• il y a 4 mois
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00:00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans cette édition spéciale de Soir Info.
00:00:04Vous venez de voir cet entretien exclusif entre Alain Delon et Pascal Praud
00:00:09avec la participation de Sonia Mabrouk.
00:00:11C'était en 2019.
00:00:12On est ensemble jusqu'à minuit pour rendre hommage à Alain Delon.
00:00:17Édition spéciale.
00:00:19Le dernier samouraï du cinéma français s'est éteint à l'âge de 88 ans,
00:00:22annonce faite ce matin par ses trois enfants, Anouchka, Anthony et Alain Fabien.
00:00:26Avant de revenir sur sa vie, bien sûr, et sur sa carrière,
00:00:29je vais souhaiter la bienvenue à Régis Le Sommier, qui est à mes côtés jusqu'à minuit ce soir.
00:00:34Bonsoir Régis, bonsoir également à Christian Proutot.
00:00:36Bonsoir Michael.
00:00:37On va écouter à présent Pascal Praud,
00:00:39que vous venez de voir dans cette émission,
00:00:42Pascal qui était en direct avec nous tout à l'heure
00:00:44et qui se souvenait justement de cette rencontre,
00:00:46de cet entretien exclusif qu'il avait eu avec l'acteur.
00:00:51C'est un souvenir exceptionnel.
00:00:53Et puis l'émotion de la fin de l'émission.
00:00:56Mais vous savez, depuis ce matin, tout le monde dit la même chose.
00:01:00À juste titre, Alain Delon est unique.
00:01:02Alain Delon ne ressemble à personne.
00:01:04Donc c'est un charme, un charisme, une présence.
00:01:08Et on va tous répéter les mêmes mots.
00:01:10Ce qui était intéressant avec lui, c'est effectivement,
00:01:13quand il arrive quelque part, il prend tout l'espace.
00:01:18Et dans cette interview, dont je me souviens très bien,
00:01:21il y a évidemment le journaliste que je suis,
00:01:25mais il y a aussi l'homme, et j'ai envie de dire l'enfant,
00:01:29que je suis, qui connaît Alain Delon depuis toujours.
00:01:32C'est-à-dire que c'est une icône absolue.
00:01:35Donc tu es peut-être intimidé au moment où tu fais l'entretien,
00:01:43mais tu es surtout très content
00:01:45parce que tu rencontres quelqu'un qui t'a fait rêver.
00:01:48Lorsqu'on a vu des images, notamment de Zorro,
00:01:52avec un film qui doit être daté de 1975, 1976 ou 1977,
00:01:56c'est une époque où j'avais sans doute découvert Delon.
00:02:00La Tulipe noire également, quand on était enfant,
00:02:02c'était ces films-là, avant Monsieur Klein,
00:02:06avant Mélodie en sous-sol, avant le samouraï
00:02:11qu'on va découvrir à 12 ans, 13 ans, 14 ans, au moment de l'adolescence.
00:02:15Donc voilà, c'est un souvenir formidable.
00:02:17Et avec cet entretien, et Delon, ça se passe toujours comme ça,
00:02:21si vous avez acquis sa confiance,
00:02:25et bien après, il vous l'accorde toujours.
00:02:29Et à chaque fois que moi je lui envoyais un texto,
00:02:32que je cherchais à le joindre, il répondait.
00:02:35J'étais allé le voir, je me souviens, à l'hôpital américain après ses AVC.
00:02:41Et effectivement, c'est quelqu'un de ce point de vue-là qui est fidèle.
00:02:47C'est-à-dire qu'une fois que les choses sont faites,
00:02:49elles ne changent plus.
00:02:51Mais c'est très émouvant.
00:02:52Il y a beaucoup de tristesse aujourd'hui.
00:02:56Je pense qu'il y a un mélange de tristesse et aussi de soulagement,
00:02:58parce que lui-même n'aimait plus cette vie.
00:03:01Il le disait souvent qu'il avait envie de partir,
00:03:05qu'il avait eu une vie tellement exceptionnelle à 88 ans.
00:03:09Et puis de le voir comme il était,
00:03:12ce n'est pas l'image qu'on avait envie de voir de Delon.
00:03:16Et d'ailleurs, dans ce qu'il vient de dire il y a quelques minutes,
00:03:19il était obsédé par ça.
00:03:20Il dit, je ne pense qu'à ça.
00:03:22La vieillesse, c'est un naufrage.
00:03:24Voilà, la vieillesse, c'est un naufrage.
00:03:26C'est ce qu'il dit en tout cas.
00:03:28Les mots de Pascal Protot tout à l'heure sur ces news.
00:03:31Les hommes et les enfants que nous étions tous devant les films de Delon.
00:03:35Christian Protot, vous l'avez bien connu, Alain Delon.
00:03:37Il y a un moment dans votre vie où vous avez rencontré l'acteur.
00:03:41Est-ce que vous avez ressenti ça au moment de votre rencontre avec Alain Delon ?
00:03:45Est-ce que c'est le sentiment que vous avez ressenti ?
00:03:47Oui, tout à fait.
00:03:47Et d'autant plus que c'était une rencontre organisée par un ami commun.
00:03:50C'est-à-dire qu'il était vraiment à sa demande.
00:03:53Comme tous les acteurs qui ont des rôles de policiers, de gangsters.
00:03:59Il avait une relation avec ces métiers qu'il faisait,
00:04:03comme on dit quand on est enfant pour de faux, qui était assez surprenante.
00:04:07Et donc, il avait à la fois une envie et presque par moment,
00:04:12je dirais, une forme de jalousie de ne pas l'avoir fait pour de vrai.
00:04:16Je reprends le terme.
00:04:17Il était fasciné par les hommes d'action dont vous faisiez partie.
00:04:20Voilà, tout à fait.
00:04:21Et c'est comme ça que nous nous sommes rencontrés.
00:04:24Il était très ami avec un grand commissaire qui était de mes amis,
00:04:29qui est Charles Pellegrini.
00:04:30Et Charles, un jour, me dit...
00:04:32On était après une opération que nous avions faite ensemble,
00:04:36lui en tant que policier, moi en tant que GIGN.
00:04:39Et il me dit, j'ai un ami qui veut te rencontrer.
00:04:42Bon, alors, j'étais toujours un peu surpris
00:04:46parce qu'il fallait toujours se méfier des blagues de Charles Pellegrini.
00:04:52Et dans ce bistrot, dans un coin sombre où nous avions rendez-vous,
00:04:57eh bien, il y avait à côté de lui, il y avait Alain Delon
00:04:59qui avait souhaité cette rencontre parce qu'il était,
00:05:03vous le savez, fasciné par les armes.
00:05:06Et nous utilisions un revolver qu'il avait énormément impressionné,
00:05:09qui s'appelle le MR73.
00:05:11Et il était allé, alors il m'a raconté l'histoire,
00:05:13il était allé à Mulhouse, dans la maison de Manurhin,
00:05:20qui faisait ce revolver.
00:05:21Il leur a dit, je veux le même que Proutot.
00:05:24Et c'est lui qui me le raconte.
00:05:26Et quand vous connaissiez Alain Delon à travers l'acteur,
00:05:30à travers le rôle qu'il a et tout GIGN que j'étais,
00:05:32j'étais au moment où il me raconte ça,
00:05:36j'étais le petit garçon qui regarde les films,
00:05:39même si on n'avait pas énormément de différence,
00:05:42on avait 10 ans, qui regardait tout d'un coup son idole
00:05:48qui lui disait qu'il voulait le même revolver que lui.
00:05:51On revenait à ses jeunes enfants.
00:05:54Alors il s'est éteint sereinement dans sa maison de Douchy,
00:05:57entouré de ses trois enfants et des siens.
00:06:00Sa famille vous prie de bien vouloir respecter son intimité
00:06:03dans ce moment de deuil extrêmement douloureux.
00:06:05C'est le message adressé à la presse ce matin par la famille.
00:06:09On continue bien sûr de lui rendre hommage
00:06:11en ce début de soirée sur CNews avec de nombreuses réactions,
00:06:15mais juste avant, retour sur sa vie et sur sa carrière
00:06:17avec ce sujet de Vivien Nervié.
00:06:25Lorsqu'il tourne en 2008 Astérix aux Jeux Olympiques,
00:06:28cela fait près de 10 ans qu'Alain Delon est resté éloigné
00:06:31des plateaux de cinéma.
00:06:32L'autodérision dont il fait preuve dans son interprétation
00:06:35de Jules César sera saluée par le public.
00:06:37D'une certaine façon, la star tord le cou à cette image
00:06:40d'acteur mégalo, prétentieux et imbut de sa personne
00:06:43qui lui colle à la peau.
00:06:44Il faut dire qu'Alain Delon a joué avec les plus grands réalisateurs
00:06:47et les plus grands interprètes du cinéma français et international.
00:06:50J'ai une grande nostalgie des acteurs disparus
00:06:52parce que d'abord il y en a beaucoup,
00:06:53mais c'est tous ceux qui ont fait ma carrière,
00:06:55tous ceux qui m'ont, alors insus ou pas,
00:06:57m'ont apporté, m'ont donné quelque chose
00:06:59et m'ont fait sûrement ce que j'ai été les années qui ont suivi
00:07:01et ce que je suis encore aujourd'hui.
00:07:02Ça fait partie de ma vie.
00:07:04Doté d'une beauté renversante, d'un charisme quasi animal,
00:07:08le succès sera presque immédiat.
00:07:13Pourtant, Alain Delon est entré dans le cinéma par effraction.
00:07:16Il n'a jamais pris de cours.
00:07:18Son enfant se décline sur fond de parents divorcés,
00:07:20de familles d'accueil et d'institutions
00:07:22d'où il sera systématiquement renvoyé.
00:07:24Après un CAP de charcutier,
00:07:26il s'engage dans la marine au moment de la guerre d'Indochine.
00:07:29De retour à la vie civile, il enchaîne les petits boulots.
00:07:32Ses rencontres amoureuses vont changer son destin.
00:07:35Des femmes, mais aussi Jean-Claude Brialy,
00:07:37qui l'emmène à Cannes.
00:07:41Yves Allégret sera le premier réalisateur à lui donner sa chance
00:07:44dans Quand la femme s'emmêle.
00:07:48Puis René Clément, dans Plein soleil,
00:07:50lui offre son premier grand rôle.
00:07:52Sa carrière est lancée.
00:07:54Loukino Visconti le repère.
00:07:56Avec lui, il tourne Rocco et ses frères,
00:07:58puis Le guépard, Palme d'or à Cannes en 1963.
00:08:01Ce sont des religieuses qui s'étaient réfugiées dans la chapelle
00:08:03toutes agglutinées contre l'autel.
00:08:07Alain Delon a 28 ans.
00:08:09Ils vont suivre Mélodie en sous-sol, d'Henri Verneuil,
00:08:11qui marque sa rencontre avec Jean Gabin,
00:08:13son modèle dans le métier.
00:08:19Les films vont s'enchaîner.
00:08:21Plus de 90 au total.
00:08:23Le samouraï, la piscine,
00:08:25le clan des Siciliens, monsieur Klein,
00:08:27paroles de flics pour ne citer que les plus célèbres.
00:08:31« Est-ce que ça vous fait quand vous tirez ? »
00:08:35« Ça fait boum dans les oreilles ! »
00:08:37Dans Borsalino, il donne la réplique à Jean-Paul Belmondo,
00:08:40son alter-ego à l'écran.
00:08:44Côté vie privée, l'acteur est un séducteur.
00:08:46Il enchaîne les conquêtes féminines.
00:08:48« J'aime les femmes.
00:08:50Assez grandes, belles de toute façon,
00:08:52et si possible intelligentes. »
00:08:55Les femmes qui ont compté dans sa vie,
00:08:57Romy Schneider, avec qui il formera
00:08:59un couple mythique à l'écran comme à la ville.
00:09:01Ou encore Mireille Dark,
00:09:03sa compagne pendant 15 ans.
00:09:05Il lui faudra attendre 1985
00:09:07pour être reconnu par la profession
00:09:09qui lui attribue le César du meilleur acteur
00:09:11pour le film « Notre Histoire ».
00:09:13« C'est amusant, non ? »
00:09:17Au Festival de Cannes, la reconnaissance
00:09:19sera encore plus tardive.
00:09:21C'est un Alain Delon ému aux larmes
00:09:23qui reçoit en 2019 une palme d'or
00:09:25pour l'ensemble de sa carrière.
00:09:27Alain Delon est entré de son vivant
00:09:29dans la légende.
00:09:31Sa filmographie impressionnante
00:09:33et sa longévité lui confèrent
00:09:35à tout jamais une place à part
00:09:37dans le cinéma français.
00:09:39Laurie Cheleva est avec nous,
00:09:41journaliste cinéma sur Canal+,
00:09:43et Europe 1. Bonsoir Laurie.
00:09:45Bonsoir Michael.
00:09:47Merci d'être avec nous ce soir sur CNews.
00:09:49C'est tout un cinéma qui s'en va avec Alain Delon.
00:09:51C'était le dernier de cette génération
00:09:53très gabin, l'inventurat Jean-Paul Belmondo.
00:09:55Oui, c'est terrible.
00:09:57Trois ans seulement après le départ
00:09:59de Jean-Paul Belmondo.
00:10:01Bien sûr qu'il avait disparu des plateaux de cinéma.
00:10:03Bien sûr qu'on savait qu'il était
00:10:05très malade et qu'il était en fin de vie.
00:10:07Mais d'imaginer un monde sans Alain Delon,
00:10:09sans Belmondo, sans tous ces grands noms
00:10:11qui nous font rêver depuis tant d'années,
00:10:13ça fait bizarre. On sent un peu orphelin
00:10:15quand même aujourd'hui.
00:10:17Quel est le film dans sa filmographie
00:10:19qui vous vient instantanément
00:10:21lorsque vous pensez à Alain Delon, Laurie ?
00:10:23Franchement, énormément
00:10:25me viennent en même temps, comme bien sûr
00:10:27La Piscine. Mais c'est vrai que chez moi, dans la famille,
00:10:29on a vraiment un affect particulier
00:10:31pour Monsieur Klein,
00:10:33qui est un film d'ailleurs qu'Alain Delon
00:10:35lui-même aimait beaucoup.
00:10:37Il avait tenu personnellement
00:10:39à ce qu'il soit diffusé le soir de son hommage
00:10:41au Festival de Cannes, lorsqu'il a reçu
00:10:43sa palme d'or d'honneur en 2019.
00:10:45C'est un film qu'il a coproduit,
00:10:47il a choisi le réalisateur,
00:10:49avec qui il avait tourné quelques mois auparavant,
00:10:51quelques années auparavant,
00:10:53L'Assassinat de Trotsky.
00:10:55C'est un film qu'il avait voulu faire
00:10:57pour casser un peu son image à l'époque.
00:10:59Un film qui se passe
00:11:01dans un Paris occupé, sous le régime de Vichy.
00:11:03Ça parle
00:11:05de l'inhumanité, de l'indifférence
00:11:07et c'est un rôle d'anti-héros.
00:11:09Moi, j'ai trouvé Alain Delon, comme plein de gens,
00:11:11fabuleux dedans.
00:11:13Il n'a pas reçu de prix.
00:11:15Je sais que Costa-Gavras avait milité lors du Festival de Cannes
00:11:17pour qu'il reçoive le prix d'interprétation.
00:11:19Il ne l'a pas eu.
00:11:21Il l'aurait vraiment clairement mérité.
00:11:23Ça fait partie, moi,
00:11:25de mes rôles préférés d'Alain Delon.
00:11:27C'est ce qui était dit,
00:11:29notamment dans le sujet de Vivian Hervier,
00:11:31qu'on vient de regarder ensemble à l'instant.
00:11:33Alain Delon a été reconnu
00:11:35très tardivement, finalement, par ses pères.
00:11:37Je pense à l'Académie des Césars.
00:11:39Je pense également, évidemment,
00:11:41au Festival de Cannes, avec cette palme d'or
00:11:43d'honneur qui lui a été remise en 2019.
00:11:45Mais aucune récompense avant,
00:11:47finalement, à Cannes. Un seul César
00:11:49pour Alain Delon tout au long de cette
00:11:51immense carrière.
00:11:53Exactement, un seul César.
00:11:55Cette palme d'or d'honneur est
00:11:57très tardive. Mais oui, ça fait partie
00:11:59de ces grands acteurs qui n'auront pas
00:12:01cumulé les prix tout au long
00:12:03de leur carrière, alors que pourtant
00:12:05ils ont participé à énormément
00:12:07de films cultes. Je pense qu'Alain Delon,
00:12:09forcément, en a un peu souffert.
00:12:11C'est pour ça aussi que, par moments,
00:12:13il a cassé son image. Il voulait faire
00:12:15d'autres choses, montrer
00:12:17autre chose aussi. Après,
00:12:19il avait la reconnaissance du public.
00:12:21Il avait quand même cette reconnaissance-là.
00:12:23Mais les prix, il n'en a pas eu énormément.
00:12:25Monsieur Klein, c'est votre
00:12:27choix, Laurie Cholevin. On regarde tout de suite
00:12:29un extrait de
00:12:31Monsieur Klein.
00:12:37Votre journal.
00:12:39Vous avez dû le laisser tomber.
00:12:43Non.
00:12:51Vous avez raison, c'est
00:12:53bien mon nom et mon adresse.
00:12:55C'est le facteur qui l'aura posé devant votre porte.
00:12:59Au revoir, monsieur.
00:13:01Bon voyage et
00:13:03bonne chance.
00:13:05Bonne chance à vous.
00:13:13Un extrait de Monsieur Klein
00:13:15avec Alain Delon. Qu'est-ce qui vous
00:13:17touche ? Qu'est-ce qui vous a touché dans ce film,
00:13:19Laurie Cholevin ?
