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Jeudi 26 septembre 2024, SMART MORNING SOUMIER reçoit Christophe Barrier (Co-fondateur, Astate)

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00:06Salut à tous, le monde de l'industrie est avec nous, ASTAT, salut, aujourd'hui Christophe, bonjour Christophe Barrier, patron donc de ASTAT.
00:16Il faut, je pense qu'on explique encore ce dont on va parler, c'est-à-dire le PLM.
00:21Je l'explique toujours, tout le temps.
00:23Tout le temps ?
00:24Oui, tout le temps.
00:25Pas avec les industriels !
00:26Installé quand même, ça fait quoi, ça fait 15 ans aujourd'hui que le PLM est installé ?
00:3015-20 ans ?
00:31Non, toujours.
00:32Toujours ?
00:33Il y a toujours des industriels qui sont en transformation, en recherche d'amélioration.
00:38Voilà, ils se posent la question, c'est quoi un PLM ?
00:41C'est quoi un PLM ?
00:42Alors je te pose la question, c'est quoi un PLM ?
00:44C'est trois lettres, mais en fait le PLM c'est, il faut voir ça comme un gros progiciel de gestion de cycle de vie produit.
00:51C'est-à-dire qu'aujourd'hui, tout produit qui gravite autour de nous, que ce soit un téléphone, une paire de lunettes, un costume, du maquillage.
00:59Aujourd'hui, il y a tout un tas de données techniques, marketing, de production qui gravitent autour de ces produits.
01:07Et il faut pouvoir les organiser, gérer la traçabilité, gérer la maturité de ces données.
01:13Et donc aujourd'hui, on accompagne les entreprises à mettre en place des systèmes de PLM.
01:19Le PLM c'est pour Product Life Cycle Management, à intégrer ces logiciels dans leur système.
01:26Deux mots, Product et Life Cycle.
01:29Product, il n'y a aucun problème, on est dans le processus de production sur le produit.
01:33Life Cycle, est-ce que c'est Entire Life Cycle ?
01:37C'est-à-dire c'est l'ensemble du cycle de vie du produit, y compris et surtout quand il est sorti de l'usine.
01:42Exactement, ça va de la phase de marketing, l'idée, avant de produire le produit, la phase d'études, la phase de fabrication.
01:52Mais il y a également toute la phase après de suivi, parce qu'un produit ça vit, c'est utilisé, il peut y avoir des retours.
01:57Et il y a les questions aussi maintenant de recyclage du produit.
02:01Et donc il faut les anticiper, ce n'est pas une fois que le produit est fait qu'on se dit comment on va le recycler.
02:08Toutes ces phases-là sont traitées en amont et elles génèrent beaucoup de données.
02:12Et ces données-là, elles sont gérées aujourd'hui dans des outils PLM.
02:17J'ai une image qui vaut ce qu'elle vaut, mais quelque part c'est l'ERP de l'industrie.
02:22C'est exactement ça.
02:24L'ERP, l'image que je donne, c'est plutôt pour la partie finance.
02:28Et le PLM c'est plutôt pour la partie technique, bureau de production.
02:32Mais ce qui pouvait être quelque chose, alors on va en parler pour augmenter ta productivité, etc.
02:38Et on va en dire un mot.
02:40Devient aujourd'hui à l'heure de la CSRD, du reporting RSE, etc.
02:45Des exigences réglementaires, notamment de l'ensemble des systèmes européens, devient en fait un prérequis.
02:54Aujourd'hui ça devient quasiment incontournable.
02:57Aujourd'hui les gros industriels qui sont confrontés à toutes ces réglementations, ces normes à appliquer,
03:02ils l'imposent à leurs sous-traitants.
03:04Donc aujourd'hui un produit qui s'adressait aux gros industriels devient maintenant obligatoire,
03:09même chez les sous-traitants de plus petite taille, parce qu'ils ont des contraintes, des normes à respecter,
03:14des moyens de traçabilité à respecter.
03:16Et donc aujourd'hui ça impacte toutes les sociétés.
03:19De taille de PME jusqu'au grand groupe industriel.
