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00:00— De retour sur le plateau de la Terre Net Web TV en compagnie de Jean-Charles Boquet. Première question.
00:19Quel commentaire faites-vous sur la démarche prise par Éric Modard ? — Sa démarche me paraît très intéressante.
00:24On rencontre aujourd'hui des agriculteurs qui, comme M. Modard, en fait, essaient de prendre en compte
00:31la connaissance qu'ils ont de leur exploitation, de faire évoluer leur pratique – on l'a vu sur Colzard en particulier –
00:38pour pouvoir raisonner au mieux en fait le contrôle des maladies, le contrôle des mauvaises herbes sur leur exploitation.
00:46Donc c'est une démarche de prospection et de test qui me paraît intéressante de suivre.
00:53— Pour poser les bases de notre discussion, réduire de 50% l'utilisation des produits phytosanitaires en 2018,
01:00selon vous, c'est possible ? — C'est un objectif qui est très ambitieux.
01:06Cet objectif, aujourd'hui, a été fixé dans le cadre du Grenelle. Certains agriculteurs ont déjà historiquement baissé
01:14leurs utilisations de produits. Mais je crois que collectivement, par rapport à ce que l'on connaît aujourd'hui
01:21des solutions disponibles, des techniques agronomiques en place, à horizon 2018, il me paraît extrêmement difficile
01:28de pouvoir atteindre cet objectif de réduction de 50% des produits phytos. À l'inverse, je pense que dans le plan écophyto,
01:35il y a beaucoup d'actions et d'axes qui ont pour objectif de professionnaliser nos métiers,
01:41le métier du fournisseur, le métier du distributeur, le métier du conseiller, le métier de l'agriculteur,
01:47pour qu'ensemble, en fait, on fasse évoluer les pratiques qui se traduiront de manière concrète par une moindre dépendance
01:56des agriculteurs, donc, aux produits phytosanitaires. — Si on en revient sur le cas de M. Maudin, sur ses cultures d'hiver,
02:04donc, il a changé son comportement. Il a changé d'itinéraire technique, parce qu'il faisait face à des résistances.
02:10Qu'est-ce que vous avez pensé des solutions qu'il a pu mettre en place, et du moins du constat qu'il peut effectuer
02:16sur son exploitation ? — Alors globalement, je crois qu'il faut rappeler que le poste des herbicides,
02:20donc pour contrôler les mauvaises herbes en France, est un poste important. C'est globalement 50% des utilisations
02:27et donc du marché phytosanitaire en France. Le raisonnement du désherbage se faisait historiquement culture par culture.
02:37Et de plus en plus – et M. Maudin le montre – on raisonne le désherbage sur l'exploitation agricole,
02:42donc dans le cadre de la rotation. Si j'ai bien compris, M. Maudin est en train de passer d'applications
02:48plutôt de sorties d'hiver-printemps à des applications d'automne. Donc nous sommes convaincus que c'est une démarche
02:54qui va dans le bon sens. C'est autant de sécurité, je dirais, pour le reste de la campagne. Et on peut éventuellement
03:02faire un rattrapage ou un repassage au printemps. Mais le désherbage d'automne, aujourd'hui, est une démarche
03:09qui fait ses preuves et que l'on doit donc encourager et qui pourrait se traduire, en fait, in fine, par peut-être
03:16moins d'utilisation de produits.
03:19– En colza, sur ces colzas, un semi en association pour avoir un pouvoir comprend de la culture plus important,
03:26c'est en soi une démarche qui tient plus de l'agronomie que de l'utilisation des produits phytosanitaires ?
03:33– Alors c'est une démarche qui est aujourd'hui testée dans plusieurs régions. Et à nouveau, elle va dans le sens
03:39de la gestion des adventices dans le cadre de la rotation. Et donc le fait de mettre des mélanges d'espèces
03:48pour étouffer un petit peu les adventices qui lèvent, c'est une solution. Il y a d'autres pistes qu'il faut rappeler
03:55qui sont, en fait, le retour aux basiques de l'agronomie, c'est-à-dire refaire un labour de temps en temps
04:01de manière à abaisser et ré-enfouir ce stock de graines, donc d'adventices, vulpins, régras, etc.,
04:11qui restent sur la surface du sol et qui peuvent repartir. Ne pas oublier l'interculture non plus.
04:16Tout ce qui peut être fait avant l'intervention d'un produit chimique est à privilégier.
04:21Donc on est vraiment de manière concrète, là, dans le concept de protection intégrée.
04:26– Vous représentez les firmes qui produisent ces produits phytosanitaires.
04:30Aujourd'hui, elles travaillent dans cette démarche ?
04:33– Aujourd'hui, en fait, au-delà de la chimie qui reste, je dirais, un point important dans notre métier,
04:39nous travaillons également sur les pratiques agricoles, sur l'accompagnement des produits.
04:45Et à ce titre, nous avons depuis deux ans maintenant un groupe permanent agronomie à l'UPP.
04:51On s'efforce de raisonner les modes d'action des différentes familles dans le cadre de la rotation.
04:58Là encore, de manière à maintenir le plus longtemps possible les molécules existantes
05:05et de les gérer en intégrant les risques d'apparition de phénomènes de résistance.
05:10Et le plan Eco-Phyto 2018, en particulier tout ce qui a trait à la certification individuelle,
05:19l'enregistrement des pratiques, va aller dans le sens d'une meilleure connaissance,
05:25de l'enregistrement justement de ce qui s'est passé sur ma parcelle,
05:28l'époque où je suis intervenu, avec quel type de produit, avec quelle dose,
05:32quelles étaient les conditions météorologiques,
05:34qui permettront d'expliquer parfois pourquoi il y a eu un échec.
05:38– Jean-Charles Bocquet, je vous remercie.
05:40Cette émission touche à sa fin, je vous donne rendez-vous le mois prochain
05:43pour une émission spéciale dédiée aux robots et au pâturage.
05:47En attendant, bonne fin de journée et à bientôt.
05:49– Sous-titrage ST' 501