00:13:21Forcément, moi, de par mon histoire
00:13:23familiale, c'est un pan de l'histoire
00:13:25de notre histoire de France
00:13:27qui me touche. Et de voir Alain Delon
00:13:29dans ce rôle,
00:13:31avec cette fin tragique que
00:13:33je ne dévoile pas. Parce que, pour ceux qui n'ont
00:13:35pas vu le film, il faut absolument
00:13:37voir ce film. D'ailleurs, à l'époque,
00:13:39l'affiche de Delon dans Une Étoile Jaune
00:13:41avait choqué le public de l'époque.
00:13:43On ne s'attendait pas du tout à le voir
00:13:45dans ce registre-là,
00:13:47sur cette époque-là.
00:13:49C'est vrai que, voilà, c'est un film
00:13:51qui parle de la cruauté.
00:13:53C'est aussi un film avec une certaine dualité
00:13:55qui est quand même une thématique qu'on retrouve
00:13:57beaucoup dans la carrière d'Alain Delon.
00:13:59Et puis, c'est des souvenirs
00:14:01de jeunesse, pour moi, de films qu'on voyait en famille.
00:14:03Comme, d'ailleurs,
00:14:05tous les autres films de Delon.
00:14:07Je pense aux Samouraïs ou à la piscine. C'est vraiment des films
00:14:09que j'ai découverts avec mes parents, qui montrent aussi
00:14:11leur amour pour Alain Delon.
00:14:13Donc, voilà, c'est un peu des
00:14:15madeleines de prout, pour moi.
00:14:17Merci beaucoup, Laurie Choléba, d'avoir été avec nous
00:14:19ce soir sur CNews pour parler
00:14:21d'Alain Delon.
00:14:23Merci, merci à vous.
00:14:25Régis Le Sommier, vous, votre
00:14:27film préféré d'Alain Delon ?
00:14:29C'est incontestablement
00:14:31plein soleil, parce que je trouve que c'est
00:14:33un des films dans lesquels
00:14:35sa beauté explose
00:14:37généralement à l'écran.
00:14:39On dit que c'était l'un des hommes les plus beaux du monde,
00:14:41et c'est une réalité.
00:14:43Et en plus, il était français, authentiquement français.
00:14:45Et je trouve que
00:14:47ce film, ce duo
00:14:49avec Maurice René, Marie Laforêt,
00:14:51mise en scène par René Clément,
00:14:53est absolument exceptionnel.
00:14:55Il a été refait, d'ailleurs, il y a quelques années,
00:14:57le talentueux Monsieur Ripley, en 99,
00:14:59qui reprend la même histoire.
00:15:01Voilà, ça, c'est le film
00:15:03qui restera,
00:15:05pour moi, l'incarnation
00:15:07de l'onde, de ce côté solaire
00:15:09qu'il y avait dans le personnage. Il y avait un côté
00:15:11sombre. Et c'est le tout début pour Alain Delon,
00:15:13c'est le film qui va le faire exploser.
00:15:15C'est le film qui le fait exploser, mais c'est le film où
00:15:17on regarde encore même les images,
00:15:19simplement les photos du film,
00:15:21et on a l'impression qu'on est vraiment
00:15:23avec une gravure de mode
00:15:25qui sera un petit peu toute sa vie, d'ailleurs,
00:15:27avec différentes
00:15:29facettes.
00:15:31Alors moi, j'ai eu l'immense
00:15:33honneur de travailler pour Paris Match,
00:15:35qui est un journal dans lequel Alain Delon
00:15:37a énormément été
00:15:39mis en scène, dans lequel il s'est confié.
00:15:41Et ce qui est très intéressant avec
00:15:43ce type d'acteur, il n'y en a plus beaucoup, hélas,
00:15:45c'est que c'est des acteurs qui se racontaient
00:15:47à travers les journaux, qui se racontaient
00:15:49à travers la presse,
00:15:51dont on connaissait la vie,
00:15:53dont on vivait, et dont les Français,
00:15:55finalement, vivaient toutes les épopées.
00:15:57Le mal, le bien,
00:15:59le triste, le moins triste,
00:16:01le mariage, le divorce, etc.
00:16:03Et c'est des
00:16:05stars qui acceptaient de se confier.
00:16:07Et personnellement, évidemment,
00:16:09quand j'étais à Paris Match,
00:16:11comme directeur adjoint de la rédaction, j'ai
00:16:13côtoyé Alain Delon, il venait
00:16:15au journal, il était
00:16:17un petit peu chez lui à Paris Match,
00:16:19on avait l'impression que c'était le patron
00:16:21quand il venait, c'était assez
00:16:23intéressant, et puis
00:16:25surtout, il y avait
00:16:27ce côté où à chaque fois que Delon,
00:16:29j'ai toujours vu, alors on disait
00:16:31qu'il avait un côté sombre,
00:16:33en effet, mais dès que quelqu'un
00:16:35le sollicitait pour une photo,
00:16:37il était toujours disponible.
00:16:39J'entendais des témoignages à la radio
00:16:41de chauffeurs
00:16:43de taxi et autres
00:16:45qui parlaient d'Alain Delon,
00:16:47il y avait toujours
00:16:49un petit mot,
00:16:51c'était pas du tout
00:16:53quelqu'un qui vivait coupé
00:16:55du monde, il avait son côté
00:16:57sombre, il avait sa solitude, il avait
00:16:59sa souffrance, mais
00:17:01il savait aussi nouer,
00:17:03et il savait ce qu'il représentait pour les français.
00:17:051960, plein soleil,
00:17:07c'est la date de sortie de ce film,
00:17:09avec ce physique incroyable,
00:17:11le physique qui a joué
00:17:13clairement un rôle
00:17:15dans la carrière d'Alain Delon, puisque
00:17:17carrière qu'il a construit
00:17:19autour de ce physique.
00:17:21Pascal Praud disait tout à l'heure sur notre
00:17:23antenne qu'il était un accident
00:17:25génétique. Oui, un accident génétique,
00:17:27et alors, je vous dis, l'homme le plus
00:17:29beau du monde, on a eu
00:17:31lui et Brigitte Bardot, Brigitte
00:17:33est encore en vie, j'ai vu qu'elle avait écrit
00:17:35un texte magnifique pour
00:17:37son amie,
00:17:39celui qui partageait les mêmes valeurs qu'elle,
00:17:41qui aimait les animaux à la folie, comme elle.
00:17:43Donc, oui,
00:17:45ces deux légendes étaient
00:17:47françaises, c'est ça qu'il faut.
00:17:49Et on
00:17:51jaillit partout dans le monde,
00:17:53Alain Delon était un dieu vivant
00:17:55au Japon, par exemple.
00:17:57Tout comme Brigitte Bardot l'a été aussi,
00:17:59c'est-à-dire qu'on a deux personnalités, deux physiques
00:18:01qui ont marqué la beauté française
00:18:03à travers le monde. On n'imagine pas, et Dieu
00:18:05créa la femme, l'impact
00:18:07de ce film, par exemple, dans l'Amérique puritaine,
00:18:09c'était incroyable, c'était à la
00:18:11fois démoniaque,
00:18:13vécu comme démoniaque parmi les puritains,
00:18:15mais en même temps, c'était une explosion
00:18:17de beauté. Et Alain Delon,
00:18:19je pense, c'était la même chose
00:18:21d'un point de vue masculin.
00:18:23Christian Proto, vous, si vous deviez choisir
00:18:25un film d'Alain Delon ?
00:18:27Le Clan des Siciliens, c'est
00:18:29un peu différent.
00:18:31Mais,
00:18:33comme j'ai connu un peu
00:18:35Alain en dehors
00:18:37du cinéma, et après sa
00:18:39période la plus
00:18:41connue au cinéma,
00:18:43j'ai moins
00:18:45d'attention, je porte moins d'attention
00:18:47à son cinéma qu'à l'homme
00:18:49que j'ai pu croiser.
00:18:51C'est ça qui était intéressant. Mais il y a une chose
00:18:53qu'on oublie un tout petit peu,
00:18:55j'ai eu le privilège,
00:18:57comme tous ceux qui sont allés le voir au théâtre,
00:18:59c'est qu'il était un
00:19:01immense acteur de théâtre,
00:19:03je pense plus méconnu
00:19:05que l'acteur de cinéma.
00:19:07C'est-à-dire
00:19:09qu'il y avait le nombre de films aussi, évidemment.
00:19:11Oui, c'est vrai, mais là,
00:19:13il jouait avec sa fille,
00:19:15Anoushka,
00:19:17Une journée
00:19:19ordinaire, je crois, le titre,
00:19:21et ce film,
00:19:23cette pièce, pardon, du coup,
00:19:25je prends les pieds avec le cinéma,
00:19:27il était
00:19:29émouvant aux larmes, puisque c'était
00:19:31en gros le duo
00:19:33entre un père qui découvre
00:19:35que sa fille aime quelqu'un et qu'elle
00:19:37va quitter la maison, et ils vivaient ensemble,
00:19:39lui n'avait plus sa femme,
00:19:41donc à partir du moment où sa fille partait,
00:19:43qu'il découvre que sa fille
00:19:45va partir, il y a une rupture,
00:19:47et il y avait
00:19:49dans le texte qui
00:19:51semblait avoir été fait pour lui
00:19:53quelque chose de tragique
00:19:55qu'il savait interpréter
00:19:57d'une manière magnifique, et c'est vrai
00:19:59ce que tu disais,
00:20:01c'est qu'il y avait dans
00:20:03Delon, on le sentait quand
00:20:05on le connaissait un tout petit peu,
00:20:07quelque chose de cette blessure
00:20:09dont on dira que c'était
00:20:11peut-être son enfance, et du coup,
00:20:13il est trop obligé de se poser la question
00:20:15est-ce qu'on sort vraiment
00:20:17de l'enfance quand on a
00:20:19souffert, ce qui ne semble pas vraiment le cas
00:20:21à travers ce qu'on a dit sur lui
00:20:23mais qu'il a également dit sur lui,
00:20:25et qui pose problème
00:20:27sur la manière dont les gens
00:20:29après se comportent
00:20:31et jouent, et je crois
00:20:33que cette tragie dite
00:20:35personnelle, il la transmettait
00:20:37dans le cinéma.
00:20:39Une blessure liée à ses parents ?
00:20:41On n'est jamais sortis
00:20:43complètement de l'enfance, et il y a
00:20:45quelque chose qui m'a le plus étonné
00:20:47je sais que tout le monde le dit en boucle
00:20:49mais cette parodie dans César
00:20:51qu'il a
00:20:53faite
00:20:55qui a été en partie construite
00:20:57par lui aussi, d'après ce que m'a dit
00:20:59Forestier, que je connaissais bien
00:21:01qui était son réalisateur
00:21:03parce qu'il avait un gros problème
00:21:05avec Thomas Langman, donc il voulait
00:21:07quand Thomas Langman était là, il ne voulait pas tourner
00:21:09dans le film Astérix
00:21:11et Obélix aux Jeux Olympiques
00:21:13Alain Delon jouait le rôle
00:21:15de César
00:21:17et cette scène, qui est une scène de dérision
00:21:19incroyable, qu'il joue
00:21:21à merveille,
00:21:23pour moi, elle est
00:21:25le modèle de l'acteur qu'était vraiment
00:21:27Alain Delon, capable d'avoir
00:21:29cette distance, ce sens
00:21:31de la distance, et d'ironiser sur
00:21:33lui-même, qui à mon avis n'est pas
00:21:35si facile que ça à faire, et
00:21:37contraire à l'image que l'on pourrait
00:21:39avoir de lui, et du
00:21:41fait qu'on avait le sentiment
00:21:43on pouvait avoir le sentiment, je l'ai eu
00:21:45aussi, en discutant avec lui
00:21:47que quand il parlait de lui
00:21:49à la troisième personne, il y croyait
00:21:51vraiment, mais je crois
00:21:53qu'il était capable... Il y avait aussi une certaine auto-dérision
00:21:55autour de ça, il y avait une certaine auto-dérision
00:21:57autour de ça,
00:21:59on le verra également
00:22:01un petit peu plus tard dans cette émission
00:22:03puisque évidemment, ce trait de caractère
00:22:05avait été aussi repris
00:22:07par les marionnettes des guignols, souvenez-vous
00:22:09les guignols de l'info de Canal+,
00:22:11on regardera un extrait tout à l'heure
00:22:13et ils l'ont parlé aussi avec beaucoup de tendresse
00:22:15lui-même, c'est-à-dire avec beaucoup d'auto-dérision
00:22:17vous parliez d'Astérix et Obélix aux Jeux
00:22:19Olympiques, on regarde justement un extrait
00:22:21et on en parle juste après, c'est certainement
00:22:23ce dont vous souhaitiez nous parler
00:22:25César est immortel
00:22:27pour longtemps
00:22:29César a tout réussi, tout conquis
00:22:33C'est un guépard
00:22:35un samouraï
00:22:39Il ne doit rien à personne
00:22:41ni à Rocco, ni à ses frères
00:22:43ni au clan des Siciliens
00:22:47César est de la race des seigneurs
00:22:51D'ailleurs, le César du meilleur empereur
00:22:53a été décerné à ses frères
00:22:55D'ailleurs, le César du meilleur empereur
00:22:57a été décerné à César
00:23:01Extrait d'Astérix et Obélix aux Jeux
00:23:03Olympiques, c'était en 2008
00:23:07Régis Le Sommier, on peut
00:23:09parler d'auto-dérision lorsqu'on voit
00:23:11cette scène, le fait qu'il ait accepté déjà de jouer ce rôle
00:23:13Je crois que ça se termine par « avais-moi »
00:23:15« avais-moi » oui, c'est vrai, « avais-moi »
00:23:17Non mais sûr, c'est vrai qu'il avait
00:23:19alors, moi je ne l'ai pas ressenti
00:23:21exactement, qu'il était capable d'avoir
00:23:23une distance pareille
00:23:25je n'étais pas
00:23:27intime d'Alain Delon, mais loin sans
00:23:29faux, mais je me souviens d'une discussion
00:23:31par contre, sur une facette du personnage
00:23:33qui n'est pas souvent
00:23:35qu'on explore, je dirais
00:23:37un petit peu rapidement, et qui
00:23:39à mon avis a beaucoup compté pour lui
00:23:41c'est l'Indochine
00:23:43et je me souviens, on avait
00:23:45un sujet, quand il était venu
00:23:47et on avait commencé à parler, à fouiller
00:23:49un petit peu ses souvenirs, j'ai revu
00:23:51récemment une interview
00:23:53où il disait, cette période
00:23:55donc 18 ans, il s'engage
00:23:57volontaire dans la marine
00:23:59française, donc il part en Indochine
00:24:01en 1954, on est
00:24:03en plein cœur de la guerre d'Indochine
00:24:05il va vivre des moments très forts
00:24:07et il va dire, il dira
00:24:09c'est cette période là qui m'a tout donné
00:24:11laissant sentir
00:24:13que finalement, le fait de jouer
00:24:15après, n'était qu'un supplément
00:24:17de vie, ou en tout cas quelque chose
00:24:19qui lui avait été
00:24:21donné en plus
00:24:23il parle des frayeurs
00:24:25qu'il a connus là-bas, donc
00:24:27il y a eu ce moment de confrontation
00:24:29avec une situation réelle qui n'était
00:24:31pas du cinéma, et je pense qu'après
00:24:33il pensait
00:24:35probablement, par rapport à ce qu'il avait
00:24:37pu vivre en Indochine, le reste était
00:24:39un bonus très agréable, d'une vie
00:24:41fantastique, dans laquelle il a tout réussi
