• il y a 2 mois
Les Vraies Voix Citoyennes avec le Docteur Isabelle Sarfati de l'Institut du Sein ; Valérie Laskier Joigne, artiste ; Maître Michelle Dayan, présidente de l’association Lawyers 4 Women (L4w).


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##LES_VRAIES_VOIX_CITOYENNES-2024-10-14##

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News
Transcription
00:00Citoyens, mon patriot, rejoins le parti sans qu'il en soit un seul.
00:08Citoyens, citoyennes, on vous court !
00:11Des citoyens propres nous ont fournis le cadre.
00:14Pour l'honneur, pour servir, pour la gloire, nous avançons.
00:18Je suis un citoyen ordinaire.
00:20Citoyen, soldat, frère, père.
00:22C'est mon devoir de citoyen.
00:24Je n'ai qu'une voie.
00:27Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France.
00:2919h20, les vraies voies citoyennes.
00:32Aurélie Gros, Stéphane Pellet.
00:34Avec ce jingle mythique, le préféré d'Aurélie Gros, c'est Stéphane Pellet,
00:38l'éco-président du G500 et des vraies voies citoyennes.
00:42Bonsoir les amis.
00:43Bonsoir Philippe David.
00:44Je sens que ça vous plaît toujours autant ce jingle, non ?
00:47Alors moi je le mets en boucle dans ma voiture.
00:49Je pense que tous les auditeurs font ça.
00:51Oui c'est bien, ça a été créé par les équipes Sud Radio,
00:53donc on peut avoir une pensée pour eux et les féliciter.
00:56Et on les applaudit, on les embrasse.
00:58On a de très très belles équipes chez Sud Radio.
01:00Vous êtes d'accord avec Aurélie ?
01:01Bonsoir Philippe.
01:02Alors moi je peux vous dire juste une chose,
01:03c'est qu'elle est capable de le chanter.
01:05Non, non, non.
01:06Non, peut-être pas.
01:09Cécile de Ménibus a proposé avec François de Gaulle
01:11de faire les vraies voies en chantant un jour.
01:13Alors deux heures, ça va peut-être être long,
01:14mais les vraies voies citoyennes en chantant, pourquoi pas, non ?
01:16Oui, oui, en chantant, ça peut être pas mal.
01:18Je sais me chanter très bien.
01:19Stéphane Pellet, j'ai pas encore testé.
01:21Je vous le conseille pas.
01:23Je viendrai seul.
01:24Quelles sont les dernières nouvelles du G500 Citoyens ?
01:27Ça approche à grande vitesse pour l'île.
01:29Ça approche à grande vitesse pour la grande concertation à l'île sur la santé,
01:34notamment pour écrire et coécrire la loi de programmation santé
01:39faite par les collectifs de citoyens, les syndicats,
01:42toutes les personnes engagées, les patients.
01:44Et c'est le 9 novembre à l'île.
01:46Vous pouvez encore vous inscrire.
01:47À l'île Grand Seine.
01:49Grand Seine, exactement.
01:50Avec notre cher président Arnaud Chiche, du collectif Santé en danger.
01:54On est tous présidents, vous avez remarqué ?
01:55Il y a des présidents, c'est bien.
01:57On va tous s'appeler présidents.
01:59Allez, au sommaire de cette émission,
02:01le mois d'octobre est traditionnellement rose.
02:04C'est le mois durant lequel les spécialistes et les médias unissent leurs efforts
02:07pour sensibiliser au cancer du sein,
02:09qui touche chaque année 60 000 nouvelles femmes en France.
02:12Parmi ces 60 000 femmes, 20 000 vont devoir subir une ablation du sein, une mastectomie.
02:17Hélas, seuls 3 000 vont bénéficier d'une reconstruction immédiate.
02:20Et la grande majorité ne se feront pas reconstruire ultérieurement.
02:24Le docteur Isabelle Sarfati, de l'Institut du sein,
02:26est avec nous ce soir pour en parler et nous alerter.
02:30321 000 femmes, c'est le nombre de femmes âgées de 18 à 74 ans
02:35qui, au cours d'une année, sont victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques
02:39commises par leur conjoint ou ex-conjoint.
02:41Parmi ces femmes victimes, 15% déclarent avoir déposé une plainte en gendarmerie
02:45ou en commissariat de police suite à ces violences.
02:47Maître Michel Daillon, présidente de l'association L4W,
02:51Lawyers for Women, en français Avocats pour Femmes,
02:56est à nos côtés ce soir pour témoigner.
03:02Aurélie Gros, on va parler, nous sommes en plein octobre rose,
03:06d'une maladie qui touche malheureusement des milliers de femmes chaque année en France.
03:10Oui, un très beau mois d'octobre où beaucoup d'associations se mobilisent
03:14justement pour alerter, sensibiliser, inviter les femmes à se faire dépister.
03:18Donc on peut le redire ce soir, il faut se faire dépister et assez tôt
03:22parce que ça peut arriver à tout le monde.
03:24Et le nombre de cas et le chiffre est impressionnant.
03:27Donc c'est toujours beau, en tout cas, ces mois où tout le monde se mobilise
03:31pour inviter les femmes à changer leur façon de faire ou à oser le faire.
03:35Parce qu'il y a aussi cette question de oser le faire.
03:37Mais pour le coup, c'est vrai que tout le monde derrière ça,
03:41il y a aussi la question psychologique de la reconstruction après le cancer.
03:46Parce qu'on souhaite bien sûr que même les femmes touchées par le cancer
03:49puissent guérir et se reconstruire derrière.
03:51Et souvent avec, hélas, la disparition d'un sein ou de deux seins, ça arrive.
03:57Et on est ravis d'avoir le docteur Sarfati à nos côtés.
04:01Parce que c'est vrai qu'aux USA, au Canada, en Belgique,
04:04il y a une journée d'octobre rose qui est dédiée à la sensibilisation
04:08et à l'information sur la reconstruction du sein.
04:10C'est le Bradé.
04:12Et le docteur Sarfati, avec des collègues à elle, mais elle va nous en dire plus,
04:16a décidé aussi de se lancer dans le Bradé, mais en France.
04:20Bonjour docteur, merci d'être à nos côtés ce soir.
04:24Même si on avait beaucoup discuté de la reconstruction mammaire,
04:27aujourd'hui, on va discuter docteur Breaux-Rose
04:30et comment on peut inviter les gens peut-être à se renseigner, à aller vers.
04:34Donc racontez-nous un tout petit peu ce que c'est que le Bradé.
04:38Le Bradé, c'est le jour de la reconstruction, ou la journée de la reconstruction.
04:43Ça a été créé aux Etats-Unis.
04:45Et il y a un espèce de jeu de mots sur bras,
04:48parce que bras, ça veut dire soutien-gorge en anglais.
04:51Et c'est Breast Reconstruction Awareness,
04:54donc information sur la reconstruction mammaire.
04:58C'est un acronyme de ça.
05:00Donc on a gardé le nom de Bradé.
05:02Ça a été créé aux Etats-Unis, puis ça a été repris ensuite par le Canada.
