• il y a 5 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans 180 minutes info, trois heures de débat, de décryptage de l'actualité, actualité très politique.
00:00:10À quelques jours maintenant du second tour des élections législatives, on reviendra notamment sur les déclarations d'Emmanuel Macron ce matin en Conseil des ministres.
00:00:18Mais d'abord, c'est l'heure du traditionnel éphéméride du jour.
00:00:21Chers amis, bonjour.
00:00:28Saint Thomas, que nous fêtons aujourd'hui, est un saint qui nous est très familier car il nous ressemble par bien des aspects, vous allez voir.
00:00:36En effet, c'est celui qui avait besoin de voir Jésus ressuscité pour croire.
00:00:41Thomas devait probablement s'appeler Judas, mais les évangélistes lui ont donné ce prénom pour le distinguer de celui qui a trahi Jésus.
00:00:49Dans l'écriture, on découvre un jeune homme généreux, enthousiaste.
00:00:53Il pose toujours des questions simples et ne s'embarrasse pas de subtilités.
00:00:57Mais c'est vraiment l'épisode qui suit la passion et la résurrection de Jésus qui le rend célèbre.
00:01:03Nous sommes au Cénacle.
00:01:05Les apôtres lui racontent l'apparition de Jésus, mais il refuse de croire tant qu'il n'aura pas mis sa main dans son côté et son doigt dans les trous des clous.
00:01:14Il veut être sûr de ce qu'on lui raconte.
00:01:17Jésus, huit jours plus tard, apparaît à Thomas et lui dit « ne sois plus un croyant, sois croyant ».
00:01:24Contrairement à ce que l'on dit souvent, Thomas ne va pas mettre le doigt dans la plaie, il va se prosterner devant Jésus.
00:01:31Il croit désormais et il adore.
00:01:34Après cet épisode, l'histoire retient de saint Thomas qu'il a évangélisé la côte ouest de l'Inde.
00:01:40Il aurait été martyrisé non loin de Madras.
00:01:44Et pour finir, nous pouvons méditer ce célèbre conseil donné par le Christ à saint Thomas.
00:01:50Heureux ceux qui croient sans avoir vu.
00:01:54C'est tout pour aujourd'hui. A demain chers amis. Ciao.
00:02:13Le second tour des législatives avait annoncé leur désistement.
00:02:16Cela confirme la création d'un front républicain pour contrer l'extrême droite.
00:02:20Il y aura par exemple 108 triangulières au lieu de 311.
00:02:23Parmi ces retraits, certains d'entre eux font polémique et provoquent de vives réactions.
00:02:27Un reportage de Mathieu Devese avec Olivier Madinier et Charles Bajet.
00:02:31Les oppositions pour ce second tour des législatives sont désormais officiellement connues.
00:02:36Depuis les résultats du premier tour, plus de 210 candidats se sont désistés pour faire barrage au RN.
00:02:43Dans le détail, il s'agit de 127 candidats investis par le nouveau Front populaire,
00:02:4881 issus de la majorité présidentielle et seulement 3 candidats du parti Les Républicains.
00:02:54Des candidats qui étaient pour la plupart arrivés 3e dans une circonscription
00:02:59où le RN était en tête au premier tour.
00:03:03Ainsi, pour ce second tour, il y aura désormais 390 duels, 108 triangulaires contre 311 initialement
00:03:11et enfin 2 quadrangulaires au lieu de 5 prévus.
00:03:15Parmi ces désistements, plusieurs d'entre eux suscitent l'interrogation et de vives réactions.
00:03:20Celui de Laurent Bonnater, membre d'Horizon en Seine-Maritime au profit d'Alma Dufour de la FI
00:03:26ou encore celui du candidat Les Républicains dans la 6e circonscription de Seine-Maritime
00:03:31et l'appel de Xavier Bertrand à soutenir un candidat du nouveau Front populaire.
00:03:35On ne peut pas se compromettre avec la FI, c'est une honte, une abomination.
00:03:39Je vais engager la procédure d'exclusion pour Monsieur Bertrand.
00:03:42Lors des dernières législatives de 2022, le RN avait remporté plus de la moitié de ses duels,
00:03:48l'opposant à la NUPES et à la majorité présidentielle.
00:03:53Et justement, conséquence de ces désistements, il n'y aura aucun candidat de la majorité à Marseille.
00:03:59Trois d'entre eux se sont effectivement retirés, quatre ont tout simplement été éliminés dès le premier tour.
00:04:04Alors pourquoi un tel rejet à Marseille ?
00:04:06Éléments de réponse sur place avec Stéphanie Rouquier.
00:04:10Dans les 7 circonscriptions marseillaises, le second tour des élections législatives va se dérouler
00:04:15sans candidat de la majorité présidentielle.
00:04:18Avec 3 désistements de candidats arrivés en 3e position et 4 prétendants non qualifiés,
00:04:24les électeurs ont marqué leur rejet du président de la République.
00:04:28On n'en veut plus de Macron. Il fait mal les choses. On n'a plus rien depuis qu'il est sur le siège.
00:04:34Moi je pensais qu'il était jeune, qu'il avait la foule, qu'il allait amener des changements, etc.
00:04:38Et au contraire, plus on voit que c'est comme avant, même peut-être pire.
00:04:43Avec son habitude de venir toujours à Marseille, de mettre toujours Marseille en avant,
00:04:47les défauts, il y en a comme dans toutes les villes.
00:04:51Il a fait une fixation sur Marseille, mais nous on n'a pas besoin de lui toutes les 5 minutes ici.
00:04:58En 7 ans, Emmanuel Macron a effectué plus d'une dizaine de visites officielles dans la cité fosséenne.
00:05:04Sa ville de cœur, comme il l'avait qualifiée. Un attachement manifestement à 100 uniques.
00:05:09Sa politique ne convainc plus les électeurs marseillais.
00:05:12Marseille, l'insécurité, ça c'est sûr. Le pouvoir d'achat, c'est compliqué aussi.
00:05:18Il n'y a rien qui va. Tout est cher. On va tout droit dans le mur si on continue à regarder à M. Macron.
00:05:26Lors du premier tour de ces élections législatives, 63% des électeurs marseillais se sont rendus aux urnes.
00:05:33Au chapitre justice, le procès de Jérôme Tonneau pour le féminicide de Nathalie Debailly qui touche à sa fin.
00:05:39Le verdict sera donné vendredi.
00:05:41Place aux réquisitoires cet après-midi. Noémie Schultz, bonjour. Vous suivez ce procès pour CNews.
00:05:46Vous avez assisté depuis ce matin aux plaidoiries des partis civils. Racontez-nous.
00:05:51Oui, les avocats ont porté la voix des proches de Nathalie Debailly.
00:05:55Son frère, sa sœur, ses enfants, des bienveillants comme les a qualifiés une avocate
00:06:00qui vivent depuis les faits écrasés par une culpabilité atroce, qui ne pourront plus jamais bien dormir.
00:06:06Et une famille qui se demande chaque jour ce qu'elle aurait pu faire de plus.
00:06:09Dans ces bienveillants, il y a aussi le grain de sable, cet homme qui a tenté de s'interposer pendant l'enlèvement de Nathalie.
00:06:16A côté, il y a eu des lâches, les amis de Jérôme Tonneau qui n'ont rien dit, rien fait alors qu'il proférait des menaces.
00:06:23Les incompétents, ces policiers qui ont pris les plaintes et ont rassuré Nathalie Debailly.
00:06:28C'est un escroc, il ne passera pas à l'acte.
00:06:30Il y a les traîtres, ceux qui ont enlevé Nathalie Debailly.
00:06:33Et enfin, Jérôme Tonneau, le principal accusé, celui qui lui a fait souffrir mille morts.
00:06:38Il a exercé sur elle un contrôle coercitif. Il était obsédé par Nathalie Debailly.
00:06:43Nathalie Debailly, il ne supportait pas d'avoir été quittée.
00:06:46« Ça fait mal la peur », insiste un avocat.
00:06:49L'avocate de Peggy, la petite sœur de Nathalie, a conclu sa plaidoirie par ces mots.
00:06:53« De là où elle est, Nathalie vous supplie de lui rendre justice et de protéger les siens ».
00:06:58Merci beaucoup Noémie Schultz en direct du tribunal de Douai.
00:07:02L'actualité à l'international à présent avec ces interrogations qui gonflent aux Etats-Unis autour de la candidature de Joe Biden
00:07:10en vue de l'élection présidentielle de novembre prochain.
00:07:13Après son débat raté face à Donald Trump la semaine dernière, visiblement affaibli,
00:07:18Joe Biden est plus que jamais en difficulté, y compris dans son propre camp.
00:07:21J'allais vous appeler Joe Biden, non, Harold Newman, pardonnez-moi.
00:07:24Je ne suis pas encore impeccable.
00:07:26Les poids lourds démocrates commencent en ce moment, depuis quelques jours, à s'exprimer publiquement
00:07:31et demandent publiquement donc au président américain de retirer sa candidature.
00:07:35Nancy Pelosi, l'ancienne présidente de la Chambre, a été la première à briser la glace en disant dans une interview
00:07:44qu'elle pensait qu'il avait quelques questions à se poser et qu'il était légitime de se poser la question
00:07:50de savoir s'il était en état ou non d'assumer la présidence pour un deuxième mandat et que c'était normal.
00:07:57Et donc ça, c'est un petit peu délier les langues.
00:08:00Il y a quelques élus démocrates qui ont commencé à dire, on l'adore, mais il faut qu'il parte.
00:08:05Et puis aussi, il y a eu tout un déluge de proches de Biden et d'autres élus qui ont dit,
00:08:12oui, certes, il est fatigué, mais il doit continuer.
00:08:15C'est le meilleur homme pour battre Donald Trump.
00:08:19Le débat existe, ça n'a jamais existé dans l'histoire des élections américaines.
00:08:23Donc, même s'il n'y avait qu'une poignée de ténors qui exprimait un doute.
00:08:29Voilà, la sauce commence à prendre, la mayonnaise commence à prendre
00:08:33et il y a des donateurs qui ont pris panique et se demandent,
00:08:40est-ce qu'ils veulent vraiment écrire un chèque pour quelqu'un qui, visiblement,
00:08:45pourrait ne pas être à la hauteur ou aussi pourrait se retirer.
00:08:50Alors ensuite, qu'est-ce qu'on fait avec les chèques ?
00:08:52C'est tout un travail pour le parti démocratique pour rattraper la chose.
00:08:55Bref, on est à peu près d'accord que Kamala Harris, vice-présidente,
00:09:00resterait dans l'équation du futur avec Joe Biden ou avec quelqu'un d'autre.
00:09:06Et on pense souvent au gouverneur de la Californie, Gavin Newsom,
00:09:10qui est une espèce de Biden, mais en beaucoup plus jeune.
00:09:14Merci beaucoup Harold, Imane.
00:09:16Et cette chronique confirme que vous êtes en grande forme.
00:09:18Et bien évidemment, on passe désormais à l'économie avec vous, Éric Derive-Matin.
00:09:22Bonjour Éric, vous voulez nous parler de nos voisins et de leurs réactions
00:09:26face à la situation politique française.
00:09:28Est-ce que l'Allemagne nous prend pour des fous ?
00:09:30Un peu, c'est vrai.
00:09:32C'est surtout le moteur franco-allemand qui est mal parti,
00:09:35menacé par la perspective d'un blocage complet des institutions.
00:09:38Alors vous savez, déjà en France et en Allemagne, le coup battait de l'aile.
00:09:42Ça ne marchait pas très fort.
00:09:43La presse allemande, d'ailleurs, se déchaîne cette semaine.
00:09:46Hier, un grand quotidien titrait « La France sera bientôt aux abonnés absents de l'Europe et de l'OTAN ».
00:09:51Et oui, c'est vrai qu'avec son déficit et sa dette, c'est vraiment très mal parti.
00:09:55Est-ce que cela peut changer quelque chose dans la relation franco-allemande ?
00:09:58Les Allemands disent oui, ça va changer des choses.
00:10:00D'abord, si vous prenez la question des tarifs de l'énergie,
00:10:02imaginez que la France sorte de l'Europe de l'énergie.
00:10:05Là, c'est un vrai souci pour les Allemands.
00:10:07Ensuite, le SCAF, vous savez, c'est le fameux système de combat européen développé avec les Allemands.
00:10:11Il est à l'arrêt.
00:10:12Ensuite, le budget.
00:10:13Que fera la France pour continuer d'aider l'Ukraine, si elle le fait,
00:10:17alors que la dette française est au sommet, 111% du PIB ?
00:10:20Vous savez, le PIB, c'est la richesse que crée un pays.
00:10:22Alors que l'Allemagne, elle, est à 65%.
00:10:25Vous avez vu le différentiel.
00:10:27On parle d'économie budgétaire en Allemagne.
00:10:29On a démarré les économies, alors que la France envisage de dépenser toujours plus.
00:10:33Regardez les programmes politiques actuellement.
00:10:34Savez-vous, par exemple, que le déficit allemand est à 2% du PIB ?
00:10:372% seulement, là où la France explose les compteurs avec 5,5%.
00:10:41Et je rappelle que le seuil européen maximum, c'est 3%.
00:10:44Donc l'Allemagne est déjà au-dessous et la France est très au-dessus.
00:10:47Donc ce n'est pas facile de s'entendre dans un couple quand tout vous oppose.
00:10:50Parmi les pays un peu moins sévères, il y a l'Italie.
00:10:53Oui, parce que l'Italie a vécu un peu la même chose avec Georgia et l'ONI,
00:10:56donc ils sont plus compréhensifs.
00:10:57Et puis l'économie italienne, aujourd'hui, est vraiment dans une situation peu enviable.
00:11:00La dette est énorme.
00:11:01Elle est à 140% de la richesse créée, là où l'Europe impose 60%.
00:11:05Vous vous rendez compte, ce n'est plus du tout.
00:11:07Alors, il y a deux grands malades en Europe.
00:11:09Je termine par là.
00:11:10C'est désormais la France et l'Italie.
00:11:11Alors que la Grèce, figurez-vous, qui était au 36ème dessous il y a peu de temps,
00:11:16parle d'une croissance de 2,3%.
00:11:18Elle met la retraite à 67 ans.
00:11:20Et récemment, pour relancer le pays, vous n'allez pas me croire,
00:11:23elle a lancé la semaine de travail de 6 jours.
00:11:25Vous vous rendez compte, 6 jours.
00:11:26Donc c'est parti pour relancer l'économie.
00:11:29La Grèce a même été sacrée pays de l'année en 2023.
00:11:32Il aura fallu 10 ans pour sortir la Grèce du trou.
00:11:35France, méditez cette pensée.
00:11:38Merci beaucoup, Éric.
00:11:39C'était votre chronique éco.
00:11:41On va marquer une pause.
00:11:42Restez bien avec nous dans quelques instants.
00:11:43On revient sur cette campagne de l'entre-deux-tours.
00:11:46À quelques jours maintenant du second tour des élections législatives.
00:11:50Est-ce qu'il va y avoir une coalition pour gouverner la France ?
00:11:53C'est la question qu'on se pose dans quelques instants.
00:11:54À tout de suite.
00:11:59De retour dans 180 minutes.
00:12:01Info avec mes invités.
00:12:03Clément Rejouin, Caroline Pilastre, ravie de vous retrouver sur ce plateau.
00:12:07Éditorialiste et consultante.
00:12:09Frédéric Durand, également, est avec nous.
00:12:11Journaliste.
00:12:12Merci beaucoup de m'accompagner cet après-midi.
00:12:13Tout comme Florian Tardif, du service politique de CNews.
00:12:16Vous étiez au Conseil des ministres.
00:12:17Vous allez nous raconter tout ce qui s'est dit.
00:12:19A priori, on a appris pas mal de choses ce matin,
00:12:22notamment de la part du Président de la République.
00:12:24Parmi les sujets qui ont été abordés en Conseil des ministres,
00:12:27il y a ces nominations de préfet, par exemple, que redoutait Marine Le Pen.
00:12:33On va voir la déclaration de l'ancienne candidate à la présidentielle
00:12:36pour le Rassemblement national,
00:12:38qui avait alerté sur ce qu'elle avait qualifié de coup d'État administratif.
00:12:42Voilà ce qu'elle avait dit précisément.
00:12:43L'objectif serait de bloquer, d'empêcher Jordan Bardella de gouverner le pays comme il le souhaite.
00:12:48Je me dis que c'est une forme de coup d'État administratif.
00:12:52Elle poursuit avec ces termes.
00:12:54Quand vous voulez contrer le vote des électeurs en nommant des gens
00:12:57pour qu'ils vous empêchent, à l'intérieur de l'État,
00:12:59de pouvoir mener la politique que les Français veulent,
00:13:02j'appelle cela un coup d'État administratif.
00:13:05Réponse de Priska Thévenaud, la porte-parole du gouvernement,
00:13:09interrogée à ce sujet il y a quelques instants.
00:13:12On savait que Marine Le Pen mentait.
00:13:14On sait maintenant qu'elle manipule l'information.
00:13:17Qu'il y ait des nominations pendant le Conseil des ministres, ce n'est pas nouveau.
00:13:21Visiblement, elle s'en inquiète aujourd'hui, mais ce n'est pas nouveau.
00:13:24On sait qu'aujourd'hui, elle a une très mauvaise compréhension
00:13:26et connaissance de ce qui se passe en Conseil des ministres,
00:13:28mais on ne le découvre pas.
00:13:30Elle savait déjà très peu comment se passait le rapport
00:13:33entre le président de la République et les armées.
00:13:36Elle ne le découvre, a priori, que maintenant.
00:13:38On sait aussi qu'elle a très peu de connaissances
00:13:40sur le fonctionnement du Conseil constitutionnel,
00:13:42puisque dès qu'il se prononce, pas plus tard qu'en début d'année,
00:13:45elle considère que c'est un coup d'État, un coup de force des juges.
00:13:49Mais visiblement, quand elle connaît très peu la Constitution
00:13:52et le fonctionnement de nos institutions,
00:13:54elle connaît aussi très peu les personnalités
00:13:56avec qui elle voudra siéger demain à l'Assemblée nationale,
00:13:59parce que chaque jour arrive une monstruosité
00:14:01sur le profil de ses candidats.
00:14:03Pour expliquer au téléspectateur, Florian Tardif,
00:14:07nous allons recevoir cet après-midi un compte-rendu
00:14:09du Conseil des ministres dans lequel vont figurer
00:14:11les nominations qui ont été effectuées par le président de la République.
00:14:14Ce que l'on vous a dit ce matin, c'est qu'il n'y aurait pas
00:14:16d'inflation nominative.
00:14:18Oui, il n'y aura pas d'inflation nominative
00:14:20par rapport aux propos tenus par Marine Le Pen,
00:14:23qui s'inquiétait et donc, en quelque sorte,
00:14:26Emmanuel Macron place ses amis à des postes stratégiques
00:14:29avant l'arrivée potentielle au pouvoir du Rassemblement national,
00:14:33avant donc que Jordan Bardella, potentiellement,
00:14:36ne soit nommé à Matignon.
00:14:39Alors pourquoi a-t-elle dit cela ?
00:14:41Tout simplement parce que la semaine dernière,
00:14:43il est vrai que lorsqu'on a lu le compte-rendu
00:14:46du Conseil des ministres, il y a eu énormément
00:14:48de nominations à des postes clés,
00:14:50dont certains proches d'ailleurs du président de la République,
00:14:53notamment à la tête de plusieurs académies.
00:14:57Après, il faut aussi expliquer aux téléspectateurs,
00:15:01tout simplement parce qu'on parle de ce sujet
00:15:04précisément compte tenu du fait qu'il a été abordé
00:15:07par Marine Le Pen.
00:15:09Chaque semaine, on reçoit le compte-rendu
00:15:11du Conseil des ministres qui fait suite à ce dernier.
00:15:13Et chaque semaine, effectivement, il y a des nominations
00:15:16qui sont décidées au Conseil des ministres,
00:15:19sur proposition des différents ministres,
00:15:21principalement le ministre de l'Intérieur,
00:15:23le ministre des Armées, et que demain,
00:15:25et c'est pour cela qu'il faut peut-être
00:15:28que Marine Le Pen fasse attention à ce qu'elle dit,
00:15:31tout simplement parce qu'elle fera peut-être
00:15:33la même chose avec Jordan Bardella
00:15:35si lui arrive à l'hôtel de Matignon,
00:15:38et si donc le gouvernement est un gouvernement
00:15:41du Rassemblement national.
00:15:43Ils souhaiteront placer à des postes clés
00:15:46des personnes qui leur sont fidèles.
00:15:48Donc c'est une bataille politique, effectivement,
00:15:50que mène Marine Le Pen,
00:15:51mais que mène également l'exécutif
00:15:53avec ces élections législatives anticipées
00:15:56qu'ils peuvent également rebattre les cartes,
00:15:58on l'a compris.
00:15:59Caroline Pilas, si on comprend bien
00:16:00ce que l'on dit du côté du gouvernement,
00:16:02c'est circuler, il n'y a rien à voir,
00:16:03ces nominations, c'est du classique,
00:16:05et finalement Marine Le Pen s'est un peu emballée.
00:16:07Est-ce que vous comprenez ces arguments
00:16:09du camp présidentiel ?
00:16:10Oui, cela s'est toujours fait, certes,
00:16:12mais ne soyons pas naïfs,
00:16:14c'est vraiment prendre des gens pour des abrutis,
00:16:16pardonnez-moi l'expression,
00:16:17c'est surtout pour entraver
00:16:19une future alternance
00:16:21et un gouvernement,
00:16:23Jordan Bardella,
00:16:25c'est pour paralyser autant que possible
00:16:27une arrivée de ce groupe.
00:16:29Je trouve qu'il y a beaucoup,
00:16:30comme on le disait en off, de dédain.
00:16:32Il y a un côté très hautain,
00:16:33que cela se fasse depuis toujours,
00:16:35gauche et droite réunies,
00:16:37c'est un fait, là-dessus la majorité a raison.
00:16:39Mais moi je suis en train de penser
00:16:41aux électeurs,
00:16:42quel que soit leur bord politique,
00:16:44avec ce spectacle que je trouve déplorable
00:16:46de la part aussi de la majorité,
00:16:48qui comme,
00:16:50ils paniquent actuellement
00:16:52parce qu'ils ont fait un score catastrophique
00:16:54par rapport au Front populaire,
00:16:56ainsi qu'à Jordan Bardella
00:16:58et au parti de Marine Le Pen,
00:17:00plus exactement,
00:17:01sont toujours dans les espèces de punchlines
00:17:03et d'éléments de langage.
