• il y a 3 mois

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00:00Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue à cette édition des questions économiques
00:17produites au Collège Stoll d'Aconor où la CRTV mieux, CRTV News, a pris ses quartiers le temps
00:25du lancement de l'année scolaire 2024-2025 et dans cette bibliothèque du collège qui nous accueille
00:32je suis tombée sur cette Bible, la Bible de Jérusalem, Genèse 2 chapitre 15, Yahweh prie
00:42l'homme et l'établit dans le jardin d'Éden pour le cultiver et le garder. Je suis également tombée
00:51sur cet ouvrage de Monseigneur Jean Barga, archevêque de Yaoundé, ouvrage intitulé
00:58Don de vie. Monseigneur y concentre un chapitre au développement rural en se posant cette question
01:05le monde rural n'est-il pas une richesse méconnue? Monseigneur poursuit en disant le développement
01:11rural est à considérer comme un projet qui porte l'espoir d'une Afrique du bien-être pour tous.
01:18La dimension domestique du développement rural consisterait à promouvoir dans les zones rurales
01:23au niveau de l'investissement économique pour des sources de revenus variées, la formation au
01:28commerce rural, la productivité agro-pastorale et piscicole et justement notre premier invité
01:35a fait sien la maxime selon laquelle la terre ne trompe pas. Titulaire d'une maîtrise en sciences
01:41humaines, option sociologie, Monsieur Cyril Bala puisqu'il s'agit de lui a choisi de se faire une
01:48place au soleil en passant par l'agriculture. Alors ça ou alors ces moissons sont-elles
01:56abondantes? Il nous le dira dans cette édition des questions économiques. Bonsoir Monsieur Cyril Bala.
02:04Bonsoir Lucrece. Alors titulaire d'une maîtrise en sciences humaines, option sociologie, comment
02:11vous retrouvez-vous dans l'agriculture, uniquement dans l'agriculture? Effectivement Lucrece, je me suis
02:20retrouvé uniquement dans l'agriculture et j'avoue que ce n'est pas un fait du hasard. Dans les années
02:2590, deux faits ont marqué le Cameroun. Il y a d'abord eu l'avènement du multipartisme. Avec
02:33l'avènement du multipartisme, il y a eu un désordre fou qui s'est installé à l'université avec les
02:38diverses revendications. Ce désordre-là a également perturbé les cours si bien qu'on
02:44perdait de l'espoir, on ne savait même pas là où on devait arriver. Cela s'est ajouté quelques
02:51années après, je crois en 1993, la dévaluation du franc CEFA. Le franc CEFA a donc dévalué en
03:011993, je crois bien. Et c'est dans cette optique-là que moi, ayant déjà présenté ma maîtrise en
03:08sociologie et que j'étais avec le professeur Foulou, décédé maintenant, que la Banque
03:16mondiale lance un projet, une étude pour voir comment les Camerounais s'accommodaient à leur
03:24nouvel état de pauvreté dû à la dévaluation du franc CEFA. À partir de ce projet-là, j'ai pu
03:32avoir un peu d'argent. Et comme je faisais, j'avais une connaissance du côté d'un Balmaïo qui faisait
03:37dans l'ananas, c'est comme ça que je me rapproche également de lui. C'est lui qui m'orientait donc
03:43à aller acheter 10 000 bouteilles, 10 000 rejets d'ananas à Ndombé. Je me souviens bien, c'était à
03:49la SAM, la Société agricole du Mongolien. Je ne sais pas si ça existe encore. C'est là que j'ai fait
03:54mes premiers pas. Les 10 000 rejets d'ananas ont couvert une superficie d'un quart d'hectare.
04:00Et là, je me suis retrouvé au bout de 15 mois avec 3 millions de francs. Et là, j'ai trouvé bon
04:10de continuer dans le secteur. Votre avenir, c'est à travers l'agriculture. D'autant plus qu'un an auparavant,
04:18j'avais déposé, à l'époque, on faisait des cours normales recrutés sur l'étude de dossier. J'avais
04:23déposé un dossier pour être recruté, ça n'a pas marché. Moi, je pouvais caler ici, là. Même à
04:31l'aventure, j'ai renoncé. Il y a certains camarades qui sont partis. Moi, je ne suis pas parti.
04:38Vous êtes resté dans l'agriculture. Vous avez commencé par l'ananas. Ensuite, vous avez
04:42progressivement migré vers d'autres spéculations. Effectivement, c'est ça. Et quelles? Quand je
04:47commence par l'ananas, j'y vais. J'étends les plantations parce que je suis allé à 6 hectares.
04:56C'est après que je constate que le coût des intrants était trop élevé parce que ça ne
05:02rapportait vraiment plus rien. Parce qu'en termes de marge bénéficiaire, l'ananas ne rapportait plus
05:09rien à partir des années 2005-2006. Ça ne rapportait plus grand-chose. C'est là que je m'engage
05:17désormais à faire l'omanioc. Le coût de production d'un hectare d'omanioc est très bas, mais les
05:23marges sont élevées. Donc, j'ai préféré. Donc, ça acquit apparemment une culture, à l'époque,
05:28qui était cachée. C'était négligé, mais alors que les gens pouvaient se suquer là-dessus.
05:34Vous faites donc l'omanioc? Je fais l'omanioc. Je me pose donc la question de savoir comment.
05:40Ça, c'est parce que j'étais encore avec mes deux jambes. Quand je serai vieux, qu'est-ce que je
05:46ferai? C'est comme ça que je m'introduis dans les cultures pérennes. Je me suis retrouvé une
05:52partie de terrain pour faire le cacao. Malheureusement, mon ambition était de faire
05:57une grande cacahuète, mais cette ambition a été estompée par la qualité du sol, qui ne répondait
06:06vraiment pas à la culture du cacahuète. Donc là, également, j'ai dû interrompre, modérer,
06:15pas interrompre, j'ai un peu modéré, une petite superficie qui a réussi. Alors, vous avez fait le
06:21cacao, vous faites également le safoutier, vous avez des safoutiers et des avocatiers.