05:06Et cette année, c'est la Suisse, la Belgique et la France
05:10qui créent la première journée de la reconstruction mammaire.
05:15Donc on s'est associés pour ça.
05:17Moi, je travaillais à l'Institut du sein.
05:18On a une unité qui s'appelle Restitute,
05:20qui est une unité de reconstruction.
05:22Et on s'est associés pour ça avec le service public,
05:25avec le chef de service de chirurgie plastique de l'HEGP,
05:29l'hôpital Georges Pompidou, qui est Laurent Lantieri,
05:32et le chef de service de l'hôpital Tenon,
05:35pour parler main dans la main, public et privé,
05:39et pour militer, c'est une action militante,
05:42sur l'information à propos de la reconstruction.
05:45Nous ne militons pas pour la reconstruction.
05:48C'est un choix, c'est un pouvoir, c'est une liberté.
05:52Mais nous militons pour que l'information soit répandue,
05:56parce qu'en fait, le faible taux de reconstruction en France
06:00est lié à un défaut d'information en grande partie.
06:03Docteur Safati, expliquez-nous,
06:05pour les auditeurs qui sont souvent des béossiens,
06:07comment se fait une reconstruction,
06:09immédiatement lors de l'ablation,
06:11où est-ce que ça se passe après, et comment est-ce que ça se fait ?
06:14Ce sont des prothèses en silicone,
06:16ce n'est pas des greffes évidemment,
06:18comment est-ce que ça fonctionne ?
06:20Alors, la moitié des reconstructions en France
06:23se font en immédiate, c'est-à-dire...
06:25C'est-à-dire lors de la mastectomie ?
06:27Lors de la mastectomie, il est fait une reconstruction,
06:30le plus souvent par prothèse, mais pas uniquement.
06:33Et l'autre moitié des reconstructions
06:36est faite secondairement, c'est-à-dire
06:38après la fin des traitements.
06:40C'est-à-dire environ à partir de 3 mois après la mastectomie,
06:45et s'il y a eu de la radiothérapie,
06:48à partir de 6 à 1 an après la fin de la radiothérapie.
06:53C'est des délais minimums, mais il n'y a pas de délais maximum.
06:56Parce que c'est un choix, c'est une liberté.
06:58On peut faire ça 6 mois après, 1 an après, 10 ans après.
07:0010 ans après, 15 ans après.
07:02Et c'est très important.
07:03Et c'est proposé systématiquement à toutes les patientes qui...
07:06Je veux dire, c'est quoi la tradition ?
07:08Est-ce que c'est proposé déjà ?
07:10Parce qu'on parle d'information, de sensibilisation.
07:12Est-ce qu'il y a une obligation dans le milieu médical
07:15de proposer une reconstruction mammaire ?
07:18C'est compliqué parce qu'au moment de l'annonce du cancer,
07:22il faut s'adapter à la patiente.
07:25Et c'est un moment, le moment où on vous annonce un cancer,
07:28qu'il soit du sein ou d'ailleurs,
07:30on perd le pouvoir sur notre temps.
07:33On n'a pas vraiment le choix du traitement.
07:35Globalement, on vous explique, voilà, dans votre cas,
07:38avec ce cancer, c'est ce traitement
07:41qui va vous donner les meilleures chances de guérison.
07:43Je rappelle que le cancer du sein, c'est 88% de guérison à 5 ans.
07:49C'est vraiment un cancer...
07:52dont les résultats ont beaucoup changé
07:56dans les années qui précèdent.
07:58C'est vraiment quelque chose de bien.
08:00Ensuite, il faut s'adapter.
08:02Parce qu'à ce moment-là,
08:04la patiente n'est pas forcément réceptive à tout.
08:07Il y a des patientes, la première question qu'elles posent
08:09quand on leur parle de mastectomie, c'est
08:12« Et comment on va reconstruire mon sein ? »
08:14Et elles, effectivement, c'est des bonnes quantités d'actes
08:17pour la reconstruction immédiate.
08:19Et il y a des patientes où elles ont peur,
08:22elles veulent guérir, et c'est pas du tout le moment
08:24de leur parler de reconstruction.
08:25C'est pas leur priorité.
08:26Mais j'ai une question au Docteur Sarti.
08:28Vous avez dit « On fait une prothèse, mais pas uniquement. »
08:31Qu'est-ce qu'il y a d'autre comme technique de reconstruction ?
08:34Schématiquement, il y a quatre techniques de reconstruction.
08:37Soit on met une prothèse pour reconstruire le sein.
08:39C'est-à-dire du silicone ?
08:42C'est du semi-mesure.
08:43On mesure la largeur, la hauteur et la projection du sein
08:46qu'on veut avoir.
08:48Donc on a des catalogues de prothèses
08:50et on choisit la prothèse qui va correspondre le mieux.
08:54D'accord.
08:55La deuxième solution, c'est d'utiliser le ventre
08:58et la peau et la graisse du ventre
09:01entre l'ombilique et le pubis.
09:03Donc on fait un lifting du ventre.
09:04Ça ne concerne que les femmes
09:06qui ont un petit bedon sous-ombilical
09:09qui pourrait faire le volume d'un sein.
09:11La troisième technique, c'est qu'on utilise la peau,
09:14la graisse et le muscle du dos.
09:16Ça s'appelle le grand dorsal.
09:18Et il y a une quatrième technique
09:20qui est un peu notre joker,
09:22qui a changé la reconstruction mammaire,
09:24qui sont les fillings.
09:25On prélève de la graisse par liposuction.
09:27Ça nous sert à deux choses.
09:29Ça nous sert à re-sculpter par-dessus une prothèse
09:32ou par-dessus un lambeau pour faire des finitions,
09:34pour masquer la prothèse.
09:36Mais dans certains cas,
09:37on peut faire des reconstructions exclusivement avec ça.
09:40Chaque technique a des avantages et des inconvénients.
09:43Dans la plupart des cas,
09:45une femme peut choisir entre...
09:47Il y a plusieurs techniques qui sont possibles sur une même femme.
09:50Et donc, contrairement au traitement du cancer
09:53où on donne moyennement le choix,
09:55là, c'est vraiment à discuter.
09:57C'est-à-dire, voilà, madame,
09:58dans votre cas, il y a quatre techniques.
10:00Donc, dans votre cas,
10:01il y en a une, deux, trois ou quatre qui sont possibles.
10:04Je vais vous expliquer les avantages et les inconvénients,
10:07le résultat que vous pourriez avoir,
10:09les suites opératoires,
10:11la durée d'arrêt de travail
10:13pour chaque technique.
10:15Et on va décider ensemble
10:18de quelle technique
10:20vous voulez qu'on fasse pour vous.
10:23Vous êtes bien dans les vraies voix citoyennes
10:25de Sud Radio avec Aurélie Gros et Stéphane Pelay.
10:27Et évidemment, le docteur Isabelle Sarfati,
10:29c'est Octobre Rose.
10:31Sud Radio, d'ailleurs, a fait une opération Octobre Rose,
10:33fait une opération Octobre Rose ce mois-ci.
