• il y a 6 mois
Transcription
00:00Générique
00:09Madame Monsieur Bonsoir et bienvenue à cette édition des questions économiques.
00:14Levier important de l'économie Camerounaise, l'agriculture qui contribue à hauteur de 22% au PIB
00:21est le parent pauvre des financements auprès des banques et des EMF.
00:27Plus de 5% des financements sont destinés à ce secteur au Cameroun.
00:31Qu'est-ce qui justifie ce désintérêt des institutions financières pour les seigneurs de la terre ?
00:37Comment inverser la tendance ?
00:39Des réponses ont été proposées par le projet de promotion de financement agricole Profina de la GIZ,
00:45l'initiative du gouvernement.
00:47Le but étant d'accompagner les pouvoirs publics camerounais
00:50dans l'élaboration de la stratégie nationale de financement agricole.
00:53Alors que le projet tire à sa fin, comment se décline sa récolte au Cameroun
00:59en termes de stratégie de financement agricole et d'accompagnement des acteurs du secteur ?
01:04Nous en parlons ce soir avec le conseiller technique principal,
01:09projet de financement agricole de la GIZ, M. Moutalabi Baba Boukari.
01:14Bonsoir et bienvenue.
01:16Bonsoir Madame.
01:17Alors si vous en avez convenance, nous allons commencer par faire connaissance avec ce projet
01:22et c'est le projet Profina précisément.
01:25Et c'est dans ce reportage que nous propose Lorraine Sangua.
01:34Nouveau lévier d'émergence dans le secteur agricole.
01:37Le projet promotion du financement agricole s'inscrit dans la politique de création
01:42des revenus et des emplois dans le milieu rural.
01:45L'idée est de s'assurer que l'accès et l'utilisation des produits financiers
01:49adaptés au modèle économique des exploitations agricoles soient améliorés.
01:53De concert avec les services du ministère de l'Agriculture et du Développement Rural,
01:58le Profina s'étend sur plusieurs champs d'action,
02:01entre autres le développement des produits de connaissance
02:04à travers des approches de formation et des méthodologies pour l'évaluation des crédits,
02:09le renforcement des compétences entrepreneuriales et financières des exploitations agricoles.
02:15Présent dans cinq régions du Cameroun, cet instrument de lutte contre la pauvreté
02:20entend relèver le défi de l'accroissement du nombre d'exploitants agricoles,
02:24soit plus de 20 000 et de plusieurs services financiers,
02:28sur le terrain des réalisations des milliers d'acteurs agricoles déjà financés.
02:33Considéré comme un catalyseur de croissance économique,
02:36le projet Profina s'ajoute ainsi au vaste portefeuille du développement rural.
02:43Merci Lorène, vous êtes en accord avec cette présentation du projet Profina ?
02:48Oui, merci beaucoup pour la question posée.
02:53Oui, le projet Profina, c'est un projet de la coopération allemande
02:59mis en œuvre par la GIZ ici au Cameroun,
03:03qui fait partie d'une initiative globale appelée Un Monde Sans Fin,
03:10qui travaille dans neuf autres pays en Afrique avec la même approche d'accompagnement.
03:18Donc le projet travaille ici au Cameroun depuis 2018,
03:23dans cinq zones, ici le centre, l'ouest, nord-ouest, sud-ouest et puis la Damaoua.
03:38Alors, vous avez dit que vous travaillez dans neuf autres pays,
03:41le projet Profina est implanté dans neuf autres pays,
03:43je ne sais pas si les problèmes sont les mêmes partout,
03:46mais on l'a dit à l'entente de cette émission,
03:48moins de 5% des financements dans les actions financières sont destinés au secteur agricole.
03:55Dites-nous pourquoi les banques et les EMFs réchignent à financer l'agriculture ?
04:02Merci beaucoup.
04:04Nous avons pratiquement les mêmes problèmes dans les neuf pays,
04:09que ce soit ici en Afrique centrale, en Afrique de l'ouest,
04:13et puis de l'autre côté de l'Afrique du sud,
04:17dans les pays d'intervention du projet.
04:22Principalement, nous avons un dialogue de sourds,
04:26je pourrais paraphraser comme ça, nous avons un dialogue de sourds,
04:30nous avons deux personnes qui parlent deux langages différents,
04:33et donc qui disent la même chose mais dans deux langues différentes.
04:36C'est un peu comme ça que je peux le dire,
04:39en termes de pourquoi les financiers ne financent pas l'agriculture,
04:44et pourquoi les agriculteurs n'ont pas accès au financement.
04:48Nous avons d'un côté les financiers qui ne connaissent pas très bien le monde agricole,
04:53et donc financer quelque chose, il faut bien connaître.
04:57Et de l'autre côté, nous avons aussi les agriculteurs qui entendent,
05:02OK, financement, agriculture, c'est un peu, c'est nous qui sommes à la base,
05:07donc on doit nous donner des cadeaux, voilà.
05:11Exactement, donc nous avons des deux côtés.
05:14Ils ne considèrent pas ces financements comme étant des crédits, des crédits rapides.
05:17Exactement, exactement, donc nous voyons déjà,
05:20c'est maintenant qu'on entend parler de l'entrepreneuriat agricole,
05:23sinon nous voyons l'agriculture comme quelqu'un qui a échoué à l'école.
05:28L'agriculteur, vous voulez dire ?
05:30L'agriculteur, exactement, c'est quelqu'un qui a échoué,
05:32et bon, il va à la terre, alors qu'on vient de se rendre compte
05:36que c'est vraiment l'entrepreneuriat agricole qu'il faut développer.
05:40Donc l'idée d'entreprise doit forcément être ancrée,
05:45aussi bien au niveau de tous les types d'agriculteurs,
05:49que ce soit les petites et moyennes entreprises,
05:51ou les coopératives, ou les GIC, et ainsi de suite.
05:54Et ça, c'est encore très basique pour le moment,
05:58dans la plupart des pays dans lesquels on intervient.
06:01Alors, le projet PROFINA a noté une inadéquation entre les services financiers
06:06et les besoins spécifiques du financement agricole et rural.
06:09Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
06:11Merci beaucoup.
06:13C'est même le problème, aujourd'hui je peux dire,
06:16le problème le plus important, cette inadéquation entre l'offre et la demande.
06:22La demande, ce sont les agriculteurs, l'offre, ce sont les structures financières.
06:27Je vais juste donner un exemple pour expliquer cette partie.
06:32Si vous prenez un agriculteur qui fait le maïs,
06:35et qui bénéficie de l'argent d'une structure financière,
06:39à un moment donné, l'argent dont il bénéficie,
06:43l'argent de l'institution financière,
06:46veut lui donner quelque chose, lui donne peut-être un montant X,
06:50et lui demande de rembourser peut-être un mois ou deux mois plus tard.
06:55Est-ce qu'en un mois, j'ai déjà mon maïs qui est prêt ? Non.
06:59Donc, où est-ce qu'il va trouver l'argent pour pouvoir le rembourser ?
07:02Donc, à un moment donné, il est obligé de trouver d'autres formes pour pouvoir combler.
07:07Donc, vous voyez déjà qu'un produit financier,
07:10pour financer l'agriculture, et on ne lui donne pas peut-être indifférents
07:15de cinq ou six mois le temps d'avoir, que le maïs puisse bien produire,
07:21que lui puisse récolter, qu'il puisse vendre.
07:24En fait, vous voulez dire qu'on lui applique les mêmes règles
07:28qu'on appliquera à n'importe quel agent économique.
07:30Exactement.
07:31Ça ne marche pas comme ça.
07:32Comme dans le commerce, voilà.
07:33Comme la dame qui vient emprunter de l'argent
07:36et qui veut faire un peu l'achat-vente des produits manufacturés,
07:40ce n'est pas la même chose que celui qui produit.