00:17:05Et je pense qu'on n'a pas besoin de cela actuellement,
00:17:07on verra les résultats du second tour dimanche soir,
00:17:09mais franchement,
00:17:11là je trouve que la politique est en train
00:17:13de se rabaisser au maximum,
00:17:15c'est vraiment honteux.
00:17:17Je parle en tant que citoyenne
00:17:19de l'image qui est renvoyée actuellement.
00:17:21Frédéric Durand, de toute manière, même si le Président
00:17:23de la République avait voulu procéder à la dénomination,
00:17:25la polémique étant lancée, il ne pouvait plus le faire.
00:17:27C'est une polémique, de toute façon.
00:17:29Je pense qu'effectivement,
00:17:31s'il n'y a pas eu d'inflation nominative,
00:17:33il n'y en a pas eu, point barre.
00:17:35Marine Le Pen, je pense le sait.
00:17:37Marine Le Pen ment lorsqu'elle dit
00:17:39qu'il y a ce risque-là, ou en tout cas,
00:17:41elle fait une sorte de mensonge préventif,
00:17:43c'est-à-dire qu'elle se dit,
00:17:45il ne peut plus le faire.
00:17:47C'est plus lié à la peur que le gouvernement
00:17:49soit capable de le faire.
00:17:51Cela étant dit, lorsqu'on a une majorité,
00:17:53lorsqu'on a un gouvernement,
00:17:55les préfets ne peuvent pas tenir comme ça.
00:17:57Je ne crois pas du tout.
00:17:59On a compris,
00:18:01elle a lancé ça en disant
00:18:03que c'est un coup d'État administratif.
00:18:05Le mot est fort, coup d'État.
00:18:07Elle ne dit pas que ce sont des tripatouillages administratifs.
00:18:09Elle dit que c'est un coup d'État.
00:18:11C'est un mot qui est un peu trop fort
00:18:13et je crois que c'est pour ça que je vous dis
00:18:15qu'elle fait du mensonge préventif,
00:18:17mais le mensonge préventif reste du mensonge.
00:18:19On a vu qu'il y a eu plus de 200 désistements
00:18:21hier pour cette campagne de l'entre-deux-tours,
00:18:23si bien que désormais, la possibilité
00:18:25d'un gouvernement de coalition
00:18:27entre le camp d'Emmanuel Macron
00:18:29et une partie de la gauche est envisageable.
00:18:31Il en a parlé là aussi ce matin au Conseil des ministres,
00:18:33Florian Tardif, toujours bien informé.
00:18:35Vous savez ce que le président de la République
00:18:37a dit à ses ministres
00:18:39au sujet notamment d'un parti
00:18:41qui réalise l'inquiétude d'une partie d'entre eux.
00:18:43Toujours bien informé.
00:18:45Après, je ne suis pas dupe de ce que l'on laisse filtrer
00:18:47à l'issue du Conseil des ministres.
00:18:49En général, c'est pour envoyer un message
00:18:51et que ce message soit repris
00:18:53et commenté en plateau.
00:18:55Et là, c'est le cas.
00:18:57Effectivement, on nous a expliqué
00:18:59à l'issue de ce Conseil des ministres
00:19:01qu'Emmanuel Macron a expliqué
00:19:03aux différents participants
00:19:05qu'il ne souhaitait pas de coalition
00:19:07avec la France insoumise.
00:19:09Alors, pourquoi cette précision
00:19:11du président de la République
00:19:13qui a filtré à l'issue du Conseil des ministres ?
00:19:15Tout simplement parce que depuis quelques jours,
00:19:17il y a de la friture entre
00:19:19le Premier ministre notamment
00:19:21et une partie du gouvernement
00:19:23avec ses propos tenus d'ailleurs
00:19:25ce matin par Gabriel Attal
00:19:27qui tient d'ailleurs en coulisse de dire
00:19:29que lui, il est prêt à appeler les électeurs
00:19:31à voter pour faire barrage
00:19:33au Rassemblement national, y compris
00:19:35pour des candidats de la France insoumise.
00:19:37Et donc, cela laisse penser
00:19:39que la majorité sortante serait prête
00:19:41à gouverner, y compris
00:19:43avec la gauche,
00:19:45avec des figures
00:19:47de la France insoumise.
00:19:49Alors, premier point,
00:19:51ce n'est pas du tout
00:19:53la stratégie de plusieurs
00:19:55ténors de la majorité.
00:19:57Gérald Darmanin, Bruno Le Maire,
00:19:59on va dire quasiment toute l'aile droite
00:20:01de la majorité
00:20:03ou toute l'aile droite du gouvernement.
00:20:05Il y a eu des tensions
00:20:07assez importantes, notamment
00:20:09lors d'un déjeuner lundi
00:20:11pour évoquer cette stratégie
00:20:13où une large partie du gouvernement
00:20:15expliquait que ce serait ni RN ni LFI
00:20:17et où Gabriel Attal bloquait
00:20:19vraiment, c'est ce que m'ont dit certains participants,
00:20:21bloquer cela et souhaiter
00:20:23qu'on aille beaucoup plus loin, que la majorité
00:20:25sortante aille beaucoup plus loin et appelle
00:20:27à voter LFI, d'où cette précision
00:20:29ce matin pour tenter de remettre
00:20:31un petit peu les pendules à l'heure, on va dire.
00:20:33C'est difficile d'y voir clair, on se désiste
00:20:35au profit de candidats LFI,
00:20:37en revanche, hors de question
00:20:39de gouverner avec eux, et surtout on dit ça
00:20:41au lendemain de la fin du dépôt des candidatures,
00:20:43c'est un peu commode de la part du gouvernement.
00:20:45Apparemment on ne dit pas que ça, puisque certains disent
00:20:47d'un biais, d'autres de l'autre, donc en vérité
00:20:49c'est la cacophonie absolument totale,
00:20:51simplement c'est irréalisable,
00:20:53donc c'est un faux débat, un faux sujet,
00:20:55LFI elle-même dit
00:20:57nous ne gouvernerons jamais avec les macronistes,
00:20:59mais de toute façon il n'y a plus personne qui veut monter
00:21:01le Titanic Macron, c'est une évidence,
00:21:03donc je ne vois pas pourquoi ceux qui n'ont pas
00:21:05réussi à faire avec 250 députés
00:21:07réussiraient à le faire avec 100 députés,
00:21:09enfin ce n'est pas sérieux
00:21:11comme scénario.
00:21:13Par contre, le problème
00:21:15c'est qu'il n'y a aucun scénario
00:21:17qui soit absolument crédible,
00:21:19ni la majorité pour l'ORN,
00:21:21on ne sait pas, ça semble difficile,
00:21:23évidemment
00:21:25pour la gauche non plus,
00:21:27et pour Macron non plus, donc est-ce qu'il va y avoir
00:21:29un gouvernement technique, les vraies questions qui se posent,
00:21:31est-ce qu'il va y avoir un gouvernement intérimaire,
00:21:33pas tout à fait pareil,
00:21:35qui gérerait les affaires courantes pendant un an,
00:21:37est-ce qu'il va y avoir un gouvernement technique avec une figure
00:21:39que tout le monde, peu ou prou, accepterait,
00:21:41et qui pourrait faire passer quelques mesures un peu impopulaires
00:21:43parce que personne n'en prendrait la responsabilité,
00:21:45enfin aucun parti politique
00:21:47n'en prendrait la responsabilité,
00:21:49c'est un peu le scénario à la Mario Draghi,
00:21:51mais quelle que soit
00:21:53la solution à ce stade, je pense que
00:21:55ça va être le chaos, et c'est bien dommage
00:21:57parce que les électeurs se sont déplacés
00:21:59nombreux pour aller voter, et ils vont
00:22:01avoir l'impression d'avoir pour certains
00:22:03repoussé leurs vacances, pour certains donné
00:22:05des procurations, fait des tas de choses,
00:22:07pour rien si le pays est ingouvernable à la fin,
00:22:09donc ça va encore donner une image encore plus
00:22:11malheureusement pitoyable de ce qu'est la politique.
00:22:13À quoi pourrait ressembler un
00:22:15gouvernement avec des
00:22:17macronistes et la gauche ? Voilà ce qu'en dit
00:22:19Gabriel Attal, le Premier ministre.
00:22:21Tout me sépare de la France insoumise,
00:22:23jamais je ne ferai d'alliance avec la France insoumise.
00:22:25Aujourd'hui, la France insoumise n'est pas
00:22:27en situation d'avoir une majorité
00:22:29absolue à l'Assemblée nationale et de gouverner
00:22:31le pays. En revanche,
00:22:33l'extrême droite, le Front National,
00:22:35est en situation d'avoir une majorité absolue
00:22:37et de gouverner le pays.
00:22:39Donc ça ne fait pas plaisir, évidemment,
00:22:41à beaucoup de Français, de
00:22:43voir faire barrage au Front
00:22:45National en utilisant un autre bulletin
00:22:47qu'ils n'auraient pas voulu. Moi, je le dis
00:22:49ici, je considère que c'est aujourd'hui
00:22:51notre responsabilité que de le faire.
00:22:53Gabriel Attal qui dit qu'on peut
00:22:55créer des coalitions, projet par projet,
00:22:57c'est quelque chose qu'on avait déjà entendu.
00:22:59Déjà à l'époque, Elisabeth Borne avait pour tâche
00:23:01d'élargir la majorité, elle n'y est jamais parvenue.
00:23:03Concrètement, Caroline Pilastre, sur
00:23:05quel projet pourrait-il
00:23:07s'entendre ? Parce qu'on parle de positions,
00:23:09de postures politiciennes, mais en termes d'idées,
00:23:11de programmes, concrètement, qu'est-ce qui pourrait les relier ?
00:23:13La détestation
00:23:15du RN. Rien d'autre,
00:23:17malheureusement. Et une fois de plus, on ne pense pas
00:23:19aux problématiques que vivent
00:23:21quotidiennement les Français.
00:23:23Je vous le disais précédemment, je vous parle plus
00:23:25comme une citoyenne. Actuellement,
00:23:27quel que soit notre bord politique, on est
00:23:29dans un genre de déni de démocratie.
00:23:31Les gens, effectivement, comme tu le rappelais, Frédéric,
00:23:33sont allés voter, se sont
00:23:35mobilisés en masse. Lorsque
00:23:37vous votez pour l'EPS, vous ne
00:23:39votez pas pour LFI. Lorsque vous
00:23:41votez pour les écolos, vous ne votez pas
00:23:43pour les LR, vous ne votez pas pour la
00:23:45Macronie. Ce mélange de genres est
00:23:47insupportable et va créer un peu
00:23:49plus de défiance dans le pays et
00:23:51potentiellement d'abstentionnisme. Si le
00:23:53RN n'a pas la majorité absolue dimanche,
00:23:55sans doute qu'il passera
00:23:57en 2027, parce que les gens,
00:23:59une fois de plus, ne sont pas dupes.
00:24:01Ces gens, je parle des politiques,
00:24:03précisément, en l'occurrence,
00:24:05ne sont d'accord sur rien.
00:24:07L'écologie,
00:24:09la question du pouvoir d'achat,
00:24:11de la santé,
00:24:13des services publics. Mais vous
00:24:15allez m'expliquer, en fait, quel est leur
00:24:17programme, à part vouloir contrer
00:24:19absolument Marine Le Pen ?
00:24:21Un terme de coalition, il va y avoir
00:24:23un juge de paix, ça va être le vote du budget,
00:24:25ou un juge de guerre, devrais-toi nous dire.
00:24:27Ça va être le budget à la rentrée. C'est-à-dire sur quoi ?
00:24:29Est-ce qu'on peut s'entendre ? Est-ce qu'une coalition,
00:24:31quelle que le soit, peut être la majorité ?
00:24:33Ce sera le révélateur, à ce moment-là, de tout ce qui est possible de faire.
00:24:35On marque une pause, messieurs, dames, merci.
00:24:37Et on continuera, évidemment, de parler
00:24:39de ce sujet dans quelques instants. On revient,
00:24:41on parlera de cette attaque antisémite
00:24:43qui s'est produite. On aura les dernières
00:24:45informations avec notre service
00:24:47Polyjustice. A tout de suite.
00:24:51De retour avec
00:24:53le JT de Vincent Ferrandez,
00:24:55c'est à la une de l'actualité,
00:24:57cette parole rare, celle du père d'Emmanuel
00:24:59Macron, interrogé par plusieurs
00:25:01quotidiens régionaux. Jean-Michel Macron,
00:25:03il explique notamment que son fils lui avait
00:25:05déjà évoqué une possible
00:25:07dissolution il y a deux mois. Il s'exprime
00:25:09également sur la possibilité
00:25:11d'une victoire de l'extrême droite dimanche soir.
00:25:13Juliette Sadat.
00:25:15Dans cette
00:25:17interview, le père du président l'assure,
00:25:19la dissolution n'est pas
00:25:21une réaction au résultat des élections européennes
00:25:23et à la déroute du parti
00:25:25présidentiel. Sa décision de
00:25:27dissoudre n'est pas venue du résultat des élections
00:25:29européennes. Il m'en avait déjà parlé
00:25:31deux mois plus tôt. Il estimait en effet
00:25:33que l'Assemblée nationale était devenue
00:25:35ingouvernable. Dans les colonnes de l'Est
00:25:37républicain, Jean-Michel Macron
00:25:39envisage une victoire du RN au second tour
00:25:41des législatives et Jordan Bardet
00:25:43l'a à Matignon. J'ai peur que le RN
00:25:45arrive au pouvoir. Maintenant, si
00:25:47les Français le veulent, ils en feront l'expérience.
00:25:49Ils verront le résultat.
00:25:51Il vaut mieux que la France en fasse l'expérience pendant
00:25:53deux ans plutôt que pendant cinq ans.
00:25:55S'il salue le bilan de son fils à l'Elysée,
00:25:57Jean-Michel Macron lui reconnaît quelques
00:25:59maladresses. Mon fils a fait des choses
00:26:01originales mais il n'est pas suivi.
00:26:03Je suis déçu par certains ministres comme Bruno
00:26:05Le Maire qui retournent sa veste. Je ne pense
00:26:07pas qu'il ait commis de grosses erreurs.
00:26:10Le père du président vit à Amiens
00:26:12dans la Somme où a grandi Emmanuel
00:26:14Macron. Il évoque le député
00:26:16du département François Ruffin comme
00:26:18éventuel Premier ministre avant de
00:26:20qualifier l'insoumis Jean-Luc Mélenchon
00:26:22de fou et les mélenchonistes de grossier.
00:26:26Hier, les députés RN
00:26:28élus dès le premier tour
00:26:30dimanche dernier ont fait leur entrée à
00:26:32l'Assemblée nationale. Ils sont 39
00:26:34à avoir été élus du premier coup. C'est une
00:26:36première d'ailleurs pour le parti. On va
00:26:39pénétrer à nouveau dans la cour
00:26:41d'honneur du palais Bourbon. Ils sont
00:26:4339 au Rassemblement national à se
00:26:45passer du second tour. Une fierté
00:26:47pour cette députée élu pour la
00:26:49seconde fois en Gironde. C'est beaucoup
00:26:51d'émotion. C'est beaucoup de
00:26:53reconnaissance aussi à l'égard
00:26:55des électeurs de ma circonscription
00:26:57qui m'ont réélu
00:26:59dès le premier tour et je suis
00:27:01aussi très heureuse de retrouver mes
00:27:03collègues puisque un député
00:27:05RN sur deux a été aussi
00:27:08réélu au premier tour. Réélection
00:27:10dès le premier tour aussi pour cet autre
00:27:12député RN de Moselle, confiant
00:27:14pour la semaine prochaine. Nous avons
00:27:16444 circonscriptions dans
00:27:18lesquelles le RN est présent au second
00:27:20tour. Par conséquent, nous ferons
00:27:22la semaine prochaine une arrivée groupée
00:27:24avec notre groupe qui, j'en suis
00:27:26sûr, permettra de constituer une
00:27:28majorité absolue. Il évoque également la
00:27:30formation de ce front républicain,
00:27:32barrage au Rassemblement national.
00:27:34Écoutez, cette coalition
00:27:36contre nature de la Macronie avec
00:27:38les Insoumis est un front
00:27:40anti-républicain parce que ce sont eux
00:27:42qui menacent notre pays et les Français
00:27:44d'une saignée sociale et fiscale,
00:27:46de la submersion migratoire et de l'insécurité
00:27:48qui est en train de progresser dans notre pays. Par conséquent,
00:27:50le véritable front républicain
00:27:52est incarné aujourd'hui par l'alliance
00:27:54entre Eric Ciotti et le Parti des
00:27:56Républicains d'Eric Ciotti et
00:27:58le Rassemblement national de Jordan Bardella.
00:28:00La première session parlementaire aura lieu
00:28:02le 18 juillet prochain avec une
00:28:04réunion de l'Assemblée nationale au complet.
00:28:06Et puisqu'on parle du Rassemblement
00:28:08national, on va s'intéresser maintenant
00:28:10à leurs électeurs. À Chérençay, dans
00:28:12la Sarthe, commune de 345
00:28:14habitants, le parti a obtenu
00:28:16plus de 60% des votes.
00:28:18Les habitants dénoncent un sentiment
00:28:20d'abandon. Reportage de
00:28:22Jean-Michel Decaze avec Mickaël Chaillou et Tony Pitaro.
00:28:24Dans cette commune
00:28:26rurale de la Sarthe, 345
00:28:28habitants. Si la plupart ne
00:28:30sont pas confrontés aux problèmes d'insécurité,
00:28:32nombreux sont ceux qui se sentent oubliés.
00:28:34Comme François, qui est chauffeur
00:28:36de car. Dans nos campagnes, on a l'impression
00:28:38d'être oubliés.
00:28:40On n'a plus de magasin. Dans le temps
00:28:42à Chérençay, vous aviez
00:28:44deux bistrots,
00:28:46un boucher, un boulanger.
00:28:48On n'a plus rien. On n'a plus qu'un dépôt de pain et encore
00:28:50le pain, c'est le caoutchouc
00:28:52qu'on mange. J'ai 1200 euros
00:28:54par mois. Heureusement que
00:28:56j'ai hérité de la maison de ma mère,
00:28:58sinon je serais peut-être à la rue.
00:29:00Un sentiment d'abandon qui ne date
00:29:02pas d'hier pour cet habitant.
00:29:04On n'a plus de commerce, c'est vrai, on n'a plus
00:29:06de choses comme ça. Mais bon,
00:29:08ça, ça fait très
00:29:10longtemps. Même très
00:29:12longtemps. Ça, c'est pas d'aujourd'hui.
00:29:14Ah non.
00:29:16La désertification de nos provinces,
00:29:18c'est pas d'aujourd'hui. Devoir prendre
00:29:20sa voiture pour se rendre dans les commerces ou au travail,
00:29:22un réel coup pour les habitants.
00:29:24Nous avons rencontré le maire de la
00:29:26commune. Les gens ont un petit travail à l'extérieur
00:29:28souvent. Ils ont pas mal de kilomètres
00:29:30à faire. Forcément, c'est un budget
00:29:32d'essence, des choses comme ça.
00:29:34Par contre, à côté, moi qui es maire,
00:29:36je peux voir des dossiers qui arrivent en mairie,
00:29:38des gens en situation
00:29:40où ils ne travaillent pas.
00:29:42Derrière, ils ont le droit à tout.
00:29:44Et ça, je pense qu'il y a
00:29:46un ras-le-bol général de tout ça.
00:29:48Avec un pouvoir d'achat au plus bas, des commerces qui
00:29:50disparaissent et un sentiment d'abandon,
00:29:52les habitants de Chérençay attendent
00:29:54une amélioration.
00:29:56On passe maintenant au second tour. Avec cette question,
00:29:58Éric Ciotti peut-il obtenir
00:30:00un groupe dans la future Assemblée nationale ?
00:30:02Sur les 63 candidats LR
00:30:04RN investis par le président
00:30:06des Républicains, 60 d'entre eux
00:30:08sont qualifiés pour le second tour.
00:30:10Mais serait-il nécessaire de former un groupe
00:30:12solitaire à l'Assemblée ? Éléments de réponse avec
00:30:14Audrey Albertot et Maxime Legay.
00:30:16Sur les 63 candidats investis
00:30:18par Éric Ciotti, 60 ont été
00:30:20qualifiés pour le second tour.
00:30:22Une stratégie de l'élu niçois
00:30:24ne peut donc porter ses fruits.
00:30:26Mais si les troupes d'Éric Ciotti sont nombreuses à être
00:30:28arrivées en tête, certains du camp
00:30:30présidentiel ou du nouveau front
00:30:32populaire s'associent pour leur faire
00:30:34barrage en se retirant.
00:30:36Suivant les résultats de dimanche,
00:30:38s'il a le nombre de qualifiés,
00:30:40c'est une possibilité.
00:30:42Ce qui est en train de se passer en termes
00:30:44des désistements peut lui coûter très cher.
00:30:46Parce qu'il peut tomber juste
00:30:48sous la barre,
00:30:50sachant que tous ces candidats ne sont
00:30:52pas dans des circos, dans des
00:30:54circonscriptions évidentes.
00:30:56Ces candidats pourraient pâtir d'un barrage républicain
00:30:58ou de désistement pour
00:31:00pouvoir former un groupe à l'Assemblée nationale.
00:31:02Un groupe qui apparaît
00:31:04comme une nécessité pour ce politologue.
00:31:06Lui, il a un besoin impératif
00:31:08de faire ce groupe.
00:31:10Parce que c'est son avenir politique
00:31:12qui en dépend. Parce que
00:31:14il se veut un pilier de la majorité
00:31:16potentielle de Jordan Bardella.
00:31:18S'il ne l'obtient pas,
00:31:20ces hommes seront aspirés
00:31:22dans le vortex du Rassemblement national.
00:31:24Très clairement.
00:31:26Au moins 15 députés devront être élus
00:31:28pour former un groupe à l'Assemblée nationale.
00:31:32Merci beaucoup cher Vincent. On vous retrouve
00:31:34à 15h pour le Grand Journal
00:31:36de l'après-midi. L'heure pour nous de marquer
00:31:38une nouvelle pause. On revient dans quelques instants
00:31:40et on poursuit nos débats tout de suite.
00:31:46De retour dans 180 Minutes Info
00:31:48toujours avec mes invités
00:31:50Caroline Pilastre, Frédéric Durand, Florian Tardif
00:31:52et nous avons été rejoints par Célia Barotte
00:31:54du service Polyjustice de CNews.