10:35On continue d'en parler avec nos invités dans quelques instants.
10:39Sud Radio.
10:40Parlons vrai.
10:41Parlons vrai.
10:42Sud Radio.
10:43Parlons vrai.
10:44Sud Radio.
10:45Les vraies voix qui font bouger la France.
10:4719h, 20h.
10:48Les vraies voix citoyennes.
10:50Aurélie Gros.
10:51Stéphane Pelay.
10:52Retour des vraies voix citoyennes avec Aurélie Gros.
10:54Stéphane Pelay.
10:55On a le plaisir de recevoir le docteur Isabelle Sarfati
10:58de l'Institut du sein.
10:59Nous sommes le mois d'octobre.
11:01C'est Octobre Rose comme tous les ans.
11:03Et justement, on écoute un son.
11:05Les vraies voix Sud Radio.
11:08Bonjour, je m'appelle Florine et j'ai eu un cancer du sein à l'âge de 36 ans.
11:12Suite à une mastectomie, la question de la reconstruction s'est posée.
11:17Et c'est une question qui s'est posée.
11:19On se pose souvent la question.
11:21Est-ce que vous avez des femmes qui vous disent, moi j'hésite ?
11:24Oui.
11:25D'abord à 36 ans, quand on vous enlève un sein,
11:28on se pose au moins la question de la reconstruction.
11:31Ensuite, il y a des femmes qui ne veulent pas reconstruire
11:34parce qu'elles disent qu'elles ont suffisamment vu de médecins pour le moment.
11:37Mais ce ne sera peut-être pas vrai 5 ans après.
11:39C'est vrai.
11:40Et ensuite, il y a des femmes qui sont militantes.
11:43C'est-à-dire qu'il y a des femmes qui disent,
11:45un peu dans la lignée du body positive,
11:48qui disent voilà, moi ça m'est arrivé, j'assume.
11:51Et sincèrement, d'abord chapeau bas.
11:55Ensuite, on les remercie plutôt.
11:58Parce que pour une qui assume et qui l'annonce
12:01et qui va dire qu'elle reste sans sein,
12:04il y a des milliards de femmes qui relèvent la tête
12:07et qui s'identifient à ça et qui disent,
12:10moi aussi je peux rester comme ça.
12:12Et c'est très bien.
12:13Moi j'opère des complexes, pas des défauts.
12:15Je cours pas après les seins pour les reconstruire.
12:17Je cours après les femmes qui ne supportent pas
12:20de ne plus avoir un sein et qui ont envie d'avoir une reconstruction.
12:25Vous avez senti une modification
12:30de la façon d'appréhender la chose dans la société ?
12:34Parce que c'est vrai qu'à un moment,
12:35c'était peut-être un peu plus tabou qu'aujourd'hui.
12:37Aujourd'hui, on en parle beaucoup plus.
12:38Donc est-ce que vous sentez une évolution des mentalités à ce sujet-là ?
12:42D'abord, il y a le pouvoir associatif des femmes, des patientes.
12:45Ces associations de patientes,
12:47c'était plus des patientes toutes seules isolées qui nous parlaient,
12:51mais des gens qui étaient fédérés et qui avaient un vrai pouvoir
12:54et qui ont commencé à militer pour elles,
12:57pour un sujet qu'elles connaissaient, mais à militer ensemble.
13:00Du coup, on avait des interlocuteurs.
13:02Et oui, il y a de plus en plus de femmes qui disent qu'elles ont eu un cancer.
13:06Une femme sur huit, il y a de plus en plus de gens
13:08qui disent qu'ils ont eu un cancer,
13:10qui font leur outing là-dessus,
13:12parce que ça aide des milliers d'autres personnes,
13:16parce que c'est plus tabou.
13:17On n'a plus honte de ça.
13:20Et il y a des femmes qui militent pour l'absence de reconstruction
13:23et même elles, elles nous rendent service.
13:27Tous les gens qui racontent leur histoire
13:29et qui disent aux autres, vous n'êtes pas seuls.
13:31Oui, c'est la question d'assumer enfin le corps,
13:34le nouveau corps ou le futur nouveau corps qu'on aura
13:37et de l'assumer totalement.
13:38Oui, c'est une possibilité,
13:39mais celles qui veulent reconstruire, on est là pour elles.
13:42Stéphane Pele veut réagir.
13:43Alors oui, moi je parle en tant que, non pas homme,
13:46parce que ce serait facile pour moi de dire ça,
13:47mais en tant qu'historien.
13:50Ce qui m'intéresse, c'est l'image qu'il y a,
13:52cette question-là derrière,
13:53l'image véhiculée depuis des siècles, voire des millénaires,
13:56de la femme, avec évidemment cette approche esthétique.
14:01Est-ce qu'il y a quelque chose qui est en train de changer ?
14:03Et notamment, on avait échangé rapidement un petit peu
14:06en préparant cette émission autour de la question des JO,
14:08comment les Jeux Paralympiques ont permis de montrer
14:12qu'on pouvait tous être dans telle et telle forme
14:15avec un, deux, trois, quatre membres ou pas.
14:17Bref, ce qui était important, c'était le symbole
14:20où tout le monde est debout et tout le monde avance
14:24et est fier d'une certaine manière d'être comme il est.
14:27Je suis d'accord.
14:28Moi j'ai vu, par exemple, apparaître après les Jeux Paralympiques,
14:31de plus en plus sur Instagram,
14:33mais aussi dans les défilés de mode,
14:35des gens qui défilaient ou qui assumaient
14:38une prothèse de jambe ou une prothèse de bras.
14:40Et j'ai trouvé ça merveilleux.
14:42J'ai trouvé merveilleux de voir des filles
14:46en short avec une prothèse de jambe
14:49ou avec une prothèse de main qui dépasse
14:51parce que ça montre à tous ceux à qui ça arrive
14:54que c'est pas nécessairement à cacher.
14:57Et ça, je trouve que c'est un message qui est super important.
15:00Et les Jeux Paralympiques, pour ça,
15:02ont changé ma vision des choses
15:05et donc, j'imagine, la vision des choses de plein de gens.
15:07Michel Daillon voulait réagir.
15:09Oui, d'abord, merci et bravo.
15:14Je suis très touchée d'entendre tout ce que vous dites
15:17et de ce que vous faites.
15:19Et quand j'entends parler de femmes,
15:21de reconstruction, de choix, de liberté,
15:24forcément, je pense à ces femmes victimes aussi de violences
15:27dont on parlera tout à l'heure
15:29parce que finalement, il y a des pompes.
15:30C'est aussi un vrai sujet de santé publique,
15:32la violence faite aux femmes.
15:34Et je me posais la question de savoir,
15:36je ne suis pas du tout médecin,
15:37mais je sais que finalement, le corps,
15:39on sait aujourd'hui que des enfants victimes de violences
15:42dans l'enfance auront plus de risques
15:44de développer une maladie, un cancer
15:47et que c'est un vrai sujet de santé publique.