06:26Donc, dans l'optique de ma retraite, si on peut l'appeler ainsi, j'ai donc pensé à ajouter
06:33le safoutier et d'ajouter également les avocatiers. Parce que là, tu es sûr que,
06:39même si tu ne débourses plus trop d'énergie, au moins, tu vas récolter, tu vas vendre et tu
06:49pourras vivre. Et le dernier nez, c'est les arachides. Le dernier nez, alors, c'est les
06:55arachides, la dernière trouvaille. La dernière trouvaille vient du fait que, il y a deux ou
07:00trois ans, je ne sais pas, j'ai dit quand même, j'ai situé ça il y a deux ans, nos compatriotes
07:06venus de la zone de la Damaoua, ils font dans la tomate, la culture maraîchère. Quand ils
07:13arrivent chez nous, leur principe, c'est de louer les terres auprès des autochtones,
07:20si on peut l'appeler ainsi, de louer les terres. Quand ils louent ces terres-là, ils font leur
07:24culture. Moi, je me suis rapproché d'eux, je leur ai proposé une autre démarche. Moi,
07:29je vous donne les terres, vous ne louez pas. En contrepartie, vous allez me faire l'arachide
07:35comme chez vous. Surtout, quand on a causé, ils m'ont dit comment ils cultivaient l'arachide
07:40chez eux. Je me suis dit que vous allez me faire ça comme chez vous. C'est comme ça qu'on
07:43établit ce nouveau contrat et que je fonctionne avec et que ça donne un merveille. Alors,
07:49quand vous dites que ça donne un merveille, c'est-à-dire quoi? Comment est-ce que vous
07:53évaluez vos récoltes? Elles sont abondantes, moyennes? Vous savez que dans notre localité,
07:59pour ce qui est de l'arachide, dans notre localité, c'est à peine qu'une femme parvient
08:04à récolter deux sacs, trois sacs, c'est à peine et c'est juste pour manger. Et parfois,
08:10on n'atteint pas la fin de l'année. On n'atteint pas la fin de l'année, ça finit. Avec cette méthode-là,
08:19moi, je vais à 20 sacs de filets de 100 kg. Et qu'en est-il des autres spéculations? Le cacao,
08:34l'ananas, l'avocat, le safo, c'est également des récoltes abondantes? Pour ce qui est du cacao,
08:41j'avoue que là, ça a été un échec. Je n'ai vraiment pas fait ce que je voulais. Moi,
08:46je ne... Quand je... Dans mes démarches, je ne parle... Je ne considère même pas ça tellement.
08:52Parce que ça a été une déception. Le sol n'a pas répondu. Le sol n'a pas répondu. Mais à côté,
08:58les safoutiers, les avocatiers, qui sont encore très jeunes, mais ont un bon avenir parce qu'ils
09:06ont un hectare de safoutiers, un hectare d'avocatiers. Malgré la jeunesse, ça promet.
09:12D'ici cinq ans, je peux dire que je ne pourrai pas manquer beaucoup d'argent. Alors, dites-nous,
09:21lorsqu'on préparait cette émission, vous nous avez fait part de ce que les entrepreneurs
09:27agricoles et paysans se sont confrontés à un certain nombre de problèmes. C'est-à-dire pas
09:32seulement vous, mais tous ceux qui, comme vous, s'investissent dans le travail de la terre. Et
09:37l'un des premiers problèmes en ce moment, c'est les changements climatiques. Comment
09:41est-ce que ça impacte votre secteur? Celui que vous évoquez là, le changement climatique,
09:48c'est vraiment... ça nous donne des sueurs froides. Ça donne des sueurs froides parce que
09:56nous ne savons pas là où nous sommes. Nous ne savons même pas là où nous allons. Tout a changé.
10:03Je vous dis qu'il y a peut-être deux ou trois semaines, les sémi auraient dû commencer dans
10:08la localité. Je vous avoue qu'il n'y a pas encore eu une bonne pluie qui devrait effectivement faire
10:15démarrer les sémis. Bon, il y a ce problème-là qui nous impacte tellement que quand vous vous
10:22aventurez, vous ne savez pas ce qui vous attend. Vous ne savez pas ce qui vous attend. Donc le
10:28changement climatique impacte tellement sur ce que nous faisons. Il en est de même pour les
10:34arbres fruitiers et tout, puisque au moment où vous ne vous attendez pas, vous constatez que c'est
10:40en ce temps-là que l'arbre est en train de changer les feuilles. Peut-être même un arbre qui
10:44portait les feuilles et qui changeait les feuilles. Vous ne comprenez rien du tout. Tout cela est dû
10:49au changement climatique. Si vous permettez, nous allons marquer un arrêt dans cette édition des
10:54questions économiques pour écouter, j'ai envie de dire, un de vos collègues, mais je ne vais pas
10:59le dire comme ça, un autre exploitant agricole qui est également établi dans la contrée, ici-même
11:04à Connors, c'est Daniel Bicoué, qui lui également nous parle des grandeurs et des misères du secteur
11:10agricole aujourd'hui. Je suis fiscaliste, c'est vrai, mais je suis en tant que fiscaliste agent
11:25d'administration. Donc agent d'administration, et comme vous le savez, l'administration c'est
11:31le bras séculier de l'Etat, le chef de l'Etat, chef d'administration, et c'est lui-même qui
11:40donne le temps, il donne l'exemple, il demande aux Camerounais de retrousser les manches, où
11:48qu'ils soient, et surtout de se consacrer au travail de la terre. Depuis nos ancêtres jusqu'à notre
11:56génération, l'agriculture c'est des travaux champêtres, c'est la culture de rente, c'est
12:03également des cultures vivrières. Et nous avons donc voulu suivre le pas de nos parents, le pas de
12:11nos ancêtres, et c'est pour cela que vous êtes ici dans un champ, un champ, un verger, où il y a
12:20de la banale plantain, vous avez toutes sortes d'appruitiers. Question, n'est-ce pas, d'être en
12:27mesure, non seulement de suivre le pas de nos parents, mais également de constituer un grenier
12:35pour nous-mêmes, pour tous ceux qui y viennent, pour tous ceux qui y vivent. Nous avons la chance
12:41de bénéficier, n'est-ce pas, du bitumage de la nationale numéro un, il y a une des crivilles,
12:47qui ne pose absolument pas un problème d'écoulement de produits, qui est plutôt un facteur
12:55encourageant, un facteur, un adjuvant, n'est-ce pas, à la production agricole et donc à toutes
13:02sortes d'activités économiques dans notre arrondissement. Et je dois dire que, puisque
13:07vous avez parlé de potentiel, le potentiel, il est énorme. Nous avons ici, presque toutes nos
13:15terres sont cultivables. Ce qui peut nous manquer, c'est peut-être la mécanisation, puisqu'on parle
13:23de l'agriculture de deuxième génération. Nos terres sont suffisamment fertiles. La chose qui
13:29nous importe, c'est effectivement des produits phytosanitaires qui nous permettraient de préserver
13:36nos bourgeons, de permettre aux plants que nous mettons en terre d'évoluer normalement et pour
13:43que la production soit la meilleure. En termes d'engrais, nous ne voulons pas, nous voulons
13:50offrir essentiellement du bio chez nous. Et c'est pour cela que vous n'allez pas, dans le cadre de
13:58nos plantations, voir beaucoup de produits d'engraissement des sols, ainsi de suite. Ce qui
14:05nous importe, c'est des produits phytosanitaires qui nous permettent de lutter contre les ennemis
14:11des plants. Retour sur ce plateau, M. Cyril Bala nous parlait donc des problèmes auxquels les
14:19agriculteurs sont confrontés. On a parlé des changements climatiques, mais à côté, il y a
14:24également le coût des intrants, notamment les engrais. Le coût des intrants nous amène à
14:31réfléchir autrement, d'autant puisqu'on parle de l'agriculture bio. Je ne sais pas si ça peut
14:38aller, si ça peut nous faire cultiver davantage et produire davantage, mais le coût des intrants.
