Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 02/10/2024
LCP-Assemblée nationale vous propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des la déclaration de politique générale Michel Barnier.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous, c'est l'événement de la rentrée, le déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier. C'est à suivre en direct sur LCP. A tout de suite.
00:12Générique
00:22Et bienvenue sur LCP, bienvenue dans cette salle des pas perdus.
00:25Émission spéciale aujourd'hui, ce mardi 1er octobre.
00:28Le grand oral de Michel Barnier, sa déclaration de politique générale.
00:33Ce sera à suivre en direct en intégralité à 15h.
00:37Évidemment, toutes les équipes de la chaîne parlementaire sont mobilisées.
00:41Stéphanie Despierre et Marco Pommier sont dans la salle des 4 colonnes.
00:44Le passage obligé pour les députés.
00:46On les retrouve à leur micro des interviews, du décryptage des coulisses.
00:50On retrouvera également l'arrivée des membres du gouvernement et du Premier ministre par la cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
00:56Clément Perrault, lui, est déjà dans l'hémicycle. Il nous dira tout du programme.
01:00Avant cela, on rejoint cette salle des 4 colonnes à quelques mètres.
01:03Marco Pommier, je crois que vous n'êtes pas seul aujourd'hui.
01:06Oui, elle a ambiance des grands jours, jour de rentrée ici à l'Assemblée nationale.
01:10Avec, vous le voyez déjà, beaucoup de journalistes dans cette salle des 4 colonnes.
01:15Ils attendent la déclaration de politique générale de Michel Barnier.
01:19Ils attendent aussi toutes les réactions des ténors de la classe politique française.
01:22On vient de voir passer Eric Ciotti à l'instant.
01:25Que va dire Michel Barnier ? Dans quelle ambiance va-t-il s'exprimer tout à l'heure dans l'hémicycle ?
01:30Voilà les questions qui se posent ici, salle des 4 colonnes.
01:33Merci beaucoup, Marco. On rejoint tout de suite l'hémicycle qui est à quelques mètres.
01:39Clément Perrault, comment ça se passe, une DPG, une déclaration de politique générale ?
01:45Eh bien, à 15h, Michel Barnier va entrer dans l'hémicycle.
01:49Il va d'abord gravir les quelques marches qui mènent à la tribune de l'orateur, juste en dessous du perchoir.
01:54Et là, il fera face à tous les députés réunis.
01:57L'hémicycle sera plein. Matignon a prévenu, le discours devrait durer environ une heure.
02:02C'est assez court. Gabriel Attal et Elisabeth Borne avaient fait près d'une heure et demie.
02:06Après le discours de Michel Barnier, ce seront les présidents des différents groupes politiques,
02:11les 11 groupes politiques de l'Assemblée qui prendront respectivement la parole.
02:16Ce sera équitablement réparti entre le bloc présidentiel et les oppositions.
02:20À ce moment-là, on va pouvoir entendre des ténors de la scène politique française.
02:24Gabriel Attal, Marine Le Pen, Boris Vallaud, Éric Ciotti.
02:28Et après ces discours des orateurs, Michel Barnier pourra revenir à la tribune
02:33pour reprendre la parole et répondre aux présidents de groupe.
02:37Et il le sait, Michel Barnier, il est attendu par les députés.
02:40L'accueil ne pourrait pas forcément être très formidable.
02:46Oui, c'est un contexte forcément difficile pour lui puisqu'une majorité de l'hémicycle lui est hostile
02:51ou en tout cas ne le soutient pas.
02:54Il ne faut pas s'attendre à un silence religieux pendant une heure lorsqu'il va s'exprimer.
02:58Non, l'hémicycle c'est un lieu de vie et à droite comme à gauche de l'hémicycle,
03:01il est évident que certains députés vont tenter de le déstabiliser,
03:05peut-être en l'interpellant, peut-être en commentant certains de ses propos.
03:09Michel Barnier, lui, va tenter de rester concentré
03:11et il pourra aussi compter sur le soutien des députés de son bloc
03:15qui vont l'encourager, qui vont l'applaudir.
03:18Michel Barnier ne va pas aujourd'hui découvrir l'hémicycle.
03:21Il a été député, il a été ministre, il s'est déjà exprimé devant la représentation nationale.
03:25Mais là, quand même, c'est un contexte très particulier.
03:28Ça va être pour lui un défi et ça va être un grand moment de vie politique.
03:32Merci beaucoup Clément.
03:34Et justement, pour vivre ce moment de vie politique,
03:37j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau Jean-René Cazeneuve.
03:39Bonjour.
03:40Bonjour.
03:41Vous êtes député du Gers, membre du groupe Ensemble pour la République,
03:44les troupes de Gabriel Attal.
03:46Philippe Ballard, bonjour.
03:47Bonjour.
03:48Député Rassemblement National de l'Oise,
03:49Clément le disait, Michel Barnier revient à l'Assemblée.
03:52Il a été député, il a été ministre.
03:54Regardez d'ailleurs, nous avons retrouvé cet archive.
03:56Il était à l'époque ministre de l'Agriculture et de la Pêche.
04:00C'était il y a 15 ans, en juin 2009.
04:03Vous savez, l'époque où il existait des majorités absolues
04:06où le contexte politique était peut-être un petit peu plus simple.
04:09Jean-René Cazeneuve, il va réussir à apprivoiser cette Assemblée ?
04:12Elle va pouvoir fonctionner ?
04:14C'est le grand jour effectivement.
04:16Et moi j'attends de cette déclaration de politique générale
04:19à la fois qui répond aux attentes des Français
04:22en matière de pouvoir d'achat, de sécurité,
04:25de désertification médicale en particulier,
04:27qu'il rassemble, vous l'avez dit, qu'il rassemble
04:29et donc qu'il évite ou qu'il ne revienne pas sur les propos
04:32de tel ou tel ministre que je trouve excessif.
04:35Donc qu'il rassemble le plus possible, c'est ce que les Français attendent.
04:39Et puis aussi qu'il réponde à ce sujet de maîtrise de nos finances publiques.
04:43On croit savoir de quels propos vous parlez, on y reviendra dans l'émission.
04:46Philippe Ballard, sur le contexte politique à l'Assemblée,
04:49est-ce que ça va être évident de travailler
04:51ou ça va être du spectacle, des invectives et c'est tout ?
04:54Il y a ce qui se passe dans l'hémicycle
04:56où effectivement dans la dernière législature,
04:58on a vu à quel point LFI, parce que c'est quand même eux
05:01qui ont bordélisé quand même l'institution,
05:04peuvent se servir de ces moments
05:06où il y a les caméras de télé braquées sur eux
05:09qui servent de leur réseau social.
05:11Donc travailler dans l'hémicycle,
05:13mais le travail ne se fait pas que dans l'hémicycle.
05:16Il se fait en commission, dans des missions d'information,
05:18des commissions d'enquête parlementaire, etc.
05:21Mais vous savez, nous, dans la précédente législature,
05:24il y avait 88 députés Rassemblement national.
05:27On a travaillé en étant respectueux,
05:29en étudiant nos dossiers, en étant force de proposition
05:32et on est toujours dans le même état d'esprit.
05:34Très bien. Alors on va voir justement,
05:36on parle d'un grand oral pour le Premier ministre
05:38et comme pour le bac, un grand oral, ça se prépare.
05:40Marco Pommier, vous êtes dans cette salle des quatre colonnes.
05:42Comment le Premier ministre s'est-il préparé à l'exercice ?
05:46Réponse dans le plus grand des secrets.
05:48Elle n'a rien infiltré ou presque
05:50de cette déclaration de politique générale.
05:53Pour comprendre la préparation du nouveau Premier ministre,
05:56il faut regarder du côté de son agenda.
05:58Ces derniers jours, Michel Barnier a d'abord reçu
06:00l'ensemble des représentants des groupes politiques
06:03mais aussi les organisations syndicales et patronales.
06:06Et puis il y a eu aussi, vendredi dernier,
06:08ce séminaire à Matignon.
06:10Quatre heures de séminaire pour tenter
06:12de dégager des idées fortes sur plusieurs thématiques
06:15comme le niveau de vie des Français,
06:17la maîtrise de l'immigration,
06:19les services publics ou encore la sécurité.
06:21Et puis on a pu lire ou entendre
06:23ici ou là que le Premier ministre avait été aussi sensibilisé
06:26à l'ambiance de l'hémicycle.
06:28On parle souvent d'un chaudron bouillonnant.
06:31Voilà, Michel Barnier doit maintenant rendre sa copie
06:33à c'est l'heure du grand oral.
06:35Merci beaucoup, Marco.
06:37Alors, qu'on comprenne bien,
06:39puisque le contexte politique est assez inédit,
06:41Jean-René Cazeneuve, vous faites partie de ce socle commun
06:43sur lequel est censé pouvoir s'appuyer Michel Barnier
06:45quand présidentielle et la droite.
06:47Vous allez l'écouter avec bienveillance, méfiance.
06:50Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
06:52Bienveillance, d'abord c'est le Premier ministre
06:54et donc nous sommes respectueux des institutions
06:58évidemment, mais nous allons aussi être exigeants,
07:02juger sur les actes et sur les annonces qu'il va faire.
07:04Je crois que ce qui est important, vous savez,
07:07le Nouveau Front Populaire, on se souvient de Mélenchon,
07:09d'hier ce sera le programme du Nouveau Front Populaire
07:11et rien que ça. Bon, il ne faut pas que ça se transforme non plus
07:13en ce sera le programme DLR et rien que le programme DLR.
07:17Donc j'espère qu'il a compris qu'il fallait rassembler,
07:21éviter les écarts, les extrêmes.
07:24Donc votre soutien n'est pas acquis ?
07:27C'est l'intérêt de notre pays que le gouvernement Barnier fonctionne.
07:32Maintenant, ce n'est pas non plus un chèque en blanc,
07:34donc c'est une discussion politique générale.
07:36Je vais juger par rapport à ce qu'il dit.
07:38Je suis confiant, je lui fais confiance.
07:40J'espère qu'il a entendu nos messages
07:42et qu'il sait que pour durer, il faut qu'il aussi s'appuie
07:45sur Ensemble pour la République.
07:46Vous, Philippe Ballard, on a beaucoup parlé d'un terme,
07:49le Rassemblement National a placé Michel Barnier sous surveillance.
07:52Alors qu'est-ce que vous allez surveiller tout à l'heure ?
07:54Ses propos, un discours de politique générale.
07:56On fixe les grandes lignes de l'action du gouvernement
07:59pour les semaines, les mois à venir.
08:01Donc on va écouter ce qu'il nous dit.
08:03Objectivement, on n'attend pas énormément de choses,
08:05mais il y a peut-être des mots qui nous sembleront intéressants.
08:08Pourquoi ? Vous pensez qu'il n'y aura que des grandes lignes,
08:10pas forcément de détails ?