15:49La violence, est-ce que vous, de votre place de médecin,
15:53vous avez pu observer chez ces femmes,
15:56alors vous les voyez au moment de la reconstruction,
15:58mais si à la reconstruction, on sait qu'il y a eu cancer avant,
16:01est-ce que vous avez pu observer un lien
16:04ou en tout cas, une problématique particulière
16:07de ces femmes qui ont été aussi victimes
16:09de violences conjugales ?
16:13Je ne sais pas s'il y a un lien
16:16entre les violences conjugales et le cancer du sein.
16:21Je pense que le lien que moi je vois,
16:24c'est dans la reconstruction,
16:26dans redresser la tête,
16:28dans l'idée de faire quelque chose,
16:36de militer pour les autres,
16:38de se reconstruire.
16:41C'est la principale liaison.
16:43Alors maintenant, en matière de cancer,
16:45il y a quelque chose qui est fréquemment fait,
16:47c'est que les gens essayent de trouver une cause
16:51à leur cancer, régulièrement.
16:54Et dans les causes au cancer,
16:57ils sortent rarement les causes de bonheur,
17:00mais beaucoup les causes de malheur
17:03qui les ont affectées.
17:05Aucune étude n'a réussi à prouver quelque chose.
17:07Néanmoins, ça change les choses.
17:09Parce que quand les gens se posent la question
17:11de « Est-ce que je ne me serais pas fait un cancer
17:15parce que… »
17:17Le choc psychologique, etc.
17:20Il y a quelque chose qu'ils veulent réparer en eux.
17:23Et à l'occasion de ce cancer,
17:25il n'est pas rare que des femmes
17:28veuillent réparer des traumatismes
17:30qu'elles ont subis,
17:31qu'ils soient de violences conjugales,
17:33des traumatismes professionnels,
17:35ou quoi que ce soit.
17:36Et donc, cette cause que nous médecins
17:38n'arriverons pas à mettre en évidence,
17:40le cancer leur sert quelquefois
17:43à vouloir traiter ces causes,
17:45agir dessus, se reconstruire.
17:47Je vois bien.
17:48Alors, une petite question
17:49pour rassurer nos auditeurs
17:51ou en tout cas les renseigners là-dessus.
17:52Quand vous faites une reconstruction mammaire
17:54suite à un cancer du sein,
17:56c'est remboursé par la Sécurité Sociale ?
17:59Parce que c'est important de le dire.
18:01Est-ce qu'il y a une prise en charge
18:02de la Sécurité Sociale ?
18:03Ou est-ce que c'est considéré
18:04comme de la chirurgie esthétique ?
18:05Voilà.
18:06Absolument pas.
18:07On a la chance d'être dans un pays
18:09où toute la reconstruction mammaire
18:11est prise en charge par la Sécurité Sociale.
18:13Ça ne veut pas dire
18:15qu'il y a zéro de reste à charge.
18:17Ça veut dire que, un,
18:19c'est pris en charge par le service public.
18:21C'est-à-dire que dans ces cas-là,
18:22il n'y a pas de reste à charge.
18:24La reconstruction est intégralement prise en charge.
18:26Dans le privé,
18:28il y a des dépassements d'honoraires
18:29qui sont annoncés avant dans un devis.
18:32Et ces dépassements d'honoraires
18:34peuvent être ou pas
18:36prises en charge par les mutuelles.
18:38Mais la Sécurité Sociale est engagée
18:40à 100% de ces possibilités
18:43dans tous les modes de reconstruction mammaire.
18:45Est-ce que vous conseillez aux femmes
18:47de faire un suivi psychologique
18:48après une reconstruction mammaire ?
18:50Parce que, désolé,
18:51la poitrine, c'est quand même quelque chose d'essentiel
18:53pour une femme, je pense, non ?
18:55En pratique, on a des traumatismes
18:57toute notre vie, en permanence.
18:59Donc, il nous faudrait un suivi psychologique
19:01de la naissance
19:03jusqu'à la mort.
19:05Mais je pense que
19:09les accidents de la vie
19:11sont l'occasion
19:13pour n'importe qui,
19:15souvent,
19:17de se poser des questions
19:19quant à soi-même, des questions psychologiques.
19:21Et ça peut être une bonne occasion
19:23de se faire aider psychologiquement
19:25et d'essayer de
19:27profiter, entre guillemets,
19:29de ce qui se passe
19:31pour évoluer,
19:33pour aller mieux.
19:35Et alors, le bradé, c'est quand ?
19:37Le bradé, c'est
19:39le troisième mercredi
19:41des mois d'octobre.
19:43C'est donc, cette année, le mercredi 16 octobre.
19:45C'est-à-dire après-demain.
19:47C'est-à-dire après-demain.
19:49C'est symbolique, parce qu'il n'y a pas
19:51deux jours de la reconstruction.
19:53Pour nous, octobre rose, c'est 365 jours par an.
19:55Mais, symboliquement,
19:57le jour où nous allons militer,
19:59c'est le mercredi 16 octobre.
20:01Et il y a un programme ? On peut retrouver le programme ?
20:03On peut aller rencontrer des professionnels ?
20:05On peut venir vous voir ?
20:07Alors, nous, on fait privé, public,
20:09tous les médecins s'associent,
20:11pour faire le 17 octobre,
20:13parce que c'était plus pratique pour nous,
20:15le lendemain du bradé,
20:17un live Instagram de 10h à 12h,
20:19où on répond en live
20:21à tous ceux qui veulent
20:23nous poser des questions en direct.
20:25Et le live, c'est où ?
20:27Quel hashtag, le live ?
20:29Alors, il faut aller sur le site
20:31de l'Instagram de l'Institut du sein.
20:33Il y a les annonces quotidiennes,
20:35maintenant, et il suffit de se connecter
20:37à 10h, jeudi matin.
20:39On prolongera, on va se connecter.
20:41On va regarder ça de très près.
20:43Merci. Dans quelques instants,
20:45on va retrouver Maître Michel Daillon,
20:47président de l'association LKW,
20:49avocat pour les femmes, mais entre-temps,
20:51on va faire le point d'une opération qui était
20:53sur Sud Radio, dans les vraies voix citoyennes,
20:55dans quelques semaines. On se retrouve tout de suite.
20:57Sud Radio. Parlons vrai.
20:59Parlons vrai.
21:01Sud Radio, les vraies voix
21:03qui font bouger la France.
21:0519h20, des vraies voix citoyennes.
21:07Aurélie Gros, Stéphane Pellet.
21:09Retour des vraies voix citoyennes
21:11avec Aurélie Gros et Stéphane Pellet.
21:13Et il y a toujours de belles associations
21:15qui viennent dans cette émission,
21:17et on en a reçu une, il y a quelques semaines,
21:19qui avance bien, et d'ailleurs, c'est justement
21:21sur le cancer. Voilà, il y a Valérie
21:23qui est artiste, qu'on a reçue
21:25sur notre plateau il y a peu de temps, et qui a fait
21:27une vente aux enchères aujourd'hui
21:29de ses oeuvres au profit de la Ligue contre le cancer
21:31pour financer un séjour en voilier
21:33pour les 14-17 ans atteints d'un cancer.