07:43C'est ça, en fait, l'inadéquation.
07:46Et donc, on a un problème entre ce qui est calendrier financier
07:50et ce qui est calendrier agricole.
07:52Donc, il faut ajuster la durée de production.
07:57Là, on ne peut rien faire.
07:59Et puis, après la production, on a peut-être un petit moment
08:03pour permettre aux producteurs de récolter,
08:07de voir un bon prix et pouvoir rembourser.
08:13Vous avez également observé que les investissements
08:17dans la production, la transformation et la commercialisation
08:20des produits agricoles sont particulièrement lésés.
08:23Exactement.
08:25Nous avons fait aussi le même constat,
08:27ici au Cameroun comme dans les autres pays,
08:30de savoir que quand vous prenez la production,
08:33c'est vraiment le parent le plus pauvre.
08:36Il y a la transformation, il y a la commercialisation.
08:39Beaucoup de personnes se concentrent sur la commercialisation
08:42quand le produit est déjà fin, prêt à consommer.
08:45Maintenant, il faut revenir à la base pour voir
08:48qu'est-ce qui se passe au niveau de la production.
08:51La production manque beaucoup d'instruments de support.
08:55C'est dans la production qu'on supporte les risques agricoles
08:59qui lient un peu les changements climatiques.
09:02Ils sont plus ou moins réels aujourd'hui.
09:04Tous les producteurs savent déjà qu'il y a un dérèglement
09:07au niveau de la pluviométrie.
09:10Donc, en ce moment, si vous prenez un producteur,
09:14on se dit « Ok, s'il n'y a pas de pluie, je fais comment ? »
09:17Donc, je manque d'une couverture d'assurance agricole
09:21qui me permet de dire « Je couvre cela ».
09:23Et dans ces conditions, qui veut s'engager dans cela ?
09:27Personne.
09:28Du coup, au niveau de la production, on a vraiment moins de soutien.
09:33La transformation est quelque chose qui est vulgarisée un peu partout.
09:37La transformation, c'est la partie qui donne plus de valeur
09:41ajoutée au niveau national.
09:44Malheureusement, la transformation est encore limitée
09:48peut-être à cause de la qualité,
09:50mais comment il faut transformer pour avoir un bon produit ?
09:53Le système pour transformer est encore rudimentaire.
10:00Donc, si vous prenez quelqu'un, quelles solutions lui restent encore ?
10:05Il lui reste seulement la production.
10:07Il prend la production, il la stocke à un moment donné et puis il vend.
10:12Alors qu'on échappe un peu au niveau de la transformation
10:17à créer beaucoup plus de valeur ajoutée dans le pays.
10:20Le Profina pour vocation, on a dit que vous êtes installé au Cameroun depuis 2018.
10:262018.
10:27Donc, le Profina pour vocation devrait pour l'amélioration de la fourniture
10:32des services financiers adaptés au modèle économique des exploitations agricoles
10:36et des PME agro-industriels dans les zones rurales.
10:39Alors, après six ans au Cameroun, de quoi pouvez-vous vous prévaloir ?
10:45Primo, ce n'est pas aussi visible que ça,
10:49mais si on considère l'approche du projet est beaucoup plus entrepreneurial.
10:55Donc, l'idée d'entreprise doit rester aussi bien au niveau des agriculteurs
11:00qu'au niveau des financiers.
11:02Et si on regarde l'approche du projet,
11:05elle vise beaucoup plus à enlever l'idée de la gratuité.
11:11Allons vers l'entrepreneuriat.
11:13Que ce soit le plus petit producteur ou un grand producteur
11:17ou le plus petit financier ou le grand financier.
11:20Donc, si on se met à la place du projet qui travaille à la fois sur les deux aspects,
11:28c'est un avantage énorme de voir que le projet travaille aussi bien sur la demande.
11:36La demande veut dire un renforcement des capacités au niveau des agriculteurs,
11:41peut-être dans les questions d'éducation financière,
11:44dans les questions d'éducation en assurance agricole,
11:48beaucoup d'autres appuis en termes de renforcement des capacités du côté de la demande
11:52qui donnent quand même un certain niveau d'ouverture d'esprit au niveau de l'agriculteur.
12:00Quand nous allons au niveau du côté du producteur, au niveau du côté du financier,
12:04on lui explique que le produit financier qu'il vend est un produit financier
12:10dont les caractéristiques ne sont pas en accord avec l'activité agricole.
12:16Par exemple, il faut un produit financier plus adapté pour le cacao,
12:21ce n'est pas la même chose pour le maïs, ce n'est pas la même chose pour le soya.
12:25Il ne faut pas prendre en considération la spéculation qui est concernée,
12:28qui a besoin de financement.
12:30Donc, si nous prenons par exemple le cacao, nous allons trouver,
12:33OK, on veut faire la culture du cacao, OK, d'accord.
12:38Si c'est un nouveau verger, c'est différent.
12:41Si c'est un ancien verger, il faut tenir compte de ça,
12:44il faut tenir compte de la période de production, aussi bien dans n'importe quelle.
12:48Et donc, si nous avons un agriculteur qui vient dans telle période
12:52où ce n'est pas la période du cacao, vous devez avoir les capacités
12:56pour pouvoir lui dire non, dans cette période-ci, il n'y a pas le cacao.
12:59Comme beaucoup de gens savent bien le faire.
13:02Si je viens ici pour dire que c'est la production du maïs,
13:05vous devez comprendre que l'agriculteur, ici,
13:08il y a une période bien déterminée que je dois respecter.
13:12Et vous voyez au niveau des structures,
13:15elles prennent beaucoup de temps avant de financer.
13:19Et ça, je vous dis peut-être, nous sommes maintenant en mai, juin,
13:24si un producteur doit recevoir de l'argent en juin
13:28et que le financier lui donne ça en août ou en octobre,
13:31vous comprenez que ce n'est plus pour faire l'agriculture.
13:35C'est pour ça que vous intervenez aussi bien auprès des acteurs agricoles
13:39que des acteurs financiers, y compris même des compagnies d'assurance.
13:42Oui, exactement. Parce que le diagnostic qu'on fait,
13:45les problèmes sont à plusieurs niveaux.
13:48Les responsabilités sont assez partagées.
13:51Donc, si vous prenez les compagnies d'assurance,
13:54OK, nous n'avons pas de produits d'assurance agricole.
13:58Et si nous n'avons pas de produits d'assurance agricole,
14:01qu'est-ce qui couvre l'activité agricole ?
14:05Ça, c'est un point d'interrogation.
14:07Donc, il faut attirer l'attention aussi des compagnies d'assurance,
14:11développer des produits d'assurance agricole.
14:14Et cela nous ramène encore un peu plus haut,
14:16de comprendre qu'au niveau des produits d'assurance agricole,
14:20c'est aussi des entrepreneurs.
14:22Et ils ont besoin d'une certaine masse de producteurs
14:26pour développer un produit d'assurance agricole,
14:30afin que cela soit rentable.
14:32Et côté assurance, si vous prenez même les exemples que nous avons eus
14:36sur le terrain, les producteurs,
14:40comment bénéficier de l'assurance ?
14:43Que faire quand nous avons un cynisme ?
14:48Les producteurs ne connaissent pas ça.
14:51Donc, il faut aussi accompagner les producteurs
14:54sur ce que nous avons appelé éducation en assurance agricole.
14:58Justement, je reviens à la question que je vous ai posée.
15:01En six ans de travail au Cameroun, de présence au Cameroun,
15:04est-ce que vous avez pu mener un certain type d'activités
15:07qui vont justement dans le sens de la promotion du financement agricole ?
