• il y a 10 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 - Bonjour à tous de nouveau au rendez-vous pour 180 minutes info. On est ravis de vous accueillir pour cette dernière édition de la semaine.
00:00:05 Dans un instant, on va décrypter la fin de cette séquence de mobilisation des agriculteurs,
00:00:10 mais à charge pour le gouvernement, l'exécutif de transformer l'essai, comme disent les agriculteurs qu'on a interrogés tout au long de la semaine.
00:00:17 Ce sera juste après l'éphéméride du jour.
00:00:19 [Musique]
00:00:21 - Votre programme avec Médicis, spécialiste de la retraite des indépendants et entrepreneurs.
00:00:27 [Musique]
00:00:29 - Votre programme avec Plombier.com
00:00:31 [Musique]
00:00:33 - Un problème de chauffage ? Plombier.com
00:00:35 - Une marque de Groupe Verlaine.
00:00:37 [Musique]
00:00:41 - Chers amis, bonjour.
00:00:43 Aujourd'hui, comme plusieurs fois dans l'année, nous commémorons un événement du Nouveau Testament au lieu de fêter un saint ou une sainte.
00:00:51 Il s'agit de la présentation de Jésus au Temple, dont les amateurs de crêpes connaissent sans doute mieux l'autre nom, la chandeleur.
00:00:59 Jésus est âgé de 40 jours. Faites le calcul, c'est le temps qui s'est écoulé depuis Noël.
00:01:04 À cet âge, dans la tradition juive, on emmène les nourrissons au Temple de Jérusalem.
00:01:09 C'est un rituel important que Marie et Joseph respectent bien évidemment.
00:01:14 Parmi les gens présents, il y a deux vieillards, Simeon et Anne.
00:01:19 L'évangile a retenu la réaction du premier.
00:01:22 Simeon comprend que l'enfant qui arrive ce jour-là n'est pas n'importe quel bébé, mais bel et bien le Messie.
00:01:28 Il prononce alors ces paroles célèbres qui forment une prière toujours récitée aujourd'hui.
00:01:34 « Maintenant, ô maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut. »
00:01:44 C'est le fameux Nunc Dimittis que l'on récite souvent lors des enterrements.
00:01:49 Et voici pour finir un extrait de l'Antienne du jour.
00:01:52 « Voici le Seigneur Dieu qui vient avec puissance, il vient illuminer notre regard. »
00:01:58 C'est tout pour aujourd'hui. À demain, chers amis. Ciao !
00:02:04 C'était votre programme avec...
00:02:06 Plombier.com ! Plombier.com !
00:02:08 Une fuite d'eau. Plombier.com !
00:02:10 Plombier.com, une marque de Groupe Verlaine.
00:02:12 C'était votre programme avec Médicis, spécialiste de la retraite des indépendants et entrepreneurs.
00:02:19 Et nous commençons cette édition avec le journal de Vincent Farandaj. Bonjour Vincent.
00:02:24 À l'aigle de l'actualité, après les annonces de Gabriel Attal hier à la mi-journée,
00:02:28 et la prise de parole du chef de l'État, les agriculteurs lèvent donc le camp petit à petit.
00:02:32 La plupart des points de blocage ont été levés ce matin,
00:02:34 mais certains agriculteurs n'entendent pas partir tout de suite.
00:02:38 Exemple avec vous, Olivier Madinier, à 50 Aff à la vie en Isère,
00:02:42 là où vous vous trouvez, l'autoroute A43 est donc toujours bloquée à l'heure qu'il est.
00:02:46 Oui absolument, c'est le dernier point de blocage qui subsiste en région lyonnaise depuis le début de la semaine.
00:02:56 Tous les axes importants qui mènent à l'agglomération étaient bloqués, la 6, la 7.
00:03:02 Tous ces points ont été levés entre hier et ce matin.
00:03:06 Et il reste, vous le disiez, ce péage de l'A43,
00:03:09 qui permet d'accéder à Chambéry et Grenoble et qui est très fréquenté, notamment les week-ends d'hiver,
00:03:15 car il permet d'accéder aux stations de ski.
00:03:18 Ce point de blocage est tenu depuis le début par la Confédération Paysanne
00:03:23 et les membres de cette confédération qui sont présents depuis lundi ne veulent pas partir.
