Les Vraies Voix avec Guillaume Bigot, député RN du territoire de Belfort.
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04Avec la nomination de Michel Barnier, issu des Républicains comme Premier ministre,
00:09Emmanuel Macron fragilise donc davantage l'alliance de gauche,
00:12réduisant ainsi leur influence dans une assemblée nationale déjà divisée.
00:16Une stratégie qui pourrait reforcer la position du RN.
00:19Oui, alors parlons vrai, est-ce un coup dur pour le nouveau Front populaire
00:22qui a appelé à faire barrage au RN ?
00:24Est-ce que le RN, finalement, ne repasse pas dans le camp des vainqueurs de la législative ?
00:29Et à cette question, le RN vient-il de marginaliser le nouveau Front populaire ?
00:32Vous dites oui à 79%. Vous voulez réagir le 0826 300 300.
00:37Guillaume Bigot est avec nous, député RN des territoires de Belfort.
00:42Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:44Philippe Bilger sur cette question.
00:47Sur le premier point, si nous n'avions pas eu une campagne
00:53entre les deux tours des législatives
00:56que je considère presque comme honteuse,
00:59c'est-à-dire que des partis ont fait des alliances contre nature,
01:03alors qu'en réalité, si on avait laissé faire les choses démocratiquement,
01:09le RN se serait retrouvé au second tour, probablement avec une majorité absolue,
01:15et le président n'aurait pas eu besoin d'y soudre.
01:18Une fois que cela est dit, aujourd'hui, on l'a indiqué tout à l'heure,
01:23le RN est devenu d'une certaine manière une forme d'arbitre,
01:27puisque c'est lui qui a levé le pouce, en tout cas temporairement,
01:33pour la nomination de Michel Barnier.
01:36Et on verra bien comment il se comportera à l'Assemblée nationale,
01:41mais on pourrait imaginer, fini là-dessus, une sorte de processus très sadique,
01:48le RN ayant validé, temporairement, la nomination de Michel Barnier
01:54comme Premier ministre, pour, au regard du discours de politique générale,
01:59baisser le pouce qu'il avait levé avant,
02:02et donc qu'on se retrouverait dans une situation cataclysmique.
02:07– Loïc Levelocq-Trigent, Guillaume Bigot est là ?
02:09– Oui, il est là.
02:10– Je voudrais vraiment lui poser une question.
02:12– Attentivement les uns et les autres.
02:13– Je voudrais vraiment lui poser une question,
02:15est-ce que, Guillaume, vous avez le sentiment que le RN a désigné M. Barnier,
02:19comme le disent les gens du Nouveau-Président le Président ou pas ?
02:23Est-ce que vous avez ce sentiment ou pas ?
02:25– Non, non M. Levelocq-Trigent, non Loïc, en rien en fait.
02:29Ce Premier ministre n'est pas et ne sera jamais le nôtre.
02:33C'est pas parce que nous ne refusons a priori de censurer un nom
02:38qui enfin sort du chapeau plus de 50 jours après le résultat des législatives,
02:4450 jours, record d'un quatrième battu,
02:46c'est pas parce que nous ne voulons pas bordéliser la Ve République,
02:49c'est pas parce que nous ne voulons pas paralyser les institutions
02:52que nous cautionnons ou que nous donnons un quitus, un chèque en blanc,
02:56ni à M. Barnier, ni à personne.
02:58Voilà, dans un premier temps, on avait placé des lignes rouges.
03:02La première, c'est quand même que les électeurs du RN ne soient pas méprisés.
03:07Je cite Xavier Bertrand, il fallait casser la mâchoire du RN.
03:12Deuxième ligne rouge, c'est évident,
03:15on a dit qu'il fallait ne plus jamais avoir cette situation de tripatouillage.
03:20Mais cette situation, je le répète, nous ne l'avons pas voulu.
03:22On se retrouve évidemment faiseur de roi d'une certaine façon
03:26parce qu'en effet, si on censure, ça s'arrête tout de suite.
03:30Mais c'est pas nous qui avons voulu cette situation.
03:32Nous voulons respecter les institutions de la Ve République.
03:35En fait, la logique, c'est Emmanuel Macron qui l'a énoncé lui-même en 2019.
03:39Il a dit quand un président est désavoué, ce qu'a fait le général de Gaulle, il doit partir.