03:24Dès qu'il y a une production en fait.
03:26Et pas que.
03:27C'est-à-dire pourquoi et pas que ?
03:28Et pas que parce que des sociétés qui sont en train de se construire.
03:31Aujourd'hui j'échange avec des start-up qui ont des idées, qui lèvent des budgets,
03:38mais qui veulent partir sur des industries qu'on appelle les industries 4.0,
03:42donc des industries digitalisées.
03:44C'est pas après qu'il faut mettre en place les systèmes, c'est au début.
03:48Pour que les systèmes se grandissent et s'adaptent en même temps que la société.
03:52Et donc les gens qui montent aujourd'hui des start-up, qui créent des sociétés,
03:56peuvent faire appel à nous pour les accompagner sur quelque chose qui ne...
04:01Et sont capables de faire du prévisionnel ?
04:05Pas tout le monde, mais...
04:07Oui, d'accord.
04:09C'est l'avantage de passer par des intégrateurs comme nous,
04:13c'est qu'avec notre expérience qu'on peut avoir dans d'autres industries, dans d'autres clients,
04:17on peut les orienter, leur donner des conseils.
04:20Après le but c'est de les écouter quand même, on ne remplace pas un industriel.
04:24Alors, tu as dit, tu as prononcé le mot intégrateur.
04:27Donc toi tu as fait un choix, Aztec a fait un choix,
04:30c'est de travailler avec Siemens et avec la solution Siemens de Lifecycle Management.
04:36Exactement, donc la solution Team Center chez Siemens.
04:39Donc aujourd'hui il y a trois gros qui se partagent le marché au niveau monde,
04:43Dassault, Siemens et PTC.
04:46Chacun vient principalement du monde de la CAO,
04:49donc de la conception assistée par ordinateur.
04:51Absolument.
04:52Et aujourd'hui, moi j'ai eu une vision, enfin pas une vision,
04:56mais un sentiment, c'est qu'on ne peut pas être bon dans les trois.
05:00Aujourd'hui les intégrateurs, moi je viens d'un gros intégrateur français,
05:03ils sont généralistes, c'est-à-dire qu'ils peuvent accompagner les clients sur telle ou telle solution,
05:08peu importe, on accompagne et on intègre,
05:11on intègre du Dassault, on intègre du Siemens, on intègre du PTC.
05:14Quand tu dis Dassault, c'est Dassault Systèmes.
05:16Oui, exactement, pardon, Dassault Systèmes.
05:18Moi je me suis dit, c'est tellement gros, on ne peut pas maîtriser les trois.
05:23Donc on en a pris Siemens, parce que par rapport à ce qu'on a étudié,
05:27par rapport à ce qui nous correspondait, c'est le choix qu'on a fait.
05:31On ne vend pas de licence, Siemens, nous, on intègre.
05:35Donc on ne revend pas le looti, et donc on a choisi une solution,
05:38et on s'est dit, il faut qu'on aille plus loin que les autres,
05:40parce qu'aujourd'hui sur le marché, je suis tout petit par rapport aux autres.
05:43C'est des grosses boîtes où il y a 10 000, 11 000 personnes, nous on est 18.
05:47Mais oui, on l'a connu avec les ESN, ça ne pose plus aucun problème à personne.
05:54Aujourd'hui, finalement, que de se faire intégrer, par exemple,
05:57l'installation d'un ERP, par une ESN où il soit une vingtaine,
06:00au contraire, je sais que je vais avoir du sur-mesure,
06:02je sais que je vais avoir un dialogue exact avec le gars,
06:05qui va être la tête dans la machine.
06:08C'est ça, c'est la proximité avec le client, l'agilité qu'on peut apporter sur les projets,
06:12et notre connaissance sur une solution.
06:14On a choisi d'en faire une, mais de la maîtriser.
06:17Cette solution, donc, Siemens, c'est intéressant,
06:20parce que j'ai failli citer le concurrent,
06:22effectivement, qu'on connaît mieux nous, d'Assosystem.
06:25Parce qu'on est en France.
