09:24À 20h, qui a remporté le face-à-face
00:09:27entre Jean-Baptiste Boursier qui faisait ses débuts comme joker sur TF1
00:09:30et Julien Arnaud qui arrivait sur France 2 ?
00:09:33C'est Jean-Baptiste Boursier qui est arrivé en tête
00:09:36avec une audience très haute à 5,8 millions.
00:09:39Sur France 2, Julien Arnaud n'a pas dépassé les 4 millions.
00:09:42Quotidien sur TMC étant en vacances,
00:09:46À 21h, Cyril Hanouna était très puissant.
00:09:49Hier soir, sur C8, battant même son record.
00:09:52Touche par mon poste a rassemblé 2,5 millions de personnes.
00:09:55En raison des vacances scolaires de quotidien sur TMC,
00:09:58c'est C'est à vous la suite sur France 5
00:10:01qui arrive 2e face à Cyril Hanouna avec 1,3 million de téléspectateurs.
00:10:06En première, c'est un succès pour l'amour et dans le pré sur M6.
00:10:09L'émission de dating de Karine Lemarchand
00:10:12a réalisé une très belle audience à plus de 4,1 millions.
00:10:15Ainsi, la nouvelle série de TF1 Le Daron
00:10:18qui est à 3,8 millions pour son lancement.
00:10:21Avec la fiction sur la dalle, France 2 réalise une audience très correcte à 3,2 millions.
00:10:24France 3 est en revanche à la traîne avec seulement
00:10:271,3 million de téléspectateurs devant le film Dunkerque.
00:10:30Mister Audience vous dit à demain.
00:10:42On commence avec l'actualité en rouge.
00:10:45Cet alerte enlèvement qui a été lancée
00:10:48pour retrouver Santiago qui n'a que 17 jours.
00:10:51Alerte enlèvement lancée par la Direction nationale de la police judiciaire.
00:10:54C'est un petit bébé qui est un prématuré
00:10:57et qui doit disposer d'une prise en charge médicale indispensable.
00:11:00Ce sont ses parents dont vous voyez les photos à gauche de l'écran.
00:11:03C'est un petit bébé qui est un prématuré
00:11:06et qui doit disposer d'une prise en charge médicale indispensable.
00:11:09Ce sont ses parents dont vous voyez les photos à gauche de l'écran.
00:11:12Ils sont soupçonnés de l'avoir enlevé.
00:11:15L'alerte a été lancée ce matin un peu avant 8h.
00:11:18Je vous propose de faire le point sur ce que l'on sait
00:11:21de cet enlèvement avec Marie-Victoire Diodonné.
00:11:24Bonjour Jean-Marc.
00:11:27Santiago, un nouveau-né de 17 jours a été enlevé
00:11:30dans la nuit dans une maternité d'Aulnay-sous-Bois.
00:11:33La police a diffusé une alerte enlèvement.
00:11:36Quelques informations. Le nouveau-né a les cheveux blonds.
00:11:39Il porte un haut marron et un pyjama blanc en velours.
00:11:42Le profil de l'enfant inquiète également.
00:11:45Le ministre précise que le nourrissant étant prématuré,
00:11:48une prise en charge médicale constante est indispensable.
00:11:51Les suspects ne sont autres que ses parents.
00:11:54Un homme âgé de 23 ans habillé d'un jean sombre,
00:11:57d'un t-shirt blanc et d'un blouson bleu clair.
00:12:00Et puis une femme âgée de 25 ans vêtue d'un blouson sans manche bleu clair
00:12:03et d'une jupe verte.
00:12:06Si vous localisez l'enfant, n'intervenez pas,
00:12:09mais appelez immédiatement le 197.
00:12:12Le dispositif alerte enlèvement permet la mobilisation de la population
00:12:15dans la recherche et la poursuite de l'enfant et de son ravisseur.
00:12:18Quatre critères doivent être réunis.
00:12:21L'enlèvement et non seulement la disparition doivent être avérés.
00:12:24L'enlèvement doit concerner un mineur.
00:12:27Sa vie ou son intégrité physique doivent être menacées.
00:12:30Et puis enfin, le procureur doit disposer de suffisamment d'informations
00:12:33pour localiser l'enfant.
00:12:36A ce jour, le dispositif a été déclenché une trentaine de fois en France.
00:12:39Voilà donc ce que l'on sait.
00:12:42Marie-Victoire Diodonné, merci.
00:12:45Avec les images de Laurence et Larié, on suit cette affaire bien évidemment
00:12:48s'il y a du nouveau.
00:12:51Et cette alerte enlèvement, vous la verrez toutes les demi-heures sur CNews.
00:12:54Tout à l'heure vous reverrez cette alerte enlèvement
00:12:57dans une alerte enlèvement comme celle-là.
00:13:00Et c'est important que tout le monde ait les visages en tête.
00:13:03En général, ces alertes enlèvements sont efficaces dans 28 cas.
00:13:06Ces alertes enlèvements ont permis de retrouver
00:13:09les personnes qui étaient signalées disparues.
00:13:12Donc on suit ça et alerte enlèvement tout à l'heure diffusée à 11h sur CNews.
00:13:15Dans l'actualité, je voulais qu'on parle de manques la ville
00:13:18ce matin avec les riverains
00:13:21qui s'arment pour se défendre.
00:13:24Et c'est sans doute le plus inquiétant dans le reportage que vous allez voir
00:13:27et c'est ce qui m'intéresse et ce qui va sans doute vous faire réagir.
00:13:30C'est-à-dire que ce sont des riverains qui trouvent que la police ne fait pas assez.
00:13:33Ils sont victimes de vols dans leurs voitures
00:13:36et du coup ils ont décidé de s'armer, de planquer
00:13:39à l'intérieur des voitures pour surprendre
00:13:42ceux qui viendraient s'attaquer à leurs biens.
00:13:45Regardez ce reportage.
00:13:48Dans cette résidence en apparence tranquille,
00:13:51le parking souterrain a des allures de casse automobile.
00:13:54A la moindre présence suspecte, pas de temps à perdre pour Sébastien.
00:13:57Sur le qui-vive, des locataires de l'immeuble l'ont alerté sur Whatsapp.
00:14:00Ils sont une dizaine à se relayer pour faire des rondes.
00:14:03On m'a enlevé les 4 pneus, les 4 jantes.
00:14:06On m'a fait des trous sur le châssis. En réparation, il y en a eu pour plus de 16 000 euros.
00:14:09Dans le parking, on doit en être à plus de 100 000 euros de volet.
00:14:12Un préjudice minimum atteint en seulement un an
00:14:15auquel s'ajoute le prix des franchises.
00:14:18Les défaiteurs, eux, entrent ici comme dans un moulin, en dépit des caméras.
00:14:21Vous avez l'entrée du parking. Donc ils rentrent, ils ont le bip.
00:14:24Ils ont fracturé des voitures qui avaient les bips à l'intérieur des véhicules.
00:14:27Ça va faire peut-être deux mois qu'on fait les rondes.
00:14:30On a vu une seule fois la BAC. On se sent un peu seul.
00:14:33Les résidents sont excédés. Leur détermination surpasse désormais la peur.
00:14:36Certains voisins parmi nous, ils viennent, ils sont équipés.
00:14:39On a des tasers, on a des matraques, il y en a qui ont des grenailles.
00:14:42S'il faut en aller jusqu'aux mains, on ira jusqu'aux mains.
00:14:45On a plusieurs véhicules dans lesquels on se cache.
00:14:48Notre objectif, c'est de leur barrer la route, qu'ils ne puissent pas repartir.
00:14:51Une volonté de se faire justice qui pourrait virer au drame.
00:14:54Le voisinage dénonce un climat d'insécurité.
00:14:57On n'a pas trop envie d'y rester. Dès que c'est possible, on partira.
00:15:00Les plaintes n'ont pas porté leurs fruits.
00:15:03Solicités, les bailleurs n'ont pas souhaité nous répondre.
00:15:06Maître Dylan Slama, c'est plus qu'inquiétant ce qu'on entend dans ce reportage.
00:15:09C'est-à-dire qu'ils s'équipent avec des tasers, des matraques.
00:15:12Ils plantent à l'intérieur des voitures dans les garages, je suppose,
00:15:15pour surprendre les gens, pour s'attaquer. Ils sont prêts à en venir aux mains.
00:15:18C'est effrayant. On parle beaucoup d'état de droit ces dernières semaines.
00:15:21La chute de l'état de droit, c'est quand l'État n'a plus le monopole de la force.
00:15:24Là, on est dans un cas de figure où l'État n'a plus le monopole de la force
00:15:27puisque ce sont des habitants, des riverains qui emploient la force.
00:15:30Ça vient marquer un recul de l'État qui n'est plus présent,
00:15:33qui ne fait plus son travail.
00:15:36Lorsque l'État ne fait plus son travail, il a de la place vacante.
00:15:39Ça vient être effectué par des citoyens lambda qui n'ont pas de compétences pour.
00:15:42Ça pose un véritable problème.
00:15:45Est-ce qu'ils ont le droit de s'armer ? En même temps, c'est un peu de l'autodéfense.
00:15:48Ça dépend du type d'arme. Il y a des armes qui sont interdites.
00:15:51Ils vous ont dit, par exemple, taser, matraque, et ils sont prêts à en venir aux mains.
00:15:54Matraque peut être autorisé, mais ce qui est interdit, c'est l'usage,
00:15:57surtout si jamais il n'y a pas de légitime défense.
00:16:00Si jamais c'est pour repousser des voleurs, ça peut surprendre, ça peut choquer,
00:16:03mais ce n'est pas de la légitime défense. C'est interdit.
00:16:06Si jamais ça surprenne des gens, des voleurs en train de s'attaquer à leur voiture,
00:16:09ils n'ont pas le droit d'aller les frapper ?
00:16:12Non, on n'a pas le droit de frapper les gens.
00:16:15Et qu'est-ce qu'on leur dit ? On leur dit bonjour ? Vous êtes en train de vous attaquer à la voiture ?
00:16:18On peut les prendre en photo, on peut prévenir la police, on peut les appeler de toute urgence.
00:16:21On peut essayer d'en venir aux mains, mais après, le risque, je le précise,
00:16:24le risque si on en vient aux mains et si on les blesse de manière non proportionnée,
00:16:27le risque, c'est après de se retrouver soi-même sur le banc des accusés.
00:16:30Donc ces gens-là sont en train de se mettre en faute en s'occupant avec des tasers et des matraques
00:16:33pour chasser ceux qui vont s'attaquer à la voiture.
00:16:36Ça peut avoir une vocation dissuasive ou ça peut être efficace sans qu'ils se mettent en faute.
00:16:39Si jamais ils ont... Non mais où est la proportionnalité ?
00:16:42Ça veut dire que si on prend les choses à l'envers...
00:16:45Non mais si on prend les choses à l'envers...
00:16:48À force d'avoir des choses comme ça, le problème, c'est que vous voyez où on en est.
00:16:51Je me fais le porte-parole de la loi, ce n'est pas forcément mon point de vue.
00:16:54Mais ce que je veux dire, c'est que prenons les choses à l'envers.
00:16:57Est-ce qu'on autorise des victimes, parce que ce sont des victimes, je tiens à le préciser,
00:17:00à faire absolument tout, et donc à taper, et donc à menacer,
00:17:03et donc à envoyer à l'hôpital des gens qui sont soupçonnés d'avoir volé,
00:17:06là on parle de pneus, d'avoir volé pourquoi pas un bip.
00:17:09Est-ce qu'on peut envoyer à l'hôpital quelqu'un qui a essayé de voler un bip, quelqu'un qui a essayé de voler...
00:17:12On défend ses biens ?
00:17:15En tout cas la loi ne le permet pas, ça c'est très clair.