14:44Quand je sors de l'ananas, c'est l'une des causes qui me fait partie de l'ananas. Parce que,
14:50vous vous imaginez qu'en 1995, le fruit d'ananas qui se vendait à 250 francs au marché de Fondy,
14:57c'est le même prix, c'est le même fruit qui se vend toujours à 250 francs. Le sac de sulfate de
15:03potasse que nous, on achetait à 12 000 francs, se vend déjà à plus de 30 000. Vous voyez que la
15:10marge a diminué. Sinon, je dirais même que les gens qui font de l'ananas, peut-être tournent à
15:14perte, mais ça vous donne l'impression que vous gagnez si vous n'êtes pas vigilant de contrôler
15:20effectivement ce que vous faites. Si vous n'êtes pas vigilant, vous tournez à perte, vous perdez
15:24de votre argent. Donc là, c'est le problème, le coût des intrants, c'est tellement élevé que le
15:33mieux, c'est de faire... Quand vous voulez vous engager dans l'agriculture, je vous constate que
15:38vous serez confronté au problème de production, vous n'allez plus produire davantage. Donc, si
15:47nous ne cédons pas, le coût des ingrédients nous amène à choisir ce qu'on peut produire sans
15:52vraiment mettre trop d'ingrédients, sans trop dépenser. C'est pour cela que moi, je tourne le dos
15:56désormais à ces genres de cultures pour me consacrer. Par exemple, au manioc, le verger,
16:02ça ne prend pas trop d'ingrédients. Alors, il y a également un problème cristal, c'est celui
16:10de l'accès à la terre, surtout lorsqu'on veut se lancer dans une agriculture à grande échelle. Si
16:17vous avez pris soin de parcourir la zone, parce que je sais que vous êtes là depuis, vous avez remarqué
16:22qu'il y a de vastes terres abandonnées un peu partout, mais c'est une surprise que vous allez
16:30constater que ces terres appartiennent bien à des gens. Ce ne sont pas des terres abandonnées. Donc,
16:35on ne peut pas s'y aventurer n'importe comment. Mais nos grands-parents vivaient bien parce qu'à
16:40l'époque, ils faisaient des petites structures juste pour manger. Maintenant, avec les grandes
16:47plantations, c'est vraiment difficile. L'accès à la terre est difficile. Il faut négocier pour
16:52se faire du terrain. Quand vous dites qu'il faut négocier, ça peut coûter combien ? Ici, par
16:57exemple, ça coûte combien ? Un hectare, deux hectares, trois hectares ? Lorsqu'on veut se lancer dans
17:01ce type d'agriculture à grande échelle, ça coûte combien ? Là, ça dépend des individus et de la
17:07localité. Mais j'avoue qu'actuellement, comme beaucoup sont en train de se tourner vers
17:15l'allocation, vous ne pouvez pas louer pour une culture de trois mois,
17:22un hectare tourne autour de 100 000 francs. 100 000 francs l'hectare ? Oui, pour l'allocation.
17:28Si vous louez, pour ceux qui vendent... Et 100 000 francs, vous les payez ? Comment,
17:34c'est 100 000 par mois, par trimestre ? Non, par production. Donc, c'est 100 000 francs. Pour
17:41les ventes, je ne suis d'abord pas intéressé. Je ne suis pas intéressé. Il y a des conseils
17:46d'ailleurs aussi à ceux qui le font. Je ne sais pas quel bien peut dépasser la terre. Même si vous
17:57vendez un hectare de terre à 3 millions, vous allez vous rendre compte qu'à la longue, vous
18:02avez perdu. Parce qu'un hectare bien produit rapporte à son exploitant presque la même chose
18:10au bout d'un nombre de temps bien limité. C'est une pratique de conseil, mais je crois que c'est
18:15difficile pour se faire du terrain. Alors, justement, pour rester sur ce volet-là, le
18:21problème d'accès à la terre. Lorsque vous louez ces terres-là, ce n'est pas pour faire des cultures
18:25pérennes. C'est comme faire des cultures pérennes. Si vous voulez faire des cultures pérennes, vous
18:31achetez. Vous êtes obligé d'acheter. Ça, ce n'est pas pour faire des cultures pérennes. C'est pour
18:35louer. Heureusement que moi, je ne suis plus dans le domaine de l'allocation. J'ai quand même
18:40bénéficié de beaucoup d'avantages dans l'OTAN. Je me suis fait des terres qui m'appartiennent.
18:46Tout à l'heure, vous avez parlé de la production, de la productivité, de certaines spéculations.
18:55Est-ce qu'à ce niveau-là, il n'y a pas également un travail à faire peut-être au niveau des outils
19:00que vous utilisez pour produire? On a l'impression, lorsqu'on parcourt certaines plantations,
19:06que jusque-là, ça s'est fait pratiquement à la main. Et donc, il y a la pénibilité. Et à la
19:11fin, on n'a peut-être pas la production escomptée, malgré l'espace dont on dispose.
19:16Tout se fait encore ici à la main. Tout se fait à la main. Avec nos pratiques,
19:23nos pratiques même, qui sont vraiment trop archaïques par rapport à nos faits venus du
19:30Nord. Nos pratiques sont, regardez seulement la roue que nous utilisons. Regardez la roue de l'Ouest.
19:36C'est le jour et la nuit. Par exemple, dans les Cémis, c'est le jour et la nuit. Donc,
19:41tout se fait à la main. Tout se fait à la main. Et c'est là également que nous devons réfléchir.
19:47Nous devons réfléchir à comment sortir de ce paysanat orthodoxe pour un paysanat moderne.
19:55Là, moi, je suis en avant-garde de tout cela parce que je me réfléchis déjà. Je réfléchis
20:03déjà à comment mécaniser, sur toute la culture des céréales, comment mécaniser. Comme avec mes
20:12amis qui font dans la tomate, ils sont en train de bouleverser tout l'espace que faisait l'ananas.
20:17Je me dis que d'ici peu, je pourrais me trouver une occasion de louer un tracteur quelque part.
20:25J'ai d'abord fait des demandes auprès de quelques structures que je ne peux pas citer. Ils sont
20:30d'accord qu'on peut donner un tracteur labouré et sorti du paysanat orthodoxe. Ils appelaient
20:38là ce que faisaient nos parents. L'autre problème auquel vous êtes également confronté, quand je
20:44dis vous, c'est tous les agriculteurs de la contrée, c'est le problème de la structuration.