00:03:28 Ils ne sont pas convaincus, ils n'ont pas été convaincus par les mesures annoncées par Gabriel Attal hier.
00:03:34 Ils parlent de mesurettes. En tout cas, ils espèrent pouvoir tenir ce point de blocage jusqu'à lundi.
00:03:39 Merci à vous, Olivier Madinier.
00:03:41 Marc Reneau lui est attendu à 15h dans Les Roses.
00:03:45 Jean-Luc Thomas, vous êtes sur place avec Nathan Thémine à Cournonsec.
00:03:48 Très exactement, le ministre de l'Agriculture va rencontrer les professionnels de la viticulture
00:03:53 qui se considèrent comme les grands oubliés des annonces qui ont été faites.
00:03:58 Disons qu'ils ne se sentent pas forcément les mieux aimés de l'agriculture,
00:04:08 mais il y a quand même eu des avancées importantes,
00:04:12 puisqu'il y a eu 80 millions pour alimenter la trésorerie de l'ensemble de la filière viticole.
00:04:20 Et puis, il va y avoir aussi 150 millions pour l'arrachage des vignes,
00:04:27 pour éviter la surproduction, un arrachage qui permettra aussi de planter de nouveaux cépages
00:04:35 plus résistants à la chaleur, par exemple.
00:04:38 Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que Marc Reneau ici est très attendu à la cave coopérative de Cournonsec,
00:04:45 parce qu'avec l'ensemble de la filière viticole, il y aura les vignerons du Gers, les vignerons de l'Aude,
00:04:55 tout le monde viticole du Languedoc sera représenté, de l'Occitanie même.
00:05:01 Ce qui est sûr, c'est que la réunion qu'il va y avoir entre Marc Reneau et son cabinet et l'ensemble de la filière
00:05:09 va être compliquée un petit peu pour Marc Reneau, parce qu'il y a des attentes.
00:05:15 C'est vrai que les 80 millions, les 150 millions, c'est un pas, c'est une grande avancée, nous ont-ils dit,
00:05:22 mais ça ne suffit pas.
00:05:24 Ils veulent absolument avancer sur les produits phytosanitaires, sur également les normes,
00:05:31 et puis aussi, et ce sera certainement un point d'achoppement, sur le glyphosate qui a été à nouveau autorisé pour 10 ans,
00:05:39 mais avec des possibilités d'utilisation qui sont très très restrictives.
00:05:44 - Jean-Luc Thomas avec Nathan Thémine, merci à tous les deux.
00:05:46 Un déplacement que l'on suivra évidemment cet après-midi de Marc Reneau dans l'Hérault.
00:05:50 Justement, regardez cette séquence des viticulteurs qui ont organisé un barrage filtrant à Miramas dans les bouches du Rhône.
00:05:56 Les camions, des camions de livraison ont été fouillés et vidés s'ils y trouvaient du vin étranger.
00:06:02 Je vous propose d'écouter l'un des participants.
00:06:05 - Encore une concurrence déloyale. Nous on a un bon rosé de province, réputé dans le monde entier.
00:06:11 Et l'Espagne, encore une fois, avec des produits moins chers, de la manœuvre moins chère,
00:06:16 ils conquérissent le marché français avec des prix qui cassent les prix.
00:06:21 Et donc nous maintenant dans nos caves, on n'arrive pas à sortir le vin de nos caves.
00:06:26 Ils ne veulent pas sortir parce que justement il y a l'importation espagnole.
00:06:30 On est là ici justement pour défendre notre cause, que les lois elles sont mal faites,
00:06:34 elles ne sont pas appliquées à tout le monde.
00:06:36 Et donc voilà, un vin espagnol, on ne peut pas concurrencer.
00:06:41 - Et puis dans le reste de l'actualité, ce constat alarmant de la fondation Abbé Pierre sur le mal logement.
00:06:46 - Les hébergements d'urgence ne sont pas suffisants pour accueillir toutes les personnes qui dorment dans la rue.
00:06:51 L'accès au logement social a de son côté largement chuté ces dernières années.
00:06:54 Résultat, le marché des logements insalubres prospère.
00:06:57 Corentin Brio.
00:06:59 - Des murs rongés par l'humidité, une gazinière de fortune ou encore une douche qui ne fonctionne pas.
00:07:08 Depuis 17 ans, Belker loue un studio insalubre à Saint-Denis en banlieue parisienne.