00:24:43et peut-être que pour lui, c'était ça
00:24:45le réel, c'est pour ça
00:24:47aussi qu'il avait peut-être cette fascination
00:24:49pour les hommes d'action, Christian Proto
00:24:51Alain Delon, on l'a beaucoup
00:24:53comparé à Jean-Paul Belmondo, de par
00:24:55leur immense carrière à tous les deux
00:24:57de par leur amitié aussi, mais ils avaient
00:24:59quelque chose de très différent tous les deux
00:25:01d'un côté, Jean-Paul Belmondo
00:25:03rêvait de ce métier, a pris des cours de théâtre
00:25:05a toujours voulu arriver
00:25:07là où il est arrivé
00:25:09alors qu'Alain Delon, lui
00:25:11est tombé là-dedans un petit peu
00:25:13par hasard finalement
00:25:15il n'était pas du tout destiné à ça
00:25:17après son CAP charcuterie
00:25:19il était destiné
00:25:21finalement à reprendre un peu
00:25:23la boucherie familiale et puis
00:25:25de par son physique, il se retrouve
00:25:27finalement repéré
00:25:29et devant
00:25:31les caméras Christian Proto
00:25:33Régis a tout à fait raison de souligner cette part
00:25:35de son engagement militaire
00:25:37où il a vu
00:25:39ce que c'était les hommes d'action
00:25:41ceux qui donnaient leur vie
00:25:43pour le pays, pour la nation
00:25:45les soldats
00:25:47et cette fascination
00:25:49on l'a retrouvé aussi chez Belmondo
00:25:51mais différemment
00:25:53j'ai eu l'immense privilège
00:25:55de les connaître tous les deux
00:25:57l'un parce que
00:25:59Verneuil nous avait
00:26:01fait tourner le GIGN d'Amper sur la ville
00:26:03quand on descend
00:26:05sur la tour Keller
00:26:07en rappel et du coup
00:26:09pendant des années
00:26:11il est arrivé de croiser Bebel
00:26:13et à chaque fois
00:26:15il évoquait cet événement
00:26:17comme si tout d'un coup ça avait été
00:26:19très important pour lui mais je pense
00:26:21c'était surtout qu'il avait croisé le GIGN
00:26:23et l'anecdote que je racontais
00:26:25sur la manière dont je rencontrais
00:26:27Alain
00:26:29c'est parce que à travers les armes
00:26:31à travers les rôles qu'il tenait
00:26:33il y avait
00:26:35cette passion pour les hommes d'action
00:26:37et qu'il jouait
00:26:39pour de faux ce qui fait qu'il est
00:26:41vénéré d'autant plus
00:26:43qu'il savait pour avoir
00:26:45joué sans risque
00:26:47ou peut-être quelques cascades
00:26:49ou autres mais pas en ayant
00:26:51malheureusement
00:26:53à double action
00:26:55ce qui se passe dans l'autre sens
00:26:57il avait cette admiration pour ces hommes
00:26:59à tel point que quand il y a eu
00:27:01l'assaut
00:27:03à Marignane du GIGN
00:27:05où plusieurs hommes
00:27:07du GIGN avaient été gravement blessés
00:27:09se sont retrouvés à l'hôpital
00:27:11donc le 24 décembre
00:27:131994
00:27:15il m'a appelé, il m'a dit
00:27:17Christian je veux
00:27:19faire quelque chose pour ces hommes
00:27:21qu'est-ce que je peux faire ? J'écoute
00:27:23ils sont à l'hôpital sur leur liste de souffrance
00:27:25je suis sûr qu'il y a une chose qui leur
00:27:27plairait c'est qu'on organise une petite fête
00:27:29autour d'eux et
00:27:31il a dit d'accord et
00:27:33on a organisé une petite fête
00:27:35à l'hôpital
00:27:37pendant que ces garçons
00:27:39entre deux interventions
00:27:41avaient pu être soignés
00:27:43et je pense que pour tous
00:27:45et je l'ai vu, on a une boucle
00:27:47entre anciens du GIGN
00:27:49tous ceux qui étaient là
00:27:51s'en souviennent et l'ont remercié
00:27:53dans cette boucle en disant
00:27:55il est venu nous voir et tout à fait simplement
00:27:57leur a dit merci
00:27:59c'était ça Alain
00:28:01il savait reconnaître
00:28:03ce qui était important chez les hommes d'action
00:28:05et c'est pour ça qu'il leur a
00:28:07attaché autant d'importance
00:28:09et souvent d'amitié
00:28:11Ils étaient les hommes d'action du cinéma français
00:28:13Alain Delon, Jean-Paul Belmondo
00:28:15un rival devenu ami
00:28:17attitré Sabrina Slimani
00:28:19qui est en régie et qui
00:28:21travaille sur cette émission
00:28:23je voudrais qu'on écoute Paul Belmondo, le fils
00:28:25de Jean-Paul Belmondo qui était interrogé
00:28:27cet après-midi sur CNews
00:28:29écoutez
00:28:31on se rend pas compte
00:28:33mais à cette époque là
00:28:35c'était eux les numéro 1 du box-office
00:28:37les gens allaient voir un film
00:28:39de Delon, ils allaient voir un film de Belmondo
00:28:41on attendait la sortie du dernier Delon
00:28:43la sortie du dernier Belmondo
00:28:45c'était quelque chose de très important
00:28:47la télé n'avait pas aussi d'importance
00:28:49qu'elle l'a aujourd'hui, le sport n'avait pas
00:28:51autant d'importance que ce qu'il a aujourd'hui
00:28:53parce qu'il est à la télé
00:28:55ce qui fait que eux étaient vraiment deux icônes
00:28:57tout le monde les a connus
00:28:59les enfants à très grand et on allait les voir
00:29:01et on attendait ce moment là et après ça continue
00:29:03avec la télé, avec les vidéos
00:29:05les DVD et aujourd'hui
00:29:07heureusement il y aura les plateformes et on pourra continuer à voir leurs films
00:29:09Paul Belmondo
00:29:11qui s'exprimait tout à l'heure dans l'heure des pro 2
00:29:13sur CNews
00:29:15c'était les deux numéro 1
00:29:17du box-office, Jean-Paul Belmondo
00:29:19Alain Delon, Régis Lesaumier
00:29:21je crois que oui ça
00:29:23en tout cas je m'en souviens vraiment
00:29:25comme oui il y avait
00:29:27ce que disait
00:29:29Paul Belmondo tout à l'heure
00:29:31il y avait Delon, il y avait Belmondo
00:29:33on allait voir l'un, on allait voir l'autre
00:29:35et puis ça remplissait
00:29:37tout l'espace
00:29:39cinématographique ou presque
00:29:41alors après il y a eu effectivement
00:29:43des rôles où ils ont été associés
00:29:45Gabin, on sait que
00:29:47dans sa carrière
00:29:49Alain Delon a joué avec d'autres
00:29:51et que ça a été effectivement
00:29:53des moments de cinéma aussi
00:29:55très intense
00:29:57mais c'était aussi surtout je pense
00:29:59des acteurs qui étaient capables de
00:30:01de prendre un rôle
00:30:03et de le
00:30:05modeler
00:30:07à leur immensité finalement
00:30:09et d'en faire quelque chose d'inoubliable
00:30:11Gabin dont je parlais
00:30:13était aussi capable de faire ça
00:30:15Lino Ventura aussi
00:30:17il y en a quand même
00:30:19et on est vraiment dans l'histoire
00:30:21du cinéma français
00:30:23à son paroxysme
00:30:25peut-être
00:30:27j'espère, je souhaite
00:30:29qu'on en ait d'autres plus tard
00:30:31et qu'il y ait des successeurs
00:30:33mais c'est pas pareil
00:30:35Beaucoup d'émotions aujourd'hui à Douchy
00:30:37dans le Loiret, notre journaliste Mathilde Ibanez
00:30:39s'est rendue tout à l'heure
00:30:41près du domaine de la brûlerie
00:30:43la demeure des Delon
00:30:45devant laquelle de nombreux fans étaient venus
00:30:47lui rendre un dernier hommage
00:30:49ce fut une journée
00:30:51d'émotions ici dans ce village
00:30:53de 1300 habitants
00:30:55ici les amis, les connaissances
00:30:57même des anonymes qui ont fait
00:30:59plusieurs kilomètres sont venus
00:31:01ici pour y déposer
00:31:03des fleurs, des cassettes
00:31:05des DVD, des mots
00:31:07pour rendre hommage à cette
00:31:09figure du cinéma
00:31:11français, on a pu discuter
00:31:13avec ces personnes
00:31:15qui ont tenu à venir ici pour lui rendre
00:31:17hommage, je vous propose d'écouter
00:31:19L'artiste restera à vivre
00:31:21dans nos cœurs
00:31:23et surtout dans la tête des français
00:31:25c'est vraiment un monstre du cinéma français
00:31:27comme ça, ça ne s'oublie pas
00:31:29on a été bercé par tous ces films
00:31:31Ce fut un hommage particulièrement
00:31:33intense ici, toute la journée
00:31:35plusieurs personnes sont venues
00:31:37puisque c'était la résidence
00:31:39préférée, la résidence de cœur
00:31:41d'Alain Delon, il était considéré
00:31:43un petit peu comme son refuge
00:31:45depuis plus de 50 ans
00:31:47et régulièrement ici
00:31:49son dernier souhait c'était de s'éteindre
00:31:51dans cette demeure
00:31:53et d'y être enterré aux côtés de ses chiens
00:31:55Mathilde Ibanez devant
00:31:57la demeure d'Alain Delon
00:31:59à Douchy dans le Loiret, les images de Pierre Emco
00:32:01pour CNews, Alain Delon qui devrait
00:32:03être d'ailleurs enterré
00:32:05dans sa résidence, c'est ce qu'a confirmé son
00:32:07ami Bernard Montiel qui était avec nous
00:32:09cet après-midi sur CNews, écoutez
00:32:11Il me semble vraiment qu'il va
00:32:13être vraiment enterré
00:32:15à Douchy comme il l'a toujours souhaité
00:32:17ça a été accepté
00:32:19effectivement ça va être fait
00:32:21et il n'y aura pas d'hommage national
00:32:23je crois, parce que c'est à leur demande
00:32:25c'est la demande d'Alain, il n'a jamais voulu
00:32:27on en avait beaucoup parlé à la suite de la mort de Johnny
00:32:29où il avait été très impressionné
00:32:31par tout ce qui est arrivé, il me dit moi je ne veux pas tout ça
00:32:33et je crois que les
00:32:35enfants vont respecter ça, il me semble
00:32:37maintenant c'est à eux de le dire
00:32:39c'est pas à moi de le dire mais je crois qu'effectivement il n'y aura pas
00:32:41d'hommage national même si le président
00:32:43de la république le souhaite
00:32:45Pas d'hommage national nous dit
00:32:47Bernard Montiel ou d'hommage populaire comme ça avait été
00:32:49le cas pour Johnny Hallyday, on va continuer
00:32:51d'en parler dans un instant mais juste avant
00:32:53il est 22h30, on va parler
00:32:55des autres grands titres de l'actualité
00:32:57de ce dimanche soir et c'est avec
00:32:59Félicité Kindoki, bonsoir Félicité
00:33:03Bonsoir Mickaël, bonsoir à tous
00:33:05Dans le reste de l'actualité
00:33:07la rentrée politique à peine entamée
00:33:09des tensions se font de plus en plus ressentir
00:33:11à présent, la France insoumise menace
00:33:13d'engager une procédure de destitution
00:33:15à l'encontre du président Emmanuel Macron
00:33:17s'il ne nomme pas un premier ministre issu de la gauche
00:33:19une menace à laquelle le parti socialiste
00:33:21se désolidarise totalement
00:33:23Olivier Faure, patron du parti
00:33:25a immédiatement réagi sur X, je cite
00:33:27Cette tribune n'est signée que par les dirigeants
00:33:29de LFI, elle n'engage que leurs mouvements
00:33:31La réponse à une nomination d'un premier ministre
00:33:33qui ne serait pas conforme à la tradition
00:33:35républicaine est la censure
00:33:37Le secrétaire d'état américain
00:33:39Anthony Blinken est arrivé ce soir
00:33:41à Tel Aviv en Israël
00:33:43avant de se rendre en Egypte
00:33:45L'objectif, pousser l'accord de trêve
00:33:47dans le conflit entre Israël et le Hamas palestinien
00:33:49et d'éviter ainsi une escalade
00:33:51au Proche-Orient, une nouvelle mission
00:33:53qui survient dans un contexte tendu
00:33:55car le Hamas accuse maintenant le premier ministre israélien
00:33:57Benjamin Netanyahou de faire obstruction
00:33:59à cet accord de cesser le feu
00:34:01Et puis côté sport, la polonaise
00:34:03Katarina Nievadoma
00:34:05remporte le Tour de France
00:34:07Une victoire sur le fil avec seulement
00:34:094 petites secondes d'avance sur Demi Wollring
00:34:11victorieuse de la dernière étape
00:34:13au sommet de l'Alpe d'Huez
00:34:15Après la flèche Wallonne au printemps
00:34:17c'est le deuxième grand succès de la polonaise cette saison
00:34:19Chez les françaises, c'est Evita Music
00:34:21qui termine au pied du podium
00:34:23à la 4ème place
00:34:25Merci, félicité
00:34:27félicité Kindo qui on vous retrouve dans 30 minutes
00:34:29pour un nouveau point sur l'actualité
00:34:31Pas d'hommage national
00:34:33pas d'hommage populaire
00:34:35C'est ce que nous disait Bernard Montiel tout à l'heure
00:34:37en ce qui concerne Alain Delon
00:34:39C'est quelque chose
00:34:41qu'il ne voulait pas
00:34:43C'est ce qu'a l'air de nous dire Bernard Montiel, Christian Proutot
00:34:45Je ne pourrais pas vous dire
00:34:47La seule chose que je sais c'est que
00:34:49il avait assisté je crois à celui de
00:34:51Belmondo
00:34:53Donc ça prouve qu'il trouvait que c'était important
00:34:55d'être là
00:34:57Je ne sais pas s'il est venu mais en tout cas je sais
00:34:59qu'il voulait venir
00:35:01Après il a été plus difficile de le voir parce qu'il avait
00:35:03ses problèmes de santé
00:35:05Alors
00:35:07dire que comme c'est une décision
00:35:09de la famille on ne peut pas savoir ce que lui aurait voulu
00:35:11Donc c'est une décision
00:35:13familiale
00:35:15Je trouve ça dommage parce que
00:35:17on parlait tout à l'heure des filmographies
00:35:19mais il faut quand même
00:35:21se souvenir qu'il y avait en gros
00:35:23à défaut du clan des Siciliens
00:35:25il y avait le clan
00:35:27des Delon et ceux qui étaient pour
00:35:29Bebel et c'était pas tout à fait
00:35:31le même public
00:35:33Il y avait une rivalité qui était une rivalité
00:35:35dans les gens qui aimaient Belmondo
00:35:37et ceux qui aimaient Delon
00:35:39Donc il y avait deux types de spectateurs
00:35:41donc je crois que
00:35:43effectivement
00:35:45c'est pas tout à fait
00:35:47même s'ils ont été
00:35:49ils ont réussi à faire un film
00:35:51Borsalino
00:35:53ensemble
00:35:55qui pour moi m'a beaucoup plu
00:35:57Il y a une chance sur deux aussi
00:35:59Regis ?
