• il y a 4 mois
Pendant tout l'été, les invités de CNEWS débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfoEte

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00:00:00Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver pour Soir Info Été. On est ensemble jusqu'à minuit pour décrypter l'actualité avec mes invités ce soir.
00:00:10Eliott Mamann, chroniqueur, bonsoir Eliott. Merci d'être avec nous. Hubert Coudurier également avec nous, bonsoir.
00:00:15Vous êtes directeur de l'information du Télégramme et Thierry Coville est avec nous. Bonsoir Thierry Coville, merci beaucoup.
00:00:21Vous êtes chercheur à l'IRIS, spécialiste de l'Iran. On va beaucoup parler de la situation au Proche et au Moyen-Orient tout au long de cette émission.
00:00:29Le risque d'embrasement, les inquiétudes aussi. Vous serez d'une grande aide pour nous aider à comprendre et décrypter ce qui se passe actuellement au Proche-Orient.
00:00:37Mais on va démarrer avec une autre actualité, ce qu'on a appris il y a quelques temps, quelques heures dans la soirée par le biais d'un communiqué d'un triathlète belge malade.
00:00:48Une triathlète belge est malade. Voilà ce qu'indique le communiqué du comité olympique et interfédéral belge. Il s'agit de Claire Michel, vous le voyez, membre du relais.
00:00:56Elle est malheureusement malade et doit se retirer de la compétition. Le comité belge donc espère que les leçons seront tirées pour les prochaines compétitions de triathlon aux Jeux olympiques.
00:01:05La question évidemment c'est la bénéabilité de la scène. Voilà ce que dit encore le comité olympique belge. Nous pensons ici à la garantie des jours d'entraînement,
00:01:13des jours de compétition et du format des compétitions qui doit être clarifié à l'avance et faire en sorte qu'il n'y ait pas d'incertitude pour les athlètes, l'entourage et les supporters.
00:01:23En effet, l'entraînement pour les épreuves de triathlon relais mix qui doivent se dérouler demain dans la scène a été reporté à la fois samedi et dimanche.
00:01:31Il y a donc des interrogations sur la bénéabilité de la scène. Justement pour en parler, nous sommes en direct avec Romain Lasseur, expert international sur les espèces invasives.
00:01:43Bonsoir Romain Lasseur, merci d'être en direct avec nous. On vous a déjà reçu sur CNews pour parler justement de la bénéabilité de la scène.
00:01:52On a désormais une triathlète belge malade, hospitalisée. On n'est pas certain à ce stade qu'il y ait un lien direct avec la baignade qu'elle a effectuée dans la scène.
00:02:00C'était mercredi dernier. Malgré tout, voilà qui relance les débats et la polémique autour du traitement de la scène. Que vous évoque d'abord cette information ?
00:02:10D'abord, merci pour cette question et merci pour ce direct. En fait, effectivement, on voit que la bénéabilité de la scène a été très aléatoire.
00:02:18Un jour baignable, le lendemain, elle ne l'était pas, selon les critères qu'on a regardés de cette bénéabilité, notamment cette bactérie sur laquelle on a fait le focus,
00:02:26qui est Echerichia coli et les entérocoques de manière plus générale. Nous, on a l'air de cette situation à partir du moment où on fait des épreuves d'eau vive en plein air.
00:02:34Eh bien, il y a une problématique et on a alerté sur cette problématique depuis que la maire de Paris et la ministre se sont baignées dans la scène.
00:02:42Echerichia coli, c'est quelques centaines de cas en France, mais des cas qui peuvent s'avérer graves et notamment hémorragiques.
00:02:49C'est le cas de ce qui a touché Claire Michel aujourd'hui, la triathlète belge. Alors, effectivement, le temps d'incubation, il est de quelques jours.
00:03:00Donc, ça peut fortement ressembler à une infection par cette bactérie. Espérons qu'elle va retrouver une bonne santé rapidement.
00:03:09On a alerté vraiment sur cette situation de la bénéabilité à partir du moment où on organise des activités aquatiques en extérieur.
00:03:17C'était le cas de la Seine. Donc, ce n'est pas très surprenant aujourd'hui. On a également alerté sur un autre risque,
00:03:23qui était le risque de l'heptospirose, notamment le risque de la maladie des rongeurs, en espérant et en demandant si les athlètes avaient été
00:03:32préalablement vaccinés contre cette l'heptospirose. Et on n'a pas eu de réponse sur ces sujets-là. Donc, malheureusement, ce qui arrive là n'est pas très étonnant.
00:03:40Vous parliez justement de cette bactérie E. coli. C'est selon les médias belges, certains en tout cas, c'est ce dont souffrirait la fameuse triathlète belge Claire Michel.
00:03:52On a retrouvé dans un article de nos confrères de l'équipe les relevés qui avaient été effectués le jour même de la baignade et de l'épreuve féminine du triathlon.
00:04:02Paris 2024, l'organisation avait précisé donc mercredi en conférence de presse que les taux de la bactérie fécale E. coli, qui avaient été relevés le mercredi matin,
00:04:10permettaient la tenue des épreuves de triathlon. Ils étaient entre 488 et 770 unités pour 100 000 litres d'eau.
00:04:19Et on nous dit que les seuils de tolérance allaient jusqu'à 1 000. Ces relevés, Romain Lasseur, ils étaient donc corrects ? Ils étaient donc aux normes,
00:04:28si on suit ce que nous disent les organisateurs ?
00:04:31Oui, alors vous avez complètement raison. Sur le plan administratif, ils étaient corrects. On a toujours un effet de seuil et il y a toujours un seuil en dessous duquel
00:04:39les choses sont faisables et au-dessus duquel on ne mène pas ce type d'épreuve, comme toutes les bactéries. C'est le cas également pour la leptospirose.
00:04:46Malheureusement, il suffit d'être au contact de ces bactéries de manière importante, avec un flux de la scène qui peut être aléatoire,
00:05:00et donc il suffit d'être au contact avec des muqueuses, de boire la tasse par exemple dans la scène, et puis d'être au contact d'une grande quantité de ces bactéries.
00:05:10C'est vrai pour les colis, c'est vrai pour les entérocoques, c'est vrai pour la leptospirose, et des simples contacts avec les muqueuses suffisent à pouvoir se contaminer avec ces bactéries.
00:05:19Donc oui, administrativement, vous avez raison. Maintenant, on reste sur des sites extérieurs, qui sont des sites sur lesquels le contrôle est relativement aléatoire,
00:05:27et on voit bien qu'effectivement, d'une journée sur l'autre, ces seuils bougent. Malheureusement, à partir du moment où on fait entrer en contact des athlètes,
00:05:35mais comme des particuliers qui sauteraient dans la scène, à partir du moment où on fait entrer en contact ces personnes avec des milieux qui sont aléatoires sur le plan microbiologique,
00:05:43on s'expose à ce type d'infection. Malheureusement, j'espère que ce sera la seule ombre au tableau de ces JO, mais malheureusement c'est arrivé,
00:05:52et le lien de Cosaï fait, même s'il n'est pas encore établi, il semble quand même très probable.
00:05:56Oui, justement, c'est ce que j'allais vous poser comme question. On parle donc de ces relevés.
00:06:00On peut aussi interroger la façon avec laquelle ils ont été effectués, à quel moment, combien de temps avant l'épreuve, à quel endroit de la scène aussi.
00:06:08Est-ce que tout cela, on a des informations à ce sujet, pour voir s'il pourrait y avoir un lien entre la baignade de cette triathlète dans la scène et la maladie qu'elle a contractée par la suite ?
00:06:20Vous savez, en milieu naturel, c'est difficile de faire une cartographie tout à fait exacte des relevés qu'on est capable de faire.
00:06:27À un point, on va être bon, à un autre point, on ne va pas être bon, et en moyenne, on sera à peu près bon et on sera en dessous du seuil.
00:06:32Malheureusement, c'est assez aléatoire et c'est assez disparate d'un endroit de la scène à l'autre, vous avez complètement raison, ça peut être assez hétérogène.
00:06:40Et ça, c'est vraiment pour toutes les bactéries, notamment la charge organique de l'eau.
00:06:44Et donc, il suffit que ces triathlètes sautent dans l'eau à un moment où la recharge organique et la charge fécale, parce que malheureusement il s'agit de ça,
00:06:51soit plus importante et on a des triathlètes qui s'exposent malgré un seuil, malgré une charge bactérienne qui avait été définie en dessous du seuil.
00:06:58Donc oui, faire sauter des triathlètes en milieu naturel, on expose à ce type de risque.
00:07:05Voilà, ça c'est une évidence.
00:07:07On ne peut pas maîtriser ce risque bactérien le long de la scène quand bien même les résultats sont bons.
00:07:12Ce n'est pas possible.
00:07:13Merci beaucoup Romain Lasseur pour vos explications.
00:07:16On aura certainement plus d'informations dans les heures qui viendront sur la qualité de l'eau de la scène.
00:07:22On rappelle d'ailleurs que deux entraînements ont été reportés.
00:07:24Ils devaient se dérouler ce samedi et ce dimanche pour une épreuve qui aura lieu demain.
00:07:28Évidemment, les interrogations vont persister.
00:07:30On est peut-être, Hubert Coudurier, face au premier gros couac de ces Jeux Olympiques.
00:07:34On a beaucoup parlé de la scène, beaucoup parlé de l'argent investi aussi pour sa dépollution.
00:07:38S'il s'avérait qu'une triathlète est tombée malade par rapport à la qualité de l'eau, évidemment ce serait une ombre au tableau.
00:07:44On va attendre un peu, on va voir.
00:07:46On va attendre évidemment, on n'a pas encore d'informations sur un éventuel lien.
00:07:49Vous avez entendu Romain Lasseur, il faisait le lien.
00:07:51Peut-être de pêcher l'orgueil finalement de cette organisation.
00:07:55Pour l'instant, tout a été réussi.
00:07:57Formidable palmarès sportif, belle organisation, ferveur nationale, populaire.
00:08:05Il n'y a que les restaurateurs et les chauffeurs de taxi qui ne sont pas contents.
00:08:08Encore ça s'arrange, pour les chauffeurs de taxi notamment.
00:08:10Mais est-ce que c'était vraiment nécessaire d'organiser ça dans la scène ?
00:08:15On a eu le spectacle un peu ridicule de Madame Odéa Castera, un peu plus digne de la maire de Paris.
00:08:23Mais bon, est-ce qu'on n'a pas voulu trop bien faire ?
00:08:26Voilà, c'est la question qu'on peut se poser.
00:08:28Finalement, c'est un couac qui n'est pas monstrueux, mais qui aurait peut-être pu être évité.
00:08:33Écoutez la réaction de Marc-Antoine Olivier.
00:08:35Le mieux et l'ennemi du bien.
00:08:37Écoutez la réaction de Marc-Antoine Olivier.
00:08:39C'est un nageur français qui est amené à nager dans la scène dans la compétition de natation en eau libre.
00:08:45Écoutez sa réaction.
00:08:47Je suis athlète de haut niveau.
00:08:49Je suis là pour performer.
00:08:51S'il y a des risques, il y a des instances qui ont mis en place un système pour contrôler l'eau.
00:08:56Je pense que s'il y a un moindre risque, soit ils vont décaler la course ou maintenant il y a un plan B.
00:09:01Pour moi, il n'y a pas de problème.
00:09:03Si on nous dit qu'on peut nager dedans, on nagera dedans.
00:09:06Le but, c'est de représenter fièrement la France et de ramener le meilleur des résultats.
00:09:12Pas d'inquiétude pour Marc-Antoine Olivier.
00:09:15Mais on voit, Éliott Mamann, c'est devenu un objet politique.
00:09:19La scène, on va revoir la déclaration d'Amélie Oudéa Castera.
00:09:23C'était ce dimanche, quelques heures avant que l'on apprenne que cette athlète belge était malade.
00:09:27Voilà ce que nous disait la ministre des missionnaires des sports et des Jeux Olympiques.
00:09:31Oui, on démontre une organisation aussi irréprochable que possible,
00:09:36à la fois sur le plan de la sécurité, des transports, de l'accueil touristique,
00:09:42de la santé, de la bénéabilité de la scène.
00:09:46Pas d'inquiétude à ce stade, on est toujours sur le même phénomène,
00:09:49avec des pluies qui ont été à nouveau très fortes dans la nuit, notamment de mercredi à jeudi.
00:09:54Des précipitations qui sont anormales pour cette période de l'année
00:09:57et qui créent cette petite vulnérabilité.
00:09:59Mais à laquelle nous avons apporté des réponses.
00:10:02Il y a d'abord la résilience de ces indicateurs.
00:10:05On sait qu'au bout de 48 heures, un tout petit peu plus, ça revient dans le vert
00:10:09parce que structurellement, le plan d'action a été délivré, a été réussi.
00:10:13Et s'il faut, il y a quelques heures de contingence qui peuvent jouer.
00:10:17Donc tout ça est en place.
00:10:20Et puis, autre déclaration évidemment que l'on redécouvre,
00:10:23qu'on relie à la lumière des dernières informations,
00:10:26c'est celle de Gabriel Attal, le Premier ministre, lui aussi démissionnaire,
00:10:30qui parlait de la Seine comme d'un fleuve olympique
00:10:33avec un soupçon de triomphalisme chez Gabriel Attal.
00:10:37Il faut le dire, la Seine est désormais un fleuve olympique.
00:10:40Et sur ce sujet, le travail accompli depuis des années ne sera pas le succès d'un été,
00:10:46puisque c'est un héritage qui va durer.
00:10:48Et il y aura, dès l'année prochaine, plusieurs points de baignade dans la Seine
00:10:51pour les Français, et c'est aussi évidemment un gain en termes de biodiversité.
00:10:55Je veux vraiment remercier tous ceux qui ont participé à ce travail.
00:10:59Je le disais, Eliott Mamann, c'était devenu un objet politique,
00:11:01la baignade dans la Seine, la baignabilité de la Seine,
00:11:04l'investissement qui avait été mis aussi pour cela, on le rappelle, à 1,4 milliard d'euros.
00:11:11On va rester encore très prudents, on n'a pas de lien de causalité forcément
00:11:14entre le taux de bactéries dans la Seine et cet athlète malade.
00:11:18Malgré tout, ça ressemble à un couac pour les organisateurs et pour le gouvernement.
00:11:22Oui, c'était devenu un symbole politique au point de nous imposer
00:11:24ce néologisme assez surprenant de baignabilité.
00:11:27Par ailleurs, il faut peut-être rappeler pourquoi les précipitations
00:11:31représentent un enjeu tout particulier s'agissant du caractère praticable ou non de la Seine.
00:11:36Il y a en effet de nombreux points de contact entre des canaux d'eau usée et l'eau du fleuve.
00:11:41Et il s'avère que lorsque il y a de fortes pluies,
00:11:44ces points de contact peuvent perdre leur étanchéité.
00:11:47Et donc, l'eau des eaux usées se déverse en réalité dans le fleuve.
00:11:51Et c'est pour ça qu'en effet, des bactéries que l'on retrouve dans des endroits très particuliers
00:11:56peuvent en définitive se retrouver dans la Seine.
00:11:59Et c'est également ce qui peut poser problème.
00:12:01Je dirais tout de même par rapport à l'objectif politique que l'on fait
00:12:04de la possibilité pour les Français, notamment, pardonnez-moi, de se baigner dans la Seine,
00:12:09je ne suis pas certain qu'il s'agisse en réalité d'une demande populaire.
00:12:12Je pense au contraire que les Français sont assez attachés notamment à la différence
00:12:15entre ce qui relève d'espaces urbains et ce qui relève d'espaces littoraux précisément, où l'on peut.
00:12:20S'adonner à ce genre d'activité.
00:12:22Mais qu'au contraire, la priorité pour les Franciniens serait peut-être plutôt de retrouver un confort
00:12:26qui leur permette notamment de circuler, puisque Paris reste avant tout un espace métropolitain
00:12:31où il s'agit de travailler.
00:12:33Et que ces espèces de secondes zones, ces autres activités, ces agréments
00:12:38où l'on veut en un sens dénaturer le caractère métropolitain d'une ville
00:12:42qui reste tout de même une place financière extrêmement importante
00:12:45est plutôt un poids dans le quotidien des Français et non le contraire.
00:12:49Naturellement, je ne serais absolument pas opposé à ce que tout le monde puisse profiter
00:12:53d'une baignade merveilleuse dans la Seine, d'autant que je comprends tout à fait
00:12:57le caractère un peu romantique de ce symbole.
00:12:59Néanmoins, il ne me semble pas qu'il s'agisse du propos de la vie à Paris.
00:13:02Et peut-être faudrait-il cesser de vouloir confondre l'intégralité de ces cercles de vie qui existent aujourd'hui.
00:13:07Je vous rappelle donc cette information que nous avons eue ce soir,
00:13:10communiquée du comité olympique belge, qui annonce qu'ils ne s'élanceront pas
00:13:15lors de l'épreuve du relais mixte de triathlon qui est prévu ce lundi à Paris.
00:13:21Et ils disent espérer que les leçons seront tirées pour les prochaines compétitions de triathlon
00:13:25pour être complets, en se souvient aussi des déclarations ironies de l'histoire.
00:13:30C'était aussi une triathlète belge, cette semaine, qui, à l'issue de l'épreuve,
00:13:33avait déclaré qu'en nageant sous un pont lors de cette épreuve dans la Seine,
00:13:38elle disait avoir senti et vu des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser.
00:13:43Alors ils ne peuvent pas dire que la sécurité des athlètes est une priorité.
00:13:47Ce sont des conneries, avait même dit cette triathlète belge.
00:13:51Voilà donc pour cette information. On y reviendra dans la deuxième partie de cette émission.
00:13:57Surtout qu'on attend peut-être des réactions de la part des organisateurs.
00:14:00Peut-être qu'ils nous rassurent aussi sur les derniers relevés qui ont été effectués.
00:14:04Mais on va passer maintenant, je vous le disais, au sujet qui va nous occuper une bonne partie de la soirée.
00:14:08La situation au Proche-Orient. L'inquiétude qui monte d'heure en heure.
00:14:12Après, évidemment, avec la possibilité d'une riposte de l'Iran, que l'on dit finalement inéluctable.
00:14:20Thierry Coville, je me tourne vers vous d'abord très vite.
00:14:22L'Iran a été humilié, c'est beaucoup ce qui a été dit ces dernières heures,
00:14:26par l'élimination athéeran d'Ismail Hanieh.
00:14:29Aujourd'hui, ça paraît inéluctable qu'il y ait une riposte.
00:14:32La question c'est quelle riposte ? Quelle ampleur pour cette riposte ?
00:14:36Oui, en regardant le contexte dans lequel a eu lieu cet assassinat,
00:14:43il faut comprendre la position du pouvoir iranien.
00:14:47C'est que cet assassinat a lieu alors que c'est l'intronisation du nouveau président iranien,
00:14:53supposé avoir une politique un petit peu plus ouverte vers l'Occident.
00:14:58Deuxièmement, tous les dirigeants, des dirigeants des principaux alliés de l'Iran dans la région
00:15:06qui constituent l'axe de résistance, qui sont engagés en guerre avec Israël, sont présents.
00:15:10Et cet assassinat a lieu à Téhéran.
00:15:15Le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkan, a raconté sur Twitter
00:15:20qu'il a pris Ismail Hanieh dans ses bras et maintenant il doit porter son cercueil.
00:15:25Effectivement, ça relance tout ce débat qu'a eu lieu en Iran depuis longtemps,
00:15:30depuis des années sur les failles des services secrets iraniens,
00:15:34l'incapacité à protéger l'Iran parce que tout le monde sait en Iran que ça vient d'Israël.
00:15:39Il faut comprendre, c'est d'ailleurs la réaction du guide Ali Rahmani,
00:15:45il a dit qu'on va se venger, mais vis-à-vis des alliés régionaux de l'Iran,
00:15:49l'Iran pour maintenir sa crédibilité vis-à-vis de ses dirigeants régionaux,
00:15:54est obligé de répondre et on se demande si ça ne fait pas partie du choix,
00:15:58de pourquoi ça a été fait justement à Téhéran.
00:16:01Pour répondre à votre question, ce qu'on voit bien en Iran,
00:16:04c'est qu'il y a une inéluctabilité de la réponse.
00:16:08Je crois que le président du Parlement iranien a dit aujourd'hui ou hier,
00:16:12il dit qu'il faut se venger, on est obligé de répondre.
00:16:16On parlera justement de la façon avec laquelle s'organise le régime iranien,
00:16:21les contestations aussi de la société civile iranienne, dont on parle assez peu.
00:16:25Finalement, on pourra en parler longuement avec vous.
00:16:28Un mot, Hubert Coudurier, sur cette riposte, malheureusement attendue.
00:16:32Ça fait d'abord des années qu'on pense et que les experts sur place disent
00:16:36qu'il va y avoir à un moment donné un embrasement général.
00:16:39Ensuite, c'est vrai que le régime iranien est quand même fragile,
00:16:43très contesté par sa population, même si la répression est impitoyable.
00:16:47Par ailleurs, on peut se demander s'il n'y a pas chez Netanyahou une fuite en avant
00:16:52qui consisterait, après avoir infligé cette punition collective à Gaza,
00:16:57qui lui coûte cher dans l'opinion internationale
00:17:02et qui lui a valu une entrevue pour le moins fraîche avec Kamala Harris récemment à Washington,
00:17:07s'il n'y a pas une volonté de marquer là aussi des points ou de détourner l'attention.
00:17:12Sauf que les Iraniens qui se savent fragiles par rapport à Israël sur le plan militaire
00:17:17n'ont pas envie d'un affrontement.
00:17:19En général, ils le font par leurs proxys que sont le Hamas et l'Hezbollah.
00:17:24Et Israël doit quand même se rappeler qu'en 2006,
00:17:27quand ils se sont battus contre l'Hezbollah au sud de Liban, ça s'est très mal passé.
00:17:31C'est évidemment quelque chose qu'ils ont à l'esprit au moment d'appréhender ce qu'il pourrait se passer.
00:17:37Nous sommes en direct avec Christophe Devogde, historien, spécialiste de la rhétorique.
00:17:42Bonsoir, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:17:45J'aimerais qu'on aborde justement la question du régime iranien
00:17:49et la manière avec laquelle il a pu interpréter les récents événements.
00:17:53On parlait de l'humiliation subie par le régime de Téhéran
00:17:58avec l'élimination sur son territoire d'Ismail Haniyeh.
00:18:02Vous aussi, vous pensez que ça va activer évidemment la nature et l'ampleur de la riposte iranienne à venir ?
00:18:10Vous savez, il y a un très bon spécialiste qui s'appelle Dominique Mozy
00:18:14qui a fait une géopolitique de l'émotion.
00:18:17Et l'Iran se trouve justement dans l'arc du sentiment d'humiliation de façon générale
00:18:23vis-à-vis de, je parle entre guillemets, de l'impérialisme.
00:18:27Et évidemment, ce qui vient de se passer, et les intervenants l'ont déjà dit,
00:18:32ce qui vient de se passer évidemment est une humiliation suprême
00:18:35et en plus décrédibilise, c'est en effet très grave, décrédibilise la sécurité iranienne
00:18:41vis-à-vis de ses alliés.
00:18:42Si on ne peut pas être tranquille à Téhéran, où le sera-t-on quand on est un ami de l'Iran ?
00:18:48Donc il y a en effet une double nécessité, je dirais,
00:18:52à la fois vis-à-vis de l'opinion iranienne et vis-à-vis de ses alliés
00:19:00pour que le régime réagisse fortement.
00:19:02Mais cela dit, comment ? Par qui ? Jusqu'à quel point ?
00:19:07Est-ce que ce régime a vraiment intérêt à la guerre ?
00:19:10Il a intérêt à la tension permanente, il a intérêt à l'activation du diable israélien.
00:19:16C'est la raison de sa légitimité, ou du moins ce qu'il prend pour sa légitimité.
00:19:22Jusqu'où ira-t-il ? La question se pose pour tous les protagonistes,
00:19:26ces frappants, ils ont tous intérêt à la tension.
00:19:29Hezbollah, Israël, plus exactement Netanyahou, on l'a bien expliqué pourquoi,
00:19:35parce qu'il est fragile dans son pays, et évidemment le régime iranien
00:19:39qui vacille et qui trouve sa raison de survie dans l'affrontement avec Israël
00:19:47et plus largement avec l'Occident.
00:19:49Restez avec nous si vous voulez bien, Christophe De Vogt,
00:19:52on relance le débat en plateau avec Eilat Maman notamment.
00:19:56On voit évidemment l'Iran va riposter encore une fois.
00:20:00La question c'est à quel moment ?
00:20:02On voit des craintes beaucoup des chancelleries occidentales,
00:20:04on va y revenir après, qui demandent à leurs ressortissants
00:20:06de quitter l'Iran et le Liban, et ça aussi on y reviendra après.
00:20:10Oui, la question est également de savoir quel type de cible l'Iran pourrait viser.
00:20:14Si l'Iran devait décider d'agir à son seul titre,
00:20:18sans activer ou du moins avec des ripostes parallèles à l'activation de ses proxys,
00:20:23notamment celui d'Hezbollah libanais,
00:20:25il pourrait s'agir par exemple de cibler des symboles importants
00:20:30pour les personnes de confession juive ou qui renvoient à Israël à l'étranger.
00:20:34Cela s'est déjà fait, l'Iran est coutumier du fait,
00:20:37donc c'est peut-être aussi à ce type de ripostes que l'on pourrait s'attendre.
00:20:42Un mot peut-être pour préciser qu'il y a en effet deux légitimités
00:20:45qui se sentaient affaiblies et qui vont chercher à se renforcer
00:20:48à la suite de ces attaques.
00:20:50D'abord, cette attaque et notamment la communication
00:20:54qui a été faite autour de ces attaques en Israël,
00:20:56visait également à rassurer la population israélienne
00:20:59qui pouvait estimer à certains égards que les services secrets
00:21:01et l'appareil politique n'étaient pas parvenus à anticiper
00:21:04comme il se devait ce qu'il s'est passé le 7 octobre,
00:21:06alors même que les services secrets, les services de renseignement israéliens
00:21:10avaient alerté l'échelon politique sur des choses qui semblaient
00:21:13assez extrêmes et qui semblaient se préparer du côté de la bande de Gaza
00:21:16avant le 7 octobre.
00:21:17Mais de toute évidence, l'appareil politique n'a pas su
00:21:20prendre les réponses qui s'imposaient.
00:21:22Donc ça c'était quelque chose et là, au contraire,
00:21:25pour le gouvernement de Netanyahou, il s'agit de montrer que
00:21:28la coopération entre l'intégralité des services de sécurité
00:21:31de l'État israélien était rétablie et que d'ailleurs,
00:21:34ils étaient parvenus à faire une action tout à fait exemplaire
00:21:39de leur point de vue stratégique, puisqu'elle a été exécutée
00:21:43sans la moindre faille.
00:21:44Avant de parler précisément du régime, des failles peut-être aussi
00:21:47du régime iranien, un mot sur la version qui a été livrée par l'Iran
00:21:51de l'élimination d'Ismaïl Haniyeh.
00:21:53D'abord, on nous a parlé d'une frappe qui aura été faite
00:21:56par Israël à Téhéran. Il s'est avéré que c'était complètement faux.
00:21:59Désormais, la version même des gardiens de la Révolution,
00:22:01c'est de dire qu'il y a un objet explosif qui a été placé
00:22:04dans la résidence d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran.
00:22:07Non, ce n'est pas vrai.