00:07:13 Avec l'espoir d'être un jour relogé.
00:07:16 - Ce n'est pas une vie ici.
00:07:20 Je préfère mourir que de rester ici.
00:07:23 Selon la fondation Abbé Pierre, 600 000 foyers comme celui de Belker seraient concernés par l'insalubrité.
00:07:30 70 ans après l'appel de l'Abbé Pierre, la fondation fait le bilan d'une année noire pour le mal logement.
00:07:36 - L'habitat indigne, c'est le résultat de cette pénurie de logements.
00:07:39 Tant qu'il y a des gens qui seront refusés aussi nombreux par les bailleurs sociaux, où est-ce qu'ils vont ?
00:07:46 Le marché privé est extrêmement cher.
00:07:48 Vous allez sur un sous-marché qui est moins cher mais qui est dans de très mauvaises conditions.
00:07:52 Il faut davantage résorber l'habitat indigne et puis il faut arrêter de l'alimenter.
00:07:58 Face à cette crise, un projet de loi a été soumis.
00:08:01 Une urgence et une nécessité pour les maires des villes touchées.
00:08:05 Depuis 2020, on a des nouveaux immeubles qui ont basculé dans l'habitat indigne.
00:08:11 On a des nouveaux immeubles extrêmement nombreux qu'on a dû évacuer pour des questions de sécurité, de santé.
00:08:18 Des nouveaux arrêtés qui ont été pris.
00:08:20 Aujourd'hui, pour essayer de vous simplifier les choses, on a des outils qui nous permettent d'intervenir tout au bout de la chaîne de la dégradation.
00:08:29 Là, l'enjeu de ce projet de loi, c'est de pouvoir intervenir quand on est au début de la chaîne et qu'on constate qu'il y a une inaction des copropriétaires.
00:08:37 La fondation espère dorénavant des actions concrètes pour enfin permettre à des centaines de milliers de personnes de pouvoir se loger dignement.
00:08:45 Merci beaucoup cher Vincent. On se retourne tout à l'heure pour un nouveau point sur l'InfoMarque.
00:08:49 Une courte pause et puis on sera sur le terrain à nouveau avec ces agriculteurs qui peu à peu rejoignent leurs exploitations.
00:08:53 On commentera tout cela avec Raphaël Stainville et Martin Garagnon. A tout de suite.
00:08:57 De retour et on entame la partie décryptage de notre émission avec Raphaël Stainville. Bonjour Raphaël.
00:09:06 Bonjour Néli.
00:09:07 Vous êtes journaliste au JDD. En face de vous, Martin Garagnon qu'on reçoit également. Bonjour Martin.
00:09:11 Bonjour.
00:09:12 Vice-président Renaissance des Hauts-de-Seine. Renaissance 92. On va évidemment parler de la fin du mouvement.
00:09:18 En tout cas tel qu'on le connaissait jusqu'à présent avec une mobilisation qui sans doute va changer de nature si les réponses adéquates ne viennent pas.
00:09:26 Ce n'est donc certainement pas la fin d'un combat pour la reconnaissance du travail des agriculteurs et le fait de vouloir en vivre correctement.
00:09:34 On va rejoindre sans plus tarder Adrien Spiteri qui est à Guercheville. C'est en Seine-et-Marne. Bonjour Adrien.
00:09:39 Cela a été un point de blocage assez important aux abords de Paris. Mais depuis hier soir, il faut le dire, on voit les colonnes de tracteurs qui rejoignent leurs exploitations.
00:09:49 Que vous disent-ils ces exploitants, ces agriculteurs, si rien ne vient, ces rendez-vous dans trois semaines au Salon de l'agriculture ?
00:09:58 Oui Nelly. Alors nous on a suivi depuis ce matin, c'était sur l'autoroute A6 à hauteur de Chili-Mazarin, plusieurs agriculteurs qui ont pris la direction du Sud.
00:10:11 Ici on se trouve, vous l'avez dit, à Guercheville, c'est en Seine-et-Marne, dans une ferme qui est dirigée par Franck. C'est un éleveur céréalier.
00:10:20 Il a pris la route à bord de son tracteur que vous allez voir à l'image ici avec le drapeau notamment de la FNSEA qui flotte juste au-dessus.
00:10:28 On a assisté aussi à un moment assez émouvant puisque Franck a retrouvé sa famille, sa femme, ses enfants qui se sont occupés de toute cette ferme pendant son absence.