08:11On se souvient de M. Attal ou Mme Borne,
08:14où ça avait duré une heure et demie.
08:16Il y avait un certain nombre, un peu un catalogue de mesures.
08:19D'après ce que l'on sait, il y aura quelques mesures dénoncées concrètement,
08:23mais ce sera les grandes lignes de sa politique.
08:26Et pour le mode d'emploi, il faudra attendre un petit peu.
08:29Donc quand on dit qu'il est sous surveillance,
08:31il est sous surveillance des 11 millions d'électeurs
08:33qui ont voté Rassemblement National.
08:35Donc il faut que M. Barnier nous explique ce qu'il compte faire
08:39en termes de pouvoir d'achat, de lutte contre l'immigration
08:42pour assurer la sécurité des Français.
08:44Et puis surtout, quelles dépenses il compte,
08:48parce que là, c'est le point fondamental,
08:51là, depuis quelques jours maintenant,
08:53on prête à la France des taux d'intérêt supérieurs
08:56à la Grèce et au Portugal.
08:58On va revenir sur cette question,
08:59puisque effectivement, sur la fiscalité, sur l'immigration,
09:01la déclaration de politique générale sera très attendue.
09:04Sur la motion de censure, vous ne censurez pas a priori,
09:07vous ne censurez pas demain non plus, ça c'est certain ?
09:10Écoutez, on n'est pas si...
09:13Evidemment, M. Barnier nous dit
09:15« Je vais ouvrir toutes grandes les vannes de l'immigration
09:17et je vais désarmer la police ».
09:19Oui, il y a des chances qu'on vote la censure,
09:20mais enfin, d'après ce qu'on sait,
09:21ce n'est pas à l'ordre du jour.
09:22Il est sous surveillance, voilà,
09:24aujourd'hui pour son discours de politique général,
09:26et puis demain, lors du budget du projet de loi de finances,
09:30on verra ce qu'il y a lieu de faire.
09:33Mais enfin, je pense que la situation politique,
09:35il faut tenir compte aussi de cela,
09:36est suffisamment compliquée en ce moment
09:38pour ne pas rajouter du bazar,
09:40parce que c'est moi l'expression,
09:41à la situation politique actuelle.
09:42« Ne pas rajouter du bazar » nous dit Philippe Ballard,
09:44mais cette surveillance du RN,
09:46elle inquiète dans votre camp, Jean-René Cazeneuve ?
09:48On n'est pas plus sous la surveillance du RN
09:52que de la gauche radicale, ça n'est pas vrai.
09:55Il faut, pour que le gouvernement Barnier soit censuré,
09:59qu'il y ait une alliance de fait, dans l'urne,
10:02entre le Nouveau Front Populaire et le RN.
10:06C'est vrai, puisqu'aucun des deux,
10:07non les 289 députés pour faire tomber le gouvernement.
10:09Les Français seront très sévères par rapport à cette alliance.
10:13Donc nous, évidemment, ça n'est pas ce que nous voulons.
10:15Les Français, les entreprises, le monde économique,
10:18attendent de la stabilité, ils attendent de la visibilité.
10:21J'espère que le Premier ministre va donner, aujourd'hui,
10:24de la visibilité et de la stabilité,
10:25pour essayer de rassurer, apporter un peu de sérénité,
10:28pour que notre pays puisse se développer.
10:30On va voir ce qu'attendent les groupes
10:32de cette déclaration de politique générale,
10:34puisque je rappelle qu'il y en a 11 à l'Assemblée,
10:36c'est beaucoup, c'est un record.
10:38On va voir ce que pense le groupe Lyot.
10:40Harold Huard est au micro, de Marco Pommier,
10:42celle des 4 collanes.
10:43Harold Huard, vous, qu'est-ce que vous attendez
10:45du discours du Premier ministre, tout à l'heure ?
10:47Je crois que les députés indépendants,
10:49ils attendent d'abord des actes, pas des mots.
10:51On n'attend pas une déclamation de politique générale
10:53d'une heure et demie, mais des perspectives qui soient précises,
10:56concrètes, sur des sujets qui ont mobilisé les électeurs
10:59le 7 juillet dernier.
11:00Je pense d'abord au pouvoir d'achat,
11:02je pense aux services publics, notamment la santé, la sécurité,
11:05et puis des sujets qui touchent aux libertés locales
11:07et au constat qu'il faut, pour relancer le pays,
11:10il nous faut impérativement lui infliger
11:12une cure de simplification administrative
11:14et de décentralisation qui soit importante.
11:16On sait que le groupe est un peu divisé
11:18sur le soutien ou pas du Premier ministre.
11:20Vous, personnellement, vous allez d'abord écouter,
11:22mais il n'y a pas de censure, a priori ?
11:24J'ai quelques doutes sur la capacité de Michel Barnier à réussir.
11:28Je ne doute pas de ses intentions,
11:30mais quand je vois le contexte, je doute de sa réussite.
11:32En revanche, je souhaite quand même
11:34qu'il puisse faire le maximum de choses.
11:36A priori, je ne censurerai pas,
11:38j'attends le discours, évidemment,
11:40mais je pense qu'il est important,
11:42et je n'exclus aucune décision,
11:44parce qu'il y a des prérequis,
11:46il y a des choses qui sont indispensables
11:48et sans lesquelles le vote ne pourra pas se faire.
11:52On va donc attendre cette déclaration de Michel Barnier.
11:54Merci à vous.
11:56Merci beaucoup, et on voit que la vigilance
11:58est partagée dans tous les groupes.
12:00Vous aviez commencé à en parler, messieurs,
12:02donc on va parler des thèmes qui sont très attendus
12:04dans cette déclaration de politique générale.
12:06Vous savez que ces thèmes qui sont attendus
12:08dans la déclaration de politique générale
12:10du Premier ministre,
12:12ce sont les impôts et l'immigration.
12:14Pour la première fois,
12:16le nouveau Premier ministre va se retrouver
12:18dans le chaudron du Palais-Bourbon.
12:20Michel Barnier va donc donner les grandes lignes
12:22de sa politique, puisque pour l'instant,
12:24peu de choses avaient filtré depuis sa nomination.
12:26La dette et la très délicate situation financière
12:28de la France seront au coeur de son discours,
12:30tout comme la dette écologique.
12:32Il va demander un effort budgétaire,
12:34selon le Parisien.
12:36Matignon prépare un choc fiscal
12:38de plus de 15 milliards d'euros,
12:40surtout sur les entreprises.
12:42Et puis, l'autre grand thème,
12:44ce sera la maîtrise de l'immigration.
12:46Là aussi, Michel Barnier est attendu au tournant
12:48par la gauche, par l'extrême droite
12:50et aussi au sein de son propre camp.
12:52Le nouveau locataire de Matignon parlera aussi
12:54sécurité au quotidien, service public
12:56et niveau de vie des Français.
12:58Alors, le Premier ministre ne fera pas
13:00un catalogue, a promis Matignon,
13:02mais il fixera des priorités
13:04et devrait faire des annonces
13:06très concrètes.
13:08Vous le savez, c'est un discours très attendu
13:10et Michel Barnier le sait, c'est un moment
13:12grave, dramatise déjà son entourage.
13:14Merci Stéphanie.
13:16On va commencer par la fiscalité,
13:18puisque nous avons un ancien rapporteur du budget.
13:20Michel Barnier dit oui
13:22à une contribution temporaire
13:24exceptionnelle.
13:26Qu'est-ce que vous en pensez ?
13:28J'en pense le plus grand mal.
13:30Je crois qu'il ne faut pas augmenter
13:32les impôts pour un certain nombre
13:34de raisons. La première, c'est que nous sommes
13:36le pays où les prélèvements obligatoires,
13:38c'est-à-dire la somme de l'ensemble des impôts
13:40et des prélèvements sociaux,
13:42sont les plus importants
13:44de l'OCDE.
13:46On a peu de manœuvres par rapport à ça.
13:48Deuxièmement, il ne faut pas envoyer un signal
13:50contraire à ce que nous avons fait
13:52depuis des années et qui a payé
13:54pour la réindustrialisation de notre pays,
13:56la baisse du chômage.
13:58C'est bien la piste envisagée.
14:00On parle d'une surtaxe
14:02de l'impôt sur les sociétés.
14:04Je n'y suis pas favorable.
14:06On verra ce qu'il va proposer.
14:08Il y a évidemment toujours de l'optimisation
14:10fiscale. Comme toutes les dépenses
14:12d'un foyer, comme toutes les dépenses
14:14d'une entreprise, les dépenses de l'État doivent être
14:16regardées les unes après les autres.
14:18La priorité, c'est de baisser nos dépenses.
14:20C'est ça, la priorité des priorités.
14:22Philippe Ballard, c'est pareil.
14:24Baisser les dépenses, on s'interdit de regarder
14:26si c'est une bonne recette ou éventuellement
14:28une contribution exceptionnelle.
14:30Le Rassemblement national n'y est pas opposé.
14:32Sur les surprofits, il faut quand même
14:34voir où l'on en est.
14:363200 milliards de dettes,
14:381200 milliards sous le règne
14:40d'Emmanuel Macron.
14:42On est un pays en quasi-faillite.
14:44Résultat de 7 ans de macronisme.
14:46Pour répondre directement à votre question,
14:48les surprofits, pas les superprofits,
14:50attention, c'est différent.
14:52Quelle est la différence entre un superprofit
14:54et une entreprise qui fait une découverte
14:56qui bénéficie à l'ensemble de l'humanité ?
14:58Moyens de transport, vaccins.
15:00Évidemment que l'année suivante
15:02et les années qui suivent,
15:04elle va engranger des profits.
15:06C'est normal, c'est sain qu'une entreprise fasse des profits
15:08dans ces conditions-là.
15:10Surprofit, c'est quand on bénéficie d'une situation,
15:12d'une guerre, d'une période, la Covid,
15:14par exemple, et là, je pense
15:16à la grande distribution
15:18ou aux énergéticiens qui, sans se fatiguer,
15:20ont vu leurs profits augmenter.
15:22Donc là, les surprofits, oui,
15:24on peut les taxer. La ligne rouge,
15:26c'est pour les particuliers, effectivement,
15:28de toucher aux impôts
15:30concernant les classes moyennes.
15:32Pour l'instant, c'est une ligne rouge.
15:34Michel Barnier ne semble pas vouloir la franchir
15:36puisqu'on parle de la flat tax,
15:38des rachats d'actions, des surprofits.
15:40Pour l'instant, tout ça, vous dites,
15:42pourquoi pas ? On est d'accord pour regarder ?
15:44On le préconise nous-mêmes.
15:46Les surprofits, les rachats d'actions,
15:48effectivement, oui.
15:50C'est vrai que Michel Barnier dit,
15:52attendez, moi, j'ai découvert
15:54une situation budgétaire
15:56désastreuse.
15:58Vous savez, moi, je suis là
16:00depuis 7 ans.
16:02Depuis 7 ans, je vois comment se font les budgets.