20:49Effectivement, le monde paysan. Vous voulez parler du monde paysan. Le monde paysan n'est
20:56pas structuré. Surtout dans notre localité. Et du coup, ça vous met à la merci des revendeurs.
21:01Ça nous met à la merci des revendeurs. Ça nous met à la merci des revendeurs. Je vais vous
21:06prendre un exemple typique. Le marché d'un sang est contrôlé par deux départements. Il y a le
21:14département de la Mofu, qui vend là. Et le marché, le département d'une partie, c'est nous qui vendons
21:22un sang. Dans notre zone-ci, comment pouvez-vous imaginer que les femmes qui partent vendre des
21:31bâtons de manure le samedi, c'est-à-dire qu'elles choisissent le samedi pour aller vendre, je ne sais
21:35pas pourquoi. Elles choisissent seulement le samedi. Les femmes du même village sont en mesure de
21:40produire 10 à 15 000 bâtons pour aller vendre dans le même endroit. Quand elles reviennent de
21:46là, nous jouons qu'elles n'ont pas de chance. D'aucune peut même ramener leurs marchandises
21:51qui n'ont pas été vendues. Alors qu'à quelques pas d'un sang, nos bâtons de manure se vendent très
21:57bien. Donc il se pose un problème de l'offre et de la demande. C'est pour cela que j'invite à ce que
22:03nous nous formions, à ce que nous maîtrisions les mécanismes du marché. Parce que le marché est basé
22:09sur l'offre et la demande. Quand vous ne contrôlez pas ces deux termes-là, vous ne pouvez pas vous en
22:14sortir. Vous serez toujours à la merci des acheteurs. Donc à ce niveau, j'appelle à la
22:22structuration, à la base. Que nous-mêmes, dans nos villages, nous nous organisions d'abord avec l'appui
22:30des associations, peut-être aussi avec l'appui des municipalités. Sortir des villages, du cadre des
22:35villages, étendre au niveau des départements.
22:37Vous essayez de voir comment vous analysez vos spéculations. Vous voyez comment vous pouvez
22:46les introduire au marché pour avoir un meilleur profit. Vous avez évoqué tout à l'heure le cas
22:51du cacao. Vous y êtes essayé. Après, vous vous êtes rendu compte que le sol n'était pas propice à
22:58cette culture-là. Est-ce qu'à ce niveau-là également, il n'y a pas un travail qui peut être
23:02fait? Est-ce que vous souhaitez un accompagnement pour que ce ne soit pas au moment où vous
23:06attendez les récoltes, que vous vous rendiez compte qu'en réalité, elle...
23:09C'est une question de moyens. Parce que quand on suit l'itinéraire technique que la Solécao propose,
23:20vous allez vous rendre compte que nos paysans ordinaires n'ont pas la mesure de suivre cet
23:25itinéraire. Parce que normalement, la Solécao recommande l'étude du sol avant de s'y introduire.
23:33Or, avec nos moyens limités, nos connaissances limitées, on s'aventure comme ça, on se donne à
23:39la nature et on se dit que si ça produit, tant mieux. Si ça ne produit pas, déjà qu'on pense
23:44moins à ce que ça ne va pas produire. Ou bien que la nouvelle variété du cacao, qui en cours
23:49maintenant, répond à des exigences techniques. Donc là, vraiment, la Solécao, on a pensé. Mais je
23:58ne sais pas, peut-être aussi à la Solécao, de trouver des moyens d'accompagnement viables. Au
24:05lieu de laisser ça à l'appréciation du paysan lui-même. Parce que là...
24:08Et c'est valable pour le cacao, mais c'est également valable pour les autres cultures,
24:12les autres spéculations. Est-ce que vous attendez un accompagnement du gouvernement à ce niveau pour
24:18que vous ne plantiez que ce que vous pouvez récolter en quantité?
24:21En quantité. Tout à fait. Tout à fait. Le gouvernement doit ouvrir les yeux là-dedans.
24:27C'est pour cela que moi, dans le cadre de la décentralisation, je parle moins du gouvernement,
24:33et je m'intéresse beaucoup plus aux municipalités. Parce que c'est nos plus proches collaborateurs.
24:38On peut facilement saisir la municipalité. La municipalité qui saura comment transmettre nos
24:45doléances aux divers ministères qui doivent intervenir dans le monde rural. C'est pour cela que
24:54moi, j'accorde une grande importance à la municipalité, dans le cadre de la décentralisation
25:01qui est en cours maintenant. Alors malgré tous les problèmes que vous avez évoqués,
25:06vous nous avez dit que vous vivez bien du travail de la terre. Vous n'enviez personne.
25:11Je n'envie personne. Même pas les fonctionnaires?
25:13Je n'envie personne. Même pas les fonctionnaires. Je n'envie personne. La seule chose qui m'effraie,
25:18c'est parce qu'il n'y a pas de garantie. Je n'ai pas de garantie. Qu'est-ce qu'il y a en tant?
25:23J'ai évolué sans rien mettre. Pas les épargnes personnelles. Là, ce n'est pas ça que je veux parler.
25:32Je veux dire que le monde paysan, si tu ne pars pas au champ, tu ne vas pas manger. Si tu tombes
25:39malade, tu ne vas pas manger. C'est cette assurance-là qui me fait peur. Parce que là où je suis,
25:46je ne sais pas si demain je ne parviens pas à produire ce que je veux devenir. Parce que,
25:51oh, le fonctionnaire, c'est déjà qu'à la retraite, il a sa pension. C'est ce qui me manque.
25:56C'est autant de choses que je voudrais qu'on vive, la génération qui vient derrière moi,
26:01et qui peut être intéressée, de sortir du cadre du système informel pour essayer de voir comment
26:08mettre quelque chose en réserve, que quand tu as vieilli, que même si tu ne pars plus au champ,
26:13que même si tu vends tes plantations, que tu puisses recevoir quelque chose que tu as gardé
26:19et que tu veux vivre avec. A dire, moi, je n'en veux personne. Malgré les problèmes que vous
26:24avez évoqués, vous diriez que le travail de la terre paye, que la terre d'Akono paye pour ceux
26:32qui se donnent la peine d'y investir. Pour ceux qui se donnent la peine d'y investir,
26:37la terre paye. La terre payera toujours, même si je ne peux pas le prédire. La terre payera
26:43toujours. Merci beaucoup, M. Bala-Anissé. Je rappelle que vous êtes entrepreneur agricole.