15:13Oui. Si vous prenez d'abord les compagnies d'assurance dont nous parlons récemment,
15:18d'abord, qu'est-ce qu'on a pu faire ?
15:21Renforcer les producteurs.
15:23Développer d'abord un modèle, un module pour renforcer les productions
15:28et les producteurs sur l'éducation en assurance agricole.
15:31Il faudrait qu'ils sachent que quand j'ai un cynisme,
15:34voilà comment je me comporte.
15:36Donc, c'est d'abord ça.
15:38Donc, le renforcement des capacités au niveau des producteurs
15:42était un pion essentiel.
15:45Toujours au niveau de la demande des producteurs,
15:48on a formé près de 20 000 producteurs.
15:5220 000 producteurs.
15:54Développer près de 22 produits financiers adaptés.
15:58Cela veut dire que c'est un produit financier qui correspond aux filières,
16:03comment les filières se comportent sur le terrain.
16:06Les produits financiers doivent être adaptés à ça.
16:09Aussi bien en termes de durée, en termes de montant,
16:12en termes de différé ou de période de récolte, etc.
16:18Donc, les produits financiers ont été développés
16:21et nous avons aussi des structures financières qui ont vendu ces produits.
16:26Et ce qui est bien, c'est de dire que nous, en tant que projet,
16:30on est très conscients qu'on est venus et que nous allons disparaître.
16:34Donc, ce qui était important, c'est d'accompagner les structures financières
16:38à vendre elles-mêmes leurs produits.
16:41C'est-à-dire qu'ils doivent être convaincus du projet.
16:44Donc, notre projet n'a pas ni un fonds de garantie
16:48pour lui donner le crédit à ses agriculteurs,
16:51et nous, s'il ne paye pas, nous, on va payer.
16:54Notre projet n'a pas dégagé de ressources pour lui faire le financement.
17:00Donc, si nous travaillons avec une structure financière,
17:03elle doit être suffisamment formée
17:06et professionnelle dans la vente des produits financiers agricoles.
17:11Et ça, ça s'est passé dans plusieurs départenaires financiers,
17:15au niveau des partenaires financiers.
17:18Il y en a qui ont développé des unités,
17:21unités spécialement pour le financement agricole.
17:24Il y en a qui ont ouvert des agences un peu partout,
17:27agences purement agricoles.
17:29Ça aussi, c'est remarqué.
17:32Et les portefeuilles agricoles, comment on dit les portefeuilles ?
17:35La masse de crédit dans le financement, dans le domaine agricole,
17:40s'est fortement améliorée.
17:42Alors, justement, je vous prends au mot,
17:44parce qu'il y a un forum de la microfinance qui a été organisé à Douala,
17:48et à l'occasion, votre collègue Dr Christian Lounou,
17:51qui est conseiller technique de la GIZ Profina,
17:53relève que bon nombre de microfinances ont bénéficié des formations
17:56pour améliorer leur offre de crédit et proposer des services
18:00qui correspondent mieux à la population locale
18:03et à ses besoins sur le terrain de manière concrète.
18:06Qu'est-ce qui a changé ?
18:08On va toujours parler de l'offre et de la demande.
18:10Au niveau de l'offre, vous allez voir au niveau des structures financières,
18:14il y a l'unité spéciale pour le financement agricole.
18:18C'est d'abord l'organisation au niveau de la structure financière qui a changé.
18:23C'est-à-dire, avant, j'ai eu une organisation
18:25qui vend le même crédit pour la commerçante.
18:28À tout le monde, à tous les clients.
18:29Voilà, exactement.
18:30Donc, maintenant, on a aidé cette structure
18:34à créer une unité spécialement pour le financement agricole.
18:38C'est un grand changement.
18:39Donc, on est tout à fait conscients que l'existence de cette unité
18:43peut permettre de continuer à vendre les produits et à renforcer les capacités.
18:47Alors, ces unités sont créées ou dans les banques, dans les microfinances ?
18:50Dans les microfinances.
18:53Si vous prenez, je cite pas les institutions,
18:56si vous prenez une institution X,
18:58vous allez voir, au sein de cette institution,
19:00on va avoir une unité de financement agricole
19:03avec une structuration spécifique qui est conforme à l'agriculture.
19:10Ça, c'est vraiment les grands succès.
19:13Les grands succès aussi se trouvent au niveau des produits financiers.
19:19Tel que je disais, aujourd'hui, nous avons assez de produits financiers
19:24pour le secteur agricole et spécifiquement aux filières.
19:27Si vous prenez, par exemple, la pomme de terre,
19:29vous allez trouver des produits financiers pour les semenciers de la pomme de terre.
19:33Donc, un semencier, celui qui prétend être semencier de pomme de terre,
19:37il va dans cette structure X,
19:39et il peut trouver un produit financier qui correspond,
19:42un peu comme je viens de décrire,
19:44les caractéristiques de la production des semences.
19:46Si vous prenez un producteur simple de la pomme de terre,
19:49vous allez aussi trouver la même chose,
19:51de savoir que, ou les transformateurs.
19:54Si vous prenez le cacao aussi,
19:56on va trouver des produits financiers spécifiques par rapport à ça.
19:59Donc, l'existence de ces produits financiers garantit l'accès.
20:05Une part, ils garantissent en partie l'accès au financement agricole.
20:10Mais pourquoi seulement les EMF ?
20:12Pourquoi pas les coopératives qui semblent être plus proches des populations,
20:17qui sont même parfois une émanation des associations de paysans ?
20:23Oui, les coopératives aussi sont du côté de la demande.
20:27Les coopératives, elles ont été formées sur l'éducation financière.
20:30Au niveau des coopératives, on a constaté un grand problème.
20:34La question d'éducation financière est une question cruciale.
20:38Il y a beaucoup qui ne savent pas que,
20:41OK, pour bénéficier d'un crédit, je ne sais pas à quel taux,
20:46on me l'a vendu, on m'a donné de l'argent,
20:49on m'a dit de payer ici, ce n'est pas mon argent.
20:52Il y a beaucoup aussi qui pensent que l'argent que nous prenons,
20:56au niveau des banques, comme on dit, c'est l'argent du blanc mort.
20:59Donc, ce n'est pas quelque chose qu'il faut rembourser.
21:02Pourtant, c'est l'épargne.
21:04Quand je promène dans le même village,
21:06c'est l'épargne collectée auprès d'autres villageois
21:09qui savent faire le crédit.
21:11Donc, il faudrait que le producteur comprenne
21:13que je dois quand même rembourser ce crédit.
21:16Je vous donne un petit exemple.
21:18Ici, à Obala, on voit une coopérative de cacao
21:24qui manipule autour d'une campagne 200 ou 300 millions.
21:28Donc, la campagne est terminée.
21:30Pour préparer une deuxième campagne,
21:32la même coopérative veut un crédit de 5 millions.
21:37Vous imaginez une coopérative qui vient de manipuler 300 millions
21:42et qui a besoin d'un crédit de 5 millions.
21:44Qu'est-ce qui se passe ?
21:46On se rend compte que cette coopérative n'a pas de compte bancaire.
21:49Donc, ils ont manipulé beaucoup de cash.
21:52Entrée, sortie, beaucoup plus de cash.
21:55Donc, ils n'ont pas vu l'utilité d'ouvrir un compte
21:59et de tracer l'historique.
22:02Seulement avec l'historique sur les 300 millions,
22:06ils pouvaient avoir accès à un financement,
22:08mais ils ne l'ont pas fait.
22:10Donc, il y a la question d'éducation financière.
22:12Il n'y a pas l'intérêt d'ouvrir un compte.
22:15Et c'est ça que j'étais en train de vous dire.
22:18Nous avons passé beaucoup de temps à faire la formation.