03:43Mais on ne peut pas démissionner à la place d'Emmanuel Macron.
03:46Quant à la destitution, ça serait non seulement une mesure de bordélisation,
03:50en plus, il n'y a aucune majorité pour ça.
03:52Donc soyons un peu adultes, on veut précisément gouverner demain.
03:56Pour gouverner, il faut quand même avoir un échantillon sur soi.
03:59Et là, en l'occurrence, c'est pas parce que les filles,
04:02ils n'ont pas arrêté de dire on a gagné, on a gagné.
04:04Ils ont perdu des députés et la majorité,
04:07soi-disant pour Mme Lusich-Castex, n'est jamais une majorité.
04:10C'était 193 votes au maximum, un peu plus.
04:14C'était en rien une majorité.
04:16Donc, en résumé, on est dans une situation très ironique
04:19où tout le monde a voulu ostraciser le Rassemblement national
04:22et nous mettre sur le banc des pestiférés.
04:25Et tout le monde, maintenant, vient supplier qu'on ne vote pas contre.
04:29C'est une situation ironique.
04:30Nous, on ne va pas manger de ce pain-là.
04:32On ne va pas ressembler à ces gens-là.
04:34Ce qu'on veut, c'est le moindre mal pour la France.
04:36Guillaume Bigot, tout le monde veut réagir.
04:38Tiens, un ancien député, Jean-Michel Fauvergue.
04:40Oui, d'ailleurs, je reconnais bien le bureau, le décor du bureau.
04:44C'est un peu spartiate, on va dire ça comme ça.
04:47Il y a un planning sur lequel il n'y a rien marqué pour l'instant.
04:50Ce que je voulais dire d'une manière générale,
04:54c'est que d'abord, moi, je ne suis pas persuadé
04:57que le départ du président de la République
04:59et l'élection d'un nouveau président
05:01entraîneraient de facto, après des législatives,
05:04une majorité absolue.
05:08C'est vrai, c'est pour ça qu'on veut la proportionnelle.
05:11Alors, justement, je vais revenir là-dessus
05:13parce que c'est quelque chose qui est passé un peu inaperçu.
05:16Dans le discours de Marine Le Pen,
05:18dans les exigences de Marine Le Pen,
05:20c'était réclamer la proportionnelle.
05:23Pourquoi ? Parce qu'effectivement,
05:25le front républicain,
05:27cette espèce de front républicain
05:29qu'on a eu aux dernières élections,
05:31on risque de le retrouver à chaque fois
05:33et se retrouver dans cette même situation-là.
05:35Alors, effectivement, la proportionnelle
05:37pourrait éviter ça
05:39et propulser au premier rang
05:41celui qui a le plus de voix des électeurs.
05:43Ce qui semble assez, quand même,
05:45en termes démocratiques,
05:47ce qui n'est pas très choquant.
05:49Tout à fait.
05:51Maintenant, sur la question
05:53qui est clairement posée,
05:55est-ce que le Rassemblement National
05:57est l'arbitre des élégances
05:59en ce moment
06:01sur le nouveau Premier ministre
06:05et le gouvernement ?
06:07Certes qu'il le sera, bien sûr qu'il le sera
06:09parce qu'il a la possibilité
06:11d'envoyer ce gouvernement au tapis
06:13par le jeu des majorités
06:15en s'alliant avec d'autres majorités.
06:17Je rappelle quand même
06:19que le Rassemblement National
06:21s'est déjà allié
06:23à d'autres partis politiques
06:25de l'autre côté.
06:27Ça s'est fait par le passé.
06:29C'est effectivement un danger.
06:31Mais j'aime à croire
06:33qu'on est face
06:35à quelque soit
06:37les partis politiques
06:39à un certain moment,
06:41à des gens raisonnables
06:43qui ne veulent pas le chaos total
06:45parce qu'on est dans une situation
06:47difficile en ce moment,
06:49économiquement en particulier.
06:51Oui, il faut faire un peu d'arithmétique.
06:53Je le disais tout à l'heure,
06:55certains disent qu'ils ont gagné
06:57mais ce n'est pas notre cas.
06:59On est le premier groupe.
07:01On est passé de 89 à 126 députés,
07:03142 avec nos alliés siotistes.