00:17:18Donc la loi ne vous autorise pas à défendre vos biens ?
00:17:21Pas de manière disproportionnée en envoyant quelqu'un à l'hôpital.
00:17:24Par contre elle vous autorise à le faire par des moyens légaux, donc je l'ai dit, en prenant des photographies,
00:17:27en récoltant des moyens de preuve, en appelant la police, en bloquant les issues...
00:17:30Donc vous êtes en train de m'expliquer qu'il va falloir que ces gens-là attendent de prendre un coup sur la tête
00:17:33pour pouvoir répondre à mes coups ?
00:17:36Non, non, c'est deux choses différentes, vous me disiez oui, justement,
00:17:39en cas de violence, oui, c'est-à-dire qu'il ne faut pas porter le premier coup, le premier coup physique,
00:17:42ils ont le droit de faire frapper.
00:17:45Vous comprenez bien que c'est surréaliste, vous dites aux gens attendez de prendre un coup sur la tête
00:17:48et à ce moment-là peut-être vous pourrez vous défendre ?
00:17:51Ben non, oui, exactement, c'est le cas de figure,
00:17:55mais en fait, l'inverse, ça veut dire se faire justice soi-même.
00:17:58Ça veut dire que quand vous surprenez quelqu'un
00:18:01qui est en train de démonter votre voiture,
00:18:04vous lui dites partez, partez, c'est ma voiture,
00:18:07partez, c'est la personne ne part pas, qu'est-ce que vous faites ?
00:18:10Alors vous, ce que vous dites, c'est qu'il faudrait se faire justice soi-même.
00:18:13Si c'était autorisé et couvert par la loi,
00:18:16et que donc la loi dirait monsieur vous avez bien fait,
00:18:19en vérité nous serions dans une situation d'anarchie où chacun se ferait justice soi-même
00:18:22en disant de toute façon je peux le faire puisque je suis autorisé,
00:18:25mais la dérive serait ça, si jamais c'est autorisé par la loi, on arriverait vite à cette dérive.
00:18:28Julien Audoul, puisque vous faites les lois, vous êtes député,
00:18:31qu'est-ce que vous dites à ces gens-là, attention, faut pas vous armer,
00:18:34faut pas prendre de taser, faut pas prendre de matraque et faut pas aller toucher les voleurs ?
00:18:37Alors déjà je les comprends parce que ce sont des victimes,
00:18:40et quand on subit l'insécurité, la violence au quotidien
00:18:43et qu'on ne constate qu'il n'y a aucune réponse de l'État,
00:18:46il y a un sentiment d'injustice, il y a un sentiment de peur
00:18:49et d'incompréhension face à ce désarroi.
00:18:52C'est le résultat de quoi ça ?
00:18:55C'est le résultat de 30 ans d'impuissance de l'État,
00:18:58de faiblesse de la justice,
00:19:01et ce qui conduit à la loi du plus fort,
00:19:04à la loi du délinquant, à la loi du criminel,
00:19:07qui l'impose sur les honnêtes citoyens, c'est ce qui se passe actuellement.
00:19:10Et c'était effectivement un aveu d'échec que la constitution
00:19:13de milices, de justice personnelle,
00:19:16que des citoyens se disent que mon seul recours,
00:19:19c'est de me faire justice moi-même, c'est d'intervenir,
00:19:22c'est de m'armer, mais c'est un échec terrible pour les gouvernants
00:19:25qui se sont succédés. Aujourd'hui, là,
00:19:28ce que reprochent ces riverains, c'est pas seulement
00:19:31l'action de la police, même si visiblement ils la voient peu,
00:19:34c'est surtout que la justice est trop laxiste, contrairement à ce que dit
00:19:37M. Migaud, c'est que la justice n'est pas dissuasive.
00:19:40Si la justice était dissuasive, mais jamais vous auriez
00:19:43l'initialisation de ces actes, parce que les délinquants et les criminels
00:19:46auraient tout de suite peur d'aller en prison, de recevoir une sanction,
00:19:49c'est ça le problème. Alors là, aujourd'hui, ces citoyens se disent
00:19:52que le seul moyen d'être dissuasif et d'empêcher,
00:19:55c'est de se constituer en milices privées, et de se faire justice
00:19:58sur eux-mêmes. Je trouve ça abominable, parce qu'effectivement, comme vous l'avez dit,
00:20:01si chacun se fait justice, et si chaque communauté,
00:20:04chaque groupe, chaque quartier s'organise en milices,
00:20:07il n'y a plus d'Etat, il n'y a plus de République. Mais ce sont des choix politiques.
00:20:10Mais qu'est-ce qu'on fait alors ? Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on dit
00:20:13à ces gens-là ? Parce que, honnêtement, on les comprend tous.
00:20:16C'est vrai qu'ils n'ont pas le droit, etc.
00:20:19Mais on les comprend tous. Mais est-ce qu'on ne ferait pas pareil ?
00:20:22Vous êtes député, donc je ne vous pose pas la question, parce que je ne vais pas vous forcer à vous mettre hors la loi.
00:20:25Est-ce que vous ne feriez pas pareil ? La réponse est oui.
00:20:28Mais instinctivement, effectivement, on a envie
00:20:31de protéger ses biens. Je rappelle que la propriété privée
00:20:34est une conquête révolutionnaire inscrite dans la Déclaration des Droits de l'Homme
00:20:37et des Citoyens, que cette propriété privée, elle fait partie
00:20:40de notre identité nationale. Mais là, la réponse,
00:20:43c'est le gouvernement, c'est le préfet, c'est de mettre les moyens,
00:20:46c'est de protéger, de sécuriser les lieux. C'est d'abord au gouvernement
00:20:49ou au pouvoir public d'agir. – Nabil Ali Takhach, comment vous réagissez à ce reportage
00:20:52et à ces gens qui vous disent « on n'en peut plus, on a appelé
00:20:55plusieurs fois la police, ils ne sont pas assez présents » parce qu'ils ne sont pas assez nombreux,
00:20:58je pense, ils ne sont pas assez présents, ils viennent pas assez, donc on s'organise tout seul
00:21:01pour défendre nos biens. – Alors moi, je comprends tout à fait.
00:21:04Je comprends leur désarroi, c'est extrêmement compliqué.
00:21:07Mais je suis d'accord avec l'avocat qui est à côté de moi quand même,
00:21:10qui rappelle ce qu'est l'état de droit, même si…
00:21:13Parce que vous parlez depuis tout à l'heure de 30 ans de laxisme, etc.
00:21:18– Voir 40 ans même. – 40 ans, ce que vous voulez.
00:21:21Mais vous proposez quoi en même temps ? Vous proposez que les décisions de justice
00:21:24sont appliquées. Ces gens n'ont plus peur de la justice.
00:21:27Ce sont des gens qui défient l'autorité quoi qu'il arrive.
00:21:30Donc il faudrait quoi ? Il faudrait des policiers… – Vous parlez des voleurs, on est d'accord.
00:21:33– Pas des voleurs. Ils n'ont plus peur de la justice.
00:21:36Donc vous pouvez avoir la justice la plus répressive.
00:21:39– Mais elle n'est pas répressive. – Elle est quand même répressive.
00:21:42Elle est répressive quand vous regardez les faits.
00:21:45Dans d'autres pays d'Europe, on a quand même un taux d'incarcération,
00:21:48de sanctions pénales assez lourd. – Je sais que vous êtes le porte-parole
00:21:51de M. Migaud, mais la justice dans notre pays est laxiste.
00:21:54Pour aller en prison, vous savez ce qu'il faut pour aller en prison ?
00:21:58Vous savez toutes les étapes pour aller en prison dans notre pays ?
00:22:01Vous savez les durées qu'il faut pour aller en prison ?
00:22:04– Mais monsieur, c'est l'équilibre. – C'est l'équilibre ?
00:22:07Vous allez dire à ces riverains que c'est l'équilibre ?
00:22:09– Non, je n'ai pas dit ça, ne faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
00:22:11Ça s'appelle juste une société et un état de droit.
00:22:13Vous êtes obligés d'organiser une justice de cette façon-là.
00:22:16Bien évidemment, ces gens, on les a envoyés en prison.
00:22:18Mais vous voyez très bien que ces gens n'ont plus peur de la justice.
00:22:22Les gens n'ont plus peur.
00:22:24– À la justice d'être plus dure pour qu'elle soit plus ferme.
00:22:27– À la justice d'être plus dure pour qu'elle soit plus ferme.
00:22:29– À la justice d'être plus rapide aussi.
00:22:31– Alors qu'elle soit bien évidemment plus rapide, il faut que la justice soit plus rapide.
00:22:36Mais même dans le cas où la justice est rapide, ces gens n'ont plus peur.
00:22:39Donc moi je vous demande, vous qui critiquez le bilan de ces 40 années,
00:22:43qu'est-ce que vous feriez ? Vous doubleriez les sanctions pénales ?
00:22:48Qu'est-ce que vous feriez ?
00:22:49– Le rétablissement des peines planchées déjà.
00:22:51Le rétablissement des peines planchées,
00:22:53l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans par exemple,
00:22:56ça fait partie des mesures de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
00:22:59Ensuite vous avez sur tout un tas de dispositifs des mesures de fermeté,
00:23:05quand on agresse un représentant des forces de l'ordre par exemple,
00:23:09quand on a un multirécidiviste par exemple,
00:23:12quand on est un étranger sous OQTF par exemple.
00:23:15Encore une fois, vous avez une myriade de dispositifs
00:23:18qui aujourd'hui ne sont pas appliqués ou faiblement appliqués
00:23:21qui conduisent à la récidive et à l'impunité.
00:23:24C'est ça la réalité.
00:23:25– Juste pour rester sur ces gens-là qu'on a vus dans le reportage,
00:23:28qu'est-ce que vous leur dites à ces gens-là ?
00:23:30Attention, ne vous armez pas parce que ça devient des armes
00:23:33quand on a des matraques, quand on a des hasards.
00:23:36Vous leur dites quoi ? Vous avez tort ?
00:23:37– Moi je comprends leurs émotions, je comprends leur ras-le-bol
00:23:40mais je leur dis qu'en fait on est quand même dans une société
00:23:43et dans un état de droit et qu'on ne se…
00:23:45– Arrêtez avec l'état de droit en permanence.
00:23:47– Mais oui mais je sais que pour vous ça ne veut rien dire.
00:23:49– Mais si ça veut dire que l'état de droit protège les citoyens.
00:23:52Et visiblement par bien des aspects…
00:23:55– Donc vous leur proposez vous de se faire justice ?
00:23:58– Pas du tout, vous m'avez écouté, ce n'est pas du tout la solution.
00:24:01La solution c'est que l'état fasse son boulot
00:24:03et que le monopole de la violence légitime soit réservé à l'état
00:24:06mais que l'état quelquefois soit violent
00:24:08et que la justice soit violente avec les députés et les criminels.
00:24:11– Dans ces sanctions, bien évidemment.
00:24:13Madi Sahedi.
00:24:14– Absolument, moi je comprends le positionnement de ces personnes,
00:24:17elles en ont assez, c'est un cri de désespoir.
00:24:19Et moi je ne peux pas leur dire de ne pas s'armer.
00:24:21En revanche il faut qu'ils fassent attention
00:24:23parce qu'évidemment s'ils tapent en premier ça risque de se retourner contre eux.
00:24:26Et c'est là où c'est terrible, c'est qu'ils sont victimes,
00:24:29ils ne peuvent pas faire entendre leur cause
00:24:32et si jamais ils débordent un petit peu,
00:24:34ils risquent de se faire condamner par la justice.
00:24:36Mais évidemment il y a un vrai problème aussi avec la justice,
00:24:38la justice est longue, il faut attendre, on manque de moyens policiers.
