• il y a 6 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il revient sur le discours d'Emmanuel Macron qui alerte sur les dangers de guerre civile face à la montée des extrêmes, alors qu'un gouvernement de cohabitation semble de plus en plus inévitable.

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Bresnet. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07Dans ses interventions, Emmanuel Macron évoque désormais ouvertement l'hypothèse d'une cohabitation
00:12pour expliquer qu'il sera alors le protecteur de la République, c'est son expression. Ça veut dire Alexis qu'il a renoncé à échapper à cette cohabitation ?
00:20Disons qu'on voit mal comment il pourrait y échapper parce que
00:23si le RN l'emporte et que Jordan Bardella est le prochain Premier Ministre, ce sera une cohabitation et une cohabitation rude.
00:30Si c'est l'FI avec ses alliés et que Jean-Luc Mélenchon ou Jean-Christophe Ruffin vont à Matignon...
00:35François Ruffin. Pardon, excusez-moi, ce sera une cohabitation sans doute plus rude encore.
00:41Mais même, même, même si par miracle les représentants du corps central
00:45parvenaient à sauver les meubles, Emmanuel Macron ne retrouverait pas magiquement son prestige et son autorité sur son camp.
00:51Quand on entend comment Édouard Philippe,
00:54Gabriel Attal, Bruno Le Maire ou François Bayrou lui demandent aujourd'hui de se taire, sans aucun succès d'ailleurs,
00:59ou comment il lacable de reproches en privé, on se dit que cette cohabitation-là
01:04entre le président et les barons du macronisme serait très compliquée. Alors cohabitation rude dites-vous quelle qu'elle soit, Emmanuel Macron lui
01:11brandit maintenant le risque de guerre civile, dit-il, si les extrêmes l'emportent. Bon, ça vous paraît convaincant ?
01:18Ça me paraît surtout assez irresponsable.
01:20Enfin, on ne peut pas lancer le pays dans cette aventure insensée, alors qu'il n'y avait aucune
01:24obligation de dissoudre, au motif qu'il faut donner la parole au peuple pour dire ensuite
01:29si le peuple ne vote pas pour moi, ce sera la guerre civile. Enfin là, on hésite entre gribouille et l'apprenti sorcier.
01:34D'autant que la cohabitation, c'est pas la guerre civile, c'est même le contraire, c'est un moyen constitutionnel
01:40d'encadrer l'affrontement. Des cohabitations, la France en a déjà connu trois.
01:4586-88, Mitterrand président, Chirac premier ministre.
01:4893-95, Mitterrand président encore, et Balladur premier ministre.
01:5397-2002, Chirac président et Jospin premier ministre. Bon, il y a eu des tensions, souvent fortes, mais au total, ça a fonctionné.
02:00Et vous pensez que la prochaine cohabitation, en tout cas si elle advient, ressemblera aux précédentes, Alexi ?
02:06Déjà dans son déclenchement, elle aurait un point commun avec celle de 97, puisqu'elle serait elle aussi le produit d'une dissolution ratée.
02:13Rappelons au passage que la calamiteuse dissolution décidée par Chirac en 87
02:1897 s'est révélée sans motif, puisque finalement le fameux mur budgétaire, vous savez que Bercy avait annoncé qu'il avait été invoqué par Villepin
02:25pour convaincre Chirac de le dissoudre, et bien ce mur s'est résorbé tout seul grâce au retour de la croissance.
02:30Alors, je vous dis pas qu'il aura de même aujourd'hui, la situation financière est beaucoup plus grave.
02:34Enfin, cependant, on aurait pu quand même réfléchir un peu à ce précédent.
02:38Mais au fond, si on cherche un parallèle, il me semble que c'est plutôt du côté de 93-95,
02:44Balladur-Mitterrand, qu'il faut regarder. Et vous allez voir, il y a beaucoup de similitudes.
02:48D'abord, en 93, comme aujourd'hui, nous avons un président qui ne peut pas se représenter.
02:53A l'époque, c'était l'âge et la maladie. Aujourd'hui, c'est la constitution qui l'en empêche. Enfin, dans les deux cas, c'est un président très affaibli.
03:00Ensuite, en 1993, comme aujourd'hui, le parti du président est en loque.
03:04Aux législatives de 93, le PS avait essuyé la pire défaite de son histoire.
03:09Et pour Renaissance, ça a l'air à peine mieux parti. Autre cause d'affaiblissement.
03:13Et enfin, en 93, comme peut-être demain, ce n'est pas le présidentiable du parti vainqueur qui a été nommé Premier ministre.
03:21Édouard Balladur est allé à Matignon pendant que Jacques Chirac attendait son tour à la mairie de Paris.
03:25Ça ressemble beaucoup au partage des rôles Bardella-Le Pen ou peut-être Ruffin-Mélenchon.
03:31On peut d'ailleurs s'amuser à continuer le parallèle.
03:34Entre Balladur et Chirac, on s'en souvient, la bonne entente initiale a rapidement tourné à la méfiance et la méfiance à l'affrontement.
03:41Violent. Est-ce que l'histoire se répétera ?
03:44Et à la fin, en dépit du bélan réformateur considérable d'Édouard Balladur, preuve qu'on peut faire beaucoup de choses en cohabitation,
03:50c'est Jacques Chirac qui a gagné la présidentielle.
03:53Voilà s'il en était besoin.
03:54Et voilà qu'il devrait achever de convaincre Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon de ne surtout pas briguer Matignon.
04:00Même si, comme chacun sait, comparaison n'est pas raison.
04:03L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brézé. À la une du Figaro ce matin, ce vent de fronde à gauche contre Jean-Luc Mélenchon.
04:10On va en parler dans un instant dans le journal de 8 heures. Merci Alexis, à demain.

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