00:36:01Moi je rajouterais
00:36:03cette absence d'hommage national
00:36:05va quand même dans la ligne
00:36:07du personnage
00:36:09dans ce qu'il a exprimé à la fin de sa vie
00:36:11et dans ce qu'il a été quelque part
00:36:13on a évoqué tout à l'heure
00:36:15la reconnaissance tardive
00:36:17je pense pas que ce soit
00:36:19exclusivement là dessus mais c'est quand même
00:36:21quelqu'un qui s'est construit contre
00:36:23vous évoquiez son enfance
00:36:25pénible, douloureuse
00:36:27on a pas vraiment tout su d'ailleurs
00:36:29peut-être qu'un jour on en saura plus
00:36:31mais les douleurs
00:36:33façonnées à ses âges
00:36:35les cicatrices
00:36:37profondes et puis ensuite
00:36:39quelqu'un qui n'est pas évident
00:36:41qui, alors vous dites
00:36:43Belmondo mais faut pas
00:36:45à mon avis les comparer parce que eux
00:36:47Belmondo aussi
00:36:49Belmondo comme Delon
00:36:51sont boudés par les critiques
00:36:53ils sont boudés par la critique, je me souviens d'une couverture
00:36:55de Paris Match pour revenir
00:36:57où on les avait fait, ils sautaient
00:36:59sur un tamponing et ils disaient
00:37:01Cannes, on n'en a rien à cirer
00:37:03en parlant du festival de Cannes dans lequel
00:37:05ils n'avaient jamais été invités
00:37:07et dans lequel finalement c'était
00:37:09deux monstres sacrés qui remplissaient
00:37:11les salles mais le plus grand festival
00:37:13de cinéma
00:37:15du monde ne les accueillait pas
00:37:17Oui mais est-ce que ça c'est pas un problème franco-français
00:37:19aussi Régis Le Saumier, on a un problème
00:37:21avec ce qui est populaire en France
00:37:23Mais dans
00:37:25l'itinéraire
00:37:27et la trajectoire de Delon
00:37:29je pense que cette adversité
00:37:31transcendée par sa beauté
00:37:33transcendée par son talent, transcendée
00:37:35par ce qu'il a réussi à être auprès du
00:37:37public fait que
00:37:39peut-être devoir défiler
00:37:41tous les gens qui l'ont
00:37:43un peu battu froid ou qui l'ont considéré
00:37:45j'écoutais tout à l'heure
00:37:47sans les citer des radios
00:37:49du service public
00:37:51de réac
00:37:53on pense à Delon tout de suite
00:37:55on pense à réac
00:37:57il y a toujours cette espèce
00:37:59de
00:38:01Fabien Lequeuve
00:38:03nous disait tout à l'heure qu'il était
00:38:05en quelque sorte le
00:38:07Michel Sardou du cinéma
00:38:09Oui mais c'est pas entièrement faux
00:38:11mais ça n'empêche que
00:38:13c'est peut-être pour ça qu'il n'a pas envie
00:38:15de voir défiler
00:38:17il a peut-être assisté à ses hommages
00:38:19à celui de Johnny
00:38:21à celui de Belmondo
00:38:23mais peut-être que pour lui
00:38:25un dernier pied de nez ce serait
00:38:27justement d'être enterré à Douchy
00:38:29où il y a un cimetière
00:38:31pour ses chiens
00:38:33parce que c'était un amoureux
00:38:35passionné des animaux
00:38:37et il a un cimetière
00:38:39pour ses chiens, il a envie d'être enterré
00:38:41là, c'était là
00:38:43c'était lui cet endroit
00:38:45il l'avait fait sien et je pense que
00:38:47c'est sa dernière pirouette
00:38:49c'est ça. Alain Delon
00:38:51longtemps boudé par l'Académie des Césars
00:38:53longtemps boudé par le Festival de Cannes
00:38:55mais effectivement on le disait tout à l'heure
00:38:57on en parlait notamment avec Laurie Choleva qui était
00:38:59avec nous en 2019, il avait reçu
00:39:01une palme d'or d'honneur au Festival
00:39:03de Cannes
00:39:05il était très ému
00:39:07je vous propose justement de revoir ces images
00:39:09Je vais vous demander
00:39:11pardon parce que ce soir
00:39:13pour moi
00:39:15plus qu'une fin de carrière
00:39:17je pense
00:39:19que c'est une fin de vie
00:39:25ce soir c'est un peu un hommage
00:39:27posthume
00:39:29mais de mon vivant
00:39:35vous savez quand j'ai commencé ce métier
00:39:37on m'a dit il y a une chose qui est difficile
00:39:39qui n'est pas difficile
00:39:41de faire le métier que tu veux faire
00:39:43ce qui est très difficile
00:39:47c'est de durer
00:39:49et j'ai duré
00:39:53j'ai duré 62 ans
00:39:59maintenant je sais que ce qui est difficile
00:40:03c'est de partir
00:40:07parce que je vais partir
00:40:09je vais partir
00:40:11mais je ne partirai pas
00:40:13sans vous le dire
00:40:15et sans vous remercier
00:40:17parce que j'ai fait mon mieux du tout de ma vie
00:40:19je l'ai fait du mieux que je pouvais
00:40:21ce soir cette projection m'a bouleversé
00:40:23m'a retraité de tas de choses
00:40:25mais j'ai fait un métier que j'ai choisi
00:40:27dirigé par les plus grands, les meilleurs
00:40:29et paraît-il
00:40:31paraît-il
00:40:33je suis une star
00:40:35mais si je suis une star
00:40:37c'est pour ça que je veux vous remercier
00:40:39c'est au public que je dois
00:40:41et à personne d'autre
00:40:43ils sont terribles ces images
00:40:45les mots
00:40:47employés par Alain Delon sont terribles
00:40:49oui ils sont terribles
00:40:51mais le connaissant
00:40:53je le dis toujours avec humilité
00:40:55dans la partie où je le connaissais
00:40:57ça ne m'étonne pas de lui
00:40:59et là c'est le Delon sincère
00:41:01il était bouleversé à ce moment-là
00:41:03c'est pas simplement le fait qu'il soit bouleversé
00:41:05c'est le fait qu'il faut savoir
00:41:07que dans la chronologie d'après ce qui a été dit
00:41:09mais je crois que c'est vrai
00:41:11c'était pas la première fois
00:41:13qu'on lui proposait cette palme
00:41:15pour sa carrière
00:41:17et il l'avait refusé en considérant
00:41:19qu'il devait son talent
00:41:21aussi à ceux qui l'avaient réalisé
00:41:23ceux qui l'avaient produit et ceux qui l'avaient fait les films
00:41:25et comme il semble le dire
00:41:27en conclusion
00:41:29à partir du moment où il était le dernier
00:41:31il considérait que là peut-être
00:41:33il pouvait l'accepter cette palme
00:41:35cette palme d'honneur
00:41:37je pense que
00:41:39c'est ce Delon-là
00:41:41qui va nous rester
00:41:43un Delon qui était dans sa grandeur d'acteur
00:41:45dont il était tout à fait conscient
00:41:47qu'il était
00:41:49cet acteur et qu'il avait cette grandeur
00:41:51ce qui faisait qu'il était capable
00:41:53d'en jouer avec dérision et que tout le monde
00:41:55s'y laissait prendre
00:41:57et il avait cette image
00:41:59qui faisait que jusqu'au bout
00:42:01il restera
00:42:03à la hauteur de l'image qui était la sienne
00:42:05et cet exemple
00:42:07on est l'exemple précis et pour ça
00:42:09l'image que je conserve de lui elle est derrière nous
00:42:11cette photo d'Alain est pour moi
00:42:13une des plus belles
00:42:15je pense que c'est quelqu'un qui avait
00:42:17enfin on le voit à travers
00:42:19ses mots une conscience
00:42:21aiguë de la mort
00:42:23et de son imminence
00:42:25je pense aussi que c'est quelqu'un qui a vécu
00:42:27énormément de solitude
00:42:29qui a été presque
00:42:31enfermé dans lui-même quelque part
00:42:33voyons ce déclin
00:42:35inéluctable
00:42:37ayant été ce personnage peut-être au
00:42:39firmament à un moment
00:42:41et puis voyons la vie
00:42:43avec
00:42:45cette
00:42:47manière de te
00:42:49dévorer progressivement
00:42:51et d'arriver à la fin et on le voit dans les mots
00:42:53quand il essaye
00:42:55quand il dit c'est le discours d'un mort
00:42:57vivant
00:42:59qui n'est pas tout à fait mort mais
00:43:01qui n'est plus tout à fait vivant
00:43:03c'est quelqu'un qui avait
00:43:05levé le pied aussi pendant
00:43:07les dernières années
00:43:09ça aussi c'est un
00:43:11vous savez il y en a toujours
00:43:13qui repousse
00:43:15les limites
00:43:17lui il avait pleinement conscience de ne plus être
00:43:19l'acteur qu'il avait été
00:43:21il avait
00:43:23ce côté sombre
00:43:25aussi qui le ravageait
00:43:27je pense que c'est quelqu'un qui a vécu
00:43:29une solitude
00:43:31extrême
00:43:33avec
00:43:35des renaissances par
00:43:37moment mais en tout cas
00:43:39les dernières années de sa vie ont été extrêmement
00:43:41difficiles et
00:43:43en tout cas il avait cette conscience aiguë
00:43:45de la fin
00:43:47Le monde de la culture et du
00:43:497ème arrêt est en deuil
00:43:51de nombreuses personnalités lui ont rendu hommage
00:43:53Regardez ce sujet de Tancrede Guillotel
00:43:55et on continue d'en parler
00:43:57de parler d'Alain Delon ce soir sur CNews
00:44:23Laudia Cardinal qui a partagé l'affiche
00:44:25avec lui dans le film Le Guépard
00:44:35Paul Belmondo le fils de l'acteur
00:44:37Jean-Paul Belmondo a également rendu hommage
00:44:39à Alain Delon sur Instagram
00:44:41avec une photo des deux mythes du cinéma français
00:44:43sur le tournage de Borsalino
00:44:45Alain, un jour vous m'avez dit que mon père
00:44:47vous manquait, aujourd'hui
00:44:49c'est vous qui allez nous manquer énormément
00:44:51Norbert Saada, ami d'enfance
00:44:53d'Alain Delon se rappelle d'un homme aux amitiés
00:44:55indéfectibles. On s'y attendait peut-être
00:44:57mais même quand on s'y attend
00:44:59c'est quand même un choc
00:45:01ses 65 années d'amitié
00:45:03avant d'être acteur c'est un
00:45:05monsieur très très fidèle
00:45:07sans jamais faillir
00:45:09toujours fidèle
00:45:11dans tous les moments
00:45:13c'est un homme d'élite qui caractérise également
00:45:15son amitié avec la chanteuse et actrice
00:45:17Lynne Renaud
00:45:19je suis tellement triste d'apprendre le départ d'Alain
00:45:21il était mon ami depuis ses tous débuts
00:45:23j'ai vu débarquer dans mon salon un garçon de 23 ans
00:45:25à la beauté renversante
00:45:27il avait déjà tout pour devenir une star
00:45:29le regard, la voix, le physique
00:45:31la puissance, la modernité
00:45:33un homme et un acteur à part
00:45:35salué par l'académie des Césars
00:45:37Alain Delon n'était pas seulement un acteur
00:45:39au travers de la variété des rôles
00:45:41qu'il a incarné avec passion et intensité
00:45:43mais aussi par sa personnalité contrastée
00:45:45et son magnétisme unique
00:45:47Alain Delon était devenu une icône éternelle
00:45:49du 7e art
00:45:51l'incarnation du cinéma
00:45:53salué unanimement par ses pairs avec une palme d'or
00:45:55au festival de Cannes en 2019
00:45:57Alain Delon avait signé ses adieux au cinéma
00:45:59dans un discours émouvant
00:46:01pour le festival, l'acteur laisse derrière lui
00:46:03une filmographie éblouissante
00:46:05et une trace ineffaçable
00:46:07Alain Delon
00:46:09On rejoint donc les autres légendes
00:46:11du cinéma français, on le disait
00:46:13Jean Gabin, Lino Ventura et bien sûr
00:46:15Jean-Paul Belmondo, je voudrais qu'on écoute également
00:46:17la réaction de l'ancien ministre de la Culture
00:46:19Roselyne Bachelot qui était interrogée
00:46:21ce matin dans Midi News
00:46:23C'est bien un grand chagrin
00:46:25une grande tristesse
00:46:27je l'ai rencontré plusieurs fois
00:46:29et véritablement
00:46:31jusqu'à la fin de sa vie
00:46:33il est resté ce qu'il était
00:46:35un monument du cinéma français
00:46:37quand on regarde sa filmographie
00:46:39on est saisi par
00:46:41la justesse de ses choix artistiques
00:46:43il n'a pratiquement rien acheté
00:46:45dans sa carrière
00:46:47qui a accumulé
00:46:49les chefs-d'oeuvre
00:46:51il a toujours résisté aux sirènes
00:46:53de Hollywood
00:46:55malgré les tentatives
00:46:57qui ont été faites auprès de lui
00:46:59ça ne l'intéressait pas, il était un acteur
00:47:01français
00:47:03et je dirais qu'il y avait
00:47:05un accord
00:47:07entre ses convictions politiques
00:47:09et ses choix d'artiste
00:47:11il aimait à dire
00:47:13qu'il habitait totalement
00:47:15ses os
00:47:17ses rôles
00:47:19il n'était pas un comédien
00:47:21mais un acteur
00:47:23et en cela
00:47:25il laisse
00:47:27un grand vide, je pense qu'il n'y a rien
00:47:29d'équivalent dans
00:47:31actuellement dans le panel
00:47:33des acteurs français qui soient
00:47:35à la hauteur du
00:47:37qu'ils représentent
00:48:03Oui, je pense
00:48:05qu'il était très attaché
00:48:07à la France, on le voit à travers
00:48:09tous ses choix
00:48:11même s'il prenait des réalisateurs
00:48:13qui n'étaient pas tous forcément
00:48:15français, mais
00:48:17il le faisait en fonction d'un cinéma
00:48:19dont il pensait qu'il pouvait le mieux l'incarner
00:48:21à travers
00:48:23le fait d'être français
00:48:25s'il avait voulu jouer
00:48:27Cary Grant
00:48:29ou un autre
00:48:31en fait
00:48:33il jouait des rôles
00:48:35qui incarnaient
00:48:37que ce soit à travers
00:48:39les histoires
00:48:41qui étaient racontées
00:48:43qui racontaient une histoire
00:48:45française sur la France
00:48:47sur
00:48:49par exemple ses films de policiers
00:48:51c'était des policiers à la française
00:48:53ce n'était pas des palcopies américaines
00:48:55avec une
00:48:57originalité
00:48:59qui l'assumait complètement
00:49:01celle de dire, ben voilà, je suis fier
00:49:03de mon pays et
00:49:05je joue le rôle d'une personne de mon
00:49:07pays et de se dire que cette personne
00:49:09à travers le cinéma
00:49:11c'est quelque chose
00:49:13qui est quand même assez éphémère
00:49:15le cinéma, on a beau dire
00:49:17que le cinéma dur
00:49:19il change avec les époques
00:49:21et les images que l'on voit d'une certaine
00:49:23époque peuvent nous paraître
00:49:25assez rapidement désuètes
00:49:27mais ce cinéma
00:49:29qu'il a interprété est un cinéma
00:49:31qui correspondait bien à la France
00:49:33et c'est, je pense
00:49:35cette chance on l'a eu d'avoir
00:49:37ce personnage qui nous a
00:49:39aussi bien représenté parce que
00:49:41tout le fait que
00:49:43par exemple il soit une immense
00:49:45idole à travers
00:49:47peut-être ses parfums
00:49:49à travers le nom qu'il a donné
00:49:51elle se faisait aussi
00:49:53à travers le cinéma et à travers
00:49:55une symbolique
00:49:57qui le relie à la France
00:49:59Il était désiré
00:50:01dans le monde entier Alain Delon
00:50:03de nombreuses réactions également de la presse
00:50:05à l'étranger, BBC News
00:50:07le New York Times
00:50:09également BBC News
00:50:11qui a réagi
00:50:13à la mort d'Alain Delon
00:50:15ça c'est le New York Times, réaction également
00:50:17du journal Hollywood Reporter
00:50:21de Republica ou encore
00:50:23du journal Païs
00:50:25le ministre italien des transports
00:50:27Matteo Salvini a également réagi
00:50:29cet après-midi, nous étions
00:50:31en compagnie d'Alberto Toscano également
00:50:33qui nous parlait du succès d'Alain Delon
00:50:35en Italie
00:50:37avec notamment le film Le Guépard
00:50:39qui était un véritable
00:50:41chef-d'oeuvre aussi en Italie
00:50:43Mais sur la dimension hollywoodienne
00:50:45je pense qu'il était parfaitement conscient aussi que
00:50:47assez peu, si ce n'est je crois
00:50:49aucun français n'a jamais réussi
00:50:51au Hollywood en réalité
00:50:53et que se confronter, alors
00:50:55Jean Dujardin récemment a tenu un Oscar
00:50:57là-bas pour un de ses films
00:50:59mais on sent bien qu'il est tout de suite
00:51:01revenu dans la sphère française
00:51:03sachant qu'il n'y avait pas grand chose à y faire
00:51:05et puis Delon, il y avait
00:51:07des Clint Eastwood, il y avait des gens
00:51:09déjà là qui occupaient des rôles bien américains
00:51:11et je pense que la dimension
00:51:13française du personnage
00:51:15qu'expliquait Christian
00:51:17tout de suite est tout à fait juste
00:51:19il était très enraciné
00:51:21Alain Delon, il était très enraciné
00:51:23dans ses valeurs, il était très enraciné
00:51:25dans ce qu'il était, il incarnait
00:51:27la France et je pense que ça
00:51:29ça il aimait bien
00:51:31et donc il n'avait pas besoin de
00:51:33prouver quoi que ce soit au reste du monde
00:51:35et quelque part il était
00:51:37d'une époque
00:51:39où la France rayonnait
00:51:41dans le monde, elle rayonnait
00:51:43c'était l'époque
00:51:45que ça commençait
00:51:47sa carrière commençait
00:51:49avec De Gaulle et on était dans une France
00:51:51qui avait une voix forte
00:51:53et avoir un acteur de cette trempe
00:51:55comme certains autres
00:51:57ça nous donnait déjà une identité
00:51:59on n'avait pas besoin d'aller se vendre
00:52:01ailleurs ou d'essayer d'imiter les autres
00:52:03il nous suffisait d'être
00:52:05nous-mêmes et d'incarner
00:52:07un modèle français
00:52:09qui quelque part énonçait dans l'universel
00:52:11et donc
00:52:13ne pas faire carrière à Hollywood
00:52:15à mon avis
00:52:17c'était pas son truc
00:52:19par contre oui que ses films
00:52:21soient
00:52:23populaires à l'étranger
00:52:25et que son personnage aussi
00:52:27parce qu'il y a aussi cette dimension
00:52:29chez Alain Delon
00:52:31d'icône
00:52:33véritable
00:52:35pas seulement avec
00:52:37icône de mode mais
00:52:39beauté à l'état pur
00:52:41qui transcendait
00:52:43peut-être cet aspect
00:52:45uniquement du monstre sacré du cinéma
00:52:47certains de ses films ont en effet
00:52:49particulièrement rayonné dans le monde
00:52:51et je le citais à l'instant
00:52:53c'est le cas notamment du Guépard
00:52:55dont je vous propose de regarder tout de suite un extrait
00:52:59Et vous, pourquoi êtes-vous garibaldien ?