00:10:40 Ici il y a vraiment, il nous le disait, énormément de travail. On l'a senti également passablement fatigué par ces jours de mobilisation.
00:10:48 Mais une mobilisation, vous le disiez, ces agriculteurs nous le disent, une mobilisation nécessaire car selon eux, le Premier ministre a répondu partiellement à leurs attentes,
00:10:58 ce qui a permis de lever le blocage. Mais ils veulent maintenir la pression sur le gouvernement.
00:11:03 Ce qu'ils attendent maintenant c'est que ces annonces se transforment en actes et des actes rapides car ils le disent.
00:11:09 Sinon ils pourraient continuer à se remobiliser dans les prochains mois. Ils ont en tout cas en ligne de mire dans trois semaines maintenant le salon de l'agriculture qui s'ouvrira dans la capitale.
00:11:19 Merci beaucoup cher Adrien. En effet les deux principaux mouvements ont validé l'accord prévu par Gabriel Attal.
00:11:26 Les mesures qui leur ont été présentées mais à la condition d'en voir les effets réels très très vite. C'est ce que nous confirme cette séquence.
00:11:33 Je crois qu'on peut quand même tous être fiers de ce qui s'est passé ces derniers jours. Il y a des sentiments partagés. On n'est pas toujours dans la grande euphorie.
00:11:43 On se pose des questions de savoir si on a abouti à ce qu'on voulait. Globalement je pense que oui on a avancé. On a déjà marqué des points par rapport à l'opinion publique.
00:11:55 Tout le monde a parlé de l'agriculture ces derniers temps. Tout le monde a bien parlé de l'agriculture et bien parlé des agriculteurs.
00:12:01 Avant de partir on voulait avoir certaines garanties. On voulait avoir certaines précisions. Maintenant on les a.
00:12:08 Raphaël avez vous été surpris que quasiment immédiatement après les annonces de Gabriel Attal qui était flanqué de trois ministres hier, ils aient levé les camps aussi rapidement ou au fond vous vous dites ils sont pragmatiques aujourd'hui ?
00:12:21 Il n'y a pas eu seulement Gabriel Attal. C'est Gabriel Attal, Emmanuel Macron qui tour à tour se sont succédés pour essayer de rassurer et d'éteindre l'incendie.
00:12:30 Moi j'ai l'impression que le gouvernement a gagné du temps. Les agriculteurs, non pas qu'ils ne pouvaient pas tenir plus longtemps mais par ailleurs ils ont des exploitations à faire tourner.
00:12:43 C'était compliqué. Il y a eu quelques avancées où en tout cas symboliquement dans le discours il y a eu un certain nombre de choses qui ont été dites.
00:12:51 Mais pour quand même bien marquer l'espèce d'immense fossé qu'il y a entre les annonces, le discours, on voit quand même dans le discours des agriculteurs aujourd'hui qu'ils sont impatients que ça se traduise dans une loi qui doit venir vite.
00:13:10 Ils parlent d'un texte qui devrait pouvoir voir le jour et clore avant le salon de l'agriculture. Effectivement le temps presse et aujourd'hui ils ont eu certes le soutien populaire mais ce n'est pas ça qui va les faire vivre.
00:13:23 Alors en effet Martin Garagnon il y a deux échanges à vrai dire. Il y a la première quasi immédiate c'est le salon de l'agriculture.
00:13:29 C'est-à-dire que si rien de tangible, je pense surtout à la trésorerie, puisqu'il est question qu'il y ait des déblocages d'aides assez rapidement.
00:13:37 Si rien de tangible n'intervient je pense qu'ils iront donner de la voix et commenceront à donner des injonctions.
00:13:42 Et puis il y a surtout, moi j'ai retenu le mois de juin hier à travers la voix du président de la FNSEA. On ne peut pas les berner quoi. C'est un peu ça l'idée.
00:13:49 C'est qu'ils seront là en travail de veille.
00:13:51 Mais c'est pour cela que les annonces qui ont été faites encore hier, puisque finalement les annonces et les actions ont été déclinées en trois temps par le Premier ministre.
00:14:00 Et la dernière salve de mesures prises qui a eu lieu hier donc je pense que vu la rapidité de réaction des syndicats et la levée des points de blocage,
00:14:09 ça montre que les annonces sont de nature à satisfaire les principales revendications, immédiates en tout cas, puisqu'après il y a aussi un travail de long terme et un modèle à changer.
