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Lundi 26 février 2024, SMART MORNING SOUMIER reçoit Raphael Miolane (Senior Managing Director, FTI Consulting)

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Transcription
00:00 Salut à tous, on est de retour, on est de retour pour la grande discussion du moment
00:11 autour notamment des technologies, mais pas seulement.
00:13 C'est FTI Consulting qui nous accompagne et qui va nous accompagner.
00:18 Raphaël Miolane, salut Raphaël.
00:20 Tu es le patron de FTI Consulting pour la France, c'est ça Raphaël ?
00:23 Pour l'activité Corporate Finance et Restructuring de la France.
00:26 Justement, on est dans l'accompagnement des entreprises, à quel moment tu interviens ?
00:36 J'ai bien compris qu'on n'était pas forcément dans l'intégration des nouvelles
00:40 technologies même si on va en parler.
00:41 On n'est pas forcément dans le restructuring même si on va peut-être en parler.
00:45 On est quelque part entre les deux.
00:47 Vas-y, dis-moi un petit peu.
00:48 Alors, ce que l'on fait chez FTI Consulting, c'est d'accompagner les entreprises à
00:51 différents moments.
00:52 On appelle soit la transformation, je vais la définir.
00:55 Soit les crises, et en effet la notion de restructuring apporte la notion de crise.
01:00 Soit ce qu'on appelle les moments de vérité, c'est les temps forts, les moments qui
01:04 définissent le futur d'entreprise comme les acquisitions, les cessions, les cessions
01:07 d'entreprise.
01:08 Mais en effet, creusons peut-être la transformation.
01:11 Vas-y, on va creuser les trois.
01:12 La transformation, en fait, ce qui se passe pour moi, c'est que c'est un sujet qui
01:16 est défini de manière assez floue.
01:17 Quand on en parlait tout à l'heure, juste avant, on s'est dit qu'il y a plein de
01:21 transformations.
01:22 Pour moi, la transformation qui m'intéresse le plus, c'est la transformation de l'entreprise
01:26 pour aller quelque part.
01:27 Très souvent, on change parce que.
01:29 Parce que, nouvelle technologie, parce que, pour reprendre.
01:33 Pour moi, j'aime poser la question, mais on va se transformer pourquoi ? Et c'est
01:39 le premier sens.
01:40 Le pourquoi, j'en donne quelques-uns, mais pour le client, là, on commence à réfléchir.
01:44 Je vais me transformer pour avoir un meilleur service client, quelque chose d'unique.
01:47 Je vais me transformer pour le modèle économique.
01:51 Le monde change.
01:52 Il y a une autre manière de réaliser un chiffre d'affaires, une rentabilité.
01:56 Je vais me transformer pour la culture, pour le bien-être, pour la société au sens large.
02:01 Ça, pour moi, c'est le vrai facteur clé numéro un de bien transformer.
02:05 Et c'est ce que j'aime.
02:06 C'est vraiment réfléchir à ce qui va faire la différence.
02:09 Parce que derrière transformation, il y a la création d'avantages concurrentiels
02:12 et de rentabilité.
02:13 Et la transformation, c'est alors, comme tu le dis, c'est un mot que les entreprises
02:18 en emploient peut-être un petit peu à terre et à travers, effectivement.
02:22 Mais c'est une méthode, forcément.
02:24 La volonté de se transformer ne suffit jamais.
02:27 C'est ça, aujourd'hui.
02:28 En fait, deuxième ingrédient, presque.
02:30 On ne l'a pas répété, mais deuxième ingrédient, il faut de la méthode.
02:33 Et la méthode, je vais la simplifier parce qu'on a un temps court ensemble.
02:37 Mais méthode, pour moi, il y a comment on organise.
02:40 Il y a toujours des méthodes et des outils pour travailler une transformation.
02:43 Ils ont juste évolué de manière significative les 15 dernières années.