21:35Donc ce qu'on aimerait savoir, bonsoir Valérie,
21:37c'est alors, cette vente aux enchères,
21:39ça a donné quoi ?
21:41Est-ce que les enfants vont partir ?
21:43Oui, ils partent et ça couvre totalement
21:45le séjour. Eh ben, on applaudit
21:47très très fort.
21:49On est heureux,
21:51parce que ça vous tenait à cœur.
21:53Je suis ravie,
21:55je suis vraiment ravie, et je remercie
21:57encore Digger Auction, la commissaire
21:59Préseur, et
22:01Hôtels et Préférences, voilà, nos partenaires,
22:03et la mairie de Paris de nous avoir prêté
22:05la salle des arcades.
22:07C'est un événement magnifique,
22:09et voilà.
22:11Est-ce que c'est trop indiscret de demander combien
22:13ça a rapporté ?
22:15Donc il y a 14 toiles qui sont parties
22:17sur les 21,
22:19et on a eu plus de 10 000 euros.
22:21Le montant exact, on le saura
22:23que dans une semaine, mais en tout cas,
22:25c'est plus de 10 000.
22:27Notre jour était à 10 000, donc ça peut couvrir
22:29aussi éventuellement, je pense,
22:31une partie d'un deuxième jour, du séjour
22:33enfant.
22:35Merci Valérie, et je rappelle que vous invitez
22:37tout le monde à venir visiter votre
22:39atelier, puisque vous êtes une artiste
22:41ouverte, et il suffit de vous contacter
22:43sur
22:45www.lask.fr
22:49sur le contact, et
22:51c'est avec joie que je fais décorer mon atelier,
22:53mon univers,
22:55et votre histoire.
22:57Voilà, et mon histoire,
22:59et je serai bientôt au Paris Arts Capital,
23:01au Grand Palais, en février.
23:03Et au Centre Culturel
23:05de Pékin, fin mars.
23:07A bientôt en tout cas Valérie,
23:09merci à vous, et bon concert,
23:11parce que ça continue, la Ligue
23:13contre le cancer fait un
23:15concert caritatif ce soir,
23:17donc allez-y nombreux, à la mairie de Paris
23:19toujours, donc allez-y,
23:21allez acheter des places.
23:23Avec joie, merci.
23:25Merci, à bientôt Valérie.
23:29Chaque jour, des femmes subissent
23:31l'oppression, les sévissent, l'emprisent.
23:33Chaque jour, des coups sont
23:35donnés, et des vies sont détruites.
23:37Et cette persistance de la
23:39violence faite aux femmes n'est pas
23:41une fatalité, nous pouvons y mettre fin.
23:43Nous devons y mettre fin,
23:45et nous allons le faire.
23:47Alors en général, juste après
23:49le Président de la République, on fait appel à moi, donc...
23:51Bonsoir,
23:53Maître Michel Blayant.
23:55Oui, pourquoi pas, il m'en reste encore
23:57quelques années, je vais essayer plus de trois quarts
23:59en tous les cas des violences sexuelles,
24:01vous avez entendu, le Président
24:03leur rappelle, mais tout le monde le dit,
24:05c'est un phénomène malheureusement
24:07très très fort encore,
24:09ça s'est passé sans suite,
24:11et ça, ça énerve
24:13vraiment, parce que 80% des dossiers
24:15concernant les femmes
24:17victimes de violences,
24:19ne vont pas jusqu'au procès,
24:21c'est ça qui se passe,
24:23et surtout les classements sans suite sont
24:25le quotidien, ça n'arrête plus,
24:27on essaie d'y remédier, mais je pense
24:29qu'il y a une sensibilisation,
24:31une nouvelle expression à avoir sur ces questions,
24:33il s'est passé beaucoup d'autres phénomènes,
24:35on va dire que ces violences sont
24:37revenues beaucoup plus dans l'actualité,
24:39maintenant on en parle beaucoup plus souvent,
24:41mais il faut que ça aille au bout,
24:43je suis moi le papa
24:45parmi mes enfants, trois filles,
24:47et je sais ce que c'est,
24:49notamment des jeunes adultes,
24:51donc on aimerait bien que vous nous
24:53racontiez comment vous avez monté
24:55cette association,
24:57Lawyers for Women,
24:59et que vous nous racontiez aussi
25:01quel est votre combat finalement maître.
25:03Merci, bonsoir,
25:05cette association,
25:07Lawyers for Women, est une association
25:09de juristes qui luttent
25:11contre les violences faites aux femmes,
25:13des avocats mais pas que, des magistrats,
25:15des policiers, puisque la lutte
25:17contre les violences sexuelles et sexistes, c'est une chaîne,
25:19et si
25:21un maillon de cette chaîne
25:23est défaillant, alors la chaîne
25:25s'écroule, il n'y a plus de possibilité
25:27d'aller au bout
25:29du sujet, au bout du traitement,
25:31pour lutter contre les violences faites aux femmes,
25:33et donc on a voulu, avec des avocats,
25:35des magistrats, des policiers,
25:37créer cette association que j'ai créée
25:39en 2019, que je préside,
25:41et qui a une spécificité,
25:43nous on ne reçoit pas directement
25:45des femmes victimes de violences, on le fait
25:47dans nos cabinets, quand on est avocat,
25:49moi et les policiers
25:51dans les commissariats, je reçois
25:53régulièrement, hélas trop régulièrement,
25:55des femmes victimes de violences, et je fais du droit de la famille,
25:57il faut savoir qu'en France,
25:59la famille, c'est le lieu
26:01de la violence,
26:03le foyer, c'est le lieu
26:05le plus dangereux de France.
26:07Mais donc,
26:09notre association, elle a pour but,
26:11elle a une pierre angulaire, c'est la
26:13loi, et elle a pour but
26:15de faire connaître la loi, on parlait d'information
26:17tout à l'heure, à propos de la reconstruction,
26:19la loi, on dit
26:21que nul n'est censé ignorer la loi, mais il y a beaucoup de femmes,
26:23beaucoup d'hommes aussi, qui ne connaissent pas
26:25la loi, qui ne connaissent pas leurs droits,
26:27qui ne savent pas ce que c'est
26:29que la violence. La violence,
26:31c'est pas seulement je te tape tous les jours bourré
26:33quand tu rentres avec mes poings. La violence,
26:35ça se passe dans des milieux très feutrés,
26:37très chics, et c'est
26:39parfois pousser
26:41quelqu'un, lui serrer les poignets,
26:43faire une clé de bras,
26:45jeter des objets, c'est de la violence.
26:47On disait femmes battues, je me souviens
26:49de l'époque de ma mère, on disait femmes battues,
26:51mais c'est un petit peu
26:53trompeur, ce nom
26:55de femmes battues, c'est femmes violentées.