00:14:18 Et elle révèle aussi que lorsqu'on est dans une démarche d'écoute et de concertation, ça fonctionne, ça peut fonctionner.
00:14:25 Le mouvement qui a été lancé il y a déjà maintenant quelques temps était très déterminé.
00:14:30 Ça s'est vu à chaque fois, ça s'est entendu à chaque fois qu'il y avait des interventions de syndicalistes ou de paysans.
00:14:35 Il était légitime, on l'a reconnu.
00:14:37 Et là aussi je pense qu'il faut aussi qu'on salue un gouvernement qui est capable de reconnaître quand il y a des points de blocage et quand il y a eu peut-être des erreurs qui ont été menées.
00:14:44 Moi je me souviens de gouvernements qui restaient arc-boutés sur des postures, sur des idéologies.
00:14:50 Nous on a un gouvernement qui effectivement est capable d'entendre des revendications qui viennent du terrain, qui viennent de la base,
00:14:55 puisqu'il y avait des syndicats évidemment, mais il y avait aussi des agriculteurs du terrain.
00:14:58 On se souvient de Jérôme Bell qui a lancé son point de blocage avec un mot d'ordre très personnel, très local.
00:15:04 C'était le premier à plier, de la première saison.
00:15:07 C'était le premier parce qu'il y a autant de réponses, si vous voulez, que de problématiques dans l'agriculture.
00:15:11 La filière du bio n'a pas les mêmes problématiques que les céréaliers, que les éleveurs porcins.
00:15:15 Donc il faut vraiment faire un travail de dentelle.
00:15:17 Il y a des annonces dans la globalité qui ont été faites.
00:15:19 Il y a aussi une prise en considération de la valorisation du métier.
00:15:22 Et puis après il faut aller secteur par secteur faire de la dentelle.
00:15:25 Alors ceci dit, c'est vrai qu'on peut le reconnaître, Gabriel Attal, il l'a dit hier je crois en préambule de son intervention.
00:15:32 Il a reconnu qu'ils avaient fait des erreurs.
00:15:35 Mais le problème c'est que sur le long terme, pas du long terme aussi, il y a deux séquences là.
00:15:39 Ça ne dépend pas que de nous, ça va se jouer à Bruxelles.
00:15:41 Et même sur les traités, ça ne dépend pas que d'Emmanuel Macron.
00:15:44 On a tendance à faire croire aux gens que parce qu'Emmanuel Macron va taper du poing sur la table avec Ursula von der Leyen,
00:15:51 ça va fonctionner, mais on est 27 quand même.
00:15:54 Le nous du problème est à Bruxelles.
00:15:56 C'est-à-dire que lorsque le président de la République s'engage à ne pas signer en l'état le traité Mercosur,
00:16:05 le problème c'est qu'il n'est pas tout seul, que les discussions continuent à avancer.
00:16:10 Donc aujourd'hui il y a une sorte de temporisation.
00:16:13 Encore une fois, je l'ai dit, mais le président comme le Premier ministre, ils ont gagné du temps.
00:16:19 Mais pour l'instant, il va falloir qu'ils se mettent d'accord avec l'ensemble des partenaires
00:16:24 sur une nouvelle manière de concevoir la politique agricole commune.
00:16:29 Et ça pour l'instant, c'est un combat qui reste à mener.
00:16:34 En tout cas, vous pouvez compter sur eux pour faire le suivi.
00:16:36 C'est ce qu'a dit aussi cet autre représentant syndical qui est dans une attente des prochaines semaines avec une pointe d'anxiété.
00:16:44 On a déjà un écrit formel de l'ensemble des mesures.
00:16:48 Donc ça déjà, c'est une avancée.
00:16:50 Par contre, il est clair que déjà d'ici le salon, il va y avoir une grosse phase de travail pour que ça se traduise dans une loi
00:16:57 et qu'on ait un contour de la loi qui soit présenté au salon de l'agriculture.
00:17:02 Et ensuite, nous, on s'assurera bien que toutes ces choses qui sont mises là se concrétisent
00:17:07 et se concrétisent dans un laps de temps qui soit assez court.
00:17:10 Donc on va aussi avoir un planning législatif qui va nous donner de la visibilité.