00:24:42Quoi qu'on dise, de toute manière il y a des problèmes.
00:24:44Quoi qu'on dise, que ce soit la droite ou la gauche,
00:24:46la vérité elle est là, ça fait 40 ans que ça traîne,
00:24:48à un moment il va falloir réformer.
00:24:50Vous voulez quoi ? Vous voulez un policier dans tous les parkings ?
00:24:52On voit qu'il y a quand même une recrudescence.
00:24:54C'est pas tant une question de...
00:24:58Évidemment il y a un problème d'effectifs,
00:25:00mais il faut aussi changer notre manière de concevoir la justice.
00:25:02C'est plus possible aujourd'hui.
00:25:04On ne peut pas aujourd'hui agresser, tuer, braquer
00:25:06et avoir limite un rappel à l'ordre.
00:25:08Mais ce n'est pas ça.
00:25:10Vous écrivez quelque chose qui n'existe pas.
00:25:12J'extrapole délibérément.
00:25:14Vous êtes des extrapolistes.
00:25:16Mais la vérité c'est que
00:25:18ces jeunes, vous savez pourquoi ils le font ?
00:25:20Parce qu'ils savent qu'ils ne risquent rien,
00:25:22ils s'en foutent, ils n'ont plus peur de la justice.
00:25:24Pourquoi ils n'ont plus peur ? Parce qu'ils savent que soit
00:25:26elle passera tard, soit quand elle va passer,
00:25:28elle ne sera pas à la hauteur des défaits.
00:25:30Juste le maître Dylan Slama,
00:25:32on rappelle que c'est illégal de s'armer
00:25:34pour attaquer ces gens.
00:25:36Il faut répondre proportionnellement, ça c'est la loi.
00:25:38Que risquent ces gens par exemple
00:25:40si demain une de ces personnes qui se cachent dans les voitures,
00:25:42en plus ils font des pièges,
00:25:44ils se cachent dans les voitures,
00:25:46ils attendent, ils les guettent.
00:25:48Si tout à coup ils voient quelqu'un en train de démonter une voiture,
00:25:50ils vont, ils le frappent, ils risquent de la prison,
00:25:52ils risquent des peines.
00:25:54Ce sont des peines de prison, des peines de prison fermes.
00:25:56Les riverains.
00:25:58Les riverains, oui.
00:26:00Les riverains, bien sûr, ils encourt aussi de la prison
00:26:02pour des violences volontaires.
00:26:04C'est-à-dire que le voleur peut porter plainte contre le riverain ?
00:26:06Ça pourrait éventuellement arriver.
00:26:08Prenons les choses à l'envers.
00:26:10Vous avez un riverain qui vient,
00:26:12qui prend un couteau et qui poignarde l'un des voleurs.
00:26:14Est-ce qu'on doit dire, c'est normal, vous avez bien fait,
00:26:16parce que vous êtes une victime ?
00:26:18Vous voyez bien que vous-même, alors même que vous dites
00:26:20qu'il doit pouvoir se défendre, vous mettez aussi des limites.
00:26:22Donc la question c'est, où mettons-nous ces limites ?
00:26:24Et donc c'est pas vous, c'est pas moi qui sur le patois allons les mettre.
00:26:26Ce sont des magistrats qui vont regarder le dossier
00:26:28et qui vont dire, là, en l'espèce, est-ce que les limites
00:26:30ont été dépassées par les riverains, oui ou non ?
00:26:32Mais un coup ne doit répondre qu'à un coup.
00:26:34C'est ça la règle.
00:26:36Mais il existe encore une fois des solutions alternatives.
00:26:38Il y a des caméras, moi je m'étonne qu'elles ne fonctionnent pas.
00:26:44Il y a des moyens de sécurité aussi,
00:26:48qui permettent d'avoir une meilleure protection.
00:26:50Il y a des problèmes avec le bailleur,
00:26:52il y a des problèmes avec le syndicat propriétaire qui peut faire des choses.
00:26:54Il existe des solutions dans le cadre de la loi.
00:26:56Je vous ai vu faire un mot quand on a dit
00:26:58que les voleurs peuvent porter plainte contre les riverains
00:27:00s'ils se font agresser.
00:27:02C'est complètement hallucinant.
00:27:04Malheureusement, c'est l'état de notre droit aujourd'hui,
00:27:06mais c'est terrible, en fait, vous êtes victime,
00:27:08vous faites agresser, vous essayez de protéger
00:27:10tant bien que mal votre bien.
00:27:12Vous parlez souvent d'une chose qui n'existe pas.
00:27:14Vous parlez souvent d'une chose qui n'existe pas.
00:27:16Les victimes, elles n'existent pas.
00:27:18Les victimes, elles n'existent pas.
00:27:20Dans la théorie.
00:27:22Non, ce n'est pas la théorie.
00:27:24Les victimes, elles existent.
00:27:26Les victimes, elles existent.
00:27:28Elles essaient de défendre leur bien.
00:27:30Vous avez déjà entendu parler d'une affaire où...
00:27:32On en a déjà eu.
00:27:34On a déjà eu une victime qui s'est défendue et ça lui est tombé dessus.
00:27:36On a déjà eu.
00:27:38On a aussi eu le cas de...
00:27:40Vous avez quantité d'informations
00:27:42qui ont choqué, à juste titre,
00:27:44nos concitoyens, comme des squatteurs
00:27:46qui portent plainte
00:27:48contre les propriétaires.
00:27:50Ça arrive, malheureusement.
00:27:52Ce genre d'exceptions-là
00:27:54ne vont pas nous faire remettre en question
00:27:56notre état de droit, le déséquilibre de la justice.
00:27:58C'est un état de droit.
00:28:00Le problème, c'est qu'il y a un moment...
00:28:02Quand des gens agissent comme ça,
00:28:04on peut se demander s'ils sont civilisés.
00:28:06Non, mais je vous rappelle
00:28:08un point précis.
00:28:10C'est que la justice, elle est rendue
00:28:12au nom du peuple français.
00:28:14Et que cette justice...
00:28:16Il y a un problème de police.
00:28:18Dans le reportage que j'ai regardé, il y a un problème de police.
00:28:20C'est partout.
00:28:22Justement, dans un instant, on va aller à Dax.
00:28:24Vous allez voir le reportage qu'ont fait nos équipes à Dax.
00:28:26C'est un peu pareil.
00:28:28C'est un quartier qui est tenu par les dealers.
00:28:30Notre équipe arrive. Ils se font remettre en place.
00:28:32On leur dit, attention, c'est nous qui contrôlons ce quartier.
00:28:34Vous allez voir tout ça dans un instant.
00:28:36C'est 11h08. Vous le savez, toutes les demi-heures,
00:28:38on diffuse l'alerte enlèvement
00:28:40concernant cet enfant
00:28:42de 6 jours.
00:28:44Pardon.
00:28:46Qui a disparu hier.
00:28:48Alerte enlèvement.
00:29:06La situation permettant de le retrouver.
00:29:08Composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
00:29:12Votre mobilisation est essentielle.
00:29:14La survie d'un enfant en dépend.
00:29:16...
00:29:34Pour cette alerte enlèvement
00:29:36concernant ce nourrisson de 17 jours des prématurés
00:29:38qui a été enlevé cette nuit à la maternité
00:29:40de l'hôpital Robert Balanger situé
00:29:42à Olnay-sous-Bois. Ce sont les parents qui sont recherchés.
00:29:44Cet enfant a besoin de soins
00:29:46puisqu'il est né prématuré.
00:29:48Bien évidemment, on continue à suivre ce dossier.
00:29:50Pas beaucoup d'avancées dans l'immédiat.
00:29:52Bien évidemment, s'il y a du nouveau,
00:29:54vous saurez tout en direct sur CNews avec nos équipes
00:29:56qui sont mobilisées.
00:29:58On va revenir à ce qui se passe
00:30:00dans la ville, à ce qui se passe dans le quotidien
00:30:02avec CNews au coeur
00:30:04du trafic de drogue à Dax.
00:30:06Et vous allez voir les équipes de CNews
00:30:08qui sont allées dans ces quartiers
00:30:10tenus par le trafic de drogue. Et surtout, regardez bien
00:30:12le début du reportage. Parce que dès le début,
00:30:14quand nos équipes arrivent sur place,
00:30:16on leur fait comprendre qu'ici, ce n'est pas
00:30:18l'État qui fait la loi.
00:30:20Ce sont ceux qui tiennent le quartier.
00:30:22Quelques minutes après notre arrivée,
00:30:24un guetteur fait le tour de notre voiture
00:30:26et nous fait comprendre que le territoire est gardé.
00:30:28Autour de nous, une poignée d'immeubles.
00:30:30Les habitants du quartier confient que
00:30:32les délinquants qui les menacent au quotidien
00:30:34secondent sur les doigts d'une main.
00:30:36Il y a des personnes qui ne disent rien.
00:30:38Il y a la vente de drogue.
00:30:40C'est hallucinant.
00:30:42C'est un petit groupe qu'il y a dans le quartier.
00:30:44Après, je pense qu'il y a des mules.
00:30:46Il y a beaucoup de mules.
00:30:48Outrage, menaces, dégradations.
00:30:50Ces quelques jeunes qui font peur
00:30:52à la population entretiennent un réseau
00:30:54de petits points de deal. Beaucoup d'habitants
00:30:56se cachent et n'osent pas appeler la police.
00:30:58Il y a peut-être beaucoup de laissés-aller.
00:31:00Il n'y a pas qu'adapte.
00:31:02On voit que c'est des petites villes.
00:31:04Ce qui se passe dans les plus grandes villes,
00:31:06c'est pareil.
00:31:08Il y a tellement d'argent à se faire.
00:31:10Je pense que c'est comme tout.
00:31:12La drogue, ça rapporte tellement.
00:31:14C'est plus évident à faire ça qu'à aller travailler
00:31:16à un supermarché pour le snif.
00:31:18La police a frappé très fort la semaine dernière
00:31:20dans le quartier. Quatre jeunes ont été interpellés.
00:31:22Tous les policiers de Dax s'y sont employés.
00:31:24C'est une belle opération policière
00:31:26avec un résultat important.
00:31:28C'est occuper le terrain,
00:31:30écouter ce que nous dit aussi la population,
00:31:32ce qu'a à nous dire la population
00:31:34sur les personnes qui commettent ces infractions.
00:31:36Les policiers ne contestent pas
00:31:38l'efficacité de ces opérations.
00:31:40En revanche, ils dénoncent un manque de patrouille au quotidien.
00:31:42Les effectifs de bois public
00:31:44sont en réelle baisse constante.
00:31:46Ce n'est pas énorme,
00:31:48mais on en perd un peu tous les ans,
00:31:50notamment avec des départs en retraite
00:31:52qui ne sont pas remplacés.
00:31:54Avec ces arrestations à Dax,
00:31:56les policiers ont découvert des armes de quatrième catégorie,
00:31:58des motocross, un kilo de cannabis
00:32:00et une grosse somme d'argent liquide.
00:32:02Ce qui est surréaliste,
00:32:04c'est qu'on est à Dax.
00:32:06Quand nos équipes arrivent,
00:32:08on leur explique que le quartier est surveillé,
00:32:10que le quartier est tenu.
00:32:12En fait, ce n'est pas la police,
00:32:14c'est les gens qui tiennent le quartier.
00:32:16Et ils ne sont pas nombreux.
00:32:18Vous avez une des habitantes qui vous dit
00:32:20qu'ils ne sont pas nombreux, mais qu'ils font la loi.
00:32:22Ils font la loi parce que la République a déserté.