00:22:08Non, non, la version, justement, je crois que c'est la presse
00:22:10américaine qui a dit qu'il y avait un engin explosif,
00:22:12mais les passe-d'Aran ont dit que d'après eux, ce serait un missile,
00:22:16moi je n'y connais rien, un missile de courte portée
00:22:18qui aurait été envoyé...
00:22:19Ah oui, un explosif de courte portée.
00:22:21Qui a été envoyé derrière la station de Tochal,
00:22:23donc c'est la montagne au-dessus de l'Iran,
00:22:25et donc pour eux, voilà, c'est un missile de courte portée
00:22:27qu'aurait tué.
00:22:28C'est pourquoi c'est pour se dédouaner, pour dire qu'il n'y a pas eu
00:22:30d'immixion des services secrets israéliens ?
00:22:34Il faut reconnaître que, honnêtement, on n'en sait rien.
00:22:37Déjà, il y a une grande opacité dans le fonctionnement du système
00:22:42politique iranien, alors vous imaginez savoir exactement
00:22:45ce qui s'est passé, c'est impossible.
00:22:47Mais bon, par exemple, la question que j'ai entendue dire en Iran,
00:22:51c'est qu'ils voulaient une bombe placée.
00:22:54Il y a deux mois, je vous pose la question en tant que Béotien,
00:22:56je veux dire, je crois que personne ne savait la décision d'Ismail Hanine
00:23:01de venir à Téhéran, je crois qu'elle a été prise très récemment.
00:23:03Donc on va dire, il me semble que la version des passes d'Aran
00:23:07me semble un peu plus crédible, mais honnêtement, j'en sais rien.
00:23:10Vous voulez y rajouter quelque chose ?
00:23:11Oui, simplement pour revenir sur la chronologie des diverses
00:23:13explications qui ont été données.
00:23:14Il y a en effet d'abord les GRI, les gardes de la révolution iranienne
00:23:17qui ont estimé qu'il s'agissait d'un missile de courte portée
00:23:20qui avait été tiré par Israël.
00:23:22Au regard du droit international, on rappelle d'ailleurs
00:23:24qu'une intrusion aérienne a en effet quelque chose de très accablant
00:23:27pour Israël, mais à la suite de cette déclaration des GRI,
00:23:30il y a eu deux contradictions, d'abord le New York Times
00:23:32qui a indiqué...
00:23:33GRI, c'est les gardiens de la révolution...
00:23:34Pardon, les gardiens de la révolution islamique en Iran.
00:23:36Le New York Times américain qui a indiqué que la bombe avait en réalité
00:23:40été posée il y a deux mois dans ce bâtiment, puisque les services secrets
00:23:43israéliens savaient qu'Ismail Hanine y séjournerait.
00:23:46Puis le Télégraphe britannique qui a indiqué que vraisemblablement
00:23:49elle avait été posée par deux membres de toute évidence corrompus,
00:23:53des gardiens de la révolution, qui auraient été en réalité ensuite
00:23:57rapatriés en Israël par le Mossad, après avoir posé ces bombes
00:24:01dans le bâtiment en question.
00:24:02Christophe Devogde, vous êtes toujours avec nous, je rappelle,
00:24:04vous êtes historien et spécialiste de la rhétorique.
00:24:06Le fait de modifier cette version, ça dit aussi quelque chose,
00:24:10et on va justement rentrer dans ce sujet, peut-être du régime iranien,
00:24:14de la manière avec laquelle il appréhende cette situation,
00:24:16le fait de modifier comme ça la version qui est avancée
00:24:20pour parler de l'élimination d'Ismail Hanine,
00:24:22ça en dit long aussi peut-être sur l'état d'esprit ?
00:24:25Ça en dit long sur la faiblesse du régime, parce que dans des régimes
00:24:29qui sont dittatoriaux et en Iran à la limite du totalitaire,
00:24:32avec un totalitarisme religieux, c'est évidemment quand même
00:24:37très mauvais signe.
00:24:39Mais il y avait eu aussi des brouillages, c'est le cas de le dire,
00:24:42lors de la mort du président iranien, vous savez,
00:24:45dans un accident d'hélicoptère, il y a eu aussi là
00:24:49une communication désordonnée, ce qui fait mauvais genre
00:24:53quand on prétend tout contrôler.
00:24:55Je voudrais quand même revenir sur ce point, justement,
00:24:58vous avez fait le parallèle entre Israël, et je l'ai fait aussi,
00:25:01et la situation iranienne, la seule différence,
00:25:04et elle est considérable, c'est qu'il y a en Israël
00:25:10un sentiment de survie, une crainte pour la survie
00:25:13du pays lui-même, et pas seulement du régime,
00:25:16et cela mobilise la population de façon très claire.
00:25:19En Iran, est-ce que nous aurions, s'il y avait un conflit majeur,
00:25:24la même réaction qu'il y a 40 ans, quand il y avait eu la guerre
00:25:27contre l'Irak, où la population s'était rangée derrière le régime,
00:25:31et c'est en doute ce qui a sauvé le régime.
00:25:33Et là, vu l'état...
00:25:36C'est justement le point sur lequel j'aimerais qu'on aille maintenant,
00:25:39c'est-à-dire le fait qu'évidemment, la société civile iranienne,
00:25:42pour une partie d'entre elles en tout cas, conteste le régime,
00:25:45et c'est important de le signaler, parce que lorsqu'on parle de l'Iran,
00:25:49on parle souvent d'un tout assez uniforme, c'est important de noter
00:25:52que la façon avec laquelle le régime appréhende la situation internationale
00:25:55n'est pas forcément la même, et c'est un euphémisme,
00:25:58que celle de la société civile.
00:26:00Écoutez, justement, là on ne se trouve plus du tout dans la situation
00:26:03d'il y a 40 ans, et le régime peut être tenté par une aventure extérieure,
00:26:08mais rappelez-vous, il y a beaucoup de précédents, je pense à l'Argentine
00:26:11des généraux, avec les Falklands, vous savez,
00:26:15l'aventure extérieure peut être aussi le début de la fin.
00:26:19Et je pense que le régime iranien, mais le spécialiste de ce pays,
00:26:23on dira en ses plus longs, doit hésiter, justement.
00:26:27On l'a vu en avril, quand il a réagi de façon à la fois spectaculaire,
00:26:31mais finalement un peu efficace, et cette fois-ci, il est obligé
00:26:35de marquer le coup plus fort, peut-être en effet en ciblant
00:26:38des cibles de la communauté juive dans le monde,
00:26:42ça c'est dangereux, mais ça prend un peu plus de temps,
00:26:45et un affrontement direct avec Israël serait un très gros pari,
00:26:50et très risqué, car l'Iran n'a pas la supériorité militaire,
00:26:56et d'autre part, il n'a pas le soutien populaire qu'il avait autrefois,
00:27:00et qui se trouve en Israël, justement, parce que c'est fondamental,
00:27:04Israël joue sa survie dans cette affaire.
00:27:07C'est très important.
00:27:08Israël joue sa survie, mais Israël n'a jamais été aussi puissant,
00:27:11d'ailleurs Israël a fait la démonstration de sa supériorité technologique,
00:27:14de sa capacité à frapper tout le monde en tout endroit.
00:27:17Ensuite, Israël, depuis des années, on n'est plus pendant la guerre du Kippour en 1973,
00:27:23Israël a une reconnaissance diplomatique beaucoup plus large,
00:27:27même si les accords d'Abraham ont été évidemment ralentis par la guerre à Gaza,
00:27:32et puis il y a l'élection américaine, il y a encore un président jusqu'à début janvier
00:27:37qui est un soutien traditionnel d'Israël, comme l'ont été tous ses prédécesseurs,
00:27:42mais on voit monter dans l'opinion américaine, notamment chez les jeunes,
00:27:46une forte contestation dans les universités,
00:27:48et donc tout ça peut accélérer, pousser Netanyahou à accélérer les choses,
00:27:53et ce que je disais tout à l'heure, dans une espèce de fuite en avant.
00:27:57Justement, c'est vrai, on analyse souvent les réactions internationales
00:28:00en lumière des situations intérieures, c'est le cas aux Etats-Unis,
00:28:03où il y a une opinion aussi qui s'exerce, qui s'exprime sur la situation à Gaza,
00:28:07mais c'est vrai aussi en Iran, c'est-à-dire que la riposte,
00:28:09elle va aussi être adaptée à la façon avec laquelle le régime est perçu en ce moment par le peuple iranien.
00:28:15Alors il y a un élément qu'il faut préciser, je répète ce qu'a dit monsieur,
00:28:18parce que je suis tout à fait d'accord, pour savoir ce qui va se passer du côté iranien,
00:28:23je pense qu'il y a des éléments qui sont importants à prendre en compte,
00:28:25c'est le sentiment d'humiliation dont on a parlé, qui est réel,
00:28:28le guide a dit, c'était notre invité, donc voilà, c'était notre invité,
00:28:33il y avait tous les dirigeants de l'axe de résistance, donc il est tué en Iran,
00:28:36donc c'est symboliquement, quelque part ils sont obligés presque,
00:28:39je répète, je pense que Netanyahou compte là-dessus, ils sont obligés de se fonger.
00:28:42Deuxième élément qu'il ne faut pas oublier, le régime iranien,
00:28:45il ne s'agit pas de, j'essaie d'expliquer sans justifier, ils sont très calculateurs,
00:28:49donc ils pensent toujours au coup d'après,
00:28:52donc l'élément qu'on entend partout en Iran, c'est qu'ils savent très bien
00:28:55qu'ils ne veulent pas d'une guerre totale, il faut le répéter, c'est important,
00:28:58c'est vrai qu'il y a des guerres commences, personne ne veut une guerre totale,
00:29:01mais en Iran ils savent très bien qu'ils refusent une guerre totale,
00:29:04parce qu'ils savent que ce ne sera pas simplement une guerre avec Israël,
00:29:06ce sera une guerre avec les Etats-Unis.
00:29:08Il faut se rappeler par exemple de ce qui s'est passé quand le général Soleimani,
00:29:11vous voyez d'ailleurs dans vos images son successeur qui était dans la foute,
00:29:14Soleimani a été assassiné.
00:29:16Patron des passes d'Aran.
00:29:17Alors patron des opérations des passes d'Aran à l'extérieur de l'Iran,
00:29:22on disait en Iran que c'était presque le numéro 2 du régime.
00:29:26Il est assassiné.
00:29:27Rappelez-vous, il y a eu quand même 15 millions de personnes dans la rue pour son enterrement.
00:29:30Et il y a sa fille qui vient lors de la cérémonie de l'enterrement
00:29:33et le guide lui dit on va avanger votre père, c'est impossible, c'est passé,
00:29:37c'est un symbole fort, etc.
00:29:38Finalement qu'est-ce qu'a fait l'Iran ?
00:29:40Ils ont bombardé une base militaire américaine en Irak,
00:29:43maintenant on le sait, ils ont prévenu avant les Irakiens
00:29:46qui ont évidemment prévenu les Américains.
00:29:48Donc vous voyez tout ce côté calculateur, on en revient à ce qui s'est passé en avril.
00:29:52Il ne faut pas aussi négliger, je crois qu'il n'y avait jamais,
00:29:55depuis la deuxième guerre mondiale d'après ce qu'on m'a dit,
00:29:57il n'y avait jamais autant de drones et de missiles envoyés.
00:29:59Et si les Américains n'avaient pas aidé les Israéliens,
00:30:01les Iraniens ont prévenu à l'avance de nouveau,
00:30:04en comptant sur le fait qu'il n'y aurait pas de victimes dans leur attaque.
00:30:09Je pense que c'est les deux éléments qui permettent de comprendre la logique iranienne,
00:30:13c'est l'humiliation mais d'un autre côté,
00:30:15ils pensent que c'est un piège que leur temps n'est un yaourt.
00:30:18Ils ne veulent pas tomber dans le piège d'une guerre totale avec Israël et les Etats-Unis.
00:30:21Mais comme me le disait un jour un conseiller du niveau de l'Atlantique de l'Élysée,
00:30:25les Iraniens sont des gens très intelligents mais parfois ils se surestiment un peu
00:30:30et ils vivent dans une forme d'enfermement
00:30:33qui fait qu'ils ne perçoivent pas forcément la réalité des rapports de France.
00:30:38Excusez-moi, en Iran, c'est facile, ce n'est pas du tout une critique,
00:30:43c'est bien d'analyser l'Iran à Paris mais j'ai vécu en Iran,
00:30:48vous êtes en Iran, vous êtes quand même voisins,
00:30:50ils ont été voisins avec l'Irak de Saddam Hussein,
00:30:53ils sont voisins avec les talibans,
00:30:55les nouveaux pays républiques d'Asie centrale avec des gouvernements qui ne sont pas simples,
00:30:59ils ne sont pas loin de la Syrie,
00:31:01c'est justement une contradiction entre l'Iran,
00:31:05il y a une crise politique en interne, c'est clair,
00:31:08ils ne sont pas isolés, il y a un axe quand même.
00:31:13Il y a une crise politique en interne mais du côté de leur politique régionale,
00:31:17je pense qu'ils ont commis sans doute beaucoup moins d'erreurs
00:31:20que ce qu'ils ont commis en interne.
00:31:22Je pense qu'ils sont quand même très calculateurs,
00:31:24autrement s'ils n'étaient pas calculateurs, je pense que dans la région...
00:31:27Et puis Netanyahou lui-même, je dis que l'Israël n'a jamais été aussi puissant
00:31:32mais en même temps il est très fragilisé,
00:31:35il a une coalition d'extrême droite qui le pousse au crime
00:31:39mais lui-même il est dans un équilibre instable.
00:31:42Donc c'est dans ces moments-là que les guerres peuvent arriver.
00:31:45Là où il y a beaucoup d'instabilité justement dans cette région.
00:31:48On va continuer à parler de la situation au Proche-Orient,
00:31:51on parlera aussi du Liban,
00:31:53la diplomatie française a appelé les ressortissants français à quitter le Liban,
00:31:57c'est le cas aussi des Etats-Unis.
00:31:59On en parle juste après la pause dans ce Soir Info été.
00:32:02A tout de suite.
00:32:08De retour dans Soir Info été,
00:32:10on continue de parler de la situation au Proche-Orient,
00:32:13des risques d'embrasement,
00:32:15toujours avec mes invités Eliott Mamann, Hubert Coudurier, Thierry Coville
00:32:18et à distance Christophe Devogde qui est toujours avec nous.
00:32:21J'aimerais qu'on en vienne à la situation au Liban,
00:32:23c'est lié évidemment à la situation plus générale au Proche-Orient.
00:32:27La diplomatie française, le Quai d'Orsay,
00:32:30a publié un communiqué pour parler de l'entretien qui a eu lieu
00:32:34entre Stéphane Séjourné et son homologue américain Anthony Blinken.
00:32:38Ils disent avoir partagé leurs préoccupations face à la montée des tensions
00:32:41au Proche et Moyen-Orient.
00:32:43Ils sont convenus de continuer à appeler toutes les parties à la plus grande retenue
00:32:46afin de prévenir tout embrasement régional
00:32:48qui aurait, je cite, des conséquences dévastatrices
00:32:51pour les pays de la région.
00:32:53Autre conséquence de cette inquiétude,
00:32:56la France a appelé ses ressortissants à quitter le Liban,
00:32:59au plus vite,
00:33:01et c'est d'ailleurs ce qui est déjà en train de se passer,
00:33:03comme vous l'explique Maxime Lavandier.
00:33:05À l'aéroport de Beyrouth,
00:33:07les files d'attente s'allongent d'heure en heure.
00:33:10Face aux craintes croissantes d'une guerre totale
00:33:12entre Israël et le Hezbollah libanais,
00:33:14de nombreux touristes ont dû écourter leurs vacances.
00:33:17On n'a pas vraiment ressenti de peur au centre de Beyrouth
00:33:20depuis la dernière frappe,
00:33:22mais je pense que c'était plus safe pour nous de rentrer.
00:33:25Nous ne sommes pas heureux de partir maintenant.
00:33:28J'aurais préféré terminer mes vacances d'été ici au Liban
00:33:31et retourner à mon travail à temps.
00:33:33D'autres, les yeux rivés sur les panneaux d'information,
00:33:36cherchent désespérément une solution.
00:33:39Plusieurs compagnies aériennes
00:33:41ont suspendu leur vol vers Beyrouth.
00:33:43Mon vol était prévu pour après-demain,
00:33:46mais il a été annulé,
00:33:48alors j'ai décidé de voyager aujourd'hui.
00:33:50J'espère que je vais y arriver.
00:33:52L'aéroport de Beyrouth devrait continuer
00:33:54à voir affluer des touristes.
00:33:57Paris, Londres ou encore Washington
00:33:59ont exhorté leurs ressortissants
00:34:01à quitter rapidement le pays.
00:34:03Thierry Coville, pour qu'on comprenne bien,
00:34:05la crainte au Liban,
00:34:07c'est une attaque par le Hezbollah,
00:34:09libanais contre Israël.
00:34:11Le Hezbollah, dont les liens avec l'Iran
00:34:13ne sont un secret pour personne.
00:34:15Ça veut dire que l'Iran, parmi les possibilités
00:34:17qu'elle a pour riposter face à Israël,
00:34:19elle a le fait d'activer le Hezbollah
00:34:22et de lancer une guerre au nord d'Israël,
00:34:25au sud du Liban.
00:34:27Dans cet axe de résistance,
00:34:29pour que les téléspectateurs comprennent bien,
00:34:31il y a le Hezbollah libanais,
00:34:33les outils du Yémen,
00:34:35les milices chiites en Irak
00:34:37et des milices chiites en Syrie.
00:34:39Dans cet axe de résistance,
00:34:41c'est même en Iran qu'on le dit,
00:34:43c'est vraiment le Hezbollah
00:34:45qui est considéré comme le plus efficace.
00:34:47À tel point, par exemple,
00:34:49quand il y a eu la guerre en Irak
00:34:51contre l'État islamique en 2014,
00:34:53on sait qu'il y a des membres du Hezbollah
00:34:55qui ont été rapatriés par l'Iran.
00:34:57L'Iran leur a demandé de venir les aider.
00:34:59On sait qu'ils étaient sans doute présents au Yémen.
00:35:01Quand vous parlez d'axe de résistance,
00:35:03c'est la manière avec laquelle
00:35:05eux perçoivent les événements ?
00:35:07C'est le nom officiel.
00:35:09C'est le nom officiel.
00:35:11Mourav Emad.
00:35:13Du point de vue de l'Iran.
00:35:15En Iran, on parle de l'axe de résistance.
00:35:17On fait référence à ce groupe-là.
00:35:19Je vous dis ça parce que le terme
00:35:21a été un peu galvaudé en France
00:35:23lorsque vous avez eu le débat sémantique
00:35:25autour du Hamas.
00:35:27C'était juste pour que vous apportiez la précision
00:35:29que c'était bien l'Iran qui qualifiait
00:35:31cet axe de résistance.
00:35:33Pour finir de répondre à votre question,
00:35:35l'Iran compte beaucoup sur Hezbollah
00:35:37à tel point qu'on sent même une admiration
00:35:39en Iran par rapport à Hezbollah.
00:35:41Vous parliez de la guerre de 2006.
00:35:43Tout est très opaque.
00:35:45Il faut reconnaître.
00:35:47Pour vous qui êtes un spécialiste,
00:35:49il faut faire attention.
00:35:51Mais d'après ce qu'on entend dire
00:35:53dans les rapports
00:35:55entre le Hezbollah
00:35:57et la réplique islamique d'Iran,
00:35:59au début, c'est clair que c'est la réplique islamique d'Iran
00:36:01qui a créé le Hezbollah, qui l'a financé, qui l'a entraîné.
00:36:03Maintenant, ce n'est plus vraiment le cas.
00:36:05On dit souvent que le rapport de force
00:36:07ne s'est pas inversé.
00:36:09Ce n'est pas le Hezbollah qui donne des ordres à l'Iran.
00:36:11Ils se sont émancipés d'une certaine manière.
00:36:13Il faut aussi noter que
00:36:15ce qui fait la particularité de cet axe de résistance
00:36:17pour ça qu'il est difficile à saisir,
00:36:19c'est que l'Iran donne beaucoup d'autonomie à chacun des acteurs.
00:36:21Ce qui est très important pour l'Iran,
00:36:23c'est que chacun des acteurs
00:36:25ait une légitimité dans son pays.
00:36:27Par rapport au Hezbollah, on sait que
00:36:29le guide Ali Ramenei disait
00:36:31voilà notre objectif.
00:36:33Il disait à Hassan Nasrallah,
00:36:35je l'ai lu, je vous laisse carte blanche pour y arriver.
00:36:37Nasrallah qui est le chef du Hezbollah.
00:36:39Le secrétaire général du Hezbollah.
00:36:41Ça veut dire que quand le Hezbollah parle,
00:36:43les Iraniens les écoutent.
00:36:45On précise Eliott Mamann que depuis le 7 octobre,
00:36:47il y a des conflits tous les jours,
00:36:49à petite échelle parfois. Malgré tout,
00:36:51depuis le 7 octobre, au nord d'Israël, au sud du Liban,
00:36:53les conflits n'ont jamais cessé.
00:36:55Absolument. Au lendemain même du 7 octobre,
00:36:57le Liban, grâce au Hezbollah,
00:36:59avait envoyé quelques roquettes
00:37:01sur Israël, notamment pour faire craindre
00:37:03naturellement à l'État hébreu d'être pris en tenaille
00:37:05entre deux fronts, un au nord, l'autre au sud,
00:37:07qui était la plus grande inquiétude d'Israël
00:37:09au début de son opération à Gaza.
00:37:11Désormais, les choses se sont plus ou moins
00:37:13calmées à Gaza, puisque l'armée israélienne
00:37:15a largement pris le dessus.
00:37:17Il y a en effet une offensive
00:37:19envers le Hezbollah
00:37:21qui peut être envisagée, alors que ce n'était de toute évidence
00:37:23pas le cas lorsque la quasi-totalité des forces
00:37:25d'Assad étaient mobilisées à Gaza.
00:37:27Peut-être tout de même rappeler,
00:37:29puisque vous mentionniez les communiqués
00:37:31conjoints de la diplomatie américaine
00:37:33et la diplomatie française, il y a tout de même
00:37:35une grande différence dans la communication
00:37:37du quai d'Orsay avec celle d'Anthony Blinken,
00:37:39c'est qu'Anthony Blinken cite
00:37:41nommément le Hezbollah
00:37:43et considère que le Hezbollah est
00:37:45une partie intégrante du problème, tandis que
00:37:47me semble-t-il, à moins qu'un communiqué
00:37:49m'ait échappé, la diplomatie française
00:37:51ne mentionne pas le Hezbollah,
00:37:53ce qui montre tout de même que la France
00:37:55essaie de pacifier un peu ses relations
00:37:57avec le Liban, d'autant que le Hezbollah,
00:37:59c'est vrai qu'au sein du Hezbollah, qui reste une organisation
00:38:01terroriste et reconnue comme telle par de nombreux
00:38:03acteurs internationaux, il y a des gens qui ont des
00:38:05prérogatives presque exclusivement bureaucratiques.
00:38:07Donc on comprend pourquoi est-ce que la France,
00:38:09depuis toujours, Emmanuel Macron, a cherché
00:38:11à utiliser de son pouvoir d'influence
00:38:13au Liban. Il faudrait pas que Emmanuel Macron
00:38:15recommence le grand raté
00:38:17qu'il a fait en allant au Liban et en prétendant
00:38:19régler les problèmes
00:38:21à la place des Libanais
00:38:23et des dirigeants. Oui, on a d'ailleurs
00:38:25s'enémoré, quatre ans jour pour jour, l'explosion
00:38:27du port de Beyrouth et on se rappelle
00:38:29d'Emmanuel Macron très investi. Il avait cru pouvoir
00:38:31régler le problème, c'est beaucoup plus compliqué que ça. La France
00:38:33peut quand même jouer un rôle d'honneste broker
00:38:35dans le contexte actuel, à condition
00:38:37de respecter les codes
00:38:39et puis la relation avec les Etats-Unis
00:38:41qui est fondamentale.
00:38:43Mais le Liban est un pays exsangue
00:38:45aujourd'hui et c'est un pays
00:38:47au sein duquel le S-Bolar pèse terriblement.
00:38:49C'est un Etat dans l'Etat. Ils n'ont pas
00:38:51envie d'une guerre
00:38:53supplémentaire et ils n'ont pas envie
00:38:55de souffrir plus qu'ils ne souffrent déjà
00:38:57sur le plan alimentaire et économique.
00:38:59Ensuite, moi je pense que les Américains
00:39:01ça fait quand même depuis
00:39:03les années 70 que
00:39:05les Iraniens défient le grand Satan.
00:39:07Donc Netanyahou se sent quand même
00:39:09je dirais baqué, protégé
00:39:11par les Américains.
00:39:13Certes, il a été reçu froidement par Kamala Harris
00:39:15mais Trump était
00:39:17quand même celui qui avait cassé l'accord
00:39:19de Barack Obama sur le nucléaire
00:39:21avec les Iraniens. Il a été à l'initiative des accords
00:39:23d'Abraham, qui a également reconnu Jérusalem
00:39:25comme étant la capitale. Ils se sentent peut-être
00:39:27trop sûrs de lui mais assez sûrs de lui
00:39:29et on verra jusqu'où ça va aller.
00:39:31Christophe Devox, vous êtes resté avec nous.
00:39:33Merci d'ailleurs d'être resté
00:39:35et d'avoir patienté.
00:39:37On a vu dans le communiqué de la
00:39:39diplomatie française, du quai d'Orsay,
00:39:41des mots dont on sait qu'en diplomatie
00:39:43ils sont tous savamment pesés
00:39:45parler de conséquences
00:39:47dévastatrices pour les pays de la région.
00:39:49Les mots ont un sens. Il y a une urgence
00:39:51manifeste dans les déclarations
00:39:53des chancelleries occidentales en ce moment.
00:39:55Ce qui témoigne aussi de l'inquiétude
00:39:57forcément qui habite les diplomaties
00:39:59européennes, américaines.
00:40:01Oui et au-delà
00:40:03parce que j'ai vu
00:40:05et je crois que tout le monde
00:40:07a vu que l'Arabie Saoudite
00:40:09a réagi
00:40:11et a invité ses ressortissants
00:40:13à quitter le Liban. Ce qui est un signe
00:40:15tout à fait important et qui
00:40:17est très inquiétant et je pense que
00:40:19je vous proposais ça un peu comme
00:40:21hypothèse finale avant de devoir
00:40:23vous quitter. Je crains
00:40:25que ce soit le Liban
00:40:27qui fasse les frais de tout cela
00:40:29qu'il le veuille ou pas. Il est évident que la population
00:40:31libanaise n'en a aucune envie comme l'a
00:40:33très justement rappelé
00:40:35l'intervenant précédent. Mais
00:40:37dans cette affaire, les Libanais
00:40:39sont malheureusement les pions
00:40:41et j'ai bien peur
00:40:43que tout de même ce soit là
00:40:45que se cristallise
00:40:47la crise, je peux me tromper
00:40:49mais tout va dans ce sens
00:40:51et notamment la puissance du
00:40:53Hezbollah. Je crois
00:40:55qu'il ne faut jamais oublier
00:40:57L'un aussi des membres du panel
00:40:59l'a dit
00:41:01en citant un grand
00:41:03conseiller de l'Elysée que j'ai aussi
00:41:05assez bien connu
00:41:07que les Iraniens peuvent se tromper
00:41:09et les dictatures peuvent
00:41:11se tromper. J'ai envie de vous dire parfois
00:41:13heureusement, prenez l'exemple
00:41:15de Poutine en Ukraine
00:41:17c'est une immense erreur d'appréciation
00:41:19et on ne peut jamais exclure, là je parle
00:41:21plutôt comme historien que comme rhétoricien
00:41:23on ne peut jamais exclure
00:41:25surtout de la part d'une dictature
00:41:27de commettre l'erreur fatale
00:41:29donc je suis plutôt
00:41:31sur le mode très inquiet
00:41:33je crois qu'on est dans une situation différente
00:41:35de celle d'avril
00:41:37à cause justement de l'humiliation
00:41:39à cause de la fragilisation
00:41:41du régime iranien, à cause de la
00:41:43montée des tensions au nord d'Israël
00:41:45avec le Hezbollah
00:41:47et je crains que ce soit le Liban
00:41:49qui soit la scène
00:41:51malheureuse, martyr
00:41:53de cette crise
00:41:55Merci beaucoup Christophe Devocte d'avoir été
00:41:57en direct avec nous, je rappelle que vous êtes
00:41:59historien et spécialiste
00:42:01de la rhétorique
00:42:03Thierry Coville, il y a une autre question que j'aimerais
00:42:05vous poser, on sait qu'il y avait des liens
00:42:07plus ou moins officiels entre l'Iran
00:42:09et des diplomaties occidentales
00:42:11est-ce que c'est encore
00:42:13le cas ? Est-ce qu'il y a encore des forces
00:42:15politiques, géopolitiques qui sont en mesure
00:42:17si ce n'est d'apaiser la tension
00:42:19en tout cas de dialoguer avec l'Iran
00:42:21et peut-être de les dissuader
00:42:23d'aller sur une riposte
00:42:25d'ampleur trop importante ?