06:26Oui, mais sauf qu'il a une phrase, que c'est Publicis d'ailleurs,
06:29qui lui a apporté, c'est « See what you mean ».
06:31Et je trouve que c'est, pour justement un entrepreneur,
06:35cette capacité qu'ont aujourd'hui ces systèmes de Lifecycle Management
06:40à rendre visuel ce que tu imagines,
06:43et à pouvoir permettre à l'entrepreneur de se projeter sur de la production,
06:48je trouve que c'est un bon résumé, finalement,
06:51de ce qu'apporte l'ensemble de ces systèmes.
06:52Oui, complètement, parce qu'on va travailler sur des usines en jumeaux numériques,
06:56par exemple, avant de construire une usine,
06:58où ça coûte un peu d'argent de construire une usine,
07:00c'est des problématiques différentes.
07:02Là, le numérique, c'est presque du jetable.
07:06Ça coûte beaucoup moins cher, si on se trompe,
07:08ça permet d'anticiper pas mal de choses.
07:10Mais, est-ce que cette solution Siemens, elle est spécialisée sur,
07:14j'en sais rien, par exemple, l'ensemble de ce qu'il fait,
07:17le conglomérat Siemens, la santé, les transports, etc.
07:20Non, c'est une solution qui est complètement ouverte.
07:23En fait, j'ai l'habitude de dire, quand on achète un outil PLM,
07:26peu importe lequel, c'est comme si on achetait un appartement.
07:28C'est vide. C'est à nous de l'aménager.
07:30Donc, c'est à nous de positionner les meubles comme on veut,
07:32c'est à nous de faire la peinture.
07:35Donc, aujourd'hui, on intervient, nous, dans des secteurs complètement divers et variés.
07:40On peut intervenir dans les entreprises qui font du médical,
07:42des entreprises d'aéronautique, d'aérospatiale.
07:45On a de la cosmétique.
07:47Les gens qui font de la cosmétique, les gens qui travaillent sur des fusées,
07:51ils ne font pas le même métier.
07:53Pourtant, ils utilisent le même outil.
07:55C'est intéressant parce que tu nous fais un petit panorama
07:57de ce qu'il y a comme industrie aujourd'hui en France.
07:59Il manque la chimie, tu dois avoir aussi quelques clients du côté de la chimie, non ?
08:03Pas nous directement, mais ça existe.
08:05Enfin, nous n'en avons pas.
08:07Peut-être, bientôt.
08:09J'espère.
08:13C'est très enrichissant.
08:15C'est super intéressant parce que
08:17l'outil fait la même chose.
08:19C'est juste qu'on le câble,
08:21ou on l'explique différemment
08:23aux différents corps de métier.
08:25Quelqu'un qui fait une formule sur un produit cosmétique,
08:31c'est pas du tout la même chose que quelqu'un qui gère une nomenclature dans un aéronautique.
08:35C'est pas le même nombre de pièces,
08:37c'est pas le même nombre de lignes de nomenclature.
08:39C'est des métiers complètement différents,
08:41des problématiques différentes,
08:43parce qu'il y a des gens qui vont pointer des détails
08:47sur des choses ou dans un autre secteur.
08:51Est-ce que ces systèmes de PLM te permettent aussi,
08:53et permettent à l'industriel,
08:55de switcher finalement sa production
08:57de manière peut-être plus agile,
08:59en fonction de la demande, qui est peut-être mal anticipée,
09:01ou ça n'a rien à voir ?
09:03Ça permet d'être plus réactif quand même.
09:05Après, un système PLM,
09:07c'est pas non plus magique, ça ne fait pas
09:09toute la chaîne numérique. Il y a d'autres systèmes
09:11qui se mettent derrière, il y a des MES,
09:13sur les productions, ça dialogue
09:15bien évidemment avec un ERP,
09:17mais il faut que ça puisse intégrer, que ça soit ouvert.
09:19Un système PLM qui est fermé,
09:21ça ne sert pas à grand-chose.
09:23Il faut que le système soit ouvert
09:25et qu'il puisse communiquer avec d'autres systèmes importants
09:27qu'il y a dans les sociétés.