00:32:24À Dax, qui est quand même une petite ville,
00:32:26qui est la sous-préfecture du département des Landes,
00:32:28qu'on connaît pour ses arènes,
00:32:30ses vachettes,
00:32:32on ne peut pas imaginer
00:32:34de retrouver des phénomènes
00:32:36qu'on a constatés
00:32:38en banlieue parisienne,
00:32:40dans le département de la Seine-Saint-Denis,
00:32:42à Marseille, où vous avez des territoires
00:32:44aujourd'hui qui sont sous la coupe
00:32:46de délinquants, de trafiquants,
00:32:48de racailles qui,
00:32:50aujourd'hui, règlent le quotidien
00:32:52des habitants du quartier et donc font régner
00:32:54la violence et la terreur.
00:32:56Mais parce qu'encore une fois,
00:32:58on a renoncé. On a renoncé
00:33:00à faire appliquer la loi.
00:33:02On a renoncé, justement,
00:33:04à engager une guerre
00:33:06contre le narcotrafic. Il y a eu beaucoup de communications.
00:33:08Monsieur Darmanin, je me rappelle,
00:33:10en 2020, il nous disait que les trafiquants de drogue
00:33:12ne dormiront plus la nuit.
00:33:14Visiblement, ils dorment toujours tranquillement.
00:33:16Ils font de beaux rêves sur les profits
00:33:18qu'ils font, sur la terreur qu'ils font régner,
00:33:20sur les règles impitoyables
00:33:22qu'ils appliquent
00:33:24au niveau du quartier. Mais c'est terrifiant
00:33:26parce que là, dans ce quartier,
00:33:28même dans tous les quartiers, il y a déjà
00:33:30un problème de délinquance et d'impunité.
00:33:32Il y a un problème d'immigration.
00:33:34Il y a évidemment un lien évident
00:33:36avec l'immigration qu'on ne veut pas régler
00:33:38et que ce gouvernement,
00:33:40encore une fois, ne veut toujours pas régler.
00:33:42Nabil Haïtadekach, c'est une responsabilité du gouvernement
00:33:44ce qui se passe. Ce qu'on voit là, par exemple,
00:33:46c'est ce que dit Julien Aoudoul. Je résume
00:33:48ce qu'il dit. C'est la responsabilité
00:33:50du gouvernement. Et des gouvernements.
00:33:52Vous savez très bien que quand même,
00:33:54le narcotrafic, le gouvernement,
00:33:56a lutté contre depuis des années et des années.
00:33:58C'est un phénomène qui a pris de l'ampleur
00:34:00notamment parce que
00:34:02les jeunes le font de plus en plus tôt.
00:34:04C'est une question
00:34:06très complexe.
00:34:08Moi, je ne crois pas au discours
00:34:10plus que
00:34:12catastrophiste. Oui,
00:34:14il y a un vrai problème. Oui, ces quartiers sont
00:34:16gangrénés par la drogue. Oui,
00:34:18ça touche des territoires de plus en plus
00:34:20différents.
00:34:22Non, c'est un problème très sérieux
00:34:24auquel il faut s'atteler et auquel il faut
00:34:26trouver des solutions rapidement.
00:34:28Vous n'y arrivez pas.
00:34:30Vous savez que le trafic de drogue,
00:34:32ce n'est pas un problème spécifique à la France.
00:34:34Vous savez que c'est spécifique.
00:34:36Ce n'est pas spécifique à la France. Dans le monde
00:34:38entier, vous avez des pays qui ont
00:34:40envoyé l'armée.
00:34:42C'est un petit quartier, une petite ville.
00:34:44Je sais, j'ai bien compris. Je vous ai bien dit
00:34:46que je note et je le vois.
00:34:48Le trafic de drogue touche
00:34:50des territoires auxquels on ne s'attendait
00:34:52pas auparavant. Je parlais encore ce week-end.
00:34:54On m'expliquait qu'à Carcassonne,
00:34:56aussi, il y avait des problèmes
00:34:58de trafic de drogue. On le sait.
00:35:00Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:35:02Que fait votre gouvernement ?
00:35:04Il y a une lutte contre le narcotrafic. Il y a une justice.
00:35:06Il y a des saisies qui sont opérées.
00:35:08Des gens qui sont...
00:35:10Vous savez, moi, ce qui m'étonne toujours,
00:35:12c'est que là, vous avez vu, avec une équipe de CNews,
00:35:14on est au cœur de ce trafic de drogue à l'Axe.
00:35:16En fait, on trouve ça facilement.
00:35:18C'est ça qui m'étonne toujours, moi. Puisque notre équipe
00:35:20y va. Honnêtement, ils sont tout de suite.
00:35:22Ils sont repérés. On leur parle.
00:35:24Voilà. En fait, c'est assez facile,
00:35:26au fond. Et je ne comprends pas pourquoi ça perdure.
00:35:28Mais parce que ce sont
00:35:30des équipes qui se... On l'a dit,
00:35:32ils exploitent, surtout dans ces quartiers,
00:35:34ils exploitent quand même des jeunes,
00:35:36souvent des mineurs.
00:35:38Et ça change beaucoup. Donc, c'est
00:35:40une organisation très mouvante qui arrive à
00:35:42se reconstituer en permanence. Donc, c'est
00:35:44un problème qui est complexe.
00:35:46Il n'y a pas de solution miracle.
00:35:48Ce n'est pas en envoyant l'armée partout
00:35:50et la police partout qu'on va réussir à
00:35:52le résoudre comme ça. C'est un travail de longue haleine
00:35:54et il faut le faire.
00:35:56Oui. Alors, première chose, c'est que, ça a été dit quand même,
00:35:58il y a 4 personnes qui ont été interpellées et à priori,
00:36:00il y a tout lieu de penser qu'elles dorment en prison, ces personnes.
00:36:02Donc, parler d'impunité totale, je ne le crois pas.
00:36:04Le véritable problème, c'est que...
00:36:06Le seul truc, c'est que quand notre équipe arrive, vous voyez, tout de suite, on leur dit
00:36:08attention, vous êtes fiché,
00:36:10vous êtes repéré.
00:36:12C'est d'ailleurs assez inquiétant de voir que la riveraine qui témoigne
00:36:14témoigne anonymement.
00:36:16Sur le constat,
00:36:18on est d'accord.
00:36:20Maintenant, je dis qu'il n'y a pas d'impunité puisqu'il y a des gens qui sont arrêtés.
00:36:22Le problème, c'est que très souvent, les gens qui sont arrêtés,
00:36:24ce sont des fusibles, donc ce sont des jeunes mineurs
00:36:26et ceux qui contrôlent les choses, effectivement, eux, ils sont plus cachés
00:36:28et c'est plus difficile de les attraper.
00:36:30Les 4 personnes, si ce sont des jeunes mineurs,
00:36:32si vous voulez, des jeunes personnes qui
00:36:34tèlent les pendules, qui ont été interpellées,
00:36:36il n'y a aucun doute sur le fait qu'elles ont été remplacées dans la minutes
00:36:38où elles ont été interpellées. Et si jamais on interpelle les nouvelles,
00:36:40elles seront également remplacées dans la minutes.
00:36:42Effectivement que c'est difficile, mais il n'y a pas d'impunité
00:36:44puisqu'on l'a vu, cette semaine encore, il y a eu une interpellation.
00:36:46En revanche, du point de vue des solutions,
00:36:48il y a une solution qu'on a tous vues cet été qui s'est passée
00:36:50à Paris, les Jeux Olympiques. Lorsqu'on met du bleu dans
00:36:52les villes, ça fonctionne. À Paris, moi, je me suis
00:36:54beaucoup baladé cet été et j'ai vu la différence
00:36:56avec l'été précédent ou avec les mois précédents
00:36:58ou même les mois qui ont suivi. On a les solutions.
00:37:00Elles coûtent de l'argent, donc il y a une question d'investissement,
00:37:02il y a une question de choix politique, mais en tout cas,
00:37:04on a les solutions et elles ne passent pas nécessairement par
00:37:06plus de répression, parce qu'on voit que ça ne sert à rien
00:37:08et que quand on interpelle, il y a des nouveaux qui prennent la place,
00:37:10mais par du bleu dans la ville, par de la pression policière,
00:37:12par des patrouilles, et on a vu que c'était ce qui manquait dans notre pays.
00:37:14Alors, on va écouter deux témoignages, et puis Madi Saïdi
00:37:16réagira juste après. Le premier témoignage, c'est
00:37:18les confidences d'un ex-dealer qu'on a rencontré à Marseille
00:37:20cette fois, et ensuite, on sera en direct
00:37:22avec un ancien toxicomane
00:37:24qui va nous expliquer un peu... Alors, la première
00:37:26question que j'ai envie de lui poser, c'est s'il a le sentiment
00:37:28qu'il a du sang sur les mains, parce que c'est un peu
00:37:30l'idée qui circule en ce moment.
00:37:32Mais d'abord, écoutez les confidences
00:37:34d'un ex-dealer recueilli par nos équipes
00:37:36à Marseille cette fois.
00:37:38Pendant trois ans, il a fait partie
00:37:40d'un réseau à la cité de la Paternelle, à Marseille.
00:37:42Agé aujourd'hui de 30 ans,
00:37:44Karim a occupé
00:37:46tous les postes, appâté par l'argent
00:37:48facile. Je
00:37:50trafiquais, je faisais de tout.
00:37:52De tout ? Combien vous gagnez par jour ?
00:37:56Entre 200 et 500.
00:37:58Parce qu'il fallait des sous
00:38:00pour la maison. Jamais d'armes que...
00:38:02On était en famille, nous,
00:38:04quand on travaillait.
00:38:06Après, c'est parti en couille.
00:38:08En 2020, il a été arrêté
00:38:10et condamné à trois ans de prison.
00:38:12A sa sortie, il a décidé de se ranger,
00:38:14apeuré par les violences actuelles.
00:38:16Mais avant, c'était pas combien d'ans ?
00:38:18Avant, je sais pas, les gens, ils avaient...
00:38:20Avant, il n'y avait pas la guerre.
00:38:22C'est pas des fous dans leur tête, maintenant, ils sont devenus fous un peu, les gens.
00:38:24Donc...
00:38:26On travaille, maintenant.
00:38:28Maintenant, on travaille normal, c'est mieux.
00:38:30Ils sont bons, les jeunes, maintenant ?
00:38:32Ouais. Franchement, ouais. Ils sont plus...
00:38:34Ils ont plus leur mental comme nous.
00:38:36Les mineurs, c'est les plus dangereux.
00:38:38Ils ont rien à perdre. Ils sont vite influencés.
00:38:40Ils tuent pour rien.
00:38:42Avec les interventions régulières
00:38:44des forces de l'ordre,
00:38:46les réseaux ont disparu de la cité
00:38:48de la Paternelle depuis plus d'un an.
00:38:50Mais les habitants voient régulièrement
00:38:52des trafiquants tenter de se réinstaller
00:38:54dans le quartier.
00:38:56Madi Saïdi, ce qui est important dans ce reportage,
00:38:58c'est d'abord, il dit combien il gagnait.
00:39:00Il dit, je gagnais à peu près 300 à 500 euros par jour.
00:39:02Et en plus, il dit, j'avais besoin d'argent pour ma famille.
00:39:04Donc, c'est vrai qu'il y a un business
00:39:06qui, en plus, alimente toute une famille.
00:39:08Parfois, oui, absolument.
00:39:10Souvent, même ?
00:39:12Oui, et c'est d'autant plus choquant.
00:39:14Parfois, des familles sont complices, entre guillemets,
00:39:16parce que quand on a un gamin qui passe sa nuit dehors,
00:39:18comme disait tout à l'heure Darmanin,
00:39:20évidemment, il ne dorme pas, mais pas pour les mêmes raisons
00:39:22qu'il n'est pas facile.
00:39:24À un moment, vous posez des questions.
00:39:26Évidemment, il y a des familles qui sont complices.