00:42:27Déjà, donner une information, c'est sans précédent
00:42:29le ministre des affaires étrangères de Jordanie vient
00:42:31d'aller en Iran
00:42:33donc ça veut bien dire qu'effectivement
00:42:35et je crois qu'il n'était pas venu depuis longtemps
00:42:37Et que le roi de Jordanie s'est entretenu avec Emmanuel Macron
00:42:39quelques heures plus tôt, on imagine que des messages
00:42:41peuvent être...
00:42:43On pourrait justement rebondir là-dessus
00:42:45s'il y a les Etats-Unis derrière, donc ce qu'on sait
00:42:47de nouveau depuis le 7 octobre
00:42:49c'est que les Etats-Unis et l'Iran discutent
00:42:51et notamment on sait qu'ils ont discuté
00:42:53quand il y a eu la réponse iranienne
00:42:55en avril
00:42:57on sait que les Iraniens
00:42:59ont pris le temps de faire passer le message
00:43:01en sachant très bien que les Américains seraient au courant
00:43:03et donc l'idée du côté
00:43:05iranien et du côté
00:43:07américain, et je suis d'accord avec vous
00:43:09que dans ces situations-là, on peut commettre des erreurs
00:43:11d'ailleurs je ne crois pas que ce soit lié à la nature
00:43:13du système politique, les guerres commencent
00:43:15parce qu'on commet des erreurs
00:43:17l'idée c'est de ce qu'il fait, en anglais on dit
00:43:19crisis control
00:43:21l'idée c'est de contrôler autant que ce peut
00:43:23la crise, et donc
00:43:25les Américains et les Iraniens discutent
00:43:27encore en ce moment ?
00:43:29si vous voulez
00:43:31on sait qu'il y a des canaux de communication
00:43:33il y a eu même
00:43:35des accords, je crois que c'était
00:43:37en juillet
00:43:392023
00:43:41il y a eu un accord
00:43:43les Iraniens ont libéré des Américains
00:43:45des Iraniens américains prisonniers en Iran
00:43:47contre des avoirs qui étaient bloqués
00:43:49par les Etats-Unis, qui ont été dégelés
00:43:51donc les deux pays discutent
00:43:53on sait que les deux pays discutent aussi
00:43:55au sujet de l'accord sur le nucléaire
00:43:57d'accord, parce que l'idée
00:43:59c'est que si Trump, ça inquiète beaucoup
00:44:01quand même les Iraniens, que si Trump
00:44:03est élu, il va revenir
00:44:05vers une politique de pression maximale
00:44:07et ça il y a également des analystes qui disent que si Trump
00:44:09revient avec une politique de pression
00:44:11maximale contre l'Iran, de nouveau
00:44:13en Iran, on entend, dans ce cas-là, on n'a pas trop de choix
00:44:15si on ne veut pas céder, surtout
00:44:17là, effectivement, on parle d'un véritable conflit
00:44:19donc il y a l'idée, c'est ce que j'entends dire
00:44:21je ne suis pas sûr, les Iraniens et les Américains
00:44:23discutent pour voir qu'est-ce qu'ils peuvent mettre en place
00:44:25pour calmer le jeu, notamment du côté
00:44:27du nucléaire, pour éviter
00:44:29que la situation dérape trop, par exemple
00:44:31dans l'éventualité d'une élection de Trump
00:44:33Hubert Coudurier, est-ce que vous pensez qu'il est
00:44:35encore temps pour les chancelleries
00:44:37occidentales
00:44:39de tenter de dialoguer avec l'Iran
00:44:41dont on voit, malheureusement
00:44:43une forme de radicalité aussi dans la réponse
00:44:45qui se prépare, et donc la question que l'on
00:44:47se pose, c'est est-ce qu'ils sont encore en mesure
00:44:49de freiner l'aspiration
00:44:51de l'Iran à se venger ?
00:44:53Oui, justement, pour toutes les raisons
00:44:55qu'on a dit, c'est que les Iraniens sont
00:44:57des calculateurs qui les avancent malgré tout
00:44:59prudemment, qu'ils préfèrent
00:45:01mettre en avant le Hezbollah
00:45:03le poids des Etats-Unis est évidemment
00:45:05considérable, la France peut
00:45:07à nouveau jouer un rôle
00:45:09il y a des échanges avec les pays arabes
00:45:13tout peut arriver, mais tout est possible
00:45:15aussi pour éviter le pire, à mon avis
00:45:17Un mot peut-être aussi sur la vision
00:45:19que les Iraniens ont
00:45:21de l'Etat israélien, on sait que
00:45:23le régime agite très souvent
00:45:25cette menace a été dit sur ce plateau
00:45:27Qu'en est-il de la société
00:45:29iranienne ? Est-ce que
00:45:31ça marche encore, on va dire, ce
00:45:33stratagème d'agiter la menace israélienne ?
00:45:35Alors, oui, c'est une très bonne question
00:45:37d'ailleurs c'est très intéressant,
00:45:39les grandes manifestations qu'on a vues, par exemple en Turquie
00:45:41ou je crois dans d'autres pays
00:45:43depuis le 7 octobre
00:45:45contre ce qui se passe à Gaza, etc
00:45:47le régime iranien n'a pas
00:45:49osé en organiser, parce qu'il sait
00:45:51qu'une grande partie
00:45:53de la population iranienne
00:45:55en profiterait pour lancer des slogans
00:45:57alors il y a des choses qui sont contestées en Iran
00:45:59il y a d'abord le fait, en Iran
00:46:01la population dit, pourquoi dépenser
00:46:03autant d'argent pour financer ce que
00:46:05les iraniens appellent l'axe de résistance alors qu'on a tellement
00:46:07de problèmes chez nous, et ça on l'entend
00:46:09dans les manifestations en Iran, même avant le 7 octobre
00:46:11on l'entend depuis des années en Iran
00:46:13et le deuxième élément, c'est que depuis le 7 octobre
00:46:15effectivement, les tensions sont montées avec Israël
00:46:17et on sait très bien, alors
00:46:19il faut faire attention avec les iraniens parce que
00:46:21il y a une partie de la population iranienne qui
00:46:23qui hait, je pense que le mot c'est
00:46:25qui hait tellement le régime
00:46:27alors c'est pas la majorité
00:46:29mais on va dire 20%, je pense qu'il y a 20% de la population
00:46:31iranienne qui déteste, déteste vraiment le régime
00:46:3320% qui sont pour des raisons diverses
00:46:35notamment économiques
00:46:37ou qui croient, morale, qui soutiennent le régime
00:46:39et au milieu, vous avez la classe moyenne
00:46:41qui veut un changement
00:46:43mais qui veut un changement pacifique
00:46:45il veut la démocratie et l'état de droit
00:46:47mais pour répondre à votre question, on sait que
00:46:49c'est vrai que
00:46:51vous avez, je crois qu'il y a eu même des manifestations
00:46:53pro-israéliennes dans des matchs de foot
00:46:55mais si vous voulez, je pense qu'il faut faire attention
00:46:57quand on essaie de décoder ça parce que
00:46:59quand le régime actuellement dit noir
00:47:01cette partie de la population iranienne
00:47:03est dit blanche
00:47:05je sais pas si c'est un soutien
00:47:07total israël, il faut s'y rappeler quand même
00:47:09parce que ça c'est les faits
00:47:11dans la constitution de la réplique islamique d'Iran
00:47:13ce qu'ils appellent les religions du livre dont le judaïsme
00:47:15sont reconnus, il y a des
00:47:17synagogues à Téhéran
00:47:19il y a une toute petite communauté juive
00:47:21donc les iraniens
00:47:23on peut en reconnaître mais disons
00:47:25ils se distinguent quand même au Moyen-Orient
00:47:27avec le fait qu'il y a une communauté juive
00:47:29en Iran, c'est pas le cas
00:47:31en Arabie Saoudite ou d'autres pays comme ça
00:47:33pourtant amie de la France, qui peut prier
00:47:35etc. donc les iraniens
00:47:37essaient de distinguer le fait qu'ils ont rien contre
00:47:39la religion juive, c'est plutôt
00:47:41une position radicale
00:47:43contre Israël suite
00:47:45à la colonisation
00:47:47etc. d'ailleurs elle remonte avant la révolution
00:47:49je le rappelle souvent
00:47:51c'est les premiers discours de l'imam Roumeni
00:47:53dans les années 60 comme homme politique
00:47:55qui attaque le chat
00:47:57il attaque notamment le chat d'Iran
00:47:59pour ses relations diplomatiques avec Israël
00:48:01c'est vraiment dans l'ADN de la république islamique d'Iran
00:48:03on arrive au terme de ce débat
00:48:05juste un mot
00:48:07latéralement dans la réconciliation
00:48:09franco-marocaine de la semaine
00:48:11avec le fait que la France a fait un pas en avant
00:48:13dans la reconnaissance de la marocanité
00:48:15du Sahara, il y a aussi
00:48:17eu de la part des marocains qui ont
00:48:19obtenu ce qu'ils voulaient et pour lequel ils ont fait la
00:48:21pression maximum, le fait qu'ils ont eu de grosses
00:48:23manifestations à Gaza
00:48:25sur Gaza, dans les rues de Casablanca
00:48:27et que vous savez qu'ils se sont rapprochés
00:48:29des israéliens et donc
00:48:31ils essaient eux aussi de temporiser
00:48:33et ce facteur politique est important
00:48:35merci beaucoup Thierry Coville d'avoir été
00:48:37avec nous, vous êtes chercheur à l'IRIS
00:48:39spécialiste de l'Iran et vous nous avez permis ce soir
00:48:41de comprendre un peu
00:48:43mieux comment fonctionne le régime
00:48:45iranien donc merci beaucoup, c'était un plaisir
00:48:47de vous écouter, on marque une pause et on revient
00:48:49on poursuit nos débats autour de la
00:48:51situation internationale, à tout de suite
00:48:55De retour
00:48:57dans Soir Info
00:48:59été, Eliott Mamann, Hubert Coudurier
00:49:01sont restés avec moi, dans quelques instants
00:49:03on parlera de la situation au Royaume-Uni
00:49:05encore touchée par des émeutes
00:49:07ces dernières heures, les autorités
00:49:09réagissent, notamment
00:49:11vous le verrez par la voix du Premier
00:49:13Ministre, mais il est presque 22h
00:49:15à quelques secondes près, l'heure de faire un point complet
00:49:17sur l'actualité avec vous, Maureen Vidal
00:49:19bonsoir chère Maureen
00:49:25Bonsoir Thomas, bonsoir
00:49:27à tous, à la une de l'actualité
00:49:2944 médailles pour la France
00:49:31record battu grâce aux fleurettistes
00:49:33en bronze dans le tournoi masculin
00:49:35par équipe, nouvelle idole du sport français
00:49:37Eléon Marchand a parachevé également sa
00:49:39fantastique semaine dans le bassin des JO de Paris
00:49:41avec une cinquième médaille en bronze
00:49:43décrochée avec le relais bleu du 4x100m
00:49:45quatre nages au dernier jour des épreuves
00:49:47de natation
00:49:49l'Arabie Saoudite appelle ses ressortissants
00:49:51à quitter immédiatement le Liban
00:49:53fond de crainte d'escalade au Moyen-Orient
00:49:55entre Israël, l'Iran et ses alliés
00:49:57les appels à quitter le pays s'accumulent dans le monde
00:49:59après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne
00:50:01la France a également sommé à ses ressortissants
00:50:03de partir
00:50:05un homme est décédé à Marseille
00:50:07après une course poursuite avec un automobiliste
00:50:09les faits se seraient déroulés hier soir
00:50:11après un vol à l'arraché, victime de cet acte
00:50:13l'automobiliste aurait poursuivi le scooter
00:50:15finissant par le percuter, l'un des occupants
00:50:17est mort, l'autre en état d'urgence absolue
00:50:19deux personnes liées à l'enquête
00:50:21ont été interpellées dans la nuit
00:50:23Merci beaucoup Maureen
00:50:25prochain point sur l'actualité, dans une heure c'est ça ?
00:50:27Dans une heure c'est ça
00:50:29On en vient donc à la situation au Royaume-Uni
00:50:31il y a de nombreuses manifestations
00:50:33qui vont toucher le pays encore ce dimanche
00:50:35notamment dans les villes de
00:50:37Middlesbrough et de Rotterdam
00:50:39on va voir des images, on vous a compilé les images
00:50:41pour que tout le monde puisse bien se rendre compte
00:50:43du niveau de violence qui s'exerce actuellement
00:50:45dans les rues de certaines villes britanniques
00:50:51C'est quoi ça ?
00:50:53C'est quoi ça ?
00:50:55C'est quoi ça ?
00:50:57C'est quoi ça ?
00:50:59C'est quoi ça ?
00:51:01C'est quoi ça ?
00:51:03C'est quoi ça ?
00:51:05C'est quoi ça ?
00:51:07C'est quoi ça ?
00:51:09C'est quoi ça ?
00:51:11C'est quoi ça ?
00:51:13C'est quoi ça ?
00:51:15C'est quoi ça ?
00:51:17C'est quoi ça ?
00:51:19C'est quoi ça ?
00:51:21C'est quoi ça ?
00:51:23C'est quoi ça ?
00:51:25Voilà pour ces images de violence
00:51:27qui touchent plusieurs villes
00:51:29c'est le cas aussi à Liverpool, à Hull, à Belfast
00:51:31ou encore à Leeds
00:51:33si bien que le Premier ministre britannique
00:51:35Keir Starmer, qui est arrivé il y a peu de temps
00:51:37il y a quelques semaines, a pris la parole
00:51:39il a effectué une allocution télévisée
00:51:41très formelle, qui a été diffusée
00:51:43sur l'ensemble des chaînes britanniques
00:51:45je propose de l'écouter
00:51:47Je condamne totalement
00:51:49la brutalité d'extrême droite
00:51:51à laquelle nous avons assisté ce week-end
00:51:55N'ayez aucun doute
00:51:57ceux qui ont participé à ces violences
00:51:59seront confrontés à toute la force de la loi
00:52:01la police procédera à des arrestations
00:52:03les individus seront placés
00:52:05en détention provisoire
00:52:07les accusations suivront
00:52:09et les condamnations suivront
00:52:13Voilà pour la fermeté
00:52:15Le Premier ministre britannique
00:52:17on rappelle Hubert Coudurier
00:52:19que ces violences sont
00:52:21la conséquence, la suite
00:52:23d'une attaque au couteau
00:52:25d'un jeune de 17 ans qui a tué
00:52:27trois fillettes, c'était à Southport
00:52:29dans le nord-ouest de Londres
00:52:31peu d'informations à ce stade encore
00:52:33sur les motivations de l'auteur
00:52:35présumé de cette attaque au couteau
00:52:37mais voilà, on voit en tout cas
00:52:39des rassemblements qui, non seulement
00:52:41se poursuivent, mais même s'étendent
00:52:43de plus en plus de villes au Royaume-Uni
00:52:45qui sont touchées par ces violences
00:52:47Oui, et même si le Premier ministre britannique
00:52:49qui est de gauche
00:52:51qualifie les attaquants
00:52:53d'extrême droite
00:52:55en réalité, on voit un scénario
00:52:57qu'on n'a pas encore vu en France
00:52:59qui est un début de guerre civile
00:53:01c'est-à-dire que, sur la foi de rumeurs
00:53:03parce qu'on n'est pas sûr du tout que
00:53:05ce jeune ait agi
00:53:07pour des motifs islamistes
00:53:09je crois que ce n'est pas démontré
00:53:11L'auteur, on précise qu'il est né au Royaume-Uni
00:53:13à Cardiff, deux parents rwandais
00:53:15c'est la seule information que nous avons
00:53:17Donc si vous voulez, il y a des émeutes communautaires
00:53:19qui se sont multipliées
00:53:21pour lesquelles la police
00:53:23semble un peu débordée
00:53:25dans un premier temps
00:53:27et il faut quand même rappeler qu'en France
00:53:29ça n'est jamais arrivé
00:53:31ni en 2015
00:53:33avec Charlie
00:53:35ni lors des attentats
00:53:37qui ont suivi
00:53:39et il n'y a pas eu
00:53:41si vous voulez, on le craignait
00:53:43ça a été contenu
00:53:45et je crois une fois à Dijon
00:53:47des affrontements intercommunautaires avec des Tchétchènes
00:53:49mais c'est tout
00:53:51Maintenant, la Grande-Bretagne
00:53:53on a longtemps parlé du Londoniston
00:53:55parce qu'eux, ils ont
00:53:57une tradition de communautarisme
00:53:59ce sont des anglo-saxons
00:54:01et ils ont été extrêmement, disons, laxistes
00:54:03à l'égard de cette
00:54:05politique d'ouverture
00:54:07ils sont en train d'essayer de revenir maintenant
00:54:09mais il faut toujours regarder ce qui se passe
00:54:11dans les pays anglo-saxons
00:54:13parce qu'en général c'est ce qui nous arrive
00:54:15même si nous avons, nous
00:54:17et on se moque parfois de notre laïcité
00:54:19mais des barrières qui permettent
00:54:21de l'éviter
00:54:23sauf que les anglo-saxons
00:54:25ils sont quand même assez intransigeants sur le respect de la loi
00:54:27moi j'avais été frappé en 2005
00:54:29lors des émeutes urbaines
00:54:31de voir qu'il y a eu
00:54:33des grosses émeutes, notamment à Londres
00:54:35qui avaient été réglées en 3 jours
00:54:37par les forces de l'ordre anglaise
00:54:39parce qu'ils allaient chercher les manifestations chez eux
00:54:41nous on avait mis 3 semaines
00:54:43cela étant, on en a tiré des leçons
00:54:45lors des dernières émeutes urbaines l'an dernier
00:54:47Quel regard vous portez-vous
00:54:49Elliot Mamman sur ces scènes
00:54:51de violence, on les commentait déjà hier
00:54:53elles se poursuivent
00:54:55ce dimanche et on voit que
00:54:57malgré les messages de fermeté
00:54:59du gouvernement britannique, il ne semble pas y avoir
00:55:01de retour au calme pour l'heure
00:55:03peut-être d'ailleurs préciser
00:55:05que le gouvernement britannique dans son manque
00:55:07de communication a aussi pu
00:55:09alimenter un certain nombre de fantasmes
00:55:11puisqu'en un sens le vide laissé
00:55:13par le gouvernement britannique
00:55:15s'agissant des motivations potentiellement
00:55:17idéologiques, bien que l'on n'ait pas
00:55:19d'informations à ce sujet à l'heure actuelle
00:55:21du tueur, ont précisément été comblées
00:55:23par des
00:55:25réseaux qui avaient d'autres intérêts
00:55:27notamment la volonté de
00:55:29susciter l'emploi de la violence
00:55:31à des fins politiques, ce qui est naturellement
00:55:33condamnable, ce qui relève naturellement de l'extrême droite
00:55:35au sens historique et idéologique
00:55:37cette dimension là a été condamnée par le gouvernement
00:55:39britannique et c'est tout à fait salutaire, néanmoins
00:55:41je regrette tout de même que ce
00:55:43même terme ait été employé pour
00:55:45également qualifier une population
00:55:47conservatrice qui peut exprimer
00:55:49parfois des craintes à l'égard comme
00:55:51Hubert Coudurier vient de le rappeler, d'une immigration
00:55:53qui n'a pas été suffisamment
00:55:55maîtrisée au cours de ces
00:55:57dernières années sur l'île britannique, on sait que c'est
00:55:59la violence qui a alimenté le vote en faveur du Brexit
00:56:01et que d'ailleurs
00:56:03on dénonce la violence politique lorsqu'elle
00:56:05est employée par la droite, c'est très bien
00:56:07néanmoins les britanniques ont également le souvenir
00:56:09de manifestations anti-israéliennes
00:56:11qui ont suivi le 7 octobre
00:56:13sur le territoire du Royaume-Uni qui ont
00:56:15été extrêmement violentes et au cours desquelles
00:56:17la répression policière, je ne parle
00:56:19pas de répression politique puisque le gouvernement a changé
00:56:21entre temps, n'avait pas été aussi violente
00:56:23qu'au cours de ces
00:56:25manifestations là et le gouvernement britannique
00:56:27très légitimement reproche à ces manifestants
00:56:29violents de confondre
00:56:31de créer une forme d'amalgame
00:56:33entre des confessions, des personnes de confessions
00:56:35musulmanes qui sont de toute évidence
00:56:37ciblées au cours de ces violences
00:56:39et la religion d'ailleurs
00:56:41supposée de ce tueur
00:56:43qui était d'origine rwandaise, alors même que
00:56:45d'ailleurs nous n'avons pas d'informations sur sa
00:56:47confession, mais en un sens
00:56:49le gouvernement britannique fait également un amalgame
00:56:51entre les personnes qui veulent
00:56:53mettre sur le devant de l'agenda médiatique
00:56:55des préoccupations ligées
00:56:57liées à une forme de
00:56:59sentiment de dépossession identitaire
00:57:01pour employer des grands termes
00:57:03et des manifestants qui de manière très
00:57:05illégitime, eux, emploient
00:57:07la violence à des fins politiques et je crois que c'est
00:57:09aussi quelque chose qui va alimenter le ressentiment
00:57:11qui explique
00:57:13une partie des manifestations auxquelles on assiste
00:57:15Il y a la rumeur, il y a les
00:57:17fantasmes, il y a l'absence de communication
00:57:19et c'est vrai, mais il y a aussi
00:57:21des slogans que l'on voit de la part de
00:57:23certains de ces participants à ces rassemblements
00:57:25qui sont souvent violents
00:57:27trop c'est trop, mettez les dehors
00:57:29donc effectivement ils se servent d'un
00:57:31d'une attaque au couteau
00:57:33dont on ne sait finalement pas grand chose
00:57:35mais qui exprime un malaise
00:57:37qui est plus ancien. Bien entendu, vous avez vu
00:57:39qu'il y avait été question à un moment donné
00:57:41d'envoyer au Rwanda un certain nombre
00:57:43d'immigrés illégaux. Ce qui est intéressant
00:57:45dans le contexte politique actuel
00:57:47c'est que le prochain focus ça va être
00:57:49vraiment les élections américaines
00:57:51parce que les élections américaines on a longtemps dit
00:57:53oui les Etats-Unis sont un pays d'immigration
00:57:55il n'y a pas de problème, etc.
00:57:57Or aujourd'hui l'immigration est devenue un problème
00:57:59majeur dans la campagne électorale
00:58:01d'ailleurs c'est un des boulets de Kamala Harris
00:58:03puisque c'était le seul dossier
00:58:05que Joe Biden avait bien voulu lui concéder
00:58:07Avec peu de réussite
00:58:09Voilà, et avec
00:58:11ce qui se passe en ce moment au Venezuela
00:58:13c'est un sujet d'inquiétude pour les Américains
00:58:15qui savent qu'ils doivent traiter la question
00:58:17Donc si vous voulez, ce sujet là
00:58:19qui s'accompagne aussi
00:58:21dans un certain nombre de grandes villes américaines
00:58:23notamment en Californie
00:58:25d'un développement de l'insécurité, des sans-abri, etc.
00:58:27c'est ce qui est en train
00:58:29de structurer le rapport
00:58:31entre les métropoles
00:58:33un peu bobos
00:58:35et les rednecks
00:58:37c'est-à-dire les cours rouges
00:58:39on parlait des ouvriers
00:58:41qui avaient la peau tannée par le soleil
00:58:43qui se forment dans la rusty belt
00:58:45alors la ceinture rouillée
00:58:47c'est l'état industriel du nord-est
00:58:49qui forme finalement
00:58:51les gros bataillons de Donald Trump
00:58:53Justement, c'est l'aspect
00:58:55que je trouve intéressant
00:58:57vous disiez parfois ce qui se passe
00:58:59dans les pays anglo-saxons
00:59:01arrive finalement en France avec un peu de délai
00:59:03on voit quand même des fractures
00:59:05qui s'expriment là au Royaume-Uni
00:59:07parce qu'il y a aussi des images que l'on voit circuler sur les réseaux sociaux
00:59:09vous avez
00:59:11deux camps qui se font face
00:59:13littéralement avec les forces de l'ordre
00:59:15qui tentent d'éviter la confrontation
00:59:17et là on se dit
00:59:19On est arrivé à la prédiction de Gérard Collomb
00:59:21Oui, alors là c'est au Royaume-Uni
00:59:23ils parlaient d'un peuple côte-à-côte qui venira face-à-face
00:59:25au Royaume-Uni
00:59:27on espère que finalement les choses vont se calmer
00:59:29mais on assiste véritablement à des fractures
00:59:31on constate à nouveau des fractures
00:59:33qui sont béantes dans un peuple
00:59:35qui vient de s'exprimer dans les urnes
00:59:37qui vient de nommer un premier ministre de gauche
00:59:39mais qui a encore des aspirations sur un certain nombre de sujets
00:59:41parce qu'ils n'ont longtemps eu
00:59:43l'impression irénique de l'immigration
00:59:45et du communautarisme
00:59:47et qu'ils sont en train de se rendre compte
00:59:49que même pour eux
00:59:51même s'ils considèrent que les communautés n'ont pas
00:59:53à être intégrées et peuvent coexister
00:59:55c'est pas si simple
00:59:57Sur ces fractures justement
00:59:59on les voit aussi à la lumière
01:00:01au prisme qui est le nôtre
01:00:03de citoyens français qui observent
01:00:05notre voisin de l'autre côté de la Manche
01:00:07être soumis à des violences
01:00:09inédites
01:00:11Y'a-t-il inédit des violences de cette ampleur
01:00:13dans le royaume britannique ?