26:57Donc, l'idée de cette
26:59association, l'objet,
27:01et le but de cette association, c'est de
27:03faire connaître la loi, c'est de la promouvoir,
27:05c'est de faire en sorte qu'elle soit
27:07appliquée, parce que vous parliez des classements sans
27:09suite, parce qu'on a un arsenal juridique en France,
27:11il faut le savoir, qui est presque parfait. Franchement,
27:13on est super bons élèves, sur le papier, et donc
27:15à chaque fois que c'est déficient, on refait
27:17une loi, on refait voter une loi. Il suffit juste
27:19d'appliquer la loi, qui existe
27:21déjà, en vrai. Comment expliquer cette
27:23inflation qu'il y a dans tous les domaines,
27:25cette inflation de loi, alors que
27:27dans les trois quarts des cas, on nous dit, on a
27:29les lois, mais elles ne sont pas appliquées. Qui est-ce qui
27:31ne les applique pas ? C'est les juges ? C'est qui ?
27:33C'est un débat beaucoup plus large. Je ne vais parler que de
27:35ce que je connais, et que de l'objet de
27:37cette émission ce soir, des violences faites aux femmes.
27:39D'abord, quand même, il me semble que
27:41ce qu'on écoutait du Président de la République,
27:43ça doit être en 2017, sa première
27:45élection, lorsqu'il a
27:47déclaré grande cause nationale la lutte contre les violences faites
27:49aux femmes, il faut quand même saluer
27:51le fait que depuis 2017, moi j'étais déjà
27:53en 2004, en 2017, et déjà
27:55spécialisé violences intrafamiliales,
27:57les choses ont quand même évolué
27:59dans le bon sens. Je pense que c'est important
28:01de le saluer, on parle toujours des trains qui n'arrivent pas à l'heure,
28:03il y a quelques trains qui arrivent à l'heure,
28:05et c'est peut-être mieux que si c'était pire,
28:07mais c'est mieux quand même.
28:09Et moi j'ai vu, vraiment,
28:11on a libéré la parole, mais on libère aussi
28:13petit à petit l'écoute, et j'ai vu l'accueil
28:15en commissariat changer. Justement, on aura
28:17l'occasion, parce qu'il y a une deuxième partie tout à l'heure,
28:19pour développer un certain nombre de choses, et notamment
28:21vos propositions, mais d'abord que tout le monde comprenne bien,
28:23vous avez dit tout à l'heure,
28:25il faut pratiquement être
28:27vigilant dès le premier
28:29signal, dès le premier geste.
28:31Vous savez, c'est un peu aussi comme
28:33en matière de délinquance, il y avait la théorie du
28:35carreau cassé, il faut agir
28:37dès qu'il se passe quelque chose.
28:39Comment vous qualifiez,
28:41qu'est-ce que vous conseillez là-dessus ?
28:43À partir de quand on doit agir ?
28:45Alors c'est très difficile de conseiller, parce que
28:47il y a un vrai sujet,
28:49c'est très culpabilisant de dire aux femmes,
28:51et c'est d'ailleurs ce que disent beaucoup, ou ce que disaient
28:53de moins en moins beaucoup de magistrats,
28:55de policiers ou de procureurs,
28:57enfin madame, ça fait 15 ans qu'il vous frappe,
28:59vous êtes restée à la première violence, vous n'êtes pas
29:01partie. Donc en fait, c'est pour mieux culpabiliser
29:03encore la femme,
29:05d'avoir continué cette relation
29:07alors que les violences commençaient. Donc c'est difficile
29:09de dire il faut, ou il faut pas.
29:11Ce qui est certain, c'est qu'il faut informer les femmes
29:13sur le fait que, en général,
29:15quand il y a une violence, la première,
29:17ça va pas s'arrêter là.
29:19Il y en a une deuxième, il y en a une troisième, il y en a une quatrième.
29:21Et la première violence, en effet,
29:23c'est pas forcément frapper, c'est ce que je dis tout à l'heure,
29:25jeter des objets, être
29:27incapable de maîtriser. Attention, conflit,
29:29c'est pas de la violence. Un couple,
29:31ça peut être, évidemment,
29:33parfois,
29:35le lieu du conflit,
29:37de l'expression
29:39excessive d'amour
29:41ou de haine, c'est pas forcément de la violence.
29:43Attention, il faut toujours discerner.
29:45Mais quand il y a quelque chose,
29:47quand une femme a peur,
29:49quand elle sait
29:51que la clé
29:53va tourner dans la serrure,
29:55et qu'elle se demande, elle et les enfants,
29:57dans quel état il va être
29:59quand il va rentrer,
30:01quand elle a peur de dire
30:03qu'elle sort ce soir avec une amie,
30:05quand elle est enceinte, parce que ça arrive souvent,
30:07les premières violences arrivent souvent
30:09lors de la première grossesse,
30:11et qu'à ce moment-là,
30:13il y a, tout d'un coup,
30:15des insultes sur sa capacité
30:17ou pas à devenir mère,
30:19ou pas sur son corps.
30:21Ce sont des drapeaux rouges,
30:23des red flags, comme disent les jeunes.
30:25C'est vraiment des choses avec lesquelles il faut s'interroger.
30:27Et l'entourage,
30:29puis après on reste, parce qu'il y a les phénomènes d'emprise,
30:31on commence à connaître.
30:33Et puis, c'est pas facile.
30:35Parfois, on aime
30:37l'homme qui est violent avec nous.
30:39On peut l'aimer.
30:41C'est compliqué.
30:43C'est l'entourage qui est important.
30:45C'était très important de nous décrire
30:47ces violences.
30:49On se retrouve dans quelques instants
30:51après une page de pub avec Maître Michel Daillon,
30:53président de l'association LKW,
30:55Lawyers for Women,
30:57les avocats pour les femmes.
30:59Sud Radio, votre avis fait la différence.
31:01Vous êtes auditrice de Sud Radio
31:03depuis longtemps ou pas ?
31:05Depuis plusieurs années.
31:07Depuis que je me suis rendue compte
31:09que c'était l'illusion.
31:11Sud Radio, parlons vrai.
31:13Sud Radio, les vraies voix qui font bouger la France.
31:1519h20, les vraies voix citoyennes.
31:17Aurélie Gros, Stéphane Pellet.
31:19Retour des vraies voix citoyennes
31:21avec bien évidemment Aurélie Gros et Stéphane Pellet.
31:23Et nos invités ce soir,
31:25on avait le docteur Isabelle Sarfati,
31:27mais maintenant c'est Maître Michel Daillon,
31:29présidente de l'association LKW,
31:31Lawyers for Women,
31:33les avocats pour les femmes
31:35qui luttent contre les violences faites aux femmes.
31:37Comment vont réagir Aurélie Gros et Stéphane Pellet ?
31:39Je voulais dire aussi que Maître Michel Daillon
31:41a écrit un livre
31:43« Nous nous sommes tant aimés,
31:45les Français le divorce,
31:47cœur brisé, loi réinventée »
31:49qui est très intéressant.
31:51Ça a été ma lecture de cette nuit.
31:53C'est un livre qui raconte
31:55un peu ce qui se passe dans les foyers français.