26:49Vous avez commencé par la nana. Vous êtes titulaire d'une maîtrise en sciences humaines,
26:55options sociologiques. Vous avez fait de la nana, vous avez fait du cacao, vous faites de l'arachide,
27:02vous faites du manioc, vous avez des safoutiers, vous avez des avocatiers et ça se passe plutôt
27:08bien pour vous. Tout à fait, ça se passe bien. Merci beaucoup d'avoir accepté d'être l'un des
27:14invités des questions économiques ce soir. Je rappelle que Questions économiques est produit
27:20pour cette édition à partir d'un cadre particulier. C'est la bibliothèque du Collège Stoll, la CRTV,
27:30précisément CRTV News, s'est déportée dans cette contrée, dans cette localité pour lancer à sa
27:37manière l'année scolaire 2024-2025. Et nous poursuivons cette émission. Dans quelques
27:43instants, nous continuons de parler du développement du département de la Meufois-Conoz à travers un
27:50port sec. Tout à l'heure, nous avons parlé de l'agriculture et cette fois-ci, nous allons parler
27:55d'un port sec qui sera bientôt créé dans ce département et précisément en Gounod. On se
28:03retrouve tout de suite. Merci Sali Sona, la Meufois-Conoz qui nous accueille aujourd'hui,
28:15bénéficie d'une situation géographique qui lui permet de jouer un rôle prépondérant dans le
28:21développement de la région du centre et c'est peut-être ce qui a poussé le conseil régional du
28:26centre à y créer un port sec. Le projet poursuit son bonhomme de chemin. Nous en parlons avec Madame
28:32Anaclette Marie-Rose Ekobo-Messie, conseiller régional et point focal du port sec à Gounod.
28:39Alors Madame, bonsoir d'abord. Bonsoir Lucas. Et bienvenue sur le plateau. Merci. Alors dites-moi,
28:45de quel potentiel dispose le département de la Meufois-Conoz? Potentiel qui justifie ou qui
28:53justifierait la création d'un port sec en Gounod, mieux d'un hub logistique de la région du centre
29:01comme vous aimez à l'appeler? Oui, Lucas, voyez-vous, l'idée d'un port sec en Gounod n'est
29:09pas innée, elle vient de la vision, de l'ambition d'un homme, le patriage actuel président du conseil
29:19régional, Monsieur Gilbert Thimayvouna, qui avant même d'être président du conseil, du conseil
29:24régional, pendant qu'il était délégué du gouvernement à la communauté de l'humain, avait
29:29déjà pensé avec ses collaborateurs ce projet et l'initiative a fait son bout de chemin parce
29:39que le département de la Meufois-Conoz et le chef-lieu qui est en Gounod bénéficient encore d'une
29:45énorme quantité de terres en friche, il y a encore tellement d'espace et en Gounod, de façon plus
29:52particulière, est une ville où passent actuellement deux principaux axes routiers, la route Yaoundé-Douala,
29:59la route Yaoundé-Cribi et en plus en Gounod a la voie ferrée, l'immense gare de Gounod qui est
30:07sous-exploitée et qui juste, de façon directe, le site qui va abriter cette méga-structure
30:16qui est le hub logistique de la région du centre en Gounod. Parce que le port secte peut utiliser l'ensemble des
30:22modes de transport terrestre. Il en faudra le rail surtout, qui permet de faire moins de dégâts
30:29sur le plan de l'environnement. La route aussi pour ceux qui, pour les impondérables, ceux qui
30:35veulent absolument y passer. Mais le port secte en Gounod permettrait de limiter cet engorgement.
30:41On voit davantage au niveau de Yaoundé, de la Selle-Voix, Yaoundé-Douala qui est débordée,
30:47surchargée de gros porteurs de camions, de conteneurs, en installant ce port secte, ce
30:55hub logistique qui est une appellation beaucoup plus moderne. Parce que notre président est parti
31:02d'idées de port secte qui datent de près d'une dizaine d'années aujourd'hui pour la modernité, n'est-ce pas?
31:07Ce genre d'infrastructure s'appelle actuellement, vu la modernité, vu l'aisance, les facilités que
31:16l'infrastructure va apporter, hub logistique. Alors comment se présente ce hub? On parle de
31:24près de 300 hectares. Oui, c'est immense, un peu moins de 300, précisément 237 hectares de terre qui englobent
31:33en Gounod principalement quatre villages, Colmending et Bolboum 1 et Bolboum 2 et Bolboum 3, donc c'est
31:41immense. Et ils vont y retrouver, ce sera un énorme entrepôt logistique avec un grand pôle
31:53administratif aussi associé à cela, même des logements, d'astreintes, des services, tout ce qui
32:02nécessite la facilitation des échanges, des déplacements et des appropriations de la
32:10marchandise pour ceux qui viendront les acquérir ou les étudier. Lorsque vous parlez d'entrepôt,
32:17on voit derrière le stockage des conteneurs pleins et peut-être vides également. Oui, il faudra les
32:23accueillir. Donc l'accueil sera facilité par ces voies de communication, le rail et la route. Les
32:30deux principales routes, on pourra même les agrandir, en créer d'autres pour permettre à
32:36l'infrastructure de se mouvoir, de s'épanouir et de faciliter l'accès et les échanges, non
32:43seulement au niveau régional, au niveau national et même au niveau international, en évitant,
32:48n'est-ce pas, en désengorgeant le port de Douala, le port de Kribi et en aidant aussi les commerçants,
32:58les populations à ne pas aller s'agglutiner, se concentrer à Douala, être plus près de Yaoundé,
33:04plus près des autres villes de la région du Sand, plus près aussi des autres villes du Grand Nord,
33:10la Damaoua de l'Est, ainsi de suite. Alors madame, vous avez dit il y a quelques instants que la
33:15possibilité d'agrandir la route n'est pas excluée. Je voudrais justement qu'on s'arrête sur ce volet,
33:21parler d'un port sec, en passant par la route par laquelle nous sommes passés, en venant ici à
33:29Akono, il y a quand même quelques inquiétudes, parce qu'on parle quand même de gros porteurs.
33:35Ce n'est pas la seule voie. Vous voyez, cette route-là est à deux kilomètres à peine du site
33:42du port sec, mais la route Yaoundé-Douala passe à une vingtaine de kilomètres de ce même site,
33:48un peu moins même d'ailleurs, 15 à 18 kilomètres de ce site, donc il n'y aura pas de difficultés
33:54sur ce point et le rail est là. Nous avons une énorme gare avec de multiples voies, au moins
34:01cinq voies, une plateforme qui a été prévue, qui est sous-exploitée et qui peut même, la gare a un
34:07potentiel d'agrandissement de son site, de cette plateforme pour accueillir par ses voies tous ses
34:15conteneurs, ses marchandises, éviter les accidents de la route et éviter cette pollution agrandie.