01:00:15Oui absolument, inédit si on renvoie
01:00:17par exemple au moment de tension avec l'Ira
01:00:19ou à ce que les hooligans pouvaient provoquer
01:00:21On pourrait retrouver, vous avez raison
01:00:23des violences peut-être équivalentes
01:00:25Si, il est vrai que là ce qui est particulièrement
01:00:27significatif c'est que les racines historiques
01:00:29de ce conflit-là est beaucoup moins évident
01:00:31et beaucoup moins localisé on va dire
01:00:33et que
01:00:35si vous voulez la confusion
01:00:37la violence semble beaucoup plus répandue
01:00:39s'agissant de phénomènes très stratégiques
01:00:41comme celui des hooligans
01:00:43Vous avez tout à fait raison et d'ailleurs ce que je remarque
01:00:45comme cela a été plus ou moins dit
01:00:47c'est que bien que nombre de grandes âmes
01:00:49nous expliquaient que le modèle
01:00:51assimilationniste français
01:00:53avait des velléités beaucoup moins pacificatrices
01:00:55que le modèle communautariste
01:00:57britannique, il semble
01:00:59qu'en réalité la volonté
01:01:01de permettre aux personnes qui rejoignent la France
01:01:03d'adopter les muses et coutumes
01:01:05du modèle social
01:01:07et culturel français
01:01:09Même si c'est un vœu pieux parfois
01:01:11Parfois c'est tout à fait évident, néanmoins si vous voulez
01:01:13il y a un peu deux doctrines différentes, au Royaume-Uni
01:01:15l'idée est plutôt venez comme vous êtes
01:01:17en France c'est devenez ce que nous sommes
01:01:19et bien peut-être qu'en réalité la perte totale
01:01:21d'une homogénéité, je ne dirais même pas culturelle
01:01:23mais sociale
01:01:25dans une société peut
01:01:27alimenter un certain nombre de violences
01:01:29et de communautés qui semblent se faire face sans parler
01:01:31la même langue, c'est ça qui est particulièrement dramatique
01:01:33c'est que la démocratie a une fonction
01:01:35de parvenir à civiliser les conflits
01:01:37c'est de s'accorder sur le fait que
01:01:39on doit pouvoir débattre et mettre sur la table
01:01:41nos divers désaccords, à partir du moment où deux camps
01:01:43emploient l'un et l'autre la violence
01:01:45à leur encontre
01:01:47C'est qu'on a atteint un point de non-juge
01:01:49Vous aurez noté quand même les propos du Premier Ministre qui sont très fermes
01:01:51et qui vont être suivis des faits
01:01:53et je vous fiche mon billet si je peux dire que dans
01:01:55trois jours c'est terminé
01:01:57On verra, en tout cas c'est peut-être aussi
01:01:59un effet de balancier parce qu'il y a eu des excès
01:02:01aussi par exemple
01:02:03des manifestations pro-palestiniennes
01:02:05à Londres
01:02:07on s'appelle de ces images de milliers de personnes
01:02:09qui pour certains
01:02:11donnaient des propos vraiment
01:02:13très radicaux
01:02:15sur la question de l'antisémitisme
01:02:17sur la question du Hamas
01:02:19et ça aussi on s'est resté en mémoire
01:02:21et ça alimente aussi peut-être d'une certaine manière
01:02:23aujourd'hui ce mouvement
01:02:25au Royaume-Uni
01:02:27même si dans tous les cas les violences ne sont
01:02:29jamais acceptables évidemment
01:02:31ça peut alimenter le ressentiment d'une population
01:02:33conservatrice qui peut avoir l'impression qu'elle n'est pas
01:02:35suffisamment entendue par son gouvernement
01:02:37central, d'autant que même si le
01:02:39gouvernement était conservateur
01:02:41il y a encore deux mois, il faut rappeler
01:02:43que dans les diverses nations qui
01:02:45constituent le Royaume-Uni, il y a
01:02:47un certain nombre de gouvernements qui s'avèrent beaucoup plus
01:02:49progressistes et qui peuvent
01:02:51abuser de certaines formules
01:02:53rhétoriques qui visent à
01:02:55s'octroyer une posture morale
01:02:57qui humilie en un sens les
01:02:59conservateurs en les renvoyant irrémédiablement à l'extrême droite
01:03:01c'est quelque chose qui est très prégnant
01:03:03dans l'espace politique britannique
01:03:05et naturellement cela n'aide pas lorsque en revanche
01:03:07il y a des manifestations
01:03:09anti-israéliennes que l'on qualifie
01:03:11simplement de pro-palestinienne
01:03:13et au sein desquelles des débordements
01:03:15intolérables ont lieu sans
01:03:17que ceux-ci ne soient véritablement condamnés
01:03:19c'est vrai qu'il y a une asymétrie
01:03:21totale dans le traitement
01:03:23de ces manifestations
01:03:25Vous parliez des agissements
01:03:27anti-israéliens, cette haine
01:03:29qui s'exprime lors des manifestations
01:03:31au Royaume-Uni, elle s'exprime aussi
01:03:33aux Pays-Bas, vous allez découvrir des photos
01:03:35de la statue d'Anne Franck qui a été
01:03:37vandalisée ce week-end
01:03:39ce 4 août même, date
01:03:41évidemment symbolique puisque
01:03:43nous commémorons les 80 ans
01:03:45de l'arrestation d'Anne Franck et
01:03:47de sa famille dans la ville d'Amsterdam
01:03:49et donc sur la statue qui est disposée
01:03:51dans la capitale des Pays-Bas
01:03:53la mention Free Gaza a été
01:03:55inscrite, vous le voyez, alors on a du mal
01:03:57à le deviner mais il y a écrit Free Gaza
01:03:59sur cette statue
01:04:01les mains également
01:04:03d'Anne Franck ont été recouvertes de rouge
01:04:05ce qui évidemment
01:04:07donne lieu à un certain nombre de références
01:04:09que pour certains nous avons tous en tête
01:04:11et là on voit
01:04:13là encore Hubert Coudurier
01:04:15une haine qui s'exprime
01:04:17alors c'est très symbolique, il n'y a pas de violence
01:04:19physique mais c'est
01:04:21évidemment dramatique de voir des statues
01:04:23d'Anne Franck vandalisées de la sorte
01:04:25ce sont des germes d'affrontements qui se produisent partout en Europe
01:04:27et bien évidemment aussi aux Etats-Unis
01:04:29et la vraie
01:04:31question effectivement qui est posée
01:04:33et qui est posée par l'élection américaine
01:04:35c'est va-t-on vers la guerre civile en fait
01:04:37avec des
01:04:39réminiscences aux Etats-Unis de la guerre de sécession
01:04:41qui a quand même fait des centaines
01:04:43de milliers de morts
01:04:45et là les avis divergent, enfin j'étais aux Etats-Unis
01:04:47il y a quelque temps
01:04:49il y a ceux qui en sont inquiets
01:04:51et ceux qui disent non
01:04:53il ne faut pas exagérer
01:04:55la principale préoccupation
01:04:57pour les électeurs de Trump c'est l'inflation
01:04:59et quand même ça dit quelque chose
01:05:01Edouard Mamann si on revient sur cette photo
01:05:03de la statue d'Anne Franck
01:05:05vandalisée
01:05:07c'est un symbole très fort
01:05:09lourd de sens évidemment
01:05:11qui est pris pour cible
01:05:13avec un message
01:05:15qu'on a malheureusement constaté aussi
01:05:17de haine finalement
01:05:19qu'on constate, on en parlait dans les manifestations
01:05:21et là un acte
01:05:23comme ça, peut-être isolé
01:05:25mais évidemment dont beaucoup se font l'écho
01:05:27aux Pays-Bas
01:05:29Oui il est vrai que certains activistes anti-sionistes
01:05:31cherchent à nous expliquer qu'il n'y a strictement aucun lien
01:05:33entre anti-sionisme et anti-sémitisme
01:05:35il semble assez compliqué en l'état
01:05:37en renvoyant Anne Franck
01:05:39à des références
01:05:41pro-palestinienne
01:05:43de décorréler totalement
01:05:45le fait de la confession juive
01:05:47de la volonté de la renvoyer à Israël
01:05:49ce alors même que l'état israélien n'était pas encore fondé
01:05:51lorsque Anne Franck a trouvé la mort
01:05:53il y a en effet une confusion
01:05:55totale dans ce message
01:05:57qui d'un point de vue idéologique
01:05:59semble tout de même indiquer une haine
01:06:01assez cruelle, je ne dis naturellement pas
01:06:03que l'intégralité des personnes qui critiquent
01:06:05la politique israélienne sont anti-sémites
01:06:07ce serait totalement stupide de le prétendre
01:06:09néanmoins il y a de toute évidence
01:06:11une porosité assez intolérable
01:06:13entre l'anti-sionisme et l'anti-sémitisme
01:06:15et en l'occurrence
01:06:17nazifier quelqu'un qui est morte
01:06:19précisément
01:06:21une personne qui est morte des nazis
01:06:23le tout
01:06:25en recontextualisant le tout
01:06:27dans la situation entre Israël et Gaza
01:06:29témoigne bien d'une volonté
01:06:31assurément anti-sémite
01:06:33et les médias locaux expliquent
01:06:35que c'est la deuxième fois en moins d'un mois
01:06:37que cette statue est prise pour cible
01:06:39et vandalisée
01:06:41avant de refermer cette partie de Soir Info
01:06:43un mot sur le Venezuela
01:06:45on en parlait tout à l'heure avec vous Hubert Coudurier
01:06:47au Venezuela, l'opposition sort en masse
01:06:49dans les rues, la réélection
01:06:51de Nicolas Maduro ne passe pas
01:06:53il y a un lourd soupçon de fraude
01:06:55qui plane sur les votes malgré la publication
01:06:57des chiffres officiels
01:06:59beaucoup de pays ne reconnaissent pas
01:07:01la victoire du président sortant et considèrent
01:07:03l'opposant comme le véritable
01:07:05gagnant, c'est le cas par exemple des Etats-Unis
01:07:07ou encore de l'Argentine
01:07:09regardez les explications
01:07:12la contestation
01:07:14ne cesse de gronder au Venezuela
01:07:16depuis la réélection de Nicolas Maduro
01:07:18à la tête de l'Etat, des milliers
01:07:20de partisans de l'opposition battent le pavé
01:07:22à Caracas, à Madrid
01:07:24ou encore à New York, nombre d'entre eux
01:07:26demandent plus de transparence sur les résultats
01:07:28dans ce pays qui utilise
01:07:30pourtant le vote électronique
01:07:32avec trace écrite, officiellement
01:07:34le conseil national électoral donne
01:07:3652% des voix au président sortant
01:07:38contre 43%
01:07:40pour son opposant Edmundo González Urrutia
01:07:42mais selon le décompte
01:07:44de l'opposition, le candidat
01:07:46Edmundo González aurait recueilli 67%
01:07:48des voix, pour les observateurs
01:07:50la totalité des votes n'aurait pas
01:07:52été comptabilisée par le conseil
01:07:54national électoral
01:07:56déclarer un vainqueur sans avoir
01:07:58compté 100% des votes, cela
01:08:00ne respecte pas le vote des vénézuéliens
01:08:02le président du conseil national
01:08:04électoral ne peut pas déclarer
01:08:06qu'il a 80% de votes certifiés
01:08:08pour sa part, Washington soutient
01:08:10l'opposition et demande plus de clarté
01:08:12le conseil national électoral
01:08:14a rapidement déclaré Maduro
01:08:16vainqueur sans aucune preuve à l'appui
01:08:18pendant ce temps, l'opposition vénézuélienne
01:08:20et la société civile ont fourni
01:08:22des preuves décisives montrant
01:08:24qu'Edmundo González a reçu la majorité
01:08:26des voix lors de cette élection
01:08:28en dépit de la contestation, Nicolas
01:08:30Maduro n'entend pas reconnaître
01:08:32une quelconque défaite et dénonce un coup
01:08:34d'état orchestré par les Etats-Unis
01:08:38Pour les derniers développements
01:08:40au Venezuela, Hubert Couturier
01:08:42envoie l'opposition renforcée aussi
01:08:44par les prises de position
01:08:46internationales qui viennent au soutien
01:08:48de ceux qui estiment que l'élection n'a pas
01:08:50été comptabilisée correctement
01:08:52Oui, et puis ça a des résonances aussi
01:08:54sur la politique intérieure française parce que
01:08:56tous les vieux mythes qui structuraient la gauche
01:08:58comme Cuba, qui va très mal
01:09:00et le Venezuela
01:09:02ça passait encore
01:09:04du temps de Chavez mais aujourd'hui
01:09:06Jean-Luc Mélenchon
01:09:08ne parle plus du tout sur son blog
01:09:10de l'alliance bolivarienne parce que
01:09:12c'est quand même, alors on peut toujours
01:09:14incriminer les Etats-Unis, le blocus
01:09:16américain, etc. en revenir
01:09:18à Salvatore Allende,
01:09:20le syndicat des camionneurs et les
01:09:22années 70, enfin depuis
01:09:24il s'est quand même passé beaucoup de choses en Amérique latine
01:09:26il y a un certain nombre de dictateurs
01:09:28dont Pinochet ou Videla en Argentine
01:09:30qui ont été remplacés par
01:09:32des régimes démocratiques
01:09:34et là, qu'est-ce qu'on constate
01:09:36dans ces pays, disons, d'idéologie communiste
01:09:38c'est un effondrement économique
01:09:40de régimes
01:09:42évidemment totalement corrompus, incapables
01:09:44de gérer
01:09:46parce qu'ils sont animés par des
01:09:48préoccupations idéologiques et que
01:09:50finalement, si on prend le cas
01:09:52du Chili, alors effectivement il y a eu l'école de
01:09:54Chicago, Friedrich Hayek, etc.
01:09:56Milton Friedman
01:09:58ce sont des pays effectivement très
01:10:00inégalitaires mais néanmoins
01:10:02se sont structurés, qui ont des
01:10:04économies qui se tiennent
01:10:06ce qui n'est plus le cas
01:10:08du Vénézuéla qui avait tous les atouts
01:10:10du développement
01:10:12notamment les réserves du trôle
01:10:14qui aujourd'hui
01:10:16doit se raccrocher à la Russie
01:10:18et à la Chine pour survivre
01:10:20pour le régime. Un dernier mot avec vous
01:10:22sur cette opposition au Vénézuéla
01:10:24qui défile dans la rue
01:10:26Oui, on parlait tout à l'heure de la volonté
01:10:28d'un certain nombre de responsables politiques
01:10:30irrémédiablement renvoyer à l'extrême droite
01:10:32l'intégralité de leurs adversaires puisque cela confère naturellement
01:10:34une posture morale qui semble tout à fait
01:10:36satisfaisante, à préciser d'ailleurs que
01:10:38l'intégralité des figures politiques
01:10:40qui gravitent autour de ce
01:10:42populisme chavésien
01:10:44renvoie irrémédiablement à l'extrême droite
01:10:46ceux qui peuvent par exemple estimer qu'il y a eu
01:10:48des irrégularités assez certaines
01:10:50au cours de l'élection et la réélection
01:10:52de Nicolas Maduro cette semaine
01:10:54au Vénézuéla, puisqu'en effet il s'est
01:10:56immédiatement agi de faire par exemple
01:10:58la raison avec ce qui
01:11:00a permis à Pinochet
01:11:02de prendre le pouvoir au Chili en 1973
01:11:04et donc il s'agit de dire
01:11:06vous voyez bien que l'extrême droite
01:11:08les fascistes latino-américains
01:11:10sont de retour et essayent de voler l'élection
01:11:12de Nicolas Maduro
01:11:14c'est exactement une rhétorique qui est en train
01:11:16d'être mise en place chez l'intégralité des alliés
01:11:18de Nicolas Maduro et c'est donc tout de même
01:11:20quelque chose qu'il nous faut
01:11:22relever au vu de la facilité
01:11:24intellectuelle du procédé
01:11:26Merci beaucoup à tous les deux de m'avoir accompagné
01:11:28pour cette première partie de Soir Info
01:11:30été, on va marquer une pause
01:11:32dans quelques instants on revient
01:11:34avec de nouveaux invités
01:11:36on reviendra évidemment sur la situation
01:11:38la bénéabilité pour reprendre
01:11:40le néologisme bénéabilité de la Seine
01:11:42avec la triathlète
01:11:44belge qui ne concourra pas
01:11:46demain, on en parle juste
01:11:48après la pause, à tout de suite
01:11:50De retour dans Soir Info
01:11:56été avec un plateau tout neuf
01:11:58de nouveaux invités m'ont rejoint
01:12:00pour décrypter l'actualité
01:12:02Paul Melun, écrivain, est avec nous
01:12:04Bonsoir Paul, on va parler beaucoup
01:12:06de la Seine ce soir
01:12:08La Seine, S-E-I-N-E
01:12:10Tout le monde me pose la question à chaque fois
01:12:12Je parle bien de la Seine, le fleuve, le fleuve olympique
01:12:14On m'a dit Gabriel Attal
01:12:16Jean-Michel Fauvergue est également avec nous
01:12:18Bonsoir, merci d'être là
01:12:20et Arie Bensemoun, bonsoir, merci
01:12:22d'être avec nous, vous êtes directeur exécutif
01:12:24d'Elnet France, tout à l'heure on parlera
01:12:26aussi de la situation au Proche-Orient
01:12:28l'inquiétude qui gagne notamment
01:12:30les chancelleries occidentales qui demandent
01:12:32à leurs ressortissants de quitter des pays comme
01:12:34le Liban et l'Iran. Mais on va d'abord prendre la direction
01:12:36de Marseille
01:12:38où samedi soir vers
01:12:4023h, un automobiliste a percuté
01:12:42deux hommes à scooter, après s'être
01:12:44fait voler sa montre de luxe, l'un des passagers
01:12:46est décédé sur place
01:12:48Regardez les explications signées d'Ougnatengou
01:12:50La Seine s'est déroulée
01:12:52en plein coeur de Marseille, dans le quartier
01:12:54touristique du Panier, aux alentours
01:12:56de 23h, victime d'un
01:12:58vol à l'arraché, un automobiliste
01:13:00s'est fait justice lui-même en
01:13:02prenant en chasse ces voleurs qui étaient
01:13:04à bord d'un scooter. C'est un quartier où il y a
01:13:06beaucoup, beaucoup de gens le soir qui sortent
01:13:08dans les bars, dans les restaurants
01:13:10il s'avère qu'hier soir
01:13:12il y a eu, semble-t-il, deux individus
01:13:14qui en scooter ont dérobé
01:13:16une montre, alors
01:13:18certainement une montre de luxe
01:13:20à une personne. Elle a poursuivi
01:13:22les deux individus en scooter, des jeunes
01:13:24individus, les a probablement
01:13:26percutés, faisant un mort
01:13:28et un blessé grave. Loin d'être
01:13:30marginal, le phénomène des vols à l'arraché
01:13:32semble prendre de l'ampleur
01:13:34dans la cité phocéenne. C'est un phénomène
01:13:36qui est assez répandu, le vol de montre de luxe
01:13:38à Marseille, on en voit très régulièrement
01:13:40au moins deux ou trois par semaine
01:13:42et on a des individus qui, pour arracher
01:13:44la montre, qui coûte
01:13:46peut-être 20, 30, 40 000 euros
01:13:48sont prêts à vous porter, à être
01:13:50extrêmement violents pour
01:13:52la saisir et pour la revendre derrière
01:13:54au marché noir. L'automobiliste
01:13:56à l'origine de l'accident mortel est toujours
01:13:58recherché. L'enquête a quant à elle
01:14:00été confiée à la division de la criminalité
01:14:02territoriale. Pour l'heure,
01:14:04le parquet de Marseille n'a pas communiqué
01:14:06sur cette affaire.
01:14:08On va sans doute revenir
01:14:10peut-être sur la situation à Marseille
01:14:12mais Jean-Michel Fauvergue, ce qui est marquant
01:14:14dans cette affaire, c'est
01:14:16qu'on a un automobiliste qui veut se faire justice
01:14:18lui-même et c'est sans doute cela
01:14:20l'aspect le plus inquiétant sans doute
01:14:22de cette histoire parce que
01:14:24on se dit qu'il y a une absence peut-être aussi
01:14:26de réponses en temps normal et donc
01:14:28cet automobiliste il se dit il faut que je fasse
01:14:30justice moi-même, que je récupère en clair ma montre
01:14:32de luxe. Mais le résultat c'est qu'il y a un mort.
01:14:34Alors qu'il y a une absence de réponses
01:14:36en temps normal, je vais commencer par là
01:14:38c'est assez clair
01:14:40je pense qu'on a un vrai gros problème
01:14:42de justice et de réponses rapides
01:14:44à un certain nombre de faits délictueux.
01:14:46Maintenant en ce qui
01:14:48concerne l'affaire
01:14:50de cet automobiliste-là
01:14:52moi je serais prudent
01:14:54sur cette affaire-là. On est
01:14:56en train de dire, tout le monde semble dire
01:14:58qu'il a percuté volontairement
01:15:00les gens qui l'ont volé en
01:15:02poursuivant en voiture
01:15:04un scooter. Il faudra
01:15:06que l'enquête nous dise une fois
01:15:08qu'il sera arrêté puisqu'il est
01:15:10visiblement en fuite
01:15:12soit il a pris peur
01:15:14de toute façon il y a des choses à se reprocher
01:15:16il va falloir d'abord l'arrêter
01:15:18mais il faudra ensuite
01:15:20savoir s'il les a percutés volontairement
01:15:22ou si le scooter est tombé
01:15:24il n'a pas pu freiner, etc.
01:15:26Il y a plein de choses à prouver dans cette enquête-là.
01:15:28Ceci étant, le fond du problème
01:15:30c'est de savoir
01:15:32si maintenant on doit faire
01:15:34la justice soi-même
01:15:36bien évidemment non
01:15:38on ne doit pas faire la justice soi-même. Par contre
01:15:40la moindre des choses quand on est agressé
01:15:42c'est d'avoir aussi le droit de se défendre
01:15:44là ce n'est pas le cas, je le dis de suite
01:15:46mais d'avoir
01:15:48le droit de se défendre
01:15:50c'est aussi un droit
01:15:52qui nous est donné à nous et de ne pas se laisser faire
01:15:54d'une manière générale. Donc cette affaire-là
01:15:56à mon avis
01:15:58sera une affaire à suivre
01:16:00si il y a
01:16:02l'idée de se faire justice
01:16:04soi-même, bien évidemment que
01:16:06c'est quelque chose
01:16:08complètement prohibé.
01:16:10Benzemoun, c'est aussi l'illustration de l'insécurité
01:16:12et des répercussions qu'elle peut avoir
01:16:14dans certaines affaires.
01:16:16Incontestablement, l'insécurité est un phénomène
01:16:18qui n'est pas suffisamment
01:16:20pris en compte et combattu
01:16:22au niveau où il devrait l'être.
01:16:24Il y a la révélation d'un état d'esprit
01:16:26au-delà du fait divers
01:16:28dont, comme il vient d'être dit
01:16:30on ne connaît pas tous les tenants et les aboutissants
01:16:32mais je crois qu'il y a simplement
01:16:34en termes d'opportunité, le réflexe
01:16:36de l'autodéfense.
01:16:38On est attaqué, on est agressé
01:16:40si les conditions sont réunies
01:16:42pour pouvoir non pas se faire justice
01:16:44soi-même, ce qui évidemment est contraire
01:16:46à tous les principes de la loi républicaine
01:16:48mais
01:16:50de se défendre.
01:16:52En l'occurrence,
01:16:54dans cette affaire-là, je comprends bien, la personne volante
01:16:56de sa voiture poursuit le motard
01:16:58qui l'a volé. C'est un réflexe que je pourrais qualifier
01:17:00de naturel. Alors la suite
01:17:02évidemment est plus tragique
01:17:04mais je crois qu'il faut prendre en considération
01:17:06cette situation que nous allons
01:17:08de plus en plus connaître face
01:17:10à l'augmentation de l'insécurité
01:17:12des violences faites aux personnes
01:17:14et situations qui sont parfois extrêmement
01:17:16pénibles. Les gens sauront à un moment
01:17:18ou à un autre tenter non pas de se faire
01:17:20justice eux-mêmes mais tout simplement
01:17:22de ne pas rester les victimes
01:17:24consentantes
01:17:26de cette situation qui est
01:17:28absolument terrible et traumatisante.
01:17:30Alors on nous dit que grâce aux Jeux Olympiques
01:17:32il y a tellement plus et tant mieux de policiers
01:17:34dans les rues que la criminalité a diminué.
01:17:36C'est la preuve que quand il y a la police dans la rue
01:17:38les bandits sont chez eux
01:17:40mais ça n'empêche pas
01:17:42les cambriolages en plein jour
01:17:44encore dans le 16e arrondissement cette semaine
01:17:46dans mon immeuble
01:17:48un voisin a été attaqué
01:17:50pour être volé.
01:17:52Ca veut dire qu'on est là dans une situation de tension
01:17:54et c'est pas vous qui me
01:17:56démentirez, qui doit être prise
01:17:58en compte différemment tout en prenant en considération
01:18:00le fait que les gens ne vont pas
01:18:02continuer à se laisser faire.
01:18:04On abordera tout à l'heure les réponses politiques peut-être à cette
01:18:06situation de l'insécurité mais Paul Melun
01:18:08une société où le premier réflexe d'une victime
01:18:10est de pourchasser
01:18:12celui qui l'a volé
01:18:14c'est qu'il y a quelque chose qui va mal. Logiquement
01:18:16dans un monde idéal il se tournerait
01:18:18vers les forces de l'ordre et demanderait
01:18:20à ce qu'une enquête soit diligentée. Dans un monde où
01:18:22le monopole de la violence légitime
01:18:24appartient à l'Etat. Parce que c'est vrai que
01:18:26disons que le sentiment
01:18:28de vendetta ou
01:18:30la légitime défense ou
01:18:32les instincts comme on évoquait là
01:18:34c'est quelque chose d'un peu universel quand même. Mais effectivement
01:18:36vous avez raison, dans une société
01:18:38civilisée, pacifiée où le règlement des conflits
01:18:40est assuré par un tiers à savoir l'Etat
01:18:42là oui effectivement à ce moment-là
01:18:44il y a un dysfonctionnement. Mais il y a un peu deux sujets finalement
01:18:46le premier et qui sont intimement liés
01:18:48le premier c'est celui de ces vols à l'arraché
01:18:50de cette violence qui explose
01:18:52on a tous en tête ces témoignages de gens qui vous disent
01:18:54bon bah moi je prends le métro
01:18:56des dames, des messieurs, moi je prends le métro donc
01:18:58je prends un sac que je peux tenir contre moi
01:19:00ou alors je prends pas tel effet, je mets ma montre
01:19:02je la cache sous ma manche. Bah ça c'est pas normal
01:19:04par exemple ça témoigne si vous voulez
01:19:06de ce que Eric Dupond-Moretti appelait un sentiment d'insécurité
01:19:08moi j'appelle ça un fait
01:19:10effectivement un fait insécuritaire, un fait d'ensauvagement
01:19:12un fait d'hyper-violence auquel
01:19:14tout un chacun peut être confronté. Donc ça c'est la première
01:19:16partie du problème. Et la deuxième partie
01:19:18du problème effectivement c'est que
01:19:20il y a probablement une forme
01:19:22si ce n'est de défiance en tout cas
01:19:24un sentiment selon lequel la justice
01:19:26n'est pas en mesure de régler les litiges
01:19:28il ne s'agit pas là par exemple d'accabler les forces
01:19:30de l'ordre qui eux majoritairement dans les enquêtes d'opinion
01:19:32on voit bien que les gens affirment leur soutien
01:19:34aux forces de l'ordre et savent que quand on appelle
01:19:36police secours ils font le maximum pour être là
01:19:38par contre on sait que
01:19:40peut-être si un magistrat
01:19:42en tout cas c'est l'idée qu'on s'en fait que si un magistrat
01:19:44attrape celui qui aura volé cette montre
01:19:46à 40 000 euros qui aura mis votre vie en danger
01:19:48peut-être qu'après je ne sais quelle
01:19:50sanction du genre un tige ou autre
01:19:52ou un stage de citoyenneté il sera remis dehors
01:19:54et cette idée-là elle traverse l'esprit
01:19:56de nos compatriotes et je pense qu'elle les inquiète
01:19:58du plus profond d'eux-mêmes. Donc nous allons assister
01:20:00mais ce n'est pas nouveau. En 2013 il y avait eu l'affaire
01:20:02du bijoutier de Nice qui s'était
01:20:04vengé. Je crois que lui avait même tué l'agresseur
01:20:06qui avait attaqué. Après il y a eu un procès, il a été jugé
01:20:08ça a été très long. On s'est posé beaucoup de questions
01:20:10est-ce qu'il y avait légitime défense ou pas ?
