• il y a 2 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il revient sur l'erreur diplomatique d'Emmanuel Macron qui s'est positionné contre la livraison d'armes à Israël à la veille du 7 octobre, date du premier anniversaire des attaques du Hamas.

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Transcription
00:00Les hytho-politiques sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Bréveille.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07Alexis, hier soir le nom d'Emmanuel Macron a été sifflé pendant la cérémonie de commémoration des massacres du 7 octobre au CRIF.
00:14Est-ce que vous pensez, Alexis, que le Président va parvenir à dissiper l'incompréhension qui a été provoquée
00:19par la gaffe diplomatique qu'il a commise ce week-end en prenant l'arrêt de livraison d'armes à Israël ?
00:24Mais ça n'est pas une gaffe, Dimitri, c'est une faute.
00:27Ce fameux appel au boycott militaire d'Israël, Emmanuel Macron l'a exprimé deux fois.
00:32Une première fois dans l'interview enregistrée mardi dernier et diffusée samedi matin sur France Inter,
00:38et une seconde fois, le même jour, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de la francophonie.
00:43Ce n'est donc pas un dérapage ni une improvisation, c'est une déclaration politique
00:49perçue comme telle par ceux qui, hier soir, l'ont sifflée.
00:52C'est vrai que depuis, devant l'ampleur du scandale, à l'Elysée, c'est rétro-pédalage à tous les étages.
00:58La France, nous dit-on, reste l'amie indéfectible d'Israël.
01:02Enfin, le mal est fait. Et franchement, à deux jours de la commémoration du plus grand massacre antisémite
01:08perpétré depuis la seconde guerre mondiale, affirmer publiquement qu'il faut refuser à Israël les moyens de se défendre,
01:15Au-delà du débat de fond, il y avait là, évidemment, une faute de temps et, disons-le, une faute de tact qui défient l'entendement.
01:22Alors que l'Iran vient d'entrer directement dans la bataille, et qu'Israël porte des coups peut-être décisifs,
01:28au Hezbollah, son bras armé dont les menées terroristes depuis des années ensanglantent la région.
01:33N'oublions pas les morts français du Drakkar.
01:35Et bien, choisir ce moment-là pour nous désolidariser, c'était évidemment l'assurance de provoquer la stupeur et la colère d'Israël et de ses amis.
01:46Peut-être, Alexis, que les objectifs d'Emmanuel Macron, en prononçant ces mots,
01:50relevaient moins de la diplomatie que de la politique intérieure.
01:54Je veux bien, Dimitri, mais alors pour quel résultat ?
01:56Le plaisir d'être encensé, une fois n'est pas coutume, par les amis de Jean-Luc Mélenchon,
02:00de recevoir les félicitations publiques de Rima Hassan, de Mathilde Panot, d'Éric Coquerel ?
02:06La belle affaire, il croit que ça va durer ?
02:08D'autant que, dans le même temps, c'est depuis son propre camp que montrent les critiques.
02:12Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée, c'est pas rien, a dit vertement sa réprobation.
02:16Tout comme Caroline Yadant, députée des Français de l'étranger, ou comme Sylvain Maillard, ancien patron du groupe macroniste.
02:22Franchement, Emmanuel Macron n'avait pas besoin de cela.
02:25On a bien compris son idée de se concentrer sur son domaine réservé pour se faire une santé politique.
02:31Mais enfin, c'est pas comme ça qu'il va surmonter son discrédit.
02:33Mais alors Alexis, si ce n'est payant ni politiquement ni diplomatiquement, pourquoi Emmanuel Macron a-t-il dit cela ?
02:41Je vais vous répondre, Dimitri, je n'en sais rien.
02:43Et comme tout le monde, je m'interroge.
02:45Hier matin, face à vous, sur cette antenne, l'historien Georges Bensoussan évoquait drôlement, et je crois avec justesse, la décision de dissoudre l'Assemblée.
02:53Prise par Emmanuel Macron, que sûrement personne n'a comprise, et dont les motifs restent aujourd'hui, je crois, encore un mystère pour tout le monde.
02:59Et bien là, on est face à une énigme du même ordre.
03:03On peut bien sûr évoquer la tradition diplomatique de la politique arabe de la France, qui par mille canaux pèse sur l'Elysée.
03:09On peut évoquer la vision très communautarisée de la société française d'un Emmanuel Macron
03:15sousposant d'une main le poids de l'électorat juif et de l'autre main celui de l'électorat musulman.
03:20Il y a du vrai dans tout ça.
03:21Mais tout cela n'expliquera jamais pourquoi le même président, qui, il y a un an,
03:27prétendait, contre toute raison, personne ne lui demandait, bâtir une coalition militaire internationale contre le Hamas,
03:33voudrait aujourd'hui interdire Israël de combattre ce mouvement terroriste.
03:37Alors, peut-être, au fond, qu'on a tort de chercher une raison à tout ça.
03:40L'ancien ambassadeur de France, Gérard Haraud, qui n'est ni un pro-israélien, ni un anti-macroniste patenté, a son idée sur la question.
03:47En politique étrangère, dit-il, dire tout et son inverse, ce n'est pas de l'équilibre, c'est de l'incohérence.

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