16:04On a répondu, on a traversé
16:06un nombre de crises
16:08extrêmement importants. Il a fallu faire,
16:10prendre des mesures
16:12pour protéger les Français, protéger les collectivités
16:14territoriales, protéger les entreprises.
16:16Et je ne me souviens pas
16:18de votre groupe ou d'autres groupes
16:20nous disant qu'il fallait faire moins.
16:22C'était au contraire plus. Et les LR aujourd'hui
16:24qui nous font des reproches,
16:26à chaque budget, sans exception,
16:28leurs amendements, c'est à peu près
16:30100 milliards de dépenses supplémentaires.
16:32Le sérieux budgétaire...
16:34Un déficit revu à la hausse 2 fois
16:36dans le courant de l'année.
16:38Il y a un ralentissement économique mondial
16:40qui aujourd'hui nous pénalise. On a une guerre en Ukraine
16:42qui est pérennisée.
16:44Donc on est dans un contexte extrêmement difficile.
16:46Il faut prendre des mesures. Nous avons déjà commencé
16:48à prendre des mesures en début d'année, je vous rappelle.
16:50Et personne nous a dit que c'était formidable.
16:52On nous a dit qu'il ne fallait pas le faire, que c'était trop.
16:54Donc 10 milliards, puis après 15 milliards
16:56qui ont été... 16 milliards qui ont été gelés.
16:58Ça ne suffit pas. Donc oui,
17:00il faut baisser nos dépenses.
17:01Vous comprenez ce que dit Jean-René Cazeneuve.
17:02C'est toujours plus facile de proposer des dépenses
17:04que de dire, eh bien moi je propose de couper
17:0610 milliards par-ci, 10 milliards par-là.
17:07Mais on n'a jamais proposé de dépenses supplémentaires.
17:10Oui, par contre, des économies, on en propose.
17:12Notre contribution au budget de l'Union Européenne,
17:14c'est un très mauvais signal. Dans le budget qui nous est présenté,
17:16c'est la plus forte hausse. Nous on est pour une diminution,
17:18pas une augmentation.
17:20Sur l'immigration, il y a des économies à faire.
17:22Sur la fraude fiscale et sociale, M. Attal avait parlé
17:24de la carte vitale biométrique,
17:26parce qu'il y a plus de cartes vitales en circulation que d'habitants.
17:28Ça en est où ? Là, il y a des milliards à aller gagner.
17:30Toutes ces agences diverses et variées
17:32qui coûtent un pognon de dingue,
17:34comme dirait quelqu'un...
17:35Un pognon de dingue, c'est vrai Jean-René Cazeneuve ?
17:37Là-dessus, on peut faire des économies substantielles ?
17:39Sur ?
17:40Sur ces agences de l'Etat, par exemple ?
17:43Les tartes à la crème du Rassemblement National,
17:46je les connais par cœur.
17:47Donc il faut lutter sur la fraude.
17:48On ne vous a pas attendu, chers collègues.
17:50On n'a jamais autant rapporté la lutte contre la fraude,
17:54que ce soit fiscale, que ce soit sociale, qu'aujourd'hui.
17:57Ensuite, sur l'aide médicale, la fameuse AME, même chose.
18:04C'est la dépense française, du budget français,
18:08qui est la plus scannée, la plus regardée.
18:10L'aide médicale d'Etat qui permet à des étrangers sans papier
18:13d'avoir accès aux soins en France.
18:15Un milliard d'euros par an.
18:17Les comités Théodule, là aussi,
18:19ça n'est pas du tout à la maille de ce qui se passe.
18:22Moi, je trouve le plus important, c'est qu'il ne faut pas
18:25casser la dynamique qu'il y a aujourd'hui sur l'investissement.
18:28C'est un mauvais signal, d'après vous, Jean-Reflux,
18:30si on augmente les impôts ?
18:32Ne pas casser la dynamique actuelle,
18:34c'est la dynamique des déficits perpétuels
18:36et de la dette qui se creuse d'une façon abyssale.
18:38Jean-René Cazeneuve parle peut-être de l'attractivité
18:40des entreprises en France.
18:42Oui, mais vous savez, les faillances d'entreprises
18:43ont bas des records en ce moment.
18:44Donc, l'attractivité de la France,
18:46il faut regarder les chiffres de près.
18:47Donc, c'est taxer plus, ce n'est pas le moment ?
18:48Non, absolument pas.
18:49Alors, on reparlera du budget, parce que je vous rappelle,
18:51il y a une grande séquence qui va s'ouvrir.
18:52Avant de parler d'immigration, je vous propose
18:54de rejoindre la salle des quatre colonnes.
18:56Stéphanie Despierre est aux côtés de Benjamin Lucas.
18:59C'est un député du groupe écologiste et social.
19:01Bonjour Benjamin Lucas.
19:02Qu'est-ce que vous attendez de ce discours
19:04de politique générale de Michel Barnier ?
19:06Absolument rien.
19:07On connaît Michel Barnier.
19:08Il a une expérience politique qui force le respect.
19:11Ça fait des décennies qu'il est dans le paysage.
19:13Il a des convictions solides, qui sont respectables,
19:16même si je pense qu'elles n'ont rien à faire
19:17cet après-midi à la tribune de l'Assemblée nationale,
19:20parce qu'elles incarnent une famille politique
19:21qui est minoritaire dans les urnes,
19:23marginale à l'Assemblée nationale.
19:24Elle a l'air de ses 47 députés.
19:25Il est donc, de mon point de vue, illégitime
19:27et c'est pourquoi nous allons tout faire
19:28pour le censurer le plus rapidement possible.
19:30Vous allez déposer une motion de censure et la voter.
19:32Est-ce que vous avez déjà une date ?
19:34Non, tout ça est en discussion.
19:36Évidemment, d'abord écouter le Premier ministre.
19:38Mais je crois qu'on est là face à un moment historique.
19:42Jamais, je crois, l'Assemblée nationale n'a connu un Premier ministre
19:44s'exprimant avec, pour seul groupe de soutien véritable et absolu,
19:48un groupe de 47 députés sur 577
19:51et sous le regard bienveillant de Marine Le Pen.
19:54C'est le plus grave.
19:55C'est que les Français ont voté pour faire barrage le 7 juillet.
19:57Et là, on voit tous les signaux, les déclarations d'amour,
20:00les marques d'allégeance qui sont portées à Marine Le Pen
20:03de la part de Michel Barnier.
20:04On l'a vu avec les déclarations de M. Retailleau.
20:07Tout ça n'est pas, à mon avis, le sens du vote des Français le 7 juillet dernier.
20:11Vous réclamiez des hausses d'impôts depuis plusieurs mois
20:13sur les plus riches, sur les grandes entreprises qui font des surprofits.
20:17Là, Michel Barnier semble ouvrir la porte.
20:20Est-ce que vous pourriez le soutenir sur ce point-là ?
20:22Je n'ai pas vu ce qu'il y avait derrière la porte.
20:24Pour reprendre votre expression, Michel Barnier,
20:26s'il rétablit l'impôt de solidarité sur la fortune,
20:28évidemment que nous voterons cette disposition.
20:31C'est une évidence.
20:32Nous continuerons à formuler ici des propositions qu'il peut rejoindre.
20:35D'ailleurs, nous sommes dans le retour d'un régime parlementaire.
20:38Nous nous ferons des propositions. Il peut y souscrire.
20:41Par contre, je vois que c'est dans son cartel des droites,
20:43avec les macronistes, qu'il y a de la friture sur la ligne,
20:45si je puis dire, sur un certain nombre de sujets.
20:47Pas seulement sur celui-là, mais y compris sur celui-là.
20:49Donc, peut-être que le gouvernement, d'abord, se mette d'accord.
20:51Merci beaucoup.
20:53Merci beaucoup, Stéphanie.
20:55Benjamin Lucas parlait de certains propos.
20:58On parle de Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur.
21:01En quelques jours, il a déclaré que l'immigration n'était pas une chance
21:04et que l'État de droit, ce n'était pas intangible ni sacré.
21:08Ça a créé quelques remous au sein de votre camp, Jean-René Cazeneuve ?
21:11À juste titre, pas des remous.
21:14De l'exaspération, un scandale.
21:17Franchement, oui, ça n'est pas acceptable.
21:19Et j'aurais aimé que le Premier ministre le recadre.
21:22Et j'espère que, cet après-midi, il aura l'occasion de le faire.
21:25L'État de droit, c'est sacré, c'est intangible.
21:29Alors, on peut modifier la loi, évidemment,
21:31mais l'État de droit est intangible.
21:33Non, non, mais c'est grave, ce qui s'est passé là.
21:36Parce qu'on voit bien que la gauche radicale,
21:39depuis maintenant des années,
21:41essaie de déstabiliser nos institutions, l'État de droit.
21:44Maintenant que la droite radicale se mette à le faire,
21:48moi, je ne jouerai pas ce jeu-là.
21:51Mais alors, vous dites, Jean-René Cazeneuve,
21:52vous n'êtes pas d'accord avec les pistes proposées en termes d'impôts.
21:55Vous n'êtes pas d'accord avec les propos du ministre de l'Intérieur.
21:57Finalement, on se demande un peu si vous êtes en soutien du gouvernement
22:00ou presque dans une opposition ?
22:02Non, je crois que ce sont des propos personnels de la part de M. Retailleau.
22:06Et j'attends de voir quelle sera la position de M. Barnier.
22:09M. Barnier ne peut pas dire que l'immigration est un problème pour notre pays.
22:13L'immigration, c'est une chance.
22:16Qu'il y ait des choses à revoir en matière d'immigration,
22:19qu'on contrôle mieux l'immigration, qu'on intègre mieux,
22:22qu'on renvoie chez eux ce qu'on ne veut pas avoir sur notre pays
22:26et le faire plus vite, bien sûr qu'il y a des pistes d'amélioration.
22:29Philippe Ballard, vous, vous allez être attentif aussi
22:31si M. Barnier recadre un peu trop les propos de son ministre de l'Intérieur.
22:35Ça, ça ne va pas vous plaire ?
22:36Non, mais ça ne va pas nous plaire ou pas.
22:38C'est leurs affaires internes.
22:40Mais vous êtes plutôt sur la ligne de Bruno Retailleau.
22:423 ans comme ça, ça va être long.
22:43C'est pour ça qu'une dissolution, je pense,
22:45s'imposera avant le terme de son mandat,
22:48au moins à la prochaine présidentielle de 2027.
22:50Vous, comment vous jugez les débuts du ministre de l'Intérieur de Bruno Retailleau ?
22:54Une de vos collègues, Laure Lavallée, dit que c'est un bon porte-parole du RN.
22:57Moi, j'écoutais Bruno Retailleau sur une chaîne concurrente il y a 48 heures.
23:03Effectivement, il y avait une grande partie de ses propos.
23:06Oui, bienvenue chez nous, très bien.