02:46 Mais c'est comment j'organise le travail, comment j'organise l'intelligence collective
02:50 pour bien transformer et comment je mesure le succès, l'avancée sur le chemin.
02:57 Ce qui est constant, c'est qu'on transforme ensemble.
02:59 On transforme ensemble et c'est le troisième ingrédient.
03:01 Parce que tu as parlé d'écosystèmes, etc.
03:04 On pense évidemment à tout ce qui se joue autour du climat.
03:07 Mais il y a aussi des enjeux d'attractivité aujourd'hui pour les entreprises qui sont
03:10 très, très importants et qui, parfois, justement, nécessitent une transformation, une adaptation.
03:15 Mais il faut que ce soit le collectif de l'entreprise qui le fasse, l'ensemble du corps social.
03:19 Une fois qu'on a les outils et le pourquoi, c'est le comment.
03:23 Et c'est là que vient le leadership.
03:25 On va citer un chanteur français, il faut donner envie d'avoir envie.
03:29 L'envie, le leadership, il est là pour donner cette envie.
03:33 Donner le courage, donner les moyens, donner la liberté.
03:37 Et à ce moment-là, c'est là où on peut prendre éventuellement la fameuse statistique
03:42 que l'on n'a pas citée, mais les fameuses 70% qui sont dans toute la presse, 70% des
03:45 transformations n'a été pas leur objectif.
03:47 70% de quoi ?
03:48 Des transformations, des programmes de transformation ne délivrent pas la valeur attendue par les
03:53 actionnaires ou par le management.
03:55 Mais moi, j'aime bien prendre l'inverse.
03:56 Il y en a 30% qui réussissent.
03:58 Une fois sur trois, on arrive à transformer profondément et à créer un avantage.
04:05 Raphaël, ils sont tous accompagnés.
04:06 Donc, ça veut dire que tu en as quand même 60 à 70% des cabinets qui les accompagnent
04:14 qui ne font pas un bon job.
04:15 Je referme la parenthèse.
04:17 Donc, tu vas dire il faut choisir.
04:20 C'est l'argument concurrentiel.
04:21 C'est...
04:22 J'aurais même pas été là.
04:24 Non, mais la question, c'est comment s'assurer qu'on mette l'attention.
04:30 Parce qu'accompagner un plan de transformation, moi, j'en ai ouvert quelques-uns en arrivant
04:33 dans des entreprises en disant on a un plan de transformation.
04:35 Un plan de transformation aujourd'hui, Stéphane, est-ce que je peux me permettre ?
04:40 On arrive des fois à des listes de 80 à 120 lignes d'activité qui sont nécessaires
04:45 pour la transformation.
04:46 Moi, je ne sais pas faire 120 choses dans la journée.
04:48 Je ne sais pas faire 120 choses dans un mois.
04:50 Le nombre de transformations, les vraies transformations, celles qui vont te permettre de changer.
04:55 Si tu arrives à faire une révolution par trimestre, c'est vraiment bon.
04:59 Et donc, le focus, le renoncement, c'est ultra dur à accepter.
05:04 Bon, alors donc, rapidement, M&A, donc Fusion Inquisition, etc.
05:07 OK, bon, voilà, on est là sur des éléments qui sont, j'ai presque envie de dire, plus
05:12 classiques.
05:13 Avec un marché qui, aujourd'hui, est beaucoup plus au ralenti.
05:17 J'ai ralenti la voix parce que beaucoup plus au ralenti.
05:19 En train de repartir, visiblement.
05:20 En train de repartir.
05:21 Après, il y a une obligation parce qu'il y a des sociétés qui sont en portefeuille
05:25 de fonds d'investissement depuis longtemps, voire trop longtemps.
05:28 Il va falloir que les entreprises trouvent leur futur actionnaire.
05:31 Et le troisième élément que tu mettais en avant, c'était la modification de business
05:35 model, c'est ça ?
05:36 Tout à fait.
05:37 Et là, j'ai vu passer une spécificité sujet industriel en B2C, qui me paraît être
05:45 le truc le plus complexe que puisse faire une entreprise.