00:17:14 Nous, on attend du concret.
00:17:15 Vous savez, nous, les agriculteurs, on est comme Saint-Thomas.
00:17:17 On ne croit que ce qu'on voit.
00:17:18 Donc en fait, c'est du pragmatisme, du pragmatisme et du pragmatisme.
00:17:22 Il n'y a que ça qui compte.
00:17:23 Il n'y a que le concret qui comptera.
00:17:26 Voilà, ça rejoint un petit peu ce qu'on se disait.
00:17:28 C'est-à-dire qu'au salon de l'agriculture, lorsqu'il y aura des interpellations directes,
00:17:33 il va falloir trouver les mots aussi.
00:17:34 Et là, c'est un exercice peut-être un peu plus périlleux pour Emmanuel Macron.
00:17:38 Ils ont raison.
00:17:39 Il s'agit tout simplement de remonétiser la parole politique,
00:17:41 de redonner du crédit à des paroles, à des promesses et les traduire en actes.
00:17:45 Donc je souscris à l'expression qui était la vôtre "gagner du temps".
00:17:48 Je compléterai en disant "gagner du temps utile".
00:17:50 C'est-à-dire que ce temps-là de gagner, déjà c'est une réponse immédiate
00:17:53 à certains nombres de sujets, dont par exemple les tensions de trésorerie
00:17:57 de certains nombres d'agriculteurs qui ont été soulagés par les mesures prises immédiatement
00:18:00 et notamment les aides versées de la PAC qui vont être anticipées, etc.
00:18:04 Mais il s'agit effectivement à plus long terme de gagner du temps utile
00:18:07 pour remettre à plein un certain nombre de sujets, dont la question des traités de libre-échange,
00:18:11 puisque là-dessus, que ce soit le Premier ministre ou le Président ont été extrêmement clairs.
00:18:15 En l'État, ces traités ne seront pas signés.
00:18:17 Alors évidemment, la France n'est pas seule en jeu.
00:18:19 C'est un jeu à plusieurs.
00:18:22 Mais la France n'est pas n'importe quelle nation au sein de l'Europe,
00:18:25 y compris par la place qu'occupe notre agriculture en Europe.
00:18:28 Donc je pense que le Président Emmanuel Macron, lorsqu'il s'exprime sur un sujet aussi sensible
00:18:33 et aussi souverain, le fait avec un certain nombre de garanties
00:18:38 quant à la possibilité d'aménager certains types d'accords.
00:18:41 Maintenant, une fois de plus, il ne s'agit pas de jeter le bébé avec l'eau du bain.
00:18:45 Le libre-échange en soi n'est pas mauvais.
00:18:47 Il peut l'être et il peut pénaliser un certain nombre de filières s'il est effectivement mal ficelé.
00:18:52 En soi, le libre-échange est aussi indispensable pour notre commerce extérieur,
00:18:56 pour nos agricultures, je pense notamment aux vins.
00:18:59 Il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes qui soient lésés.
00:19:01 Exactement. C'est gagner du temps utile pour remettre à plein un certain nombre de dispositions
00:19:04 et s'assurer que personne n'est lésé dans cette histoire.
00:19:06 J'aimerais revenir un instant avec vous, Raphaël, à la mobilisation.
00:19:10 Est-ce qu'ils ont bien joué leur carte, les agriculteurs ?
00:19:12 Ils ont beaucoup mis la pression, ils ont été présents sur le terrain,
00:19:15 ils ont une capacité d'entrave qui est évidente,
00:19:18 puisqu'ils ont réussi à bloquer les axes routiers.
00:19:21 Bon en mal en, les Français sont adaptés, il n'y a pas eu de confrontation directe.
00:19:24 C'est vraiment magistral comme mobilisation.
00:19:27 Honnêtement, c'est ce qu'on peut d'abord reconnaître tous.
00:19:30 C'est un mouvement d'une grande ampleur, d'une formidable dignité,
00:19:34 dont on a retenu même dans l'émotion, parce que c'est quand même un mouvement
00:19:38 qui a été frappé d'abord par un drame, avec la mort de cette agricultrice et de ses filles.
00:19:45 C'est vrai que ça avait mal commencé dans la raillasse.