00:39:28Elles savent pertinemment que leurs enfants ne travaillent pas.
00:39:30Elles les voient avec des portables à 1 500 euros.
00:39:32Elles les voient aller en vacances.
00:39:34Et parfois, elles récupèrent un peu d'argent
00:39:36parce que ça leur permet de payer les loyers.
00:39:38Mais qu'est-ce qu'on dit à un gamin qui touche, alors,
00:39:40300 euros, on va dire qu'il bosse 20 jours,
00:39:42parce qu'il y a des RTT, je plaisante,
00:39:44qui touche à peu près 6 000 euros dans le mois ?
00:39:46Qu'est-ce qu'on lui dit ?
00:39:48On lui dit, va bosser chez McDo à 1 800 ?
00:39:50C'est difficile parce que ces enfants voient souvent
00:39:52leurs parents trimer et honnêtement,
00:39:54leurs parents ne gagnent pas un tiers
00:39:56de ce que ces gamins gagnent.
00:39:58Mais c'est vrai que je pense qu'il faut prendre le problème
00:40:00à l'envers et il faut recommencer au départ.
00:40:02Qu'est-ce qu'on fait pour que ces gamins ne tombent pas dans ça ?
00:40:04Comment on les sort de là ?
00:40:06Malheureusement, je n'ai pas de...
00:40:08C'est trop tard, c'est perdu ?
00:40:10Ce n'est pas forcément perdu.
00:40:12La preuve, Karim en est sorti.
00:40:14Après trois ans de prison.
00:40:16C'est important parce que lui, Karim,
00:40:18il est sorti.
00:40:20Oui, absolument.
00:40:22Et aussi parce que le trafic a changé.
00:40:24Les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas ceux de sa génération.
00:40:26Aujourd'hui, ils sont fous, ils tuent pour 10 000 balles.
00:40:28Ils s'en foutent, ce n'est pas les mêmes.
00:40:30Ils sont tous en prise.
00:40:32Ils sont de plus en plus jeunes.
00:40:34Ils ont parfois 12-13 ans.
00:40:36Qu'est-ce que vous faites quand vous vous retrouvez
00:40:38avec des dealers de 12-13 ans ?
00:40:40On continue à essayer de comprendre ce qui se passe.
00:40:42On vient d'entendre les confidences d'un ex-dealer.
00:40:44On va maintenant entendre les confidences
00:40:46d'un ancien toxicomane.
00:40:48On est avec Kamel Gheloul.
00:40:50Bonjour Kamel.
00:40:52Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:40:54Vous êtes ancien toxicomane,
00:40:56créateur de l'association de prévention
00:40:58et d'information sur les conduites addictives.
00:41:00D'abord, on entend beaucoup dire,
00:41:02les ministres,
00:41:04oui, les toxicomanes ont du sang sur les mains.
00:41:06Est-ce que vous avez ce sentiment ?
00:41:08Est-ce que vous avez eu du sang sur les mains
00:41:10en consommant de la drogue ?
00:41:12C'est un raccourci qui est facile à faire.
00:41:14C'est pas une maladie.
00:41:16C'est pas un truc qui se fait dans 5 minutes.
00:41:18C'est des choses qui s'installent avec le temps.
00:41:20Après, c'est un peu facile de prendre ce raccourci-là.
00:41:22Je pense qu'à un moment,
00:41:24quand tu es tellement dans les produits,
00:41:26ce n'est pas ça que tu penses.
00:41:28Vous n'avez pas le sentiment
00:41:30d'avoir une responsabilité
00:41:32dans tout ce qui se passe aujourd'hui ?
00:41:34J'ai arrêté il y a plus de 20 ans maintenant.
00:41:36Vous parlez des consommateurs,
00:41:38quand vous êtes consommateur, bien évidemment.
00:41:40Les consommateurs, je reste convaincu.
00:41:42Je pense qu'il faut responsabiliser les parents d'abord.
00:41:44C'est ça qui est important.
00:41:46Je pense qu'on ne responsabilise pas les parents.
00:41:48Je le dis assez régulièrement
00:41:50quand j'interviens dans les écoles,
00:41:52voire les jeunes,
00:41:54qu'effectivement,
00:41:56c'est hyper important d'écouter les parents.
00:41:58Souvent, on se renvoie la balle.
00:42:00Quand on expliquait tout à l'heure,
00:42:02un gamin, quand on me dit
00:42:04qu'il gagne 500 euros par jour,
00:42:06200 euros par jour,
00:42:08est-ce que le fait de gagner 500 euros par jour
00:42:10vaut la peine de prendre une balle dans la tête ?
00:42:12Il faut quand même savoir que dans ce milieu-là,
00:42:14la peine de mort n'est pas abolie.
00:42:16Je ne vous apprends rien.
00:42:18Tous les règlements de compte.
00:42:20Je pense que c'est aussi responsabiliser les jeunes
00:42:22par rapport à ça. Je suis complètement d'accord avec ça.
00:42:24Quand je dis que vous êtes ancien toxicomane,
00:42:26toxicomane lourd,
00:42:28avec de la cocaïne, de l'héroïne
00:42:30jusqu'à 2 grammes par jour,
00:42:32vous avez fait de la prison également.
00:42:34Vous n'êtes pas juste un petit fumeur.
00:42:36Vraiment, toxicomane lourd.
00:42:38J'étais accro l'héroïne pendant 8 ans.
00:42:42Comment on va sortir ces gamins
00:42:44qui sont dans le trafic ?
00:42:46Comment vous pensez qu'on peut en sortir ?
00:42:48Je disais tout à l'heure, quand ils gagnent
00:42:506 000 euros en faisant le gai
00:42:52ou en faisant du trafic,
00:42:54qu'est-ce qu'on leur propose ?
00:42:56Déjà, je pense que la justice,
00:42:58il faut arrêter de la mettre une claque sur les mains.
00:43:00Il y a beaucoup de jeunes qui se sont attrapés
00:43:02et qui savent très bien qu'ils ne risquent pas grand-chose.
00:43:04C'est un truc, c'est motivant pour eux.
00:43:06C'est clair, c'est motivant.
00:43:08Je prends l'exemple de ce qui s'est dit
00:43:10il y a deux minutes avec le jeune homme
00:43:12qui a fait la prison et qui a l'air d'avoir...
00:43:14ça lui a mis un peu de temps dans la tête.
00:43:16Je reste convaincu que la prison,
00:43:18il ne faut pas faire non plus n'importe quoi,
00:43:20mélanger tout le monde avec tout le monde.
00:43:22Mais je reste convaincu qu'effectivement,
00:43:24les jeunes, il faut les occuper.
00:43:26Je bosse avec des associations
00:43:28qui font des assos, qui font des séjours de rupture.
00:43:30Les gamins partent pendant un an
00:43:32comme ça en Afrique.
00:43:34On les coupe de tout ce milieu-là.
00:43:36C'est leur montrer aussi qu'il y a autre chose
00:43:38dans la vie que de se défoncer.
00:43:40Il y a autre chose dans la vie que d'asseoir
00:43:42sur un siège et de crier Ara Ara
00:43:44avec les flics dans le quartier.
00:43:46Il y a autre chose à faire dans la vie.
00:43:48On ne sait pas leur montrer ça non plus.
00:43:50C'est vrai que l'exemple des adultes,
00:43:52ce qu'il faut qu'on montre nous,
00:43:54c'est qu'est-ce qu'on montre nous comme adultes.
00:43:56Franchement, on ne sait pas.
00:43:58On a une petite rupture.
00:44:00Je ne sais pas si on va pouvoir la voir.
00:44:02La prison, ça ne sert à rien.
00:44:04Si on peut récupérer la liaison avec Kamel,
00:44:06c'est intéressant.
00:44:08Je voulais vous poser une question
00:44:10également sur la prison.
00:44:12On entend certains qui disent
00:44:14que la prison, ça ne sert à rien pour ces gens-là.
00:44:16Honnêtement,
00:44:18est-ce que la prison
00:44:20a été utile pour vous ?
00:44:22Moi, la prison,
00:44:24ça m'a aidé à ne pas y retourner.
00:44:26Ça m'a aidé à ne pas y retourner à la prison.
00:44:28C'est clair.
00:44:30La première fois que j'étais condamné par la justice,
00:44:32j'ai pris un an de prison ferme.
00:44:34Je ne suis pas passé par les travaux d'intérêt généraux.
00:44:36Je ne suis pas passé par le sursis.
00:44:38J'ai pris un an ferme.
00:44:40Moi, ça m'a calmé.
00:44:42Quand je dis un an, c'est un an.
00:44:44C'est 365 jours.
00:44:46Maintenant,
00:44:48les jeunes prennent deux ans.
00:44:50Sur les deux ans, ils vont faire six mois.
00:44:52Il y a un moment où je pense qu'il faut atterrir.
00:44:54Après, je ne prends pas mon cas pour généralité.
00:44:56En tout cas, pour moi,
00:44:58ça m'a aidé à ne pas y retourner.
00:45:00C'est clair.
00:45:02Vous me dites que vous avez pris un an ferme.
00:45:04Cette année ferme,
00:45:06vous l'avez faite.
00:45:08Aujourd'hui, un an ferme, on ne le fait pas.
00:45:10Au pire, on a un bras électronique
00:45:12et on est chez soi devant la télé.
00:45:14En général, on ne le fait pas.
00:45:16Vous avez fait un an de prison ferme au départ.
00:45:18La première peine,
00:45:20ça a été un an ferme.
00:45:22J'ai pris 18 mois.
00:45:24Sur les 18 mois, j'ai fait 12.
00:45:26Et après ?
00:45:28Ça m'a calmé.
00:45:30Franchement, quand tu te retrouves,
00:45:32il y a quand même des gens en prison
00:45:34qui sont dangereux.
00:45:36Tu risques ta vie tous les jours.
00:45:38Je pense qu'on montre trop
00:45:40une image cool de la prison.
00:45:42Tu as des gamins qui te disent
00:45:44que ça a l'air cool.
00:45:46On a un canal, on est posé, on est tranquille.
00:45:48Non, ce n'est pas ça.
00:45:50Ce n'est pas du tout ça.
00:45:52C'est le dealer qui va te parler comme ça
00:45:54Mais la prison, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
00:45:56C'est important.
00:45:58Moi, constamment à faire des interventions
00:46:00auprès des jeunes, je leur explique
00:46:02que ma première nuit en prison,
00:46:04j'ai été traumatisé.
00:46:06Et ça m'a calmé.
00:46:08Ça m'a vraiment aidé à ne pas y retourner.
00:46:10Je ne dis pas que c'est ça la solution.
00:46:12En tout cas, pour moi,
00:46:14à l'époque,
00:46:16vu où je commençais à aller
00:46:18au niveau de la délinquance,
00:46:20c'est un truc qui a été hyper important.
00:46:22Merci beaucoup Kamel.
00:46:24Je rappelle que vous êtes ancien toxicomane
00:46:26et créateur de l'association de prévention et d'information
00:46:28sur les conduites addictives.
00:46:30Vous faites beaucoup de bien dans les écoles
00:46:32parce que vous allez expliquer votre expérience
00:46:34et comme vous l'avez vécu, votre parole a du poids.
00:46:36C'est pour ça que je suis très heureux de vous avoir eu
00:46:38aujourd'hui en direct sur CNews.
00:46:40Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
00:46:42Je retiens quand même la prison.
00:46:44Le nombre de gens qui, sur ce plateau,
00:46:46me disent qu'on ne va pas les mettre en prison
00:46:48mais que ça ne sert à rien.
00:46:50Je me suis dit en 100 ans, plus jamais.
00:46:52Plus jamais je ne retourne en prison.
00:46:54Son discours est salutaire
00:46:56et ça vient renforcer, nous,
00:46:58ce que nous souhaitons avec
00:47:00le Rassemble national.