34:24Aux commerçants, à ceux qui servaient dans ces activités, de se retrouver plus près d'un tel
34:35centre, d'un énormissime centre qui va donc pouvoir stocker tous ses entrepôts avec une
34:44modernisation de la logistique et des échanges sur le plan douanier, sur le plan des impôts,
34:51des échanges, tout ce qui va exiger une telle infrastructure sur le plan administratif,
34:58ce sera tout à côté des rondées. Du coup, j'ai envie de vous poser la question de savoir quel
35:04sera l'impact social d'un projet comme celui-là. Il y a l'impact social, mais après il y aura
35:10l'impact environnemental, mais d'abord l'impact social. Oui, sur le plan social, les populations,
35:17ça fait peu près de sept ans que le projet a été, l'idée est venue. C'était un choc,
35:23évidemment, d'imaginer qu'on va être déplacé de son site, mais on dit que le développement apporte
35:32aussi l'épanouissement de l'homme. Les populations de ces différents villages, c'est vrai, auront un
35:38peu la mort, vont partir de là la mort dans l'âme, mais ils sont convaincus que c'est une
35:45infrastructure qui va permettre un décollage économique de la région, avec cet épineux
35:50problème du chômage qui mine notre jeunesse. Nous avons dans notre département, dans la région du
35:56sud et dans tout le pays, une énorme quantité de jeunes diplômés, formés, qui ne trouvent pas
36:03d'emploi avec un tel centre. Cela va permettre aux jeunes locaux et même régionaux et au plan
36:10national de trouver un intéressement, et même aux populations voisines qui s'activent dans
36:17l'agriculture, de développer encore plus leurs activités agricoles qui passeront là, parce que
36:23nous aurons, où nous va accueillir, le département va accueillir davantage de populations et ce ne
36:28seront pas les mêmes, les sept services. D'autres services qui vont entourer, vont être à paix,
36:34attirés par le hub logistique et qui vont attirer les populations qui auront besoin et de nourriture
36:41et de logements et de services aussi. Autres qui vont permettre de limiter, n'est-ce pas, de diminuer
36:50à grande échelle le chômage. Les populations ne peuvent que s'en trouver ravies. On va parler de la
36:56question du dédommagement des populations vers la fin de cette histoire, parce que c'était un
37:00problème important, c'est une question importante. Pour ceux qui vous écoutent, ils voudraient bien
37:04savoir ce qui va advenir. Je voudrais qu'on s'arrête sur l'impact environnemental. On parle,
37:11vous appelez de 237 hectares. C'est énorme, c'est plusieurs villages, mais il faut dire que ce ne sont
37:20pas des villages très peuplés aussi, ça c'est honnête, il faut le reconnaître. Il y a davantage
37:26de terres, de friches et c'est le domaine en majeure partie, le domaine national de l'État. Vous savez
37:32comment on l'occupe aussi, les gens n'ont pas toujours les moyens d'acquérir des titres fonciers.
37:38Toutefois, dès le début de l'idée de ce projet, une DIP, un décret d'utilité publique, avait été
37:47consenti à l'époque et malheureusement caduque aujourd'hui. Mais le top management du conseil
37:54régional pense, selon que ça plaira ou s'arrangera les populations, à une négociation B2B qui
38:03permettrait non seulement d'éviter la longue procédure de la DEP et qui très souvent aussi,
38:08dans ce cadre précis, ne va pas arranger, ne va pas être réalisé, appliqué à l'avantage de
38:17population. Pourquoi pas le faire avec eux pour qu'ils ne partent pas malheureux, au contraire,
38:22comme ils sont enthousiastes, qu'ils le demeurent, qu'on puisse peut-être les délocaliser, trouver un
38:27site où on peut les installer et leur trouver les moyens nécessaires pour se reloger. On est en plein
38:33là dans la question des dommagements. Dans la question des dommagements, le top management du
38:37conseil régional du centre, il pense, dont les deux voies restent ouvertes, ce sera aux populations
38:45concernées, aux impactées, d'apprécier. Je crois que la sensibilisation... Il y a une loi, madame. Il y a une loi. C'est pour ça que je dis, de façon concrète, parce que j'ai mis
38:58Kono aussi au plan professionnel. Avec une DEP, en appliquant les règles telles que l'Etat le veut,
39:04ce sont ces populations qui se sentiraient désabusées, parce que ces terres ne sont pas leurs terres, ce sont les
39:09terres de l'Etat. Elles ne sont pas titrées. Ils partiront de là. Il y a quelques cases qui peuvent valoir
39:16pécuniairement... Pas grand-chose. Pas grand-chose. Il y a très peu, surtout les vieilles plantations,
39:28les cacahuillères, qui ne peuvent pas valoir grand-chose. Et malheureusement aussi, depuis...
39:34On pourrait vous rétorquer, madame, que le cacao aujourd'hui, c'est quand même 6 000 francs le kilo.
39:37Oui, mais quand il s'agit d'une vieille plantation, elle ne produit pas assez.
39:44Au niveau de la micurielle, elle ne vaut pas autant que des jeunes plantes de cacahuillère qui ont 10-15 ans.
39:51Si c'est des plantations de 40-50 ans, avec l'âge, c'est plus très productif.
39:57Donc vous optez pour des concertations, on va dire, bit-to-bit avec les populations.
40:03Pour leur permettre, à mon sens, la voie est douane pour ces populations qui le méritent bien.
40:09Parce que le sacrifice qu'ils sont en train de consacrer est énorme. Et ils le font volontairement.
40:15Il n'y a pas de résistance. Il faut encourager cela.
40:18Revenons-en maintenant à la question de l'impact environnemental.