00:31:56Vous nous avez rejoints pour nous parler
00:31:58de cette affaire qui s'est produite
00:32:00le 27 juin dernier.
00:32:02Huit membres issus de la jeune garde antifasciste
00:32:04ont été mis en examen pour violences
00:32:06volontaires en raison de la race, de l'ethnie,
00:32:08de la nation ou de la religion. Expliquez-nous
00:32:10de quoi il s'agit.
00:32:12Le parquet de Paris nous a confirmé la mise en examen
00:32:14de ces huit personnes âgées
00:32:16d'une vingtaine à une trentaine d'années.
00:32:18Ils sont poursuivis notamment pour violences
00:32:20en réunion. Vous l'avez rappelé,
00:32:22un délit qui fait encourir jusqu'à
00:32:24dix ans d'emprisonnement aux auteurs.
00:32:26Concernant les faits, le 28 mai dernier
00:32:28un garçon âgé de 15 ans a déposé
00:32:30plainte au commissariat du 16e arrondissement
00:32:32de Paris pour des violences subies
00:32:34la veille aux alentours de 20h.
00:32:36Le jeune garçon se trouvait dans la ligne
00:32:382 du métro entre les stations
00:32:40Victor Hugo et Charles de Gaulle.
00:32:42Il a déclaré avoir été entouré,
00:32:44approché et interrogé
00:32:46sur son rapport à la Palestine
00:32:48par un groupe de personnes.
00:32:50Selon nos informations, il n'a pas été frappé,
00:32:52il n'a pas pris de coups directs,
00:32:54mais il a reçu quand même 12 jours d'ITT
00:32:56en raison du retentissement
00:32:58psychologique. A savoir que
00:33:00les faits se sont déroulés peu après
00:33:02des tensions entre des personnes souhaitant
00:33:04assister au meeting de Rima Hassan
00:33:06et des personnes présentées comme étant
00:33:08de la ligue de défense juive et qui
00:33:10auraient cherché à les en empêcher.
00:33:12Selon le parquet de Paris, un enregistrement
00:33:14audio depuis supprimé
00:33:16de l'agression de l'adolescent a été
00:33:18diffusé sur le compte Instagram du groupe
00:33:20de la jeune garde. Dans un communiqué,
00:33:22les membres de la jeune garde disent
00:33:24rejeter en bloc ces accusations.
00:33:26Ils expliquent qu'il n'y a eu aucun
00:33:28acte antisémite, aucun
00:33:30fait de violence, mais évoquent une brève altercation
00:33:32dans le métro, je cite,
00:33:34suite à l'attaque coordonnée par des
00:33:36membres d'un groupuscule d'extrême droite
00:33:38anti-palestinien. Ils dénoncent des moyens
00:33:40disproportionnés utilisés
00:33:42à deux jours du premier tour des élections législatives.
00:33:44Cette affaire est donc désormais
00:33:46entre les mains d'un juge d'instruction
00:33:48qui a recueilli la parole de chacun et a procédé
00:33:50aux vérifications nécessaires.
00:33:52Les huit personnes mises en cause dans cette affaire
00:33:54ont été placées sous contrôle judiciaire.
00:33:56Merci beaucoup Célia Barrode
00:33:58du service poli-justice de CNews.
00:34:00Caroline Pilastre, que vous évoque cette affaire ?
00:34:02On rappelle quand même que la jeune garde
00:34:04antifasciste, c'est le mouvement
00:34:06fondé, dirigé par Raphaël Arnaud
00:34:08qui est candidat,
00:34:10sous la bannière du nouveau Fonds Populaire
00:34:12Enleve Aucluse. Et qui est triplement
00:34:14fiché S. Bien aussi de le préciser.
00:34:16Eh bien écoutez, du dégoût,
00:34:18de l'écoeurement, mais ça n'étonnera pas
00:34:20les français juifs qui de plus en plus
00:34:22veulent faire leur alia, c'est-à-dire partir en Israël
00:34:24parce qu'ils se sentent plus protégés en Israël
00:34:26malgré la période
00:34:28de guerre actuelle
00:34:30qu'en France. En France, il faut se cacher
00:34:32lorsqu'on est français juif
00:34:34avec un patronyme reconnaissable
00:34:36Enlever, comme je l'ai
00:34:38déjà dit plus d'une fois, le nom
00:34:40sur la boîte aux lettres, enlever sa
00:34:42mésousa, ne plus porter la kippa
00:34:44et surtout éviter autant que possible
00:34:46de parler, alors que c'est
00:34:48un tracèque émotionnel
00:34:50de ce qui se passe en Israël
00:34:52puisque beaucoup de français juifs sont attachés à cette terre
00:34:54pour X ou Y raisons.
00:34:56On en est là. Les 300%
00:34:58d'augmentation d'actes
00:35:00antisémites ne sont pas résiduels.
00:35:02Donc je voudrais dire à M. Mélenchon
00:35:04et à une partie de la LFI
00:35:06qu'ils arrêtent de minorer, qu'ils arrêtent
00:35:08de mettre de l'huile sur le feu
00:35:10parce que ce qui se passe en France, en Europe
00:35:12et à l'international est très grave
00:35:14pour les juifs français.
00:35:16Frédéric Durand, on va évidemment rester prudents sur cette affaire
00:35:18parce qu'on a bien vu que ça avait été
00:35:20nié, les faits ont été niés
00:35:22par le collectif en question
00:35:24malgré tout, ça dit aussi quelque chose du climat
00:35:26qui entoure ces élections
00:35:28et plus généralement qui règne dans notre société
00:35:30depuis le 7 octobre, plus particulièrement
00:35:32c'est à cette date-là précisément qu'on voit
00:35:34ce type d'affaires se répéter.
00:35:36C'est Pasolini qui disait que le fascisme peut revenir
00:35:38sur le devant de la scène à condition qu'il s'appelle antifascisme
00:35:40et parfois
00:35:42le comportement de ceux qui
00:35:44prétendent combattre le fascisme
00:35:46est une attitude
00:35:48d'une mauvaise foi extrême
00:35:50et même à certains égards dangereuse
00:35:52donc moi je ne veux pas commenter cette affaire-là
00:35:54avant qu'on ait les réelles
00:35:56culpabilités des uns et des autres
00:35:58parce qu'il est difficile, mais sur le climat ambiant
00:36:00ceux qui revendiqueraient une lutte
00:36:02antifasciste pour devenir
00:36:04finalement
00:36:06pour arriver finalement à des propos antisémites
00:36:08je pense qu'ils sont extrêmement
00:36:10dangereux parce qu'ils se drapent
00:36:12d'une sorte de noblesse idéologique
00:36:14pour dire les pires choses qui soient
00:36:16j'avais pour preuve le clip
00:36:18que j'avais vu notamment de Delegue
00:36:20au nom de cet antifascisme
00:36:22qui donne des signes absolument
00:36:24accablants d'antisémitisme
00:36:26donc voilà, moi je ne viens pas d'une gauche
00:36:28
00:36:30ces sortes de
00:36:32facilités-là
00:36:34abjectes
00:36:36étaient pratiquées
00:36:38si il y a un combat à mener, il est à mener
00:36:40contre l'antisémitisme
00:36:42contre le racisme
00:36:44contre la xénophobie
00:36:46bien sûr qu'il faut mener ces combats, mais sûrement pas
00:36:48de cette manière-là et avec ces prétextes-là
00:36:50merci beaucoup Frédéric Durand
00:36:52merci d'avoir été avec nous cet après-midi
00:36:54Caroline Pilastre vous restez avec nous tout comme Florian Tardif
00:36:56les Barottes, on se retrouvera sans doute un peu plus tard
00:36:58cet après-midi, on marque une pause
00:37:00l'heure des livres justement et on se retrouve
00:37:02pour la partie débat de
00:37:04180 minutes info, à tout de suite sur c'est news
00:37:10de retour dans
00:37:12180 minutes info, il est presque
00:37:1415h, l'heure du grand journal
00:37:16de l'après-midi de Vincent Fendèche
00:37:18qui nous a à nouveau rejoint sur ce
00:37:20plateau, conséquence des désistements
00:37:22qui se sont produits ces dernières heures
00:37:24il n'y aura aucun candidat
00:37:26de la majorité à Marseille
00:37:283 d'entre eux se sont effectivement retirés
00:37:304 ont tout simplement été éliminés dès le 1er
00:37:32tour, alors pourquoi un tel rejet
00:37:34à Marseille, éléments de réponse sur place
00:37:36avec Stéphanie Rouquier
00:37:38Dans les 7 circonscriptions
00:37:40marseillaises, le second tour
00:37:42des élections législatives va se dérouler
00:37:44sans candidat de la majorité présidentielle
00:37:46avec 3 désistements
00:37:48de candidats arrivés en 3ème
00:37:50position et 4 prétendants
00:37:52non qualifiés, les électeurs
00:37:54ont marqué leur rejet du président
00:37:56de la république. On n'en veut plus de Macron
00:37:58il fait mal les choses
00:38:00on n'a plus rien depuis qu'il est
00:38:02sur le siège. Moi je pensais qu'il était jeune
00:38:04qu'il avait la foule, qu'il allait amener des changements
00:38:06etc, et au contraire
00:38:08plus on voit que c'est comme avant
00:38:10même peut-être en pire. Avec son
00:38:12habitude de venir toujours à Marseille
00:38:14de mettre toujours Marseille en avant
00:38:16les défauts, bon il y en a
00:38:18comme dans toutes les villes, mais il a
00:38:20fait une fixation sur Marseille
00:38:22mais nous on n'a pas besoin de lui
00:38:24toutes les 5 minutes ici
00:38:26En 7 ans, Emmanuel Macron
00:38:28a effectué plus d'une dizaine de visites
00:38:30officielles dans la cité fosséenne
00:38:32sa ville de coeur, comme il l'avait
00:38:34qualifiée, un attachement
00:38:36manifestement à sens unique
00:38:38sa politique ne convainc plus les électeurs marseillais
00:38:40à Marseille l'insécurité
00:38:42ça c'est sûr, en premier
00:38:44le pouvoir d'achat c'est compliqué aussi
00:38:46il n'y a rien qui va
00:38:48c'est cher
00:38:50on va tout droit dans le mur si on continue
00:38:52à regarder
00:38:54à monsieur Macron. Lors du premier tour
00:38:56de ces élections législatives, 63%
00:38:58des électeurs marseillais
00:39:00se sont rendus aux urnes
00:39:02Les élections législatives
00:39:04qui ont également une incidence
00:39:06considérable sur le tourisme
00:39:08Beaucoup de français attendent effectivement la fin
00:39:10du scrutin pour réserver leurs vacances
00:39:12au soleil de préférence
00:39:14alors dans les régions touristiques, on s'inquiète
00:39:16de reportages sur le bassin d'Arcachon
00:39:18avec Antoine Estève et Jérôme Rampenau
00:39:20Le début de la saison est morose
00:39:22des terrasses peu fréquentées
00:39:24des hôteliers qui font grise mine
00:39:26et un chiffre d'affaires touristiques en baisse de 40%
00:39:28par rapport à juin 2023
00:39:30Dans cet hôtel du Pilat-sur-Mer
00:39:32on est pourtant prêt à accueillir les vacanciers
00:39:34Entre effectivement tout climat
00:39:36on va dire général sur l'inflation
00:39:38la politique en ce moment
00:39:40les français qui partent aussi
00:39:42beaucoup à l'étranger et en plus la hausse
00:39:44de vie qui ne nous aide pas forcément
00:39:46c'est vrai qu'on est un peu incertain sur le sujet
00:39:48parce que d'année en année on voit qu'on a une vraie baisse
00:39:50de fréquentation sur des périodes où avant
00:39:52il n'y avait pas de sujet
00:39:54Une baisse de fréquentation aggravée par l'inquiétude des français
00:39:56dans une période politique compliquée
00:39:58elle vient s'ajouter à une météo capricieuse
00:40:00Nous le principal souci cette année
00:40:02c'est d'abord la météo et ensuite
00:40:04les élections évidemment
00:40:06le contexte politique pénalise plus sur le moral des français
00:40:08je pense et du coup de manière générale
00:40:10sur notre envie de faire les choses
00:40:12de sortir, de profiter, d'être entre amis
00:40:14Les plages sont immaculées
00:40:16l'eau est à 21 degrés
00:40:18les vacances commencent pour beaucoup de français
00:40:20sur le bassin d'Arcachon une grande majorité
00:40:22des touristes et des professionnels ont hâte
00:40:24que cette période d'élections s'achève
00:40:26pour enfin profiter de la saison
00:40:28Plusieurs fusillades
00:40:30ont éclaté en début de semaine
00:40:32dans deux quartiers à Nice
00:40:34Selon Anthony Boré, premier agent au maire de la ville
00:40:36ces incidents graves seraient liés
00:40:38à une tentative de reprise en main
00:40:40d'un point de deal
00:40:42Reportage, explications de Mathieu Devez avec Franck Tribiau
00:40:46Des coups de feu tirés lundi soir
00:40:48dans le quartier Bon Voyage
00:40:50à Nice. Un peu plus tard
00:40:52une nouvelle fusillade se produit dans le quartier
00:40:54de l'Ariane, à l'est de la ville
00:40:56Un pseudo commando armé
00:40:58fait une attaque simultanée, s'attire en l'air
00:41:00pour une bonne partie
00:41:02s'attire à l'arme lourde quand même
00:41:04s'ensuit à une prise en charge par la police
00:41:06d'un des véhicules
00:41:08Le véhicule sur 4 est interpellé
00:41:10récupéré dans le véhicule
00:41:12des armes, fusil à pompe
00:41:14une arme de poing et des cartouches
00:41:16Le lendemain de l'attaque, en début d'après-midi
00:41:18des individus cagoulés
00:41:20et lourdement armés sont repérés
00:41:22par des habitants
00:41:24Semblerait d'après les habitants, mais là encore une fois
00:41:26l'enquête devra le confirmer
00:41:28que ce soit des individus jeunes
00:41:30marseillais
00:41:32puisqu'ils auraient indiqué
00:41:34en arrivant tout à l'heure
00:41:36aux habitants qu'ils étaient marseillais
00:41:38qui venaient rechercher un point de deal
00:41:40Une situation devenue invivable pour les riverains
00:41:42Certains veulent quitter la ville
00:41:44On s'est échappé, parce qu'on ne peut pas lutter
00:41:46La police, l'état ne fait pas
00:41:48les moyens, ne fait pas ce qu'il doit faire à la source
00:41:50donc c'est nous qu'on paye les pots cassés
00:41:52ça fait de la peine à avoir
00:41:54pour la société, pour plus tard, c'est vraiment désolant
00:41:56Un large périmètre de sécurité
00:41:58a été temporairement établi
00:42:00nécessitant l'intervention du RAID
00:42:02En attendant d'identifier les auteurs
00:42:04une procédure d'expulsion a été engagée
00:42:06contre les locataires des logements
00:42:08où ont été retrouvés des armes
00:42:10L'actualité à l'international
00:42:12avec ces interrogations qui gonflent
00:42:14aux Etats-Unis autour de la candidature
00:42:16de Joe Biden en vue de l'élection présidentielle
00:42:18c'est au mois de novembre
00:42:20Après son débat raté face à Donald Trump
00:42:22la semaine dernière, visiblement affaibli
00:42:24Joe Biden est plus que jamais en difficulté
00:42:26y compris dans son propre camp
00:42:28Harold Eman, les poids lourds du camp démocrate
00:42:30prennent la parole publiquement
00:42:32et demandent à Joe Biden de retirer sa candidature
00:42:34C'est Nancy Pelosi
00:42:36la présidente
00:42:38de la Chambre des représentants
00:42:40jusqu'en 2022
00:42:42qui a ouvert le bal
00:42:44en disant publiquement
00:42:46que l'état de santé
00:42:48de Joe Biden
00:42:50méritait qu'on s'y attarde
00:42:52et qu'on se pose des questions
00:42:54sur sa capacité
00:42:56à être président
00:42:58pour un deuxième mandat
00:43:00Elle est sous-entendue
00:43:02elle comprend très bien que des gens paniquent
00:43:04et elle-même n'a pas tout à fait dit
00:43:06si elle paniquait ou non
00:43:08tout en disant qu'il était un très bon candidat
00:43:10C'est comme ça qu'on fait
00:43:12dans le parti démocrate
00:43:14car tout le monde est assez solidaire
00:43:16d'autres voix ont suivi
00:43:18des élus peut-être moins
00:43:20connus qu'elle
00:43:22dont un qui est un peu la tête de proue
00:43:24des électeurs noirs
00:43:26James Clyburn
00:43:28il serait bon d'avoir
00:43:30Kamala Harris comme présidente
00:43:32donc quoi qu'il arrive
00:43:34l'on cherche
00:43:36au sein du parti démocrate en coulisses
00:43:38une solution de remplacement
00:43:40c'est faisable d'ici la convention
00:43:42à la mi-août
00:43:44à Chicago
00:43:46et on pourrait
00:43:48se diriger sur le
00:43:50gouverneur de l'état de Californie
00:43:52Gavin Newsom
00:43:54qui essentiellement
00:43:56est comme un Joe Biden
00:43:58mais avec 30 années
00:44:00de moins
00:44:26On parle de foot avec l'Euro
00:44:28les quarts de finale à partir de vendredi
00:44:30les bleus affrontent le Portugal
00:44:32de Cristiano Ronaldo
00:44:34l'équipe de France ne convainc pas
00:44:36la forme de certains joueurs pose question
00:44:38notamment les performances d'Antoine Griezmann
00:44:40Il n'a pourtant rien fait de mal
00:44:42mais ne pas le voir briller
00:44:44interroge
00:44:46Est-ce que tu t'es senti en difficulté en première période
00:44:48et meilleur en seconde ?
00:44:50Non, je me suis très bien senti
00:44:52dès le début
00:44:54je savais ce que j'avais à faire
00:44:562-3-1-2 que j'ai raté
00:44:58je crois que c'était avec Marcus
00:45:00une balle où lui il attendait dans les pieds
00:45:02moi je lui donne plus en profondeur
00:45:04mais non je me suis
00:45:06senti bien
00:45:08Pour son retour dans le 11 titulaire face à la Belgique
00:45:10Antoine Griezmann n'a jamais semblé au niveau
00:45:1212 ballons perdus
00:45:14seulement 3 récupérés
00:45:16Faute sûrement à un positionnement inhabituel
00:45:18d'abord au centre d'un 4-4-2
00:45:20finalement exilé sur le côté d'un 4-3-3
00:45:22le métronome des Bleus
00:45:24n'a pas pu dicter son rythme
00:45:26Il y a toujours la possibilité
00:45:28d'avoir un ou deux joueurs
00:45:30qui ne sont pas dans la meilleure position
00:45:32mais Antoine je le connais
00:45:34quand il y a des gros matchs
00:45:36je sais que je peux compter sur lui
00:45:38C'est vrai que je ne suis pas un délit qui va faire des 1 contre 1
00:45:40et qui va plus rentrer dans l'axe et chercher 2-1-2
00:45:42j'ai toujours voulu tout apprendre
00:45:44de chaque position
00:45:46donc peu importe où je joue
00:45:48j'essaie de faire mon 100%
00:45:50Pièce maîtresse de l'Atletico Madrid
00:45:52cette saison
00:45:543918 minutes jouées
00:45:56jamais Griezmann n'avait autant été utilisé
00:45:58depuis la saison 2018-2019
00:46:0048 matchs joués
00:46:02à 33 ans et 133 sélections
00:46:04le Maconais ne traverse pas sa meilleure période
00:46:06en Bleu
00:46:08peut-être en parlerons-nous dans 3 matchs
00:46:10différemment
00:46:12C'était l'Esport
00:46:20Une maison, mobilier design et décoration
00:46:22C'était votre programme
00:46:24avec Groupe Verlaine
00:46:26Installateur de panneaux photovoltaïques
00:46:28Garantie à vie avec contrat de maintenance
00:46:30Groupe Verlaine, le climat de confiance
00:46:32Merci beaucoup Vincent
00:46:34Prochain point sur l'actualité un peu plus tard
00:46:36On revient pour lancer la partie débat
00:46:38de 180 minutes info
00:46:40On reviendra notamment
00:46:42sur cette phrase prononcée par le Président
00:46:44de la République lors du Conseil des Ministres
00:46:46Gouverner demain avec la France insoumise
00:46:48Il n'en est pas question
00:46:50nous dit le chef de l'Etat
00:46:52On en parle tout de suite dans 180 minutes
00:46:58De retour pour la partie débat
00:47:00de 180 minutes info
00:47:02Caroline Pilastre est restée avec nous
00:47:04Vous avez été rejoint à vos côtés par
00:47:06Denis Demompion, éditorialiste politique
00:47:08Vincent Roy, journaliste
00:47:10Bonjour
00:47:12Martin Garagnon, porte-parole
00:47:14Renaissance pour la campagne des élections législatives
00:47:16On a beaucoup de questions à vous poser
00:47:18Difficile d'y voir clair
00:47:20sur certaines alliances
00:47:22On va justement démarrer avec ce sujet
00:47:24Puisque le Président de la République
00:47:26s'est exprimé en Conseil des Ministres
00:47:28ce matin, on va découvrir ce qu'il a dit
00:47:30Il a parlé de cette coalition
00:47:32qui pourrait voir le jour, oui mais pas
00:47:34avec n'importe qui. Voilà ce que dit
00:47:36le chef de l'Etat. Se désister aujourd'hui
00:47:38pour des élus de gauche face au Rassemblement
00:47:40national ne signifie pas gouverner
00:47:42demain avec la France insoumise
00:47:44Il n'en est pas question
00:47:46Propos appuyés et répétés
00:47:48par la porte-parole du gouvernement
00:47:50quelques minutes plus tard
00:47:52Se désister, ce n'est pas se rallier
00:47:54Ce n'est pas se compromettre. Combattre le RN
00:47:56aujourd'hui, ce n'est pas s'allier à l'ALFI demain
00:47:58Je pense que c'est assez simple
00:48:00C'est du bon sens
00:48:02Et considérer que l'ALFI est l'alpha et l'oméga
00:48:04de la gauche aujourd'hui en France
00:48:06Je ne suis pas d'accord avec ce postulat-là
00:48:08C'est une alliance électorale
00:48:10Mais sur quoi sont-ils d'accord ?