00:47:02C'est des très courtes peines sur le modèle
00:47:04judiciaire des Pays-Bas.
00:47:06Tout de suite pour enrayer la spirale de la délinquance
00:47:08et notamment
00:47:10chez les plus jeunes, des très courtes peines
00:47:12mais que ce soit 15 jours,
00:47:143 semaines, 1 mois, tout de suite.
00:47:16Pour qu'il y ait une réponse
00:47:18de la justice et tout de suite
00:47:20pour montrer qu'il n'y a pas
00:47:22d'impunité.
00:47:24Visiblement, l'exemple de Kamel est assez éloquent.
00:47:26Cette année de prison
00:47:28l'a fait réfléchir, l'a dissuadé
00:47:30de recommencer. Je note aussi
00:47:32et c'est important, la responsabilisation des parents.
00:47:34Ça c'est très important. On parle beaucoup
00:47:36d'éducation, on parle de sensibilisation.
00:47:38Il faut aussi, à un moment donné, qu'il y ait un volet
00:47:40répressif. Si des parents
00:47:42ne font pas leur travail, si des parents
00:47:44considèrent effectivement, comme certains peuvent être complices,
00:47:46que ce n'est pas très grave, que le trafic
00:47:48entretient le quotidien,
00:47:50que ça fait nourrir
00:47:52la famille, etc.
00:47:54Il faut qu'il y ait une sanction, que ce soit
00:47:56en termes d'expulsion du logement social,
00:47:58que ce soit en termes de suspension des allocations
00:48:00familiales, il faut aussi qu'il y ait cette sanction.
00:48:02Et je réfute totalement le lien,
00:48:04parce qu'encore une fois, il ne faut pas le faire,
00:48:06entre la pauvreté, la délinquance
00:48:08et le trafic de drogue. Parce que dans la ruralité,
00:48:10vous avez énormément de familles
00:48:12qui touchent une misère,
00:48:14qui sont véritablement sous le seuil de pauvreté
00:48:16et dont les enfants ne toucheront jamais
00:48:18à la drogue, jamais au trafic de drogue.
00:48:20Donc encore une fois, il n'y a pas de lien
00:48:22ou d'autoroute, parce qu'on est pauvres,
00:48:24parce qu'on a une situation difficile, qu'on vit dans un quartier,
00:48:26tout de suite on va basculer dans le trafic de drogue.
00:48:28Mais Maître Dylan Salamat, moi je suis intéressé
00:48:30par ce qu'il nous a dit, parce que j'étais un peu surpris
00:48:32quand il dit que j'étais condamné à 18 mois dans un enfer
00:48:34et que j'ai fait mon aîné de prison.
00:48:36Aujourd'hui, ça n'existe plus.
00:48:38Bien sûr que si, ça existe. Ça existe tous les jours.
00:48:40Ils passent en comparution immédiate, ils sortent de garde à vue,
00:48:42ils vont au tribunal, ils prennent un mandat de dépôt
00:48:44et ils vont directement en prison.
00:48:46Ils ne passent pas par la case sursis, par la case brassée électronique,
00:48:48par la case travaux d'intérêt général, ils vont directement
00:48:50fleur et morges, freine de la santé.
00:48:52Et ça c'est le quotidien et c'est ce que je vois au quotidien.
00:48:54Donc c'est quelque chose qui existe encore.
00:48:56Deuxième constat, et je le fais après l'avoir écouté,
00:48:58c'est que le système judiciaire fonctionne.
00:49:00Vous voyez, le système judiciaire fonctionne.
00:49:02Et cela fonctionne, parce qu'il a été condamné,
00:49:04ça l'a servi à progresser à s'amender
00:49:06et justement la prison a servi.
00:49:08La probation que vous faites dépend de 1 semaine, 15 jours, 3 semaines.
00:49:10Moi je pense que ça peut avoir un effet contre-productif,
00:49:12ça peut venir casser l'effet dissuasif,
00:49:14voire traumatisant de la détention.
00:49:16Parce que quelqu'un qui fait 2 semaines de prison,
00:49:18il s'habitue et il se dit
00:49:20finalement ce n'est que cela et c'est moins traumatisant
00:49:22je vous assure, de faire 2 semaines de prison.
00:49:24Au Pays-Bas ça a des résultats.
00:49:26Je parle de ce que je connais, parce que je vais régulièrement
00:49:28en prison, j'y vais toutes les semaines environ.
00:49:30Professionnellement bien évidemment.
00:49:32Pour les gens qui prennent l'émission en cours.
00:49:34Ils me laissent sortir assez rapidement en général.
00:49:36Mais je constate quand même
00:49:38que c'est aussi la durée qui fait le choc
00:49:40traumatique et qui fait justement
00:49:42l'effet dissuasif de la prison.
00:49:44Si on y va pour 1 semaine ou pour 2 semaines,
00:49:46justement pour la première peine notamment.
00:49:48Pour la première peine notamment, c'est aussi ce que je pense.
00:49:50Pour un primo délinquant, d'aller tout de suite
00:49:52en prison pour une très courte peine,
00:49:54ça peut le dissuader tout de suite
00:49:56plutôt que de faire 10, 15 délits
00:49:58et puis au final...
00:50:0010, 15 ça n'existe pas.
00:50:0210 condamnations sans aller en prison ça n'existe pas.
00:50:04Trouvez-moi un exemple car honnêtement
00:50:06en 10 ans je n'en ai jamais vu dans mon métier.
00:50:08Malheureusement, 10 condamnations
00:50:10y compris dans ma circonstance.
00:50:12En revanche,
00:50:14je ne sais pas ce que je crois mais je le constate,
00:50:16il y a un effet dissuasif du sourcil probatoire,
00:50:18du bracelet électronique qui sont quand même des contraintes qui sont énormes
00:50:20et il y en a certains et heureusement...
00:50:22Le sourcil n'est pas dissuasif.
00:50:24Le sourcil c'est un permis de récidive.
00:50:26À ce moment-là, sortir quelqu'un de prison
00:50:28c'est un permis de récidive aussi.
00:50:30Même les gens qui font 2 semaines de prison
00:50:32c'est le même risque qu'assassiner le père Hamel
00:50:34pour porter un bracelet électronique.
00:50:36Il y a des gens qui font des attentats, des meurtres,
00:50:38qui sont libres.
00:50:40C'est une évidence qui n'est pas dissuasive.
00:50:42Je suis très content qu'un avocat
00:50:44qui va tous les jours en prison
00:50:46qui voit ce genre de dossier
00:50:48rappelle ce que c'est que la réalité.
00:50:50Vous êtes dans le fantasme
00:50:52l'avocat qui vient de parler
00:50:54de la réalité de monsieur
00:50:56qui n'est pas la réalité.
00:50:58Je pense qu'il se déplace,
00:51:00qu'il accompagne des familles
00:51:02où parfois vous êtes avocat de la défense,
00:51:04parfois avocat...
00:51:06Donc il sait ce que c'est.
00:51:08Vous êtes dans le fantasme.
00:51:10Je me rends en prison dans le cadre de mon mandat également.
00:51:12J'ai des contacts réguliers
00:51:14avec des familles et des victimes.
00:51:16Je ne suis pas hors sol.
00:51:18Si vous y rendez, vous savez que les taux de suicide sont
00:51:203 fois plus élevés dans les prisons que dans la société.
00:51:22Si vous y rendez, vous savez que la France est condamnée tous les ans
00:51:24parce que les conditions dignes de détention
00:51:26ne sont pas respectées pour les détenus.
00:51:28À la santé, il y a des rats, des punaises de lit
00:51:30et qu'il est totalement impossible d'y vivre sereinement.
00:51:32Et vous savez aussi, si vous allez en prison,
00:51:34que vous pouvez faire du karting.
00:51:36Et vous savez aussi environ qu'il y a un tiers des personnes
00:51:38qui sont présumées innocentes
00:51:40et qui n'ont pas été condamnées.
00:51:42Et aussi que certains peuvent commanditer
00:51:44des exécutions, comme ça a été le cas
00:51:46dernièrement, de leurs cellules avec leur portable.
00:51:48Donc ça c'est aussi...
00:51:50Ce que vous dites ne contredit pas ce que je dis.
00:51:52Je ne dénie pas votre réalité, ne dénie pas la mienne.
00:51:54Encore une fois, moi je suis plutôt du côté
00:51:56des victimes, parce que pour les victimes
00:51:58l'exécution est immédiate.
00:52:00Non, la justice fonctionne quand même
00:52:02dans notre pays, on vous le dit.
00:52:04Je pense que ce n'est pas...
00:52:06Non, mais la justice fonctionne.
00:52:08On l'a vu avec la majorité des gens.
00:52:10Vous demandez à la majorité des gens,
00:52:12ils ne vous diront pas que la justice fonctionne.
00:52:14Ce plateau, on a voulu retenir la prison.
00:52:16Qu'est-ce qu'il vous dit ? Il vous dit qu'il y a aussi de la médiation.
00:52:18Il y a aussi un travail quand même dans les quartiers.
00:52:20Ça, vous n'en parlez pas.
00:52:22Dans les quartiers, justement.
00:52:24Je voudrais qu'on s'arrête un instant sur les quartiers,
00:52:26en particulier sur Marseille, parce qu'on a vu Emmanuel Macron
00:52:28qui a fait de Marseille une de ses priorités.
00:52:30Il y a eu un rapport qui a étrié
00:52:32le plan Macron, un rapport qui est sorti hier.
00:52:34On est avec Thomas Bonnet, journaliste politique
00:52:36à CNews. Bonjour Thomas, merci d'être avec nous.
00:52:38Ce rapport, il est assez terrible
00:52:40au fond pour Emmanuel Macron, mais aussi
00:52:42pour tous les élus de la région,
00:52:44parce qu'en gros, il n'y a pas grand-chose
00:52:46qui a été fait par rapport aux annonces
00:52:48qui ont été faites
00:52:50à grand effort de pub et de com par Emmanuel Macron.
00:52:52Bonjour Jean-Marc.
00:52:54Oui, c'est vrai, ce rapport, il est cinglant
00:52:56pour le moins. Alors, il faut rappeler d'abord
00:52:58qu'est-ce que le plan Marseille en grand ?
00:53:00C'est un plan d'investissement, notamment
00:53:025 milliards d'euros annoncés
00:53:04par Emmanuel Macron. Rappelez-vous, il était allé
00:53:06à Marseille plusieurs fois. Il restait 3 jours.
00:53:08Évidemment, beaucoup d'efforts
00:53:10de communication de la part du président
00:53:12de la République. Et qu'est-ce que nous dit la Cour
00:53:14des comptes ? C'est que déjà, la totalité
00:53:16de la somme n'a pas été débloquée. Il n'y a pas 5 milliards
00:53:18d'euros qui ont été investis à Marseille.
00:53:20Mais pour les millions, voire les milliards
00:53:22qui ont quand même été investis,
00:53:24qu'est-ce que nous dit le rapport ? Eh bien, qu'il n'y a aucun
00:53:26suivi. En clair, on a envoyé de l'argent
00:53:28public à Marseille, sans
00:53:30penser qu'il était peut-être utile
00:53:32d'avoir une personne chargée
00:53:34de la distribution de cet argent
00:53:36selon les différents investissements.
00:53:38La Cour des comptes nous dit que
00:53:40la conception de ce plan Marseille en grand
00:53:42a été précipitée,
00:53:44que par exemple, on s'est attardé
00:53:46sur la rénovation des écoles, mais jamais
00:53:48sur le programme éducatif.
00:53:50Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
00:53:52Et puis le constat aussi que fait la Cour des comptes,
00:53:54il est assez terrible en matière de sécurité.