22:21Formation surtout sur l'éducation financière de base,
22:24un peu plus adaptée au niveau des producteurs,
22:27qui est vraiment focus sur les cultures spécifiques dans chaque zone,
22:33comme on peut le voir sud-au-sud.
22:35Et ça, c'est à l'avantage des producteurs.
22:39Et un des secrets de la réussite, tel que je peux le dire,
22:43on n'avait pas de fonds de garantie,
22:45on n'avait pas de ligne de crédit.
22:47Mais au terme de 6 ans,
22:49on est pratiquement environ à 6 milliards de crédit
22:53que les institutions financières,
22:56elles-mêmes ont financé de leurs propres efforts.
22:59Et aujourd'hui, avec des niveaux de remboursement très élevés.
23:04Cela veut dire qu'on est à moins de 95 %.
23:09À moins de 95 %.
23:11Donc, ce qui veut dire simplement
23:13qu'on a compris que l'éducation financière,
23:18si le producteur est bien éduqué financièrement et bien suivi,
23:22il va rembourser le crédit.
23:24Et cela permet aussi à l'institution de continuer à donner le crédit.
23:29Et de financer d'autres.
23:30Et de financer d'autres producteurs.
23:32Alors que d'autres ont le crédit et n'arrivent pas à rembourser.
23:36Donc, l'institution, vraiment,
23:40finesse ses élans en termes de financement agricole.
23:43Et ça, c'est un peu dommage.
23:45Donc, on compte beaucoup sur l'éducation financière
23:48pour permettre à un producteur d'avoir accès à un crédit.
23:54Vous avez parlé de la ville de Balaï, il y a quelques instants.
23:57Nous irons justement dans cette localité, dans la zone rurale,
24:02pour toucher du doigt les réalités des producteurs de cacao.
24:05Encadrés par le projet Profina,
24:08c'est des producteurs que Rose Olinga a rencontrés.
24:12Et voici son reportage.
24:19Paysans de l'Est, de l'Ouest, du Nord au Sud,
24:24les paysans du Cameroun, enfants de ce pays,
24:28rassemblons-nous.
24:30Tous les premiers mardis de chaque mois,
24:32résonne l'hymne du paysan à Kolevondo.
24:36Le village situé à 5 kilomètres d'Obala
24:38est le siège social de la SCKO,
24:41société coopérative avec conseil d'administration
24:44des producteurs de cacao de qualité de la béquille.
24:48Et bien, et bien, soyons unis.
24:56La rencontre mensuelle réunit les 25 présidents
24:59du centre coopératif point focaux des antennes de la SCKO.
25:03Objectif, évaluer les activités et donner de nouvelles informations
25:07de cette coopérative d'agriculteurs vieilles de 6 ans,
25:11avec à son actif 245 membres repartis dans 5 arrondissements
25:15sur les 9 que compte le département de la béquille.
25:19La SCKO dispose de 3 champs expérimentaux,
25:26des espaces agricoles dans lesquels sont testés
25:29des produits phytosanitaires.
25:31Nous avons un ici à Mbele, l'autre à Nkoleve,
25:35et l'autre à Elingfomo.
25:38Les leaders, en voyant le résultat que nous avons dans ces champs,
25:42nous sommes donc appelés à faire des demandes
25:46pour que nos fournisseurs nous donnent vraiment ces produits,
25:49pour que nous puissions donc maintenant les utiliser
25:52dans nos différents champs.
25:55En 2023, la SCKO a réalisé un chiffre d'affaires
25:59de 6 millions de francs CFA.
26:01Ceci, grâce à ses plans améliorés,
26:03issus de ses parcelles d'expérimentation,
26:06un soutien de nombreux partenaires.
26:08Nous avions donc jugé utile, nous-mêmes,
26:10d'en avoir notre unité de production des plans,
26:13ce qui a été fait.
26:15L'année dernière, je crois que 25 000 plans aussi
26:18ont été lancés.
26:20Les 25 000 plans ont été aussi distribués.
26:23Malgré les petites difficultés qu'il y a eues,
26:26la SCKO n'a pas manqué de compter quand même
26:29ces 6 millions de francs,
26:31qui ont pu aussi faire à ce que nous puissions maintenant
26:35pérenniser notre activité.
26:37Nous sommes maintenant à la deuxième année.
26:39Les fonds issus de la première vague nous permettent
26:42maintenant de remettre sur pied notre unité,
26:44afin qu'elle demeure même définitive.
26:47Malgré ce bon chiffre, la société coopérative
26:50des producteurs de cacao de qualité, de la Déquier,
26:53craint les affres des changements climatiques.
26:55Le cacaoillé est une plante qui s'épanouit
26:58sous une végétation ombrière.
27:00L'ombre l'expose moins à l'agressivité de la chaleur
27:04ou au trop-plein d'humidité fatale à sa production.
27:08À côté de cela, l'accès au financement
27:10préoccupe les cacao-culteurs.
27:13Nous avions voulu demander même aussi des crédits
27:16pour pouvoir renforcer pendant la période dite inter-saison,
27:21pour que nous-mêmes nous puissions d'abord collecter
27:24les dernières fèvres qui nous restaient dans l'année,
27:27mais qui sont souvent à la merci des consommateurs.
27:30Aucune banque jusqu'à nos jours n'a assez approuvé
27:34de nous accorder 10 crédits.
27:36C'est la garantie.
27:37Donc si vous n'aviez pas de titre foncier,
27:39non, le banquier ne peut pas vous céder son argent.
27:44La Profina, promotion du financement agricole,
27:47est un projet de la GIZ.
27:49Elle s'investit dans trois chaînes de valeurs,
27:51à savoir la viculture, les pommes de terre et le cacao.
27:55Elle a réussi à favoriser, au sein des micro-finances,
27:58le recrutement des techniciens agricoles
28:00pour le suivi de projets du genre en zone rurale.
28:04C'est dans ces derniers sur le terrain
28:06qui ont servi un peu d'accompagnement
28:08auprès des coopératives concernées.
28:11Donc là, le technicien agricole, lui,
28:13maîtrisant un peu la chaîne de valeurs
28:15avec un peu tous les acteurs,
28:17a permis aussi de nouer,
28:19avec aussi l'appui des présidents de ces coopératives,
28:23de nouer beaucoup de contrats.
28:25Oui, les contrats d'achat, commercialisation,
28:28c'est dans le souci de vouloir rembourser le crédit.
28:32Grâce à cette éducation financière de base,
28:35la SCKO a su nouer des contrats
28:37avec des clients bonpayeurs
28:39lors de ses ventes groupées.
28:41Elle a d'ailleurs mis sur pied
28:43le concept de part sociale
28:45favorable à son fonctionnement.
28:47Avec l'avènement du projet Golden Coco,
28:52il était en question que chaque membre débourse
28:55une somme de 20 000 francs.
28:5710 000 francs pour le projet Golden
28:59et 10 000 francs pour la coopérative elle-même.
29:02La part sociale, c'est une action,
29:04comme on dit souvent des actionnaires.
29:06Ça veut dire qu'avec cette part sociale,
29:08à la fin d'année, nous voyons le revenu qui est là.
29:12On partage au progrès de ce que chacun a déversé
29:17comme part sociale.
29:19Malgré de nombreuses appréhensions
29:21de certains producteurs de cacao,
29:23réticents encore à adhérer
29:25à ce fonctionnement coopératif plus moderne,
29:27la SCKO continue d'enregistrer
29:30de bons chiffres d'affaires.
29:32Et c'est tant mieux pour la fève de cacao.
29:36Retour sur ce plateau.
29:38Merci Rose Olinga
29:40pour cette descente sur le terrain
29:43où nous sommes donc allés toucher du doigt
29:45les réalités des producteurs
29:47encadrés par le projet Profinal.