31:57Des fois c'est drôle,
31:59mais il peut avoir des petites subtilités,
32:01pas forcément que de la violence d'ailleurs,
32:03juste des divorces.
32:05On peut se parler,
32:07des fois on peut se parler,
32:09et tous les hommes ne sont pas violents.
32:11C'est très intéressant,
32:13je pense que notre société
32:15se reflète aussi dans les familles et dans les divorces.
32:17Si je peux me permettre, vous pouvez en dire un mot.
32:19Oui, merci beaucoup,
32:21c'est un peu mon bébé,
32:23ce livre qui est édité par les éditions de l'Observatoire,
32:25qui est sorti le 15 mai.
32:27Je suis avocate depuis 30 ans,
32:29donc c'est vrai que quand on est avocate en divorce,
32:31on a une place
32:33pour voir l'évolution de la société française
32:35et de la famille française,
32:37et c'est ce que j'ai vu depuis 30 ans.
32:39Et donc je raconte
32:41dans ce livre,
32:43vu par les lunettes d'une avocate en divorce,
32:45en racontant des histoires
32:47qui conversent avec l'évolution de la loi,
32:49comment la loi a évolué,
32:51comment la famille française a évolué,
32:53et j'y consacre deux chapitres.
32:55Deux chapitres aux violences, l'un qui s'appelle
32:57Quand le foyer brûle, sur les violences intrafamiliales,
32:59les violences conjugales,
33:01et l'autre qui est Mitous et les séparations,
33:03parce qu'il y a un sujet qui fait partie des violences
33:05intrafamiliales et conjugales,
33:07et dont on ne parle pas encore assez,
33:09et qui est assez tabou,
33:11et là, sur les classements sans suite,
33:13sur les plaintes qui ne vont pas jusqu'au bout,
33:15c'est absolument phénoménal,
33:17c'est le viol conjugal.
33:19C'est un vrai sujet,
33:21et c'est l'angle mort de la politique
33:23de lutte contre
33:25les violences intrafamiliales aujourd'hui.
33:27C'est l'inceste,
33:29d'un côté, évidemment,
33:31les violences faites sous enfance, c'est l'angle mort de la politique publique,
33:33et le viol conjugal,
33:35qui est une forme de violence.
33:37Et moi, je pose la question
33:39de façon systématique aujourd'hui,
33:41j'ai changé ma pratique professionnelle.
33:43Je demande s'il y a eu des violences, même quand on vient me voir pour autre chose,
33:45je vais me divorcer, la garde des enfants,
33:47la prestation, la pension, le machin,
33:49je demande de façon non discriminatoire
33:51et systématique,
33:53est-ce qu'il y a eu des violences physiques,
33:55économiques, psychologiques,
33:57et sexuelles ?
33:59Des rapports sexuels non consentis, c'est quoi ?
34:01C'est quoi un viol ?
34:03Il y a des femmes qui ne savent pas
34:05que quand on se marie,
34:07on ne consent pas, une fois,
34:09pour toute la durée du mariage.
34:11Donc, il faut leur expliquer
34:13ce qu'est un viol conjugal.
34:15Est-ce que, devant les tribunaux,
34:17les viols conjugaux sont sanctionnés aussi durement
34:19que les viols, vous me passez l'expression,
34:21tout courts ?
34:23Oui, ils sont sanctionnés, le problème, c'est pas la sanction,
34:25oui, ils sont sanctionnés tout aussi durement,
34:27le problème, c'est qu'il faut arriver
34:29jusqu'à la cour d'assises,
34:31si c'est un viol, il ne faut pas que ce soit requalifié,
34:33on ne va pas faire un cours de droit, mais si c'est requalifié,
34:35correctionnalisé, on n'est pas en cour d'assises,
34:37et surtout, il faut déjà
34:39porter plainte, il y a beaucoup de honte,
34:41il y a eu beaucoup de honte sur les violences,
34:43je veux dire, la honte,
34:45elle précède toujours le silence.
34:47Pourquoi il y a silence ? C'est parce qu'il y a de la honte.
34:49Alors, comme la parole se libère
34:51et que l'écoute se libère aussi,
34:53il y a moins de honte sur les violences
34:55physiques, mais sur la violence
34:57sexuelle, le viol conjugal,
34:59ça touche à
35:01l'intimité, et je
35:03repense au cancer du sein, à la reconstruction,
35:05ça touche à l'intimité de la femme,
35:07et on parlait de la honte, je ne sais pas,
35:09hors antenne, tous ensemble,
35:11du cancer, qu'on a honte d'en parler,
35:13etc., on a honte de dire
35:15j'ai été violée, et j'ai été violée par mon mari.
35:17Alors donc, ce sont des sujets, pour moi,
35:19en tous les cas, qui peuvent amener très très
35:21loin dans les réflexions sur la société,
35:23la représentation, depuis des millénaires
35:25encore, les relations hommes-femmes, à mon avis,
35:27c'est assez complexe. Peut-être,
35:29avez-vous aussi des solutions concrètes
35:31à proposer, sur lesquelles vous
35:33travaillez, parce que c'est important
35:35qu'on puisse trouver des moyens
35:37d'essayer d'améliorer, en tous les cas, la réponse
35:39judiciaire, pour faire simple.
35:41Vous avez évoqué à plusieurs reprises
35:43l'Espagne comme un pays qui
35:45obtenait de meilleurs résultats.
35:47Qu'est-ce que
35:49vous en pensez ? Comment on pourrait s'inspirer
35:51des expériences étrangères ?
35:53Déjà, nommer les choses. On commence à le faire.
35:55Encore une fois, depuis 2018,
35:57le Grenelle sur les violences conjugales,
35:59on nomme les choses. À l'époque où
36:01l'Espagne faisait voter
36:03sa première loi cadre sur les violences
36:05machistes, 2004,
36:07nous, on parlait de crimes passionnels.
36:09Donc, on a quand même un décalage.
36:11Donc déjà, c'est nommer
36:13et conscientiser.
36:15Voir ce que l'on voit. C'est important
36:17de voir ce que l'on voit et de le nommer.
36:19Et puis, ensuite, il y a la répression.
36:21L'Espagne est très forte en répression,
36:23très vite, dans une unité de presque
36:25de temps et de lieux
36:27entre la dénonciation
36:29des faits, la prise en charge de la victime,
36:31la répression, traduire
36:33devant un tribunal correctionnel. Donc, évidemment,
36:35la sanction, c'est important.
36:37Prendre les plaintes, renvoyer
36:39devant un tribunal correctionnel, faire des contrôles judiciaires
36:41de façon systématique jusqu'au jugement,
36:43pour que le présumé auteur
36:45n'approche pas la plaignante.
36:47Mais il y a surtout, parce que vous pouvez mettre
36:49un policier, un procureur, un magistrat
36:51derrière chaque famille ou chaque homme,
36:53ça ne résoudra pas le problème.
36:55C'est la prévention.
36:57Et la prévention, c'est quoi ? C'est l'éducation.
36:59Il n'y a que
37:01l'éducation. Il n'y a que
37:03la prévention. Et ce n'est pas, au lycée,
37:05un pauvre module ou un intervenant avocat
37:07comme on le fait, nous, régulièrement avec notre association
37:09pour aller expliquer. C'est dès la primaire.