00:53:56Il y a aujourd'hui moins
00:53:58de policiers à Marseille qu'en
00:54:002017. C'est-à-dire que depuis qu'Emmanuel Macron
00:54:02est arrivé à l'Elysée,
00:54:04il n'a pas augmenté le
00:54:06nombre d'effectifs à Marseille. Alors
00:54:08pourtant qu'il a fait des grands
00:54:10exercices de communication là encore à Marseille,
00:54:12l'opération Place Net avec Gérald Darmanin,
00:54:14la sécurité, dont
00:54:16on sait qu'elle est évidemment un enjeu majeur
00:54:18dans la deuxième ville de France. Donc c'est
00:54:20un désarme terrible pour le
00:54:22chef de l'État, pour les élus locaux aussi, parce que
00:54:24le rapport pointe toutes les bisbis,
00:54:26ce que le Président appelle les chicayas
00:54:28entre les différents élus locaux,
00:54:30les différents périmètres à Marseille.
00:54:32Donc ça montre aussi, au moment où
00:54:34on examine le budget à l'Assemblée nationale, que
00:54:36déverser de l'argent public,
00:54:38c'est bien. Contrôler où va
00:54:40cet argent, c'est mieux.
00:54:42Merci beaucoup Thomas Baudet pour ces explications
00:54:44détaillées. Effectivement, c'est toujours intéressant
00:54:46de voir ce qui se passe après les grandes annonces,
00:54:48après la com', de voir quelle est la réalité. On s'aperçoit
00:54:50que ce n'est pas brillant. On va faire une pause
00:54:52juste après. On reviendra
00:54:54sur cette alerte enlèvement. On va vous donner
00:54:56les toutes dernières informations.
00:54:58Et puis ensuite,
00:55:00on va vous parler de ces tags antisémites
00:55:02contre un pédiatre à Paris. La pub, le CNews Info,
00:55:04à tout de suite.
00:55:06...
00:55:11Les agriculteurs maintiennent
00:55:13la pression. 200 panneaux ont été
00:55:15déposés par 200 agriculteurs
00:55:17devant la préfecture de Lariège
00:55:19hier soir. Les panneaux avaient été
00:55:21retirés la semaine dernière pour demander à l'État
00:55:23des mesures concrètes et durables
00:55:25pour les agriculteurs.
00:55:27Un député, la France Insoumise, prit un flagrant délit
00:55:29d'achat de stupéfiants. Le député
00:55:31à l'Effi de Loire-Atlantique, Andy
00:55:33Carbra, reconnaît son addiction
00:55:35aux drogues de synthèse. Il explique
00:55:37avoir des problèmes personnels et des fragilités
00:55:39psychologiques. Il a également annoncé
00:55:41entamer un protocole de soins.
00:55:43Et puis, les obsèques de Lina auront lieu
00:55:45vendredi dans son village, dans la plus
00:55:47stricte intimité. Son corps a été retrouvé
00:55:49mercredi dernier, près de 13 mois
00:55:51après sa disparition. L'autopsie du
00:55:53corps de l'adolescente a été réalisée.
00:55:55Les enquêteurs attendent d'en connaître
00:55:57les résultats.
00:55:59...
00:56:01137 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:56:03On va faire le point sur l'alerte
00:56:05en enlèvement que vous avez vue il y a quelques instants.
00:56:07L'antenne, ce nourrisson de 17 jours
00:56:09prématuré qui a été
00:56:11enlevé cette nuit
00:56:13entre 23h et 23h30 à l'hôpital
00:56:15de la maternité Robert Bélanger
00:56:17situé à Aulnay-sous-Bois. C'est un bébé
00:56:19qui est prénommé Santiago
00:56:21qui a des cheveux blonds et qui est habillé
00:56:23d'un t-shirt marron en taille 6 mois
00:56:25d'un pyjama blanc en velours
00:56:27épais. Ca a été
00:56:29lancé, cette alerte enlèvement, ce matin
00:56:31à 8h.
00:56:33On va avoir dans un instant
00:56:35Marie-Victoire
00:56:37pour faire le point
00:56:39sur cette affaire et sur ce que l'on sait
00:56:41de cette alerte enlèvement.
00:56:49Bonjour
00:56:51Marie-Victoire Dieudonné, vous êtes en direct de l'hôpital
00:56:53Robert Bélanger à Aulnay-sous-Bois
00:56:55en Seine-Saint-Denis. Quelle est la situation
00:56:57et qu'est-ce qu'on sait sur ce dossier ?
00:56:59Un nouveau-né de 17 jours a été...
00:57:07Ce que l'on sait
00:57:09Jean-Marc, c'est que ce nouveau-né
00:57:11de 17 jours a été enlevé
00:57:13dans cette maternité d'Aulnay-sous-Bois
00:57:15derrière moi. La police nationale
00:57:17a diffusé une alerte enlèvement.
00:57:19Ce nouveau-né a les cheveux blonds.
00:57:21Il porte un haut marron et un pyjama
00:57:23blanc en velours. Le ministère a précisé
00:57:25que le nourrisson étant
00:57:27prématuré, une prise en charge
00:57:29médicale constante est indispensable.
00:57:31Les enquêteurs ont fouillé
00:57:33le domicile des parents,
00:57:35les principaux suspects, mais pour l'instant
00:57:37il reste introuvable. Ils avaient été filmés
00:57:39par des caméras de vidéosurveillance
00:57:41quittant l'hôpital, un sac à la main.
00:57:43Les enquêteurs soupçonnent qu'ils y aient
00:57:45dissimulé le bébé. Le dispositif
00:57:47alerte enlèvement permet
00:57:49de mobiliser la population
00:57:51dans la recherche de l'enfant et de son
00:57:53ravisseur. Quatre critères sont
00:57:55nécessaires. L'enlèvement et non seulement
00:57:57la disparition avérée.
00:57:59Le fait aussi que la victime soit
00:58:01mineure et que sa vie ou son intégrité
00:58:03physique soit en danger.
00:58:05Pour finir, le procureur doit disposer
00:58:07de suffisamment d'informations pour permettre
00:58:09la localisation de l'enfant.
00:58:11A savoir, c'est la trentième fois
00:58:13environ que ce dispositif est déclenché
00:58:15en France. Merci beaucoup
00:58:17Marie-Victoire Diodonné avec les images de Laurent Cellerier
00:58:19devant l'hôpital Robert Balanger
00:58:21à Olnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.
00:58:23C'est là où ce bébé,
00:58:25ce tout jeune bébé, a été enlevé.
00:58:27On continue à suivre ce dossier, bien évidemment.
00:58:29On va revenir à l'actualité.
00:58:31Ce sont ces tags antisémites
00:58:33qui ont été découverts contre un pédiatre à Paris.
00:58:35Une inscription que vous allez voir avec le mot
00:58:37Jude, traduction de juif
00:58:39en allemand, a été retrouvée
00:58:41taguée sur la façade d'un
00:58:43centre médical à Paris.
00:58:45Vous le voyez, une enquête pour dégradation
00:58:47aggravée en raison de la race, de la religion,
00:58:49de l'ethnie a été ouverte.
00:58:51C'est en arrivant devant son cabinet samedi
00:58:53vers 8h30 que ce pédiatre parisien
00:58:55du 11e arrondissement a découvert
00:58:57la présence de ce tag sur la baie vitrée
00:58:59de son établissement.
00:59:01Ce médecin a accepté
00:59:03de se confier à AC News.
00:59:05Je vous propose d'écouter son témoignage.
00:59:07Je suis arrivé à mon cabinet
00:59:09samedi dernier à 8h30
00:59:11et j'ai constaté que
00:59:13sur la baie vitrée qui borne mon bureau
00:59:15il y avait un énorme tag
00:59:17avec marqué
00:59:19Jude
00:59:21que j'ai pris automatiquement
00:59:23comme Jude, c'est-à-dire juif
00:59:25en allemand.
00:59:27Ça m'a forcément rappelé
00:59:29des mauvais souvenirs
00:59:31de notre passé peu glorieux
00:59:33des tags
00:59:35disons que les nazis inscrivaient
00:59:37sur les magasins juifs en Allemagne
00:59:39dans les années 30.
00:59:41C'était une sensation assez désagréable.
00:59:43J'ai pensé
00:59:45d'ailleurs immédiatement
00:59:47à ma mère que j'ai perdu cet été
00:59:49et j'étais content qu'elle n'ait pas
00:59:51vécu ça.
00:59:53Pour elle, ça aurait réveillé vraiment
00:59:55un avenir très vivace.
00:59:57Je suis à la fois surpris
00:59:59effectivement
01:00:01d'avoir été tagué comme ça
01:00:03avec ce commentaire-là
01:00:05mais en même temps je ne suis pas totalement surpris
01:00:07parce qu'on est dans un climat
01:00:09assez délétère avec une augmentation
01:00:11de l'antisémitisme de façon exponentielle
01:00:13depuis le 7 octobre.
01:00:15Donc ce n'est qu'une
01:00:17demi-surprise évidemment.
01:00:19Et le sentiment
01:00:21que j'ai eu
01:00:23assez vite
01:00:25c'est que j'ai contacté
01:00:27pas mal de gens
01:00:29et j'ai eu des messages de soutien
01:00:31y compris directement dans le quartier.
01:00:33D'ailleurs les gens sont venus
01:00:35manifester leur soutien.
01:00:37Le conflit
01:00:39du Proche-Orient auquel vous faites allusion
01:00:41a été peut-être déclencheur
01:00:43mais je pense qu'il vient traduire
01:00:45un climat sous-jacent
01:00:47d'hostilité plus ou moins latente
01:00:49qui est entretenu par un climat politique
01:00:51bon moi je ne suis pas commentateur politique
01:00:53mais enfin bon, tout le monde comprend
01:00:55ce qui se passe aujourd'hui
01:00:57et puis on en vient à penser que peut-être
01:00:59qu'aujourd'hui les Juifs sont une espèce de cible
01:01:01dans le dos qui les désigne
01:01:03et ça devient
01:01:05peut-être compliqué de se projeter
01:01:07dans l'avenir dans ce pays
01:01:09si les choses évoluent comme ça.
01:01:11C'est-à-dire ? C'est-à-dire qu'on peut
01:01:13imaginer de
01:01:15s'expatrier tout simplement
01:01:17à trouver des endroits déçus plus clément.
01:01:19J'ai vu passer sur les réseaux sociaux
01:01:21effectivement un ou deux commentaires
01:01:23disant qu'il s'agissait
01:01:25plutôt d'un tag, d'un
01:01:27taggeur connu qui signait
01:01:29Jude, si j'ai bien compris
01:01:31sauf qu'apparemment
01:01:33sa signature ne ressemblait pas du tout
01:01:35à celle qu'on avait là sur
01:01:37la baie vitrée
01:01:39d'habitude il signe quelque chose de beaucoup plus
01:01:41travaillé, beaucoup plus artistique
01:01:43et puis ce que j'ai vu
01:01:45moi là sur le mur ça ressemblait quand même
01:01:47à ce qu'on voyait sur les magasins
01:01:49juifs des années 30
01:01:511930 en Allemagne
01:01:53ça ne ressemblait pas à quelque chose de très artistique
01:01:55moi je n'ai pas de commentaire
01:01:57je vous dis comment j'ai reçu
01:01:59les choses et comment beaucoup de gens
01:02:01comme moi l'ont reçu
01:02:03donc jusqu'à preuve
01:02:05du contraire après il y aura une enquête
01:02:07on verra bien ce qui se passe.