00:48:12En tant que telle de la gauche
00:48:14et de considérer que c'est que l'ALFI
00:48:16ça voudrait dire qu'il n'y a que l'ALFI aujourd'hui
00:48:18Ce n'est pas vrai
00:48:20Les débats à l'Assemblée nationale au cours des deux dernières années
00:48:22l'ont aussi prouvé
00:48:24Le temps de la clarification
00:48:26c'est bien évidemment un temps électoral
00:48:28mais c'est aussi un temps de clarification
00:48:30au sein des familles politiques respectives
00:48:32Martin Garagnon, de deux choses l'une
00:48:34Gouverner avec l'ALFI n'est pas possible
00:48:36Mais avec les autres, ça l'est
00:48:38C'est ça qu'on comprend aussi en filigrane
00:48:40Jusqu'où peut aller cette coalition
00:48:42éventuellement si
00:48:44le Nouveau Front Populaire réunissait
00:48:46un nombre important de sièges dimanche ?
00:48:48J'imagine que c'est une question qui vous titille
00:48:50très fortement
00:48:52La première étape
00:48:54sans langue de bois, c'est d'attendre
00:48:56ce qu'il va se passer dimanche soir
00:48:58On peut prononcer toutes les hypothèses
00:49:00possibles mais c'est avant tout
00:49:02le choix des Français qui s'exprimera dimanche soir
00:49:04Nous, notre constat
00:49:06c'est que ce bloc de gauche
00:49:08est tout sauf un bloc, c'est une alliance
00:49:10contre nature, on a passé notre campagne à le dénoncer
00:49:14Le Front Populaire a tenté
00:49:16difficilement de masquer les divergences
00:49:18qui s'étaient étalées très largement
00:49:20depuis deux ans d'existence de la NUPES
00:49:22au profit d'un accord purement
00:49:24électoraliste, parce qu'ils ne sont d'accord sur rien
00:49:26On l'a bien vu lors de la campagne des Européennes
00:49:28Ils ont passé leur temps à expliquer aux Français lors des débats notamment
00:49:30à quel point ils étaient d'accord en rien
00:49:32sur tous les sujets majeurs de cette campagne
00:49:34La laïcité, le nucléaire, la position vis-à-vis de la Russie
00:49:36j'en passe et des meilleurs
00:49:38Donc ils ont trouvé un accord, mais qui est tout sauf un accord
00:49:40On veut nous faire croire qu'il n'y a qu'une seule gauche homogène
00:49:42Ce n'est pas le cas, il n'y a aucun point commun
00:49:44entre un Philippe Poutou et un François Hollande
00:49:46ou un Jérôme Gage, eux-mêmes le disent
00:49:48Donc ils sont dans une position qui
00:49:50est difficilement tenable
00:49:52Il n'y a aucune alliance, le Président de la République l'a dit
00:49:54Le Premier Ministre l'a également dit
00:49:56La porte-parole du gouvernement l'a encore dit ce midi
00:49:58Il n'y a pas d'alliance
00:50:00C'est pour ça qu'il y a une sorte de flou aussi
00:50:02autour de votre position
00:50:04On a fait le constat dimanche soir
00:50:06au soir du premier tour
00:50:08que le Front Populaire n'était plus en mesure
00:50:10de s'imposer électoralement et d'avoir
00:50:12une majorité absolue. Nous, notre crainte
00:50:14et on est très clair là-dessus, puisqu'on le dénonce depuis le début
00:50:16c'était de dire aux Français, et notamment aux
00:50:18acteurs de gauche, ceux qui ont voté pour Glucksmann aux Européennes
00:50:20de leur dire, votez pour ce Front Populaire-là
00:50:22c'est votez pour LFI, donc c'est votez
00:50:24pour Mélenchon. Mélenchon, tout le monde
00:50:26a bien compris par ses positions, ses prises de
00:50:28position, les images qu'il a véhiculées
00:50:30que c'était lui le leader, qui en tout cas
00:50:32il voulait s'imposer comme le leader de cette gauche-là
00:50:34donc on a dénoncé cette supercherie-là
00:50:36et donc on a fait le constat que
00:50:38cette coalition électoraliste n'était
00:50:40plus en mesure de s'imposer dans les urnes à partir
00:50:42de dimanche soir, et qu'il restait
00:50:44un deuxième écueil
00:50:46proposé aux Français, qui était le programme du Rassemblement
00:50:48National. Nous, notre objectif c'est d'éviter
00:50:50aussi ce deuxième écueil, et donc de dire
00:50:52pas une voix pour le Rassemblement National. Mais il n'y a aucune
00:50:54alliance avec LFI, il n'en a jamais été question
00:50:56il n'en sera jamais question, soyons très
00:50:58clairs là-dessus. Vincent Roy, que pensez-vous
00:51:00de cette position du chef de l'Etat
00:51:02expliquée par Martin Garagnon
00:51:04brillamment d'ailleurs expliquée
00:51:06mais c'est vrai qu'on a du mal à y voir clair, on se
00:51:08désiste pour des candidats LFI, mais derrière on dit
00:51:10bon, il n'y aura aucun accord avec eux. Alors moi j'avais
00:51:12une question, justement toujours dans cette même ligne
00:51:14j'écoute tout ce
00:51:16qui se dit, et notamment j'ai écouté une déclaration
00:51:18de Mme Braune-Pivet, et alors Mme Braune-Pivet
00:51:20elle déclare, je souhaite
00:51:22une grande coalition des
00:51:24démocrates et des républicains.
00:51:26Je vois bien à qui ça s'adresse, mais
00:51:28j'ai une question, dans cette grande coalition
00:51:30des démocrates et des républicains
00:51:32pensez-vous que Mme Braune-Pivet
00:51:34mette également LFI, et considérez-vous
00:51:36et considérez-vous par conséquent
00:51:38LFI
00:51:40comme un réservoir de grands
00:51:42démocrates et de grands républicains ? Je complète votre
00:51:44question en disant que Yael Braune-Pivet
00:51:46a justement trié au sein même de LFI
00:51:48c'est-à-dire qu'on trie entre les partis, mais aussi
00:51:50en disant qu'il y a certains députés de la France Insoumise
00:51:52qui sont de très bons députés, c'est ce qu'elle a dit
00:51:54et d'autres avec qui il est inenvisageable de
00:51:56s'allier. Et elle a bien raison, la présidente
00:51:58de l'Assemblée Nationale, il faut le rappeler,
00:52:00a été elle-même une victime acharnée
00:52:02de propos inqualifiables de la part
00:52:04de LFI, et notamment du gourou
00:52:06Jean-Luc Mélenchon, je rappelle
00:52:08les tweets sur « Elle va camper à Tel Aviv »,
00:52:10etc., donc elle a été atteinte dans sa chair,
00:52:12dans son intimité, dans son histoire personnelle.
00:52:14On ne peut pas l'oublier, donc
00:52:16il faut qu'on respecte aussi l'expression
00:52:18d'une conscience personnelle
00:52:20et qui est tout à fait honorable
00:52:22à respecter, mais
00:52:24jamais LFI ne constituera
00:52:26un réservoir de voix démocratique et républicain.
00:52:28Ce qu'on constate en revanche, c'est qu'au sein
00:52:30même de LFI, qui était en partie
00:52:32purgé pendant cette campagne, on a vu
00:52:34des exclusions, des investitures,
00:52:36c'est Dallas tous les jours,
00:52:38on a vu des réactions de François Ruffin
00:52:40par exemple, lorsqu'il a obtenu son investiture
00:52:42LFI, il a immédiatement dans la
00:52:44demi-heure fait un tweet disant
00:52:46« Vous êtes gentils les cocos, mais je n'en veux pas de votre investiture,
00:52:48vous êtes une secte, moi ça ne m'intéresse pas. »
00:52:50Donc j'ai envie de leur dire, allez au bout de votre démarche,
00:52:52allez au bout de votre démarche, actez la rupture
00:52:54définitive avec LFI, avec cette
00:52:56partie antisémite, antiparlementaire
00:52:58de LFI, avec Mélenchon,
00:53:00allez-y, allez au bout et rejoignez
00:53:02le camp d'une gauche avec lesquels on peut discuter.
00:53:04Il est quand même assez difficile d'y voir clair
00:53:06sur les positions au sein du gouvernement
00:53:08en ce qui concerne l'attitude à adopter
00:53:10vis-à-vis de la France insoumise. On parlait
00:53:12de Yael Brown-Pivet, Gabriel Attal aussi
00:53:14a dit qu'il pouvait y avoir des coalitions, projet
00:53:16par projet, et Gérald Darmanin
00:53:18a finalement pris la parole, c'est-à-dire il y a
00:53:20quelques instants, on va découvrir ses déclarations et je vous fais
00:53:22commenter tout de suite. On va voir ce qu'a dit
00:53:24le ministre de l'Intérieur
00:53:26au moins pour quelques jours encore
00:53:28voilà ce qu'il déclare. « Je suis très opposé
00:53:30aux consignes de vote. Les Français n'ont pas besoin
00:53:32qu'on leur dise pour qui il faut
00:53:34voter, ni au premier, ni au second tour. »
00:53:36Gérald Darmanin qui renvoie
00:53:38également dos à dos, vous allez le voir,
00:53:40la France insoumise et le Rassemblement national
00:53:42« L'autorité, c'est tout le contraire de ce que propose
00:53:44l'extrême gauche avec laquelle jamais je ne m'allierai
00:53:46ni dans un gouvernement,
00:53:48ni dans une majorité, et pour laquelle
00:53:50jamais personnellement, je ne
00:53:52voterai. L'autorité, c'est aussi
00:53:54le contraire de l'anarchie que propose l'extrême droite
00:53:56qui veut trier les Français, qui raconte
00:53:58n'importe quoi pour se faire élire
00:54:00et qui va créer de graves troubles en France.
00:54:02Denis Desmompions, on voit qu'il renvoie
00:54:04dos à dos le Rassemblement national
00:54:06et la France insoumise, ce qui n'est pas la position
00:54:08exactement de tout le monde au sein
00:54:10du gouvernement et de la majorité plus largement.
00:54:12Non mais on voit bien que malgré
00:54:14le terme de clarification
00:54:16dont on use et abuse depuis
00:54:18le soir du premier tour,
00:54:20mode lancé par le Président de la République
00:54:22lui-même d'ailleurs,
00:54:24on est en plein brouillard
00:54:26puisque Gabriel Attal
00:54:28a une position, Aurore Berger
00:54:30en exprime une autre,
00:54:32Edouard Philippe qui est dans la majorité a encore
00:54:34un autre avis
00:54:36sur la question, mais en tout cas
00:54:38dans les déclarations de Gérald Darmanin,
00:54:40la première partie de sa
00:54:42déclaration, à savoir que
00:54:44il n'est pas souhaitable
00:54:46de donner de consignes de vote,
00:54:48c'est la position
00:54:50clairement la plus sage, pourquoi ? Parce qu'on voit bien
00:54:52aujourd'hui que
00:54:54toutes les déclarations d'appareils
00:54:56ou d'apparatchiks
00:54:58au sein de ces appareils
00:55:00n'ont plus prise sur
00:55:02l'électorat.
00:55:04On l'a vu avant le premier tour,
00:55:06pendant la campagne assez
00:55:08féroce auxquelles se sont livrés
00:55:10les candidats et
00:55:12donc maintenant, les électeurs
00:55:14votent non seulement
00:55:16en conscience, mais aussi en fonction
00:55:18de ce qu'ils vivent
00:55:20au jour le jour. Ce que
00:55:22nombreux
00:55:24politiques, aussi bien à droite, à gauche,
00:55:26dans la droite et la gauche
00:55:28classique
00:55:30et sous Emmanuel Macron ont perdu de vue.
00:55:32C'est-à-dire qu'il y a des difficultés dans ce pays
00:55:34que nul n'ignore,
00:55:36qui ne sont pas uniquement
00:55:38des difficultés dues à l'immigration,
00:55:40au chômage, qui est quand même structurel
00:55:42même si on nous vante
00:55:44les bons chiffres du chômage toujours, mais c'est aussi
00:55:46l'endettement, c'est aussi toutes ces
00:55:48questions de pouvoir d'achat qui sont liées
00:55:50et de ce point de vue-là,
00:55:52on ne parle pas des services publics qui ont
00:55:54disparu
00:55:56malgré les promesses
00:55:58post-gilets jaunes.
00:56:00La France n'a pas retrouvé comme ça
00:56:02des maisons de la République
00:56:04comme ça avait été dit
00:56:06et promis et résultat,
00:56:08aujourd'hui, les exaspérations
00:56:10s'expriment dans les urnes, mais ce n'est pas
00:56:12un coup de colère,
00:56:14un coup de sang des électeurs,
00:56:16c'est quand même le résultat d'une politique
00:56:18qui a été engagée il y a déjà de
00:56:20nombreuses années.
00:56:21Je pense que c'est très important, Florian Tardif,
00:56:23d'expliquer de quoi il s'agit.
00:56:25On part du principe, éventuellement, qu'il n'y ait pas
00:56:27de majorité absolue pour le rassemblement national.
00:56:29Il va bien falloir gouverner ce pays,
00:56:31le président de la République, jusqu'à preuve du contraire,
00:56:33va rester en poste, il va devoir trouver des alliances.
00:56:35Et là, on nous dit donc qu'il pourrait
00:56:37constituer une alliance avec
00:56:39l'Europe Écologie-Les Verts, le Parti Socialiste,
00:56:41pourquoi pas les communistes,
00:56:43et pourquoi pas même certains insoumis.
00:56:45Lui dit l'inverse, ce matin, et c'est justement pour ça
00:56:47qu'il veut clarifier.
00:56:49Il faut bien expliquer aux gens
00:56:51comment pourrait s'articuler
00:56:53cette éventuelle coalition.
00:56:55Premier point, avec Gérald Darmanin,
00:56:57cette sortie
00:56:59du ministre de l'Intérieur, on est en train
00:57:01de découvrir les cuisines,
00:57:03qu'on commente un tout petit peu depuis
00:57:05plusieurs jours, c'est-à-dire qu'effectivement,
00:57:07au sein du gouvernement, ils ne sont pas d'accord
00:57:09sur la stratégie à adopter
00:57:11dans le cadre de cet entre-deux-tours,
00:57:13où ce matin, Gabriel Attal,
00:57:15mais c'est le cas depuis lundi, et notamment
00:57:17cette réunion qu'on a commentée
00:57:19lundi midi avec le président
00:57:21de la République, le Premier ministre
00:57:23et les membres du gouvernement, pour tenter
00:57:25de tomber d'accord sur une stratégie. Ils ne sont pas tombés
00:57:27d'accord. L'aile droite
00:57:29était plus pour opposer le RN
00:57:31et la France Insoumise, ce qui n'était pas le cas
00:57:33notamment du Premier ministre. Donc on découvre cela.
00:57:35La deuxième chose,
00:57:37c'est que oui, on parle beaucoup
00:57:39de ce gouvernement
00:57:41arc-en-ciel. C'est d'ailleurs
00:57:43le terme qui commence à revenir
00:57:45tout simplement parce qu'ils ne sont pas d'accord
00:57:47sur quasiment tous les sujets,
00:57:49hormis, et ça a été assez bien résumé tout à l'heure,
00:57:51leur détestation du RN.
00:57:53Comment
00:57:55précisément cela va se passer,
00:57:57je ne sais pas. Je dois être assez
00:57:59franc, je ne sais pas. D'ailleurs,
00:58:01on ne sait pas s'il
00:58:03n'y aura pas un gouvernement
00:58:05intérimaire, entre guillemets. C'est-à-dire que
00:58:07rien ne dit que Gabriel Attal
00:58:09ne sera plus Premier ministre la semaine prochaine.
00:58:11C'est vrai, il faut tout de même
00:58:13le rappeler, c'est-à-dire que pour changer
00:58:15de gouvernement, il faut soit
00:58:17une démission du Premier ministre, soit une motion
00:58:19de censure à l'Assemblée nationale.
00:58:21Si Gabriel Attal ne démissionne pas
00:58:23au soir du second tour de ses élections
00:58:25législatives, à ce moment-là, on reste,
00:58:27pour l'instant, dans le même cas de figure qu'aujourd'hui.
00:58:29Et des négociations vont s'enclencher
00:58:31pour, bien évidemment, tenter
00:58:33de voir ce qui se passera à l'Assemblée nationale,
00:58:35voir effectivement si on fait tomber
00:58:37le gouvernement, est-ce qu'il peut y avoir une coalition
00:58:39de projets, comme l'appelle le Président
00:58:41de la République, soit du côté du
00:58:43RN avec des alliés, d'ailleurs ils sont
00:58:45en train de négocier aussi, soit du
00:58:47côté de la gauche avec la majorité. Justement, parlons
00:58:49de ce terme de coalition de projets, on va en parler, parce que
00:58:51c'est le terme qu'a employé Gabriel Attal.
00:58:53Mais qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? On a quand même des
00:58:55Français qui expriment leur désir de plus de sécurité,
00:58:57de mesures restrictives en matière
00:58:59d'immigration et qui pourraient avoir un gouvernement, disons-le,
00:59:01un gouvernement de gauche. Et surtout,
00:59:03est-ce que la gauche est prête à quelques
00:59:05concessions ? Écoutez la réponse
00:59:07de Sandrine Rousseau ce matin.
00:59:09Moi, je ne suis pas prête à
00:59:11changer notre programme. Moi, j'ai été
00:59:13élue avec l'étiquette
00:59:15Nouveau Front Populaire, et
00:59:17j'ai été élue par des électeurs et électrices
00:59:19qui m'ont fait cet honneur pour que je porte leur voix.
00:59:21Nous avons un programme,
00:59:23qui est un programme qui permet
00:59:25d'agir sur les racines du rassemblement
00:59:27national, c'est-à-dire sur le sentiment
00:59:29de relégation, sur le sentiment
00:59:31d'abandon de la République. Et c'est la
00:59:33raison pour laquelle nous avons un programme qui
00:59:35met en avant les services publics
00:59:37et l'investissement dans les services publics.
00:59:39Si il y a une coalition, il faut que chacun édulcore son programme,
00:59:41sinon l'entente sera impossible.
00:59:43Moi, je ne veux pas trahir les électeurs et les électrices
00:59:45qui ont... Vous ne pourriez pas être dans un
00:59:47gouvernement avec Jean-Luc Mélenchon d'un côté,
00:59:49Gérald Darmanin d'un autre, par exemple ?
00:59:51Moi, je pense que cela n'a pas de sens.
00:59:53Et moi, je voudrais qu'on le retrouve du sens
00:59:55dans la politique.
00:59:57Vincent Roy, on voit bien que c'est impossible,
00:59:59cette coalition.
01:00:01C'est le mariage de la carpe et du lapin.
01:00:03Les Français, par deux fois,
01:00:05à la fois
01:00:07pendant les élections
01:00:09européennes, et puis là, au premier tour
01:00:11des législatives, ont dit, on veut de l'ordre,
01:00:13on veut de la sécurité,
01:00:15on veut une immigration contrôlée
01:00:17ou, à tout le moins, régulée,
01:00:19on veut des EQTF respectés,
01:00:21enfin, je ne vous fais pas la liste.
01:00:23Moi, j'ai le sentiment qu'on n'écoute absolument pas
01:00:25la parole des Français, c'est-à-dire qu'on
01:00:27n'a pas entendu. Et je suis très surpris,
01:00:29et là, je me retourne un peu vers
01:00:31vous, je suis très surpris
01:00:33qu'à aucun moment
01:00:35ni le président de la République
01:00:37ni
01:00:39Gabriel Attal ne disent
01:00:41mais, attendez, oui,
01:00:43effectivement, on a entendu
01:00:45et, effectivement,
01:00:47depuis qu'on est au pouvoir, on n'a pas fait
01:00:49sur ces questions-là, sur
01:00:51la question de l'ordre
01:00:53de la sécurité, on a
01:00:55fait, mais on n'est pas allé assez fort,
01:00:57voilà, j'avoue que
01:00:59c'est incroyable. Il n'y a pas un
01:01:01mia culpa. Pour le président de la République,
01:01:03lorsqu'on l'écoute parler, il y a
01:01:05non, mais honnêtement, je ne vous dis pas ça pour vous
01:01:07titiller, mais lorsqu'on
01:01:09l'écoute parler, il y a vraiment
01:01:1111 millions de clous qui ont voté.
01:01:13Il y a 11 millions
01:01:15de clous qui ont voté pour
01:01:17ce qui est du président de la République, et quand on écoute
01:01:19Elle est fille, il y a 11 millions
01:01:21de clous. Franchement...
01:01:23Vous entendez ça, on a l'impression que vous enjambez d'une certaine manière
01:01:25les résultats des dernières élections.
01:01:27Honnêtement, oui, il y a une volonté
01:01:29de ne pas écouter, et là,
01:01:31avec cette idée de coalition
01:01:33ou de gouvernement arc-en-ciel,
01:01:35on voudrait placer Marine Le Pen au pouvoir
01:01:37en 2027, qu'on ne s'y prendrait
01:01:39pas autrement.
01:01:41Sur l'absence de mia culpa,
01:01:43je suis navré de vous le dire, mais
01:01:45il a été reconnu très largement par Gabriel Attal,
01:01:47par le président de la République, lorsqu'il a écrit cette lettre ouverte
01:01:49aux Français, qui a été assez peu commentée.
01:01:51Il exprime très clairement,
01:01:53il comprend la colère qui s'exprime
01:01:55à son encontre sur sa personne.
01:01:57Il a mené
01:01:59quand même une politique qui a apporté...
01:02:01On peut débattre du bilan, ce n'est pas le sujet.
01:02:03Si on débattait du bilan, j'aurais
01:02:05quelques éléments à vous apporter aussi pour défendre
01:02:07quand même un certain nombre de choses.
01:02:09Sur ces points-là,
01:02:11je vous rejoins aussi,
01:02:13effectivement,
01:02:15l'expression des Français tend
01:02:17à montrer que ça ne suffit pas.
01:02:19On en est parfaitement conscients.
01:02:21Sur cet aspect-là, sur les paroles
01:02:23que vous avez indiquées pour qualifier les 11 millions
01:02:25d'électeurs du RN, ce ne sont évidemment
01:02:27enfin, je vous laisse mettre d'autres
01:02:29mais en aucun cas,
01:02:31c'est une autre expression.
01:02:33Ni des ploucs, encore moins des fascistes
01:02:35ou des racistes. Je laisse ces expressions
01:02:37à d'autres, s'ils veulent les assumer.
