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00:00Avec vous Anne Corpay, bonjour.
00:02Ali Rahmaneï a donc organisé la grande prière du vendredi à Téhéran et c'est un événement spécial.
00:07Oui, c'est un événement rare et exceptionnel.
00:10La dernière fois qu'il avait mené la prière du vendredi à Téhéran, c'était en 2020.
00:14La fois précédente, en 2012, ça fait donc trois fois en 13 ans.
00:18Ce sont des occasions réservées uniquement au moment de grandes crises ou de grandes cérémonies religieuses.
00:27Aujourd'hui, c'était aussi la fin des cinq jours de deuil qu'avait décrété le guide après la mort d'Assad Nasrallah,
00:34le chef du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne à Beyrouth.
00:38Et d'ailleurs, il lui a rendu hommage avant le prêche.
00:41Il y a eu une cérémonie spéciale consacrée au chef du Hezbollah.
00:47Les portraits d'Assad Nasrallah sont brandis par la foule massée autour de cette mosquée de Téhéran.
00:56Il y a aussi les portraits d'Ismaël Anier, qui était le chef du Hamas qui avait été assassiné en plein cœur de Téhéran à la fin juillet.
01:04Et on voit effectivement une foule massive.
01:07Le guide emploie une rhétorique assez guerrière, comme l'a dit Siavosh il y a un instant.
01:13Il a fait, c'est intéressant de noter, la première partie de son speech, de son prêche, pardon, en langue farsi, en langue persane.
01:22Et la seconde partie, elle, a été dite en arabe, de manière à pouvoir s'adresser à l'ensemble des nations voisines de l'Iran.
01:29Et dans une série de tweets qu'il avait faites mercredi, il avait appelé ces nations à se rassembler pour sortir de la région les ennemis de l'Iran.
01:40Et il avait cité Israël et certains pays européens.
01:43Est-ce que les Iraniens ne sont pas pris dans l'engrenage déclenché de manière unilatérale le 7 octobre dernier par le Hamas, organisation sunnite terroriste ?
01:51Alors c'est vrai que le 7 octobre, le mouvement islamiste palestinien avait, avec cette série d'attaques terroristes, souhaité plonger Israël dans un état de guerre permanent.
02:03Et on y est. On y est d'abord par la volonté aussi du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui a ouvert plusieurs fronts à la fois.
02:14Et c'est vrai que l'Iran est resté sur la retenue pendant de longs mois.
02:19Il n'a pas répondu immédiatement notamment à l'assassinat particulièrement humiliant du chef du Hamas dans la maison d'accueil des gardes de la Révolution à Téhéran.
02:30Il n'a pas répondu immédiatement non plus à l'offensive menée par les Israéliens au Liban.
02:36Mais la mort de Nasrallah a précipité la réaction de Téhéran.
02:41Et aussi un message adressé lundi dernier par Benjamin Netanyahou directement au peuple iranien, où il leur disait « On vous soutient ».
02:49Ça a été perçu par les autorités du régime comme un appel à la rébellion de la population iranienne.
02:55Et là, ça demandait une riposte. Riposte qui est donc intervenue mardi avec cette attaque.
03:00Et où ils ont également prévenu Moscou et Washington.
03:02Oui, alors c'est ça. Ils ne veulent pas plonger dans une guerre totale. Ce serait dangereux pour le régime.
03:08Puisque Israël, effectivement, Benjamin Netanyahou ne cache pas sa volonté depuis longtemps de s'en prendre à l'arsenal aux infrastructures nucléaires du pays.
03:20Ce que les autorités iraniennes veulent éviter à tout prix.
03:25Donc ils sont un peu sur la corde raide dans l'obligation de répondre aux attaques israéliennes.
03:31Pour aussi affirmer leur stature à la tête de cet axe de résistance dont ils se revendiquent.
03:38Mais en même temps, ils veulent se protéger de répliques israéliennes et américaines qui pourraient être fatales au régime.
03:46Merci beaucoup Anne Corbet pour votre analyse.