29:49Nous nous revenons donc sur ce plateau
29:51pour parler d'un guide
29:53qui a été élaboré par le projet.
29:57Un guide qui a pour but de mieux analyser
30:00les besoins en renforcement des capacités
30:02dans le domaine du financement agricole
30:04au sein d'une institution financière.
30:06Vous nous en avez parlé il y a quelques instants.
30:09Mais est-ce que vous avez l'impression aujourd'hui
30:11que ce guide que vous avez élaboré
30:13est pris en considération ?
30:15Est-ce que c'est devenu une sorte de boussole,
30:18la base de travail des institutions financières ?
30:22Merci beaucoup.
30:24Je dirais, au niveau des structures,
30:27vous allez constater un des éléments
30:29très importants de ce guide.
30:31C'est ce qu'on a appelé
30:32le calendrier financier agricole.
30:34Et si vous rentrez dans une structure financière,
30:37vous allez voir sur le bureau de l'agent de crédit
30:39ce calendrier qui est posé,
30:41qui donne un aperçu.
30:45Quand l'agent de crédit d'une structure
30:48reçoit un agriculteur,
30:50il a son calendrier qui est posé sur son bureau
30:53et il peut comprendre
30:55s'il ne connaissait pas trop la filière,
30:57qu'est-ce que vous voulez faire.
30:59Donc il regarde sur son calendrier
31:01et il te dit OK, d'accord.
31:03Selon mon calendrier,
31:05je vois qu'on devait être
31:08au niveau de la récolte.
31:10Mais si vous m'amenez un dossier pour me dire
31:12que vous êtes en train de faire la terre...
31:14Ça veut dire qu'il y a un problème.
31:15Ça veut dire qu'il y a un problème, exactement.
31:17Donc pour moi, cela ne veut pas dire
31:19que vous voulez détourner l'objet du crédit.
31:22Et ça, c'est vraiment utilisé
31:24et très pratique,
31:26posé sur la table,
31:27que l'agent de crédit peut mettre dans les aisselles,
31:29aller sur le terrain.
31:31Donc ça, c'est un des éléments
31:33de ce guide qui est utilisé.
31:36Donc je peux confirmer aujourd'hui
31:38que ce guide a été très apprécié
31:40par les structures financières
31:42et qu'ils l'utilisent sur le terrain
31:44et pour leur propre fonctionnement.
31:48Vous êtes particulièrement présent
31:51dans les régions du centre et de l'ouest
31:54et le projet travaille
31:56sur certaines spéculations,
31:58notamment le cacao,
32:00la pomme de terre et la volaille.
32:03Oui.
32:04Je voudrais bien savoir,
32:06est-ce que cette présence
32:08sur le terrain a permis
32:10d'accroître la production de ces spéculations
32:12ou alors leur transformation ?
32:15Ok.
32:17Sur cette question,
32:19je peux peut-être partager un petit secret.
32:22Le projet Profina a travaillé
32:26après un projet de la GIZ
32:29qu'on a appelé le projet des centres d'innovation vert.
32:32Le projet des centres d'innovation vert
32:34avait un seul rôle.
32:35Ils ont formé beaucoup de producteurs
32:37sur des questions d'écoles entrepreneuriales, agricoles.
32:42Ils ont formé sur les bonnes pratiques.
32:44Cela veut dire que le producteur
32:47que le Profina a formé en éducation financière,
32:50c'est un producteur qui avait déjà bénéficié
32:53des formations sur les bonnes pratiques.
32:55Si vous prenez le cacao,
32:57il y avait des bonnes pratiques
32:59sur la production du cacao,
33:01la transformation et ce de suite.
33:03Si vous prenez la pomme de terre,
33:05c'est un peu pareil.
33:06Cela veut dire que tous les producteurs
33:08qui ont bénéficié des formations
33:10de l'accompagnement du projet Profina
33:13avaient au préalable bénéficié des formations
33:16sur leur culture habituelle.
33:20Ce qui fait que je peux confirmer
33:23que le producteur qui est en face de moi,
33:26c'est vraiment un agriculteur.
33:28Il a quand même un petit cheptel.
33:30C'est un producteur de cacao,
33:32c'est un producteur de pommes de terre,
33:34c'est un semencier de pommes de terre.
33:36On n'est pas des spécialistes en termes agricoles,
33:40mais beaucoup plus en termes financiers.
33:43C'est cette jonction qui a été faite
33:45au niveau des projets de la GIZ
33:48et qui a facilité le succès qu'on a enregistré
33:53et les leçons que nous avons apprises.
33:56Je voudrais maintenant qu'on s'arrête
33:58sur les femmes rurales
34:02qui semblent particulièrement lésées
34:06dans cette problématique du financement agricole.
34:11Alors, ça tient à quoi ?
34:13Est-ce parce qu'elles sont des femmes ?
34:15Est-ce parce qu'elles sont vulnérables ?
34:17Ou simplement parce qu'on ne fait pas confiance
34:20à leur capacité à produire en quantité et en qualité ?
34:27Le Profina a travaillé sur le sujet.
34:30Qu'est-ce que vous avez ramené du terrain ?
34:33Les femmes, les femmes, les femmes.
34:35Le Profina a aussi travaillé avec les femmes.
34:37Le Profina a beaucoup travaillé avec les femmes.
34:40Je peux seulement dire qu'il y a un grand poids culturel
34:45Les pesanteurs socio-culturels ?
34:47Oui, qui pèse sur les femmes
34:49et qui ne les permet pas d'avoir accès.
34:51Je peux seulement dire qu'un des exemples
34:53pour avoir accès, il faut donner une garantie.
34:56On donne souvent un petit papier
34:58pour montrer que je suis propriétaire d'un terrain.
35:02Et qu'on pense que parfois, les femmes ne sont pas propriétaires.
35:05Voilà, exactement.
35:07Les femmes n'ont pas vraiment...
35:09Qu'est-ce que je mets comme couverture
35:11pour avoir accès à ce crédit ?
35:14C'est très difficile pour la femme dans un contexte actuel.
35:19C'est très difficile pour ne pas dire inexistant.
35:24Aussi, on a beaucoup d'autres a priori
35:28qui suivent des filières.
35:30On voit déjà que l'aspect cacao,
35:32ce n'est pas pour les femmes.
35:34C'est quelque chose qui est réservé aux autres.
35:36On leur dit aller faire des cultives ivrières.
35:38Le plantain, le macamon, le maïs.
35:40Voilà, ça c'est un peu les choses des femmes.
35:42Ce n'est pas ça.
35:44La donne doit un peu changer
35:46pour savoir que nous avons besoin des femmes.
35:48Ce que nous avons aussi constaté,
35:50c'est que si vous prenez une structure financière,
35:52les femmes sont les meilleures à rembourser.
35:57Donc si vous prenez un portefeuille de femmes
35:59et un portefeuille d'hommes,
36:01vous allez constater que les taux de remboursement
36:03les plus élevés sont au niveau des femmes.
36:06Donc on allait se poser la question,
36:08c'est elles qui remboursent beaucoup ?
36:10Normalement, on devait orienter
36:12beaucoup nos crédits là-bas.
36:14Mais les constructions socioculturelles
36:16font qu'on hésite.
36:18Exactement.
36:20Dans toutes les zones
36:22où on peut se lever,
36:24une femme peut se lever,
36:26aller dans une structure de microfinance,
36:28je veux un crédit,
36:30si un engagement,
36:32la plupart du contrat de crédit,
36:34est-ce que vous pouvez faire signer ça
36:36pour votre conjoint ?
36:38Faire signer par son conjoint ?
36:40Oui, co-signer.
36:42Et si elle n'est pas mariée, qu'est-ce qu'elle fait ?