01:02:39J'ai toujours été extrêmement clair sur les électeurs
01:02:41de Marine Le Pen. Demain,
01:02:43une fois de plus, quelle que soit l'issue du résultat du
01:02:45second tour, on reste dans le même
01:02:47pays. Donc il ne s'agit pas de rajouter des fractures
01:02:49à la fracture.
01:02:51Ils ne sont ni démocrates ni républicains lorsqu'on écoute le président de la République.
01:02:53Vous parliez que ça pourrait
01:02:55servir, finalement, Marine Le Pen indirectement.
01:02:57On va voir le tweet de Marine Le Pen
01:02:59et Caroline Pilas, je vous fais réagir.
01:03:01Marine Le Pen qui a commenté, justement, ces jeux d'appareils,
01:03:03ces éventuelles coalitions qui pourraient
01:03:05naître. Alors, ce n'est pas exactement
01:03:07ce terme-là, mais elle parle justement
01:03:09du fait qu'il y a des alliances un peu contre-nature
01:03:11qui sont en train de se nouer
01:03:13en ce moment.
01:03:15Et justement, est-ce que vous pensez, vous aussi, que ça
01:03:17pourrait servir, d'une manière ou d'une autre, au Rassemblement
01:03:19National en disant, écoutez, regardez, il y a un bloc
01:03:21maintenant qui s'est uni face à nous.
01:03:23Et finalement, c'est un peu la même chose.
01:03:25C'est un peu équivalent.
01:03:26Alors, je ne suis pas Madame Irma, mais je le pense
01:03:28fortement. Quand vous discutez avec une majorité
01:03:30de Français qui a voté pour le RN,
01:03:32qui ne sont pas, pour la plupart, des vilains fachos,
01:03:34ils ne veulent plus de la politique des
01:03:36élites, de la politique menée depuis sept ans.
01:03:38Ils ne veulent plus de ce jeu d'appareil,
01:03:40d'apparatchik, comme vous le disiez très bien tout à l'heure.
01:03:42Ils veulent un changement, à tort ou
01:03:44à raison, que cela fonctionne ou non.
01:03:46Et ils fonctionneront, dans ces cas-là,
01:03:48le RN, s'il n'est pas au rendez-vous
01:03:50de leurs besoins, de leurs
01:03:52desiderata. Ça ne fonctionne plus,
01:03:54la diabolisation. On le voit.
01:03:56Et ce qui ne fonctionne pas, non plus, c'est de
01:03:58nous prendre pour des lapins de six semaines.
01:04:00Cette union mortifère, ce mariage diabolique
01:04:02qui est en train, au cas par cas,
01:04:04de se former, mais moi je n'appellerais même pas ça
01:04:06arc-en-ciel. Je dirais que c'est
01:04:08de l'ultra-fast-fashion. Ces gens-là veulent faire du
01:04:10cas par cas façon luxe, mais pas du tout.
01:04:12Alors, il y a les bons LFIs, les
01:04:14mauvais LFIs, les bons PS, les mauvais
01:04:16PS, les bons écolos, les mauvais écolos.
01:04:18Ces gens, il y a encore trois semaines,
01:04:20n'étaient d'accord sur rien et passaient
01:04:22leur temps à l'Assemblée et ailleurs
01:04:24à s'invectiver. Mais qui
01:04:26pense le contraire, en fait ?
01:04:28À part les politiques, qui
01:04:30espèrent peut-être, d'un coup,
01:04:32de baguettes magiques, nous
01:04:34anesthésier, nous envoûter.
01:04:36Non, il n'y a pas d'incomptation
01:04:38possible. Les Français vont mal.
01:04:40Il y a un véritable clivage qui dure depuis
01:04:42des années et beaucoup de politiques, je ne dis
01:04:44pas que c'est votre cas, parce que je vous trouve assez
01:04:46sincère, vous êtes, pour moi, l'un des seuls
01:04:48à dire les choses clairement.
01:04:50Et dans une position difficile. Et très difficile,
01:04:52bien évidemment. Mais M. Macron, ce qui
01:04:54a péché lors de son quinquennat, même si
01:04:56tout n'est pas à mettre à la poubelle concernant
01:04:58sa politique, c'est essentiellement sa posture,
01:05:00le mépris qu'il a eu vis-à-vis
01:05:02d'une majorité de Français.
01:05:04C'est ce qui lui est reproché, quand vous discutez avec les gens.
01:05:06Un côté hors-sol, déconnecté.
01:05:08Et maintenant, le boomerang
01:05:10fait mal à la Macronie,
01:05:12qui, évidemment, se trouve en très mauvaise posture.
01:05:14Denis de Monpion, on a tendance
01:05:16à dire que la France n'est pas, de tradition,
01:05:18un pays qui est habitué aux coalitions,
01:05:20aux ententes entre les différents partis.
01:05:22On le constate, d'ailleurs, cette semaine.
01:05:24Mais finalement, l'autre inconnu que l'on a,
01:05:26c'est quel pourra être l'impact sur les électeurs
01:05:28de toutes ces manœuvres politiciennes. Est-ce que,
01:05:30justement, ça ne va pas les éloigner de la politique ?
01:05:32Et est-ce que les reports de voix
01:05:34mathématiques qui sont calculés
01:05:36dans les différents partis ne vont pas finir
01:05:38par être surprenants pour un grand nombre d'entre nous ?
01:05:40En tout cas, il est assez vraisemblable
01:05:42que dimanche prochain,
01:05:44les électeurs ne suivront pas
01:05:46les consignes.
01:05:48Pourquoi ? Parce que c'est
01:05:50un temps révolu. Tout à l'heure,
01:05:52je voyais un titre,
01:05:54on parlait de majorité plurielle.
01:05:56Mais la majorité plurielle, vous vous souvenez,
01:05:58c'était Lionel Jospin en 2002.
01:06:00Mais il y avait une
01:06:02coalition, si on peut dire.
01:06:04C'est-à-dire que les socialistes
01:06:06s'étaient déjà répartis les postes avec les écolos,
01:06:08avec les communistes, avec les radicaux
01:06:10s'il y en avait encore, etc.
01:06:12Mais on n'est plus du tout
01:06:14dans cette phase-là. D'ailleurs, le parti
01:06:16socialiste, qui était à l'époque quand même
01:06:18le premier parti à gauche, il est
01:06:20aujourd'hui complètement au tapis.
01:06:22Aujourd'hui, parler de coalition
01:06:24avec les résidus d'un parti socialiste
01:06:26qui a lui-même creusé sa tombe,
01:06:28ça paraît très difficile
01:06:30quand même.
01:06:32C'est ça qui est assez curieux
01:06:34d'ailleurs dans ce mouvement
01:06:36électoral, c'est que
01:06:38les chefs de parti
01:06:40font comme si
01:06:42les électeurs n'avaient pas voix au chapitre.
01:06:44Mais c'est eux qui ont imposé leurs résultats
01:06:46dimanche, de même que d'ailleurs aux dernières
01:06:48législatives, c'est eux qui ont fait le choix
01:06:50de porter contre toute attente
01:06:5289 députés Rassemblement National
01:06:54à l'Assemblée, alors que les sondages
01:06:56tablaient sur 30 à 40.
01:06:58C'est vous dire combien
01:07:00les appareils
01:07:02se trompent.
01:07:04Je rappelle, vous avez bien raison, de dire que lors des sondages
01:07:06de l'entre-deux-tours en 2022, le nombre
01:07:08de députés RN avait été largement sous-estimé
01:07:10justement parce qu'il est difficile de mesurer
01:07:12de quelle manière les électeurs
01:07:14réagissent aux consignes de vote,
01:07:16au report, au désistement.
01:07:18Raison pour laquelle il y a cette cuisine aujourd'hui, pourquoi ?
01:07:20Parce qu'ils disent, voilà, surtout pas de majorité
01:07:22absolue pour Bardella
01:07:24et les siens, mais
01:07:26ça ne va pas se décider
01:07:28ni à l'Elysée, ni à
01:07:30Matignon, ni dans les appareils.
01:07:32En un mot, si vous me le permettez,
01:07:34déjà, pour vous remercier Madame de bien
01:07:36vouloir croire en ma sincérité, vous savez qu'elle n'est pas feinte.
01:07:38Sur les accords d'appareils,
01:07:40vous les dénoncez, on peut les dénoncer, mais
01:07:42ils ont toujours eu lieu, ils ont lieu aussi
01:07:44du côté du RN. Le RN s'est
01:07:46allié avec Ciotti,
01:07:48en tout cas, il est toujours
01:07:50officiellement le président
01:07:52des LR.
01:07:54Donc, ils n'étaient d'accord sur rien, sur les retraites,
01:07:56il faut voir les mots qu'ils...
01:07:58Sur le régalier, ils étaient d'accord.
01:08:00Sur un sujet aussi essentiel que la retraite,
01:08:02ce n'était pas du tout les mêmes positions.
01:08:04Donc, vous voyez que les accords d'appareils, ils se font toujours.
01:08:06Et sur la réaction de Marine Le Pen, qui dénonce
01:08:08une tambouille électoraliste, mais enfin, pardonnez-moi,
01:08:10Marine Le Pen ne découvre pas
01:08:12la loi électorale qui régit ces élections.
01:08:14On peut la contester et se dire que peut-être
01:08:16il faut la réécrire autrement, mais la situation
01:08:18actuelle, il n'y a pas d'arnaque.
01:08:20La loi électorale, ce système-là
01:08:22d'administrative permet ce type
01:08:24justement de désistement.
01:08:26On a vu des propositions de loi pour justement mettre fin
01:08:28à ces désistements. On peut tout envisager.
01:08:30Et à l'heure actuelle, c'est ce système-là qui régit
01:08:32les élections. Ce n'est pas d'actualité.
01:08:34Mais moralement, pour une partie des concitoyens
01:08:36qui ont été votés, qui se sont déplacés, comme
01:08:38jamais il se peut dire,
01:08:40il n'y aura jamais d'alliance avec la France.
01:08:42Il y a un barrage républicain, en tout cas, qui a été
01:08:44mis en place. C'est le fameux barrage Castor qui a lieu à chaque fois.
01:08:46J'aimerais qu'on aille prendre l'exemple du terrain,
01:08:48si vous voulez bien. On va aller à Marseille,
01:08:50la ville de Marseille, où
01:08:52figurez-vous qu'aucun candidat
01:08:54de la majorité présidentielle ne figure au second tour.
01:08:56C'est un signal fort
01:08:58de la part des électeurs
01:09:00dans cette ville du sud de la France.
01:09:02Alors pourquoi un tel rejet ?
01:09:04On est allé prendre le pouls sur place. C'est un reportage
01:09:06de Stéphanie Rouquet.
01:09:08Dans les sept circonscriptions
01:09:10marseillaises, le second tour des élections
01:09:12législatives va se dérouler
01:09:14sans candidat de la majorité présidentielle.
01:09:16Avec trois désistements
01:09:18de candidats arrivés en troisième
01:09:20position et quatre prétendants
01:09:22non qualifiés, les électeurs
01:09:24ont marqué leur rejet du président de la République.
01:09:26On n'en veut plus de Macron.
01:09:28Pourquoi ? Il fait mal les choses.
01:09:30On n'a plus rien depuis qu'il est sur le siège.
01:09:32Moi, je pensais qu'il était jeune,
01:09:34qu'il avait la foule, qu'il aurait amené des changements,
01:09:36etc. Et au contraire,
01:09:38plus on voit, c'est comme avant,
01:09:40même peut-être en pire.
01:09:42On a l'habitude de venir toujours à Marseille,
01:09:44de mettre toujours Marseille en avant.
01:09:46Les défauts, il y en a,
01:09:48comme dans toutes les villes.
01:09:50Il a fait une fixation sur Marseille,
01:09:52mais nous, on n'a pas besoin de lui
01:09:54toutes les cinq minutes ici.
01:09:56En sept ans, Emmanuel Macron
01:09:58a effectué plus d'une dizaine de visites
01:10:00officielles dans la cité fosséenne.
01:10:02Sa ville de cœur, comme il l'avait
01:10:04qualifiée, un attachement
01:10:06manifestement à 100 uniques.
01:10:08Sa politique ne convainc plus les électeurs marseillais.
01:10:10À Marseille, l'insécurité,
01:10:12ça c'est sûr. En premier,
01:10:14le pouvoir d'achat, c'est compliqué aussi.
01:10:16Il n'y a rien qui va.
01:10:18Tout est cher.
01:10:20On va tout droit dans le mur si on continue
01:10:22à regarder à M. Macron.
01:10:24Lors du premier tour
01:10:26de ces élections législatives,
01:10:2863% des électeurs marseillais
01:10:30se sont rendus aux urnes.
01:10:32Et pour parler de la ville de Marseille,
01:10:34nous sommes en direct avec Mohamed Benmedour,
01:10:36médiateur dans les quartiers nord de Marseille.
01:10:38Merci d'être en direct avec nous
01:10:40cet après-midi. On l'entendait dans ce sujet,
01:10:42cette formule utilisée par notre journaliste
01:10:44Stéphanie Rouquier. Finalement,
01:10:46entre Emmanuel Macron et Marseille,
01:10:48c'est un attachement à 100 uniques.
01:10:50Est-ce que vous partagez ce constat ?
01:10:52Bonjour, merci
01:10:54de me donner la parole.
01:10:56Je partage ce constat
01:10:58puisque au départ,
01:11:00le président de la République
01:11:02a de suite montré
01:11:04son attache pour Marseille.
01:11:06Mais malheureusement, les actions derrière
01:11:08n'ont pas suivi.
01:11:10Je vais vous dire pourquoi. Le 1er septembre 2021,
01:11:12je suis un des premiers
01:11:14à l'avoir interpellé
01:11:16à la cité Bassens, dans les quartiers nord de Marseille.
01:11:18Et je lui ai
01:11:20fait mention de deux choses.
01:11:22Le suivi du plan Marseille en grand,
01:11:24il venait juste de l'annoncer,
01:11:26dans un contexte
01:11:28particulièrement difficile.
01:11:30On avait passé un été
01:11:32très, très, très meurtrier.
01:11:34Et deuxièmement, l'éducation.
01:11:36L'un ne va pas sans l'autre.
01:11:38Le suivi du plan Marseille en grand,
01:11:40pourquoi ? Parce que, regardez,
01:11:42je ne me suis pas trompé, j'ai été visionnaire
01:11:44en 2024,
01:11:46et ce plan
01:11:48Marseille en grand n'a pas marché.
01:11:50Parce qu'il a fait confiance
01:11:52à des élus locaux,
01:11:54notamment qui l'ont représenté
01:11:56au sein de la ville de Marseille,
01:11:58comme la présidente du département
01:12:00ou le président du conseil régional.
01:12:02Et ils n'ont pas
01:12:04su faire.
01:12:06Nous, à Marseille, on est victime
01:12:08beaucoup de clientélisme dans nos quartiers
01:12:10et d'incompétence.
01:12:12Malheureusement, on voit le résultat.
01:12:14Des millions, des milliards.
01:12:16Les habitants
01:12:18n'ont fait qu'entendre ça et ont vu
01:12:20des visites officielles chaque
01:12:22année, mais derrière, on n'a pas vu
01:12:24le résultat escompté.
01:12:26Donc, en termes de rénovation urbaine,
01:12:28on a des quartiers qui sont complètement
01:12:30fourris depuis une trentaine
01:12:32d'années et dont
01:12:34les chantiers n'ont pas démarré.
01:12:36Je prends l'exemple des rosiers,
01:12:38du parc Caliste.
01:12:40Chaque hiver, dans ces quartiers-là,
01:12:42vous avez des personnes
01:12:44qui meurent d'incendie
01:12:46ou de chauffage défectueux.
01:12:48Les ascenseurs ne marchent pas.
01:12:50Sans compter ce qui va
01:12:52autour, l'insécurité,
01:12:54des fusillades quasi-quotidiennes.
01:12:56Certes, elles ont diminué
01:12:58ces derniers mois, mais
01:13:00elles sont en train de peut-être...
01:13:02– Et ça, M. Benmedour, les habitants
01:13:04incombent la responsabilité directement
01:13:06au chef de l'État. C'est ça que vous voulez nous dire ?
01:13:08C'est que malgré ces efforts, malgré le plan
01:13:10Marseille en grand, ils n'ont pas vu les résultats
01:13:12et c'est donc le chef de l'État qui
01:13:14en pâtit. C'est ça, aujourd'hui ?
01:13:16– Exactement, c'est le chef de l'État qui en pâtit.
01:13:18Lui avait
01:13:20poussé un coup de gueule
01:13:22en disant
01:13:24que les chantiers n'avancent pas
01:13:26assez vite. Il a nommé
01:13:28un préfet,
01:13:30M. Carrier, en 2021
01:13:32pour le suivi du plan Marseille en grand.
01:13:34Pendant deux ans, ce préfet
01:13:36qu'a-t-il fait ?
01:13:38La preuve en image,
01:13:40c'est un résultat caduque.
01:13:42Ensuite, il y a eu un deuxième préfet,
01:13:44M. Michael Cibio,
01:13:46qui
01:13:48commençait à faire du bon boulot.
01:13:50Nous, dans les quartiers nord, on était satisfait
01:13:52de ce préfet-là.
01:13:54On le voyait quotidiennement dans nos quartiers.
01:13:56Il a débloqué des situations
01:13:58particulièrement
01:14:00complexes, comme à la Renaud.
01:14:02La Renaud, c'est une cité dans le
01:14:04XIIIe, où
01:14:06il y a eu pas mal de fusillades
01:14:08et les habitants ont déserté
01:14:10le quartier. – Mais ce n'est pas suffisant
01:14:12pour les habitants, pour porter
01:14:14leur voix vers le chef de l'État, si on comprend bien.
01:14:16Restez bien avec nous, M. Médouzour,
01:14:18si vous voulez bien, on poursuit le débat ici
01:14:20en plateau. Martin Garagnon, j'ai entendu trois mots
01:14:22prononcés par notre invité.
01:14:24Sécurité, économie, éducation.
01:14:26Est-ce que c'est là, justement, où il fallait
01:14:28peut-être une réponse différente, adaptée aussi
01:14:30à la ville de Marseille ? – C'est évident que c'est là
01:14:32où le bilan n'est pas satisfaisant pour une ville comme Marseille.
01:14:34C'est une ville que je connais bien. Je sais que
01:14:36le Président restera toujours
01:14:38un loyal supporter de l'Olympique de Marseille.
01:14:40Donc ça, ça ne changera pas. En revanche,
01:14:42l'élimination des candidats
01:14:44de la majorité pour le deuxième tour, alors,
01:14:46ce n'est pas une élimination directe. Il y a eu aussi des retraits.
01:14:48Il y a eu aussi des isolements.
01:14:50Qui ont décidé, justement, pour se plier
01:14:52à la consigne que nous avons donnée
01:14:54très clairement, qui ont retiré leur candidature
01:14:56du deuxième tour. Enfin bon, le constat,
01:14:58c'est qu'on n'a pas de candidat au deuxième tour à Marseille.
01:15:00Et donc, quand on connaît les problématiques de cette ville,
01:15:02notamment sur le sentiment
01:15:04et la réalité de l'insécurité
01:15:06dans la ville, on peut effectivement
01:15:08faire un lien direct entre ce vote-là
01:15:10et l'insécurité qui règne à Marseille.
01:15:12Et puis sur l'économie aussi, il y a un point quand même
01:15:14sur lequel je voudrais essayer de revenir brièvement
01:15:16sur ce qui a été dit par votre interlocuteur.
01:15:18C'est juste de dire que ce que je retiens,
01:15:20c'est qu'on voit toute la difficulté
01:15:22qu'il peut y avoir parfois
01:15:24entre une prise de décision qui est forte,
01:15:26qui est celle du Président, sur justement
01:15:28la rénovation d'une ville comme Marseille,
01:15:30et la dilution de cette prise
01:15:32de décision entre des centaines
01:15:34de strates qui parfois peuvent essayer de pervertir
01:15:36ou d'orienter le message autrement,
01:15:38et la réalité de l'impact sur le terrain.
01:15:40C'est ça aussi sur lequel il faut qu'on ait une réflexion
01:15:42de manière beaucoup plus générale sur la dilution
01:15:44de la responsabilité. Lorsqu'on vote
01:15:46pour un responsable politique, il faut que ce soit
01:15:48le programme, la décision du responsable
01:15:50qui soit vraiment appliquée sur le terrain.
01:15:52Et là-dessus, on voit bien qu'à Marseille, ce n'est pas tout à fait le cas.
01:15:54Florian Tardif, on avait commenté les résultats des élections
01:15:56européennes à Marseille, et déjà on avait pointé
01:15:58le fait que ça pouvait constituer un échec pour Emmanuel Macron.
01:16:00Il s'est beaucoup impliqué, plus de dix déplacements
01:16:02à Marseille depuis qu'il est Président de la République,
01:16:04de l'argent investi,
01:16:06et finalement les électeurs ne le lui rendent pas.
01:16:08C'est le moins que l'on puisse dire.
01:16:10Oui, c'est un échec personnel
01:16:12de la part du Président de la République pour reprendre
01:16:14ses propos au lendemain
01:16:16des élections européennes.
01:16:18Je pense qu'il a été touché
01:16:20par cela, tout simplement, et il l'a
01:16:22manifesté. Il a un attachement
01:16:24vis-à-vis de la ville de Marseille
01:16:26particulier, notamment avec
01:16:28footballistique,
01:16:30mais ça va vraiment au-delà.
01:16:32Pour avoir suivi certains déplacements
01:16:34du Président de la République dans la cité fosséenne,
01:16:36il aime vraiment cette ville.
01:16:38Ça s'est toujours
01:16:40plutôt bien passé avec les habitants,
01:16:42mais il est vrai qu'aujourd'hui,
01:16:44il ne le lui rend pas. Après,
01:16:46tout simplement parce que, et on l'a
01:16:48souvent commenté aussi ici,
01:16:50il y a des problèmes qui sont récurrents et qui n'ont
01:16:52pas été traités à Marseille.
01:16:54Vous avez beau déverser des milliards,
01:16:56lorsque l'on voit, malheureusement,
01:16:58ces « narcomicides »
01:17:00comme ils sont appelés
01:17:02à présent, c'est-à-dire... Des records, là, l'année dernière ?
01:17:04Voilà, différents records. C'est-à-dire que
01:17:06l'année dernière, c'était un record,
01:17:08et qui dépassait lui-même le record de l'année précédente.
01:17:10Donc ça, les Marseillais le vivent
01:17:12au quotidien, et il y a peut-être
01:17:14dans cela, l'explication
01:17:16de leur vote il y a trois semaines
01:17:18et celui de dimanche dernier.