23:09Le problème, si vous voulez, c'est un problème de crédibilité.
23:11Par exemple, M. Retailleau disait qu'il faut rétablir la double peine.
23:15Très bien, mais qui a supprimé la double peine ?
23:17C'est M. Sarkozy, président de la République.
23:19Et M. Retailleau est issu de la même famille.
23:21Donc, des fois, on a un peu de croire à ce qu'ils disent.
23:24Et puis, en matière d'immigration, vous savez,
23:26tant qu'on ne changera pas notre constitution
23:28après l'organisation d'un référendum, on arrivera...
23:31Bruno Retailleau dit qu'il n'y est pas opposé non plus.
23:33Vous pensez qu'il va y avoir, vous le disiez,
23:35un problème de ligne entre Michel Barnier et son ministre de l'Intérieur ?
23:39Écoutez, c'est à eux de voir.
23:41Nous, on observera, effectivement,
23:43quand on voit les premiers jours de ce gouvernement,
23:46où des ministres se font appeler pour être recadrés,
23:49où il y a des dissensions au sein de la majorité et des députés.
23:52Ils sont faits recadrer à cause ou grâce et selon Marine Le Pen,
23:55qui n'a pas goûté un propos d'un ministre sortant votre parti de l'arc républicain.
24:00On n'a pas, oui, parce que ce n'est pas ce que M. Barnier avait dit.
24:03Il avait dit, je respecterai les 11 millions d'électeurs
24:06qui ont voté Rassemblement national.
24:08Avec les propos du ministre de l'Economie,
24:10ce n'est pas du tout ce qui s'est produit.
24:12Très bien, mais justement, on le voit,
24:14il y a une surveillance du Rassemblement national.
24:16On voit qu'il y a des possibles lignes de fracture aussi
24:19au sein du camp présidentiel, du soutien.
24:21Ça nous fait poser une question, c'est peut-être un peu cruel,
24:23avant même que Michel Barnier ait fait sa déclaration de politique générale,
24:26mais est-ce que, finalement, il est là pour très longtemps, Michel Barnier ?
24:29Stéphanie Despierre, vous êtes dans cette salle des quatre colonnes.
24:32C'est un premier ministre qui est déjà très fragile
24:34et qui va entrer dans l'hémicycle dans un peu plus de 30 minutes.
24:37Oui, et une coalition assez fragile comme Michel Barnier
24:40ne prendra pas le risque, cet après-midi,
24:42de se soumettre à un vote de confiance
24:44si l'on additionne le camp présidentiel ensemble,
24:46la droite républicaine dont est issu le Premier ministre,
24:49Horizon et le Modem.
24:51Le Bloc central compte, en théorie, 212 députés.
24:54C'est très loin de la majorité absolue
24:56et c'est une très courte majorité relative.
24:59Le nouveau Front populaire compte 193 députés,
25:02le RN et ses alliés, 142.
25:05Alors, si le soutien des troupes de Laurent Wauquiez
25:07et du groupe Horizon sont actés,
25:09jusqu'où ira celui du camp d'Emmanuel Macron
25:12et du Modem à Michel Barnier ?
25:14La plupart des députés d'Ensemble pour la République
25:16sont vent debout contre toute hausse d'impôts
25:19et les déclarations de Bruno Retailleau,
25:21le nouveau ministre de l'Intérieur sur l'état de droit,
25:23ont aussi provoqué une levée de boucliers.
25:26Elisabeth Borne, Yael Brune-Pivet sont montés au créneau
25:29pour dire leur désaccord.
25:30Et ce matin, en Conseil des ministres,
25:32Michel Barnier a recadré.
25:34Il a dit son attachement intangible à l'état de droit.
25:37Son non-respect est une ligne rouge pour le Premier ministre,
25:40a martelé la porte-parole du gouvernement.
25:42Alors le Savoyard, Michel Barnier,
25:44sait qu'il marche sur une ligne de crête.
25:46Et à tout moment, il risque la chute sur une motion de censure.
25:49La gauche promet de déposer la première en fin de semaine.
25:52Alors, merci Stéphanie.
25:54Celle-ci, cette motion de censure, le RN,
25:56a priori, on a bien compris, ne la votera pas.
25:58Vous, vous allez prendre un malin plaisir
26:00à laisser planer, justement, cette menace de la motion de censure.
26:04Vous sentez que c'est un moyen de pression sur le gouvernement ?
26:07Non, mais on ne prendra pas un malin plaisir,
26:09parce que là, on joue quand même avec la France et les Français.
26:11Donc, il n'y a pas de malin plaisir.
26:13Mais le moment venu, si on va trop loin,
26:16oui, il y aura motion de censure.
26:17Et pour revenir, parce qu'on parlait de la motion de censure tout à l'heure,
26:19effectivement, il faudra l'appui du Nouveau Front Populaire.
26:21Voilà, puisque pour bien que nos téléspectateurs comprennent,
26:24Rassemblement National seul ou Nouveau Front Populaire seul,
26:27ça ne passe pas.
26:28Il faut vraiment que les deux votent la même motion.
26:30Voilà, mais entendre dire que les Français ne comprennent pas,
26:33d'accord, mais alors le Fonds Républicain, c'était quoi ?
26:36C'était l'alliance des macronistes avec les mélenchonistes.
26:38Là, ça ne les dérangeait pas.
26:39Mais là, par contre, si un jour, il y a une motion de censure
26:43votée par ces deux groupes qui n'ont rien en commun,
26:46là, par contre, on en fait un argument pour dire
26:48« Oh là là, ce n'est pas bien, ils s'allient ».
26:49Mais temps en temps, ça les arrange de s'allier.
26:52Et puis, temps en temps, ce n'est pas beau.
26:54Vous, vous pensez que les Français ne comprendraient pas
26:56ce mélange des voix du Nouveau Front Populaire
26:59ou du Rassemblement National ?
27:00Ou à la fin, ils verront que le gouvernement tombe,
27:03que ça met le président de la République en difficulté
27:05et finalement, ils ne regarderont pas forcément qui a voté quoi ?
27:08Ce qui est important pour nous, ce qui est important pour moi,
27:11c'est l'intérêt de notre pays.
27:13Et l'intérêt de notre pays, c'est que ce gouvernement soit stable.
27:17C'est que le Premier ministre puisse déployer sa politique.
27:21Les Français ne veulent pas d'instabilité.
27:23Ils ont assez vécu, ils ont assez souffert de cette période
27:27sans gouvernement, si vous voulez, pour se dire
27:30« Tiens, chouette, on va encore changer de gouvernement ».
27:32Donc, maintenant, ce n'est pas un chèque en blanc.
27:34Il faut que le Premier ministre, et j'espère qu'il va nous rassurer
27:37cet après-midi, va envoyer des gages.
27:39Oui, parce qu'on sent que vous avez quand même besoin d'être rassuré.
27:41Il y a des grosses inquiétudes dans le camp présidentiel.
27:43C'est une coalition entre la droite et le centre.
27:47Donc, il faut que le programme intègre la droite et le centre.
27:50Il ne regarde pas trop à droite pour l'instant, Michel Barnier.
27:52Je trouve, si j'écoute un certain nombre de ses ministres,
27:55il regarde trop à droite. Donc, j'espère qu'il va nous rassurer.
27:57Mais vraiment, l'intérêt de notre pays, et c'est notre moteur à nous,
28:01c'est que ce gouvernement puisse déployer une stabilité
28:04et donner de la visibilité à nos concitoyens.
28:07Et vous, vous pensez que malgré tout, Michel Barnier,
28:09c'est sa déclaration de politique générale,
28:11combien de temps il est en CDD ?
28:13Il y a l'épreuve du budget qui va être très compliquée.
28:17Il y aura aussi peut-être des fissures dans le camp présidentiel
28:20et par ses soutiens.
28:21Est-ce que vous pensez qu'il est là pour longtemps ?
28:23Il n'est pas dans une situation très confortable.
28:25C'est une porte ouverte.
28:27Tout le monde peut dire la même chose.
28:29Mais ça, c'est le résultat, encore une fois, de ce front républicain
28:32du mois de juillet, où il y a eu des alliances contre-nature
28:35entre macronistes et mélenchonistes.
28:38Les LR se sont grévés dessus entre-temps.
28:40Et maintenant, vous savez, on avait un slogan durant la campagne
28:43employé par Jordan Bardella, c'était nous, le sursaut ou le chaos.
28:47Là, maintenant, on a le chaos.
28:48C'est le front républicain, tout ça.
28:50Eh bien, écoutez, merci beaucoup, messieurs Philippe Ballard,
28:53Jean-René Cazeneuve, d'avoir accepté cette première invitation
28:56de la saison.
28:57On va tout de suite rejoindre la salle des 4 colonnes.
28:59Marco Pommier, je crois que c'est un peu l'ambiance
29:02des grands jours dans cette salle des 4 colonnes.
29:04Oui, c'est ça, Elsa.
29:05Et cette salle des 4 colonnes, elle se remplit de plus en plus,
29:08vous le voyez peut-être sur ces images.
29:10Vous voyez, là, il y a beaucoup de caméras.
29:12En fait, c'est pour ne rien rater à des réactions politiques
29:15lorsque les opposants à Michel Barnier voudront réagir tout à l'heure.
29:19Salle des 4 colonnes.
29:21Ici, pour l'instant, on attend le discours,
29:23la déclaration de politique générale du Premier ministre
29:26dans moins d'une trentaine de minutes, maintenant.
29:28Donc, je présente... Ah oui.
29:32Et merci, Marco Pommier.
29:34Merci à vous de nous rejoindre sur LCP,
29:36dans cette salle des pas perdus où, vous le voyez,
29:39il y a beaucoup, beaucoup de monde.
29:40Émission spéciale aujourd'hui pour suivre la déclaration
29:43de politique générale du Premier ministre Michel Barnier.
29:46Son grand oral, c'est dans 28 minutes dans l'hémicycle
29:49avec, évidemment, la réponse des 11 groupes parlementaires.
29:52Pour tout savoir, tout comprendre,
29:54toutes nos équipes sont mobilisées dans la salle des 4 colonnes.
29:57Stéphanie Despierre et Marco Pommier
29:59avec des interviews, du décryptage, des coulisses.
30:02Dans quelques minutes, nous vous ferons vivre
30:04l'arrivée du Premier ministre Michel Barnier
30:06et des membres du gouvernement
30:07dans la cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
30:09Et puis, Clément Perrault est, lui, déjà dans l'hémicycle.
30:12Il attend les députés.
30:13Clément, dites-nous comment ça se passe,
30:15une DPG, une déclaration de politique générale.
30:21Eh bien, Elsa, à 15h,
30:22Michel Barnier va entrer dans l'hémicycle.
30:25Il va monter à la tribune de l'orateur
30:27et là, il fera face au chaudron de l'Assemblée,
30:30aux députés qui seront pratiquement sans doute tous présents.
30:34Ce sera un moment très fort.