07:05Si on fait un peu d'arithmétique simple,
07:07si on revient à la réalité des choses,
07:09on pourrait dégager
07:11un bloc
07:13de gens qui seraient favorables
07:15à Barnier de manière pure et dure.
07:17Si on fait l'addition,
07:19on a les élus LR plus les 50 nuances
07:21de centrisme ou de macronisme,
07:23on arrive au total à 231 députés
07:25C'est vrai, monsieur Barnier,
07:27quoi qu'il en coûte,
07:29231, ce n'est pas la majorité absolue.
07:31Si on dégage maintenant inversement
07:33ceux qui seraient absolument anti-Barnier,
07:35quoi qu'il en coûte,
07:37c'est-à-dire le Nouveau Front Populaire,
07:39on arrive à 193 députés.
07:41On est très loin des 289.
07:43En fait, de facto,
07:45nous ne soutiendrons pas
07:47mais nous pourrions à des conditions
07:49ne pas censurer.
07:51Mais encore faut-il que des mesures
07:53soient prises en faveur du pouvoir d'achat.
07:55Encore faut-il que des mesures soient prises
07:57en faveur de la limitation des puits migratoires.
07:59Encore faut-il que des mesures soient prises
08:01pour rééquilibrer les comptes
08:03sans dégrader le pouvoir d'achat
08:05de nos compatriotes.
08:07Comme vous le savez, la situation des finances publiques
08:09est très grave et encore faut-il que des mesures soient prises
08:11pour établir un semblant d'ordre public.
08:13Donc on n'est pas naïf.
08:15On sait bien que ça n'arrivera pas de la part de monsieur Barnier.
08:17Monsieur Barnier, c'est le système,
08:19c'est le prolongement d'une certaine façon du système.
08:21C'est une logique de moindre mal.
08:23Et surtout, on est très inquiet de la paralysie institutionnelle.
08:25Et Philippe Beniger ?
08:27Non, mais j'écoute Guillaume.
08:29Je veux dire,
08:31tout de même, Guillaume,
08:33comment se fait-il qu'il y ait eu
08:35cette indulgence relative
08:37à l'égard de Michel Barnier ?
08:39Je ne savais pas
08:41qu'il était à ce point
08:43remarquable
08:45au vieux du Front National
08:47et du Rassemblement National.
08:49Vous entendez des voix, peut-être des vraies voix,
08:51mais vous entendez des voix, là.
08:53Non, mais je suis surpris
08:55par cette indulgence, tout de même.
08:57Guillaume Bigot, est-ce qu'il y a déjà...
08:59Prendez-y votre talent oratoire, cher Philippe.
09:01Là, c'est vraiment
09:03de pousser.
09:05Ce n'est pas parce qu'on ne censure pas,
09:07a priori, pour éviter que la France
09:09n'ait pas de gouvernement, qu'on trouve des qualités
09:11à monsieur Barnier.
09:13D'ailleurs, monsieur Barnier est un adversaire
09:15politique, le restera, son programme,
09:17comment il gouverne, son bilan
09:19sera celui des LR,
09:21le sien, bien sûr, celui d'Emmanuel Macron.
09:23En rien, celui du Rassemblement National,
09:25on ne participera pas à ce gouvernement.
09:27Encore une fois, il y a une nuance, une ligne de crête.
09:29Ne pas censurer, ça ne veut pas dire soutenir.
09:31C'est une logique, encore une fois, de moindre mal.
09:33Je rebondis.
09:35J'allais vous poser la question, justement,
09:37s'il y avait des négociations en cours sur ce gouvernement.
09:39Pas de Rassemblement National
09:41dans le gouvernement Barnier.
09:43Zéro, bien sûr, zéro.
09:45En tout cas, Michel Barnier,
09:47c'est l'homme du système et ça restera l'homme du système.
09:49Si vous voulez, dans la situation,
09:51si on prend encore plus de
09:53champs par rapport à la situation politique.
09:55En fait, la situation politique, il y a un système en place,
09:57au moins toute l'Astriche depuis très longtemps.
09:59Ce système, il continue.
10:01Il a d'autres noms, il a d'autres étiquettes, mais il continue.
10:03Et Emmanuel Macron, c'est la quintessence de ce système.
10:05Les Français n'en veulent plus.