01:17:20Caroline Pilastre, assez court,
01:17:22on parlait de Marseille parfois comme un laboratoire,
01:17:24une expérimentation peut-être de méthode
01:17:26qui pouvait être testée
01:17:28dans la cité fosséenne. Visiblement,
01:17:30c'est un échec. Cela n'a pas fonctionné.
01:17:32Il y a un immobilisme que ne supportent plus
01:17:34une partie des citoyens, que ce soit
01:17:36sur la question, comme le disait très bien le monsieur, dans le duplex
01:17:38de l'insécurité, bien évidemment,
01:17:40concernant Marseille, mais on pourrait aussi
01:17:42transposer à Paris, à Lyon,
01:17:44à Lille, et même à des plus petites villes.
01:17:46La question est évidemment
01:17:48liée au pouvoir d'achat. Donc, en fait,
01:17:50c'est une réponse globale qu'attend une partie des Français.
01:17:52Mohamed Ben Medour,
01:17:54vous êtes toujours en direct avec nous. Je vous laisse le mot de la fin.
01:17:56Quel est l'état d'esprit
01:17:58des habitants que vous côtoyez ? Beaucoup ont voté
01:18:00pour le nouveau Front Populaire. Est-ce qu'ils ont un espoir
01:18:02sur ces députés qui pourraient
01:18:04bientôt siéger l'Assemblée Nationale ?
01:18:06Bien sûr
01:18:08que, je vais dire, c'est l'ultime
01:18:10recours. En Marseille,
01:18:12c'est la ville des extrêmes. Donc,
01:18:14d'un côté, dans les quartiers populaires,
01:18:16les gens qui sont en extrême précarité
01:18:18et dont
01:18:20je...
01:18:22là où je vis, bien sûr, et là où
01:18:24je travaille,
01:18:26ont voté en marge
01:18:28pour le Front Populaire.
01:18:30Mais de l'autre côté aussi, dans les noyaux
01:18:32villageois et sur le sud
01:18:34de Marseille, vous avez
01:18:36énormément de monde qui ont voté
01:18:38pour le Rassemblement National.
01:18:40Donc, pour chacun,
01:18:42ça montre, malheureusement,
01:18:44qu'ils n'ont plus confiance
01:18:46à nos politiciens, que ce soit locaux
01:18:48ou au niveau du gouvernement. Et donc,
01:18:50là, c'est le vote, en fait, le vote ultime.
01:18:52Malheureusement, regardez,
01:18:54vous avez cité la secrétaire
01:18:56d'État, Mme Agressy-Roubach,
01:18:58qui a été marseillienne,
01:19:00nommée pour le suivi du plan Marseille-Angers.
01:19:02Qu'a-t-elle fait ? À part
01:19:04virer un préfet à l'égalité des chances,
01:19:06c'est tout ce
01:19:08qu'elle a fait, malheureusement. Et ça, c'est vraiment
01:19:10triste. C'est vraiment triste.
01:19:11Merci beaucoup, Mohamed Ben Medour,
01:19:13d'avoir été en direct avec nous.
01:19:15Je remercie également Caroline Pilast, Martin Garagnon,
01:19:17merci beaucoup à tous les deux d'avoir été avec nous.
01:19:19Merci également à Florian Tardif,
01:19:21Denis Lémonpion, Vincent Roy. Je vous garde
01:19:23pour la dernière heure de 180 Minutes Info.
01:19:25On poursuivra les débats
01:19:27autour de cette éventuelle
01:19:29coalition du Président de la République.
01:19:31Oui, mais avec qui ? On s'interroge
01:19:33dans quelques instants.
01:19:37De retour pour la
01:19:39dernière heure de 180
01:19:41Minutes Info. Heure que l'on commence avec
01:19:43le journal de Vincent Faandes.
01:19:45Les conséquences des
01:19:47désistements. Il n'y aura aucun candidat
01:19:49de la majorité présidentielle
01:19:51dans la ville de Marseille. Trois d'entre eux se sont
01:19:53effectivement retirés. Quatre ont tout simplement
01:19:55été éliminés dès le premier tour.
01:19:57Alors, pourquoi un tel rejet à Marseille ?
01:19:59On voit cela avec Stéphanie Rouquier.
01:20:01Dans les sept
01:20:03circonscriptions marseillaises, le
01:20:05second tour des élections législatives va se
01:20:07dérouler sans candidat de la majorité
01:20:09présidentielle. Avec trois
01:20:11désistements de candidats arrivés
01:20:13en troisième position et quatre
01:20:15prétendants non qualifiés, les
01:20:17électeurs ont marqué leur rejet du
01:20:19Président de la République. On n'en veut plus
01:20:21de Macron. Pourquoi ? Il fait
01:20:23mal les choses. On n'a plus rien
01:20:25depuis qu'il est sur le siège. Moi je pensais
01:20:27qu'il était jeune, qu'il avait la fourgue, qu'il
01:20:29aurait amené des changements, etc. Et au
01:20:31contraire, plus on voit que
01:20:33c'est comme avant, même peut-être pire.
01:20:35Avec son habitude de venir toujours
01:20:37à Marseille, de mettre toujours Marseille en avant,
01:20:39les défauts, bon,
01:20:41il y en a comme dans toutes les villes.
01:20:43Il a fait une fixation sur Marseille
01:20:45mais nous on n'a pas besoin
01:20:47de lui toutes les cinq minutes ici.
01:20:49En sept ans,
01:20:51Emmanuel Macron a effectué plus d'une
01:20:53dizaine de visites officielles dans la cité
01:20:55de l'Océane, sa ville de cœur
01:20:57comme il l'avait qualifiée. Un attachement
01:20:59manifestement à 100 uniques.
01:21:01Sa politique ne convainc plus les électeurs
01:21:03marseillais. A Marseille,
01:21:05l'insécurité, ça c'est sûr.
01:21:07Le pouvoir d'achat, c'est compliqué
01:21:09aussi. Il n'y a rien qui va.
01:21:11Tout est cher.
01:21:13On va tout droit dans le mur
01:21:15si on continue à regarder
01:21:17M. Macron. Lors du premier
01:21:19tour de ces élections législatives,
01:21:2163% des électeurs marseillais
01:21:23se sont rendus aux urnes.
01:21:25Les élections
01:21:27législatives ont une incidence considérable
01:21:29sur le tourisme.
01:21:31Beaucoup de Français attendent la fin du scrutin
01:21:33pour réserver leurs vacances au soleil de préférence.
01:21:35Alors, dans la région touristique,
01:21:37on s'inquiète et on s'impatiente.
01:21:39Reportage au bassin d'Arcachon avec
01:21:41Antoine Estève et Jérôme Rompelot.
01:21:43Le début de la saison est morose.
01:21:45Des terrasses peu fréquentées, des hôteliers qui font
01:21:47grise mine et un chiffre d'affaires touristiques
01:21:49en baisse de 40% par rapport à
01:21:51juin 2023. Dans cet hôtel du Pilat-sur-Mer,
01:21:53on est pourtant prêt
01:21:55à accueillir les vacanciers.
01:21:57Entre tout climat général
01:21:59sur l'inflation, la politique
01:22:01en ce moment,
01:22:03les Français qui partent aussi beaucoup à l'étranger
01:22:05et en plus la hausse des Airbnbs qui nous
01:22:07n'aident pas forcément, c'est vrai qu'on est un peu incertain
01:22:09sur le sujet parce que d'année en année,
01:22:11on voit qu'on a une vraie baisse de fréquentation
01:22:13sur des périodes où avant, il n'y avait pas de sujet.
01:22:15Une baisse de fréquentation aggravée par l'inquiétude
01:22:17des Français dans une période politique
01:22:19compliquée, elle vient s'ajouter à une météo
01:22:21capricieuse. Nous, le principal souci
01:22:23cette année, c'est d'abord la météo
01:22:25et ensuite les élections, évidemment.
01:22:27Le contexte politique pénalise plus
01:22:29sur le moral des Français, je pense,
01:22:31et du coup de manière générale sur
01:22:33notre envie de faire les choses, de sortir,
01:22:35de profiter, d'être entre amis.
01:22:37Les plages sont immaculées, l'eau est à
01:22:3921 degrés, les vacances commencent
01:22:41pour beaucoup de Français. Sur le bassin d'Arcachon,
01:22:43une grande majorité des touristes et des professionnels
01:22:45ont hâte que cette période d'élections
01:22:47s'achève pour enfin profiter
01:22:49de la saison. Au chapitre
01:22:51justice, le procès de Jérôme
01:22:53Tonneau pour le féminicide de Nathalie
01:22:55Debailly qui touche à sa fin. Le
01:22:57verdict sera donné vendredi. On se rend
01:22:59tout de suite au tribunal de Douai dans le nord,
01:23:01Noémie Schultz, vous suivez ce procès
01:23:03pour CNews. Le réquisitoire
01:23:05est en cours actuellement ?
01:23:07Absolument, l'avocat général qui commence
01:23:09par décortiquer les ressorts de la
01:23:11relation entre Nathalie Debailly
01:23:13et Jérôme Tonneau, quelques mois d'une relation
01:23:15envahissante, faite de manipulations,
01:23:17de domination à laquelle Nathalie Debailly
01:23:19avait réussi à mettre un point
01:23:21final en février 2019.
01:23:23Une rupture que Jérôme Tonneau ne va
01:23:25pas accepter. Alors il va mettre en place
01:23:27un véritable harcèlement, une mise
01:23:29à mort annoncée, planifiée.
01:23:31Elle évoque ensuite l'horreur
01:23:33de ce qu'a vécu Nathalie Debailly le
01:23:3527 mai 2019. Cet enlèvement,
01:23:37la victime s'accroche si fort
01:23:39à la poignée de sa voiture qu'elle
01:23:41l'arrache. Elle est ensuite saucissonnée,
01:23:43ligotée, entravée, baillonnée.
01:23:45Sept tours d'adhésif
01:23:47orange autour de la tête s'emportent
01:23:49la magistrate. Sur les circonstances
01:23:51de la mise à mort,
01:23:53Jérôme Tonneau n'a rien voulu dire, rappelle
01:23:55l'avocat général, qui prend donc le soin de décrire
01:23:57toutes les blessures infligées à la
01:23:59victime. On a trouvé des plaies de
01:24:01défense, cela veut dire que Nathalie Debailly
01:24:03était consciente, elle a compris ce qui se passait,
01:24:05elle a essayé de se protéger,
01:24:07contrairement à ce qu'a dit Jérôme Tonneau.
01:24:09Ce réquisitoire se poursuit
01:24:11dans les plaidoiries de la défense demain, toute la journée
01:24:13et un verdict attendu vendredi.
01:24:15Merci beaucoup
01:24:17Noémie Schultz du service police-justice
01:24:19de CNews en direct de Douai.
01:24:21Plusieurs fusillades ont éclaté en début de semaine
01:24:23dans deux quartiers à Nice.
01:24:25Selon Anthony Boré, premier adjoint au maire de la ville,
01:24:27ces incidents graves seraient liés
01:24:29à une tentative de reprise en main d'un point
01:24:31de deal. Reportage de Mathieu Deveze
01:24:33avec Franck Trivion.
01:24:35Des coups de feu tirés
01:24:37lundi soir dans le quartier Bon Voyage
01:24:39à Nice. Un peu plus tard,
01:24:41une nouvelle fusillade se produit dans le
01:24:43quartier de l'Ariane, à l'est de la ville.
01:24:45Un pseudo-commando armé
01:24:47fait une attaque simultanée,
01:24:49s'attire en l'air pour une bonne partie,
01:24:51s'attire à l'arme lourde,
01:24:53s'ensuit à une prise en charge
01:24:55par la police d'un des véhicules.
01:24:57Un individu sur quatre est interpellé
01:24:59à ce moment-là, récupéré
01:25:01dans le véhicule des armes,
01:25:03fusil à pompe et vraisemblablement
01:25:05une arme de poing et des cartouches.
01:25:07De l'attaque en début d'après-midi,
01:25:09des individus cagoulés et lourdement armés
01:25:11sont repérés par des habitants.
01:25:13Il semblerait, d'après les habitants,
01:25:15mais là encore une fois, l'enquête devra
01:25:17le confirmer, que ce soient
01:25:19des individus jeunes,
01:25:21marseillais, puisqu'ils auraient
01:25:23indiqué en arrivant
01:25:25tout à l'heure aux habitants qu'ils étaient marseillais
01:25:27qui venaient rechercher un point de deal.
01:25:29Une situation devenue invivable
01:25:31pour les riverains. Certains veulent quitter
01:25:33la ville. Il faut s'échapper,
01:25:35on ne peut pas lutter. La police,
01:25:37l'État ne fait pas les moyens, ne fait pas ce qu'il doit faire
01:25:39à la source, donc c'est nous
01:25:41qu'on paye les pots cassés.
01:25:43Ça fait de la peine à avoir pour la société.
01:25:45C'est vraiment désolant.
01:25:47Un large périmètre de sécurité a été temporairement établi
01:25:49nécessitant l'intervention du RAID.
01:25:51En attendant d'identifier les auteurs,
01:25:53une procédure d'expulsion a été engagée
01:25:55contre les locataires des logements
01:25:57où ont été retrouvés des armes.
01:25:59Merci beaucoup,
01:26:01cher Vincent. Prochain point sur
01:26:03l'actualité dans moins de 30 minutes.
01:26:05Vincent Roy, Denis Demont.
01:26:07Nous avons été rejoints par Arnaud Benedetti,
01:26:09politologue. Bonjour Arnaud,
01:26:11merci d'être avec nous. A vos côtés, Lionel Roch.
01:26:13Bonjour Lionel Roch, vous êtes président fondateur
01:26:15du groupe Franco-European Entrepreneurs.
01:26:17Avec vous, on parlera plus précisément tout à l'heure
01:26:19des programmes économiques des différents
01:26:21partis qui concourent pour ces élections
01:26:23législatives. Mais revenons d'abord sur
01:26:25ce qui motive un certain nombre d'électeurs
01:26:27à voter pour le Rassemblement National.
01:26:29On a pris l'exemple d'une commune
01:26:31dans la Sarthe, Chérencé,
01:26:33345 habitants.
01:26:35Le score du Rassemblement National,
01:26:37plus de 60%. Alors comment
01:26:39l'expliquer ? Pas d'insécurité selon
01:26:41les habitants, mais avant tout, un sentiment
01:26:43d'abandon des petites communes rurales.
01:26:45Regardez le reportage sur place de
01:26:47Jean-Michel Decaze, Mickaël Chailloux et le récit
01:26:49de Tony Pitaro.
01:26:51Dans cette commune rurale
01:26:53de la Sarthe, 345
01:26:55habitants. Si la plupart ne sont pas
01:26:57confrontés aux problèmes d'insécurité,
01:26:59nombreux sont ceux qui se sentent oubliés.
01:27:01Comme François, qui est chauffeur de
01:27:03car. Dans nos campagnes, on a l'impression
01:27:05d'être oublié.
01:27:07On n'a plus de magasin. Dans le temps
01:27:09à Chérencé, vous aviez
01:27:11deux bistrots,
01:27:13un boucher, un boulanger.
01:27:15On n'a plus rien, on n'a plus qu'un dépôt de pain et encore
01:27:17le pain, c'est le caoutchouc
01:27:19qu'on mange. J'ai 1200 euros par mois.
01:27:21Heureusement que
01:27:23j'ai hérité de la maison de ma mère,
01:27:25sinon je serais peut-être à la rue.
01:27:27Un sentiment d'abandon qui ne date pas d'hier
01:27:29pour cet habitant.
01:27:31On n'a plus de commerce, c'est vrai, on n'a plus
01:27:33de choses comme ça.
01:27:35Ça, ça fait très longtemps.
01:27:37Même très très
01:27:39longtemps. Ça, c'est pas d'aujourd'hui.
01:27:41Ah non. La désertification
01:27:43de nos provinces, c'est pas
01:27:45d'aujourd'hui. Devoir prendre sa voiture
01:27:47pour se rendre dans les commerces ou au travail,
01:27:49un réel coup pour les habitants.
01:27:51Nous avons rencontré le maire de la commune.
01:27:53Les gens ont un petit travail à l'extérieur
01:27:55souvent, donc ils ont pas mal de kilomètres à faire.
01:27:57Forcément, c'est un budget
01:27:59d'essence, des choses comme ça.
01:28:01Par contre, à côté, moi qui est maire,
01:28:03je peux voir des dossiers qui arrivent en mairie,
01:28:05des gens en situation
01:28:07où ils ne travaillent pas,
01:28:09ils ont le droit et tout.
01:28:11Je pense qu'il y a un ras-le-bol général
01:28:13de tout ça.
01:28:15Avec un pouvoir d'achat au plus bas, des commerces qui disparaissent
01:28:17et un sentiment d'abandon,
01:28:19les habitants de Chérençay attendent une amélioration.
01:28:21Je trouve ce reportage
01:28:23véritablement sidérant
01:28:25et très éclairant aussi
01:28:27sur la situation que l'on traverse Arnaud Benedetti.
01:28:29En ce moment, on a tendance à parler des électeurs
01:28:31sous la forme de chiffres, de pourcentages.
01:28:33Là, on voit la réalité du terrain, ce qui motive
01:28:35un certain nombre d'entre eux à voter pour le Rassemblement
01:28:37National. Et il y a ce sentiment d'abandon,
01:28:39cette France déclassée qui avait été
01:28:41décrite en son temps par Christophe Guy, lui notamment,
01:28:43la France périphérique.
01:28:45Déclassement, abandon,
01:28:47paupérisation,
01:28:49sentiment de relégation,
01:28:51non-considération.
01:28:53Vous avez tous ces facteurs qui expliquent aujourd'hui
01:28:55la poussée du Rassemblement National.
01:28:57Alors, si vous voulez, on les avait vus point
01:28:59il y a déjà très longtemps, il y a plus d'une trentaine
01:29:01d'années notamment, je me rappelle au moment
01:29:03du référendum sur le traité de Maastricht.
01:29:05Quand vous regardez finalement la carte électorale
01:29:07de 92, elle est très intéressante parce que
01:29:09elle annonce ce que nous sommes déjà
01:29:11en train de vivre d'une certaine manière. Alors avec
01:29:13évidemment, si vous voulez, des exceptions à l'époque.
01:29:15Mais on voit aujourd'hui que la progression
01:29:17du Rassemblement National est assez homogène
01:29:19sur l'ensemble du territoire. Elle touche en effet ce que l'on
01:29:21appelle les zones périphériques, mais quand on regarde la Bretagne
01:29:23qui était une terre plutôt de culture démocrate
01:29:25chrétienne et sociale démocrate, on a vu
01:29:27que là aussi, le Rassemblement National
01:29:29réussit des percées considérables.
01:29:31Mais vous avez raison de dire, c'est que derrière les électeurs, il y a des vies.
01:29:33Il y a des vies, il y a des vies.
01:29:35Des gens qui sont en souffrance sociale, des gens qui sont
01:29:37en souffrance culturelle, des gens
01:29:39qui considèrent surtout que,
01:29:41et ça c'est très important parce que toutes les études le montrent,
01:29:43la défiance est nourrie
01:29:45par l'absence de perspective.
01:29:47L'absence de possibilité
01:29:49de mobilité sociale. Et quand la République
01:29:51ne permet plus la mobilité sociale,
01:29:53quand la République ne permet plus finalement
01:29:55aux gens, aux enfants
01:29:57de progresser, vous avez en effet
01:29:59le sentiment d'abandon.
01:30:01Le Rassemblement National aussi est l'expression
01:30:03de cet abandon.
01:30:05M. Roy, quand on regardait le reportage, vous me disiez, c'est terrible.
01:30:07Oui, c'est terrible. Et d'ailleurs,
01:30:09regardez, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
01:30:11Vous avez vraiment la France des villes
01:30:13et la France des champs.
01:30:15J'ose utiliser cette métaphore
01:30:17lafontaînienne parce que
01:30:19vous voyez que le vote
01:30:21des villes est concentré
01:30:23sur le nouveau Front Populaire
01:30:25et que c'est en campagne
01:30:27dans les territoires,
01:30:29et notamment ceux,
01:30:31les territoires les plus éloignés,
01:30:33les plus oubliés,
01:30:35c'est là que se concentre majoritairement
01:30:37le vote du Rassemblement National.
01:30:39Vous vous rendez compte, le monsieur disait, il y avait
01:30:41deux bistrots dans le village,
01:30:43il n'y a plus rien, on est obligé de prendre
01:30:45sa voiture pour aller faire des courses,
01:30:47les services publics ne sont
01:30:49plus assurés, ce sont des villages qui sont
01:30:51totalement désertés où, comme le disait
01:30:53très justement Arnaud,
01:30:55la République n'offre plus d'espoir.
01:30:57Tout se passe comme si le rêve,
01:30:59l'imaginaire étaient bloqués, ça ne fonctionne
01:31:01plus, il n'y a plus de mobilité sociale
01:31:03et voilà ce que ça donne.
01:31:05Et voilà l'explication,
01:31:07le Rassemblement National
01:31:09est peut-être
01:31:11et peut-être a même
01:31:13d'apporter un espoir, on verra.
01:31:15Lionel Rocque, on parlera avec vous des
01:31:17programmes économiques des différents partis,
01:31:19on voit là, au travers de l'exemple de ce village,
01:31:21que l'effacement des services publics,
01:31:23qu'une forme de mondialisation
01:31:25qui n'est pas heureuse pour tout le monde,
01:31:27ça a des conséquences aussi sur le vote
01:31:29des Français. À partir du moment
01:31:31où on n'a pas défendu le travail,
01:31:33où on n'a pas défendu l'entreprise
01:31:35qui fait travailler,
01:31:37on a cassé l'ascenseur social
01:31:39et on a cassé
01:31:41l'ascenseur social
01:31:43sans rien proposer
01:31:45d'autre qu'à une jeunesse
01:31:47diplômée qui pourrait faire
01:31:49des belles carrières
01:31:51urbaines.
01:31:53Et c'est la mort
01:31:55de la start-up nation, c'est mort
01:31:57de tout ça qui a fait que
01:31:59doucement les Gaulois réfractaires
01:32:01qui incluaient d'ailleurs
01:32:03les Français
01:32:05de l'émigration qui,
01:32:07en très large majorité,
01:32:09étaient totalement
01:32:11assimilés
01:32:13et voulaient devenir des Gaulois réfractaires.
01:32:15Et donc petit à petit, on a sorti
01:32:17tous ces gens.