30:36On attend un discours d'environ une heure.
30:38Après ce discours de Michel Barnier,
30:40ce sont les présidents des différents groupes politiques
30:43de l'Assemblée qui vont prendre la parole.
30:45Il y a 11 présidents de groupe.
30:47Les temps d'intervention seront équitablement répartis
30:50entre le bloc présidentiel et les groupes de l'opposition.
30:53À ce moment-là, on va entendre des personnalités politiques
30:56bien connues des Français.
30:58Il y aura Gabriel Attal, il y aura Marine Le Pen,
31:03on entendra également Eric Ciotti, Mathilde Panot
31:05ou encore Boris Vallaud.
31:07Dans la foulée, Michel Barnier pourra reprendre
31:09la parole pour une intervention où il pourra répondre
31:12aux propos des présidents de groupe.
31:14Le Premier ministre le sait, il est dans un hémicycle
31:17qui sera très loin d'être acquis à sa cause.
31:20Oui, le contexte est particulier, peu habituel
31:25puisqu'une majorité de l'hémicycle ne soutient pas Michel Barnier.
31:29Il ne peut donc pas s'attendre à un accueil particulièrement chaleureux.
31:32Il n'y aura pas un silence de cathédrale
31:34pendant toute l'intervention de Michel Barnier.
31:37L'hémicycle, c'est un lieu de vie
31:39et il y aura forcément des députés à droite, à gauche
31:42qui vont tenter de le déstabiliser,
31:45parfois en l'interpellant, parfois en commentant son discours.
31:48Devant cela, Michel Barnier va tenter de rester concentré
31:51sur son propos et pour l'aider, il y aura aussi
31:53les députés de son bloc qui vont l'applaudir,
31:56qui vont l'encourager.
31:58Ce n'est pas un novice en politique Michel Barnier,
32:00il a déjà été député, il a déjà été ministre,
32:02il connaît ces ambiances-là.
32:04Ce contexte d'aujourd'hui, il est assez extraordinaire
32:07et ce sera un vrai défi pour lui d'y répondre aujourd'hui.
32:10Merci beaucoup Clément.
32:12J'ai le plaisir d'accueillir sur notre plateau,
32:14on est salle des pas perdus, il y a déjà beaucoup de monde.
32:16Antoine Léaument, bonjour.
32:18Vous êtes député de la France Insoumise de l'Essan.
32:20Philippe Gosselin, bonjour.
32:22Député droite républicaine de la Manche.
32:24Déjà, on va commencer par une petite précision
32:26puisque la vie politique est un peu chamboulée.
32:29Vous êtes droite républicaine, c'est le Parti des Républicains.
32:32Le Premier ministre est issu de votre famille.
32:35Votre groupe à l'Assemblée, il est encore dans l'opposition.
32:38D'ailleurs, ça se voit sur les temps de parole qui ont été attribués.
32:40Ce n'est pas un peu baroque comme situation ?
32:42Vous en avez parlé en réunion de groupe, ça va changer bientôt ?
32:44Ecoutez, la situation elle-même est un peu compliquée et un peu baroque.
32:48Donc, laissez-nous quelques jours, pour ne pas dire quelques heures
32:52et tout ça sera après le discours de politique générale totalement clarifié.
32:57Voilà, il n'y a plus de suspense.
32:58En réalité, il n'y a pas vraiment de suspense.
33:00Vous allez dans la majorité.
33:01On est passé d'un soutien sans participation à un soutien au Premier ministre
33:06avec un certain nombre de demandes et d'attentes.
33:09Donc, ça va se clarifier, rassurez-vous.
33:10Antoine Léaumont, je ne vais pas vous demander de préciser votre positionnement
33:13par rapport à Michel Barnier.
33:14Vous, avec le nouveau Front populaire, vous avez décidé de déposer une motion de censure
33:17avant même d'entendre un mot du Premier ministre.
33:20Vous n'auriez pas eu envie juste de l'écouter avant de vous décider ?
33:23Alors, d'abord, avant de commencer, je veux dire ma solidarité avec le peuple libanais
33:27qui fait en ce moment face à une invasion terrestre armée de son voisin.
33:31Et pour répondre maintenant à votre question, non, nous ne pouvons pas attendre.
33:36Parce qu'en réalité, un certain nombre de propos ont déjà été tenus
33:40par un certain nombre de ministres et en particulier par M. Retailleau lui-même
33:44sur la question de l'état de droit et du non-respect de l'état de droit,
33:47sur l'immigration n'est pas une chance pour la France
33:50qui représente une insulte pour 20 millions de nos compatriotes.
33:53Et ces propos ne sont ni ceux d'un démocrate ni ceux d'un républicain.
33:56Donc, nous, il nous semble qu'il est de notre devoir de censurer ce gouvernement.
33:59Et puis enfin, il y a une dernière raison, c'est que M. Macron n'a pas respecté
34:02les résultats des élections. Le parti qui gouverne en ce moment la France
34:07est celui qui a fait 5% aux élections législatives.
34:10Dans une démocratie, normalement, ceux qui gouvernent sont ceux qui gagnent
34:13les élections, pas ceux qui les perdent.
34:15Ça, c'est pour vous, Philippe Gossin, je crois.
34:17Le parti qui a fait 5%.
34:18Mais M. Léaument et les Insoumis, depuis plusieurs semaines,
34:21font tourner en boucle le fait qu'ils auraient gagné les élections.
34:24C'est clair, ce n'est absolument pas le cas.
34:27Personne ne les a gagnées en tant que telles, mais pas plus les Insoumis,
34:31qui tiennent d'ailleurs un peu le bloc de gauche sous leur coupe.
34:34C'est un peu le problème de la dépendance qui nuit gravement à la gauche,
34:38la dépendance à Mélenchon.
34:39On en est encore un peu là aujourd'hui, ce qui est dommage.
34:41Alors, je vous propose de ne pas rouvrir le débat du mois d'août.
34:44Avançons sur les thèmes très attendus dans la déclaration de politique générale
34:48de Michel Barnier, sur la fiscalité.
34:51Une contribution exceptionnelle, temporaire.
34:54C'est la piste privilégiée par Michel Barnier.
34:56C'est un Premier ministre de droite qui va finalement augmenter les impôts.
34:59D'abord, il n'est pas question de toucher aux impôts des classes moyennes ni populaires.
35:04On est dans une situation très particulière.
35:07Et qu'il y ait aussi un effort fiscal, je crois que c'est attendu par nos concitoyens.
35:12Ça s'appelle tout simplement la justice fiscale.
35:14Maintenant, ça ne doit pas masquer le cas échéant,
35:17cette augmentation de certains impôts très ciblés.
35:20Le fait que l'Etat, aujourd'hui, vit au-dessus de ces moyens.
35:24Donc, il va falloir aussi, en parallèle, faire un certain nombre d'efforts budgétaires,
35:28donc d'économies, ce qui n'est pas facile à vendre, il faut bien le reconnaître.
35:31Alors, Antoine Léaumont, on est d'accord que ce n'est pas le programme du nouveau Front populaire.
35:34Mais sur ces hausses d'impôts temporaires, ces surtaxes sur l'impôt sur les sociétés,
35:38sur les énergéticiens, est-ce qu'ici, la gauche pourrait dire, on prend ?
35:42Allez, ça ne nous va pas complètement, mais ça, on le vote.
35:44C'est quand même la meilleure, parce qu'après n'avoir cessé de baisser les impôts
35:48des plus grandes fortunes de ce pays, voici maintenant qu'on va les rétablir de manière temporaire.
35:53Excusez-moi, mais ce n'est pas de manière temporaire qu'il faut les rétablir,
35:56si on veut rétablir, dans la durée, les comptes publics.
35:59Donc, évidemment, nous, nous allons défendre nos amendements à l'intérieur de ce budget.
36:04C'est ce que tout le monde oublie, mais c'est que le Premier ministre
36:06ou le ministre de l'Economie et des Finances, ils viennent avec un budget.
36:09Puis, ensuite, il y a un truc qui s'appelle l'Assemblée nationale
36:11qui amende et qui adopte ou n'adopte pas un budget.
36:14Tout le monde a l'air d'oublier que c'est l'Assemblée nationale qui décide à la fin,
36:16mais c'est l'Assemblée nationale qui décide à la fin, y compris s'il y a des 49.3,
36:20en déposant éventuellement des motions de censure pour faire tomber le gouvernement
36:24et le budget qui va avec.
36:25Donc, nous, ce que nous allons faire, c'est défendre notre politique
36:28à l'intérieur du budget par des amendements.
36:30Et, évidemment, ceux qui se sont gavés, comme jamais dans les années précédentes,
36:34doivent maintenant mettre la main à la poche.
36:36Parce que ça ne peut pas être possible que les Françaises et les Français
36:39tirent la langue, n'en peuvent plus, aient des difficultés à boucler les fins de mois
36:43et que certains accumulent des richesses considérables.
36:46Je rappelle quand même que les 500 plus grandes fortunes de ce pays
36:49ont multiplié par deux leurs fortunes depuis 2017.
36:51Je ne suis pas sûr que toutes les Françaises et les Français aient vu leurs fortunes multiplier par deux.
36:55Vous entendez, Philippe Gosselin, ce que dit Antoine Lemond,
36:57c'est qu'il faut aller encore plus loin, finalement, sur ce volet recettes,
37:00aller chercher plus de recettes.
37:02Si on en est au volet recettes, il faut qu'on regarde aussi le volet dépenses.
37:06Je rappelle que, quand même, dans les propositions qui, heureusement,
37:09ne sont pas appliquées de LFI et du Nouveau Front Populaire,
37:12on a plus de 200 milliards de dépenses nouvelles
37:16qui n'étaient pas, non plus, financées.
37:18Donc, on est entre 100, 150, 200, vous savez bien.
37:21Il y a des évaluations qui divergent un peu.
37:23Mais, dans tous les cas, on sera d'accord en disant
37:25si vous voulez couper la poire en deux à 150.
37:27C'est énorme.
37:28Donc, je crois qu'aujourd'hui, il faut se réjouir qu'on ait des fortunes
37:32en France, des entreprises qui fonctionnent.
37:34Après, effectivement, la justice fiscale, c'est que chacun puisse participer
37:38à la hauteur de ses gains.
37:40On parle là de 110 milliards d'euros à trouver en 3 ans.
37:45Effectivement, vous dites bien, les Français ne comprendraient pas
37:48qu'on ne coupe que dans les dépenses.
37:50Vous, vous êtes d'accord et vous suivrez le gouvernement de Michel Barnier
37:53puisque ce n'est pas forcément le cas dans le compte résidentiel.
37:56Jean-René Cazeneuve, qui était là juste avant vous, il dit
37:59« Moi, pour l'instant, je suis contre, ça ne me plaît pas du tout ces hausses d'impôts. »
38:02On verra le contenu.