01:20:12Si jamais il y a défaillance publique
01:20:14il y aura irrémédiablement
01:20:16de plus en plus devant l'Etat
01:20:18de lois du talion
01:20:20et de gens qui diront ma foi puisque la sécurité
01:20:22n'est plus assurée par l'Etat
01:20:24mais comme c'est le cas dans un certain nombre de pays d'Amérique latine
01:20:26on dit on va avoir des milices privées
01:20:28on va faire des quartiers safe
01:20:30entre guillemets dans lesquels il n'y aura pas
01:20:32de délinquance, on aura nos gardes, on aura nos caméras
01:20:34on aura nos digicodes et dans la rue quoi ?
01:20:36des gardes du corps ? Ce n'est pas ma vision de la France
01:20:38je pense que la France ce n'est pas ça
01:20:40et j'espère que à l'issue
01:20:42de ces Jeux Olympiques qui vont peut-être nous servir
01:20:44de leçon quant au traitement
01:20:46de l'insécurité à Paris comme c'était dit
01:20:48peut-être que là maintenant on va en tirer les conséquences
01:20:50en tout cas je l'espère. C'est vrai que c'est ce qui m'est venu en tête tout de suite
01:20:52quand vous avez parlé à juste titre des personnes qui
01:20:54prennent leurs dispositions, qui cachent
01:20:56leurs montres d'une certaine valeur quand ils
01:20:58prennent les transports en commun, c'est des
01:21:00recommandations qu'on pouvait donner à des personnes qui partaient
01:21:02en voyage au Brésil par exemple
01:21:04et là on parle de la France, on parle
01:21:06des grandes villes françaises Jean-Michel Fauvergue
01:21:08Oui tout à fait, effectivement
01:21:10l'idéal dans un monde idéal
01:21:12serait effectivement
01:21:14de se balader
01:21:16sans se cacher, sans cacher les objets
01:21:18qu'on a sur soi. Ceci étant
01:21:20on le sait maintenant, on est dans une société
01:21:22qui est de plus en plus
01:21:24violente, quel que soit l'endroit du monde
01:21:26où on se trouve, notre délinquance
01:21:28est de plus en plus violente et bien évidemment
01:21:30qu'il faut prendre un certain nombre de précautions
01:21:32mais je voulais vous dire aussi que
01:21:34au vu de ce qu'on voit effectivement sur
01:21:36les Jeux Olympiques aujourd'hui
01:21:38on s'aperçoit que faire régner
01:21:40la sécurité c'est possible
01:21:42c'est possible avec plusieurs
01:21:44plusieurs
01:21:46préalables
01:21:48le premier préalable c'est d'avoir des policiers
01:21:50et des gendarmes qui sont présents sur le...
01:21:52policiers et gendarmes, policiers municipaux, sécurité privée
01:21:54dans leur secteur de compétence
01:21:56qui sont présents sur le terrain, la présence est
01:21:58importante.
01:22:00On ne pourra pas maintenir ce niveau-là
01:22:02pour toujours. On ne pourra pas maintenir évidemment
01:22:04ce niveau-là puisqu'il est exceptionnel
01:22:06mais il va falloir se poser la question
01:22:08et les français vont se la poser, ils vont réclamer
01:22:10ils vont être demandeurs de cette sécurité
01:22:12il va falloir se poser la question
01:22:14peut-être de réformer un certain nombre de choses, de travailler mieux
01:22:16pour avoir beaucoup plus de bleu sur la voie publique
01:22:18et je signale que c'est
01:22:20ce que le président de la République
01:22:22et le ministre de l'Intérieur
01:22:24avaient demandé pour 2030, doubler le nombre
01:22:26de flics et de gendarmes sur le terrain
01:22:28et de policiers municipaux pour 2030
01:22:30donc il faudra le faire ça, il faudra qu'on soit
01:22:32que les policiers soient plus présents
01:22:34sur le terrain. Il faudra aussi, la deuxième chose
01:22:36c'est qu'ils soient suivis par la justice
01:22:38on a des pays, on parlera sans doute de l'Angleterre
01:22:40tout à l'heure, où la justice
01:22:42suit ces affaires-là
01:22:44est assez ferme dans ce domaine-là, donc ça c'est
01:22:46la deuxième chose. Et puis, il faudra aussi
01:22:48à un certain moment aussi, parce que ça n'a toujours pas
01:22:50été fait, de se rendre
01:22:52compte qu'on a des problèmes importants
01:22:54le problème des stupéfiants en particulier
01:22:56le problème des multirécidivistes
01:22:58qui n'a jamais été pris
01:23:00à la gorge ce problème-là, et peut-être déclarer
01:23:02la guerre totale
01:23:04à ces problématiques
01:23:06qui nous drainent
01:23:08la majeure partie de notre criminalité
01:23:10Justement
01:23:12Arie Bensemoun, c'est là aussi que les Français
01:23:14vont avoir des attentes, c'est vrai
01:23:16on s'est beaucoup focalisé, à juste titre, sur la réussite
01:23:18sécuritaire des Jeux Olympiques
01:23:20on ne découvre pas que la délinquance ne s'est évidemment pas
01:23:22arrêtée dans les autres villes, mais ça montre aussi
01:23:24qu'il va falloir des réponses
01:23:26adaptées à long terme et pérennes
01:23:28ça montre que c'est possible, c'est absolument mécanique
01:23:30Je crois qu'il va y avoir un contre-coup
01:23:32des Jeux Olympiques, à la fois parce que
01:23:34après la fête on a un peu la gueule de bois
01:23:36mais aussi parce qu'il y a des choses qui sont
01:23:38très vertueuses, auxquelles on n'avait pas pensé
01:23:40et qui se sont révélées pour le grand public
01:23:42comme étant une évidence, notamment
01:23:44la question de la sécurité, alors moi je me balade
01:23:46toute la journée dans les rues de Paris
01:23:48et en plus ou à pied ou en vélo
01:23:50donc je côtoie beaucoup de policiers, ils sont tous très sympathiques
01:23:52et ça crée vraiment une situation
01:23:54de proximité
01:23:56de confort, de convivialité
01:23:58et de sécurité
01:24:00il y a beaucoup de Français qui
01:24:02parce qu'il y a les Jeux Olympiques, sont allés s'égayer vers
01:24:04d'autres destinations, notamment il paraît que beaucoup de Français
01:24:06sont allés au Japon cette année
01:24:08et ce que je reçois comme
01:24:10information des amis qui sont là-bas, c'est que
01:24:12quand on arrive au Japon, on a un sentiment
01:24:14de très grande sécurité
01:24:16c'est intéressant. Je vous le confirme, pour y être allé il y a peu de temps
01:24:18il paraît qu'on peut même laisser
01:24:20les paquets de ces courses
01:24:22comme ça et on les retrouvera exactement
01:24:24c'est quand même à étudier
01:24:26qu'est-ce qui fait que les Japonais
01:24:28culturellement, administrativement
01:24:30du point de vue de l'organisation de la sécurité
01:24:32de leur territoire, ont réussi à
01:24:34installer ce sentiment
01:24:36de sécurité. Je crois que
01:24:38on a peut-être aussi à aller chercher
01:24:40dans d'autres pays
01:24:42des solutions auxquelles
01:24:44nous n'avons peut-être pas jusqu'à présent pensé
01:24:46mais de toutes les façons il faudra de très gros moyens
01:24:48que ce soit pour la police, que ce soit pour la justice, pour rétablir l'ordre
01:24:50de la sécurité, c'est le premier droit
01:24:52auquel les Français
01:24:54pensent aujourd'hui
01:24:56et sans sécurité
01:24:58il n'y a pas de liberté, sans liberté il n'y a pas de République.
01:25:00Est-ce que ça nous montre aussi la réussite
01:25:02sécuritaire des Jeux Olympiques, Paul Melun, c'est que
01:25:04contrairement à ce que pourraient tenter de nous faire croire
01:25:06certains, la relation entre
01:25:08la police, la gendarmerie et
01:25:10les citoyens français, elle se passe très bien
01:25:12c'est le cas à Paris
01:25:14et que finalement la présence en nombre
01:25:16de policiers n'est pas un problème
01:25:18loin de là, c'est même plutôt le contraire.
01:25:20Bien sûr, moi je partage ce qui a été dit sur le
01:25:22bleu dans les rues, donc je n'y reviens pas
01:25:24je suis d'accord avec ce qui a été dit, ensuite ce qui est vrai c'est que sur la relation
01:25:26entre les Français et leur police
01:25:28de toute façon elle est bonne généralement
01:25:30c'est-à-dire qu'il ne faut pas se laisser avoir
01:25:32par les envolées anti-police
01:25:34de la France Insoumise
01:25:36ou de certains qui effectivement ont
01:25:38la haine de la police chevillée au corps
01:25:40parce qu'ils ne représentent qu'eux-mêmes et quelques Français
01:25:42évidemment, mais l'écrasante majorité des Français
01:25:44aiment sa police, on l'a vu
01:25:46avec vous savez Cécène, ça me rappelait aussi un peu ce que vous disiez
01:25:48Cécène en 2015 après les attentats
01:25:50il y avait eu la chanson, je crois que c'était Renaud
01:25:52qui a chanté « J'ai embrassé un flic » et il y avait toute cette idée
01:25:54y compris d'ailleurs à gauche, à droite
01:25:56quelle que soit votre appartenance politique
01:25:58l'idée sur laquelle la police était aussi des héros
01:26:00et c'était les premiers qui entraient dans le Bataclan
01:26:02face au chaos
01:26:04face à la mort et qui allaient secourir les gens
01:26:06donc je pense qu'il y a vraiment cette idée-là
01:26:08pour ce qui est de la comparaison internationale
01:26:10je pense comme vous qu'elle est très importante
01:26:12et peut-être un élément d'explication
01:26:14quand on regarde certains pays d'Asie du Sud-Est
01:26:16ou jadis les pays scandinaves
01:26:18je dis bien jadis parce qu'il y a des choses qui ont changé entre temps
01:26:20ou la Suisse
01:26:22et ce qui est intéressant c'est que dans les pays très faiblement insécuritaires
01:26:24il y a quand même des choses qu'on retrouve à chaque fois
01:26:26une endogamie culturelle
01:26:28parfois ethnique
01:26:30une endogamie civilisationnelle
01:26:32effectivement un rapport à l'autorité
01:26:34culturellement qui est bien différent d'une autre
01:26:36et ça on ne va pas changer, nous nous sommes un peuple
01:26:38avec aussi une empreinte latine
01:26:40avec un rapport à l'ordre et à la sécurité
01:26:42qui n'est évidemment pas le même que
01:26:44nos amis japonais
01:26:46j'ai vécu en Suède un an
01:26:48en Suède vous jetiez un papier par terre ou vous traversiez au rouge
01:26:50on vous regardait et ça paraissait incongru
01:26:52donc il y a aussi des logiques, des mécaniques
01:26:54d'auto-gestion
01:26:56de civisme très renforcé
01:26:58un esprit d'éthique et de morale au quotidien
01:27:00donc je pense endogamie, esprit d'éthique
01:27:02et de morale, rapport à l'autorité
01:27:04effectivement des moyens qui sont techniques nous n'avons pas
01:27:06mais ce qui est vrai c'est que ce qui fait un choc
01:27:08extraordinaire c'est que quand vous arrivez
01:27:10en temps normal hors JO à l'aéroport de Roissy
01:27:12que vous prenez l'horaire et qu'après vous arrivez dans Paris
01:27:14vous ne voyez pas du tout le même pays
01:27:16que quand vous arrivez par exemple à Hong Kong
01:27:18que vous prenez un métro sur coussin d'air
01:27:20flambant neuf et que vous voyez
01:27:22la façon dont se comportent les gens, le civisme
01:27:24la file d'attente pour rentrer dans les rames de métro
01:27:26c'est pas que le stricto sensu, d'ailleurs l'insécurité
01:27:28c'est aussi le civisme
01:27:30donc Emmanuel Macron qui nous parle de décivilisation
01:27:32peut-être devrait-il commencer par cela
01:27:34c'est à étudier ces exemples étrangers
01:27:36à travers leur histoire, leur culture, leurs mœurs
01:27:38leur façon d'agir, leur façon de faire la sécurité aussi
01:27:40et peut-être s'en inspirer
01:27:42même si on ne fera jamais un copier-coller
01:27:44et qu'il y a une doctrine sécuritaire à la française
01:27:46on a nos modes de vie, il ne s'agit pas de copier sur les autres
01:27:48mais peut-être de réfléchir à ça
01:27:50Gérald Darmanin a parlé d'héritage de sécurité pour les Jeux Olympiques
01:27:52et la question que je veux vous poser Jean-Michel Fouvert
01:27:54c'est comment on peut tenter
01:27:56de perpétuer
01:27:58cet aspect très sécuritaire à Paris
01:28:00on le disait, on ne pourra pas mobiliser 45 000
01:28:02policiers et gendarmes tous les jours
01:28:04dans la capitale, mais malgré tout
01:28:06comme vous disiez aussi, ça va être compliqué pour les parisiens
01:28:08de leur dire, maintenant on revient comme c'était avant
01:28:10Oui, sauf que là
01:28:12tout le monde comprend que ce sont des Jeux Olympiques
01:28:14quelque chose d'extraordinaire
01:28:16et qu'il faut les sécuriser
01:28:18parce que les Jeux en plus représentent des cibles
01:28:20donc il a fallu surajouter
01:28:22du policier et du gendarme
01:28:24pour pouvoir faire face
01:28:26à des événements potentiels
01:28:28qui ne sont pas
01:28:30arrivés, il ne faut pas baisser la garde
01:28:32qui ne sont pas arrivés
01:28:34et qui j'espère n'arriveront pas
01:28:36Mais
01:28:38par-delà
01:28:40tout ça, ce que je pense
01:28:42voulait dire Gérald Darmanin
01:28:44c'est qu'on s'est aperçu
01:28:46qu'on pouvait sécuriser une ville
01:28:48fut-elle de
01:28:50cette grandeur-là, enfin Paris n'est pas très grand
01:28:52d'une manière générale, mais on pouvait sécuriser une ville
01:28:54et qu'il y avait
01:28:56aussi des rapports nouveaux
01:28:58qui s'installent
01:29:00entre les gens, qui sont en fait
01:29:02des rapports de police
01:29:04de voisinage, de police de proximité
01:29:06de police de sécurité du quotidien
01:29:08que nous n'avons jamais su
01:29:10quelles que soient les tendances
01:29:12politiques, malgré
01:29:14les essais, que nous n'avons jamais su mettre
01:29:16aussi bien en place que l'ont fait
01:29:18nos collègues et nos camarades
01:29:20des pays anglo-saxons
01:29:22parce que nos policiers ne sont pas
01:29:24dans la culture d'avoir cette empathie, ils ne sont pas dans la culture
01:29:26de discuter avec les uns
01:29:28avec les autres, d'avoir le temps de faire ça
01:29:30parce qu'ils vont d'intervention à intervention
01:29:32donc l'idée c'est d'arriver à leur donner le temps
01:29:34de les mettre présents sur le territoire
01:29:36sur le terrain et de faire en sorte
01:29:38qu'il y ait ce rapprochement
01:29:40avec la population parce que la police
01:29:42elle sert à quoi en fait en réalité ? Pourquoi elle a été créée
01:29:44la police ? Elle a été créée pour sécuriser
01:29:46le public, les personnes
01:29:48elle n'a pas été créée a priori
01:29:50ça c'est une deuxième mission
01:29:52elle n'a pas
01:29:54été créée pour aller d'intervention
01:29:56à intervention, même si on
01:29:58arrête des gens, même si on met...
01:30:00elle a été créée pour cette
01:30:02mission de sécurité, de proximité
01:30:04que fait d'ailleurs
01:30:06la police municipale aujourd'hui
01:30:08Arie Bensemoun, ça montre aussi que
01:30:10finalement, ceux qui nous disaient
01:30:12qu'il y avait une forme de fatalisme
01:30:14d'inéluctabilité
01:30:16à la délinquance
01:30:18dans les grandes villes
01:30:20ça leur montre aussi que si on met de la volonté
01:30:22politique, on peut avoir des résultats
01:30:24ça, ça peut rester aussi, lorsqu'on parle
01:30:26d'héritage sécuritaire, ça montre
01:30:28que des moyens peuvent être mis pour répondre
01:30:30à des circonstances, à des conditions
01:30:32c'est la première réaction que tous les français
01:30:34peuvent avoir, il n'y a pas de fatalité
01:30:36rien n'est inéluctable
01:30:38à partir du moment où on a une vision politique
01:30:40on se donne les moyens de la mettre en oeuvre
01:30:42que ce soit sur la sécurité
01:30:44que ce soit sur la santé, que ce soit sur l'éducation
01:30:46je cite trois domaines dans lesquels
01:30:48il y a tellement à faire dans ce pays
01:30:50contrairement à ce que l'on pourrait penser
01:30:52ce sont les sujets les plus faciles
01:30:54à adresser, tout simplement parce que
01:30:56ils ne dépendent que
01:30:58des moyens qu'on va leur consacrer
01:31:00alors bien sûr, on peut discuter des stratégies
01:31:02de la vision, incontestablement
01:31:04c'est nécessaire, mais on sait très bien
01:31:06que c'est parce que les gouvernements
01:31:08sont impecunieux
01:31:10qu'aujourd'hui ils sont dans l'impéricide
01:31:12la plus totale, s'agissant de ces
01:31:14grands services publics qui doivent être
01:31:16la priorité des priorités
01:31:18il faudrait redonner
01:31:20au gouvernement en général
01:31:22cette mission du régalien
01:31:24et faire en sorte que l'on se
01:31:26ressaisisse de toute une série de sujets
01:31:28qui n'ont rien à voir avec ce qui
01:31:30constitue l'essentiel même de ce que les Français peuvent attendre
01:31:32pour redonner de l'énergie
01:31:34là où elle est nécessaire
01:31:36moi je vois qu'il y a une telle déperdition
01:31:38de moyens, que ce soit dans les collectivités
01:31:40locales, où chacun s'attribue
01:31:42des missions qu'il ne devrait pas avoir
01:31:44où on s'occupe de faire de la politique étrangère ici
01:31:46ou de l'aide au développement
01:31:48là-bas, en quoi ça concerne
01:31:50les municipalités qui ont d'abord comme principale
01:31:52préoccupation que leurs concitoyens
01:31:54et il faudrait repenser la manière
01:31:56de gouverner ce pays, on veut tout faire, on en fait
01:31:58trop, et en en faisant trop, on n'en fait pas assez
01:32:00là où c'est absolument nécessaire. L'héritage sécuritaire
01:32:02aussi Jean-Michel Fauvergues, c'est pas seulement
01:32:04la présence en nombre des forces de l'ordre
01:32:06parce que la sécurité à Paris, elle passe
01:32:08en grande partie par cette mobilisation
01:32:10des policiers, des gendarmes, des militaires
01:32:12dans le cadre de l'opération Sentinelle
01:32:14mais il y a aussi eu un travail préalable
01:32:16qui a été fait, beaucoup ont parlé
01:32:18justement du fait que certaines populations
01:32:20ont été
01:32:22on va dire déménagées
01:32:24de Paris vers d'autres villes de province
01:32:26on peut aussi parler des
01:32:28QR codes qui ont été mis en place pour accéder à un certain
01:32:30nombre d'endroits, des points de contrôle disposés
01:32:32bref, il n'y a pas que la présence, il y a aussi
01:32:34tout un tas de choses dont on a du mal à voir
01:32:36et à imaginer que ça pourrait s'inscrire
01:32:38dans la durée. Oui, vous avez raison
01:32:40de le dire, il y a un certain nombre de mesures
01:32:42qui ont été prises pour éloigner un certain nombre
01:32:44de personnes de secteurs
01:32:46où ils n'étaient pas désirables
01:32:48parce que leur action était crainte
01:32:50d'empêcher un certain nombre de personnes de venir
01:32:52aussi, mais ça c'est de la
01:32:54sécurisation, c'est effectivement
01:32:56alors ça
01:32:58c'est un héritage technique
01:33:00sur des situations bien particulières
01:33:02qu'on peut reproduire d'ailleurs
01:33:04ultérieurement à un certain moment
01:33:06je vais vous donner un exemple tout simple
01:33:08si vous avez un étranger
01:33:10qui est délinquant et qui
01:33:12commet des délits importants en France
01:33:14plusieurs types de délits
01:33:16et bien il ne faut pas hésiter à le
01:33:18renvoyer chez lui, c'est ce qu'on dit
01:33:20aujourd'hui, c'est ce qu'on entend de plus en plus
01:33:22mais c'est ce qui est absolument nécessaire
01:33:24et ça il faut arriver à
01:33:26en faire quelque chose
01:33:28de naturel, une personne
01:33:30étrangère qui est sur notre territoire
01:33:32et qui commet des faits
01:33:34de ce type là, elle
01:33:36ne doit pas rester la bienvenue sur notre territoire
01:33:38il y a tout un tas de choses à mettre en place
01:33:40mais l'héritage c'est aussi
01:33:42moi il me semble cette nouvelle
01:33:44ces nouveaux rapports
01:33:46ça me semble être
01:33:48important ces nouveaux rapports
01:33:50qui se sont instaurés entre
01:33:52les forces de l'or et la population
01:33:54française et étrangère
01:33:56qui est venue pour les Jeux Olympiques
01:33:58mais aussi les nouveaux rapports
01:34:00qui se sont instaurés entre les unités
01:34:02elles-mêmes, d'où qu'elles viennent et quelles qu'elles soient
01:34:04et ça c'est quelque chose
01:34:06croyez-moi de l'intérieur c'est quelque chose à travailler
01:34:08l'autre héritage peut-être qui restera
01:34:10de ces Jeux Olympiques c'est l'héritage
01:34:12politique, on voit beaucoup Emmanuel Macron
01:34:14aller au contact des athlètes
01:34:16surtout des médaillés d'or
01:34:18on l'a vu beaucoup ce vendredi, il y a eu
01:34:203 médailles d'or je crois vendredi
01:34:22pour chacune d'entre elles, Emmanuel Macron était là
01:34:24on voit ce sujet signé
01:34:26Dounia Tengour sur le comportement
01:34:28du chef de l'Etat dans le cadre de ces Jeux Olympiques
01:34:32qui félicite le champion olympique Léon Marchand
01:34:34ou encore la collade
01:34:36avec la légende du judo Teddy Riner
01:34:38autant d'images où le chef
01:34:40de l'Etat se montre au plus près des sportifs
01:34:42mais l'exercice de communication
01:34:44ne s'arrête pas là puisqu'Emmanuel Macron
01:34:46félicite aussi les athlètes
01:34:48sur les réseaux sociaux
01:34:50le roi Teddy, félicitations pour cette finale
01:34:52grandiose et ce quatrième titre olympique
01:34:54fierté française
01:34:56pour la spécialiste de la communication Magali Vissante
01:34:58il ne s'agit pas pour autant
01:35:00d'un simple calcul politique
01:35:02on ne peut pas vraiment parler de stratégie de communication
01:35:04ce qu'il ne faut pas oublier déjà
01:35:06c'est que le président de la République, chef de l'Etat
01:35:08ça fait un moment qu'il travaille sur ces Jeux Olympiques
01:35:10et avant d'être le président de la République
01:35:12c'est un être humain
01:35:14historiquement parlant, Emmanuel Macron est un passionné de sport
01:35:16il a toujours été présent
01:35:18notamment sur les matchs de foot ou de rugby
01:35:20il y a toujours eu des images un peu choc
01:35:22où on le voyait
01:35:24embrassé, dans la ferveur et l'excitation du sport
01:35:26mais cette communication
01:35:28quasi quotidienne n'est pas sans conséquence
01:35:30là où il faut faire très attention
01:35:32c'est dans le placement du curseur
01:35:34parce qu'en temps normal, Emmanuel Macron
01:35:36quand il est au contact des citoyens
01:35:38il n'est pas dans cette dimension émotionnelle
01:35:40chaleureuse
01:35:42donc il y a un décalage relativement important
01:35:44qui pourrait créer
01:35:46une certaine irritabilité de la part du citoyen
01:35:48même si le président a décrété
01:35:50une trêve olympique
01:35:52l'égio reste toutefois un vecteur de communication
01:35:54privilégiée avec les citoyens français
01:35:56Clairement, Paul Melun
01:35:58il y a la volonté pour Emmanuel Macron de capitaliser
01:36:00politiquement sur la réussite des athlètes
01:36:02français
01:36:04s'il prend 1% de popularité
01:36:06par médaille française
01:36:08on va atteindre des sommets pour Emmanuel Macron
01:36:10c'est une véritable remontada
01:36:12pour paraphraser Arnaud Montebourg
01:36:14il y a deux choses
01:36:16il est tout à fait naturel que le président de la République
01:36:18se réjouisse
01:36:20il a effectivement avec son équipe travaillé
01:36:22à ce que ces Jeux soient une réussite
01:36:24on se réjouit parce que le tableau des médailles
01:36:26tourne plutôt à l'avantage des français
01:36:28et qu'on a des athlètes
01:36:30de très haut niveau, formidables
01:36:32qui font rêver les téléspectateurs et les spectateurs présents
01:36:34donc tout ça est parfait
01:36:36après, je ne veux pas jouer les rabat-joie
01:36:38voir le président de la République
01:36:40se mettre ainsi en scène à chaque fois qu'il y a une médaille
01:36:42et se mettre au centre du jeu, ça me rappelle
01:36:44cette scène où il était allé caliner Kylian Mbappé
01:36:46sur le terrain
01:36:48après la défaite, il ne peut pas s'empêcher
01:36:50d'être au centre de l'attention
01:36:52je trouve ça un peu pénible
01:36:54à mon avis, il y a d'autres français qui quand ils regardent leur télévision
01:36:56se disent, oui bon là on est en train de regarder
01:36:58un moment de sport, on sait monsieur le président de la République
01:37:00que vous avez dit sous l'Assemblée Nationale
01:37:02on sait que vous n'êtes pas au mieux dans les sondages
01:37:04on sait qu'il n'y a pas de gouvernement, qu'il est démissionnaire
01:37:06et qu'on ne sait pas trop quand il y en aura
01:37:08on a renvoyé ça un peu au calandre grec
01:37:10donc de grâce, réjouissez-vous monsieur le président
01:37:12évidemment des succès de nos champions
01:37:14les tweets, très bien
01:37:16les allers-retours avec Bragançon, très bien
01:37:18être dans le public, très bien
01:37:20et puis d'ailleurs
01:37:22alors je ne suis pas devin, mais des fois je vois
01:37:24les réactions de certains sportifs, on n'a pas vraiment
01:37:26l'impression, c'est leur moment, ils le savourent
01:37:28peut-être avec leurs proches, peut-être avec leur famille
01:37:30je doute qu'ils connaissent le président
01:37:32de façon très intime
01:37:34bon voilà, le président de la République, il représente la nation
01:37:36qu'il se réjouisse que nos champions et que nos sportifs
01:37:38gagnent, c'est très bien
01:37:40qu'il aille faire des accolades
01:37:42comme ça, avec absolument tout le monde
01:37:44dès lors qu'il y a une médaille d'or
01:37:46je trouve ça un peu grotesque pour être franc
01:37:48je vais me faire l'avocat du diable, Paul Melun, mais si Emmanuel Macron
01:37:50était complètement absent de ces Jeux Olympiques
01:37:52est-ce que vous feriez partie de ceux qui lui reprocheraient ?