00:53:03Si vous ne dédaignez pas d'avoir Garibaldi comme frère d'armes
00:53:05lui n'a qu'un souhait
00:53:07se battre à vos côtés
00:53:09ce sont ses propres paroles mademoiselle
00:53:11mais je ne pensais pas que ce serait si fatigant
00:53:13je n'ai jamais autant marché de ma vie
00:53:15la marche de nuit
00:53:17vers Gibilros
00:53:19une tête de mule
00:53:21nous étions tous
00:53:23des cabochards et des têtes brûlées
00:53:25si je vous racontais la scène entre Bixio et la masse
00:53:27à laquelle le hasard a voulu que j'assiste
00:53:29et la prise de l'hôtel de ville
00:53:31j'y étais aussi
00:53:33mais j'ai préféré m'en aller
00:53:37Le Guépard, 1963
00:53:39pour ce film franco-italien extraordinaire
00:53:43Il était magnifique ce film
00:53:45et quand il a été remastérisé en 2010
00:53:47Alain m'avait invité à Cannes
00:53:49alors j'ai eu la chance
00:53:51de pouvoir être à côté de lui
00:53:53quand la cérémonie
00:53:55de présentation du film remastérisé
00:53:57s'est faite
00:53:59et quand l'ovation
00:54:01qu'il y a eu pour lui
00:54:03quand il s'est levé
00:54:05montrait à quel point
00:54:07il était porté par le cinéma
00:54:09auquel il avait participé
00:54:11et auquel il avait donné un sens
00:54:13parce que dans le fond
00:54:15un film peut être un très très bon film
00:54:17avec tout ce que l'on veut
00:54:19mais il est incarné par des êtres humains
00:54:21des gens qui incarnent le rôle
00:54:23et il avait cette telle propension
00:54:25à pouvoir incarner des rôles
00:54:27que par exemple
00:54:29je ne sais plus qui disait
00:54:31il ouvre une porte
00:54:33c'est pas la même chose que si quelqu'un d'autre ouvre une porte
00:54:35oui j'avais entendu ça
00:54:37c'est dingue
00:54:39et j'avoue que c'est vrai
00:54:41il y a une certaine élégance
00:54:43une gestuelle
00:54:45mais c'est un exercice très connu
00:54:47en acting en fait
00:54:49c'est comme ça qu'on dit
00:54:51notamment dans les écoles d'acting aux Etats-Unis
00:54:53où on demande aux jeunes acteurs
00:54:55d'ouvrir une porte
00:54:57c'est un exercice très connu
00:54:59je découvre que cet exemple
00:55:01est sûrement un bon exemple éducatif
00:55:03pour apprendre à ceux qui veulent faire ce métier
00:55:05mais c'est vrai que
00:55:07j'avais pris cet exemple parce que ça me paraissait
00:55:09tellement banal d'ouvrir une porte
00:55:11apparemment non
00:55:13pour que l'image reste
00:55:15et ne soit pas banale justement
00:55:17il faut que ce soit quelqu'un qui l'ouvre
00:55:19et la manière dont il l'ouvre
00:55:21la manière d'être naturel
00:55:23et puis surtout
00:55:25la prestance finalement
00:55:27du personnage effectivement
00:55:29lorsque Alain Delon rentrait dans une pièce
00:55:31il y avait quelque chose qui se passait
00:55:33il rayonnait
00:55:35et il avait un regard aussi
00:55:37il ne faut pas oublier son regard
00:55:39pour avoir été à côté de Dame
00:55:41qu'il avait croisée
00:55:43en soirée
00:55:45on était un peu énervé
00:55:49Que représenter Alain Delon pour vous
00:55:51évidemment c'est cette question
00:55:53qu'on pose depuis ce matin
00:55:55et qu'on est aussi allé vous poser dans la rue
00:55:57on va écouter vos réponses
00:55:59on va les écouter dans un instant
00:56:01mais je vous repose la question
00:56:03que représenter Alain Delon pour vous
00:56:05pour moi je vous dis
00:56:07je suis arrivé dans une
00:56:09ma génération je suis né en 68
00:56:11donc sa carrière était déjà bien lancée
00:56:13mais oui
00:56:15c'était
00:56:17un des noms
00:56:19qui ressortait
00:56:21mais il y a aussi une dimension
00:56:23qui était, vous évoquiez
00:56:25les femmes
00:56:27Delon sans les femmes
00:56:29et puis Delon sans les femmes
00:56:31mais
00:56:33les femmes de sa vie
00:56:35c'est les actrices avec lesquelles il a été
00:56:37et il y a la tragédie
00:56:39il y a Romy Schneider
00:56:41qui reste je pense quelque chose
00:56:43son amour avec Romy Schneider
00:56:45la mort de Romy Schneider
00:56:47il y a toutes les composantes
00:56:49c'est à la fois
00:56:51à l'écran, on évoquait la piscine tout à l'heure
00:56:53mais c'est aussi
00:56:55cette vie personnelle
00:56:57cette vie que les français ont vécu
00:56:59cette tragédie que les français ont vécu avec lui
00:57:01c'est pour ça que ça en fait un personnage
00:57:03à la fois inaccessible, un peu iconique
00:57:05loin
00:57:07presque doué de pouvoir, vous l'avez dit
00:57:09et en même temps quelqu'un de très proche
00:57:11quelqu'un qui touchait l'homme de la rue
00:57:13et qui a fait
00:57:15sa réussite avec cet homme de la rue
00:57:17et pas avec les critiques de cinéma
00:57:19et pas avec
00:57:21peut-être une intelligentsia contre laquelle
00:57:23il s'est érigé souvent
00:57:25Qu'on le veuille ou non, c'est une partie de nous qui s'en va
00:57:27avec Alain Delon aujourd'hui
00:57:29clairement, qu'on soit de
00:57:31cette génération ou d'une autre
00:57:33moi je suis plus jeune
00:57:35lorsque je suis né
00:57:37les plus grands films d'Alain Delon étaient déjà sortis
00:57:39mais je les ai tous vus avec mes parents
00:57:41c'est des films qui ont été
00:57:43diffusés, rediffusés
00:57:45à la télévision, les musiques de films
00:57:47font partie des bandes originales
00:57:49de nos propres vies
00:57:51forcément, les français
00:57:53s'identifient
00:57:55à ces films
00:57:57plus qu'à lui, les français s'identifient
00:57:59à ces films
00:58:01tous les personnages, mais lui
00:58:03vous pouvez parler de cinéma
00:58:05vous allez avoir des acteurs
00:58:07des Guillaume Canet, dans les nouvelles générations
00:58:09qui vont émerger, qui sont
00:58:11extraordinaires, j'évoquais Jean Dujardin
00:58:13tout à l'heure, successeur
00:58:15de Jean-Paul Belmondo, on pourra dire peut-être
00:58:17il y a des filiations
00:58:19il y a des filiations qui existent
00:58:21mais vous aviez tous
00:58:23ces acteurs, même Lino Ventura
00:58:25même Gabin, et vous aviez Delon
00:58:27qui était à part, Delon a toujours été à part
00:58:29on disait, oui
00:58:31il parlait de lui à la troisième personne
00:58:33il semblait échapper au commun des mortels
00:58:35mais c'est un peu ça
00:58:37c'est à la fois son talent d'acteur
00:58:39mais peut-être aussi
00:58:41cette beauté, peut-être aussi
00:58:43toute cette dimension qu'il portait
00:58:45en lui, qui était différent
00:58:47de tous les autres acteurs
00:58:49et qui en faisait l'acteur
00:58:51par excellence. Alors que représentait Alain Delon
00:58:53pour vous ? On est allé vous poser la question
00:58:55écoutez vos réponses
00:58:57C'était un immense acteur
00:58:59et ça m'a vraiment fait un choc
00:59:01parce que je pensais qu'il était éternel
00:59:03je pensais qu'il ne mourrait jamais
00:59:05et c'était quelqu'un que j'aimais énormément
00:59:07C'est toujours triste
00:59:09de perdre une vedette
00:59:11comme Alain Delon
00:59:13Le rayonnement même de la France, pour sa culture
00:59:15va même au-delà des grands concerts
00:59:17des grands musiciens
00:59:19il y a des grands artistes
00:59:21C'est triste franchement, c'est un grand acteur français
00:59:23il a fait beaucoup pour la France
00:59:25franchement
00:59:27moi je l'aime beaucoup
00:59:29je regarde ses films
00:59:31Louis Depardieu
00:59:33Belmondo, tout ça
00:59:35on l'aime beaucoup
00:59:37on aurait voulu encore qu'il vive plus longtemps
00:59:39plus longtemps possible
00:59:41Un très très grand acteur avec un jeu très riche
00:59:43une très belle personnalité aussi
00:59:45contestable, discutable
00:59:47mais bon
00:59:49le talent va avec ce que l'on conteste
00:59:51ça correspond exactement
00:59:53à ce que vous étiez en train de nous dire
00:59:55cette première dame
00:59:57Vous ne pouvez pas imaginer qu'Alain Delon allait mourir
00:59:59ça en dit long
01:00:01et ce type de réaction
01:00:03on les a effectivement
01:00:05lorsque des grands noms s'en vont
01:00:07on les a eus notamment à la mort de Johnny
01:00:09beaucoup de gens disaient
01:00:11qu'ils le croyaient immortel
01:00:13alors Johnny Hallyday on le savait malade depuis longtemps
01:00:15et c'est le cas aussi d'Alain Delon
01:00:17ses personnalités
01:00:19ses visages de notre vie
01:00:21de notre histoire finalement
01:00:23on les croit immortels
01:00:25et quand il meurt et qu'on finalement se réveille
01:00:27on se donne des claques le lendemain
01:00:29et on se dit ils sont vraiment morts
01:00:31on dit tout de suite c'est la fin d'une époque
01:00:33et je pense que Johnny
01:00:35et Alain
01:00:37ça fait vraiment
01:00:39qu'il est clos
01:00:41il reste quelques personnages
01:00:43on a évoqué Brigitte Bardot
01:00:45qui doit hélas
01:00:47se sentir bien seule
01:00:49après avoir vu Belmondo disparaître
01:00:51on a vu François Zardy
01:00:53aussi qui a disparu il n'y a pas longtemps
01:00:55c'est aussi des personnages qui dans leur art
01:00:57dans leur personnalité
01:00:59dans ce qu'ils ont marqué dans toutes les époques
01:01:01qu'ils ont traversé aussi
01:01:03vous évoquiez Johnny mais il a épousé la société
01:01:05avec ses looks
01:01:07avec sa façon de chanter
01:01:09et Delon
01:01:11c'est la cinématographie
01:01:13c'est la mise en scène
01:01:15c'est tout et c'est le personnage
01:01:17le caractère du personnage aussi
01:01:19il n'y en a plus beaucoup des comme ça
01:01:21revêches
01:01:23se laissant pas démonter
01:01:25et surtout là pour le coup
01:01:27n'hésitant pas à aller contre l'ordre établi
01:01:29c'est ce qu'on aimait bien aussi chez Delon
01:01:31Christian Proutot
01:01:33je ne partage pas tout à fait
01:01:35mon point de vue de Régis sur le fait
01:01:37qu'ils incarnent une période et que cette période est partie
01:01:39c'est une réalité
01:01:41ils incarnent une période et cette période est finie
01:01:43il n'y aura plus ce type
01:01:45d'acteurs, non pas des gens
01:01:47qui n'ont pas le talent qu'ils avaient
01:01:49mais le cinéma n'était pas
01:01:51représenté de la même manière qu'il est maintenant
01:01:53regardez le nombre de plateformes que vous avez
01:01:55le nombre de supports médiatiques
01:01:57que nous avons
01:01:59les gens regardent des séries
01:02:01ils digèrent des séries
01:02:03sur un tour de bras, sur tous les supports
01:02:05sur leur téléphone portable
01:02:07sur net machin, sur truc chose
01:02:09et il y a cette profusion
01:02:11d'images qui fait que
01:02:13ce qui était exceptionnel nous quand un film sortait
01:02:15excusez-moi de dire
01:02:17nous quand un film sortait
01:02:19correspond à une période
01:02:21où la communication à travers l'image
01:02:23était complètement différente
01:02:25et cette période
01:02:27elle avait mis en exergue en évidence
01:02:29ces grands monstres
01:02:31qu'ils avaient construit parce qu'ils avaient leur talent
01:02:33ils nous avaient habitué
01:02:35à eux, que ce soit dans la musique
01:02:37ou que ce soit dans l'image
01:02:39mais que j'ai le sentiment
01:02:41à tort peut-être
01:02:43que maintenant c'est beaucoup plus dilué
01:02:45il y en a trop, il y en a beaucoup
01:02:47et c'est tellement fugitif
01:02:49ça passe tellement rapidement
01:02:51qu'on n'a plus le temps
01:02:53on les gère plus de la même manière
01:02:55et le jour où
01:02:57ils ont disparu
01:02:59est en train de disparaître avec eux
01:03:01cette période qu'eux-mêmes
01:03:03à laquelle ils ont participé
01:03:05à la construction de laquelle ils ont participé
01:03:07pour notre plus grand bonheur
01:03:09Merci Christian Proutot
01:03:11merci d'avoir été avec nous fondateur du GIGN
01:03:13de nous avoir parlé de vos souvenirs
01:03:15d'Alain Delon
01:03:17vous nous le disiez, Alain Delon fasciné par les hommes d'action
01:03:19dont vous faisiez partie
01:03:21il vous avait rencontré
01:03:23il avait tenu à échanger
01:03:25avec vous et de là était née
01:03:27une certaine amitié
01:03:29je m'en réjouis de pouvoir utiliser ce mot
01:03:31et d'avoir eu ce privilège
01:03:33parce que c'était un privilège de le croiser
01:03:35Merci beaucoup Christian d'avoir été avec nous
01:03:37il est 23h sur CNews
01:03:39merci de nous rejoindre
01:03:41édition spéciale de Soir Info
01:03:43consacrée à Alain Delon
01:03:45on va continuer bien sûr à lui rendre hommage
01:03:47avec encore de nombreux témoignages
01:03:49avec encore des extraits de films
01:03:51Régis Le Sommier reste à mes côtés
01:03:53et tout de suite c'est l'heure du journal
01:03:55qui vient de nous rejoindre
01:03:57Rebonsoir, félicité
01:03:59Rebonsoir Michael
01:04:01Bonsoir à tous
01:04:03Au Proche-Orient c'est dans un contexte tendu
01:04:05que le secrétaire d'Etat Antony Blinken
01:04:07est arrivé à Tel Aviv en Israël
01:04:09avant son déplacement en Egypte
01:04:11le Hamas palestinien accuse le Premier ministre israélien
01:04:13Benjamin Netanyahou de faire obstruction
01:04:15à cet accord de cesser le feu
01:04:17L'Ukraine continue son avancée
01:04:19sur les terres russes
01:04:21la région de Koursk reste la cible de Kiev
01:04:23l'Ukraine détruit un deuxième pont stratégique
01:04:25cela fait maintenant 12 jours
01:04:27que l'opération offensive inédite ukrainienne
01:04:29est en cours tandis que l'armée russe
01:04:31dit poursuivre sa poussée dans l'Est ukrainien
01:04:33en direction d'une logistique de Pokrovsk
01:04:35enfin la rentrée politique
01:04:37à peine entamée
01:04:39des tensions se font de plus en plus ressentir
01:04:41à présent la France insoumise
01:04:43menace d'engager une procédure de destitution
01:04:45à l'encontre du président Emmanuel Macron
01:04:47s'il ne nomme pas un Premier ministre
01:04:49issu de la gauche
01:04:51le parti socialiste se désolidarise totalement
01:04:53Olivier Faure, patron du parti
01:04:55a immédiatement réagi sur
01:04:57X, je cite
01:04:59cette tribune n'est signée que par les dirigeants de LFI
01:05:01elle n'engage que leurs mouvements
01:05:03la réponse à une nomination d'un Premier ministre
01:05:05qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine
01:05:07est la censure
01:05:09Voilà pour les autres titres
01:05:11de l'actualité de ce dimanche soir
01:05:13merci beaucoup, félicitez Kindoky
01:05:15et merci à vous de nous rejoindre sur CNews
01:05:17pour la suite de ce
01:05:19soir info édition spéciale
01:05:21en compagnie de Patrick Sébastien
01:05:23à présent qui vient de nous rejoindre
01:05:25bonsoir Patrick, merci d'être avec nous ce soir en direct
01:05:27sur CNews
01:05:29Coucou, bonsoir, vous m'entendez ?
01:05:31On vous entend parfaitement bien Patrick
01:05:33vous avez réagi
01:05:35dans la journée sur vos réseaux
01:05:37à la disparition d'Alain Delon
01:05:39on souhaitait vous entendre en direct
01:05:41ce soir Patrick
01:05:43Ouais, j'ai mis sur mes réseaux
01:05:45un texte
01:05:47un texte qu'il avait fait pour moi
01:05:49enfin que j'avais écrit pour lui
01:05:51un soir où je lui ai envoyé ce texte
01:05:53en lui disant voilà, j'aimerais bien que tu le dises pour moi
01:05:55ce texte là
01:05:57qui s'appelle Dans mon cœur d'un gitan
01:05:59un texte qui lui correspondait bien
01:06:01et il a accepté, j'étais allé à Marigny le lendemain
01:06:03il m'avait fait cadeau de ce
01:06:05de ce texte où il joue
01:06:07où je trouve que
01:06:09c'est complètement lui
01:06:11ça lui ressemble
01:06:13il m'avait dit d'ailleurs
01:06:15que ce texte était à la fois
01:06:17intéressant mais surtout que je disais
01:06:19des choses qu'il avait jamais avouées à propos de Romy
01:06:21et de Gabin sans jamais les nommer
01:06:23voilà j'étais pas un intime
01:06:25moi d'Alain mais on se connaissait
01:06:27un petit peu, il était venu dans mes émissions
01:06:29et ce qui m'a frappé le plus
01:06:31et ce qui m'intéresse le plus
01:06:33au delà de la star
01:06:35c'est le côté humain, on a dit beaucoup de choses
01:06:37sur lui, moi je peux te dire que quand
01:06:39il est venu au cabaret
01:06:41parmi toutes les vedettes c'est celui qui a été
01:06:43le plus humble et le plus gentil
01:06:45avec les petites mains
01:06:47avec les petits qui travaillaient
01:06:49autour du cabaret
01:06:51qui a été
01:06:53vraiment gentil avec eux
01:06:55et ça pour moi c'est une qualité humaine
01:06:57que je tiens à souligner
01:06:59parce qu'on a beaucoup parlé
01:07:01de son côté, je parle de moi la troisième
01:07:03personne et moi je l'ai vu avec une
01:07:05humilité, une gentillesse avec les petites mains
01:07:07et moi la grandeur d'un homme elle se mesure
01:07:09beaucoup à ça. On a aussi beaucoup
01:07:11parlé d'Alain Delon
01:07:13et des femmes, qu'Alain Delon était aussi
01:07:15devenu Alain Delon grâce aux femmes avec qui il avait
01:07:17partagé l'écran, il s'était
01:07:19nourri de ses partenaires
01:07:21Alain Delon. On n'en a
01:07:23pas beaucoup parlé, je sais que
01:07:25j'en ai parlé avec Mireille un petit peu mais
01:07:27des choses qui sont intimes
01:07:29donc je ne peux pas vous en parler
01:07:31non moi ce que je garde surtout c'est le comédien
01:07:33c'est l'acteur, c'est
01:07:35moi j'ai un film
01:07:37que je regarde en groupe, c'est deux hommes dans la ville
01:07:39parce que le face à face avec Gabin
01:07:41et la scène où il
01:07:43raconte comment sa compagne est morte dans
01:07:45l'accident, c'est un numéro d'acteur exceptionnel
01:07:47voilà.