40:22Les études vont être faites, je crois, sont même déjà en cours. Parce que depuis près de
40:28moi aujourd'hui, il y a eu le lancement, au siège du conseil régional du centre,
40:34le lancement des études prévisibilité, financées entièrement, c'est-à-dire à 100% par l'agence
40:42française de développement. Un cabinet a déjà été commis à cet effet qui mène des études de
40:47prévisibilité dont les résultats sont attendus dès le mois de janvier. Et en même temps,
40:53des études d'impact environnemental sont aussi menées. D'ici le mois de janvier,
40:59nous aurons, n'est-ce pas, le rendu de cette première étape décisive, n'est-ce pas,
41:07de la mise en œuvre de ce projet. Alors, madame, tout à l'heure,
41:10vous avez parlé des bénéfices pour la population, de ce dont elles pourraient
41:15tirer comme dividende du fait de la création de ce port sec. Mais on peut poser la question
41:22autrement, j'ai envie de dire, la poser un peu à l'envers. Quelle peut être la contribution des
41:27populations au développement ou à la rentabilité même de ce port sec? Qu'est-ce qui peut être
41:34attendu des populations? Vous parlez d'un projet qui va venir changer le cadre de vie,
41:38mais d'un projet également qui appelle un certain nombre d'infrastructures,
41:42même dans le secteur de l'habitat. Qu'est-ce qui est attendu des populations? Qu'est-ce qui est
41:46attendu de l'élite, même de la MEFOC, et voire de la région? C'est un projet qui va venir bouleverser,
41:54apporter un changement fondamental, énorme, en Goumou, dans le département, la MEFOC,
42:00on est la région du centre. Il est question actuellement, et au plus vite, que les
42:05populations s'y préparent. Il y a une conduite de changement qu'ils puissent se préparer à
42:10bénéficier au maximum, à adhérer, à s'adapter, à s'arrimer à cette nouvelle donne qui va être
42:16apportée, c'est-à-dire au niveau des formations, que les jeunes se forment davantage dans les
42:21filières qui vont être exploitées, n'est-ce pas? Et il y en aura un grand nombre dans le domaine et
42:28même des élites, que ces élites commencent à penser à l'épineuse question du logement. Ces
42:37gens qui viendront y travailler, où vont-ils loger? Dès le mois de janvier, il faudra déjà
42:42suffisamment de logements, ils vont manger, ils vont dormir où? Et même au niveau des autres
42:49infrastructures, ils devront se soigner, ils devront se divertir après le travail. Bref, il y aura
42:56une panoplie de services qui va émerger et qui va permettre, par exemple ici à Conor, il est
43:03en train d'être mise en oeuvre une autre grande infrastructure par la MEFAC-SA, une industrie de
43:11production de poissons à quelques kilomètres ici sur les berges du Florevignon, à Doubs, qui va
43:18permettre d'avoir une grande production, n'est-ce pas, de poissons. Et même dans les villes, les
43:27communes voisines, les populations, ça donne déjà l'élevage du poulet, du porc, petit élevage, les
43:34femmes développent des activités multiples d'élevage et même au plan de l'agriculture et se
43:41plaignent très souvent, n'est-ce pas, des difficultés à écouler cette production. Ce ne sera plus le cas. Nous,
43:47nous leur disons en tant qu'élus, il y en aura un manque. Mettez-vous-y, impliquez-vous, exploitez
43:54vos terres, mettez-les à contribution, ne les bradez plus comme ils sont en train de le faire, ne croisez
43:59plus les bras aux jeunes, ne vous adonnez plus aux stupéfiants, n'allez plus traîner en ville pour rien,
44:04commencez à vous préparer parce que tout va s'y vendre, tout va s'y acheter, avec tout, vous pourrez
44:11vous en sortir, ne plus avoir besoin d'aller absolument à yaoundé. Alors madame, jusque là,
44:15nous sommes en train de conjuguer nos verbes dans le futur, au futur de l'indicatif. Du coup, j'ai
44:22envie de vous demander, ce projet qui est en gestation depuis une dizaine d'années, vous l'avez
44:27dit, où est-ce qu'il en est concrètement aujourd'hui, à l'heure où nous produisons cette émission, où
44:32en est ce projet ? A l'heure où nous produisons cette émission, nous avons le conseil régional par
44:37l'entremise, le dynamisme connu au plan national, même international, du patriarche Timébouna, qui a
44:44pu décrocher, ce n'était pas donné, il y avait une panoplie de projets à présenter à l'Agence
44:49française de développement. Heureusement, le dossier ayant déjà été bien ficilé au niveau du
44:55conseil régional a bénéficié, et je crois qu'il y en a eu deux, a été retenu, et à l'heure actuelle,
45:02vous disais-je, les études qui sont aussi une phase très importante pour la maturation d'un
45:10projet que l'on veut réussir, réalisable. Sinon, c'est un projet morné ? Sinon, c'est un projet
45:16morné ou alors qui dure éternellement et qui finalement finit par coûter plus qu'il n'en faut,
45:21et les populations, même toutes les parties penantes, désespèrent. Le conseil régional a
45:28pu obtenir de l'Agence française de développement un financement à 100% des études de faisabilité
45:36de ce projet. Vous avez parlé des études de faisabilité, mais on sait également que l'émergencement
45:42des départs d'imports secs est assez élevé, j'ai envie de dire très élevé. D'où proviendront
45:49les financements ? Ce sera toujours l'Agence française de développement ? Les financements
45:52qui proviendront, ce sera, c'est le rôle, c'est l'attendue, ce que nous attendons du cabinet qui
45:58fait l'étude. Non seulement voir les concordances, l'arrimage au niveau législatif, au niveau des
46:06lois au Cameroun, au niveau réglementaire et tout ce qu'il y a pour s'y arrimer, aussi voir au niveau
46:13du partenariat avec qui, d'où viendront les financements, quels seront, au niveau du
46:19gouvernement, les ministères impactés, les services impactés, le conseil régional, peut-être d'autres
46:24conseils régionaux, les collectivités, les mairies, qui sont plus bas, ou d'autres partenaires privés
46:29qui vont s'y associer. La capacité, la possibilité de réussite, de faisabilité concrète de ce projet
46:38à coup sûr va permettre, n'est-ce pas, aux bailleurs d'accouvrir et de se disputer ce projet.
46:47Alors il y a la capacité, il y a la faisabilité, mais moi j'ai envie de vous amener déjà sur la
46:52rentabilité de ce projet. Qu'est-ce qu'on peut en espérer ? Est-ce qu'il faut y croire ? Est-ce
46:58qu'il faut y croire ? Il faut y croire, il faut y croire parce que cela aussi rentre dans la grande
47:04vision du chef d'état du Cameroun, qui veut que le Cameroun, de par ses collectivités territoriales
47:13décentralisées, puisse penser l'émergence, le développement par d'autres voies. Développement
47:18à la base, développement local. Le développement local. Il y a un état déjà saturé, je pense qu'il
47:25serait édoigne de voir autour de Yaoundé, à une trentaine de milles de Yaoundé, n'est-ce pas,
47:31cet énormissime pôle-là qui permettra aux Indos de ne plus faire de grandes distances. Jusqu'à là,
47:38jusqu'à Douala, jusqu'à Kribi. Et Kribi et Douala qui sont, nous le savons, saturés, c'est limité
47:44en augment. Et cela, même sur le plan environnemental, les bailleurs le recherchent
47:50aussi. Qu'en plus, au moins on fait des dégâts sur l'environnement, mieux les bailleurs de fonds
47:57sont intéressés parce que l'environnement aussi est à préserver. Et je pense que pour sûr, nous