01:32:19Je regardais le village,
01:32:21je viens d'un village comme ça,
01:32:23c'est-à-dire Filinge, en haut de Savoie,
01:32:25j'ai grandi dans un village comme ça,
01:32:27mais il y avait encore des commerçants,
01:32:29il y avait un espoir,
01:32:31et il y a des millions de Français
01:32:33qui ont l'impression de ne plus faire partie
01:32:35de l'espoir
01:32:37de notre pays.
01:32:39Et on arrive à la situation dans laquelle on est,
01:32:41et on y reviendra.
01:32:43Denis Demompion, c'est vrai, lorsqu'on regarde la carte électorale,
01:32:45c'est particulièrement frappant, vous avez des départements
01:32:47entiers comme l'Aisne, l'Eure, par exemple,
01:32:49on voit aussi la Sarthe,
01:32:51où c'est le Rassemblement National aujourd'hui
01:32:53qui répond à une forme d'exaspération
01:32:55et de sentiment d'abandon
01:32:57d'une grande partie de ses habitants.
01:32:59Alors on appelle ça la France périphérique, la France des villages,
01:33:01c'est cette réalité-là.
01:33:03À un moment donné, ça a été un peu la mode.
01:33:05Mais le Rassemblement National
01:33:07capitalise en effet
01:33:09sur l'abandon
01:33:11de ces régions entières,
01:33:13mais aussi,
01:33:15ce qu'on oublie de dire, c'est que ces régions
01:33:17ont quand même été dirigées
01:33:19par des hommes politiques
01:33:21qui ont eux-mêmes
01:33:23tué leur ville. Vous prenez une ville
01:33:25comme Vierzon.
01:33:27C'est une ville totalement
01:33:29fantôme aujourd'hui.
01:33:31Vous avez en périphérie, comme beaucoup de villes,
01:33:33vous allez à Tours, c'est exactement pareil.
01:33:35À Tours mais pas à Vierzon tout de même.
01:33:37Non, bien sûr, parce qu'il y a
01:33:39une université, etc.
01:33:41Mais une ville comme Vierzon,
01:33:43vous avez sur la périphérie
01:33:45de gigantesques centres commerciaux.
01:33:47Donc,
01:33:49les élus, par intérêt,
01:33:51parce que vous savez,
01:33:53la corruption des politiques
01:33:55en France a été considérable,
01:33:57et d'ailleurs, il y a encore eu des condamnations
01:33:59récentes
01:34:01la semaine dernière,
01:34:03parce qu'ils ont
01:34:05favorisé l'implantation des grands
01:34:07groupes de distribution au mépris
01:34:09des petits commerces qui
01:34:11se sont éteints peu à peu.
01:34:13C'est le résultat
01:34:15aujourd'hui. Le Rassemblement National
01:34:17a prospéré
01:34:19sur cet abondant, et aujourd'hui
01:34:21que ce soit les socialistes, les républicains,
01:34:23les macronistes.
01:34:25Alors les macronistes, ils ont toujours été un peu hors-sol.
01:34:27Pendant ces temps, ils n'ont jamais,
01:34:29vous montriez
01:34:31Marseille tout à l'heure,
01:34:33les députés
01:34:35de la République En Marche puis de Renaissance
01:34:37n'ont jamais investi
01:34:39ni ces quartiers, ni ces villes,
01:34:41parce qu'ils ont toujours pensé,
01:34:43et ça c'était un mot d'ordre
01:34:45d'Emmanuel Macron en 2017,
01:34:47que c'est à Paris, à l'Assemblée Nationale
01:34:49que se prenaient les décisions,
01:34:51ce qui était une erreur majeure.
01:34:53Et c'est peut-être à l'Assemblée Nationale demain
01:34:55qu'une coalition voit le jour.
01:34:57On est en train d'éplucher les déclarations des uns et des autres
01:34:59pour tenter de comprendre
01:35:01si le Rassemblement National n'avait pas de majorité absolue
01:35:03avec qui Emmanuel Macron pourrait gouverner.
01:35:05La question se pose
01:35:07de savoir si Emmanuel Macron pourrait faire alliance
01:35:09avec la gauche et pourquoi pas
01:35:11avec la France Insoumise.
01:35:13Le chef de l'État qui s'est exprimé ce matin en Conseil des Ministres
01:35:15pour clarifier sa position.
01:35:17Se désister aujourd'hui,
01:35:19dit-il, pour des élus de gauche
01:35:21face au Rassemblement National ne signifie pas
01:35:23gouverner demain avec la France Insoumise.
01:35:25Il n'en est pas question.
01:35:27Clarification parce que, vous le savez,
01:35:29il y a eu beaucoup de désistements ces dernières heures,
01:35:31parfois de candidats de la majorité présidentielle
01:35:33au profit de candidats de la France Insoumise.
01:35:35Des positions différentes
01:35:37selon les différents membres du gouvernement.
01:35:39Vous allez voir Gérald Darmanin, c'est lui aussi
01:35:41exprimé sur la question.
01:35:43Et lui, le ministre de l'Intérieur, renvoie
01:35:45dos à dos le Rassemblement National
01:35:47et la France Insoumise.
01:35:49Il marque d'une certaine manière, Arnaud Benedetti,
01:35:51sa différence avec Gabriel Attal,
01:35:53le Premier ministre.
01:35:55On va l'entendre d'abord.
01:35:57Il vient de s'exprimer il y a quelques instants
01:35:59depuis l'Oise, où il est actuellement en déplacement.
01:36:01Il parle justement de ses alliances
01:36:03avec la France Insoumise ou pas.
01:36:05Écoutez le Premier ministre.
01:36:07Moi, je n'ai jamais parlé de coalition.
01:36:09Ce que j'ai dit, c'est qu'il y a deux alternatives.
01:36:11Il y a les pleins pouvoirs
01:36:13entre les mains d'un gouvernement
01:36:15d'extrême droite du Rassemblement National
01:36:17ou le pouvoir au Parlement.
01:36:19C'est un rassemblement qui sera pluriel.
01:36:21C'est ce que j'ai dit, où différents groupes seront représentés.
01:36:23Et moi, je me bats pour que le groupe
01:36:25Ensemble pour la République soit le plus
01:36:27nombreux possible parce que nos députés
01:36:29sont les mieux placés pour protéger les Français
01:36:31des hausses d'impôts qui sont proposées
01:36:33par l'alliance de la gauche
01:36:35et par le Rassemblement National.
01:36:37Ils sont les mieux placés pour protéger les Français
01:36:39en défendant les valeurs de la République
01:36:41et ils sont les mieux placés pour défendre les Français
01:36:43et les protéger en investissant dans nos services publics
01:36:45notamment la sécurité, l'éducation
01:36:47et la santé.
01:36:49Gabriel Attal qui nous dit donc, Arnaud Bénédetti,
01:36:51il est hors de question de gouverner
01:36:53avec la France Insoumise. Mais s'il le précise,
01:36:55c'est bien qu'il y avait un flou depuis
01:36:57quelques heures maintenant.
01:36:59Non mais je crois que les différences entre M. Darmanin, M. Attal
01:37:01et M. Macron n'ont finalement assez peu d'importance.
01:37:03En l'occurrence, j'allais dire, c'est presque
01:37:05périphérique et annexe cette affaire.
01:37:07Et ça n'intéresse pas les Français.
01:37:09Ce qui est en train de se passer, et en tout cas ce qu'on est en train
01:37:11d'essayer, c'est de rendre ingouvernable le pays
01:37:13pour empêcher l'alternance. Il faut être clair.
01:37:15C'est-à-dire que le Président de la République,
01:37:17aujourd'hui, utilise les institutions,
01:37:19mine les institutions, pour
01:37:21empêcher que se dégage une majorité
01:37:23qui puisse faire fonctionner
01:37:25le pays et qui puisse gouverner.
01:37:27C'est ça le véritable enjeu.
01:37:29On n'arrivera pas à construire une majorité.
01:37:31De toute façon, l'étiage parlementaire arithmétique
01:37:33ne le permettra pas, vraisemblablement.
01:37:35Donc le choix des Français, aujourd'hui,
01:37:37c'est de savoir s'ils auront
01:37:39un gouvernement le 8 ou le 9
01:37:41ou ils n'en auront pas.
01:37:43C'est ça la véritable alternative.
01:37:45Et aujourd'hui, tout ce qu'on nous raconte
01:37:48apparaît, j'allais dire, presque parlementairement
01:37:50totalement impossible. Vous voyez un gouvernement
01:37:52avec d'un côté M. Bompard
01:37:54et de l'autre M. Philippe,
01:37:56mais c'est totalement impossible.
01:37:58– Lionel Rocque, vous vouliez réagir justement
01:38:00sur ces possibles alliances. Alors vous avez raison,
01:38:02arithmétiquement, ça ne tient pas. Malgré tout,
01:38:04on entend Gabriel Attal nous dire projet par projet,
01:38:06pourquoi pas.
01:38:08– On est au pire de ce que la politique peut montrer.
01:38:12C'est-à-dire qu'il n'y a aucun projet
01:38:15et du jour au lendemain,
01:38:18ça peut s'associer avec ERN
01:38:21ou avec LFI ou avec personne.
01:38:24Notre pays, on y reviendra dessus,
01:38:26est dans une situation économique
01:38:28qui est extrêmement grave.
01:38:30Nos PME sont en danger de mort.
01:38:32On représente des millions
01:38:34et des millions de salariés
01:38:36et ils pourraient éventuellement,
01:38:38Gabriel Attal, c'est son rôle, dire,
01:38:40s'unir sur des priorités économiques
01:38:42et là-dessus. Pas du tout.
01:38:44C'est-à-dire qu'ils veulent s'unir éventuellement,
01:38:47on reparlera du programme économique
01:38:49du nouveau Front de Gauche,
01:38:51mais c'est mai 80.
01:38:54Le programme économique de Jordan Bardella,
01:38:57c'est Hollande 2012.
01:38:59Et donc, on ne nous parle que d'association
01:39:04et ça donne un sentiment désastreux
01:39:07et les Français, en tout cas,
01:39:10ceux que je rencontre, les salariés,
01:39:12j'en revois quand même pas mal de monde,
01:39:14se disent, mais c'est ça nos élites
01:39:17et quand vous ne respectez plus les élites,
01:39:19et là ça va de la droite à la gauche,
01:39:21quand vous ne respectez plus les élites,
01:39:23il y a un énorme problème.
01:39:25Vincent Roy, sur cette alliance
01:39:27envisagée un temps, dont on nous dit
01:39:29maintenant qu'elle n'arrivera pas...
01:39:31C'est surprenant quand même,
01:39:33avouez que c'est surprenant.
01:39:36À la France Insoumise, il y a peut-être des députés
01:39:38avec qui on peut voter des textes.
01:39:40Au-delà du fait qu'elle soit parfaitement
01:39:42contre nature, de toute façon,
01:39:44elle n'existera pas.
01:39:46Donc, effectivement, tout est fait
01:39:48pour rendre cette France ingouvernable.
01:39:50On doit en rendre, si c'est avéré,
01:39:53parce que c'est pas sûr, après tout,
01:39:55il peut y avoir un sursaut électoral
01:39:57qui fasse qu'à la fin,
01:39:59le Rassemblement National
01:40:01est une majorité absolue,
01:40:03ou en tous les cas, s'en approche
01:40:05les 280 sièges, par exemple.
01:40:07Nous verrons.
01:40:09Mais si le blocage du pays
01:40:11devait être avéré,
01:40:13on le devra, c'est certain,
01:40:15à quelqu'un qui s'appelle Emmanuel Macron.
01:40:17Il n'y a pas d'autre manière
01:40:19de voir les choses.
01:40:21Et il sera, par conséquent, tenu responsable
01:40:23de ce blocage.
01:40:25Étant entendu que
01:40:27je ne vois pas,
01:40:29auquel cas, je l'ai dit tout à l'heure
01:40:31et je le redis maintenant,
01:40:33je ne vois pas de meilleur moyen,
01:40:35si blocage il devait y avoir,
01:40:37et si par conséquent, blocage devait durer,
01:40:39je ne vois pas de meilleur moyen
01:40:41d'installer Marine Le Pen au pouvoir
01:40:43en 2027.
01:40:45Vous savez, au bout d'un moment,
01:40:47les Français ont déjà dit les choses
01:40:49très clairement, à la fois durant
01:40:51le vote des élections européennes
01:40:53et maintenant,
01:40:55aux élections législatives.
01:40:57Ils ont dit, on en a marre,
01:40:59on veut une immigration régulée,
01:41:01on veut que les EQTF soient respectés.
01:41:03Tout cela n'a pas été entendu
01:41:05et tout cela ne l'est pas depuis des années
01:41:07et notamment depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
01:41:09Maintenant, on va leur dire,
01:41:11on oublie ce que vous nous demandez,
01:41:13on fait autrement,
01:41:15on fait comme j'ai décidé,
01:41:17vu que de toute façon, vous ne comprenez rien
01:41:19et que moi, Emmanuel Macron, j'ai tout compris,
01:41:21je bloque tout, ça devient ingouvernable.
01:41:23Au bout d'un moment, à force de ne pas écouter
01:41:25la parole du peuple,
01:41:27la parole qui vient d'être,
01:41:29vraiment, qui s'est manifestée,
01:41:31à force de ne pas écouter les Français,
01:41:33ça coûte, en général, très cher
01:41:35et ça fait redoubler la colère.
01:41:37Laquelle colère placera, à un moment
01:41:39ou l'autre, Marine Le Pen
01:41:41ou quelqu'un d'autre, Jordan Bardella, etc.,
01:41:43au pouvoir de manière nette et claire.
01:41:45Car, au bout d'un moment, la colère,
01:41:47il faut que ça sorte, il faut que ça s'exprime.
01:41:49On voit aussi, au travers des déclarations
01:41:51de Gérald Darmanin, la volonté pour lui
01:41:53de se démarquer des propos qui peuvent être tenus
01:41:55dans son camp,
01:41:57qui est encore son camp pour l'instant,
01:41:59parce que le désistement au profit des candidats
01:42:01de la France insoumise, ça peut être perçu,
01:42:03j'imagine, comme un soutien.
01:42:05Alors qu'on nous dit, non, il n'y a pas d'alliance.
01:42:07Mais, malgré tout, je me mets à la place, là encore,
01:42:09des électeurs. Quand vous vous retirez au profit
01:42:11d'un candidat de la France insoumise,
01:42:13d'une certaine manière, vous lui apportez votre soutien.
01:42:15Bien sûr, mais il n'est pas certain que, cette fois,
01:42:17ça fonctionne. Parce que,
01:42:19il est clair, on l'a vu déjà
01:42:21au premier tour,
01:42:23les électeurs veulent être maîtres du jeu.
01:42:25Donc, bien sûr,
01:42:27les déclarations ont lieu, mais c'est un peu
01:42:29cause toujours. Quant à une éventuelle
01:42:31coalition, ou espèce d'union
01:42:33de gouvernement, enfin,
01:42:35on ne sait pas ce qui pourrait sortir du chapeau,
01:42:37ça paraît assez peu vraisemblable
01:42:39pour une raison simple, c'est que
01:42:41Emmanuel Macron avait une majorité relative,
01:42:43donc il lui manquait, je crois, 39 ou
01:42:4540 voix pour
01:42:47avoir une majorité claire
01:42:49à l'Assemblée. Ils n'ont pas été
01:42:51capables de passer
01:42:53aucune alliance, parce qu'ils ne voulaient pas.
01:42:55Il avait été à la mission d'Elisabeth Borne à l'époque.
01:42:57Donc, c'était le 49-3, puis les décrets.
01:42:59Quand les
01:43:01députés du RN
01:43:03votaient, ils n'en
01:43:05ne voulaient pas. Donc,
01:43:07ça a été la confusion totale.
01:43:09Et, évidemment,
01:43:11c'est le Président de la République lui-même qui l'a dit,
01:43:13pendant ce temps-là,
01:43:15la France insoumise de
01:43:17Mélenchon et des siens,
01:43:19a joué le chaos, puisque
01:43:21ça a été une des raisons de la dissolution annoncée
01:43:23par le Président de la République.
01:43:25Donc, on voit mal comment
01:43:27le 8 juillet ou le 10 juillet,
01:43:29on pourrait envisager
01:43:31une telle
01:43:33coalition.
01:43:35– Un mot rapide pour conclure Arnaud Benedetti. Est-ce que tout ça, finalement,
01:43:37ne va pas provoquer et créer une électorat ?
01:43:39– Je pense que ça peut être très contre-productif.
01:43:41Il faudra mesurer dès dimanche midi
01:43:43le niveau de participation, parce que
01:43:45on peut avoir un recul de la participation
01:43:47et qu'un certain nombre d'électeurs, à la fois
01:43:49du côté macroniste et
01:43:51de la gauche, s'abstiennent parce qu'ils refusent
01:43:53de choisir entre un candidat du Rassemblement
01:43:55National et soit un candidat macroniste
01:43:57ou soit un candidat
01:43:59mélenchoniste du Front Populaire,
01:44:01et auquel cas, vous savez, l'abstention
01:44:03différentielle, en général, ça profite
01:44:05au camp qu'on souhaite combattre. C'est une règle générale.
01:44:07– Puisqu'il faut noter, quand même,
01:44:09c'est l'indécence,
01:44:11l'indécence totale, pleine et entière,
01:44:13du spectacle politique qui est offert aux électeurs.
01:44:15– Et ça, on verra, on en mesurera les conséquences
01:44:17dimanche. On marque
01:44:19une pause et puis dans quelques instants, comme promis,
01:44:21on revient sur le programme, les programmes économiques
01:44:23des différents partis. On verra qu'il y a
01:44:25beaucoup de différences, justement, entre
01:44:27leurs programmes économiques. On en parlera
01:44:29avec notre invité Lionel Roque.
01:44:31A tout de suite, dans 180 minutes.
01:44:33– Générique
01:44:35– De retour dans
01:44:37180 minutes Info, avec le journal de
01:44:39Vincent Faandij. À la une de l'actualité, cette parole
01:44:41rare, celle du père d'Emmanuel Macron,
01:44:43interrogée par plusieurs quotidiens
01:44:45régionaux. – Jean-Michel Macron, il explique
01:44:47notamment que son fils lui avait déjà évoqué
01:44:49une possible dissolution, il y a deux mois.
01:44:51Il s'exprime également sur
01:44:53la possibilité d'une victoire de l'extrême droite
01:44:55dimanche soir. Juliette Sedat.
01:44:59– Dans cette interview, le père du président
01:45:01l'assure, la dissolution
01:45:03n'est pas une réaction au résultat des élections
01:45:05européennes et à la déroute
01:45:07du parti présidentiel.
01:45:09– Sa décision de dissoudre n'est pas venue du résultat
01:45:11des élections européennes, il m'en avait
01:45:13déjà parlé deux mois plus tôt. Il estimait
01:45:15en effet que l'Assemblée nationale
01:45:17était devenue ingouvernable. – Dans
01:45:19les colonnes de l'Est républicain,
01:45:21Jean-Michel Macron envisage une victoire du
01:45:23RN au second tour des législatives
01:45:25et Jordan Bardet là, à Matignon.
01:45:27– J'ai peur que le Rassemblement national
01:45:29arrive au pouvoir. Maintenant, si les Français
01:45:31le veulent, ils en feront l'expérience,
01:45:33ils verront le résultat. Il vaut mieux
01:45:35que la France en fasse l'expérience pendant deux
01:45:37ans, plutôt que pendant cinq ans.
01:45:39– S'il salue le bilan de son fils à l'Elysée,
01:45:41Jean-Michel Macron lui reconnaît
01:45:43quelques maladresses. – Mon fils a fait
01:45:45des choses originales, mais il n'est pas suivi.
01:45:47Je suis déçu par certains ministres
01:45:49comme Bruno Le Maire qui retourne sa veste.
01:45:51Je ne pense pas qu'il ait commis de grosses
01:45:53erreurs, peut-être des maladresses dans ses annonces.
01:45:55– Le père du président vit à Amiens
01:45:57dans la Somme, où a grandi
01:45:59Emmanuel Macron. Il évoque le député
01:46:01du département François Ruffin comme
01:46:03éventuel Premier ministre, avant de
01:46:05qualifier l'insoumis Jean-Luc Mélenchon
01:46:07de fou et les mélenchonistes de grossier.
01:46:09– Hier, les députés
01:46:11du Rassemblement National élus
01:46:13dès le premier tour ont fait leur entrée
01:46:15à l'Assemblée Nationale. – Et si on
01:46:17compte les alliés du Rassemblement National,
01:46:19ils sont 39 à avoir été élus du premier
01:46:21coup, et c'est une première justement
01:46:23pour le parti. Juliette Sadat.
01:46:25– Pénétrés à nouveau dans la
01:46:27cour d'honneur du palais Bourbon,
01:46:29ils sont 37 au Rassemblement National
01:46:31à se passer du second tour.
01:46:33Une fierté pour cette députée,
01:46:35élue pour la seconde fois en Gironde.
01:46:37– C'est beaucoup d'émotion,
01:46:39c'est beaucoup de reconnaissance aussi
01:46:41à l'égard des électeurs
01:46:43de ma circonscription,
01:46:45qui m'ont réélu dès le premier tour,
01:46:47et je suis aussi très heureuse
01:46:49de retrouver mes collègues, puisque
01:46:51un député RN sur deux a été
01:46:53aussi réélu au premier tour.
01:46:55– Réélection dès le premier tour aussi
01:46:57pour cette autre députée RN de
01:46:59Moselle, confiante pour la semaine prochaine.
01:47:01– Nous avons 444
01:47:03circonscriptions dans lesquelles le RN
01:47:05est présent au second tour, par conséquent
01:47:07nous ferons la semaine prochaine
01:47:09une arrivée groupée avec notre groupe
01:47:11qui, j'en suis sûr, permettra
01:47:13de constituer une majorité absolue.
01:47:15– Il évoque également la formation de ce front républicain,
01:47:17barrage au Rassemblement National.
01:47:19– Écoutez, cette
01:47:21coalition contre-nature
01:47:23de la Macronie avec les Insoumis
01:47:25est un front anti-républicain,
01:47:27parce que ce sont eux qui menacent notre pays
01:47:29et les Français d'une saignée sociale
01:47:31et fiscale, de la submersion migratoire
01:47:33et de l'insécurité qui est en train de progresser dans notre pays.
01:47:35Par conséquent, le véritable front républicain
01:47:37est incarné aujourd'hui par
01:47:39l'alliance entre Éric Ciotti
01:47:41et le Parti des Républicains d'Éric Ciotti
01:47:43et le Rassemblement National de Jordan Bardella.