36:44Si elle n'est pas mariée,
36:46sûrement elle va avoir un conjoint
36:48ou un fiancé, quelque chose comme ça,
36:50qui peut quand même l'aider
36:52à avoir accès.
36:54Mais majoritairement,
36:56c'est les femmes mariées,
36:58les mères de famille,
37:00qui vont avoir accès à un crédit.
37:02Ça c'est un constat.
37:04Et maintenant, si le mari doit signer
37:06le contrat de crédit pour montrer
37:08que je suis au courant que
37:10ma femme a pris le crédit,
37:12on a aussi constaté qu'une partie du crédit
37:14peut revenir.
37:16Je ne vais pas prolonger.
37:18Excusez-moi, il faut que l'on s'arrête.
37:20Ce sont des réalités
37:22sur lesquelles il faut travailler.
37:24Sur lesquelles nous devons travailler.
37:26Nous avons encouragé
37:28les structures financières
37:30à mettre l'accent sur les femmes,
37:32parce que c'est sur les femmes qu'on a le meilleur taux de remboursement.
37:34C'est là où on a moins de problèmes.
37:36Et pour le moment, l'aspect qui concerne
37:38beaucoup plus pour faciliter l'accès,
37:40il faut privilégier les groupes.
37:42Les groupes de quotients solidaires,
37:44où les femmes sont ensemble,
37:46et l'une soutient l'autre,
37:48et c'est avec ces quotients solidaires
37:50que les femmes peuvent avoir accès au crédit.
37:52Je voudrais maintenant que
37:54on a parlé du financement
37:56de manière générale,
37:58du financement des agriculteurs,
38:00de l'accompagnement,
38:02mais de manière plus spécifique,
38:04comment faire en sorte
38:06que le secteur agricole
38:08soit davantage
38:10financé,
38:12que le secteur privé
38:14s'implique davantage
38:16dans l'agriculture,
38:18pas seulement à travers
38:20les banques, à travers les
38:22EMF, mais même à travers
38:24des opérateurs économiques
38:26qui pourraient oser
38:28s'investir dans le domaine. Comment le faire ?
38:30Effectivement,
38:32nous avons beaucoup de contraintes
38:34à un certain niveau,
38:36qui ne dépendent pas du producteur,
38:38qui ne dépendent pas aussi
38:40des structures financières
38:42qui sont assez motivées.
38:44Il faut commencer par lever
38:46ces contraintes.
38:48Je donnerai des exemples
38:50plus tard.
38:52Au niveau des structures financières,
38:54si vous prenez
38:56beaucoup de règles qui ont été fixées
38:58il y a peut-être 20 ans, 30 ans, 50 ans,
39:00ces règles-là ne sont plus d'actualité.
39:02On va revenir sur cet aspect-là.
39:04Il faut lever
39:06ces contraintes réglementaires.
39:08Et nous avons aussi
39:10une grande contrainte,
39:12c'est l'organisation des filiers.
39:14Nous avons des interprofessions
39:16qui existent, oui, mais ce n'est pas
39:18dans toutes les filières. Vous avez
39:20une certaine organisation au niveau
39:22de la filière coton. Je vous donne l'exemple
39:24du coton. C'est bien organisé.
39:26Maintenant, est-ce que nous pouvons avoir
39:28la même organisation
39:30dans différentes filières ?
39:32La structuration est un
39:34grand frein à l'accès
39:36au financement. Et donc,
39:38si on arrive à structurer,
39:40beaucoup s'engagent dans le fait
39:42qu'on va financer X ou Y.
39:44Donc, ça aussi,
39:46c'est un grand frein.
39:48Au niveau des producteurs, tel que vous voyez,
39:50on parle souvent du marché.
39:52C'est vrai, le marché.
39:54Mais le marché veut dire le bon prix pour le producteur
39:56en fonction de son coût de production.
39:58Nous avons des coûts de production
40:00qui sont élevés.
40:02La mécanisation est quelque chose
40:04qui n'est pas encore d'actualité.
40:06Nous avons des petits producteurs, 1, 2, 3,
40:084, 5 hectares. C'est eux qui sont
40:10les plus nombreux. Et donc,
40:12si on mécanise,
40:14on a quand même des conditions
40:16pour faciliter l'accès
40:18au financement. Donc,
40:20il y a ces grands enjeux majeurs
40:22sur lesquels on doit travailler.
40:24Pour le moment, c'est un peu libre.
40:26Donc, plus je me forme,
40:28si je peux, je peux m'engager.
40:30Si je ne peux pas, je peux laisser.
40:32C'est vraiment des questions
40:34qu'il faut régler
40:36avant de tendre
40:38vers une accélération
40:40du financement agricole.
40:42Le secteur financier
40:44est constitué, je peux dire à 100%,
40:46que des privés.
40:48Toutes les structures financières sont vraiment
40:50du secteur privé. Donc, d'une façon
40:52ou d'une autre, on encourage
40:54le secteur privé à le faire,
40:56mais il faut que le secteur privé
40:58se sente aussi en sécurité.
41:00Et cette sécurité-là,
41:02le secteur privé ne trouve pas ça.
41:04Dans le secteur agricole.
41:06Au niveau du secteur agricole.
41:08C'est la même chose. Je viens de vous donner l'exemple.
41:10Nous avons une des compagnies
41:12d'assurance qui a essayé
41:14de développer un produit d'assurance
41:16pour les producteurs de maïs.
41:18Donc, ils voulaient peut-être
41:2010 000 producteurs bien structurés.
41:22Malheureusement,
41:24ils n'ont pas pu avoir les 10 000 producteurs
41:26de maïs structurés afin de développer
41:28un produit financier,
41:30un produit d'assurance pour eux.
41:32Avec ça, normalement, ils devraient
41:34pouvoir avoir accès au financement.
41:36Donc, la question du produit
41:38d'assurance agricole
41:40est une question cruciale qu'il faut régler.
41:42Et vous savez,
41:44nos compagnies d'assurance
41:46ont raison. J'ai besoin de la bonne
41:48information avant de développer
41:50un produit. Qui va me donner cette information ?
41:52Et ça, c'est pour une interrogation.
41:54Donc, elles sont aussi
41:56bloquées
41:58pour pouvoir développer les produits d'assurance,
42:00et ainsi de suite. Donc, vous voyez,
42:02les contraintes sont un peu
42:04à gauche au niveau de l'offre,
42:06au niveau de la demande, et ainsi de suite.
42:08Ça fait que
42:10le financement agricole souffre encore.
42:12Alors, il y a le financement
42:14à travers le secteur
42:16privé, mais il y a également
42:18le financement de l'État
42:20et de ses partenaires à travers
42:22les subventions.
42:24Comment structurer ces subventions-là
42:26pour qu'elles servent les besoins
42:28de l'accroissement de la production et de la transformation
42:30dans le contexte qui est le nôtre aujourd'hui ?
42:32Oui.
42:34Sur les questions des subventions, c'est très bien.
42:36Nous avons vu aussi
42:38le gouvernement qui a fait beaucoup d'efforts,
42:40qui a développé un programme
42:42de subvention pour
42:44les producteurs dans des filiers
42:46spécifiques, dont notamment
42:48le cacao, ce qui
42:50est très apprécié. Maintenant,
42:52le gros
42:54problème qu'on peut avoir
42:56parfois avec le secteur,
42:58les subventions,
43:00c'est juste qu'à des
43:02endroits donnés, vous allez constater
43:04que nous avons la subvention
43:06et nous avons aussi
43:08le secteur privé.
43:10Donc, vraiment,
43:12comment ordonner cela
43:14que le secteur privé trouve sa place ?
43:16La subvention, elle, est nécessaire.
43:18On aura toujours besoin de la subvention,
43:20si pas tout le monde est éligible au crédit.
43:22Mais il ne faudrait pas qu'on rentre dans
43:24des situations où
43:26nous avons des conflits.