48:04en sommes certains, au Conseil Régional, de façon totale, c'est un projet. Et même au-delà déjà,
48:11parce que le cabinet, le personnel du cabinet qui est venu, qui est descendu sur le terrain,
48:18est très enthousiaste, très motivé, est super faible de voir des atouts, n'est-ce pas,
48:23que certainement nous, en néophyte, nous ne percevons pas. Mais eux, quand ils étaient là,
48:29ils ont dit mais, nous n'avons pas su que c'était l'espace, l'environnement était autant propice
48:34à une telle infrastructure. Alors, est-ce qu'on pourrait déjà penser à la pose de la première
48:41pierre du port sec ? Vivement, toutes nos prières, ils sont déjà, et nous y sommes déjà. Et nous
48:50attendons et nous faisons les choses, peut-être lentement, mais c'est le processus. La meilleure
48:57façon de faire les choses, une bonne étude, n'est-ce pas, pour avoir un projet bien maturé,
49:02les populations, les parties prenantes, bien apprêtées, n'est-ce pas, pour que tout aille,
49:08n'est-ce pas, de façon idone à la suite. Donc la pose de la première pierre, elle arrivera
49:14certainement, elle est impatiemment attendue. Étant donné que nous produisons cette émission à
49:19partir d'Akono, les populations aimeraient quand même un petit mot, un petit mot concernant
49:26particulièrement leur localité, en rapport avec ce port. Oui, en rapport avec toutes les populations
49:33du département de la Meuf, où Akono est, et qu'elle est tout à côté, sont autant intéressées
49:39que les populations d'Ongoumou. Partir, pour aller la vendre à Ongoumou. Donc, il est question pour
49:50toutes ces populations, que ce soit celles qui se donnent des activités agricoles,
49:56et même des jeunes, qui se demandent que faire de leur diplôme, que faire de leur temps, de leur
50:01dynamisme, de leur énergie, de leur force. Réorienter leur pensée. Faire fine bouche à la
50:10fonction publique, et venir se préparer à gagner leur vie, à s'épanouir avec le hub logistique de
50:18la région du centre Ongoumou. Madame le conseiller régional, c'est vrai que vous êtes là pour nous
50:23parler du port sec de Ongoumou. Mieux d'un hub logistique de la région du centre, qui est donc
50:30en gestation. Mais puisque je vous ai en face de moi, je voudrais quand même que vous nous parliez
50:35de ce conseil régional, le conseil régional de la région du centre. On n'a pas l'impression que
50:43ces actions sont déjà visibles sur le terrain. Les populations ont fondé beaucoup l'espoir à la
50:52création de ces conseils régionaux. Je ne sais pas ce qu'il en est des autres régions, je n'en
50:58parlerai pas, mais je vous ai en face de moi. Que fait le conseil régional du centre pour impulser
51:05le développement de cette région? On ne vous voit pas beaucoup. Nous sommes sur le terrain,
51:13madame. Et pas seulement sur le terrain, on n'y va pas de façon désordonnée. Nous avons à notre
51:20tête, monsieur, dont les échos ne sont plus à développer, à venir développer dans les plateaux
51:29télé. Le patriarche Gilbert Timivouna a, dès la première année de notre mandat, initié,
51:39voyant déjà avec sa grande vision que la région du centre, initié, n'est-ce pas, la création d'une
51:45base, n'est-ce pas, d'engins, des travaux publics pour des engorgés, permettre à la région du
51:52centre d'avoir des voies d'accès. Et nous y sommes autonomes aujourd'hui. Mais où sont ces engins,
52:00madame? Où sont ces engins, madame, lorsqu'on voit autant de nids de poules à Yaoundé? Yaoundé,
52:06ce n'est pas du domaine du conseil régional du centre. Vous avez des mairies dans la ville de
52:13Yaoundé pour s'occuper des nids de poules. Nous, nous occupons davantage, n'est-ce pas, des voies,
52:20des routes départementales, des routes peut-être inter-régionales qui parfois vont aussi, sont du
52:27ressort du ministère des Travaux Publics et des routes entre certaines communes et sur le terrain.
52:38Les engins du conseil régional sont sur le terrain, dans beaucoup de localités ici à Konon. Actuellement,
52:46la route Mbalmayo, à Konon-Mbalmayo, qui a été abandonnée depuis des décennies, est en train
52:52d'être remise au bout du jour. Les populations sont en joie. En fait, par là, dernièrement,
52:57encore la semaine dernière et actuellement, les travaux se poursuivent vers l'allée Kéveng-Kolkossé
53:03où les engins du conseil régional sont à pied d'oeuvre, n'est-ce pas, pour aménager, permettre aux
53:10populations qui sont très actives et dynamiques d'y couler, de se déplacer aisément, d'y couler
53:16de leurs produits. Et même au-delà, Lucrece, je vous dirais que le conseil régional, avec les
53:24directives de son président, a déjà élaboré son plan régional de développement, c'est-à-dire cet
53:31outil qui nous a permis de cerner de façon concrète, n'est-ce pas, notre environnement,
53:36notre territoire, connaître ses potentialités, ses problèmes, ses difficultés et voir, n'est-ce pas,
53:42des atouts qui peuvent être mis en exergue pour permettre un développement harmonieux. Et je
53:51vous dis que dès que l'État, avec les différents départements ministériels qui doivent transférer
53:59ces compétences au conseil régional, le feront, vous serez saturé par les actions du conseil
54:07régional qui sont là, empaquetées, et des projets même déjà, plusieurs déjà maturés et beaucoup en
54:15cours de maturation au sein du conseil régional qui n'attendent que des financements, des ressources,
54:21n'est-ce pas, pour les mettre en oeuvre. Merci Madame le conseil régional d'avoir accepté
54:30Merci beaucoup à la CRTV, le conseil régional attend à tout moment la CRTV, si vous voulez
54:36connaître au détail, près, le dynamisme qui y règne, venez à tout moment, vous serez servi.
54:42Nous viendrons, je vous promets que nous vous viendrons bientôt, vous poser des questions sur
54:48ce qui est fait par le conseil régional. Nous avons commencé aujourd'hui, ce n'était pas l'objet
54:54de cette émission, nous vous avons invité pour nous parler du port sec de N'goumou qui sera
55:00construit en N'goumou, nous avons voulu profiter de votre présence pour parler également du conseil
55:04régional, nous viendrons donc saisir la perche que vous venez de notendre. Madame, Monsieur,
55:12c'est donc la fin de cette édition des questions économiques, édition on va dire spéciale parce
55:18que produite hors du centre de production de M'Bala II, la CRTV à travers CRTV News s'est
55:25déportée du côté d'Arcona pour lancer à sa manière l'année scolaire 2024-2025 et pour souhaiter
55:34une belle année scolaire à tous les apprenants, à toute la communauté éducative. Pour cette
55:39édition spéciale donc, nous avons reçu en première partie Monsieur Cyril Bala qui est
55:45entrepreneur agricole à la base, titulaire d'une maîtrise en sciences humaines, options
55:54sociologiques, mais qui a choisi de profiter de la fertilité des sols d'Arcona pour se faire une
56:01place au soleil. Il était donc le premier invité de cette édition des questions économiques et
56:05bien sûr nous avons achevé comme vous venez de le voir par Madame Anaclette Marie-Rose Ekobomessi
56:10qui est donc conseillère et on a les points focaux du port sec de Ngoumo. Fin de cette édition des
56:17questions économiques, première diffusion sur la CRTV le jeudi à 21h35, diffusion vendredi sur
56:25CRTV News, Canal 316 à partir de 21h05. Restez sur la CRTV, le meilleur est à venir.