01:47:45– La première session parlementaire
01:47:47aura lieu le 18 juillet prochain
01:47:49avec une assemblée nationale au complet.
01:47:53– L'actualité à l'international
01:47:55avec ces interrogations qui gonflent
01:47:57aux États-Unis autour de la candidature
01:47:59de Joe Biden en vue des présidentielles
01:48:01de novembre prochain. – Après son débat raté
01:48:03face à Donald Trump la semaine dernière,
01:48:05visiblement affaibli, Joe Biden
01:48:07est plus que jamais en difficulté, y compris dans son propre
01:48:09camp à Haldimand,
01:48:11les poids lourds du camp démocrate
01:48:13commencent à s'exprimer publiquement
01:48:15et demandent le retrait de la candidature de Joe Biden.
01:48:17– Nancy Pelosi
01:48:19qui est l'ancienne présidente
01:48:21de la Chambre des Représentants
01:48:23a ouvert le bal
01:48:25en disant qu'il était légitime
01:48:27de poser la question sur l'état de santé
01:48:29de Joe Biden
01:48:31pour savoir s'il était ou non
01:48:33capable d'entamer
01:48:35un deuxième mandat.
01:48:37Et évidemment,
01:48:39d'autres élus importants ont commencé
01:48:41à suivre, des élus du Texas
01:48:43ou dans le Sud,
01:48:45un noir élu très très
01:48:47éminent qui a
01:48:49carrément demandé que
01:48:51Kamala Harris, la vice-présidente,
01:48:53reprenne,
01:48:55elle, le ticket
01:48:57de candidate à la présidence,
01:48:59tout court. Donc,
01:49:01il y a de la panique
01:49:03au parti démocrate
01:49:05et bien sûr,
01:49:07même si l'équipe de Biden
01:49:09tente d'éteindre ce feu,
01:49:11il se propage.
01:49:13Qui pourrait être le
01:49:15prochain président des États-Unis
01:49:17à la place de Joe Biden
01:49:19si celui-ci venait à se retirer ?
01:49:21On parle souvent
01:49:23de Gavin Newsom,
01:49:25le gouverneur de la Californie
01:49:27qui, en fait,
01:49:29est comme un Joe Biden
01:49:31avec 30 ans de moins.
01:49:33Merci beaucoup Harold Iman du service international
01:49:35de CNews et merci à vous
01:49:37Vincent Fahandesh, on se retrouve demain
01:49:39pour de nouveaux points sur l'information.
01:49:41Toujours en compagnie de Vincent Roy, Denis de Montpillon,
01:49:43Arnaud Benedetti et on profite
01:49:45de la présence de Lionel Rock, entrepreneur
01:49:47et auteur, on va le voir,
01:49:49de Laissez-Nous Bosser aux éditions de
01:49:51l'Observatoire, on voit la couverture,
01:49:53pour aborder les programmes économiques
01:49:55des différents partis qui concourent
01:49:57lors de ces élections législatives.
01:49:59On vous a compilé les mesures
01:50:01phares, si je puis dire, des différents
01:50:03partis. Les mesures économiques, évidemment,
01:50:05à commencer par celles mises en avant
01:50:07par le Nouveau Front Populaire,
01:50:09on l'a beaucoup dit, ils veulent
01:50:11l'augmentation du SMIC à
01:50:131 600 euros net, le rétablissement
01:50:15de l'ISF, l'abrogation de la réforme
01:50:17des retraites ou encore le blocage des prix
01:50:19des biens de première nécessité.
01:50:21Un mot d'abord, peut-être, Lionel Rock, sur ce
01:50:23programme qu'on a beaucoup commenté, notamment
01:50:25son coût pour l'économie
01:50:27française avec, par
01:50:29exemple, le rétablissement de l'ISF
01:50:31qui, selon le Nouveau Front Populaire,
01:50:33permettrait de rééquilibrer le budget
01:50:35de ce programme.
01:50:37C'est bien avec cette campagne
01:50:39parce qu'on a
01:50:41l'impression d'être revenu
01:50:43en 80. C'est-à-dire
01:50:45que l'autre jour j'étais dans la voiture,
01:50:47j'ai écouté le programme, c'est exactement celui de 80.
01:50:49Sauf que François Mitterrand,
01:50:51Lionel Jospin, d'ailleurs,
01:50:53et François Hollande ont évité de faire
01:50:55une erreur que le Nouveau Front de Gauche
01:50:57n'a pas
01:50:59évité ou n'a pas compris, c'est qu'ils
01:51:01avaient sorti l'outil de travail et ils veulent
01:51:03remettre l'outil de travail dedans.
01:51:05Alors, ça parle à personne, mais à la seconde
01:51:07où vous mettez l'outil de travail dans le calcul
01:51:09de l'impôt sur la fortune, Bernard Arnault,
01:51:11François Pinot, vous pouvez les oublier
01:51:13immédiatement. C'est-à-dire que
01:51:15vous avez LVMH
01:51:17qui partira
01:51:19en Italie,
01:51:21Mélanie sera d'ailleurs ravie,
01:51:23et donc il faut en être conscient. C'est-à-dire qu'on
01:51:25ne peut pas faire une plus grosse erreur que de mettre l'outil
01:51:27de travail. Les Norvégiens ont
01:51:29essayé ça il y a deux ans, les Suisses
01:51:31ont vu déferler des Norvégiens,
01:51:33des milliardaires Norvégiens, ils ne savaient pas
01:51:35pourquoi.
01:51:37La deuxième chose, d'augmenter
01:51:39à 1600 euros, j'ai
01:51:41entre autres des restaurants.
01:51:43Le coût
01:51:45n'est pas supportable, spécialement
01:51:47pour les restaurants.
01:51:491600 euros net, le SMIC.
01:51:512000 euros brut.
01:51:53On vous explique là-dessus que
01:51:55ce n'est pas grave, on va aider les PME
01:51:57en leur faisant des prêts
01:51:59à taux zéro.
01:52:01Des prêts à taux zéro, ça veut dire qu'en fait
01:52:03les entreprises vont s'endetter pour
01:52:05payer les salaires.
01:52:07Et en même temps, le taux zéro fait que
01:52:09l'État va aussi s'endetter.
01:52:11Ça ne fonctionne pas comme ça.
01:52:13Il n'y a rien dans le programme
01:52:15du Front de Gauche qui fonctionne
01:52:17parce que vous reprenez le programme
01:52:19de 1981, sauf que vous avez
01:52:21une mondialisation qui fait que
01:52:23Bernard Arnault demain peut partir
01:52:25en Italie, Mélanie lui fera
01:52:27un pont d'or là-dessus
01:52:29et il ne reperdra pas une seule vente
01:52:31en marquant Louis Vuitton Rome à la place
01:52:33de Louis Vuitton Paris.
01:52:35Mais ce que vous nous dites aussi, si je vous comprends bien, on en a parlé tout à l'heure
01:52:37hors antenne, c'est que les programmes économiques
01:52:39des autres parties ne sont pas
01:52:41nettement, ne se trouvent pas vraiment grâce
01:52:43à vos yeux non plus.
01:52:45Tout à fait, ça part exactement de
01:52:47la même réflexion,
01:52:49c'est-à-dire, tiens les Français, on vote
01:52:51les rassemblements nationaux parce qu'il y a un problème
01:52:53de pouvoir d'achat. A mon avis, c'est un peu
01:52:55plus large que ça d'ailleurs.
01:52:57Et donc, qu'est-ce qu'on va faire ? On va répondre
01:52:59à ce problème de pouvoir d'achat. Et donc
01:53:01on va distribuer de l'argent.
01:53:03Or, je sais que les politiques ont du mal
01:53:05à comprendre cette notion, mais qui
01:53:07produit de l'argent ?
01:53:09Ce sont les entreprises et
01:53:11les salariés des entreprises.
01:53:13Donc, on ne tient pas
01:53:15compte de notre avis.
01:53:17On ne nous interroge pas. J'ai sorti
01:53:19ce livre « Laissez-nous bosser »
01:53:21suite à une lettre que j'ai envoyée à Emmanuel Macron
01:53:23lui disant « Attention,
01:53:25les salariés, la France
01:53:27qui bosse silencieusement, loyalement
01:53:29est en train de craquer.
01:53:31Il faut vraiment... Les PME
01:53:33sont dans de grandes difficultés.
01:53:35Il faut nous écouter
01:53:37et il faut tout miser sur le travail.
01:53:39Donc, baisser les charges salariales,
01:53:41baisser les cotisations patronales
01:53:43pour que le travail
01:53:45paye et pour que ceux qui
01:53:47embauchent des salariés
01:53:49et qui ont des salariés en France
01:53:51ne soient pas pénalisés. Et donc, c'est là
01:53:53où il faut faire tout l'effort.
01:53:55Au contraire, si vous voulez,
01:53:57on distribue dans tous les sens avec
01:53:59des variations intéressantes.
01:54:01Jordan Bardella, à mon avis,
01:54:03s'est macronisé parce que
01:54:05son coût de...
01:54:07Pas d'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans.
01:54:09Alors là, on est
01:54:11complètement dans la start-up nation.
01:54:13C'est-à-dire que pour que les jeunes
01:54:15ingénieurs restent en France,
01:54:17ils ne paieraient pas d'impôt.
01:54:19Donc, il va falloir que j'aille
01:54:21expliquer ça à des salariés
01:54:23qui ont 45 ans, 50 ans,
01:54:25j'ai deux ou trois femmes qui ont fait des belles carrières,
01:54:27qui ont élevé leurs enfants seules,
01:54:29et leur dire « Non, toi tu payes. »
01:54:31Dans la start-up nation de Jordan Bardella,
01:54:33on ne paye pas l'impôt sur le revenu
01:54:35pour les moins de 30 ans.
01:54:37On pourrait penser que Gabriel Attal est raisonnable.
01:54:39Lui, il sait qu'il n'y a pas d'argent.
01:54:41Eh bien, Gabriel Attal, il nous réinvente
01:54:43la semaine de 4 jours.
01:54:45Mais la semaine de 4 jours, 35 heures.
01:54:47C'est faux.
01:54:49La semaine de 4 jours amènera sur 32 heures.
01:54:51Ça veut dire que
01:54:53Gabriel Attal veut
01:54:55inventer les 32 heures
01:54:57payées 35. On a vu ce que
01:54:59nous ont coûté le passage
01:55:01de 39 heures à 35 heures.
01:55:03Et tout est comme ça.
01:55:05C'est-à-dire qu'il faut remettre les entreprises
01:55:07au cœur de tout.
01:55:09Il faut créer de la richesse
01:55:11qu'ils pourront distribuer. Ils font tout à l'envers.
01:55:13Vincent Roy, sur cet aspect économique,
01:55:15c'est vrai que ça n'a pas vraiment fait partie
01:55:17jusque-là des thématiques abordées
01:55:19dans cette campagne, si ce n'est sur la question
01:55:21du pouvoir d'achat, mais sur la question des entreprises,
01:55:23des impôts. On en a un peu parlé,
01:55:25mais finalement, ça reste aussi
01:55:27un des angles morts de cette campagne.
01:55:29Il faut le dire aussi, elle a été très courte.
01:55:31Non, mais le lien entre pouvoir d'achat,
01:55:33c'est-à-dire pouvoir d'achat,
01:55:35veut dire finalement, d'une certaine façon, création de richesse.
01:55:37C'est un lien qui n'est
01:55:39absolument pas, monsieur a raison,
01:55:41c'est un lien qui n'est absolument pas mis en valeur.
01:55:43L'entreprise, vous avez vu qu'elle avait
01:55:45d'une certaine manière disparu
01:55:47des programmes. Et dans
01:55:49les programmes économiques, d'ailleurs, ce qui intéresse
01:55:51le grand public, c'est la question de savoir
01:55:53s'il va y avoir plus ou moins d'impôts,
01:55:55s'il va y avoir une baisse ou non
01:55:57de la TVA, notamment sur
01:55:59les produits de consommation
01:56:01courante, mais effectivement, l'entreprise
01:56:03n'est pas au cœur du système. Ce qui était très intéressant
01:56:05dans ce qu'a dit monsieur, c'est la volonté
01:56:07notamment dans le programme
01:56:09du nouveau Front Populaire, de
01:56:11mettre l'outil de travail
01:56:13au centre. Et ça, c'est
01:56:15effectivement, on voit bien, quand il dit
01:56:17M. Bernard Arnault va partir
01:56:19en Italie ou ailleurs,
01:56:21c'est absolument évident, c'est une erreur
01:56:23qui est absolument grossière. Mais c'est vrai
01:56:25que ça n'est pas la préoccupation. Et pourtant,
01:56:27l'entreprise, le tissu
01:56:29des entreprises, avec le tissu
01:56:31des salariés, c'est ce qui fait d'une certaine
01:56:33manière un pays. C'est ce maillage-là.
01:56:35Et il y a
01:56:37un autre problème et une erreur qu'ils font
01:56:39tous, c'est-à-dire que tous, ils parlent
01:56:41il faut aider les PME.
01:56:43Mais les PME ne fonctionnent
01:56:45que s'il y a aussi des grosses entreprises.
01:56:47Ça s'appelle un tissu économique.
01:56:49Un tissu économique, Emmanuel Macron
01:56:51faisait une erreur énorme, c'est-à-dire qu'il y avait des grosses entreprises
01:56:53et des startups. Et au milieu,
01:56:55les PME s'en foutaient complètement. C'est-à-dire que ça n'existait pas.
01:56:57Or, on a besoin
01:56:59de grosses entreprises
01:57:01françaises ou des grosses entreprises
01:57:03internationales, mais qui investissent en France.
01:57:05Ce qui n'est pas le cas de toutes les multinationales.
01:57:07Et on a besoin de PME
01:57:09parce que la PME est porteuse de plein de choses.
01:57:11De la transmission,
01:57:13elle est ancrée localement.
01:57:15Et on a besoin de startups qui,
01:57:17effectivement, vont représenter.
01:57:19Mais on ne peut pas miser que sur un seul.
01:57:21Et si vous dites, on va faire
01:57:23payer les grands groupes,
01:57:25c'est au final toujours
01:57:27les PME qui payent. Pour une bonne raison
01:57:29d'ailleurs, c'est-à-dire que la rentabilité
01:57:31de la grosse entreprise,
01:57:33elle doit la garder
01:57:35à 12-14%. Et donc, c'est
01:57:37la PME qui morflera.
01:57:39Et la PME, elle est très importante. Lorsqu'on reprend votre
01:57:41reportage qui a été fait dans la Sarthe.
01:57:43C'est pourvoyeur d'emploi dans ces zones.
01:57:45C'est pourvoyeur d'emploi dans ces zones-là.
01:57:47Et par conséquent, peut-être, avec
01:57:49beaucoup de PME auprès
01:57:51de ces petites communes, peut-être
01:57:53des réouvertures de bistrots, de sel...
01:57:55Mais il n'y a pas de PME s'il n'y a pas des grosses entreprises,
01:57:57si vous voulez.
01:57:59Comment vous observez-vous les programmes économiques
01:58:01que Lionel Roch renvoie en quelque sorte
01:58:03dos à dos, même si on comprend qu'il y a des distinctions.
01:58:05Il y a une hiérarchie quand même. Il y a un podium
01:58:07qui s'est créé. Mais malgré tout, on voit
01:58:09qu'il y a un peu l'argent magique en cette période d'élection.
01:58:11Oui, toujours, en campagne électorale,
01:58:13c'est assez facile. Mais de toute façon,
01:58:15il y a une date qui est
01:58:17fatidique, c'est celle du 16 juillet,
01:58:19puisque, comme vous le savez, la Commission Européenne
01:58:21enclenche la procédure
01:58:23pour déficit excessif. La France est
01:58:25un des sept pays au sein
01:58:27de l'Union Européenne à être
01:58:29concernés par cette procédure.
01:58:31Et donc, ni
01:58:33Barthéla,
01:58:35ni Attal,
01:58:37ni Mélenchon ou
01:58:39Tondelier, on ne sait pas qui sortira du choc,
01:58:41n'aura
01:58:43les mains libres pour faire quoi que ce soit.
01:58:45De toute façon, parce que,
01:58:47ou alors, ils conduisent
01:58:49la France à la faillite,
01:58:51comme on l'a vu en Argentine ou dans les pays
01:58:53comme ça. Donc, ce n'est pas vraiment souhaitable.
01:58:55Parce que vous savez que, dans
01:58:57ce cas de figure, c'est-à-dire
01:58:59déficit excessif, nous, on est à 5-5,
01:59:03la Commission
01:59:05tape toujours sur un déficit de 3%,
01:59:07donc, il y a du travail
01:59:09et des économies à faire. Et ce n'est pas
01:59:11en jetant l'argent par les fenêtres
01:59:13que je pense qu'ils y parviendront.
01:59:15Arnaud Benédetti, d'un point de vue politique, est-ce que ça a encore
01:59:17un sens, j'allais dire, pour
01:59:19les électeurs, ce contrôle des dépenses publiques,
01:59:21cette relance de l'économie,
01:59:23on parle de pouvoir d'achat, alors tout ça est lié,
01:59:25bien évidemment. Mais malgré tout, est-ce que
01:59:27les électeurs sont sensibles aujourd'hui à ces
01:59:29arguments-là, lorsqu'on dit que tel ou tel
01:59:31parti va nous mener à la ruine, par exemple,
01:59:33on sait que c'est un argument qui a été employé ces dernières
01:59:35heures, ces derniers jours. Est-ce que les électeurs
01:59:37sont sensibles, finalement ? Ils devraient l'être,
01:59:39en toute bonne intelligence, parce que
01:59:41d'abord il s'agit de leur argent,
01:59:43parce qu'il s'agit aussi de la souveraineté de la France,
01:59:45il ne faut jamais quand même l'oublier, je veux dire, un pays
01:59:47qui est surendetté, c'est un pays qui n'est plus souverain,
01:59:49surtout quand cette dette est possédée
01:59:51à près de la moitié par
01:59:53l'étranger, c'est le cas de la France aujourd'hui,
01:59:55contrairement au Japon ou à l'Italie d'ailleurs,
01:59:57au demeurant. C'est un vrai sujet.
01:59:59Oui, enfin, en tout cas,
02:00:01on n'est pas maître de notre dette, c'est un
02:00:03vrai sujet. Alors on entend parfois,
02:00:05quand même, j'ai entendu une petite musique ce matin,
02:00:07Madame Rousseau qui disait
02:00:09« Mais finalement c'est pas très grave parce que les Français épargnent. »
02:00:11C'est intéressant d'entendre ça
02:00:13venant du nouveau
02:00:15Front Populaire. Je pense que les
02:00:17classes populaires qui épargnent et qu'ils veulent
02:00:19reconquérir, je veux dire, seront plutôt
02:00:21inquiètes de ce type de
02:00:23discours. Non, sur le fond,
02:00:25la réalité c'est que
02:00:27on a bien vu durant la campagne des Européennes
02:00:29et également durant cette campagne
02:00:31législative que finalement
02:00:33les programmes économiques, en tant que
02:00:35tels, je veux dire, n'impactaient pas
02:00:37sur les électeurs. On pouvait mettre le doigt
02:00:39sur parfois des contradictions dans leurs programmes économiques,
02:00:41voire des incohérences, mais
02:00:43ça n'avait pas de prise
02:00:45sur la façon dont, sur les
02:00:47orientations électorales.
02:00:49Et ce soir, je crois que c'est en effet quelque chose
02:00:51qui est peut-être un peu nouveau par rapport à d'autres élections
02:00:53parce que tout simplement on est dans une période
02:00:55sans repère politique et où il y a
02:00:57quand même un fort mouvement de dégagisme et
02:00:59ce qu'ils portent c'est pas les programmes, c'est les valeurs que portent.
02:01:01C'était très intéressant d'aborder les programmes
02:01:03économiques. On n'a pas eu trop le temps
02:01:05finalement de le faire et je rappelle le titre de votre
02:01:07livre, Lionel Roch, Laissez-nous bosser.
02:01:09C'est aux éditions de l'Observatoire.
02:01:11Avant de nous quitter, un mot quand même.
02:01:13On a appris il y a quelques minutes la disparition
02:01:15de Roland Dumas,
02:01:17ancien ministre de François Mitterrand.
02:01:19Il était âgé de 101 ans
02:01:21et on a donc appris son décès
02:01:23via son entourage auprès de
02:01:25l'agence France Presse. Denis de Monpion, un mot
02:01:27rapide pour résumer
02:01:29son peu, en quelque temps,
02:01:31la carrière de Roland Dumas.
02:01:33Son père avait été un grand
02:01:35résistant fusillé en 44
02:01:37et c'est un peu d'ailleurs sur
02:01:39la mort de son père
02:01:41que Roland Dumas a conduit
02:01:43sa carrière. Il est devenu un avocat.
02:01:45D'abord il a fait
02:01:47des divorces un peu
02:01:49de Jean Huppé
02:01:51et puis il est monté
02:01:53à Paris. Tout ça dans la roue de
02:01:55François Mitterrand
02:01:57car il est devenu pendant
02:01:59le cours des septennats de Mitterrand
02:02:01le talerand de la politique étrangère
02:02:03très clairement et
02:02:05il a aussi
02:02:07ça c'est un aspect important
02:02:09de sa vie, il était
02:02:11l'avocat et le
02:02:13comment dirais-je
02:02:15celui qui a réglé les testaments
02:02:17de Jean Genet,
02:02:19Giacometti et surtout Picasso
02:02:21et ça c'était pas une mince affaire.
02:02:23Je rappelle aussi qu'il habitait
02:02:25Quai de Bourbon à Paris
02:02:27dans un magnifique appartement
02:02:29qui était l'ancien atelier de Camille Claudel.
02:02:31Et on reviendra évidemment dans nos prochaines
02:02:33éditions sur la mort
02:02:35le décès de Roland
02:02:37Dumas, ancien ministre
02:02:39notamment sous François Mitterrand. Il avait
02:02:41101 ans. Je vous remercie tous les quatre
02:02:43de m'avoir accompagné cet après-midi. Je remercie
02:02:45également les équipes qui m'ont aidé à préparer
02:02:47cette émission. Dans quelques instants
02:02:49vous avez rendez-vous avec Punchline
02:02:51animé par Laurence Ferrari. Quant à moi
02:02:53je vous retrouve demain pour
02:02:55180 minutes info. Bonne soirée
02:02:57sur l'antenne de CNews.