37:11Et c'est des programmes obligatoires.
37:13Et ce n'est pas juste une fois dans l'année.
37:15En primaire, on peut tout à fait adapter
37:17le contenu pédagogique
37:19à l'âge de chacun des élèves
37:21et leur expliquer
37:23c'est quoi une violence, c'est quoi le sexisme,
37:25c'est quoi un homme, c'est quoi une femme,
37:27c'est quoi le consentement.
37:29Et l'école, c'est quand même l'école de la République,
37:31donc on parle de citoyens,
37:33de citoyennes. L'école, elle est là pour former
37:35des citoyens et des citoyennes.
37:37Et je crois que la réponse,
37:39c'est évidemment l'éducation, la prévention
37:41et en parler à ses propres enfants,
37:43dans les familles, tout petits.
37:45On adapte, évidemment, mais leur expliquer
37:47ce que c'est que la violence,
37:49ce que c'est que le consentement.
37:51Que ce soit les filles, parce qu'on éduque
37:53mieux nos filles, aujourd'hui. Mais les garçons,
37:55non, pas tellement.
37:57On n'éduque pas bien les garçons.
37:59Ils ont besoin d'être éduqués.
38:01C'est aussi...
38:03Qu'est-ce que vous voulez dire par on éduque moins bien les garçons ?
38:05Depuis ces dernières années,
38:07on a beaucoup insisté auprès des filles
38:09sur ce que c'était que les violences
38:11sexuelles et sexistes,
38:13ce que c'était que le consentement,
38:15qu'un non, ça ne voulait pas dire un oui,
38:17qu'il fallait faire attention, qu'il fallait exprimer son désir.
38:19On a moins parlé de ça
38:21aux petits garçons
38:23ou aux adolescents. On leur a moins dit.
38:25Parce que ça veut dire aussi que tu es potentiellement
38:27violent. Et ça, c'est pas.
38:29Il ne faut pas le faire de façon discriminante.
38:31Si on veut convaincre encore mieux les garçons,
38:33qu'est-ce qu'on fait aussi pour la petite partie
38:35qui procède plutôt de dénonciations
38:37calomnieuses, une petite partie
38:39qui permettrait peut-être aussi aux hommes
38:41et aux garçons d'être plus à l'aise s'ils savaient
38:43qu'ils n'auraient pas une toute petite
38:45chance aussi, à un moment ou à un autre, d'être victime
38:47de ce forme de dénonciation-là
38:49que vous évoquez vous-même aussi.
38:51Vous me posez la question
38:53de comment on fait face aux mensonges
38:55d'une femme qui se dit agressée.
38:57Le mensonge,
38:59il n'est pas genré. Les hommes,
39:01les femmes, tout le monde ment.
39:03Il y a des menteurs, il y a des menteuses.
39:05Moi je suis avocate, donc je peux vous dire,
39:07je vois de tout dans mon cabinet, des femmes violentes aussi,
39:09des femmes qui mentent.
39:11Après, c'est pas systémique.
39:13Et puis c'est pas systémique.
39:1596% des femmes sont victimes.
39:17Donc là, en l'occurrence, la question est posée
39:19aux femmes, pas aux hommes.
39:21Évidemment, s'il y a, et j'en ai vu
39:23dans mon cabinet, des dénonciations calomnieuses,
39:25il faut aller au bout de la procédure
39:27en dénonciation calomnieuse si on le souhaite.
39:29Il faut évidemment
39:31se défendre. Et puis,
39:33il faut aussi, et on en parlait
39:35hors antenne, je veux dire, c'est une conversation
39:37entre les sexes. En réalité,
39:39parce qu'on parlait des garçons qui osent
39:41plus... Certains garçons, certains jeunes
39:43garçons n'osent plus
39:45draguer
39:47ou embrasser une fille,
39:49etc. Et certaines filles aussi
39:51peuvent se sentir agressées
39:53parce que
39:55un geste
39:57vont signifier dans leur imaginaire
39:59quelque chose. Et ça,
40:01forcément, on est en train de tâtonner.
40:03MeToo, c'est 2017,
40:05ça a 7 ans, donc c'est très récent
40:07à l'échelle de l'humanité et des
40:09millénaires. Je pense qu'il faut converser.
40:11Il y a aussi une question
40:13de représentation au-delà de l'éducation.
40:15Je pense qu'il faut une vraie conversation
40:17entre les sexes. C'est pour ça que je parlais de dialogue
40:19tout à l'heure. Juste,
40:21si des professionnels veulent vous rejoindre
40:23ou vous contacter pour échanger avec vous,
40:25il y a un site internet ? Il y a un site internet
40:27et en effet, alors nous, c'est juristes,
40:29étudiants en droit, magistrats, policiers,
40:31avocats. Et c'est
40:33Lawyers for Women.
40:35Avec le chiffre 4.
40:37Absolument, et là, il faut rire.
40:39Les femmes en général, c'est ça ? Les femmes.
40:41Absolument. Merci beaucoup,
40:43Maître Michel Daillon, président de l'association
40:45ELF4W, ou ELF for Lawyers
40:47Lawyers for Women. Merci beaucoup
40:49Docteur Isabelle Sarfati de l'Institut Bussin.
40:51Merci Aurélie Gros, Stéphane Pelé.
40:53On vous retrouve, évidemment,
40:55lundi prochain de 19 à 20.
40:57Bonsoir François Triot. Bonsoir Philippe,
40:59bonsoir. Et il y a eu un week-end de rugby
41:01particulièrement passionnant.
41:03J'ai l'impression que je me répétais tous les lundis,
41:05mais tous les week-ends, il y a un super week-end.
41:07Donc forcément, il y a un beau programme du lundi.
41:09Et quel est le programme des vrais voies du rugby ?
41:11On va parler du top 14, on a des invités,
41:13le président de Lyon, Yann Roubert,
41:15on a l'entraîneur de Brive,
41:17David Darré Carrère,
41:19et on a Rabah Slimani.
41:21Ah oui, on s'est appelé de l'équipe de France, bien sûr.
41:23C'est expatrié en Irlande,
41:25il sera avec nous depuis Dublin,
41:27où il y a eu un match entre Leinzer et Leunser
41:29qui a accueilli 80 000 personnes.
41:31Les Irlandais, on les aime bien,
41:33on les bat souvent en finale de Coupe d'Europe ces derniers temps.
41:35Ces derniers temps, oui.
41:37Toulouse, La Rochelle, La Rochelle, Toulouse quand même.
41:39Et ça ne fait pas de mal, parce que plusieurs fois
41:41ils nous ont battus. J'ai quelques mauvais souvenirs
41:43du stade toulousain et de Biarritz.
41:45Allez, on vous retrouve tout de suite dans les vraies voies du rugby.
41:47Et tout de suite, Sud Radio à votre service.
41:49Et on se retrouve pour les vraies voies demain, 17h,
41:51avec notre formidable équipe.

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