01:07:49On a également évoqué
01:07:51sur ce plateau l'immense
01:07:53évidemment l'immense star qu'était
01:07:55Alain Delon, l'immense carrière
01:07:57qu'il a eue et à côté de ça
01:07:59et à côté de ça finalement
01:08:01le manque de reconnaissance qu'il avait
01:08:03eu à un moment de sa carrière de ses
01:08:05pères, plus de 90
01:08:07plus de 90 films, Patrick Sébastien
01:08:09un seul César et puis
01:08:11il avait été finalement boudé
01:08:13de toutes ces cérémonies
01:08:15de funès qui lui ont filé un
01:08:17César d'honneur à la fin de sa vie aussi
01:08:19mais ça c'est français, j'entendais des gens
01:08:21qui disaient tout à l'heure c'est franco-français et bien sûr que c'est
01:08:23franco-français, la popularité
01:08:25c'est pas quelque chose qui est à la mode
01:08:27ce qui est un peu embêtant c'est que
01:08:29effectivement j'ai aussi entendu ça dans ce que vous disiez
01:08:31tout à l'heure, c'est une certaine France
01:08:33qui est morte avec Alain aujourd'hui
01:08:35qui était déjà bien entamé
01:08:37avec Bébel, c'est sûr que Brigitte
01:08:39qui fait partie aussi de cette France là
01:08:41ben cette France là
01:08:43elle est plus là quoi
01:08:45les gens qui feront
01:08:47des carrières comme celle qu'a fait Alain
01:08:49je pense qu'il n'y en aura pas beaucoup
01:08:51et popularité reste un gros mot dans notre société
01:08:53ce qui est absolument incroyable
01:08:55mais c'est comme ça, mais il vaut quand même mieux
01:08:57il vaut quand même mieux
01:08:59franchement la plus belle
01:09:01le plus beau prix, la plus belle
01:09:03légion d'honneur, c'est les applaudissements
01:09:05c'est l'amour des gens, c'est les entrées
01:09:07dans les salles de cinéma
01:09:09c'est justement le peuple qui fait les vedettes
01:09:11les vrais, et qui les aime de tout leur cœur
01:09:13après le reste
01:09:15c'est rien
01:09:17c'est une statue posée sur une étagère
01:09:19bien sûr, mais pour
01:09:21quelle raison Patrick Sébastien, pourquoi est-ce que
01:09:23popularité est une insulte dans nos métiers
01:09:25que ce soit le cinéma, dans la musique également
01:09:27je connais ça par cœur
01:09:29c'est comme ça
01:09:31ça a toujours été comme ça
01:09:33je sais pas l'expliquer
01:09:35mais c'est pas important en fait
01:09:37ce qui est important c'est ça
01:09:39c'est qu'aujourd'hui je connais plein de gens qui sont très tristes
01:09:41je connais plein de gens qui ont
01:09:43perdu un pan de leur mémoire
01:09:45comme quand Johnny est parti
01:09:47de funès
01:09:49on s'est moqué de lui, on disait c'est un comique
01:09:51grimacier
01:09:53Johnny, oh ouais c'est un inculte
01:09:55mais à la sortie
01:09:57c'est le peuple qui choisit, c'est les gens qui
01:09:59choisissent, et ces gens-là
01:10:01vont rester dans le cœur
01:10:03du peuple
01:10:05c'est des gens qui font
01:10:07qui donnent du bonheur à des gens malheureux
01:10:09avant tout, et ça c'est important
01:10:11et ceux qui les jugent ne font pas
01:10:13partie de cette caste-là
01:10:15et c'est toutes ces personnes qui sont tristes, que nos équipes
01:10:17ont pu rencontrer aussi à Nici
01:10:19ouais, sincèrement tristes
01:10:21je savais que ça allait
01:10:23arriver, comme je t'ai dit je suis pas un ami du tout
01:10:25intime, mais le peu que je l'ai croisé
01:10:27et j'ai quelques témoignages
01:10:29de lui qui ont été
01:10:31quand il est venu animer
01:10:33parrainer mes 20 ans du cabaret
01:10:35à Monaco
01:10:37on a beaucoup parlé de plein de choses
01:10:41c'était un homme qui humainement
01:10:43me plaisait beaucoup et que j'ai toujours défendu
01:10:45toujours, contre tous ceux qui me disaient
01:10:47oh bah oui, il se prend au sérieux
01:10:49il se prend pour Alain Delon, il avait de raison de se prendre
01:10:51pour Alain Delon, c'était Alain Delon
01:10:53voilà
01:10:55merci Sébastien de nous avoir parlé d'Alain Delon ce soir
01:10:57sur CNews
01:10:59et puis surtout de parler de lui et continuer
01:11:01à
01:11:03propager tout ça
01:11:05et à dire surtout que c'était un mec bien
01:11:07malgré tout ce que j'ai entendu
01:11:09et moi au quotidien, humainement, je l'ai vu se conduire
01:11:11avec des petits gens d'une manière absolument
01:11:13merveilleuse
01:11:15merci Patrick
01:11:17et on va continuer de parler d'Alain Delon
01:11:19ce soir bien sûr sur CNews
01:11:21on va regarder un extrait de film
01:11:23un de ses plus
01:11:25beaux films, Dans la peau d'un flic
01:11:27vous vous en souvenez ? Oui absolument
01:11:29on regarde un extrait
01:11:53hum non c'est l'amie d'une parente, c'est pour ça que je vous l'ai envoyé
01:11:55elle veut absolument engager un privé
01:11:57comme elle dit, oui elle a lu trop de bouquins
01:11:59alors vous écoutez sa petite histoire
01:12:01et vous empochez son fric
01:12:03et ça s'arrête là, ok ?
01:12:05je verrai
01:12:07ça dépendra de mon jugement
01:12:09de quoi ?
01:12:11quel jugement ? Ben oui mon jugement, l'entendement
01:12:13l'entendement, le libre arbitre
01:12:15vous en avez déjà entendu parler ?
01:12:171981
01:12:19Dans la peau d'un flic, Alain Delon
01:12:21acteur, Alain Delon réalisateur
01:12:23Alain Delon producteur
01:12:25et Anne Pariot je crois que c'est un de ses
01:12:27premiers films
01:12:29et là oui on voit
01:12:31un jeu incroyable
01:12:33et on voit ce classique
01:12:35du film, alors on peut pas
01:12:37dire que
01:12:39il y a ce qu'on aimait et en fait
01:12:41dans ces films de flics
01:12:43moi Christian n'est plus
01:12:45là pour en parler mais
01:12:47il y avait quand même tous les ingrédients
01:12:49qui faisaient
01:12:51le bon
01:12:53film de flics
01:12:55qu'on le retrouve avec
01:12:57Gabin, moi je pense à Mélodie en sous-sol
01:12:59en particulier où là il y a un jeu
01:13:01de regard entre les personnages
01:13:03ou d'expression
01:13:05ou d'absence d'expression
01:13:07au moment où les billets remontent de la piscine
01:13:09vous savez, et puis là
01:13:11vous avez cette
01:13:13ravissante fliquette
01:13:15qui arrive dans le commissariat
01:13:17il y a tous les ingrédients
01:13:19du film et vous le regardez parce que
01:13:21vous en avez envie, vous en avez besoin
01:13:23ce que disait Patrick Sébastien est totalement vrai
01:13:25il donnait à des gens qui étaient
01:13:27malheureux, il leur donnait
01:13:29quelque chose, il leur donnait
01:13:31aussi une certaine fierté parce que
01:13:33je crois qu'Alain Delon
01:13:35incarnait des valeurs
01:13:37avec lesquelles il ne transigeait pas
01:13:39valeurs qui ne sont pas forcément à la mode
01:13:41aujourd'hui
01:13:43dans certaines sphères
01:13:45il a toujours eu des critiques
01:13:47il a toujours été
01:13:49l'objet de polémiques
01:13:51mais les gens l'aimaient pour ça
01:13:53aussi, les gens l'aimaient parce que
01:13:55c'était la France
01:13:57sans concession
01:13:59une France qui ne se laisse pas faire
01:14:01une France
01:14:03qui hausse le menton
01:14:05qui a une gouaille pas possible
01:14:07qui a la petite phrase
01:14:09et qui ne se laisse pas démonter
01:14:11on n'est pas dans une période
01:14:13facile en ce moment
01:14:15et des gens comme Delon, c'est vrai que ça donnait
01:14:17envie d'y croire
01:14:19ça donnait envie de croire en notre pays
01:14:21Et puis vous le disiez, tous les ingrédients
01:14:23réunis pour que le film fonctionne
01:14:25le flic, l'action
01:14:27Christian Proutot nous le disait tout à l'heure
01:14:29il était fasciné par ça
01:14:31et puis le couple, toujours
01:14:33il choisissait l'actrice
01:14:35qu'il fallait
01:14:37pour que le couple fonctionne à l'écran
01:14:39Et oui, et là on revient
01:14:41à l'écran ou dans la vie privée
01:14:43avec cet Alain Delon
01:14:45et les femmes
01:14:47Alain Delon mais rien sans les femmes
01:14:49c'est le
01:14:51miroir de lui-même
01:14:53c'était la masculinité
01:14:55Alain Delon
01:14:57Alors Alain Delon qui rejoint justement
01:14:59les amours de sa vie
01:15:01Romy Schneider, Mireille Dark
01:15:03et bien sûr la mère d'Anthony
01:15:05Nathalie Delon
01:15:07Regardez ce sujet de Viviane Hervier
01:15:09et on en parle juste après
01:15:11Tout ce que je suis
01:15:13aujourd'hui, tout ce que je fais
01:15:15tout ce que j'ai entrepris je l'ai fait pour les femmes
01:15:17je n'étais pas prédestiné à faire ce métier
01:15:19je ne voulais pas le faire et une femme m'a aimé
01:15:21elle m'a dit il faut que tu fasses ce film
01:15:23je dis je n'en ai pas envie mais si tu me le demandes
01:15:25pour te faire plaisir parce que je t'aime
01:15:27je vais faire l'acteur et je suis devenu acteur par amour
01:15:29Et ce premier film sorti en
01:15:311957 porte un titre
01:15:33prédestiné quand la femme
01:15:35s'en mêle d'Yves Allégret
01:15:37Si vous êtes la dactylo de maman
01:15:39Romy Schneider sera son premier
01:15:41grand amour, il se rencontre
01:15:43en 1958 sur le tournage
01:15:45du film Christine
01:15:47J'ai une vie si compliquée
01:15:49Leur idée, il va durer 5 ans
01:15:51même après leur séparation
01:15:53ils vont former à l'écran un couple mythique
01:15:55Alain Delon on le reconnaissait
01:15:57il aimait les femmes
01:16:01J'aime les femmes, assez grandes
01:16:03belles de toute façon
01:16:05et si possible intelligente
01:16:07Nathalie Delon est la seule à avoir
01:16:09épousé l'acteur, ensemble ils auront un fils
01:16:11Anthony qui suivra plus tard
01:16:13les traces de son père au cinéma
01:16:15Mais après 4 ans de mariage, le couple
01:16:17divorce, Alain Delon a rencontré
01:16:19Mireille Dark sur le tournage du film Jeff
01:16:23Mireille Dark va partager
01:16:25la vie d'Alain Delon pendant 15 ans
01:16:27ils vont vivre un amour fusionnel
01:16:29qui après leur séparation va se
01:16:31muer en amitié complice et indéfectible
01:16:33On a un grand projet en commun
01:16:35c'est de vivre le plus longtemps possible
01:16:37tous les deux et de se voir le plus
01:16:39souvent possible
01:16:41Avec Rosalie Van Bremen
01:16:43mannequin néerlandais rencontrée
01:16:45en 1987
01:16:47Alain Delon a deux enfants
01:16:49Anushka et Alain Fabien
01:16:51l'acteur partage avec sa fille la même passion pour le cinéma
01:16:53c'est avec elle qu'auront lieu
01:16:55ses dernières apparitions publiques
01:16:57il a eu à coeur de lui transmettre le flambeau
01:16:59avant de quitter définitivement la scène
01:17:03Applaudissements
01:17:07Alain Delon et ses femmes
01:17:09qui ont énormément compté dans sa vie d'acteur
01:17:11dans sa vie privée
01:17:13je voudrais qu'on regarde justement
01:17:15parce qu'on parlait dans ce sujet de Viviane Hervier
01:17:17d'Anushka, sa fille Anushka Delon
01:17:19écoutez-la parler
01:17:21de l'effet que son père avait
01:17:23sur les femmes, c'était dans l'émission
01:17:25Le Grand Journal, la suite sur Canal+, regardez
01:17:27C'est quand même
01:17:29assez impressionnant quand je le vois, quand on sort du théâtre
01:17:31quand on sort au restaurant
01:17:33c'est tellement mignon
01:17:35quand on sort au restaurant
01:17:37c'est les femmes
01:17:39il a un effet sur les femmes
01:17:41que ce soit des super jeunes
01:17:43quand je lui présente des copines
01:17:45qui sont comme ça quand elles le rencontrent
01:17:47jusqu'aux femmes un peu plus
01:17:49plus âgées
01:17:51c'était quand même plus avant que tu naisses
01:17:53oui c'était plus avant que je naisse
01:17:55ça n'a pas perdu je trouve
01:17:57quand on voit l'effet qu'il fait sur les femmes
01:17:59ça a été quand même
01:18:01même sur vos copines vraiment ?
01:18:03il y a des copines qui vous ont dit présente-moi ton papa ?
01:18:05non elles ne m'ont pas dit présente-moi mon papa
01:18:07sinon ce ne sera pas mes copines
01:18:09mais quand on arrive au moment
01:18:11où je leur présente
01:18:13c'est toujours un peu la petite rencontre
01:18:15il y a l'un d'eux qui va m'embrasser quand même
01:18:17c'est incroyable
01:18:19d'entendre ça, c'est en 2013
01:18:21donc il y a un petit peu plus de 10 ans
01:18:23Anushka Delon
01:18:25qui parlait de son
01:18:27papa et de l'effet qu'il avait
01:18:29sur les femmes et même sur ses copines
01:18:31oui c'est fou
01:18:33Anushka qui a été
01:18:35peut-être celle qui l'a accompagnée
01:18:37jusqu'au bout, c'est sa fille
01:18:39c'est sa fille chérie
01:18:41il avait dit que c'était elle
01:18:43qui l'avait transmis
01:18:45au garçon, mais que l'intégralité
01:18:47de sa personne c'était elle qui l'avait
01:18:49transmis, donc
01:18:51il y avait quelque chose de particulier
01:18:53la relation entre un père et une fille
01:18:55et sa fille
01:18:57quelque chose de très mystérieux
01:18:59de très particulier
01:19:01et Alain Delon, avec Anushka, l'avait dit
01:19:03plusieurs fois, c'est elle
01:19:05ma suite, c'est elle
01:19:07il y avait quelque chose
01:19:09de fusionnel entre les deux
01:19:11et qui
01:19:13montre que
01:19:15Alain Delon, toute sa vie, de toute façon
01:19:17vous avez
01:19:19publié cet extrait, vous avez remontré
01:19:21cet extrait où il explique
01:19:23qu'il fait du cinéma par amour des femmes
01:19:25ou par amour d'une femme
01:19:27mais en effet
01:19:29parce qu'une femme lui a demandé
01:19:31et après, il est extrêmement
01:19:33difficile à chaque fois
01:19:35de démêler
01:19:37le privé
01:19:39de l'acteur
01:19:41en fonction de ses relations
01:19:43féminines, c'est vrai qu'il y a Alain Delon
01:19:45et les femmes, c'est un tout
01:19:47c'était un autre temps aussi, Régis Le Sommier
01:19:49parce que j'ai l'impression que
01:19:51ce mélange qu'il y avait justement
01:19:53entre professionnel
01:19:55et privé
01:19:57pour Alain Delon avec toutes ces femmes
01:19:59qu'il a rencontrées sur des tournages
01:20:01avec qui il a eu des relations qui ont duré
01:20:03d'autres avec qui ça
01:20:05a moins duré aussi, mais
01:20:07j'ai l'impression que c'était
01:20:09une époque et qu'aujourd'hui les choses ont quand même
01:20:11beaucoup changé. Les choses ont beaucoup changé
01:20:13d'abord dans le star system, c'est-à-dire que
01:20:15Alain Delon disait tout à l'heure, oui je suis
01:20:17une star, une ciné
01:20:19il reçoit son Oscar
01:20:21son César
01:20:23pour la consécration
01:20:25pour l'intégralité de sa carrière
01:20:27je crois que
01:20:29l'époque à laquelle
01:20:31Alain Delon a vécu sa carrière
01:20:33était une époque où
01:20:35les français suivaient pas
01:20:37à pas toute la vie
01:20:39d'Alain Delon
01:20:41et d'autres
01:20:43dans les journaux, dans la presse
01:20:45parfois à la télévision
01:20:47c'est où les stars acceptaient
01:20:49de se confier, acceptaient
01:20:51de se montrer
01:20:53aujourd'hui, la vie privée
01:20:55est devenue quelque chose d'extrêmement
01:20:57et des lois pour les protéger, évidemment
01:20:59c'est allé trop loin dans pas mal de moments
01:21:01mais avec Alain Delon
01:21:03on avait toutes les étapes de sa vie
01:21:05c'était un feuilleton Alain Delon
01:21:07qu'on vivait, son mariage
01:21:09son premier enfant
01:21:11vous savez après il y a des politiques
01:21:13qui ont essayé de faire ça aussi, de feuilletonner
01:21:15leur vie dans la presse
01:21:17dites people, mais Alain Delon
01:21:19c'était une époque, c'était le cas aussi avec
01:21:21des stars de la chanson, avec Claude François
01:21:23aujourd'hui je vais pas dénigrer
01:21:25la vie de Marion Cotillard par exemple
01:21:27vous ne la voyez nulle part
01:21:29peut-être que ça intéresse moins les français
01:21:31peut-être que c'est moins intéressant
01:21:33mais en tout cas
01:21:35il n'y a pas de désir de la part
01:21:37de la star de se montrer
01:21:39dans son intimité, ou alors quand ça arrive
01:21:41c'est à travers des photos volées
01:21:43ou des choses comme ça
01:21:45mais chez Delon
01:21:47encore une fois
01:21:49je me souviens quand il y avait un problème
01:21:51à Paris Match
01:21:53quand il avait eu un problème, un truc, etc
01:21:55il se racontait
01:21:57il ouvrait son coeur
01:21:59parfois sans filtre
01:22:01et c'est ce qu'il plaisait, vous avez évoqué
01:22:03Michel Sardou tout à l'heure, Michel Sardou
01:22:05c'est aussi celui qui tape plus du poing sur la table
01:22:07qui régulièrement raconte
01:22:09et vide son sac, aujourd'hui
01:22:11il y a peu de stars qui font ça
01:22:13tout est marketé
01:22:15tout est, comment je vais dire
01:22:17gardé farouchement
01:22:19par une équipe de communicants
01:22:21derrière, et on ne fait que du
01:22:23damage control quand il arrive quelque chose
01:22:25la star en elle-même n'est plus
01:22:27maître de son destin
01:22:29Delon, lui, était maître de son destin
01:22:31je pense qu'il a même été maître
01:22:33il en a même été maître
01:22:35jusqu'à sa mort, ce que vous avez montré tout à l'heure
01:22:37à Cannes en 2019
01:22:39quand il dit
01:22:41je suis un mort vivant
01:22:43c'est un mort vivant qui vous parle
01:22:45je ne suis pas encore mort mais je vais mourir
01:22:47il met en scène sa mort
01:22:49on va la revoir
01:22:51cette séquence dont vous parlez
01:22:53elle est très très forte parce que c'est vraiment le dernier acte
01:22:55pour un acteur
01:22:57c'était en 2019 lorsqu'il a reçu
01:22:59cette palme d'or d'honneur, on regarde
01:23:01je vais vous demander pardon
01:23:03parce que ce soir
01:23:05pour moi, plus
01:23:07qu'une fin de carrière
01:23:09je pense que c'est une fin de vie
01:23:15ce soir c'est un peu
01:23:17un hommage posthume
01:23:21mais de mon vivant
01:23:27quand j'ai commencé ce métier, on m'a dit
01:23:29il y a une chose qui est difficile, qui n'est pas difficile
01:23:31c'est de faire le métier que tu veux faire
01:23:33ce qui est très difficile
01:23:35c'est de durer
01:23:39et j'ai duré
01:23:41j'ai duré 62 ans
01:23:47maintenant je sais que ce qui est difficile
01:23:51c'est de partir
01:23:57parce que je vais partir
01:23:59mais je ne partirai pas
01:24:01mais je ne partirai pas
01:24:03sans vous le dire
01:24:05et sans vous remercier
01:24:07parce que j'ai fait mon mieux du tout
01:24:09de ma vie, je l'ai fait du mieux que je pouvais
01:24:11ce soir cette projection m'a bouleversé
01:24:13m'a retraité de tas de choses
01:24:15mais j'ai fait un métier
01:24:17que j'ai choisi, dirigé par les plus grands
01:24:19les meilleurs
01:24:21et paraît-il
01:24:23je suis une star
01:24:25mais si je suis une star
01:24:27et c'est pour ça que je veux vous remercier
01:24:29c'est au public que je dois
01:24:31et à personne d'autre
01:24:59est-ce que c'était calculé en fait ?