38:03Moi, je constate, quand même, que depuis 3 ans, de 21 à 24,
38:07les dépenses de l'Etat ont augmenté de 250 milliards.
38:11On a fait un peu open bar, sans que pour autant les services publics
38:14soient plus efficaces, sans que pour autant nos hôpitaux aient plus d'aisance,
38:19sans que beaucoup de services publics aient plus d'aisance.
38:21Donc, il ne s'agit pas de couper de façon sombre toutes les vannes,
38:25mais il faut aussi que l'effort puisse être partagé.
38:29Et vous savez, ce n'est pas en prenant uniquement aux supposés riches
38:34qu'on arrive à rendre tout le monde riche et meilleur.
38:37Vous entendez ce que dit Philippe Gosselin ?
38:39On dépense beaucoup, et les Français n'ont pas le sentiment
38:41d'avoir des services publics qui fonctionnent.
38:43Est-ce que la solution, c'est de dépenser plus ?
38:45Ou c'est, parfois, de regarder comment améliorer les choses
38:47sans forcément d'argent supplémentaire ?
38:49Tout le monde sera d'accord pour dire qu'il faut mieux regarder dans les dépenses.
38:51Ça, il n'y a pas de souci.
38:52Mais, par contre, dire qu'à l'heure actuelle, il y a assez d'argent dans les services publics,
38:56que ce soit, par exemple, dans l'école ou dans la santé,
38:58aucun Français ne va nous écouter et se dire « il y a assez d'argent dans les services publics ».
39:03Parce que les Françaises et les Français voient bien,
39:05quand ils vont à l'hôpital, la dégradation des conditions d'accueil,
39:08quand ils vont dans les EHPAD, la manière dont sont accueillis nos anciens,
39:12quand on va dans les crèches aussi,
39:14et donc, dans un certain nombre de services publics,
39:16on a besoin d'avoir davantage d'argent.
39:18Maintenant, pour en avoir davantage,
39:20le budget de l'État n'est pas comme le budget d'une famille.
39:23Une famille, elle a des revenus fixes,
39:25elle peut demander des augmentations à son patron quand c'est une famille de salariés,
39:27mais bon, ça se limite à ça.
39:29L'État, lui, décide de l'impôt qu'il lève.
39:31Et précisément, nous, nous avons la décision de lever des impôts
39:34et de contraindre, j'utilise le mot,
39:36de contraindre un certain nombre de personnes
39:38qui, jusqu'à présent, ont eu les mains libres
39:40pour se mettre beaucoup d'argent dans leur poche,
39:42de les contraindre à payer leur juste part d'impôt.
39:44Je vous donne un chiffre qui est un chiffre qui est choquant.
39:46Environ de 0%, des 0% les plus pauvres,
39:50jusqu'à 99,99% les plus riches,
39:53on est à autour de 40 et 45% d'imposition.
39:56Les milliardaires de notre pays, ils sont à 20%.
39:5920% pour les milliardaires.
40:01Pourquoi est-ce que les milliardaires sont imposés à 20%
40:03alors que les 10% les plus pauvres le sont à 40% ?
40:05Donc vous dites, vous, c'est pas les très riches,
40:07c'est vraiment les ultra-riches,
40:09la toute petite pourcentage ?
40:11Mais bien sûr, et ce sont eux qui se sont gavés,
40:13qui s'enrichissent grâce au travail
40:15des Françaises et des Français
40:17qui participent à faire leur richesse dans les entreprises,
40:19et grâce aux services publics
40:21qui permettent d'avoir des salariés en bonne santé,
40:23d'avoir des salariés éduqués, d'avoir des routes
40:25qui permettent de transporter les marchandises.
40:27Les hausses d'impôt, c'est pas suffisant pour le nouveau Front Populaire
40:29et ça inquiète dans le camp présidentiel.
40:31On l'a redit, Stéphanie le disait,
40:33il y a 212 députés qui soutiennent
40:35pour l'instant le gouvernement Michel Barnier.
40:37S'il y en a 100, 60, 180
40:39qui commencent à tiquer sur ces hausses d'impôt,
40:41là le Premier ministre a certainement un gros problème.
40:43Alors dans tous les cas,
40:45l'arithmétique est compliquée pour une majorité
40:47puisque je rappelle qu'il y a eu une dissolution
40:49et que depuis la dissolution, les majorités
40:51sont encore plus faibles que celles qui existaient auparavant.
40:53Mais s'il y a autant de réactions,
40:55c'est aussi parce qu'il faut le rappeler,
40:57parce qu'à écouter mon collègue Leaumont,
40:59tout se passe bien,
41:01il n'y a pas d'imposition,
41:03les plus riches seraient finalement en totale liberté.
41:05On est quand même un des premiers,
41:07tout premier pays au monde,
41:09je dis bien au monde,
41:11pour les prélèvements obligatoires.
41:13La question se poserait différemment
41:15si on était plutôt dans la moyenne.
41:17Aujourd'hui, selon l'OCDE,
41:19on est deuxième en position.
41:21Ça veut dire qu'aujourd'hui,
41:23l'essentiel de la richesse privée
41:25qui devient richesse publique
41:27via les impôts
41:29n'est pas toujours, je ne dis pas que c'est systématique,
41:31mais pas toujours bien utilisé.
41:33Donc il y a un moment, il faut aussi regarder
41:35ces taux de prélèvements obligatoires.
41:37Il y a un moment, on ne tombe pas à neuf.
41:39On paye déjà trop d'impôts en France,
41:41on entend souvent qu'on est un enfer fiscal.
41:43Je vais répondre à cet argument.
41:45Qui est réel ?
41:47Je vais vous répondre, monsieur Gosselin.
41:49Je veux bien entendre qu'on paye beaucoup d'impôts,
41:51on ne veut plus avoir la gratuité des soins,
41:53on préfère des assurances privées,
41:55parce que c'est ce qui existe dans les pays où il y a moins de prélèvements.
41:57Qu'est-ce qu'on veut ? Est-ce qu'on veut une école privée
41:59plutôt qu'une école publique ?
42:01Parce que c'est ce qui existe dans un certain nombre de pays
42:03où il y a moins de prélèvements.
42:05Antoine Léaumont dit qu'on paye beaucoup d'impôts,
42:07mais en même temps, c'est vrai qu'il y a l'école gratuite.
42:09Dans d'autres pays, je pense à l'Allemagne,
42:11on paye moins d'impôts et l'école n'est pas que privée,
42:13la santé n'est pas que privée.
42:15Vous avez dit que par exemple aux Etats-Unis, il faut se payer...
42:17On n'en est pas aux Etats-Unis,
42:19personne ne se compare aux Etats-Unis.
42:21Je vais faire la comparaison,
42:23vous comparez le prélèvement d'impôts aux Etats-Unis,
42:25et bien quand on va dans l'université,
42:27dans les Etats-Unis, il faut davantage payer pour aller à l'université.
42:29Et ce système-là est valable partout.
42:31Quand on socialise de la richesse,
42:33quand on partage de la richesse,
42:35ceux qui partagent le plus, normalement,
42:37ce sont les plus riches, pour permettre à tout le monde
42:39d'avoir le nécessaire pour vivre.
42:41Que ce soit pour la santé, pour l'éducation,
42:43pour la sécurité sociale que nous,
42:45nous souhaitons élargir.
42:47Par exemple, je vous donne une dépense,
42:49qui est une dépense contrainte, mais que nous,
42:51nous trouvons stupide, les mutuelles.
42:53Moi, je préférais qu'on ait le 100% Sécu,
42:55et que plutôt de devoir choisir chacun sa mutuelle,
42:57on remette tous au paquet commun de la sécurité sociale,
42:59ça nous coûtera à tous moins cher,
43:01et on aura un meilleur taux de couverture à 100%
43:03avec la sécurité sociale.
43:05C'est ce qu'on faisait avant,
43:07il n'y a pas besoin de tous ces prélèvements privés.
43:09Ce n'est pas ce qu'on faisait avant,
43:11ça n'existe pas simplement du 46.
43:13Vous faites l'amalgame habituel,
43:17vous faites l'amalgame habituel,
43:19ça c'est le problème des insoumis,
43:21on déroule, on déroule,
43:23et le bouc émissaire en permanence.
43:25On en aura l'occasion d'en parler,
43:27un projet de loi de la sécurité sociale,
43:29regardez ces images, puisque Michel Barnier,
43:31le Premier ministre, accompagné de la porte-parole
43:33du gouvernement Maude Bréjon,
43:35a décidé de se rendre à pied à l'Assemblée nationale,
43:37ce n'est pas la première fois
43:39en communication les images comptent,
43:41donc il se rend à pied à l'Assemblée nationale.
43:43Je crois reconnaître la rue de Bourgogne,
43:45juste aux abords de cette Assemblée nationale.
43:47J'ai le souvenir aussi d'Elisabeth Borne,
43:49qui avait déjà fait quelques centaines de mètres ici
43:51pour rejoindre l'Assemblée nationale.
43:53On va voir si le Premier ministre s'exprime,
43:55mais dans ces genres de séquences,
43:57souvent il ne répond pas forcément
43:59aux interrogations des journalistes
44:01qui le suivent.
44:03Le Premier ministre,
44:05qui donc un quart d'heure avant
44:07son rendez-vous,
44:09et test très important dans l'hémicycle,
44:11se rend à pied rue de Bourgogne.
44:13On voit les équipes de sécurité
44:15qui demandent aux journalistes
44:17et aux caméras de laisser marcher,
44:19de prendre un petit peu de champ
44:21pour laisser le Premier ministre
44:23accompagné de la porte-parole du gouvernement Maude Bréjon,
44:25qui traverse les quelques mètres
44:27qui séparent Matignon
44:29de l'Assemblée nationale.
44:31C'est toujours des images
44:33pour montrer que le Premier ministre
44:35est détendu,
44:37vient applier à l'Assemblée nationale
44:39une image de simplicité
44:41plutôt que d'arriver dans la voiture.
44:43On le sait, les images comptent.
44:45Certains vont dire que c'est une mise en scène,
44:47une communication, mais voilà,
44:49ce sont des images aussi importantes.
44:51Laurent Saint-Martin, on en a parlé du budget,
44:53ministre chargé des Comptes publics.
44:55Antoine Léaument, vous rigolez.
44:57Il a le droit de venir à pied, le Premier ministre.
44:59C'est une image qui...
45:01Le problème, c'est à la fin ce qu'il va raconter
45:03et je ne doute pas du fait que nous ne serons pas d'accord avec lui.
45:05Voilà, un Premier ministre qui veut montrer...
45:07Je ne doute pas que nous ne soyons pas d'accord
45:09entre nous, effectivement.
45:11Michel Barnier, à l'antenne, on l'écoute.
45:23Alors, je peux vous dire
45:25que notre journaliste Clément Perrault
45:27fait tout pour essayer
45:29d'interpeller le Premier ministre
45:31pour avoir les meilleures images.