43:28Des conflits, ça veut dire simplement
43:30dans un espace
43:32géographique donné, un village,
43:34il y a un
43:36qui fait de la subvention, qui vient faire
43:38des cadeaux. Au même moment,
43:40vous imaginez, dans ce village,
43:42s'il y a un privé qui faisait déjà
43:44du crédit, donc,
43:46de bouche à oreille, comment
43:48j'ai pris le crédit pour produire,
43:50toi, tu as pris le cadeau pour produire,
43:52vous constatez, c'est un peu
43:54ces questions-là qui sont là.
43:56Donc, c'est pour ça qu'on parle
43:58d'une subvention,
44:00c'est bien, ça existe déjà, c'est bien apprécié,
44:02mais on a
44:04encore besoin de travailler là-dessus
44:06pour que ça puisse
44:08être plus harmonisé avec le secteur
44:10privé.
44:12Mais on note que,
44:14pour les questions de refinancement,
44:16par exemple, adapté au financement agricole,
44:18les institutions financières ont du mal
44:20à mobiliser
44:22les ressources hors
44:24du Cameroun, pour ne parler que du Cameroun.
44:26Pourquoi ?
44:28Ça aussi, c'est lié à une des contraintes
44:30que j'ai décidée, les contraintes
44:32réglementaires qui ne dépendent pas des structures
44:34financières. On parle
44:36souvent des taux d'intérêt
44:38réduits. Si vous prenez les taux,
44:40pour avoir les taux d'intérêt réduits,
44:42il faudrait que j'aie aussi de l'argent
44:44à un taux assez réduit.
44:46Et si je prends de l'argent de l'extérieur
44:48et qu'il doit rentrer dans le Cameroun
44:50pour financer les producteurs
44:52agricoles,
44:54et à un moment donné, on me dit
44:56ok, d'accord, les taux de risques
44:58d'échange sont levés.
45:00Comment je fais ?
45:02Si l'argent doit forcément rentrer,
45:04ça va peser un peu sur les taux
45:06que je dois accorder au niveau du
45:08producteur final. Donc, on a
45:10encore certaines
45:12règles qu'on peut revoir
45:14au niveau réglementaire
45:16pour faciliter l'accès des
45:18ressources
45:20plus adaptées.
45:22Et ça, c'est un peu
45:24dommage qu'on est encore
45:26à ce niveau. Par contre,
45:28vous allez voir, on entend dire que
45:30les banques sont si liquides, c'est bien,
45:32mais vous voyez que ce sont des dépôts à vue.
45:34Donc, on ne peut
45:36pas utiliser les dépôts à vue
45:38pour financer le long terme
45:40ou le moyen terme.
45:42Donc, on a l'argent qui est là,
45:44mais on ne peut pas l'utiliser
45:46pour l'agriculture. C'est un peu dommage.
45:48Donc, on a besoin des ressources plus
45:50adaptées à ça. Et pour
45:52l'avoir, il faut
45:54respecter les normes.
45:56Et vraiment, il faut remercier
45:58les banques ici qui respectent
46:00la réglementation. Donc, pour ça,
46:02je suis désolé.
46:04Je ne peux pas.
46:06Vous en avez parlé il y a quelques instants.
46:08Au niveau local, les problèmes s'articulent
46:10par contre autour des règles de provisionnement,
46:12de sécurisation,
46:14mais également de couverture des risques.
46:16Un aspect très important
46:18sur lequel je reviens
46:20toujours, c'est la question du risque.
46:22Il y a même déjà
46:24la question d'assurance agricole
46:26qui est un problème, qui règle
46:28la question du risque à un niveau
46:30donné. Maintenant,
46:32s'il y a un sinistre,
46:34comment il y a une calamité ?
46:36Voilà. Donc, ce n'est pas
46:38lié à une zone, c'est lié
46:40peut-être à la saison.
46:42Ou bien il y a eu
46:44beaucoup de
46:46pluie,
46:48beaucoup d'inondations, les cultures sont parties.
46:50Qui couvre ça ?
46:52Donc, un dispositif beaucoup plus
46:54au-delà du privé, qui relève
46:56un peu de l'autorité.
46:58Ok, d'accord. Dans ces conditions,
47:00qu'est-ce que je fais ? Nous avons la
47:02peste porcine qui peut ravager tout un village.
47:04Donc, dans ces conditions,
47:06je n'ai plus un crédit, je suis en train de produire,
47:08cela ne dépend pas de moi. Qui me soutient ?
47:10Donc, ça c'est...
47:12La gestion des calamités, c'est aussi
47:14autre chose. Alors, est-ce que
47:16une initiative comme celle
47:18du gouvernement, la garantie
47:20de 200 milliards dont le ministère des Finances
47:22assure le suivi, peut aider
47:24à adresser ce type de problématiques ?
47:26Il faut
47:28remercier d'abord l'initiative.
47:30L'initiative, c'est une très bonne initiative,
47:32mais il faut remarquer que
47:34c'est un départ.
47:36Comparativement aux besoins
47:38des producteurs, c'est vraiment
47:40très petit. C'est un bon départ
47:42et qui peut amener ? Et je pense
47:44que l'idée vraiment du gouvernement,
47:46c'est d'amener le secteur privé
47:48à accompagner cette initiative.
47:50Les ressources seules de l'État
47:52ne peuvent pas gérer tous les problèmes
47:54des agriculteurs. Donc, je pense
47:56que c'est une bonne initiative de
47:58déjà avoir accès
48:00à ces ressources pour faciliter
48:02le financement agricole, mais
48:04il faut l'accompagnement
48:06de l'État, l'accompagnement
48:08du secteur privé, pardon,
48:10pour pouvoir avoir des bons
48:12résultats. Sinon, si vous
48:14rentrez dans le secteur agricole,
48:16vous allez constater que
48:18en fonction des besoins,
48:20que cette
48:22garantie-là ne pourra pas
48:24du tout suffire. Et si
48:26beaucoup de structures se mettent là-dedans,
48:28vous allez constater que ça va seulement
48:30rester dans une petite
48:32zone et puis ça ne peut pas
48:34prospérer. Je comprends que pour ce qui est de l'agriculture,
48:36il faut
48:38un programme spécifique,
48:40il faut
48:42travailler de manière
48:44singulière pour
48:46que les besoins
48:48qui relèvent de ce domaine-là puissent être
48:50ou les produits qui sont proposés puissent
48:52être ceux qui sont à même de satisfaire
48:54le secteur agricole de manière
48:56vraiment spécifique.
48:58Et je pense que c'est ce que
49:00le gouvernement,
49:02l'État, ils ont compris en disant
49:04ok, nous allons avoir
49:06notre décanal,
49:08la stratégie nationale de financement
49:10agricole. Et dans cette stratégie,
49:12nous pouvons
49:14planter le décor pour dire quels sont
49:16les axes sur lesquels nous devons travailler
49:18pour pouvoir
49:20renforcer ou améliorer
49:22la question du financement agricole ici.
49:24Et je pense
49:26dans le process de réalisation
49:28de cette stratégie nationale de financement
49:30agricole, où
49:32conduit peut-être par le
49:34ministère de l'agriculture
49:36et qui a associé le ministère
49:38de l'élevage
49:40et le ministère des
49:42finances aussi.
49:44Je pense que c'est une
49:46initiative bien appréciée
49:48par d'autres États.
49:50Et je pense que c'est
49:52avec un tel canal qu'on peut
49:54cadrer, on peut
49:56suivre le financement agricole,
49:58quelles sont les mesures à prendre,
50:00faire un peu le suivi des mesures. Sinon
50:02pour le moment, je vois, on a beaucoup
50:04d'initiatives de façon éparce
50:06dont la coordination
50:08pose quand même un petit
50:10problème.