01:02:09Voilà pour le témoignage de ce pédiatre que je voulais vous montrer
01:02:11en longueur parce que c'est important d'une part
01:02:13parce qu'il est courageux, il est courageux de parler
01:02:15à visage découvert, il est courageux de donner son nom
01:02:17et il faut des gens comme ça
01:02:19il faut des gens qui osent dire, qui osent dénoncer
01:02:21les choses et c'est pour ça que j'ai voulu qu'on prenne le temps
01:02:23de l'écouter. Julien Audeult
01:02:25finalement c'est la suite
01:02:27c'est la suite de tout ce qu'on vit dans notre pays
01:02:29au moins depuis le 7 octobre même si ça avait commencé avant.
01:02:31C'est la continuité
01:02:33terrifiante de ce que l'on subit
01:02:35et de ce que subissent nos compatriotes de confession
01:02:37juive depuis les attentats du
01:02:397 octobre 2023
01:02:41au premier semestre 2024
01:02:43il y a eu 887 actes antisémites
01:02:45c'est à dire que
01:02:47dans notre pays, tous les jours
01:02:49vous avez 5 compatriotes
01:02:51qui sont soit insultés
01:02:53soit maltraités
01:02:55soit agressés parce qu'ils sont juifs
01:02:57c'est une augmentation de 192%
01:02:59en un an
01:03:01donc c'est immonde et derrière
01:03:03le salopard
01:03:05qui a fait ce tag
01:03:07il y a Rima Hassan
01:03:09il y a tous les députés
01:03:11de la France Insoumise
01:03:13il y a Bernard Kouchner
01:03:15qui il y a encore quelques jours nous dit
01:03:17qu'on ne peut être qu'antisémite quand on regarde
01:03:19ce qui se passe à Gaza
01:03:21il y a les ambiguïtés aussi
01:03:23du gouvernement français
01:03:25de M.Macron qui ose
01:03:27boycotter Israël
01:03:29pour le salon militaire
01:03:31euronaval
01:03:33il y a les ambiguïtés de M.Macron aussi
01:03:35qui méprise les origines
01:03:37de l'état d'Israël
01:03:39qui refuse de participer
01:03:41à la marche contre l'antisémitisme
01:03:43qui refuse de saluer
01:03:45la mort de l'un des bouchers
01:03:47du 7 octobre
01:03:49qui a été tué récemment par l'armée israélienne
01:03:51il y a tout ce contexte là
01:03:53qui alimente cet antisémitisme
01:03:55d'atmosphère
01:03:57alors moi je voudrais rajouter un autre élément
01:03:59où j'ai envie de dire
01:04:01je suis concerné parce que vous allez comprendre
01:04:03pourquoi, c'est à dire que j'étais sur
01:04:05X hier et puis
01:04:07je vois quelques messages qui m'insultent
01:04:09mais ça j'ai l'habitude et puis je vais voir un compte
01:04:11et sur ce compte je m'aperçois qu'il y a toute une série de messages
01:04:13antisémites d'une violence incroyable
01:04:15alors je vous en ai pris quelques-uns au hasard
01:04:17ils parlent du drapeau palestinien
01:04:19le rouge du drapeau c'est votre sang qu'on fera couler
01:04:21par milliers de litres fils de pute
01:04:23comme dans ton pseudo, oui c'est une vieille tradition
01:04:25juive, mensonge inceste, suprémacisme
01:04:27qu'est-ce qu'il a le nez crochu
01:04:29fils de pute comment tu parles au français
01:04:31tu veux faire le saut de l'ange par la fenêtre de ta rédaction
01:04:33ça y parle à un journaliste
01:04:35on voit le nom
01:04:37je vous en lis quelques-uns
01:04:39mais je pense que l'antisémitisme
01:04:41il est assez clair
01:04:43le judaïsme est un précurseur
01:04:45du cucuxlan et du nazisme
01:04:47Israël est un Daesh qui a réussi
01:04:49le fureur était un visionnaire
01:04:51donc qu'est-ce que j'ai fait
01:04:53j'ai signalé à X
01:04:55j'ai signalé le compte, j'ai signalé ses messages
01:04:57et donc cette nuit, aux alentours de 23h
01:04:59j'ai reçu la réponse de X
01:05:01et je vous propose de la regarder
01:05:03et de passer en revue les informations disponibles
01:05:05nous avons déterminé l'absence d'infractions
01:05:07aux règles de X dans les contenus que vous nous avez signalés
01:05:09nous vous sommes reconnaissants pour votre aide
01:05:11nous vous encourageons à nous contacter à nouveau
01:05:13à l'avenir si vous voyez des infractions potentielles
01:05:15pour d'autres ressources
01:05:17veuillez consulter notre centre d'assistance
01:05:19voilà donc la réponse qu'on a sur ces messages
01:05:21je ne suis pas avocat
01:05:23mais à mon sens l'antisémitisme
01:05:25il est clair, il est évident, il y a des appels à la haine
01:05:27il y a des appels au meurtre même
01:05:29et encore je vous ai passé les plus violents
01:05:31Maître Anthony Bem, bonjour
01:05:33merci d'être en direct avec nous
01:05:35comment vous réagissez quand vous voyez ces messages
01:05:37et quand vous voyez la réaction de X derrière ?
01:05:43ça fait 20 ans que je fais du droit de l'internet
01:05:45notamment
01:05:47et j'avais pris conscience déjà de ce problème
01:05:49depuis bien longtemps
01:05:51en France nous avons un arsenal juridique
01:05:53très important
01:05:55qui permet de lutter contre les propos antisémites
01:05:57ou contre les provocations
01:05:59à la haine
01:06:01c'est le cas de ces tweets
01:06:03aux Etats-Unis
01:06:05il faut bien mettre en parallèle
01:06:07le fait qu'il y a le 1er amendement
01:06:09qui fait que
01:06:11le congrès américain a l'interdiction
01:06:13selon le 1er amendement américain
01:06:15de prendre des lois
01:06:17qui restreignent
01:06:19la liberté d'expression notamment
01:06:21ce qui explique qu'il n'existe pas
01:06:23de loi comme en France
01:06:25qui réprime et sanctionne
01:06:27les atteintes à la liberté d'expression
01:06:29néanmoins
01:06:31lorsque l'on adresse à X
01:06:33anciennement Twitter
01:06:35une notification de retrait de contenu illicite
01:06:37ou de suppression de compte
01:06:39parce qu'en vertu de la loi française
01:06:41ce compte présente des contenus
01:06:43illicites, antisémites
01:06:45ou provocations à la haine
01:06:47Twitter peut répondre
01:06:49je ne dis pas que
01:06:51Twitter répond, X répond
01:06:53de manière systématiquement positive
01:06:55néanmoins Twitter répond
01:06:57de manière positive et peut être amené
01:06:59à supprimer des comptes
01:07:01il suffit je dirais
01:07:03simplement de faire les choses
01:07:05selon les dispositions de la loi
01:07:07pour la confiance en l'économie numérique
01:07:09du 21 juin 2004
01:07:11qui pose dans son article 6.1
01:07:13les modalités pour écrire aux plateformes
01:07:15telles que X
01:07:17à savoir indiquer les contenus
01:07:19l'URL, la date, l'outeur
01:07:21Maître, excusez-moi
01:07:23Non mais là on est dans la théorie
01:07:25là vous avez un cas concret, vous avez les messages
01:07:27vous avez la réponse de X
01:07:29qu'est-ce que vous faites ?
01:07:31C'est de l'antisémitisme en liberté
01:07:33qui est sur les réseaux sociaux
01:07:35c'est de l'antisémitisme qui est donc
01:07:37validé par Twitter qui, excusez-moi encore une fois
01:07:39vous dit nous avons déterminé
01:07:41l'absence d'infraction aux règles de X
01:07:43dans le contenu que vous avez signalé
01:07:45mais vous vous rendez compte ?
01:07:47Exactement, les plateformes n'attendent
01:07:49que des décisions de justice pour supprimer
01:07:51des contenus ou des notifications d'avocats
01:07:53et ne veulent pas prendre le risque
01:07:55en arbitrant de ne pas aller
01:07:57aux contentions, néanmoins
01:07:59aujourd'hui, X est informé qu'il y a
01:08:01un contenu qui est illicite, si demain
01:08:03vous allez assigner X en référé
01:08:05pour ces contenus qui sont illicites
01:08:07vous obtiendrez une condamnation de X
01:08:09sous astreinte à supprimer
01:08:11de tels contenus, donc
01:08:13Maître, vous vous rendez compte
01:08:15de ce que ça veut dire, ça veut dire faire des procédures
01:08:17se lancer dans des procédures
01:08:19excusez-moi mais
01:08:21Israël, c'est Daesh qui a réussi
01:08:23Ben Soussin et Tara ou ce journaliste
01:08:25à qui on dit tu vas faire le saut de l'ange
01:08:27par la fenêtre de ta rédaction, ça c'est une menace
01:08:29de mort très claire
01:08:31et vous avez X qui vous dit
01:08:33ça respecte nos règles
01:08:35mais c'est pas possible
01:08:37C'est un message automatique
01:08:39il n'y a pas eu une personne derrière
01:08:41qui a analysé combien même cette personne était américaine
01:08:43Maître, on s'en fout
01:08:45il ne faut pas leur trouver des excuses
01:08:47à X, on s'en fout que ce soit
01:08:49un robot qui nous réponde
01:08:51ils ont une responsabilité
01:08:53ces gens-là, ces messages sont vus
01:08:55des dizaines, des centaines voire des fois des milliers de fois
01:08:57et on ne peut pas laisser ça
01:08:59et la réponse c'est automatique mais je m'en fous
01:09:01Vous l'avez dit
01:09:03c'est parce que seuls les procès permettent
01:09:05en réalité à ces plateformes de supprimer
01:09:07les contenus, tant qu'il n'y a pas de procès de jugement
01:09:09ils ne font rien
01:09:11Ben c'est honteux
01:09:13donc on est inefficace en France
01:09:15On est de tout
01:09:17en tout état de cause
01:09:19parce qu'il faut
01:09:21que X se constitue en France
01:09:23lorsqu'on l'assigne
01:09:25or on sait que X peut ne pas se constituer
01:09:27puisque c'est X aux Etats-Unis que l'on assigne
01:09:29et donc il ne faut pas faire
01:09:31appliquer la décision là-bas
01:09:33donc vous voyez le circuit infernal
01:09:35Donc on est perdu en fait
01:09:37on subit
01:09:39on subit mais on essaye
01:09:41et comme je vous l'ai dit dans certains cas
01:09:43on peut obtenir la suppression
01:09:45des comptes et des contenus illicites
01:09:47Vous êtes prêt à vous attaquer à celui-là ?
01:09:49Avec plaisir pro bono
01:09:51Bon ben très bien
01:09:53parce qu'en plus c'est même pas moi spécialement
01:09:55j'ai eu un message mais il y a beaucoup de gens qui sont ciblés
01:09:57donc allons-y on va suivre l'avancée avec vous
01:09:59si vous êtes d'accord
01:10:01Merci beaucoup maître
01:10:03c'est vrai que c'est assez énervant de voir ça
01:10:05parce que maître Dylan Slama
01:10:07les messages ils sont terribles
01:10:09On est d'accord mais mon confrère
01:10:11il n'est pas l'avocat de X
01:10:13il essaie de vous donner une explication sur comment les choses fonctionnent
01:10:15les choses fonctionnent mal, on est d'accord
01:10:17il faudrait avancer différemment, on est d'accord
01:10:19Oui, à part que quand vous écoutez la théorie sur les plateaux
01:10:21on vient vous dire mais tout est fait
01:10:23Mais du coup il vient vous dire il y a une solution, agissons
01:10:25Oui ben agissons
01:10:27Il se propose de le faire pro bono
01:10:29Il est venu sur tous les plateaux nous expliquer que tout est démaîtrisé
01:10:31qu'il avait mis au pas X
01:10:33Pour l'instant c'est le contraire
01:10:35Thierry Cabane c'est dans un instant
01:10:37A demain 10h35