01:25:01est-ce qu'il se disait
01:25:03je viens, je vais déballer certaines choses
01:25:05il y a une chronologie
01:25:07j'ai prévu de le dire aujourd'hui
01:25:09pas du tout
01:25:11et je vais vous raconter d'ailleurs la première fois
01:25:13où j'ai parlé à Alain Delon
01:25:15c'était en 1996
01:25:17Jacques Chirac venait
01:25:23de mettre un terme au service militaire
01:25:25et j'étais jeune journaliste
01:25:27et le journal me dit
01:25:29il faudrait que tu appelles des personnalités pour leur demander
01:25:31leurs souvenirs à l'armée
01:25:33qu'est-ce qu'ils en pensent de ça etc
01:25:35et puis tu n'as qu'à appeler Alain Delon
01:25:37j'ai dit mais non je ne vais pas appeler Alain Delon
01:25:39lui il s'est engagé volontaire en Indochine
01:25:41il n'a pas fait son service militaire
01:25:43mais il a sans doute quelque chose à dire
01:25:45bon, j'appelle Alain Delon
01:25:47je laisse un message
01:25:49expliquant que voilà
01:25:51nous recueillons etc
01:25:53mais je suis stagiaire
01:25:55deux jours plus tard
01:25:57ça se passait à l'époque où il n'y avait pas de téléphone portable
01:25:59ça se passe dans une pièce
01:26:01on me dit oui il y a quelqu'un pour toi Régis
01:26:03bonjour c'est Alain Delon
01:26:05j'ai cru que c'était
01:26:07un canular
01:26:09c'était lui
01:26:11il répondait parce que c'était le service militaire
01:26:13parce que c'était lié à l'armée
01:26:15comme je vous le disais tout à l'heure
01:26:17c'est là où il a tout appris
01:26:19pour lui c'était fondamental
01:26:21cet arrêt du service militaire
01:26:23représenter quelque chose d'important
01:26:25la suite lui a donné raison
01:26:27le lien national
01:26:29aujourd'hui
01:26:31a-t-on maintenant qu'on n'a plus ce service militaire
01:26:33qui brassait la nation
01:26:35qui donnait la mesure
01:26:37de la France à beaucoup de jeunes français
01:26:39ça manque beaucoup
01:26:41Delon voulait en parler déjà à l'époque
01:26:43c'est la première fois que j'ai entendu parler d'Alain Delon
01:26:45il ne m'appelait pas du tout
01:26:47pour faire un coup
01:26:49en disant je vais me mettre en avant
01:26:51à chaque fois que je l'ai vu dans le journal
01:26:53il y avait des hommages qui étaient faits
01:26:55je me souviens il y avait un hommage
01:26:57un livre qui avait été fait
01:26:59justement sur les femmes et Alain Delon
01:27:03il avait mis sa patte dedans
01:27:05évidemment
01:27:07il avait tout regardé, tout scruté
01:27:09mais ce n'était pas lui qui était à l'origine
01:27:11il avait accompagné le projet
01:27:13donc il acceptait
01:27:15en fait il n'y avait pas vraiment de coup médiatique à chaque fois
01:27:17les dix dernières années
01:27:19de sa vie
01:27:21ne correspondaient pas à
01:27:23je vais renaître subitement
01:27:25de temps en temps il se laissait aller
01:27:27ou il y avait un événement
01:27:29la mort de Mireille Dark par exemple
01:27:31ou des événements tragiques
01:27:33qui lui montraient que peu à peu d'ailleurs
01:27:35il était le dernier
01:27:37quand on a
01:27:39quand il parle sur cette remise
01:27:41de la palme d'honneur
01:27:43pour l'ensemble de sa carrière
01:27:45il me rappelle David Bowie
01:27:47David Bowie qui fait un album
01:27:49expliquant qu'il va mourir
01:27:51il y a une mise en scène de sa mort
01:27:53et chez Delon il y a une extrême
01:27:55conscience que ça va arriver
01:27:57qu'il est un des derniers si ce n'est
01:27:59le dernier et en fait tout ça
01:28:01c'est un acte, c'est le dernier acte auquel
01:28:03on assiste, c'est magistral
01:28:05et c'est typiquement dans la veine
01:28:07d'Alain Delon. C'est drôle ce que vous me racontez
01:28:09sur ce coup de fil
01:28:11d'Alain Delon lorsque vous êtes jeune
01:28:13chez Paris Match
01:28:15Est-ce que vous avez vécu
01:28:17une célèbre femme politique française
01:28:19l'a vécue également
01:28:21est-ce que vous avez une idée de qui il s'agit ?
01:28:23Pas du tout. On ne sait pas mais elle sera peut-être
01:28:25Premier Ministre, en tous les cas son nom circule
01:28:27Lucie Castey ?
01:28:29Non, c'est pas elle du tout, j'ai dit célèbre
01:28:31Célèbre ?
01:28:33C'est Valérie Pécresse
01:28:35Valérie Pécresse
01:28:37la présidente de la région Île-de-France
01:28:39qui s'est exprimée cet après-midi sur Notre Antenne
01:28:41écoutez son anecdote, elle ressemble à la vôtre
01:28:43Je l'avais connue
01:28:45quand j'étais jeune députée
01:28:47il s'était pris d'affection
01:28:49pour moi
01:28:51il était passionné par la politique
01:28:53il m'avait vu dans une émission télévision
01:28:55il m'avait appelé pour me féliciter
01:28:57et j'avais cru que c'était un canula
01:28:59et avec sa voix
01:29:01parfaitement reconnaissable, sa voix d'Alain Delon
01:29:03je pense que c'était autant politique
01:29:05parce qu'il était ultimement ancré
01:29:07à droite
01:29:09il avait au coeur des valeurs d'ordre
01:29:11des valeurs d'autorité
01:29:13mais en même temps, c'était quelqu'un d'extrêmement humaniste
01:29:15et je suis infiniment triste
01:29:17aujourd'hui
01:29:19Voilà, toute Valérie Pécresse
01:29:21elle aussi, coup de fil
01:29:23elle a pris ça pour un canular
01:29:25évidemment que n'importe qui
01:29:27je pense que
01:29:29Alain Delon lorsqu'il passait des coups de fil
01:29:31à des personnes
01:29:33des fois il devait avoir du mal à joindre les gens
01:29:35Je crois aussi qu'il avait cette proximité
01:29:37alors attention parce que
01:29:39oui, Alain Delon
01:29:41on en a fait un dieu, c'était peut-être un dieu
01:29:43mais je vous dis, j'ai entendu beaucoup de gens
01:29:45Il prenait facilement
01:29:47son téléphone
01:29:49et c'est ce que nous racontait aussi
01:29:51Pascal Praud
01:29:53cet après-midi, la rencontre
01:29:55s'est passée comme ça, c'est à dire que
01:29:57Pascal Praud avait fait une chronique sur lui sur RTL
01:29:59et avait raconté
01:30:01et avait dit en direct
01:30:03à la radio, on ne touche pas Alain Delon
01:30:05et quelques jours après
01:30:07Alain Delon a cherché à joindre Pascal Praud
01:30:09alors que les deux ne se connaissaient pas
01:30:11et c'est comme ça que la rencontre s'est faite
01:30:13et quelques années après
01:30:15Alain Delon a accepté de participer
01:30:17à cette émission qu'on a
01:30:19rediffusée tout à l'heure sur l'antenne
01:30:21Alain Delon et les femmes, on l'évoquait tout à l'heure
01:30:23sur notre antenne
01:30:25je voudrais qu'on revienne sur un des
01:30:27plus beaux rôles de sa vie
01:30:29aux côtés d'une femme
01:30:31avec qui il a également partagé sa vie
01:30:33c'est Romy Schneider, le film c'est La Piscine, regardez
01:30:38je ne bouge pas, j'y vais
01:30:40non, reste la, laisse sonner
01:30:42attends, je dérive le nid
01:30:44non, tu restes la
01:30:46non, refuse moi
01:31:00c'est malin, non
01:31:02pourquoi tu attends quelqu'un
01:31:04non
01:31:06Voilà la piscine de Jacques Doré avec Alain Delon et bien sûr Romy Schneider.
01:31:16Mais là aussi un film dont la photographie reste essentielle.
01:31:21Moi je me souviens de la dernière fois que j'ai vu, j'ai pas vu ce film depuis très
01:31:24longtemps mais j'ai vu un table book il n'y a pas longtemps, énorme, avec cette
01:31:29photo d'Alain Delon dans les bras de Romy Schneider au bord de la piscine, il y avait
01:31:33marqué amour ou quelque chose au-dessus.
01:31:35C'est à ça qu'on pense quand on pense à cette scène et ce couple qui est à la
01:31:41fois fusionnel à l'écran et dans la vie, il n'y a rien de plus, pour rendre une scène
01:31:47vraisemblable, il n'y a rien de plus porteur que d'aimer la personne avec qui on joue.
01:31:53C'est une époque où le cinéma était réellement de la photo aussi.
01:31:56Ah bah oui vraiment et là pour le coup il y a un vrai travail incroyable, c'est une
01:32:02vraie œuvre d'art fabuleuse avec en plus cette dimension tragique absolue dans laquelle
01:32:09Delon d'ailleurs en a parlé, en disant que c'est une des grosses déchirures de
01:32:15sa vie, c'est la mort de Romy, quelque chose qui l'a absolument anéanti, bouleversé.
01:32:23Je crois que c'est une de ses plus grosses blessures.
01:32:28On en avait parlé notamment en 2008, lors des Césars de 2008, il avait rendu hommage
01:32:33à Romy Schneider, je vous propose de regarder.
01:32:58Madame le ministre bonsoir, messieurs les présidents bonsoir, mesdames messieurs chers
01:33:09amis bonsoir, amour de ma vie bonsoir, je n'étais pas prévu au programme alors je
01:33:18vais faire bref afin de ne pas vous importuner, merci, on m'a demandé de lui rendre hommage,
01:33:28j'ai dit oui, on m'a demandé de bien vouloir lui remettre un César d'honneur, j'ai accepté.
01:33:38Pourquoi ? Pourquoi ? Parce que cette année tu aurais 70 ans et que tu me manques terriblement.
01:33:53Parce que nous nous sommes fiancés il y a 50 ans, parce que nous avons nagé ensemble
01:34:07il y a 40 ans dans la piscine, parce que nous nous sommes aimés, parce que nous avons été
01:34:14heureux ensemble et malheureux quand David est parti, parce que c'était toi, parce que
01:34:22c'était moi, voilà pourquoi, alors ce soir je voudrais vous demander pour elle une chose
01:34:33simple mais ô combien symbolique, c'est de vous lever pour ses 70 ans et de l'applaudir
01:34:42avec moi.
01:34:43Immense hommage d'Alain Delon à Romy Schneider en 2008 avec beaucoup d'émotions dans la
01:35:01voix d'Alain Delon.
01:35:03Oui beaucoup d'émotions et puis un regard sur le temps, sur le temps qui passe, un regard
01:35:08sur la tragédie qui reste on sent chez lui extrêmement vive, il rappelle l'épisode
01:35:14absolument épouvantable de la mort du fils justement de Romy Schneider, qu'il a vécu
01:35:21avec elle, de sa mort à elle et du fait que lui survit au temps, je pense que dans la
01:35:29vie d'Alain Delon, quand il dit pendant cet hommage, pendant cette palme qu'il reçoit,
01:35:36quand il dit j'ai duré, il fallait durer, ce métier c'était pas difficile de le faire,
01:35:44ce qu'il fallait c'est durer, je pense qu'il a duré, il a dit 62 ans de carrière mais
01:35:51que cette longévité dans le métier, elle a un corollaire très dur, c'est de voir
01:35:59à la fois la beauté disparaître, de voir le talent s'effacer, de voir les ennemis
01:36:05partir et c'est un peu ça à chaque fois, c'est une tragédie supplémentaire qui se
01:36:12rajoute à la vie d'Alain Delon et on sent que ça le poulverse, ça l'émeut, ça le
01:36:19prend aux tripes à chaque fois et évidemment pour lui Romy est inoubliable.
01:36:2523h34 sur CNews, nous rendons hommage à Alain Delon, on a appris sa disparition ce matin,
01:36:31ce sont ses trois enfants qui l'ont annoncé à la presse et depuis ce matin les hommages
01:36:35se multiplient, de nombreuses personnalités ont réagi, jusqu'au plus haut sommet de l'état,
01:36:41regardez ce sujet de Tancred Guillotel.
01:36:56C'est une grande sorte, c'est une grande personne, j'adore beaucoup et une grosse perte.
01:37:01C'était quelqu'un de vrai, qui affirmait ce qu'il pensait, qui faisait ce qu'il disait.
01:37:08Je suis une fan depuis plusieurs années, depuis que j'ai 9-10 ans et donc comme je n'habite
01:37:14pas très loin, je me suis dit, je vais aller y rendre hommage.
01:37:17A l'âge de 88 ans, c'est une icône des français qui s'en va, sur le réseau social
01:37:22X, Emmanuel Macron a salué sa mémoire.
01:37:25Monsieur Klein ou Rocco, le guépard ou le samouraï, Alain Delon a incarné des rôles
01:37:29légendaires et fait rêver le monde, prétend son visage inoubliable pour bouleverser nos
01:37:34vies.
01:37:35Mélancolique, populaire, secret, il était plus qu'une star, un monument français.
01:37:38Marine Le Pen, Jordane Bardella, Valérie Pécresse ou encore Marion Maréchal, les
01:37:43hommages ont plus à droite de l'échiquier politique.
01:37:45Fabien Roussel et Lucie Casté ont aussi salué le départ de l'acteur, tout comme l'ancien
01:37:50ministre de la culture, Jacques Long.
01:37:52Le guépard ne rugira plus, mais son visage boticellien, son sourire charmeur et ses yeux
01:37:58magnétiques continueront de nouanter encore longtemps.
01:38:01Le mythe de Long à l'éclat unique résistera jamais au temps qui passe, il est une de ces
01:38:06étoiles éteintes dont la lumière demeure.
01:38:08La ministre de la culture Rachida Dati a également fait part de sa tristesse.
01:38:12Enfant du 7ème art, il laisse la France orpheline de sa plus belle incarnation à l'écran.
01:38:17Avec près de 90 films à son actif, l'acteur aura marqué plusieurs générations, porté
01:38:33par une beauté et un charisme ancrés dans le cœur des Français.
01:38:37De nombreuses réactions, réaction également de Nicolas Sarkozy, Alain Delon était béni
01:38:44par les dieux, il est né avec un physique qui suscitait l'unanimité, il n'était
01:38:49pas seulement beau, il incarnait la beauté, exister à ses côtés était un combat perdu
01:38:54d'avance.
01:38:55Oui, c'est entièrement vrai, je pense qu'il y avait une dimension supplémentaire
01:39:02chez Alain Delon, qui s'est peut-être mis dans une intensité du regard, mais l'espèce
01:39:15d'éclat que j'évoquais tout à l'heure avec le film Plein Soleil en particulier,
01:39:22cette incandescence, cette lumière qui rayonnait, ça le mettait à part, ça l'a mis à part
01:39:31dès le début, peut-être que même cette beauté, elle transcendait ses rôles, elle
01:39:40transcendait son personnage et elle en a fait, je pense que c'est vraiment ça qui a fait
01:39:44de lui, au-delà des films, un personnage universel ou en tout cas un Français universel.