00:19:47 Malgré tout ça, malgré tous les risques qu'un tel mouvement pouvait laisser craindre,
00:19:54 parce qu'on comprend que ce n'était pas seulement des attentes circonstancielles,
00:19:58 mais c'était vraiment un enjeu vital pour ce monde paysan.
00:20:02 Malgré ces urgences et ce besoin vital de pouvoir continuer à vivre,
00:20:13 ce mouvement a été digne et ça se traduit par la réalité des chiffres.
00:20:17 C'est-à-dire que les Français, de bout en bout, soutiennent ce mouvement,
00:20:20 malgré les blocages, malgré quelques gênes pour ceux qui devaient aller travailler et emprunter les autoroutes.
00:20:25 Ce soutien ne s'est jamais démenti, en effet.
00:20:27 On accueille pour les quelques minutes restantes et puis il va rester avec nous un petit peu plus longtemps Vincent Verschur.
00:20:32 Bonjour, vous êtes éleveur laitier, vous êtes aussi membre de la FNSEA.
00:20:36 J'imagine que vous validez l'accord, en tout cas on l'a entendu à travers la voix d'Arnaud Rousseau,
00:20:42 et le fait de laisser un peu de côté la mobilisation, en tout cas telle qu'elle s'est déroulée.
00:20:49 Est-ce que vous êtes optimiste ? Vous êtes réservé sur les annonces et leur traduction concrète dans les prochaines semaines ?
00:20:57 Disons que oui, en effet la mobilisation, il fallait moudainement qu'elle s'arrête.
00:21:01 On n'aurait pas continué non plus pendant des mois et des mois de cette manière.
00:21:05 Donc ces annonces étaient quand même de grands socs qui sont sortis,
00:21:09 qu'on n'avait jamais forcément réussi à obtenir avant, notamment les clauses miroirs, cette loi EGalim qui va être étendue, etc.
00:21:16 Mais c'est aussi des choses d'un autre côté qui restent encore très floues,
00:21:19 c'est sur comment on les met en place et dans quel délai, puisqu'on n'a pas de calendrier précis de mise en place de ces mesures.
00:21:25 C'est pour ça que vous allez continuer à mettre la pression dans trois semaines, porte de Versailles en fait ?
00:21:29 C'est ça, pour le salon on espère obtenir certaines réponses en tout cas,
00:21:33 on sait qu'il y a plusieurs échéances, il y en a qui sont plus rapprochées,
00:21:36 notamment tout ce qui est normes, tout ça, d'ici trois semaines on veut déjà des réponses sur quelles normes on arrête de surtransposer en France.
00:21:43 Et c'est des choses qu'il faudra qu'on ait une réponse à ce moment-là,
00:21:46 il y a d'autres choses qui vont prendre encore un peu plus de temps et qui se poursuivront d'ici le mois de juin, tout au long de l'année.
00:21:53 Vous aviez conscience que là, en l'état, vous ne pouviez pas obtenir beaucoup plus que ces engagements qui vont prendre du temps,
00:22:00 que ce soit au plan national, parce qu'il faut mettre le nez un peu dans les normes évidemment,
00:22:04 ça ne se fait pas d'un claquement de doigts, et au niveau supranational, c'est pour ça que vous laissez un délai au gouvernement ?
00:22:09 C'est ça oui, il faut qu'à un moment, il faut le temps de travailler aussi, puisque faire des promesses c'est bien,
00:22:14 mais après il faut les appliquer, on sait bien qu'on ne peut pas les appliquer en un claquement de doigts,
00:22:18 et qu'on balaye tout, on dit c'est bon, c'est pas possible, donc il y a un côté juridique,
00:22:23 quand il y a une loi passée, quand il y a ce genre de choses, ça doit reprendre aussi tout le schéma,
00:22:27 ça doit repasser devant l'Assemblée, devant le Sénat, et ça prend forcément du temps.
00:22:32 Les engagements, il faut qu'ils soient là par contre, d'ici le salon, d'avoir un calendrier bien précis de quand, on fait quoi.
00:22:38 Juste un mot, en tant qu'éleveur laitier, vous y trouvez un peu votre compte, ou vous êtes resté sur votre fin concernant votre filière à vous ?
00:22:45 Sur notre propre filière, si la loi Egalim va vraiment plus loin qu'elle va aujourd'hui, ce sera forcément un intérêt,
00:22:51 puisque je dis toujours, la première des choses, c'est qu'aujourd'hui, il faut qu'il y ait le prix.