01:37:54Très honnêtement, je ne lui reprocherai pas non plus
01:37:56moi j'aime bien, mais c'est parce que je suis un goaliste
01:37:58j'aime bien que la stature du président
01:38:00reste distante
01:38:02j'imagine mal, alors je sais que cette
01:38:04formule est galvaudée, qu'elle est utilisée
01:38:06et ça n'a pas porté chance à tout le monde, notamment à François Fillon
01:38:08mais qui imaginerait le général de Gaulle
01:38:10aller se jeter sur les sportifs
01:38:12les uns après les autres pour les embrasser
01:38:14je ne vois pas les choses comme ça, je pense qu'il doit y avoir
01:38:16une distance avec le président de la République
01:38:18et que la stature présidentielle c'est très important
01:38:20et d'ailleurs, soyons honnêtes avec Emmanuel Macron
01:38:22il n'y a pas que lui qui a rabaissé la stature présidentielle
01:38:24je pense que les précédents présidents de la République
01:38:26François Hollande et Nicolas Sarkozy avaient déjà un peu commencé
01:38:28alors lui c'est vrai qu'il est allé plus loin
01:38:30avec les pirouettes de McFly et Carlito dans les pelouses de l'Elysée
01:38:32mais tout ça m'agace un peu
01:38:34et je trouve que pour faire proche des gens
01:38:36on n'a pas besoin de faire tout ce cinéma
01:38:38être proche des gens c'est
01:38:40agir au quotidien pour leur pouvoir d'achat
01:38:42pour les factures d'électricité, être au travail
01:38:44être à la tâche, les gens ils savent que le président de la République
01:38:46il est écrasé de responsabilités internationales
01:38:48il y a une crise au Proche-Orient
01:38:50il y a des troubles importants
01:38:52et de la diplomatie à faire aussi en mer de Chine
01:38:54il y a un conflit russo-ukrainien
01:38:56il y a une élection présidentielle aux Etats-Unis
01:38:58ne serait-ce qu'avec la politique internationale je crois qu'il a de quoi s'occuper le président de la République
01:39:00et que, bon, derrière ces séquences
01:39:02de communication
01:39:04ça lui permet de bénéficier un peu de ça
01:39:06je crois qu'il a fait la comparaison avec 1998
01:39:08ça n'avait pas particulièrement porté chance à Jacques Chirac
01:39:104 ans après il était face à Jean-Marie Le Pen
01:39:12au second tour, donc vous voyez
01:39:14la vie politique n'est pas pénétrée du sport
01:39:16ça ne fonctionne pas comme ça, c'est deux choses différentes
01:39:18Arie Benzemoun, est-ce que vous
01:39:20faites le procès en insincérité du chef de l'Etat
01:39:22c'est que de la communication ou réellement
01:39:24parfois on se dit, à sa place
01:39:26on ferait tous pareil en fait
01:39:28tous pareil je ne sais pas
01:39:30et là je rejoins Paul
01:39:32il y a un dosage à établir
01:39:34on ne va pas s'étonner de voir
01:39:36des hommes politiques faire de la communication
01:39:38aujourd'hui malheureusement
01:39:40qu'on le veuille ou pas, la politique c'est
01:39:42au moins 50% pour être
01:39:44très gentil, de communication
01:39:46si ça n'est pas plus. Moi ce que je pense
01:39:48c'est que le président de la République veut profiter de ce moment
01:39:50de grâce, d'une certaine manière
01:39:52ce n'est pas un hasard
01:39:54si ces Jeux Olympiques sont bien organisés
01:39:56si les fédérations sportives
01:39:58ont fait quand même ces 4 dernières années pour se préparer
01:40:00du bon travail
01:40:02je crois que le gouvernement y a sa part, les crédits
01:40:04qui ont été alloués ici et là
01:40:06donc il profite d'une certaine manière, il vient tirer
01:40:08les dividendes d'une action
01:40:10gouvernementale qui a fonctionné, c'est une
01:40:12des rares peut-être dans laquelle il peut prétendre
01:40:14venir dire que
01:40:16on fait des choses qui peuvent
01:40:18fonctionner, mais moi je crois que ce qu'il est en train de se dire
01:40:20qu'est-ce que j'ai fait de
01:40:22dissoudre cette Assemblée Nationale
01:40:24avant les Jeux Olympiques, parce que je pense
01:40:26qu'à un moment donné, il y a plus cru lui-même
01:40:28il a pensé que ce serait un fiasco, que ça allait
01:40:30mal se passer, les problèmes sécuritaires,
01:40:32d'organisation, tellement de critiques, tellement de
01:40:34rabat-joie effectivement. On a entendu
01:40:36beaucoup d'avancements
01:40:38de spécimisme avant les Jeux. On fait
01:40:40la dissolution maintenant et pas après
01:40:42parce qu'après ce sera une catastrophe
01:40:44il s'est lourdement trompé parce que je pense
01:40:46qu'au sortir de ces Jeux Olympiques
01:40:48s'il n'avait pas dissous,
01:40:50la situation des Français
01:40:52et du pays serait totalement
01:40:54et absolument différente. Donc je pense
01:40:56qu'il doit aussi penser à ça
01:40:58dans ses... Bon puis après
01:41:00on le connaît Emmanuel Macron,
01:41:02il est tactile, il aime en faire des caisses
01:41:04et avant on disait
01:41:06le corps du roi est sacré
01:41:08et donc il fallait garder une certaine
01:41:10distance et je crois que la sacralisation
01:41:12et en tout cas le prestige
01:41:14de la fonction présidentielle qui, pour la raison,
01:41:16a été beaucoup abîmée par
01:41:18ses prédécesseurs, je crois que lui il est
01:41:20en train d'y mettre le dernier clou dans le cercueil.
01:41:22Michel Fauvert, vous connaissez un peu le président,
01:41:24il est sincèrement fan
01:41:26de sport aussi, c'est important de le dire et
01:41:28il se dit que d'une certaine manière il peut aussi
01:41:30avoir un élan à la suite
01:41:32de ces JO, il est dans une
01:41:34position politique compliquée
01:41:36dont on parlera dans un instant, ça peut lui
01:41:38donner aussi un élan, la réussite
01:41:40manifeste de ces Jeux Olympiques.
01:41:42Oui,
01:41:44ça on le verra après si
01:41:46effectivement il profite de cet
01:41:48élan là, mais d'une manière générale sur le temps
01:41:50présent, sur l'instant présent,
01:41:52la manière dont il se comporte est une manière
01:41:54dont ils sont tout le temps comportés.
01:41:56Rappelez-vous quand la
01:41:58France a gagné
01:42:00la coupe du monde de foot
01:42:02en Russie, à l'époque où on allait
01:42:04en Russie,
01:42:06et de cette photo
01:42:08où il est sur le stade en train de tendre le bras
01:42:10etc, ça il a toujours été comme ça
01:42:12et donc voilà, on ne le changera pas de ce point de vue là.
01:42:14Mais moi je suis quand même assez, je partage
01:42:16un peu ce qui a été dit,
01:42:18je pense que les hommes politiques,
01:42:20moi je l'ai été à mon faible niveau pendant
01:42:225 ans, doivent avoir
01:42:24un peu de retenue,
01:42:26éviter de se baigner dans la Seine et surtout de se
01:42:28casser la figure. On en reparlera parce que
01:42:30il risque de se baigner dans la Seine. Et de se dessiner
01:42:32des drapeaux français sur les joues
01:42:34quand on est Premier Ministre. Moi j'aime beaucoup
01:42:36Gabriel Attal ce qu'il dessinait
01:42:38des drapeaux français sur les joues, ça me semble un peu
01:42:40bizarre pour un Premier Ministre.
01:42:42C'est un peu trop pour vous cet investissement ?
01:42:44Tout à fait.
01:42:46Je préfère l'attitude du Président
01:42:48sur ce coup là,
01:42:50ce n'est pas du tout politique ce que je dis,
01:42:52préfère l'attitude humaine du Président
01:42:54de la République qui est effectivement tactile
01:42:56et quasiment charnelle
01:42:58plutôt que d'en faire
01:43:00des caisses comme disait
01:43:02Harry de l'autre côté en se peinturlurant
01:43:04ou en se baignant
01:43:06dans la Seine
01:43:08et il y a des gens qui sont baignés dans la Seine, on ne sait plus ce qu'ils sont devenus
01:43:10la maire de Paris, on n'en a plus revu.
01:43:12Ça c'était l'attribution des médailles
01:43:14de Jean-Michel Fauvergue,
01:43:16des médailles d'or et des médailles d'argent pour
01:43:18Jean-Michel Fauvergue. Il est quasiment 23h,
01:43:20l'heure de faire un nouveau point sur l'actualité
01:43:22avec vous, Maureen Vidal, rebonsoir.
01:43:30Bonsoir Thomas, bonsoir à tous,
01:43:32à la ligne de l'actualité, 44 médailles
01:43:34pour la France, record battu
01:43:36grâce aux fleurettistes en bronze
01:43:38dans le tournoi masculin par équipe.
01:43:40Nouvelle idole du sport français, Léon Marchand
01:43:42a parachevé également sa fantastique semaine
01:43:44dans le bassin des JO de Paris avec une cinquième médaille
01:43:46en bronze décrochée avec le
01:43:48relais bleu du 4x100m quatrennage
01:43:50au dernier jour des épreuves de natation.
01:43:52Nouvelle manifestation
01:43:54au Royaume-Uni aujourd'hui après un week-end
01:43:56sous tension. Plusieurs policiers
01:43:58ont été blessés et une centaine d'arrestations
01:44:00ont été effectuées. Des rassemblements
01:44:02de l'extrême droite anti-immigration.
01:44:04La cause, la rumeur sur la nationalité
01:44:06et la religion de l'agresseur présumé qui a tué
01:44:08trois fillettes lundi dans la ville de Southport.
01:44:10Vous regretterez, a déclaré
01:44:12le Premier ministre britannique.
01:44:14Une statue d'Anne Franck profanée
01:44:16à Amsterdam, inscription
01:44:18pro-palestinienne sur le socle et les mains peintes en rouge.
01:44:20C'est la deuxième fois en moins d'un mois
01:44:22que cette statue est prise pour cible.
01:44:24Le porte-parole du ministre de la Défense hollandais
01:44:26a qualifié de barbare dans un X les auteurs
01:44:28de cet acte.
01:44:30Merci beaucoup, chère Maureen, pour ce point
01:44:32complet sur l'actualité. Avant d'aborder
01:44:34le sujet de la Seine,
01:44:36du fait que la Seine soit baignable ou non,
01:44:38un mot d'abord de politique, puisqu'on en parlait
01:44:40directement avec le président
01:44:42de la République. On est toujours sans
01:44:44nouveau Premier ministre. Gabriel Attal
01:44:46est toujours aux affaires courantes.
01:44:48Écoutez ce que disait Aurore Berger.
01:44:50Peut-être qu'on a trouvé des premiers noms
01:44:52de candidats pour Matignon.
01:44:54Aurore Berger, ministre démissionnaire de l'égalité
01:44:56femmes-hommes, dans une interview qu'elle a
01:44:58accordée à nos confrères du Figaro.
01:45:00D'abord, elle parle des thématiques
01:45:02qui vont être centraux, selon elle,
01:45:04dans l'action publique, l'action politique
01:45:06dans les semaines et les mois à venir.
01:45:08Décentralisation, service public de proximité,
01:45:10rétablissement de l'ordre,
01:45:12autorité, laïcité.
01:45:14Sur ces points, dit-elle, les propositions portées
01:45:16par Laurent Wauquiez et son groupe, et son groupe
01:45:18à droite républicaine, ne sont pas
01:45:20irréconciliables avec celles du Bloc central.
01:45:22Première main tendue, très claire,
01:45:24à destination de Laurent Wauquiez.
01:45:26Pour ceux qui n'auraient pas compris le message,
01:45:28deuxième extrait, seuls le Bloc central
01:45:30et les Républicains ne sont pas
01:45:32prisonniers d'une alliance contre-nature et peuvent s'élargir.
01:45:34Nous devons, sans attendre,
01:45:36nous entendre pour gouverner.
01:45:38Elle appelle donc à cette coalition.
01:45:40Et quand vient la question des noms
01:45:42pour incarner cette nouvelle
01:45:44formation politique, cette nouvelle coalition,
01:45:46voilà les trois noms.
01:45:48Xavier Bertrand, Michel Barnier ou Gérard Larcher
01:45:50ont une expérience solide de gouvernement,
01:45:52du Parlement et du compromis.
01:45:54Nous n'avons pas besoin d'un gouvernement technique
01:45:56mais d'un gouvernement politique, avec des gens
01:45:58très expérimentés qui savent construire des compromis.
01:46:00Xavier Bertrand,
01:46:02Michel Barnier, Gérard Larcher.
01:46:04Est-ce qu'on a là,
01:46:06Arie Bensemoun, peut-être l'un des,
01:46:08parmi ces trois noms, celui qui sera
01:46:10demain à Matignon ?
01:46:12Déjà, ce qui est certain, c'est qu'il faut que le Nouveau Front Populaire
01:46:14arrête de nous rabattre
01:46:16les oreilles tous les matins avec
01:46:18sa candidate pour être
01:46:20Premier ministre.
01:46:22Nous sommes dans la 5ème République,
01:46:24ce type de comportement n'existe pas,
01:46:26il n'appartient pas aux groupes politiques
01:46:28qui ne sont pas majoritaires,
01:46:30ça a été dit et répété, mais peut-être pas suffisamment,
01:46:32de décider qu'il va être Premier ministre.
01:46:34Ça reste la prérogative du Président de la République,
01:46:36c'est à lui et à lui seul qu'il appartient
01:46:38de décider qu'il sera le Premier ministre
01:46:40et on n'est pas dans un système
01:46:42de coalition parlementaire où le groupe
01:46:44qui soit disant est arrivé en tête
01:46:46aurait le droit de constituer le gouvernement.
01:46:48Ça n'existe pas en République, c'est très clair,
01:46:50il faut le faire autrement.
01:46:52Je crois qu'il n'y a pas tellement d'alternatives,
01:46:54il faut un gouvernement qui prenne en considération
01:46:56le Bloc Central, celui qui a soutenu
01:46:58jusqu'à présent le Président de la République
01:47:00qui est malheureusement aujourd'hui
01:47:02très minoritaire et qui n'a pas tellement
01:47:04d'autres solutions pour
01:47:06élargir ses capacités que de
01:47:08faire appel aux Républicains
01:47:10et puis peut-être marginalement
01:47:12à d'autres parlementaires, à d'autres petits groupes
01:47:14ici ou là.
01:47:16Ça exclut évidemment pour l'instant
01:47:18le Rassemblement National, ça semble aller de soi
01:47:20et ça exclut de facto
01:47:22le Nouveau Front Populaire, y compris les socialistes
01:47:24dont on nous parle beaucoup mais qui ne se sont pas
01:47:26désolidarisés de cet attelage-là
01:47:28et qui se sont même
01:47:30compromis avec la France Insoumise
01:47:32même s'il ne se passe pas un jour
01:47:34sans qu'il communique pour dire
01:47:36que ce que font les Insoumis
01:47:38est inacceptable. Si c'est inacceptable
01:47:40il ne faut pas l'accepter et en tirer immédiatement
01:47:42des conséquences. Donc la proposition
01:47:44d'Aurore Berger
01:47:46me paraît dans le contexte
01:47:48dans lequel nous évoluons, celle
01:47:50qui est appelée à
01:47:52prendre le plus de couleurs
01:47:54et pourquoi pas un gouvernement
01:47:56dirigé par un Républicain
01:47:58les trois noms qui ont été abordés ne me font pas peur
01:48:00pour peu que derrière cela
01:48:02on arrive à fabriquer quelque chose qui ressemble
01:48:04non pas à une majorité absolue parce qu'on n'y arrivera pas
01:48:06mais une majorité relative
01:48:08qui permette de gouverner
01:48:10ce pays. On est encore
01:48:12quand même un peu loin du compte.
01:48:14Malgré cette main tendue, Aurore Berger
01:48:16incarne, disons-le, l'aile droite
01:48:18du bloc central.
01:48:20Elle ne fait pas de secret de sa proximité
01:48:22idéologique sur un certain nombre de sujets.
01:48:24Malgré tout, il y a plusieurs voix
01:48:26désormais dans ce fameux bloc central
01:48:28le bloc présidentiel. Ceux qui veulent s'allier
01:48:30à la fois avec les socialistes et
01:48:32une partie de la droite, Aurore Berger
01:48:34ne parle pas vraiment des socialistes. Alors elle en dit
01:48:36un mot, les socio-démocrates, mais on voit que la main tendue
01:48:38elle est clairement vers Laurent Wauquiez.
01:48:40Oui, vous avez raison. Moi je trouve que
01:48:42stratégiquement, on ne peut pas lui donner
01:48:44tort. Les extraits que vous avez présentés,
01:48:46que vous avez lus, que ce soit sur les priorités
01:48:48quand elle évoque la laïcité, l'autorité,
01:48:50la décentralisation, moi je trouve que ces priorités sont plutôt
01:48:52intéressantes. Et ensuite sur
01:48:54la main tendue, de fait
01:48:56de toute façon il y a trois blocs, ce n'est pas très
01:48:58compliqué, c'est des mathématiques, il y a trois blocs
01:49:00et il y a parmi ces blocs-là certains qui ne peuvent
01:49:02faire aucune alliance, soit parce
01:49:04qu'on ne veut pas en faire avec eux, soit parce qu'ils ne veulent pas en faire.
01:49:06Donc le Rassemblement National, de toute façon,
01:49:08ne fera jamais d'alliance au-delà de ses 140 et quelques
01:49:10députés. Et le Nouveau Front Populaire,
01:49:12tant qu'il se sera entiché de la France Insoumise, ne pourra
01:49:14pas s'étendre à qui que ce soit, puisque la
01:49:16France Insoumise, par ses positions
01:49:18absolument délétères, s'est ostracisé
01:49:20du jeu politique. Donc le Nouveau Front
01:49:22Populaire de Mme Castet,
01:49:24c'est plus petit comme un dénominateur, je ne pense pas
01:49:26quel est le pouvoir de ce Nouveau Front Populaire,
01:49:28malgré le talent qui est le sien, le
01:49:30pouvoir c'est Jean-Luc Mélenchon qui l'a.
01:49:32Donc à un moment donné, et la France Insoumise
01:49:34et après c'est les grands boutiquiers comme Olivier Faure,
01:49:36qui est un manoeuvrier, qui organise tout ça,
01:49:38qui se partage des circonscriptions sur un
01:49:40coin de table, qui est un très très fin
01:49:42stratège politique, si seulement il pouvait
01:49:44aussi être un homme d'Etat, je trouve que ce serait bien, mais en tout cas c'est un
01:49:46bon stratège politique.
01:49:48La Présidéra en tout cas. Oui, mais je pense que c'est
01:49:50le cas pour lui, à mon avis. Et ensuite, vous avez
01:49:52un bloc central qui effectivement est en mesure, lui, de
01:49:54constituer des alliances. Et là, Mme Berger est là aussi à raison,
01:49:56c'est-à-dire que les Républicains,
01:49:58bon, il y a eu le pacte législatif
01:50:00qui a été proposé par Gabriel Attal,
01:50:02avec des mesures qui penchaient un peu à droite,
01:50:04Laurent Wauquiez pourrait très bien se dire,
01:50:06il n'y a pas de participation au gouvernement,
01:50:08sinon, effectivement, il brûle ses chances
01:50:10pour 2027, mais par contre,
01:50:12Laurent Wauquiez peut se dire, bon, on a une forme
01:50:14de pacte de non-agression avec la majorité,
01:50:16la majorité, enfin la majorité, le camp
01:50:18présidentiel, appelons-le comme ça,
01:50:20a effectivement une alliance,
01:50:22et que cette alliance-là gouverne avec peut-être certains députés,
01:50:24des députés qui étaient à Lyott
01:50:26auparavant, des gens comme M. Courson
01:50:28ou autres, peut-être effectivement quelques sociodémocrates,
01:50:30un peu dans la veine de François Hollande,
01:50:32je crois qu'il a travaillé avec quelques parlementaires
01:50:34qui sont plutôt constructifs et qui viennent plutôt
01:50:36d'une gauche de gouvernement, qui pourraient rejoindre
01:50:38cette alliance, et en fait, quand on additionne,
01:50:40si on met bout à bout toute cette alliance,
01:50:42certains pourront dire qu'elle est un peu baroque,
01:50:44il est vrai, cependant, c'est la seule
01:50:46qui peut arriver à dépasser peut-être
01:50:48un peu largement 200 députés, ça ne fera pas
01:50:50289 députés, mais ça permettra
01:50:52peut-être d'occuper un peu mieux
01:50:54le terrain central et de former,
01:50:56d'ailleurs, c'était déjà une majorité relative,
01:50:58dont on sort par la précédente mandature,
01:51:00donc repartir sur une majorité relative,
01:51:02je suis moins optimiste que la ministre
01:51:04démissionnaire quant à l'aspect, si vous voulez,
01:51:06gouvernement technique, parce que je pense que
01:51:08malgré tout, ce sera quand même un gouvernement technique
01:51:10et qu'il n'aura pas les coups défranches.
01:51:12C'est assez probable, et on a aussi en mémoire,
01:51:14Jean-Michel Fauvergue, le fait qu'avant la dissolution,
01:51:16si vous preniez le bloc présidentiel
01:51:18plus LR, vous aviez
01:51:20une majorité absolue, c'est-à-dire que vous alliez
01:51:22nouer aujourd'hui un accord qui aurait pu être noué hier
01:51:24et qui vous offrait, pour le coup,
01:51:26une majorité absolue, mais au-delà des questions
01:51:28peut-être un peu de tractation politique,
01:51:30politicienne, sur les mesures
01:51:32et l'orientation politique que pourrait avoir
01:51:34cette coalition,
01:51:36appelons-la comme ça,
01:51:38les priorités qui sont énoncées par Orberger,
01:51:40elles répondent aussi, d'une certaine manière, aux priorités
01:51:42qui sont énoncées par les Français,
01:51:44lorsqu'on leur demande
01:51:46justement leurs priorités, la sécurité,
01:51:48la laïcité, voilà, des thèmes qui sont chers
01:51:50aux Français aussi. Non seulement quand on leur
01:51:52demande sous forme de sondage,
01:51:54mais en plus quand on leur demande
01:51:56par les urnes, puisque la France
01:51:58est clairement à droite,
01:52:00si on rajoute tous les blocs de droite
01:52:02jusqu'au bloc
01:52:04le plus ultra, le plus extrême,
01:52:06la France est clairement à droite
01:52:08et bien évidemment,
01:52:10il y a quand même un espèce de hiatus
01:52:12à vouloir gouverner
01:52:14la France avec une nouvelle
01:52:16alliance de gauche,
01:52:18dans laquelle, effectivement,
01:52:20on a en particulier une extrême gauche
01:52:22virulente et
01:52:24qui a été à peu près contre tout
01:52:26ce qui a été proposé jusqu'à présent.
01:52:28Donc ça va être difficile. Par contre,
01:52:30le positionnement
01:52:32d'Aurore Berger,
01:52:34qui, je le rappelle, a été
01:52:36responsable du groupe
01:52:38Renaissance avant d'être ministre.
01:52:40Et qui vise, disons-le, la présidence
01:52:42du parti Renaissance désormais,
01:52:44pour l'automne prochain. Oui, sans doute, ça ne sera pas
01:52:46la seule, mais sans doute, il y aura
01:52:48quelques poids lourds derrière, en particulier
01:52:50je pense Gérard Dramanin, s'il n'y a pas
01:52:52renoncé, ou s'il y a d'autres.
01:52:54Mais
01:52:56ce qu'elle
01:52:58dit, effectivement,
01:53:00ça me semble être logique.
01:53:02Et ce que vous disiez, vous, me semble aussi être
01:53:04tout à fait frappé au coin du bon sens
01:53:06dans la mesure où c'est des
01:53:08alliances qu'on a
01:53:10tenté de former
01:53:12auparavant et qui n'ont jamais marché,
01:53:14en particulier parce qu'on avait
01:53:16quand même quelques LR déboussolées,
01:53:18l'Assemblée nationale. Et rappelez-vous
01:53:20que le vote
01:53:22sur la loi sur
01:53:24les retraites,
01:53:26les LR n'ont eu de cesse, en particulier
01:53:28au Sénat, à chaque loi
01:53:30sur
01:53:32le budget, de présenter un amendement
01:53:34pour demander la retraite à 65 ans.
01:53:36Et au moment, à l'Assemblée nationale,
01:53:38de voter la retraite à 65 ans,
01:53:40d'abord c'était passé à 64, pour
01:53:42leur faire plaisir à eux. Et ensuite,
01:53:44une partie du bloc LR
01:53:46ne l'a pas votée. Donc, il faudrait
01:53:48effectivement, sur ces alliances-là,
01:53:50qui, à mon avis, sont les seules
01:53:52qui me semblent
01:53:54plausibles pour continuer
01:53:56à faire travailler la France dans le bon sens,
01:53:58il me semble aussi
01:54:00que
01:54:02chaque parti, y compris
01:54:04le parti majoritaire, devra s'assurer
01:54:06qu'il est suivi par tout le monde chez lui.
01:54:08Voilà ce qu'on pouvait dire sur la partie politique.
01:54:10On verra dans les jours qui viennent si
01:54:12nous aurons cette fameuse fumée blanche.
01:54:14Peut-être à l'issue des JO, on aura
01:54:16un nouveau Premier ministre. Avant d'ouvrir
01:54:18la partie internationale de notre émission,
01:54:20un mot quand même sur la Seine,
01:54:22parce que nous avons de nouveaux éléments
01:54:24qui nous parviennent d'heure en heure.
01:54:26D'abord, ce communiqué du comité olympique
01:54:28et interfédéral belge
01:54:30pour annoncer qu'ils ne participeront pas
01:54:32demain au relais mixte
01:54:34du triathlon qui doit se dérouler
01:54:36dans la Seine. La raison,
01:54:38l'une des nageuses, Claire Michel,
01:54:40membre du relais, est malheureusement malade
01:54:42et doit se retirer de la compétition.
01:54:44Le comité olympique belge,
01:54:46qui espère désormais que les leçons
01:54:48seront tirées pour les prochaines compétitions
01:54:50de triathlon aux JO.
01:54:52Une phrase lourde de sens.
01:54:54Nous pensons ici à la garantie
01:54:56des jours d'entraînement, des jours de compétition
01:54:58et du format des compétitions
01:55:00qui doit être clarifiée à l'avance
01:55:02et faire en sorte qu'il n'y ait pas d'incertitude
01:55:04pour les athlètes, l'entourage et les supporters.
01:55:06On se souvient peut-être,
01:55:08pour certains d'entre vous, des propos
01:55:10d'athlètes belges qui avaient reproché aux organisateurs
01:55:12d'avoir annulé des entraînements
01:55:14un peu à la dernière minute, ce qui avait perturbé
01:55:16leur préparation. On n'a pas d'éléments
01:55:18à ce stade sur le lien
01:55:20que l'on pourrait établir entre
01:55:22la participation de cette athlète
01:55:24belge au triathlon dans la Seine
01:55:26et le fait qu'elle soit malade.