45:33On reconnaît donc la porte-parole du gouvernement
45:35qui s'est exprimée il y a peu de temps
45:37à la sortie du Conseil des ministres.
45:39Le ministre des Comptes publics et du budget,
45:41Laurent Saint-Martin, on va le voir énormément
45:43à l'Assemblée ces prochaines semaines
45:45puisque le projet de loi de finances
45:47va être présenté la semaine prochaine
45:49en séance à partir du 21 octobre.
45:51C'est un marathon qui va nous occuper
45:53tout l'automne, les premières pistes
45:55certainement dévoilées par le Premier ministre
45:57Michel Barnier dans quelques instants.
45:59Marco Pommier est au côté d'André Chassaigne
46:01on l'avait quitté, candidat à la présidence
46:03de l'Assemblée nationale.
46:05Il est toujours président du groupe GDR,
46:07ce sont les communistes ici à l'Assemblée, Marco.
46:09Oui, Elsa, et c'est André Chassaigne qui prendra tout à l'heure
46:11la parole à la tribune après le discours
46:13de Michel Barnier. Votre discours, il est déjà écrit
46:15finalement, pas la peine d'écouter le Premier ministre.
46:17Vous allez le censurer a priori.
46:19Il est écrit, mais on le modifiera
46:21en fonction des propos
46:23qu'il va tenir. C'est vrai que je m'appuie
46:25sur le fait qu'il se transforme en marcheur.
46:27On le voit bien aujourd'hui.
46:29Donc, quelle politique il va conduire ?
46:31Vous savez, on a une expression vergnate
46:33qui consiste à se dire, on n'achète pas
46:35un âne dans un sac.
46:37Je ne sais pas ce que le Premier ministre
46:39a mis dans son sac, je m'en doute
46:41un peu, mais quoi qu'il en soit,
46:43nous réagirons par rapport aux propos qu'il va tenir.
46:45Justement, le Premier ministre pourrait annoncer
46:47un choc fiscal si jamais le Premier ministre annonce
46:49une hausse des impôts pour les plus fortunés,
46:51pour les multinationales. Vous seriez favorable à ça ?
46:53La gauche l'a toujours réclamé.
46:55Qu'en faut-il savoir, l'amplitude
46:57de ce choc fiscal ?
46:59Est-ce qu'il va tout simplement caresser
47:01les choses, ou est-ce que ce sera
47:03une mesure énergique,
47:05pérenne ? Je me méfie
47:07beaucoup des effets d'annonce qui, ensuite,
47:09se traduisent par
47:11un atterrissage qui est beaucoup
47:13moins important. D'ailleurs, on a vu que, déjà,
47:15des macronistes
47:17font une tribune en disant qu'il ne faut pas
47:19augmenter les impôts, et donc, pas augmenter
47:21les impôts des plus riches.
47:23Merci beaucoup, André Chassaigne. On écoutera votre discours tout à l'heure
47:25à la tribune de l'Assemblée. Merci à vous.
47:27Merci beaucoup,
47:29Marco Pommier. Pendant que vous interviewez
47:31André Chassaigne, qu'on a écouté attentivement,
47:33on a aussi vu à l'antenne, évidemment, Michel Barnier
47:35qui a décidé de se rendre à pied
47:37à l'Assemblée nationale. C'est un petit symbole,
47:39nous disait Antoine Léaumant, mais bon,
47:41ce sont des images qui comptent quand on veut
47:43commencer à écrire un peu une histoire.
47:45Michel Barnier connaît l'Assemblée, mais il y était
47:47il y a 15 ans. L'ambiance était bien différente.
47:49D'ailleurs, Antoine Léaumant...
47:51Vous pensez vraiment? Comité d'accueil des insoumis
47:53tout à l'heure ou pas?
47:55Mais à l'Assemblée nationale,
47:57l'Assemblée nationale a toujours été un lieu
47:59où il y a beaucoup de vie. Moi, j'ai regardé,
48:01vous savez, j'aime bien regarder dans l'histoire
48:03de France, j'ai regardé un débat dans lequel il y avait
48:05quelqu'un qui avait chanté l'international
48:07en faisant tournoyer quelque chose au-dessus de sa tête.
48:09Donc vous voyez, finalement, nous sommes dans une
48:11tradition républicaine assez
48:13ancrée dans les institutions
48:15de la Vème République.
48:17Vous voulez préparer un petit quelque chose
48:19pour un événement, l'enchanter l'international
48:21ou autre, et institutionnaliser
48:23le bazar. C'est quand même ce que vous faites
48:25un peu plus que d'habitude.
48:27En fait, ça n'est pas le bazar. C'est une manière
48:29de faire des débats parlementaires,
48:31de faire intervenir le débat parlementaire
48:33en le faisant sortir
48:35de l'Assemblée nationale. Et il y a besoin de ça
48:37parce que notre Assemblée, c'est le lieu
48:39où se prennent les décisions qui parlent
48:41à l'ensemble du peuple français.
48:43Nous sommes comptables des citoyennes et des citoyens
48:45qui nous envoient à l'intérieur de l'Assemblée nationale.
48:47Et vous savez, si les citoyennes
48:49et les citoyens n'étaient pas contents de nous,
48:51je n'aurais pas fait dix points de plus dans cette élection
48:53que dans la précédente, je pense.
48:55Et regardez à l'image Antoine Léaumant.
48:57Vous avez vu Michel Barnier qui entre
48:59rue de l'Université.
49:01On l'attendait passer par la Cour d'honneur.
49:03Il arrive donc à pied
49:05à l'Assemblée nationale.
49:07Il a donc décidé de faire
49:09les quelques mètres qui séparent la rue de Varennes-Matignon
49:11à l'Assemblée.
49:13Il y a 5-6 minutes de marche.
49:15Il était accompagné de la porte-parole
49:17du gouvernement et du ministre des Comptes publics
49:19et du budget Laurent Saint-Martin.
49:21On a parlé fiscalité, on a parlé impôts.
49:23L'autre sujet sur lequel est très attendu
49:25Michel Barnier, c'est
49:27l'immigration et plus globalement
49:29son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
49:31Parfaitement à l'aise avec ses déclarations
49:33des derniers temps. L'immigration qui n'est pas une chance.
49:35L'état de droit qui n'est ni intangible
49:37ni sacré. Philippe Gosselin.
49:39D'abord, je crois qu'effectivement il y a eu
49:41incompréhension sur la notion
49:43d'état de droit. Je pense que dans la bouche
49:45de Bruno Retailleau, mais on en aura la confirmation
49:47tout à l'heure avec le discours du Premier ministre,
49:49je crois qu'il est plus question de l'état du droit.
49:51Et je pense que sans vouloir faire de l'exégèse
49:53à tout prix...
49:55Vous pensez que c'était une erreur de langage de sa part ?
49:57Oui, je pense que c'est pas la même chose.
49:59Je le sais, Bruno Retailleau comme d'autres,
50:01respectueux de nos institutions, c'est un républicain.
50:03Enfin, il faut arrêter de lui faire un mauvais procès.
50:05En revanche, l'état du droit
50:07positif, lui, n'est pas intangible.
50:09C'est à l'Assemblée qu'on peut le modifier.
50:11C'est aussi par référendum qu'on peut le modifier.
50:13Maintenant, vous savez,
50:15on attend aussi
50:17deux choses dans cette
50:19déclaration de politique générale.
50:21Qu'on traite du quotidien, la santé,
50:23le logement, l'éducation. Je partage
50:25ce point de vue. Et puis il y a aussi
50:27le régalien. Le régalien, c'est la sécurité,
50:29l'autorité, l'immigration.
50:31Et si on ne le traite pas, à force de mettre la poussière
50:33sous le tapis, on a une révolte de nos
50:35concitoyens. On met la poussière sous le tapis parce qu'il y a des lois
50:37d'immigration à peu près tous les deux ans.
50:39Vous entendez la loi d'immigration, vous avez vu la dernière mouture.
50:41La moitié a été sabrée
50:43par le Conseil constitutionnel
50:45avec une forme de duplicité
50:47de la majorité. Mais ça se paye dans les urnes.
50:49Quand nos concitoyens ont l'impression
50:51qu'on ne traite pas certains sujets,
50:53ça se rappelle très vite l'effet boomerang.
50:55Antoine Léaument, vous, vous attendez
50:57aussi des précisions de Michel Barnier
50:59qu'il recadre, c'est comme ça qu'on appelle
51:01son ministre de l'Intérieur tout à l'heure.
51:03J'aimerais bien, mais le problème, c'est qu'il ne le fera pas
51:05puisque M. Barnier a besoin
51:07du soutien du Rassemblement national
51:09pour tenir et que le Rassemblement national,
51:11depuis que M. Barnier est là,
51:13s'est transformé en paillasson
51:15d'Emmanuel Macron en suivant
51:17la politique de M. Macron.
51:19Donc, il a besoin d'avoir un M. Retailleau
51:21qui est le véritable Premier ministre de ce gouvernement
51:23qui va tenir des propos
51:25toujours plus scandaleux sans jamais être cadré.
51:27Parce que s'il se fait recadrer, le gouvernement tombera.
51:29Maude Bréjon, porte-parole du gouvernement,
51:31a quand même dit tout à l'heure que pour Michel Barnier,
51:33c'était une ligne rouge.
51:35C'est intangible.
51:37Par ailleurs, M. Gosselin,
51:39que quelqu'un se trompe entre l'état de droit
51:41et du droit au niveau où en est M. Retailleau,
51:43je ne crois pas que c'était une erreur.
51:45Je crois qu'il a reculé parce qu'il s'est rendu compte
51:47que ça provoquait un tollé.
51:49Mais il n'a pas reculé sur l'immigration.
51:51Et sur l'immigration, je le répète, il a dit
51:53que l'immigration n'est pas une chance pour la France.
51:55Il y a 20 millions de nos compatriotes, j'en suis,
51:57qui ont des ancêtres qui sont d'origine étrangère.
51:59Les miens étaient Belges et Italiens.
52:01Et il y en a ras-le-bol que systématiquement
52:03ne sont pas de ceux-là dont il est question.
52:05Pourquoi pas ceux-là, M. Gosselin ?
52:07Figurez-vous qu'à l'époque...
52:09Je vais vous dire un truc que vous ne savez pas, M. Gosselin.
52:11Quand les Polonais sont arrivés en France,
52:13en 1929, le préfet de police des Hauts-de-France
52:15disait à l'époque
52:17qu'ils étaient incapables de s'intégrer,
52:19qu'ils ne voulaient pas faire partie de la République française
52:21et que, d'une certaine manière, on n'arriverait jamais
52:23à en faire des Français. Eh bien, si.
52:25Avec n'importe qui, on fait des Français.
52:27Vous pouvez monter sur vos grands chevaux.
52:29Ce n'est pas ça, le sujet, aujourd'hui.
52:31Tout est à tôt sur Michel Barnier.
52:33Dans l'esprit de nos concitoyens, ce n'est absolument pas.