09:29Dialoguer avec l'ERP, mais il faut aussi qu'il dialogue avec les stocks et avec la logistique.
09:31Exactement.
09:33Il faut dialoguer avec tous les corps
09:35de métiers d'une industrie.
09:37Un point,
09:39projet de développement en Asie,
09:41tu me dis que t'es tout de suite.
09:43Tu me dis que t'es tout petit, que vous êtes 18.
09:45Oui.
09:47Et tu veux aller travailler au Vietnam
09:49et former des gars au Vietnam
09:51pour cette solution PLM.
09:53Aujourd'hui,
09:55clairement, les gros concurrents
09:57qu'on a, les grosses SN françaises
09:59ou internationales, ont des centres de compétences
10:01en Inde.
10:03Aujourd'hui, voilà, c'est l'Inde.
10:05On s'est dit, pourquoi pas ?
10:07C'est l'aventure. Là, c'est purement
10:09une entreprise, enfin une aventure humaine.
10:11C'est de dire...
10:13Pourquoi pas le Vietnam ?
10:15J'ai une personne, un de mes associés,
10:17qui m'a proposé le projet.
10:19Qui m'a dit, tiens, Christophe,
10:21le Vietnam, est-ce que ça t'intéresse ?
10:23On refait à Stade, mais au Vietnam.
10:25Pour attaquer le marché aséen.
10:27Donc la plaque aséenne.
10:29Donc c'est pas un objectif de faire de l'offshore
10:31avec des bas coups. C'est vraiment un objectif
10:33d'aller attaquer un autre marché.
10:35C'est un truc de dingue.
10:37Evidemment, t'as regardé ça
10:39de très près. Le Vietnam, c'est la nouvelle Chine,
10:41aujourd'hui.
10:43Si l'industrie
10:45est en train de se développer quelque part, c'est là.
10:47C'est un truc de dingue, visiblement,
10:49ce qui se passe au Vietnam. Et toi, tu penses
10:51t'accrocher au dynamisme de ce marché ?
10:53Très clairement,
10:55on pense que le modèle qu'on a
10:57appliqué en France, et qui fonctionne,
10:59aujourd'hui, on pense qu'on peut l'amener
11:01là-bas. Tout simplement.
11:03On va essayer tout simplement de reproduire
11:05ce qui a marché ici, et le reproduire
11:07là-bas.
11:09Centrer sur une expertise.
11:11C'est ça. Centrer sur une expertise.
11:13Parce que tu ne me l'as pas vraiment
11:15bien défini, ce modèle, justement,
11:17tel que tu l'as, en tout cas,
11:19en tête, toi, de manière très claire,
11:21visiblement.
11:23Moi, c'est avant tout un esprit d'équipe.
11:25Ce que je reproche aux grosses sociétés, c'est que
11:27ils sont trop nombreux.
11:29Il n'y a pas tellement de cohésion dans ces
11:31grands groupes. Et moi, honnêtement,
11:33l'équipe qu'on a aujourd'hui,
11:35je suis heureux,
11:37ça marche du feu de Dieu.
11:39Ils s'entraident,
11:41ils sont tous potes, ils travaillent
11:43ensemble, ils se partagent. Il n'y en a pas un
11:45qui garde sa petite information pour lui,
11:47pour essayer de monter un peu plus vite
11:49au niveau carrière. Il y a vraiment un
11:51partage d'informations entre
11:53ce qu'on peut voir chez les différents industriels
11:55chez qui on intervient. Et ce partage,
11:57c'est ce qui fait, en fait, notre richesse.
11:59C'est une équipe, en fait.
12:01Quand on intervient chez un client,
12:03on intervient à deux, trois personnes, mais en fait,
12:05c'est 18 personnes qu'il y a derrière qui peuvent aider
12:07s'il y a un souci.
12:09C'est ce modèle-là que...
12:11Formidable, Christophe.
12:13Écoute, je te souhaite le meilleur.
12:15C'est formidable. Christophe Barrier, donc,
12:17à Stade, qui nous accompagne.

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