05:48 L'industrie en B2C, c'est la fameuse phrase de Steve Jobs.
05:52 Le temps de demander à votre client ce qu'il veut, il voudra autre chose.
05:55 Le temps de le faire, il voudra autre chose.
05:56 Voilà, c'est ça.
05:57 Le temps de faire ce que veut votre client, il voudra autre chose.
05:59 Donc, il faut vraiment être collé aux tendances dans ces cas-là.
06:03 Il faut être collé aux tendances et c'est pour ça, peut-être, si je reviens sur la
06:07 transformation, c'est l'importance de pratiquer ce muscle-là.
06:09 Parce qu'en fait, tu ne transformes pas pour une fois.
06:12 Il faut être capable de bouger, bouger, bouger, bouger.
06:15 Et donc, c'est pour ça que vraiment ce focus, cette intensité de la transformation, de
06:20 la célébration, mais vite pour repartir au rebond suivant est ultra important.
06:24 Le moment est particulier là ?
06:25 Le moment est particulier parce qu'il reste beaucoup de doutes sur les taux, la dette,
06:33 la charge de la dette, la charge économique, doutes sur la confiance du consommateur, des
06:38 ménages et donc de la consommation.
06:40 Et naturellement, un doute systémique avec les crises internationales, le multilatéralisme.
06:46 On a connu une année marquée par un deuxième conflit et ces conflits-là, aujourd'hui,
06:51 sur toutes nos ETI et grandes entreprises, toutes nos nativités internationales, ressentent
06:56 l'impact économique.
06:57 Et le doute technologique, il faut quand même qu'on parle de l'émergence foudroyante
07:01 de l'intelligence artificielle.
07:02 Comment est-ce que tu regardes ça ?
07:04 Comment est-ce que tu conseilles tes clients là-dessus ?
07:07 Alors, la question, c'est en effet l'intelligence artificielle.
07:11 Qu'est-ce qu'elle représente aujourd'hui pour les entreprises ?
07:14 Elle représente plusieurs choses.
07:16 Elle représente une capacité de changement.
07:18 Elle menace de l'autre côté, la menace de « je me fais des intermédiaires et je
07:24 suis remplacé ».
07:25 Pour ceux qui ont utilisé un tout petit peu le prompt, les technologies qu'on appelle
07:30 « Generative AI », on voit en fait qu'elle a une capacité d'amplifier une équipe.
07:36 J'ai pour la première fois utilisé la technologie dans un applicatif « Brainstorming »
07:40 par exemple.
07:41 Se dire « je vais faire brainstormer une machine », ça paraît bizarre.
07:44 Mais de « brainstormer » avec un collectif de pensées que l'on définit pour avancer
07:50 plus vite, on a une première base beaucoup plus rapide qu'un travail traditionnel de
07:56 l'entreprise.
07:57 Donc l'amplification au service de l'entreprise, pour moi, c'est là que ça se situe.
07:59 Et donc, la deuxième chose par rapport aux clients qui était la question, c'est qu'il
08:04 est important de ne pas réfléchir à une technologie et de l'intégrer dans de l'existant.
08:08 Surtout pas sur de l'IA.
08:10 Sinon, on va juste temporairement gagner une petite chose.
08:15 La vraie question c'est de se dire…
08:16 - A partir d'une page blanche quand on utilise le truc ?
08:18 - Dans un modèle commercial, dans un modèle économique, de se dire c'est quoi le rôle
08:23 et comment elle s'intègre.
08:24 Parce que sinon, on va juste détourer et on va avoir des résultats moyens.
08:28 - Bon, c'est avec quoi tu as commencé cet entretien en fait.
08:31 Il faut se poser la bonne question, c'est pourquoi ?
08:32 - Exactement.
08:33 - Merci Raphaël.
08:34 Raphaël Miolane donc, qui nous accompagnait.
08:37 FTI Consulting.
08:38 [Musique]

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