01:39:51Mais moi cette phrase me fait beaucoup rire, exister à ses côtés était un combat perdu
01:39:56d'avance, ça me fait beaucoup rire parce que depuis ce matin, il y a aussi une photo
01:39:58qui circule sur les réseaux sociaux, j'aimerais beaucoup qu'on voit cette photo assez drôle
01:40:04d'Alain Delon aux côtés de Mick Jagger et de la chanteuse britannique Marianne Faithfull
01:40:09qui est au milieu, on voit Mick Jagger à côté, alors la traduction, quand vous êtes
01:40:14Mick Jagger et que l'autre est Alain Delon, c'est incroyable.
01:40:19Je ne sais pas s'il y a eu une histoire entre Marianne Faithfull et Alain Delon, mais en
01:40:23tout cas on voit bien que Jagger était un petit peu ennuyé.
01:40:26Alors que Jagger, on ne va pas compter le nombre de conquêtes de Mick Jagger qui est
01:40:31également incroyable, mais ça veut dire qu'il y avait quelque chose, Alain Delon lorsqu'il
01:40:36était là, il s'est passé quelque chose, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:40:42On le disait, le cinéma lui était un peu tombé par hasard, encore une fois grâce
01:40:47à ce physique et on le disait tout à l'heure, grâce ou à cause d'une femme ?
01:40:52Oui, grâce à une femme, grâce aussi à une succession de circonstances qui ont fait
01:41:00que cet enfant mal aimé, cet enfant sorti de rien, avec ce passage encore une fois très
01:41:13important, très structurant dans les armées.
01:41:17Je pense que c'est vraiment, il faut rappeler ça, c'est que Delon n'a pas fait que jouer
01:41:23des gros bras, n'a pas fait que jouer des flics, n'a pas fait que jouer des truands.
01:41:30Il a été aussi au contact des armes, il a vu la mort en face, il a été dans la guerre
01:41:38et c'est ça, de son aveu à lui, qui lui a tout donné.
01:41:42C'est-à-dire que ce passage dans l'armée, qui a duré quelques années, en 1954, à l'âge
01:41:48de 18 ans, a eu pour lui un effet déterminant et que quelque part, tout ce qu'il a vécu
01:41:53après, c'est une parenthèse enchantée.
01:41:55C'est peut-être ce qu'il a forgé aussi, ce qui a forgé son caractère, ce qui a forgé…
01:41:59On parlait en début d'émission, je crois que c'est vous qui évoquiez sa solitude aussi.
01:42:03Je pense que la solitude, oui, c'est quelque chose que j'ai remarqué en le côtoyant,
01:42:09en le voyant, on voyait qu'il échappait aux autres, qu'il était dans la même pièce.
01:42:15Alors il avait peut-être cette élégance d'ouvrir les portes avec une grâce infinie,
01:42:20mais que lui-même, en lui-même…
01:42:22Ça me fait penser à cette phrase du samouraï.
01:42:25« Il n'y a pas plus profonde solitude que celle d'un samouraï, si ce n'est celle
01:42:29d'un tigre dans la jungle. »
01:42:30Oui, c'est…
01:42:32C'est la phrase du film.
01:42:33Le samouraï, c'est lui.
01:42:34Le samouraï, c'est lui.
01:42:35D'ailleurs, c'est le terme qui l'idolâtrait, qui le caractéristique bien, c'est le samouraï
01:42:42qu'on a perdu là.
01:42:44Et donc, oui, le samouraï, c'est l'aristocratie japonaise dans ce qu'elle a de plus parachevé.
01:42:52Et quand on sait que le Japon, justement, était en résonance totale avec le personnage
01:42:57de Delon, et que c'est un personnage aussi…
01:42:59C'est un pays aussi où on aime les dieux vivants, puisque l'empereur est considéré
01:43:03comme un dieu vivant.
01:43:04On a toute la saga Delon réunie, là.
01:43:07Mais finalement, je pense qu'il ne faut pas oublier les origines.
01:43:13Il ne faut pas oublier, justement, pour comprendre ce qui est arrivé à Delon, cette accumulation
01:43:20de circonstances qui fait que la grâce le touche.
01:43:23Ce que dit Nicolas Sarkozy sur la beauté, c'est vrai que, en fait, l'hommage à
01:43:27sa beauté, c'est tous ses réalisateurs qui l'ont mise en musique.
01:43:30Bien sûr.
01:43:32Et tous les acteurs et toutes les femmes avec qui il a partagé l'écran.
01:43:36On évoquait un autre trait de caractère aussi tout à l'heure d'Alain Delon, c'était
01:43:41lorsqu'il parlait de lui à la troisième personne.
01:43:44Oui.
01:43:45On en parlait tout à l'heure.
01:43:46Il a beaucoup été caricaturé pour ça.
01:43:50Je pense parce qu'en effet, cette mégalomanie, elle devait exister, mais elle devait exister
01:43:55aussi par le sentiment d'être un peu unique et d'appartenir un peu à…
01:44:00Je pense aussi que ça a peut-être été un peu trop…
01:44:05Je pense que c'était une…
01:44:08Oui, Alain Delon était la caricature de lui-même, mais est-ce que ça…
01:44:14Est-ce qu'il était vraiment comme ça ?
01:44:16Est-ce que ça prend… Non.
01:44:17Patrick Sébastien nous disait qu'il avait une profonde humilité au fond de lui.
01:44:20Non, il avait une profonde humilité.
01:44:21Je vous dis, dans les petits clins d'œil qu'il faisait aux gens qui lui arrivaient
01:44:31de côtoyer, il montrait qu'il n'était pas du tout coupé du reste du monde, qu'il
01:44:36s'intéressait, qu'il était attentif même aux gens de la rue et qu'il n'était
01:44:42pas du tout déconnecté de ses origines justement.
01:44:46Et je pense qu'on en a fait un personnage mégalomane aussi, on a essayé un petit
01:44:53peu de le caricaturer dans son ensemble, dans ses valeurs, dans le fait que c'était
01:45:00un homme de droite, dans le fait que…
01:45:02Voilà, on a… Combien de fois ?
01:45:04Moi, je me souviens d'interviews absolument incroyables, presque réquisitoires de Marc
01:45:13Olivier Faugiel demandant à Alain Delon de s'expliquer sur son amitié avec Jean-Marie
01:45:18Le Pen.
01:45:19Ça, ça a été pendant longtemps des choses qu'on a entendues, ça lui a été reproché,
01:45:26il s'en est expliqué maintes et maintes fois, mais ça revenait tout le temps.
01:45:30Donc ça, plus la mégalomanie, plus Alain Delon de lui à la troisième personne, bon,
01:45:35ça en faisait un personnage réac, détestable, qu'on aimait détester, ou en tout cas que
01:45:40certaines personnes aimaient détester, mais pas le peuple.
01:45:43Mais pas le peuple qui s'en amusait.
01:45:44Je t'ai dit Patrick Sébastien, c'est totalement vrai.
01:45:47Exactement, et qui s'en amusait aussi, parce que ce trait de personnage d'Alain Delon
01:45:51qui parlait de lui à la troisième personne, ça a beaucoup servi les guignols de l'info
01:45:55de Canal+, souvenez-vous, qui en riaient beaucoup.
01:45:58Regardez cet extrait des guignols justement, la marionnette d'Alain Delon était une
01:46:03régulière de l'émission de Canal+, regardez.
01:46:10Miroir, un beau miroir, enfin, moins beau qu'Alain Delon.
01:46:22Miroir qui a la chance de refléter l'image d'Alain Delon, d'ailleurs ce n'est pas Alain
01:46:27Delon qui regarde le miroir, c'est le miroir qui regarde Alain Delon.
01:46:31C'est bon, on a compris, quelle est ta question ?
01:46:34Alain Delon voudrait savoir s'il existe un plus grand acteur qu'Alain Delon.
01:46:37Alain Delon est un immense acteur adoré, vénéré jusqu'au Japon, mais il existe
01:46:42un acteur encore plus immense.
01:46:44Ah bon ? Décris-le moi.
01:46:46C'est un homme qui jeune était très beau.
01:46:48Je ne vois personne qui était plus beau qu'Alain Delon jeune.
01:46:51C'est un homme qui a mal vieilli.
01:46:53J'ai de la peine pour lui.
01:46:54C'est un homme qui vit seul, avec ses chiens.
01:46:56Alain Delon a deviné, c'est Brigitte Bardot.
01:46:59Un homme, je vous dis, il était gris et a même déclaré qu'il vomissait l'époque
01:47:03dans laquelle il vivait.
01:47:04C'est Alain Delon qui a déclaré ça ?
01:47:06Lui-même.
01:47:08Donc la réponse est Alain Delon.
01:47:10Voyez quand vous voulez.
01:47:11Oui, Alain Delon a quand même l'impression que le miroir d'Alain Delon se fout de la
01:47:15gueule d'Alain Delon.
01:47:16Exactement.
01:47:17Parce que le miroir, on a marre de renvoyer l'image d'Alain Delon.
01:47:19Il n'en peut plus le miroir de voir ta tronche tous les jours.
01:47:22Alain Delon par-ci, Alain Delon par-là, j'en peux plus !
01:47:26J'ai l'impression que le miroir d'Alain Delon a pris le melon d'Alain Delon.
01:47:31Voilà, Alain Delon par le prisme des guignols de l'info de Canal+, on a tous en mémoire
01:47:43évidemment cette caricature et une caricature finalement qui amusait d'une certaine façon
01:47:49Alain Delon à tel point qu'il en avait ri par la suite et qu'il avait une certaine
01:47:57auto-dérision finalement de ce trait de caractère et il l'avait prouvé quelques
01:48:01années après dans le film Astérix et Obélix aux Jeux Olympiques.
01:48:05On regardait un extrait tout à l'heure, je l'ai demandé à la régie d'ailleurs
01:48:07de le ressortir encore une fois cet extrait.
01:48:10Astérix et Obélix aux Jeux Olympiques, c'était en 2008 si mes souvenirs sont bons,
01:48:16ce film produit par Thomas Langman avec Alain Delon dans le rôle de Jules César.
01:48:20Regardez.
01:48:22César est immortel, pour longtemps.
01:48:30César a tout réussi, tout conquis, c'est un guépard, un samouraï.
01:48:40Il ne doit rien à personne, ni à Rocco, ni à ses frères, ni au clan des Siciliens.
01:48:49César est de la race des seigneurs.
01:48:52D'ailleurs, le César du meilleur empereur a été décerné à César.
01:48:56C'est drôle de regarder cet extrait après celui des guignols.
01:49:00Oui parce qu'on pense qu'il a dû voir celui des guignols, évidemment, et qu'il
01:49:05en était parfaitement conscient et que bon, quelque part, ça participait aussi de sa
01:49:09notoriété et que bon, voilà, c'est pas quelqu'un que ça dérangeait fondamentalement
01:49:16qu'on parle de lui.
01:49:18Maintenant, est-ce que c'est le vrai Alain Delon ?
01:49:21Je vous dis, il y a aussi cette douleur interne qu'il ne faut pas négliger, je pense, et
01:49:29qu'on a vu beaucoup, notamment dans la façon de s'exprimer quand il reçoit cette palme
01:49:37pour l'ensemble de sa carrière.
01:49:39Je pense qu'il y a des moments où il est extrêmement sincère, extrêmement profond,
01:49:44et voilà, il n'a pas vécu une vie douce et ça a été quand même une accumulation
01:49:51de souffrance sublimée par une carrière fantastique, sublimée par des rôles exceptionnels
01:49:58et par une vie qui, quand même, a commencé mal pour lui, mais l'a quand même récompensé
01:50:06largement, je pense.
01:50:08Philippe Labreau était avec nous également cet après-midi.
01:50:11Le journaliste avait tenu à lui rendre hommage sur CNews, on l'écoute.
01:50:15Cet autodidacte était en fait très cultivé, très intelligent et surtout curieux de tout,
01:50:23curieux des autres.
01:50:24Alors bien sûr, on l'accusait de solitude, d'arrogance, de ce que vous voulez, en réalité,
01:50:29il aimait la vie, il aimait les gens et même s'il a eu une vie difficile, malheureuse,
01:50:35celle d'un abandonné, celle d'un mal-aimé, car il était un mal-aimé, le mal-aimé est
01:50:40devenu, grâce à ce manque d'amour et ce manque d'affection, un homme capable d'incarner
01:50:45tous les rôles.
01:50:46C'était un mal-aimé, nous dit Philippe Labreau ?
01:50:49Oui, je pense qu'il a été malheureux en amour, ses grands amours, c'était Mireille
01:50:54Darc, ils ont fini par se séparer, ils ont vécu une histoire incroyable, elle était
01:50:59restée jusqu'à la fin de sa vie amoureuse de lui, lui avec des paroles, il y a eu, on
01:51:05a montré un extrait tout à l'heure, mais il y a eu d'autres moments de télévision
01:51:09où il se confiait l'un à l'autre et c'était incroyable, c'était à la fois pudique et
01:51:14en même temps on voyait toute leur intimité de façon presque transparente.
01:51:18Non, il n'a pas eu la chance d'être touché par cette grâce, par cette beauté évoquée
01:51:30par Nicolas Sarkozy tout à l'heure, mais en même temps c'était en effet un mal-aimé,
01:51:36je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Philippe Labreau, il a perdu Romy Schneider,
01:51:46et il ne s'en est jamais remis je pense.
01:51:50Le mal-aimé qui s'est bien rattrapé depuis, et il n'y avait qu'à voir cet après-midi
01:51:55le nombre de personnes qui étaient présentes à Douchy devant sa résidence, le domaine
01:52:00de la brûlerie à Douchy où beaucoup de personnes, des gens avaient fait beaucoup de kilomètres
01:52:05et de train d'ailleurs pour se rendre devant cette demeure et pour lui rendre un dernier hommage.
01:52:11C'est ce qu'a pu constater notre journaliste Mathilde Ibanez qui était sur place cet après-midi, regardez.
01:52:16Il se fait une journée remplie d'émotions ici dans ce village de 1300 habitants, ici
01:52:22les amis, les connaissances, même des anonymes qui ont fait plusieurs kilomètres sont venus
01:52:28ici pour y déposer des fleurs, des cassettes, des DVD, des mots pour rendre hommage à cette
01:52:36figure du cinéma français, on a pu discuter avec ces personnes qui ont tenu à venir ici
01:52:44pour lui rendre hommage, je vous propose d'écouter.
01:52:46L'artiste restera à vivre dans nos cœurs et surtout dans la tête des français, c'est
01:52:53vraiment un monstre du cinéma français comme ça, ça ne s'oublie pas, on a été bercé
01:52:57par tous ces films.
01:52:58Ce fut un hommage particulièrement intense ici toute la journée, plusieurs personnes
01:53:03sont venues puisqu'ici c'était la résidence préférée, la résidence de cœur d'Alain
01:53:09Delon, il était considéré un petit peu comme son refuge depuis plus de 50 ans, il
01:53:14venait régulièrement ici, son dernier souhait c'était de s'éteindre dans cette demeure
01:53:20et d'y être enterré aux côtés de ses chiens.
01:53:23Voilà pour ce dernier hommage rendu par les fans, par le public devant sa demeure de douchy
01:53:29dans le Loiret.
01:53:30Oui, moi je voulais alors rajouter par rapport à ça, on a vu la photo, elle est incroyable
01:53:34de comment… Avec Mick Jagger et Marianne Faithfull.
01:53:40On me précise en fait, quelqu'un de Paris Match me précise que cette photo, c'est
01:53:44une photo de Patrick Abbans de Paris Match.
01:53:46D'accord, donc c'était une photo de Paris Match.
01:53:48Qui a été publiée, qui a été prise par un photographe de Paris Match, ce qui dit
01:53:52d'ailleurs le caractère intime de la relation entre Paris Match et Alain Delon, c'est
01:53:57plus de 50 couvertures de l'hebdomadaire avec Alain Delon qui a véritablement partagé
01:54:05sa vie étape par étape, feuilleton par feuilleton dans ce grand hebdomadaire français.
01:54:13Et cette image est aujourd'hui partagée sur les réseaux sociaux dans le monde entier
01:54:16d'ailleurs, puisque vous voyez que le post a été écrit en anglais.
01:54:18Exactement, je pense que d'ailleurs elle a été republiée d'abord aux Etats-Unis
01:54:24et elle est revenue ici par Ricochet.
01:54:25Absolument, à propos de la presse justement, on va regarder les unes de la presse de demain
01:54:30qui vont évidemment titrer sur Alain Delon avec pour commencer Le Figaro, le dernier
01:54:36samouraï pour Alain Delon avec cette belle photo en noir et blanc de l'acteur.
01:54:42La Provence également, jolie photo également pour la Provence, Alain Delon 1935-2024.
01:54:49Et puis on va terminer avec le Parisien aujourd'hui en France, Alain Delon 1934-2024, le dernier
01:54:57samouraï, 1935 pardon 2024, le dernier samouraï.
01:55:03On peut imaginer peut-être le titre de Paris Match, du prochain Paris Match.
01:55:06Je n'y travaille plus, je ne sais pas, mais je pense que ce sera
01:55:11logiquement un numéro exceptionnel, un des grands numéros qu'on va garder en tout cas.
01:55:16Merci beaucoup Régis Le Sonnier d'avoir été à mes côtés pour rendre hommage ce soir à Alain Delon.
01:55:22Merci à toutes les équipes d'ailleurs de CNews qui depuis ce matin ont fait un travail
01:55:26exceptionnel, les équipes en régie ce soir.
01:55:28Merci à Sabrina Slimani également qui a participé, qui m'a aidé à préparer cette émission.
01:55:33Avant de se quitter, est-ce qu'on a le temps de regarder un petit extrait de Rocco et ses frères ?
01:55:39On doit avoir le temps. Allez, Rocco et ses frères, on se quitte là-dessus.
01:55:42Merci à tous. Belle soirée, belle nuit sur CNews et nous on se retrouve la semaine prochaine.
01:56:10Tu viendras me voir quand tu seras mille ans ?
01:56:14Oui.
01:56:15Tu arriveras peut-être à m'apprendre à ne plus avoir peur ?
01:56:21Oui.
01:56:25Oui.