10:07Et d'un seul coup, il y a une contestation,
10:09si vous voulez, extrêmement irrationnelle,
10:11dangereuse, agressive.
10:13Bien sûr, le floppe Rijon,
10:15il faisait allusion tout à l'heure à la situation
10:17de nos compatriotes juifs, mais il y a
10:19l'ordre public, il y a plein de sujets.
10:21Et il y a une volonté d'attaquer
10:23le capitalisme, c'est la France insoumise.
10:25Et maintenant, les autres parties de gauche sont à la remorque
10:27de ça. Et de l'autre côté, il y a une
10:29alternance raisonnable, rationnelle.
10:31On veut réellement
10:33changer la trajectoire du pays.
10:35Mais on ne veut pas mettre à plat
10:37les institutions de la Ve République et on ne veut pas
10:39mettre à plat l'économie.
10:41Bien au contraire, on va la remettre en ordre.
10:43Ça va être quoi alors pendant 3 ans
10:45le rôle du RN ?
10:47C'est de construire 2027, c'est quoi ?
10:49Et est-ce que vous pensez que ça va durer 3 ans ?
10:51Oui, exactement. C'est ce que j'allais vous dire.
10:53Il ne faut pas aller trop vite en besogne.
10:55C'est pas parce qu'on annonce... Vous vous rendez compte ?
10:57On n'annonce pas, on ne dit pas qu'a priori
10:59on va se censurer.
11:01Ça fait dire à notre ami Philippe Bilger,
11:03il trouve des qualités éminentes à cet homme.
11:05Mais pas du tout. Déjà,
11:07la censure est toujours une possibilité.
11:09Si le discours de politique générale qu'il présente,
11:11si le budget qu'il présente,
11:13si le gouvernement qu'il présente sont incompatibles,
11:15sont des camouflets...
11:17En même temps, Guillaume,
11:19on aime ou on n'aime pas.
11:21C'est pas un peu à moitié, un peu plus, un peu moins.
11:23Non. Pour l'instant, il est question
11:25uniquement d'un homme. Il n'est pas question d'un gouvernement,
11:27il n'est pas question d'un programme, il n'est pas question d'une feuille de route,
11:29il n'est pas question d'un budget.
11:31De la même façon, si demain il présente quelque chose
11:33en faveur de la sécurité,
11:35si on considère que c'est efficace
11:37et bon pour les Français, on le prendra.
11:39Mais sincèrement, ce n'est pas
11:41ce que nous voulons faire. Ce n'est pas notre stratégie.
11:43Merci beaucoup, Guillaume Bigaud,
11:45d'avoir été avec nous. Merci à vous. C'est un peu comme nous,
11:47Cécile. On ne censure pas Philippe Bigard
11:49alors qu'on ne lui trouve aucune qualité.
11:51Moi, je lui trouve beaucoup de qualité.
11:53Contrairement à vous. Parce qu'il vous se doit tellement
11:55sur le qui-c'est-qui qu'il a dit. On a compris vos
11:57cognements. Il y a des alliances.
11:59Il y a des alliances qui se sont nouées.
12:01Dans cette Assemblée nationale, avec Philippe,
12:03on est majoritaire. Vous êtes deux,
12:05vous voulez le carreau ? Faites-nous
12:07n'importe quoi. Voyez comment ça finit.
12:09Vous n'avez pas vu les alliances tout à l'heure ?
12:11Mettez des cramades, mettez tout ça.
12:13Redonnez-vous une nouvelle jeunesse et ensuite, on en parlera.
12:15Guillaume Bigaud, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
12:17Loïc Lefleur-Prigent, merci beaucoup.
12:19Jean-Michel Fauvert, merci beaucoup.
12:21Philippe Bigard, on vous retrouve demain matin.
12:23Demain soir, pardon. Parce que demain matin,
12:25c'est comme si on allait dormir ensemble, mais pas du tout.
12:27Dans un instant...
12:29Si vous nous dites...
12:31C'est une annonce.
12:33C'est une annonce.
12:35Dans un instant, les vraies voix qui font rouler la France.
12:37On va vous parler de cette
12:39grande plan de communication
12:41de la sécurité routière.
12:43Et puis, on reviendra sur les refus d'obtempérer.
12:45Allez, à tout de suite. On est ensemble jusqu'à 20h
12:47avec Philippe David.