01:55:28Ce que rapportent les médias belges,
01:55:30c'est qu'elle serait victime de la bactérie E. coli
01:55:32qui est justement la bactérie que l'on
01:55:34tente de détecter lorsqu'il y a ces fameux
01:55:36relevés. Les informations
01:55:38aussi que nous avons, c'est que le comité
01:55:40Paris 2024 a effectué ces relevés
01:55:42le fameux mercredi, le jour
01:55:44où ont eu lieu ces épreuves
01:55:46et que les niveaux étaient corrects,
01:55:48étaient satisfaisants, étaient aux normes.
01:55:50Voilà pour les éléments
01:55:52que l'on a. Paris 2024, précisé
01:55:54mercredi, je vous passe les détails,
01:55:56mais on était à environ 488,
01:55:58le seuil de tolérance
01:56:00est à 1000, donc on était dans les clous
01:56:02à ce niveau-là. Il y avait une incertitude
01:56:04encore jusqu'à il y a quelques minutes sur le fait que le
01:56:06triathlon par équipe,
01:56:08demain le relais mixte puisse se dérouler.
01:56:10Ce sera le cas, on l'a appris
01:56:12il y a quelques instants par les organisateurs.
01:56:14L'entraînement a été reporté ce samedi,
01:56:16reporté ce dimanche. Demain
01:56:18ils vont pouvoir concourir. Malgré tout, il y a
01:56:20des questions. Il y a des questions parce que
01:56:22il y a eu beaucoup d'argent investi pour
01:56:24évidemment permettre à la Seine d'être
01:56:26baignable. Un fleuve olympique a même dit
01:56:28Gabriel Attal. Encore
01:56:30une fois, nous n'avons pas d'informations sur le fait qu'il y
01:56:32ait un lien, qu'il puisse exister un lien entre
01:56:34la participation de cette athlète et le fait qu'elle soit malade.
01:56:36Mais ça pose question et le
01:56:38communiqué du comité olympique
01:56:40belge, il y a
01:56:42un message derrière, Paul Melun.
01:56:44Il y a un message politique aux organisateurs
01:56:46en disant tirer les leçons aussi
01:56:48de ce que vous avez fait, de l'organisation
01:56:50qui a été la vôtre. Vous avez raison.
01:56:52J'observe la même prudence que vous.
01:56:54On n'en sait rien. Je ne suis pas spécialiste
01:56:56de la qualité de l'eau, donc je me garderais bien
01:56:58de parler d'analyse
01:57:00ainsi sur ces bactéries. En revanche,
01:57:02à ce moment-là, parlons au conditionnel.
01:57:04Si
01:57:06l'épreuve qui s'est tenue
01:57:08et qui aurait mis en
01:57:10danger physique
01:57:12avec ces maladies,
01:57:14ces bactéries, un certain nombre d'athlètes
01:57:16et qu'on avait le moyen de le savoir,
01:57:18là, c'est plus sérieux comme sujet.
01:57:20Parce que ça signifierait qu'on a
01:57:22mis en danger
01:57:24des athlètes en ne leur garantissant
01:57:26pas les conditions élémentaires
01:57:28pour que leur épreuve se passe bien.
01:57:30Et ça, ce serait effectivement plus problématique.
01:57:32Comme j'ai l'esprit un peu mal placé,
01:57:34je me dis peut-être aussi qu'on a tout
01:57:36fait pour que cette Seine soit baignable ce jour-là
01:57:38et que peut-être certains se sont dit
01:57:40que ce serait un tel désaveu
01:57:42pour ce 1,4 milliard qui a été dépensé
01:57:44pour que la Seine soit propre
01:57:46qu'il vaut mieux qu'elle le soit propre.
01:57:48On avait appris que Mme Hidalgo, lors de sa baignade,
01:57:50s'était baignée alors même que normalement
01:57:52c'était un peu limite en termes de qualité d'eau.
01:57:54Ce qu'elle a contesté ensuite.
01:57:56C'est vrai que les relevés sont...
01:57:58Les relevés sont...
01:58:00Ça montre bien, si vous voulez,
01:58:02l'enjeu énorme politique quasiment international
01:58:04qui est venu sur cette histoire
01:58:06de qualité de l'eau pour que,
01:58:08si vous voulez, ils aient cette inquiétude
01:58:10et qu'il y ait des déripostes, des communiqués de presse.
01:58:12Moi, très franchement, je pense qu'on se serait
01:58:14bien passé de cette petite baignade dans la Seine.
01:58:16Je pense qu'il y a beaucoup de grandes
01:58:18capitales du monde qui n'ont pas de fleuve baignable
01:58:20que c'est normal. Il y a des industries lourdes
01:58:22en amont. Il y a des choses qui sont
01:58:24rejetées, des égouts, etc.
01:58:26Ça fait des décennies que la Seine est sale à l'intérieur.
01:58:28On ne va pas la nettoyer en 20 jours ou en 30 jours
01:58:30ou en 2 mois ou en 6 mois.
01:58:32Moi, ça ne m'aurait pas vraiment choqué.
01:58:34Peut-être que des épreuves puissent se faire en mer
01:58:36ou alors dans des bassins
01:58:38qui ont été...
01:58:40Ou dans des lacs, des retenues d'eau propres.
01:58:42Ça me paraissait peut-être plus malin.
01:58:44Mais bon, voilà.
01:58:46Pour être précis et complet,
01:58:48sachez aussi que les triathlètes ont l'habitude
01:58:50de pratiquer leur sport
01:58:52dans des eaux parfois
01:58:54limites. Ça a été le cas notamment
01:58:56lors des Jeux Olympiques de Tokyo,
01:58:58de Rio. On a entendu tout à l'heure
01:59:00un nageur en eau libre
01:59:02qui va lui aussi devoir nager dans la Seine
01:59:04cette semaine, être tout à fait confiant
01:59:06sur la perspective
01:59:08de nager
01:59:10dans le fleuve
01:59:12qui traverse Paris. Écoutez aussi
01:59:14Romain Lasseur. Il est expert international
01:59:16sur les espèces invasives. On a beaucoup parlé avec lui
01:59:18ces derniers jours de la qualité
01:59:20de l'eau de la Seine. Il était notre invité
01:59:22tout à l'heure.
01:59:24Ce sont des sites extérieurs,
01:59:26ce sont des sites sur lesquels le contrôle
01:59:28est relativement aléatoire. On voit bien
01:59:30qu'effectivement, d'une journée sur l'autre, ces seuils bougent.
01:59:32Malheureusement,
01:59:34à partir du moment où on fait entrer en contact
01:59:36des athlètes, mais comme des particuliers
01:59:38qui sauteraient dans la Seine, à partir du moment
01:59:40où on fait entrer en contact ces personnes
01:59:42avec des milieux qui sont aléatoires sur le plan microbiologique,
01:59:44on s'expose à ce type
01:59:46d'infection. Malheureusement,
01:59:48j'espère que ce sera la seule ombre
01:59:50au tableau de ces JO.
01:59:52Mais malheureusement, c'est arrivé.
01:59:54Le lien de causalité, même s'il n'est pas encore établi,
01:59:56il semble quand même très probable.
01:59:58On ne peut pas maîtriser ce risque bactérien
02:00:00le long de la Seine quand il y a même des résultats semblables.
02:00:02Ce n'est pas possible.
02:00:03On doit évidemment faire preuve de prudence,
02:00:05mais cet expert nous dit que le lien de causalité
02:00:07peut être établi
02:00:09dans les heures qui viennent.
02:00:11On verra d'ailleurs s'il y a des réactions.
02:00:13Plusieurs choses. D'abord, on n'a pas imaginé
02:00:15de plan B. Ça a été quelque chose qu'on a beaucoup reproché
02:00:17Jean-Michel Fauvergue aux organisateurs,
02:00:19de se focaliser sur la natation
02:00:21dans la Seine. Ça faisait partie d'ailleurs
02:00:23du cahier des charges qui a été vendu
02:00:25au Comité international olympique.
02:00:27On n'a jamais envisagé de plan B,
02:00:29alors même que les menaces
02:00:31sur la baignabilité de la Seine étaient connues
02:00:33et on en parlait depuis longtemps.
02:00:35Oui, alors,
02:00:37effectivement,
02:00:39on ne va pas parler
02:00:41de la possibilité d'infection
02:00:43par la Seine de cette altitude-là
02:00:45parce qu'on n'en sait rien du tout.
02:00:47On le saura peut-être plus tard, je ne sais pas.
02:00:49En tout cas, cette histoire de plan B
02:00:51est importante parce que
02:00:53si je me souviens bien,
02:00:55les épreuves ont été reportées
02:00:57à plusieurs reprises, il me semble.
02:00:59Vous avez démarré le week-end dernier,
02:01:01elles ont été reportées je crois au lundi.
02:01:03Pour attendre que le taux
02:01:05de baignabilité soit
02:01:07effectivement confirmé.
02:01:09Et donc, du coup,
02:01:11ça veut dire qu'à un certain moment,
02:01:13les athlètes,
02:01:15leur compétition a été repoussée,
02:01:17leur entraînement a été repoussé.
02:01:19Psychologiquement, ça doit être assez dur
02:01:21pour les athlètes, bien qu'ils soient formés à ça.
02:01:23Donc, effectivement,
02:01:25moi, en tout cas,
02:01:27à titre personnel,
02:01:29beaucoup de personnes autour de moi comprennent peu
02:01:31pourquoi il n'y avait pas un deuxième plan
02:01:33qui permette soit
02:01:35de s'entraîner, soit de faire la compétition.
02:01:37À ce moment-là, on comprend très bien
02:01:39qu'effectivement,
02:01:41nager dans la Seine et filmer
02:01:43la natation dans la Seine, c'est quand même quelque chose
02:01:45d'important pour les Jeux Olympiques de Paris.
02:01:47Néanmoins,
02:01:49on aurait pu quand même
02:01:51se prémunir et avoir son plan B.
02:01:53Surtout, Arie Bensemon,
02:01:55parce qu'il y a eu un triomphalisme
02:01:57des représentants
02:01:59français, alors même que
02:02:01le triathlon de la Seine
02:02:03venait de se terminer, les épreuves masculines
02:02:05et féminines venaient de se terminer, on nous disait
02:02:07tout va bien, tout a été bien anticipé,
02:02:09on va pouvoir se baigner dans la Seine
02:02:11pour des années. Quelques jours
02:02:13plus tard, on a des entraînements reportés et
02:02:15un début de polémique qui pourrait être le premier gros
02:02:17couac de ces JO si, évidemment,
02:02:19le lien était confirmé entre la maladie de cette
02:02:21athlète et l'état de la Seine.
02:02:23Ce sera le sparadrap du capitaine ad hoc
02:02:25de ces Jeux Olympiques. Arrogance,
02:02:27entêtement, c'est ce que je retiens
02:02:29de la part de ceux qui, évidemment, n'ont pas
02:02:31prévu de plan B, mais qui se sont tellement
02:02:33convaincus que le plan A allait
02:02:35fonctionner, quoi qu'il arrive,
02:02:37qu'ils ont trébuché, c'était prévisible.
02:02:39Je pense que, depuis
02:02:41le début, on se dit tous que ça ne va pas le faire
02:02:43parce que, d'abord, on est des habitués
02:02:45des quais de la Seine.
02:02:47Moi, j'y suis passé très régulièrement. Franchement,
02:02:49j'ai jeté un coup d'œil. Je n'y mettrais pas le bout du pied.
02:02:51Mais ça, ça n'engage
02:02:53que moi. Je pense que vous partagez
02:02:55votre avis. Je comprends
02:02:57la belle image de voir les nageurs dans la Seine
02:02:59plonger, tout ça, c'est très beau. Mais bon, si c'est pas sûr,
02:03:01c'est pas sûr. Et puis, pour le
02:03:03milliard et demi qui a été englouti dans
02:03:05cette affaire-là,
02:03:07espérons que ça servira à quelque chose pour le
02:03:09futur et que, peut-être, les travaux qui ont été faits
02:03:11ne sont pas perdus et qui permettront
02:03:13d'assainir une Seine dans laquelle, peut-être,
02:03:15un jour, on pourra à nouveau se baigner, ce qui serait
02:03:17la vraie victoire posthume de ces Jeux
02:03:19olympiques, s'agissant de la Seine. Pour conclure,
02:03:21messieurs. Oui, en fait, c'est
02:03:23ce que je voulais dire.
02:03:25Les travaux qui ont été faits
02:03:27serviront sans doute dans l'avenir
02:03:29pour que cette Seine soit baignable.
02:03:31Et d'ailleurs, la fédération
02:03:33de
02:03:35triathlon
02:03:37a
02:03:39confirmé qu'elle
02:03:41organisera des épreuves sur la Seine.
02:03:43Des épreuves ont déjà été organisées.
02:03:45C'est important de le préciser, c'est qu'on s'est passé l'aperçu.
02:03:47Mais voilà, à ce moment-là, il y a déjà eu des épreuves dans la Seine.
02:03:49Alors qu'il n'y avait pas eu les travaux.
02:03:51On nous a dit que c'était un moment historique,
02:03:53que ce serait un héritage pour Paris,
02:03:55cette baignade dans la Seine. Et là, badaboum,
02:03:57on s'est aperçu qu'il y avait déjà eu des gens qui s'étaient baignés dans la Seine
02:03:59il n'y a pas si longtemps et qu'il y avait même eu des épreuves.
02:04:01Mais ça montre quand même... Quand j'avais entendu,
02:04:03je crois que c'était le Premier ministre et Gabriel Attal,
02:04:05qui parlaient d'un moment historique.
02:04:07Franchement, on a complètement démonétisé
02:04:09la parole politique à ce point
02:04:11qu'une baignade dans la Seine, ça devient un moment historique.
02:04:13C'est devenu un objet politique,
02:04:15un feuilleton même politique.
02:04:17Je crois que ces gens-là ne savent plus... Les moments historiques,
02:04:19oui, l'appel du 18 juin, c'est un moment historique.
02:04:21Les accords des vies en 1962, c'est un moment historique.
02:04:23La peine de mort à Boli, c'est peut-être un moment historique.
02:04:25Mais là, il faut peut-être qu'on revoie un peu
02:04:27le sens de nos priorités sur le sens qu'on met
02:04:29derrière le mot moment historique.
02:04:31C'est-à-dire qu'on a investi 500 millions pour qu'on puisse
02:04:33potentiellement choper des bactéries dans la Seine.
02:04:35Je n'appelle pas ça un moment historique.
02:04:37Par contre, c'est un montant historique.
02:04:39Ah, c'est un montant historique !
02:04:41Voilà ce qu'on pouvait dire à ce stade
02:04:43sur l'état de propreté ou non
02:04:45de la Seine. Demain, il y aura donc
02:04:47l'épreuve de relais mixte,
02:04:49de triathlons dans la Seine,
02:04:51en espérant que personne ne sera malade.
02:04:53On suivra évidemment les derniers
02:04:55développements sur l'antenne de CNews.
02:04:57Sans les Belges, donc.
02:04:59On va venir à un sujet
02:05:01beaucoup plus sérieux. Évidemment, c'est la situation
02:05:03au Proche-Orient qui continue de nous
02:05:05inquiéter. On en parlait beaucoup tout à l'heure.
02:05:07On a parlé longuement du rôle de l'Iran.
02:05:09On était avec Thierry Coville, qui est chercheur
02:05:11à l'IRIS, spécialiste de l'Iran.
02:05:13Il nous parlait justement de la manière avec laquelle
02:05:15le régime iranien pourrait réagir.
02:05:17Le régime iranien qui s'est senti humilié
02:05:19par l'élimination d'Ismail Haniye
02:05:21à Téhéran et qui va
02:05:23donc riposter. Ça fait presque
02:05:25plus aucun doute. Écoutez ce que disait
02:05:27justement à ce sujet Thierry Coville, qui était
02:05:29sur notre plateau tout à l'heure.
02:05:31Pour savoir ce qui va se passer
02:05:33du côté iranien, je pense qu'il y a des éléments qui sont
02:05:35importants à prendre en compte. C'est le sentiment
02:05:37d'humiliation dont on a parlé, qui est réel.
02:05:39Le guide a dit
02:05:41c'était notre invité.
02:05:43Donc voilà, c'était notre invité. Il y avait tous
02:05:45les dirigeants de l'Axe de Résistance. Donc il est
02:05:47tué en Iran. Donc c'est symboliquement
02:05:49quelque part, ils sont obligés presque.
02:05:51Je répète, je pense que Netanyahou compte là-dessus.
02:05:53Ils sont obligés de se fonger. Deuxième élément, il ne faut pas
02:05:55justifier. Le régime iranien, il ne s'agit
02:05:57pas de... J'essaie d'expliquer sans
02:05:59justifier. Ils sont très calculateurs.
02:06:01Donc ils pensent toujours au coup
02:06:03d'après. Donc l'élément qu'on entend
02:06:05partout en Iran, c'est qu'ils savent très bien
02:06:07qu'ils ne veulent pas d'une guerre totale.
02:06:09C'est important. C'est vrai
02:06:11qu'il y a des guerres qui commencent. Personne ne veut une guerre totale.
02:06:13Mais en Iran, ils savent très bien qu'ils
02:06:15refusent une guerre totale parce qu'ils savent que ce ne sera
02:06:17pas simplement une guerre avec Israël, ce sera une guerre avec les
02:06:19États-Unis. C'est intéressant
02:06:21d'entendre Thierry Coville
02:06:23parler de la manière avec laquelle le régime iranien
02:06:25appréhende la situation.
02:06:27Évidemment, il y a le sentiment d'humiliation.
02:06:29Et puis, il y a le coup d'après,
02:06:31le fameux aspect calculateur dont il parle, lui,
02:06:33avec ses mots et qui pourra aussi
02:06:35définir la riposte
02:06:37qui sera celle de l'Iran. Je crois que c'est donné
02:06:39beaucoup trop d'importance au rôle
02:06:41que joue l'Iran. L'Iran, c'est le mastermind
02:06:43de la déstabilisation
02:06:45de tout le Moyen-Orient qui,
02:06:47depuis le premier jour de la révolution iranienne,
02:06:49a fixé comme objectif la destruction,
02:06:51l'éradication,
02:06:53l'anéantissement de l'État d'Israël.
02:06:55Et à partir de là, c'est l'Iran qui a
02:06:57déclaré la guerre, non seulement
02:06:59à Israël, mais également à toutes les démocraties,
02:07:01aux États-Unis, à la France, à la Grande-Bretagne.
02:07:03C'est un pays qui vit
02:07:05par la terreur, terreur sur sa propre population,
02:07:07terreur sur la région par l'intermédiaire
02:07:09des proxys qui sont chargés
02:07:11de semer la mort. Alors, j'entends
02:07:13l'humiliation. Ces gens-là veulent tuer tout le monde.
02:07:15Ils veulent anéantir
02:07:17la moitié de la planète. Ils veulent se doter
02:07:19d'une arme nucléaire pour,
02:07:21disent-ils eux-mêmes, en finir
02:07:23définitivement avec l'État d'Israël. Il n'y a pas
02:07:25un jour qui se passe sans que le
02:07:27leader, grand leader, moyen leader, petit leader
02:07:29de ce pays dictatorial
02:07:33profère les pires menaces contre Israël.
02:07:35Et quoi ? Israël reçoit
02:07:37des roquettes par centaines et par
02:07:39milliers, des missiles,
02:07:41pas que depuis le 7 octobre, mais depuis des
02:07:43décennies. Et il faudrait que les
02:07:45Israéliens, pour ne pas humilier les
02:07:47Iraniens, respectent une sorte de
02:07:49neutralité bienveillante. Non, ça n'est pas
02:07:51très sérieux. Je pense que les
02:07:53Iraniens ne veulent pas une guerre totale parce qu'ils n'y sont
02:07:55pas prêts. C'est un pays en ruine,
02:07:57ne l'oublions pas, qui a consacré toute son énergie,
02:07:59tout son argent à entretenir des
02:08:01proxys, à armer des terroristes, à
02:08:03fabriquer, à aider à la fabrication
02:08:05des tunnels du Hamas, etc.,
02:08:07qui n'est pas prêt à mener ce combat, mais qui continue
02:08:09à harceler Israël,
02:08:11à provoquer Israël et à faire
02:08:13des morts et des dégâts.
02:08:15Et puis, la communauté internationale est fatiguée
02:08:17de ces Iraniens avec lesquels
02:08:19ils discutent depuis des décennies
02:08:21maintenant pour empêcher qu'ils n'aient
02:08:23une bombe atomique, et ils sont à deux doigts de l'avoir
02:08:25parce qu'ils ont triché,
02:08:27menti, trompé tout le monde tout le temps
02:08:29depuis toujours. Alors, je pense que personne
02:08:31ne veut d'une guerre, mais
02:08:33aujourd'hui, pour Israël,
02:08:35contrairement à ce qui se passe pour l'Iran,
02:08:37c'est une confrontation
02:08:39existentielle. C'est ça
02:08:41ou disparaître. Israël a beau être
02:08:43aujourd'hui le pays dont l'armée
02:08:45est la plus forte, mais enfin, c'est un tout
02:08:47petit pays, 9 millions d'habitants,
02:08:499 millions et demi d'habitants, face à un pays qui en compte
02:08:5189 millions, avec des
02:08:53dizaines de millions d'Arabes
02:08:55organisés dans différents pays pour
02:08:57l'anéantir. Et Israël ne peut pas rester
02:08:59l'arme au pied, en train de regarder tout ce petit
02:09:01monde s'exciter et
02:09:03nous expliquer qu'ils sont humiliés, que
02:09:05par conséquent, il faut qu'ils ripostent. Or, il n'y a
02:09:07pas à riposter.
02:09:09Tout ce qui se passe, c'est déjà
02:09:11la riposte contre l'agression
02:09:13de l'Iran et de ses proxy. Je crois
02:09:15que les Iraniens devraient se mettre dans la tête
02:09:17que tôt ou tard, leur régime va s'effondrer
02:09:19à moins qu'ils ne prennent une décision
02:09:21différente, un autre chemin,
02:09:23celui peut-être
02:09:25de la paix,
02:09:27de la responsabilité.
02:09:29Ils en sont très très loin, mais je crois
02:09:31que chacun doit bien réfléchir.
02:09:33Il y a aujourd'hui en Israël
02:09:3590 000 à 120 000
02:09:37personnes qui ont dû quitter leurs habitations dans le nord
02:09:39du pays, qui est complètement déserté.
02:09:41La résolution 17-01 disait
02:09:43le Hezbollah doit reculer derrière
02:09:45la rivière Litanie pour garder
02:09:47un espace stratégique pour ne
02:09:49pas attaquer le nord d'Israël.
02:09:51C'est aujourd'hui les Israéliens, les civils
02:09:53Israéliens qui doivent reculer. Pensez bien que cette
02:09:55situation est intenable. Si les
02:09:57Iraniens ripostent, comme ils le disent,
02:09:59avec ou sans les Houthis
02:10:01et le Hezbollah,
02:10:03je crains que
02:10:05par la force des choses, nous allions vers
02:10:07une confrontation bien plus importante
02:10:09parce que les Israéliens ne peuvent pas
02:10:11continuer à vivre sous la menace des missiles,
02:10:13sur la menace de destruction,
02:10:15sur la menace de quasi-génocides
02:10:17permanents, comme
02:10:19ce fut le cas le 7 octobre.
02:10:21Il faut qu'à un moment donné, les démocraties
02:10:23arrêtent de se raconter des histoires elles-mêmes
02:10:25et tiennent enfin un discours de vérité.
02:10:27Je pense que c'est important pour le Moyen-Orient,
02:10:29mais c'est important pour le monde.
02:10:31Le ministre israélien de la Défense s'est
02:10:33exprimé ces dernières heures.
02:10:35Il parle justement de l'éventualité
02:10:37de cette attaque iranienne contre Israël.
02:10:39Aujourd'hui, j'ai passé en revue
02:10:41le déploiement des troupes de Tzahal
02:10:43et leur état de préparation pour les activités
02:10:45défensives et offensives.
02:10:47Nous sommes très bien préparés à la défense,
02:10:49sur terre et dans les airs.
02:10:51Nous sommes prêts à attaquer ou à répondre rapidement.
02:10:53Comme nous l'avons fait ces derniers jours,
02:10:55nous exigerons un prix de la part
02:10:57de l'ennemi. S'ils osent nous attaquer,
02:10:59ils paieront un lourd tribut.
02:11:01Ce qui ressort
02:11:03de la situation, Paul Melin,
02:11:05c'est que le dialogue est quasiment rompu
02:11:07entre les différents protagonistes
02:11:09et les récentes déclarations,
02:11:11les déclarations successives
02:11:13des représentants iraniens,
02:11:15notamment des gardiens de la Révolution,
02:11:17nous indiquent qu'ils vont procéder
02:11:19à une attaque, à une riposte
02:11:21contre Israël.
02:11:23La question, c'est sous quelle forme ?
02:11:25Est-ce qu'ils vont le faire eux-mêmes directement,
02:11:27comme ça a été le cas au mois d'avril ?
02:11:29Ou est-ce qu'ils vont utiliser les fameux proxys,
02:11:31les outils du Yémen ou les milices chiites d'Irak ?
02:11:33Oui, tout est possible.
02:11:35Par définition, le bellicisme
02:11:37et les velléités impérialistes des Mollahs,
02:11:39de l'Iran, de Téhéran,
02:11:41nous a montré par le passé
02:11:43de quelle violence ils étaient capables.
02:11:45Lorsqu'ils ont effectivement envoyé
02:11:47toutes sortes de roquettes,
02:11:49de missiles, de drones
02:11:51sur le Dôme de Fer,
02:11:53il y a quelques mois, on a bien vu
02:11:55de quoi ils étaient capables.
02:11:57Je pense aussi que la régionalisation
02:11:59du conflit, la prise d'ampleur
02:12:01du conflit avec une implication directe
02:12:03de l'Iran me paraît, peut-être suis-je optimiste,
02:12:05me paraît peu probable.
02:12:07Parce qu'effectivement, je pense que l'Iran,
02:12:09pour le moment, un, n'y a pas tout à fait intérêt
02:12:11et deux, n'en a pas les moyens.
02:12:13Là, je vous rejoins. Quand on regarde la flotte aérienne
02:12:15de l'Iran en comparaison, par exemple,
02:12:17à la flotte aérienne israélienne, on voit bien que
02:12:19manifestement, ils ne font pas le poids
02:12:21d'après tout ce qu'on peut lire parmi les experts
02:12:23en géopolitique. Donc ça me paraît tout de même
02:12:25assez compliqué. Maintenant, ce qui est vrai,
02:12:27c'est que l'utilisation des proxys,
02:12:29ça, c'est une vraie menace.
02:12:31Le Hezbollah, c'est pas le Hamas.
02:12:33Le Hezbollah, c'est des vrais soldats.
02:12:35C'est des gens qui sont entraînés, qui sont dangereux,
02:12:37qui sont mieux armés. Donc là, il y a
02:12:39un front qui pourrait être extrêmement dangereux
02:12:41pour Israël. On a parlé des outils, c'est vrai aussi.
02:12:43Et puis après, il y a une autre
02:12:45façon de riposter qui est tout aussi cruelle,
02:12:47voire même peut-être la pire, de la part
02:12:49de l'Iran, c'est organiser le terrorisme.
02:12:51C'est organiser des attaques
02:12:53de civils, organiser des attaques de diplomates,
02:12:55organiser des attaques comme ça.