50:12Et justement, je vous propose d'écouter le ministre
50:14de l'agriculture, Gabriel
50:16Bayroubé, sur cette question-là
50:18spécifiquement.
50:23La finance agricole
50:25fait son bout de chemin.
50:27Vous savez que la taxe
50:29forte qui a été mise en place
50:31avait proposé
50:33en attendant la mise en place d'une
50:35banque agricole,
50:37avait proposé la mise
50:39en place d'un fonds de refinancement
50:41des EMF.
50:43Et ce fonds de refinancement
50:45des EMF, qui est une institution
50:47financière, devrait
50:49être automatiquement sous
50:51la tutelle du ministère des Finances,
50:53qui est l'autorité monétaire de notre
50:55pays.
50:57Mais ce fonds de
50:59refinancement,
51:01puisqu'il s'adresse
51:03à l'entrepreneuriat agro-pastoral
51:05et aluétique, il fallait
51:07donc la participation du ministère
51:09de l'agriculture, du ministère
51:11de l'élevage et même
51:13du ministère de l'environnement et de la forêt
51:15parce que là nous prenons l'agriculture
51:17dans son sens large.
51:19Aujourd'hui,
51:21nous voyons certains résultats
51:23qui se mettent en place. Nous avons
51:25une banque de la place qui a ouvert
51:27un guichet agricole.
51:29Nous avons d'autres banques
51:31qui sont en négociation avec nous pour
51:33mettre en place d'autres guichets agricoles.
51:35Et nous avons
51:37pu faire passer le message selon
51:39lequel la finance agricole
51:41est une finance spécifique
51:43pour que ce
51:45volet financier
51:47soit détaxé.
51:49Et nous continuons
51:51à mener un
51:53plaidoyer auprès de la COBAC
51:55pour que certaines règles
51:57prudentielles soient
51:59assouplies pour permettre
52:01vraiment à cette finance
52:03agricole d'accrocher.
52:05Retour sur ce plateau.
52:07Je rappelle que vous êtes le conseiller
52:09technique principal du projet
52:11financement agricole de la
52:13GIZ. Alors monsieur Moutalabi,
52:15dites-nous, le projet
52:17pour le financement sera conclu le mois
52:19prochain et
52:21un rapport diagnostique a été
52:23élaboré
52:25et restitué.
52:27Quelles en sont les
52:29grandes lignes et en quoi
52:31ce rapport pourrait constituer
52:33un plus pour le financement
52:35agricole dans notre pays?
52:37Merci beaucoup.
52:39Effectivement, le projet va
52:41clôturer le mois prochain
52:43au 31 juillet 2024
52:45et
52:47à la fin de ce processus
52:49nous avons eu
52:51le temps de faire
52:53un rapport diagnostique,
52:55vraiment un rapport diagnostique au niveau
52:57des dix régions du Cameroun
52:59qui montre un peu les réalités
53:01de chaque région, l'étape
53:03à laquelle on est en termes de financement
53:05agricole et c'est un précieux
53:07sésame à utiliser
53:09par d'autres partenaires qui
53:11veulent travailler, qui accompagnent
53:13le secteur agricole
53:15sur la thématique
53:17du financement agricole.
53:19Je pense que
53:21c'est ce dernier aussi qui révèle
53:23les axes sur lesquels on doit
53:25travailler ici au Cameroun
53:27pour pouvoir changer la donne
53:29en termes de financement
53:31agricole.
53:33Je pense que c'est un
53:35grand chantier qui est
53:37ouvert. La question de la réglementation
53:39dont j'ai parlé
53:41maintenant sur ce plateau
53:43c'est une grande question
53:45parce que les règles qui sont appliquées au Cameroun
53:47ne sont pas uniquement pour le Cameroun
53:49mais elles sont vraiment pour tout
53:51l'espace.
53:53C'est un gros défi ces règles-là
53:55dont certaines contraintes freinent
53:57les financements agricoles.
53:59Est-ce que vous pensez que
54:01le Cameroun en tant
54:03que leader de la sous-région
54:05peut lever
54:07ces contraintes-là?
54:09Oui, je crois beaucoup
54:11à l'engagement des autorités
54:13ici
54:15et aux responsables
54:17qui représentent
54:19la commission bancaire
54:21ici au Cameroun. Je crois beaucoup
54:23et dans nos premières discussions
54:25j'ai vu beaucoup de volonté, beaucoup de
54:27motivation et ils sont
54:29aussi conscients du fait qu'il y a
54:31des ajustements à faire
54:33si on veut vraiment booster le
54:35financement agricole. Je pense
54:39porter ça
54:41par le Cameroun en premier
54:43est vraiment bien
54:45dessiné pour
54:47réussir, vraiment bien dessiné
54:49pour réussir et je pense
54:51avec ce diagnostic
54:53qui a été fait
54:55la Banque Centrale
54:57ici au niveau national a déjà
54:59pris le taureau par les cônes et
55:01essaie de travailler déjà sur la
55:03question quelles sont les règles qui posent
55:05vraiment des blocages sur lesquels nous
55:07devons travailler et je pense que c'est avec
55:09un tel document qui peut
55:11entamer le plaidoyer auprès
55:13des autres Etats pour leur dire ok
55:15je pense qu'il est temps
55:17d'envisager des règles
55:19plus adaptées pour le financement
55:21agricole. Nous avons beaucoup
55:23pleuré la question agricole
55:25en disant ok l'entrepreneur agricole
55:27les jeunes mais
55:29si nous ne déployons pas le terrain
55:31cela veut dire que malgré toute la
55:33volonté des gens qui sont
55:35des acteurs au niveau national
55:37ils ne pourront pas vraiment bouger
55:39C'est un élément phare de ce rapport
55:41C'est un élément très phare
55:43dans ce rapport diagnostic
55:45il y a beaucoup de banques qui sont aussi
55:47concernées par ces règles
55:49c'est pas seulement les structures financières
55:51même les banques sont concernées
55:53même les questions
55:55les compagnies d'assurance sont concernées
55:57donc du moins il y a beaucoup
55:59de règles que nous devons adapter
56:01je rappelle que
56:03la question de
56:05comment dirais-je
56:07de Maputo où il faut
56:0910% du budget
56:11consacré à l'agriculture
56:13on ne peut pas avancer
56:15avec les ressources de l'Etat uniquement
56:17il faut le secteur privé
56:19et un secteur privé
56:21a besoin d'être soutenu par des
56:23règles un peu plus adaptées
56:25et je pense que c'est là où on a
56:27le plus gros défi
56:29vraiment le plus gros défi dans ce rapport
56:31diagnostic
56:33Merci beaucoup M. Muthalabi Baba Bukhari
56:35je rappelle que vous êtes
56:37le conseiller technique principal
56:39du projet de financement agricole
56:41de la GIZ, la coopération
56:43allemande, merci d'être venu
56:45sur ce plateau
56:47parler de ce projet
56:49Profina qui tire pratiquement
56:51à sa fin mais qui a
56:53pour but justement
56:55de promouvoir le financement agricole
56:57ou tout au moins de pister les voies
56:59d'un meilleur financement agricole
57:01dans notre pays et même dans les autres
57:03pays de la sous région, vous êtes présent dans une dizaine
57:05de pays africains
57:07donc merci d'être venu
57:09Madame, Monsieur, c'est la fin de cette édition
57:11des questions économiques
57:13première diffusion le jeudi
57:15sur CRTV
57:17à Canal 310
57:19à partir
57:21de 21h35
57:23deuxième diffusion sur
57:25CRTV News Canal 316
57:27à partir de 21h05
57:29restez sur la CRTV
57:31le meilleur est à venir
57:33à très bientôt sur ces mêmes antennes