52:35Il vient de rentrer à l'Assemblée nationale
52:37par la Cour d'honneur.
52:39Michel Barnier, le Premier ministre,
52:41qui est attendu dans 6 minutes dans l'hémicycle.
52:43Philippe Gosselin, Bruno Retailleau,
52:45le ministre de l'Intérieur, a bien dit
52:47que l'immigration n'est pas une chance.
52:49Lui, il n'a pas fait de distinction
52:51entre les différents immigrés.
52:53Moi, je constate qu'aujourd'hui,
52:55dans tous les pays d'Europe et dans beaucoup de pays
52:57dans le monde, on se pose
52:59la question de contrôler,
53:01de maîtriser qui vient
53:03et qui ne vient pas dans son territoire.
53:05Je crois qu'on ne peut pas traiter
53:07le chancelier Scholz, par exemple,
53:09qui vient de réinstaurer des contrôles
53:11aux frontières en Allemagne,
53:13de fascistes, d'alliés de l'AFD
53:15qui est l'équivalent du RN chez nous.
53:17Il faut remettre les pendules à l'heure.
53:19Je crois qu'à force
53:21de vouloir monter nos concitoyens
53:23les uns contre les autres, il n'a jamais été
53:25question de dire que
53:27ceux qui étaient descendants d'immigrés
53:29étaient aujourd'hui les malvenus dans notre pays.
53:31Vous savez bien que c'est de la surinterprétation.
53:33C'est de la provocation.
53:35Vous n'êtes pas crédible.
53:37Effectivement, sur l'immigration,
53:39il faut arrêter l'hypocrisie.
53:41Les principales causes de l'émigration,
53:43c'est quoi ? La destruction de l'économie
53:45des pays d'Afrique. Qui est responsable ?
53:47Des gens comme monsieur Bolloré,
53:49qui ensuite vient faire des chaînes de télé.
53:51Les guerres.
53:53Je n'ai pas entendu beaucoup de monde
53:55poursuivre ce débat dans quelques instants.
53:57Une seconde, Antoine Léaumont,
53:59puisque Marco Pommier est dans la...
54:01Vous en faites quoi, monsieur Léaumont ?
54:03Marco Pommier est dans la Cour d'honneur.
54:05Beaucoup d'autres n'ont chez vous.
54:07Beaucoup d'autres n'ont chez vous.
54:09C'est bien un sujet.
54:11Sur la question de l'immigration,
54:13pour revenir, puisqu'on a entendu aussi votre candidate,
54:15on accueille tout le monde.
54:17Mais non, ce n'est pas ça.
54:19La règle, c'est un.
54:21Précisez, Antoine Léaumont.
54:23D'abord, les causes du départ.
54:25Il va falloir parler d'un truc qui s'appelle le capitalisme,
54:27qui est largement responsable des causes du départ.
54:29Deux, quand les gens arrivent au pays des droits de l'homme
54:31et du citoyen, la moindre des choses,
54:33c'est de les accueillir correctement et dignement
54:35et d'étudier les demandes d'asile.
54:37Les demandes d'asile, ça fait partie de notre droit
54:39depuis 1793.
54:41Et puis ensuite,
54:43pour appliquer des règles,
54:45il faut que ces règles soient appliquées
54:47d'une manière qui est lisible.
54:49Là, à l'heure actuelle, les gens ne le savent peut-être pas,
54:51on met des OQTF automatiquement...
54:53Des obligations de quitter le territoire français.
54:55Je pense que maintenant tout le monde a compris ce que c'était.
54:57Rappelons-le tout de même.
54:59Mais on met des OQTF de manière systématique
55:01quand il y a un refus de titre de séjour.
55:03Pourquoi y a-t-il certains refus de titre de séjour ?
55:05Des fois, c'est parce que l'administration
55:07est dépassée, parce qu'il n'y a pas assez de monde
55:09dans les administrations.
55:11Et un truc qui doit mettre 30 jours peut mettre 6 mois, etc.
55:13Et donc, il y a des gens qui se retrouvent avec plus de titre de séjour
55:15alors même qu'ils ont droit légalement.
55:17Qui est responsable dans cette situation ?
55:19C'est les personnes qui se retrouvent avec l'OQTF
55:21ou l'Etat français qui ne donne pas l'accès aux droits
55:23qu'il a pourtant garanti dans la loi.
55:25Vous voyez, ces manières-là de traiter l'immigration,
55:27on n'en parle jamais. 96% des personnes qui sont sous OQTF
55:29n'ont commis aucun délit et aucun crime.
55:31Sur ces questions des OQTF, très mal exécutées
55:33mais en même temps, on en délivre beaucoup
55:35peut-être pour pas grand-chose.
55:37Non, pour pas grand-chose. Effectivement, il y a des cas extrêmes
55:39et je ne dis pas le contraire, et je ne les conteste pas.
55:41Ils sont d'ailleurs reconnus par la justice.
55:43Pour autant, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac.
55:45Aujourd'hui, on a quand même un certain nombre
55:47de personnes étrangères qui sont en France
55:49et qui n'ont pas vocation à y rester.
55:51C'est pas être raciste, xénophobe, que de le réaffirmer.
55:53Philippe Gosselin, on va retrouver Clément Perrault
55:55parce que vous l'avez peut-être aperçu à l'image.
55:57Essayez d'interpeller le Premier ministre.
55:59Il a suivi les derniers maîtres de Michel Barnier.
56:01Clément Perrault, qu'a dit le Premier ministre ?
56:03Dans quel état d'esprit était-il ?
56:07Calme et déterminé, voilà ce qu'il a dit
56:09à Marco Pommier il y a quelques instants
56:11avant d'entrer dans l'hémicycle.
56:13J'étais effectivement avec Michel Barnier
56:15dans la rue de Bourgogne,
56:17la rue qui mène au palais Bourbon,
56:19où sur 200-300 mètres, les journalistes
56:21assez nombreux ont suivi la marche
56:23de Michel Barnier, accompagné de Maude Bréjon,
56:25la porte-parole du gouvernement.
56:27Il s'est arrêté parfois pour parler
56:29quelques instants avec des passants.
56:31Il a aussi fait quelques selfies.
56:33Il est arrivé à pied. Il a voulu montrer une image
56:35plutôt décontractée, plutôt confiante
56:37avant sa déclaration.
56:39Merci beaucoup, Clément.
56:41Un Premier ministre plutôt confiant,
56:43même s'il le sait, le travail sera long,
56:45sera dur.
56:47Ça va être difficile, Michel Barnier.
56:49Il a pour combien de temps ?
56:51Le temps que l'opinion publique le soutiendra.
56:53Je pense que c'est plus ça, d'ailleurs,
56:55le vrai sujet que celui d'une majorité
56:57strictement parlementaire.
56:59A lui, évidemment, de convaincre
57:01sur le régalien, dont l'immigration,
57:03mais pas que, et aussi beaucoup sur le quotidien.
57:05Je pense en particulier à la santé,
57:07l'éducation.
57:09Motion de censure que vous déposerez en fin de semaine
57:11sans le Rassemblement national,
57:13elle ne sera pas adoptée ?
57:15Motion de censure la semaine prochaine,
57:17mais dès demain, destitution du président de la République
57:19en commission des lois où nous siégeons tous les deux
57:21avec monsieur Gosselin.
57:23Votre groupe a déposé une proposition de résolution
57:25pour destituer Emmanuel Macron.
57:27C'est inédit dans l'histoire de la Ve République.
57:29C'est la réponse démocratique et constitutionnelle
57:31à la hauteur du défi posé par Emmanuel Macron
57:33que la presse étrangère qualifie de coup d'Etat
57:35et de mépris de la démocratie.
57:37Nous, comme nous sommes respectueux de la démocratie,
57:39nous allons essayer de faire appliquer ce que les gens ont dit.
57:41Monsieur Macron a perdu,
57:43et donc nous allons essayer de lui faire comprendre.
57:45L'article 68 sur la destitution du président de la République,
57:49l'état d'esprit, c'est quand même haute trahison,
57:51intelligence avec l'ennemi.
57:53Je crois qu'on n'en est pas là du tout,
57:55et c'est un peu un détournement de procédures.
57:57Ce sera demain, 10h, en commission des lois,
57:59à suivre sur les réseaux de la chaîne parlementaire.
58:01Merci Philippe Gosselin, merci Antoine Léaumont
58:03et maintenant on retrouve Clément Perrouault.
58:05Clément Perrouault, comment ça se passe,
58:07une DPG, une déclaration de politique générale ?
58:11À 15h, Elsa, Michel Barnier va s'exprimer
58:13dans quelques instants, face aux députés
58:15à la tribune de l'orateur.
58:17Un discours qui devrait durer environ une heure.
58:19Ensuite, ce seront les présidents des groupes parlementaires
58:21qui vont s'exprimer, 11 au total.
58:23Ensuite, Michel Barnier pourra à nouveau
58:25prendre la parole pour leur répondre.
58:29Merci beaucoup Clément.
58:31Regardez dans cette salle des pas perdus,
58:33il y a beaucoup de monde, beaucoup de journalistes,
58:35puisqu'on voit les caméras des différents médias
58:37qui vont filmer l'arrivée de la présidente
58:39de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet.
58:41Vous avez suivi, elle a été réélue.
58:43C'était le jeudi 18 juillet dernier.
58:45On avait suivi ça évidemment sur LCP.
58:47La session qui s'ouvre ce mardi 1er octobre
58:49avec la déclaration de politique générale
58:51de Michel Barnier.
58:53On annonce un discours d'une heure environ.
58:55Ensuite, il y aura la réponse des 11 groupes politiques.
58:57Ce sera à suivre en direct, en intégralité.
58:59Il se partage un temps de parole
59:01de trois heures environ.
59:03On voit les huissiers arriver.
59:05La présidente va arriver.
59:07Sachez aussi, et c'est important,
59:09à 15h, un hommage à Philippine
59:11sera rendu dans l'hémicycle.
59:13Ce sera les premiers mots d'Yael Brown-Pivet,
59:15cette jeune fille étudiante à l'université
59:17tuée dans le bois de Boulogne.
59:19Un meurtre qui a suscité énormément d'émotions
59:21en raison notamment du profil du meurtrier
59:23présumé un homme déjà condamné pour viol
59:25et frappé d'une OQTF.
59:27Yael Brown-Pivet vient de passer.
59:29On rejoint dans l'hémicycle, je vous rappelle.
59:31Hommage à Philippine, cette jeune fille.
59:3315h, une minute de silence.
59:35Ensuite, l'événement politique de la journée.
59:37La déclaration de politique générale de Michel Barnier.
59:39Le Premier ministre, c'est à suivre en direct
59:41et en intégralité sur LCP.
59:43On se retrouve à l'issue de la séance.
59:45Voilà la présidente qui monte
59:47au perchoir.
59:49Dans quelques minutes, Michel Barnier à la tribune.

Recommandations