02:12:57Vous savez, ce terrorisme,
02:12:59j'ai horreur de ce mot-là qui est terrible, mais ce terrorisme
02:13:01low-cost, c'est-à-dire inviter
02:13:03les fidèles, entre guillemets, parce que ce sont de drôles
02:13:05de fidèles, à s'en prendre
02:13:07des cibles occidentales, même par-delà
02:13:09Israël, partout, en Europe,
02:13:11ailleurs, parce que c'est ça, véritablement,
02:13:13la stratégie de l'Iran, derrière Israël,
02:13:15c'est l'Occident que combat l'Iran.
02:13:17Et derrière Israël,
02:13:19c'est aussi les pays,
02:13:21comme par exemple la Jordanie,
02:13:23l'Arabie Saoudite, qui veulent aussi normaliser
02:13:25leur relation avec l'Occident et qui ont aussi
02:13:27le regard, peut-être parfois, plus tourné vers l'Occident
02:13:29que vers l'Orient. La stratégie
02:13:31de l'Iran, c'est utiliser des pays, quand ils sont
02:13:33affaiblis, quand ils sont déstabilisés,
02:13:35et mettre la main mise dessus. L'exemple le plus
02:13:37terrible, le plus parlant, c'est le Liban,
02:13:39un pays qui a été, jadis, un eldorado
02:13:41du Proche-Orient et qui,
02:13:43avec les crises qu'on a, bien sûr,
02:13:45connues, les divisions religieuses,
02:13:47culturelles, eh bien, a été
02:13:49utilisé, vassalisé par l'Iran,
02:13:51pour en faire une plaque tournante de la violence dans la zone.
02:13:53Donc, nous avons affaire à des gens
02:13:55qui sont très dangereux. Peut-être, si je devais trouver
02:13:57une note d'espoir à ce sujet-là, c'est peut-être
02:13:59le peuple iranien lui-même.
02:14:01C'est-à-dire... C'est un complet décalage avec
02:14:03le régime iranien.
02:14:05Bien sûr, et l'histoire
02:14:07nous enseigne que c'est parfois par ici qu'arrivent
02:14:09les révolutions, par les citoyens,
02:14:11par ceux qui aspirent à la démocratie, par ces femmes
02:14:13iraniennes qui sont extraordinaires de courage,
02:14:15par ces jeunes iraniens
02:14:17qui sont à l'université et qui refusent
02:14:19l'autocratie,
02:14:21qui refusent la théocratie, qui veulent
02:14:23s'émanciper. Et peut-être qu'aujourd'hui,
02:14:25ils sont muselés, mais peut-être que demain,
02:14:27ils pourront déstabiliser le régime de l'intérieur.
02:14:29Et ça, je pense qu'il faut le regarder
02:14:31d'extrêmement près.
02:14:33En tout cas, Jean-Michel Fauvergue, les équilibres
02:14:35sont très compliqués
02:14:37dans la région. L'Iran
02:14:39agit en coulisses. On le voit
02:14:41avec les proxys dont on a parlé.
02:14:43Malgré tout,
02:14:45on a beaucoup parlé avec Thierry Coville tout à l'heure
02:14:47de cet aspect du régime iranien
02:14:49avec ce président qui vient d'arriver
02:14:51dont on dit qu'il est plus modéré, mais bon,
02:14:53modéré en Iran, on ne sait pas trop
02:14:55véritablement ce que ça veut dire.
02:14:57Malgré tout, il y a aussi
02:14:59un aspect de politique intérieure.
02:15:01On en parle beaucoup pour les autres pays, mais c'est vrai
02:15:03aussi en Iran, et c'était très instructif d'ailleurs
02:15:05de l'entendre tout à l'heure, parce qu'il nous disait
02:15:07qu'il y a une grande partie des habitants d'Iran
02:15:09qui n'en a rien à faire d'Israël,
02:15:11qui veut simplement vivre convenablement
02:15:13et agiter la menace israélienne en permanence
02:15:15pour le régime iranien, ça ne fonctionne plus aussi bien qu'avant.
02:15:17Sans doute.
02:15:19Je ne suis pas allé en Iran,
02:15:21donc je ne sais pas, mais vraisemblablement,
02:15:23et Paul Melun l'a dit,
02:15:25il y a une véritable
02:15:27problématique
02:15:29de ces gouvernants
02:15:31de l'Iran, c'est qu'effectivement,
02:15:33sur leur propre opinion publique,
02:15:35ils semblent avoir de moins en moins
02:15:37la main mise, même si cette main-là
02:15:39est violente et tremble rarement.
02:15:41On l'a vu avec les manifestations
02:15:43diverses et variées, en particulier
02:15:45de ces femmes courageuses
02:15:47qui enlèvent leur voile
02:15:49et qui libèrent leurs cheveux.
02:15:51Et d'ailleurs, ça pourrait
02:15:53nous donner des leçons à nous,
02:15:55puisqu'on a quelques femmes
02:15:57qui, elles, préfèrent,
02:15:59dans un pays comme le nôtre,
02:16:01garder le voile, ça c'est une parenthèse.
02:16:03Mais effectivement,
02:16:05on a cette problématique-là en Iran
02:16:07et tout ça fait dire à certains
02:16:09que l'Iran n'est pas
02:16:11aussi forte qu'on le prétend
02:16:13ou qu'on le craint.
02:16:15Ce qui est craint, quand même,
02:16:17c'est l'évolution
02:16:19de leurs recherches
02:16:21sur la bombe atomique
02:16:23et sur cette arme-là, ça c'est quelque chose
02:16:25d'important. On a aussi,
02:16:27en plus, dans la région, le positionnement
02:16:29des Américains alliés
02:16:31d'Israël
02:16:33et qui ont fait
02:16:35bouger leur flotte
02:16:37et qui ont donné quand même...
02:16:39Qui ont donné quand même
02:16:41des signes très sérieux.
02:16:43Oui, moi,
02:16:45ce qui semble...
02:16:47Alors, je ne sais pas
02:16:49si l'Iran va attaquer directement,
02:16:51il semblerait que tous les signaux disent
02:16:53qu'ils vont attaquer directement,
02:16:55mais ce qui semble sûr,
02:16:57c'est qu'on a un Hezbollah,
02:16:59le Hezbollah est puissant,
02:17:01c'est un mouvement qui est à la fois
02:17:03un mouvement terroriste,
02:17:05rappelons-le toujours,
02:17:07mais c'est aussi un mouvement politique
02:17:09qui est dans la vie politique du Liban
02:17:11et ce Hamas,
02:17:13c'est, au dire des spécialistes,
02:17:15dont je ne suis pas dans ce domaine-là,
02:17:17c'est un mouvement
02:17:19qui est très costaud,
02:17:21très armé
02:17:23et capable de faire mille choses.
02:17:25On verra au final, parce que
02:17:27l'histoire nous dit que
02:17:29ceux en qui
02:17:31ont craigné le plus,
02:17:33en général,
02:17:35c'est pas ceux-là qui...
02:17:37En tout cas, je ne suis pas vrai,
02:17:39il y a une forte inquiétude des chancelleries
02:17:41occidentales sur la situation
02:17:43en Iran, évidemment,
02:17:45mais au Liban aussi,
02:17:47beaucoup de pays vont appeler leurs ressortissants
02:17:49à quitter le pays au plus vite,
02:17:51dont la France en Iran et au Liban.
02:17:53C'est automatique,
02:17:55par un effet
02:17:57direct,
02:17:59le Liban, sur une nouvelle
02:18:01guerre de ce type-là, sera déstabilisé
02:18:03complètement.
02:18:05Il y a plus de 20 000 citoyens français
02:18:07qui sont actuellement au Liban, peut-être même plus,
02:18:09parce qu'on est en période d'été, et il y en a beaucoup
02:18:11qui sont en vacances au Liban.
02:18:13Je rappelle qu'on a des troupes aussi sous bannière ONU.
02:18:15Ils sont mobilisés, je crois qu'ils sont
02:18:17plus de 700 Français
02:18:19mobilisés. Donc, je le disais,
02:18:21la France, le Quai d'Orsay, demande à ses ressortissants
02:18:23français de quitter le Liban,
02:18:25ce qui est en train d'être le cas
02:18:27pour un certain nombre d'entre eux.
02:18:29Regardez ce reportage signé Maxime Lavandier.
02:18:31De Beyrouth,
02:18:33les files d'attente s'allongent d'heure en heure.
02:18:35Face aux craintes croissantes d'une guerre
02:18:37totale entre Israël et le Hezbollah libanais,
02:18:39de nombreux touristes ont dû
02:18:41écourter leurs vacances.
02:18:43On n'a pas vraiment ressenti de peur au centre de Beyrouth
02:18:45depuis la dernière frappe,
02:18:47mais je pense que c'était
02:18:49plus safe pour nous de rentrer.
02:18:51Nous ne sommes pas heureux de partir
02:18:53maintenant. J'aurais préféré terminer mes vacances
02:18:55d'été ici au Liban et retourner à mon travail
02:18:57à temps.
02:18:59D'autres, les yeux rivés sur les panneaux
02:19:01d'information, cherchent désespérément
02:19:03une solution. Plusieurs
02:19:05compagnies aériennes ont suspendu
02:19:07leur vol vers Beyrouth.
02:19:09Mon vol était prévu pour après-demain,
02:19:11mais il a été annulé, alors j'ai
02:19:13décidé de voyager aujourd'hui.
02:19:15J'espère que je vais y arriver.
02:19:17L'aéroport de Beyrouth
02:19:19devrait continuer à voir affluer des touristes.
02:19:21Paris, Londres ou encore
02:19:23Washington ont exhorté leurs ressortissants
02:19:25à quitter rapidement le pays.
02:19:27Avec ce paradoxe,
02:19:29pour les Libanais, ils ne voient pas forcément le danger
02:19:31de manière imminente, mais
02:19:33beaucoup de pays
02:19:35les invitent à quitter
02:19:37les lieux. C'est même le cas de l'Arabie saoudite
02:19:39qui a appelé à quitter le Liban.
02:19:41D'abord, c'est un crève-cœur de voir les Libanais
02:19:43sur le chemin, entre guillemets,
02:19:45du départ de leur pays.
02:19:47Je me souviens de ce que disait Golda Meir.
02:19:49Je ne sais pas quel est le premier pays qui fera la paix
02:19:51avec Israël, mais le second, ce sera
02:19:53immanquablement le Liban, dont ces
02:19:55deux pays, ces deux cultures étaient proches.
02:19:57Malheureusement, elles ne le sont plus.
02:19:59La faute à qui ? D'abord aux Palestiniens qui sont
02:20:01arrivés après avoir semé
02:20:03le trouble en Jordanie en 1970.
02:20:05Ils ont été expulsés par le roi de Jordanie
02:20:07vers le Liban. Au Liban, ils ont organisé
02:20:09ce qu'ils savent faire le mieux,
02:20:11c'est-à-dire le chaos, la guerre civile
02:20:13qui a commencé à partir de 1973-1974
02:20:15avec des assassinats,
02:20:17des massacres terribles.
02:20:19La situation que nous connaissons aujourd'hui,
02:20:21le Liban n'a plus jamais retrouvé de stabilité.
02:20:23Mais ce que nous voyons aujourd'hui,
02:20:25c'est le signe de la faillite
02:20:27de l'initiative diplomatique
02:20:29que la France avait
02:20:31d'une certaine manière parrainée, c'est-à-dire
02:20:33obtenir du Hezbollah
02:20:35le simple respect de la résolution
02:20:37du Conseil de sécurité des Nations Unies 1701
02:20:39qui dit que le Hezbollah doit
02:20:41reculer derrière la ligne du Litani.
02:20:43À partir du moment où non seulement il ne l'a pas fait,
02:20:45qu'il n'a pas désarmé, qu'il y a
02:20:47aujourd'hui 150 000 missiles au moins,
02:20:49dont une grande partie de ces missiles qui peuvent
02:20:51attaquer absolument tous les points
02:20:53en Israël et toutes les zones sensibles,
02:20:55il faut bien comprendre que si une situation
02:20:57comme celle-là devait advenir, c'est-à-dire que
02:20:59si le Hezbollah, sur les ordres
02:21:01de l'Iran, décide d'attaquer plus
02:21:03en profondeur l'État d'Israël, c'est-à-dire
02:21:05toucher Haïfa, toucher les aventures sensibles,
02:21:07toucher Tel Aviv et le sud du pays,
02:21:09les Israéliens n'auront pas
02:21:11d'autre solution que de se défendre
02:21:13et de défendre leur population, ce qui impliquerait
02:21:15une attaque massive contre
02:21:17les positions du Hezbollah,
02:21:19contre le Liban également,
02:21:21qui abrite une armée qui est un
02:21:23État dans l'État, et si vous voulez
02:21:25porter atteinte à cette armée
02:21:27qui autant prend le Liban en otage
02:21:29mais également l'ensemble
02:21:31de la région et notamment les Israéliens,
02:21:33il faut les mettre hors d'état de nuire. Ça ne peut pas se faire
02:21:35sans toucher aux infrastructures
02:21:37les plus vitales qui, malheureusement,
02:21:39servent
02:21:41l'intégralité du pays. Ce serait terrible,
02:21:43mais ce serait,
02:21:45si ça devait arriver, et je souhaite vraiment que ça n'arrive pas,
02:21:47ce serait l'échec
02:21:49de la communauté internationale qui montre
02:21:51encore une fois son incapacité
02:21:53à traiter les grands problèmes
02:21:55géostratégiques et géopolitiques
02:21:57auxquels nous sommes confrontés, et donc
02:21:59d'une certaine manière, ils ont la responsabilité
02:22:01et tous ceux qui appellent
02:22:03à la désescalade ou à la
02:22:05retenue lorsque
02:22:07des agresseurs, des dictatures
02:22:09attaquent des démocraties
02:22:11portent la responsabilité
02:22:13du renforcement
02:22:15de ces dictatures, justement,
02:22:17belliqueuses et guerrières.
02:22:19À un moment, il faut faire preuve de responsabilité.
02:22:21Il faut que l'Iran, le Hezbollah,
02:22:23les outils, les missiles,
02:22:25les milices chiites en Irak
02:22:27soient mis hors d'état de nuire.
02:22:29Si personne n'aide les Israéliens à le faire,
02:22:31les Israéliens le feront tout seuls ou avec
02:22:33l'aide de ceux qui voudront bien les accompagner
02:22:35dans cette sainte et saine
02:22:37bataille.
02:22:39Et pour être complet, on peut ajouter qu'il y a eu une attaque au couteau
02:22:41ces dernières heures
02:22:43en Israël avec un
02:22:45agresseur qui a été neutralisé
02:22:47par les forces de l'ordre israélienne.
02:22:49Également des missiles, plusieurs dizaines
02:22:51de missiles qui ont été tirés par le Hezbollah.
02:22:53Ils ont tous été interceptés par
02:22:55le système anti-aérien israélien.
02:22:57Un mot pour finir sur cette situation au Proche-Orient.
02:22:59Parce que c'est important d'en parler.
02:23:01Il y a toujours des otages qui sont retenus
02:23:03dans la bande de Gaza et le sort des otages
02:23:05est évidemment en question alors qu'il y a
02:23:07un regain de tension dans la région.
02:23:09Écoutez ce qu'en a dit le Premier ministre israélien,
02:23:11Rémi Netanyahou.
02:23:13Nous faisons un effort
02:23:15suprême chaque jour pour le retour
02:23:17de tous les otages. J'insiste
02:23:19pour qu'ils le reviennent tous, sans exception.
02:23:21Nous avons pris l'engagement
02:23:23irrévocable de les rendre tous vivants
02:23:25ou morts. C'est pourquoi j'ai donné l'ordre
02:23:27à la délégation de partir pour le Caire
02:23:29hier afin de poursuivre les négociations.
02:23:31Les négociations
02:23:35qui se poursuivent.
02:23:37Je porte le signe qui rappelle
02:23:39les otages, 115 encore.
02:23:41Demain, le 5 août,
02:23:43le petit Ariel Bibas
02:23:45va fêter ses 5 ans.
02:23:47Il ne les fêtera pas en fait, il est toujours
02:23:49retenu en otage avec son petit frère
02:23:51Kfir qui lui a 2 ans
02:23:53et qui a connu
02:23:55plus de temps en détention que
02:23:57de temps de vie avec ses
02:23:59parents. C'est absolument
02:24:01insupportable et inacceptable
02:24:03que cette arrogance,
02:24:05cette cruauté, cette barbarie du Hamas
02:24:07qui non seulement ne veut pas
02:24:09de cesser le feu, ne veut pas restituer
02:24:11les otages, ne veut pas déposer les armes
02:24:13et qui continue à mettre
02:24:15la vie des civils palestiniens
02:24:17aussi en très grand danger, ne peut pas
02:24:19à la fois se lamenter de voir
02:24:21des civils mourir et continuer
02:24:23la guerre jusqu'à
02:24:25outrance parce que ce que le Hamas
02:24:27veut, et d'ailleurs Ismaël Ranié le disait
02:24:29lui-même, on a besoin du sang
02:24:31des martyrs pour faire vivre la cause
02:24:33de la Palestine, cette cause qui n'a qu'un seul objectif
02:24:35la destruction d'Israël. Là encore
02:24:37il serait bien que l'humanité
02:24:39et les démocraties ouvrent un peu les yeux parce que
02:24:41ils sont les suivants sur la liste.
02:24:43Un mot pour finir Paul Melun sur le sort des otages
02:24:45c'est important de rappeler qu'il y a encore
02:24:47des otages dans la bande de Gaza
02:24:49et malgré le regain de tension, les négociations
02:24:51qui se poursuivent, nous dit Benyamin
02:24:53Netanyahou. Oui bien sûr, là on est vraiment
02:24:55au coeur, si vous voulez, du
02:24:57piège cynique et monstrueux
02:24:59que les preneurs d'otages du 7 octobre
02:25:01ont tendu à Israël
02:25:03c'est-à-dire
02:25:05se comporter véritablement
02:25:07comme des monstres, comme des voyous
02:25:09retenir des populations civiles
02:25:11et les mettre au milieu pour empêcher
02:25:13rendre plus difficile les opérations
02:25:15d'Israël. Vous rappeliez
02:25:17effectivement les mots d'Agnès, c'est un peu ça
02:25:19c'est-à-dire qu'utiliser
02:25:21les populations civiles
02:25:23utiliser leur souffrance
02:25:25pour servir une cause
02:25:27et cette cause, elle est
02:25:29parfaitement condamnable, c'est
02:25:31leur cause originelle
02:25:33c'est-à-dire la disparition d'Israël. Maintenant
02:25:35et Benyamin Netanyahou l'a évoqué dans l'allocution
02:25:37que vous avez montré, l'espoir
02:25:39pour les otages, c'est la négociation
02:25:41sous la houlette des Égyptiens
02:25:43avec le maréchal El-Sissi et c'est ce travail-là
02:25:45qui doit être poursuivi coûte que coûte
02:25:47et vaille que vaille, ça c'est fondamental
02:25:49et ensuite, moi pour le coup, sur le mot
02:25:51désescalade, je le vois quand même comme
02:25:53et d'ailleurs
02:25:55c'est un peu la position de la France et du Quai d'Orsay
02:25:57comme un travail de longue haleine parce que
02:25:59encore une fois, la guerre totale
02:26:01personne n'y a intérêt dans la zone
02:26:03et il faut aller vers cette désescalade, il faut aller vers
02:26:05cette négociation, ça ne veut pas dire qu'Israël
02:26:07n'a pas le droit de se défendre, ça veut juste dire que
02:26:09de toute façon, il ne peut pas y avoir
02:26:11si vous voulez, de perdants au sens
02:26:13d'une élimination. Je fais le parallèle en cela
02:26:15avec ce qu'on a pu dire récemment
02:26:17sur Zelensky quand il dit
02:26:19il faut mettre la Russie à terre, il faut gagner
02:26:21etc. Non, c'est des positions qui ne sont pas tenables
02:26:23il faut à un moment donné solder
02:26:25la guerre par la paix, ça paraît basique ce que je dis
02:26:27mais ça passe aussi par ça, par la négociation
02:26:29donc à un moment ou à un autre, il va falloir
02:26:31concrétiser cette désescalade
02:26:33et je pense que là, le chemin
02:26:35est très long et qu'il est peut-être plus long
02:26:37depuis que cet assassinat ciblé
02:26:39tout légitime soit-il, je pense qu'il est
02:26:41parfaitement légitime, a eu lieu.
02:26:43Avant de refermer cette émission, un mot de la situation
02:26:45au Royaume-Uni parce qu'on en parlait tout à l'heure
02:26:47le pays gagné par des émeutes
02:26:49violentes depuis plusieurs jours
02:26:51encore ce week-end, il y a eu des mouvements
02:26:53violents, je vous rappelle que ce sont des
02:26:55manifestations qui se déroulent dans
02:26:57plusieurs villes du pays, à la suite
02:26:59du meurtre de trois
02:27:01fillettes de 6 à 7 ans
02:27:03par un jeune homme de 17 ans qui a été
02:27:05arrêté depuis, mais dont les
02:27:07motivations restent à ce stade
02:27:09inconnu et depuis, il y a des mouvements
02:27:11de colère qui s'expriment au Royaume-Uni
02:27:13avec des dégradations
02:27:15des violences, notamment contre les forces de l'ordre
02:27:17on vous a compilé une séquence
02:27:19justement pour que vous puissiez vous rendre compte
02:27:21du niveau de violence qui s'exprime actuellement
02:27:23dans les rues britanniques
02:27:53Voilà pour les images de violences
02:28:05on voit beaucoup d'images circuler sur
02:28:07les réseaux sociaux avec parfois même deux camps
02:28:09qui se font face avec simplement
02:28:11les forces de l'ordre pour les séparer
02:28:13et vous le voyez d'ailleurs sur ces images
02:28:15Jean-Michel Fauvert, vous faisiez des réflexions
02:28:17sur la façon avec laquelle les autorités
02:28:19britanniques, les forces de l'ordre, interviennent
02:28:21pour tenter d'endiguer ce phénomène de violence
02:28:23Ce n'est pas des réflexions, je ne me permettrais pas
02:28:25de faire des réflexions sur la manière
02:28:27dont travaillent les collègues étrangers
02:28:29c'est des observations
02:28:31une comparaison avec ce... là on s'aperçoit
02:28:33que les policiers sont
02:28:35très chichement équipés
02:28:37ils n'ont rien comme matériel de protection
02:28:39ils ont leur matraque, ils ont juste un casque
02:28:41ils sont au contact
02:28:43et ils ne mettent pas
02:28:45à distance la foi
02:28:47en France vous avez des gens qui sont
02:28:49parrassonnés, qui ont
02:28:51du matériel lourd
02:28:53et l'idée c'est de mettre à distance la foule
02:28:55par des tirs de lacrymogène
02:28:57et d'autres
02:28:59et là non, ils sont au contact
02:29:01et c'est difficile
02:29:03de faire un maintien d'ordre comme ça
02:29:05j'ai vu tout à l'heure qu'il y avait des charges
02:29:07à cheval aussi, les anglais font ça
02:29:09ça a été abandonné
02:29:11en France et donc voilà, techniquement
02:29:13c'est quelque chose de différent
02:29:15par rapport à ce qu'on connait nous
02:29:17je signale que
02:29:19une fois de plus
02:29:21les manifestants, que ce soit en France
02:29:23que ce soit ici, sont toujours
02:29:25très violents et s'en prennent toujours
02:29:27à la police. Oui bien sûr, il y a eu beaucoup de policiers
02:29:29blessés, on va juste
02:29:31écouter l'allocution qui a été
02:29:33effectuée par le nouveau premier ministre
02:29:35britannique Kirsten Armer, il est au pouvoir depuis
02:29:37un mois seulement, il doit déjà faire face
02:29:39à cette crise et il a pris la parole
02:29:41de manière très formelle
02:29:43devant les britanniques ce soir
02:29:47Je condamne totalement la brutalité
02:29:49d'extrême droite à laquelle nous avons assisté
02:29:51ce week-end
02:29:53N'ayez aucun doute
02:29:55ceux qui ont participé à ces violences seront
02:29:57confrontés à toute la force de la loi
02:29:59La police procédera
02:30:01à des arrestations, les individus
02:30:03seront placés en détention provisoire
02:30:05les accusations suivront
02:30:07et les condamnations suivront
02:30:11La fermeté affichée par le
02:30:13premier ministre britannique Harry Bensimoun
02:30:15en un mot que vous évoque ces images
02:30:17d'une très grande violence
02:30:19Il a dénoncé l'extrême droite, il y a aussi l'extrême gauche
02:30:21il y a les islamistes, il y a des
02:30:23manifestations ethniques, communautaristes
02:30:25séparatistes, tout ce que vous voudrez
02:30:27malheureusement ce n'est pas que la Grande-Bretagne
02:30:29c'est un phénomène que l'on observe un peu partout dans le monde
02:30:31notamment en France et qui va aller
02:30:33en s'aggravant et en se dégradant
02:30:35je pense qu'il y a une vraie réflexion à voir
02:30:37sur les méthodes de
02:30:39maintien de l'ordre, évidemment c'est très important
02:30:41mais plus encore sur les causes
02:30:43profondes qui permettent et qui font
02:30:45que nous allons aller de plus en plus vers ce genre
02:30:47de situation et je pense que
02:30:49nous l'avons vu un peu en France
02:30:51en Grande-Bretagne c'est très exacerbé parce que
02:30:53le système communautariste est à plein régime
02:30:55et en France on a encore
02:30:57quelques garanties, la loi
02:30:59sur le séparatisme qui a été votée, les principes
02:31:01de laïcité qui sont plus ou moins respectés
02:31:03mais là on va vers quelque chose qui va faire
02:31:05très très mal. Paul Melland un mot pour finir
02:31:07D'un mot très court, vous évoquez
02:31:09les causes profondes, effectivement
02:31:11par-delà la question sécuritaire
02:31:13et la condamnation évidente de la violence
02:31:15il y a le sujet de la motivation de ces manifestants
02:31:17et du sujet, ce sont des manifestants
02:31:19effectivement anti-immigration
02:31:21dont certains sont très probablement d'extrême droite
02:31:23il est vrai que le sujet de l'immigration
02:31:25au Royaume-Uni est pris très au sérieux
02:31:27aussi par Keir Starmer
02:31:29qui vient de la gauche mais qui n'a rien à voir avec notre gauche
02:31:31Nupes, France Insoumise
02:31:33qui lui veut agir contre l'immigration parce qu'il a bien compris
02:31:35que par-delà ces manifestants-là
02:31:37il y a quand même ce qui secoue aussi
02:31:39le Royaume-Uni, c'est la crainte de l'immigration
02:31:41incontrôlée et que
02:31:43cette crainte-là qui a motivé jadis le Brexit
02:31:45est loin de s'être éteinte
02:31:47et que répondre à cette crainte-là
02:31:49répondre à cette angoisse vitale
02:31:51c'est aussi très important et je pense que
02:31:53le nouveau Premier Ministre l'a en tête
02:31:55Merci beaucoup à tous les trois de m'avoir accompagné
02:31:57ce soir pour évoquer toute l'actualité
02:31:59dans quelques instants
02:32:01vous avez rendez-vous avec
02:32:03Maureen Vidal pour l'édition de la nuit
02:32:05j'en profite également pour remercier toutes les équipes
02:32:07qui m'ont aidé à préparer cette émission
02:32:09et puis notez bien ce rendez-vous
02:32:11demain, 8h10, la grande interview d'Anthony Favalli
02:32:13Rachida Dati, la ministre
02:32:15d'émissionnaire de la Culture
02:32:17sera l'invité de la matinale
02:32:19de CNews, bonne soirée
02:32:21sur l'antenne de CNews