00:22:55 S'il n'y a pas de prix, on peut mettre tout ce qu'on veut en place, supprimer des normes,
00:22:59 mais aider les jeunes à s'installer, on n'arrivera pas à relever le défi.
00:23:02 Parce qu'aider un jeune à s'installer, c'est bien, mais s'il ne gagne pas sa vie, ça ne fonctionnera pas.
00:23:07 On continue d'évoquer toutes ces questions, bien sûr, dans la suite de notre émission,
00:23:11 et puis vous resterez avec nous à l'occasion du débat de 15h.
00:23:15 Je vous propose de marquer une courte pause, et puis on revient aussi pour parler de l'énergie,
00:23:17 parce que ça peut être l'un des autres combats sociaux, avec les prix de l'électricité notamment,
00:23:22 qui vont prendre 10%, enfin qui ont déjà commencé à prendre 10% dès hier.
00:23:26 Vous allez peut-être devoir faire des efforts pour limiter votre consommation.
00:23:30 On en parle juste après la pub.
00:23:32 14h30, il est temps de retrouver Vincent pour le rappel de l'actualité.
00:23:39 On part à Nice pour commencer ce jour-là avec trois personnes cagoulées et armées qui ont percuté un véhicule de police.
00:23:44 Après un refus de tempérer, une course poursuite s'est engagée mardi dans le quartier de Larianne.
00:23:49 Une intervention musclée, quatre policiers ont été blessés, l'un d'entre eux souffre notamment d'une fracture à la main.
00:23:54 Je vous propose d'écouter Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental de l'unité SGP Police des Alpes-Maritimes.
00:24:00 Le conducteur qui a fini par être interpellé non sans mal,
00:24:04 puisque les collègues l'ont interpellé à l'aide de lacrymogènes et du pistolet à impulsion électrique, donc du taser.
00:24:10 Il a fallu faire preuve de dextérité, de professionnalisme.
00:24:14 Les collègues de la PS connaissent leur boulot par cœur.
00:24:16 Et puis les deux autres individus qui étaient à bord de ce véhicule ont été également interpellés.
00:24:21 On a retrouvé pour information une machette dans ce véhicule.
00:24:25 On a retrouvé des individus qui étaient cagoulés dans ce véhicule,
00:24:28 donc évidemment qui n'étaient pas là pour distribuer des bonbons à la police.
00:24:31 Et un autre individu qui était porteur au niveau de la ceinture d'un couteau.
00:24:34 Trois étudiants de confession juive ont été agressés sur le campus de l'université de Strasbourg.
00:24:39 Ils ont été pris à partie par six personnes, victimes d'insultes à caractère antisémite.
00:24:44 L'un d'eux a également été jeté à terre.
00:24:46 Le président de l'université de Strasbourg a condamné les faits aujourd'hui.
00:24:50 Je vous propose d'écouter le président de l'Union des étudiants juifs de France, Samuel Lejoyeux.
00:24:54 Il y avait donc trois militants de l'UEJF, trois étudiants juifs,
00:24:59 qui étaient à proximité du campus de droit de l'université de Strasbourg
00:25:05 pour faire ce qu'il y a beaucoup, ce qu'on voit dans les rues de la France entière,
00:25:10 coller des photos des otages du Hamas,
00:25:16 ainsi que des slogans non à l'antisémitisme.
00:25:20 À ce moment-là, il y a deux jeunes filles, deux étudiantes manifestement,
00:25:27 qui se sont approchées d'eux et leur ont dit que non, ce soir, vous ne collerez pas ici,
00:25:34 d'un ton menaçant, en les menaçant.
00:25:37 Ils ont refusé, ils sont juste allés coller un peu plus loin,
00:25:40 et quelques instants plus tard, ils sont revenus avec quatre personnes,
00:25:45 ils s'en sont pris à eux, les ont mis par terre,
00:25:48 et l'étudiant a été violemment frappé aux jambes, aux cuisses,
00:25:53 et dans le bas du dos, de façon extrêmement violente,
00:25:57 et au cri de fascistes sionistes.
00:26:00 Et puis sachez que deux humanitaires français ont été tués en Ukraine ces dernières heures.
00:26:04 Trois autres ont été blessés après une frappe russe dans le sud du pays.
00:26:08 Réaction du chef de l'État, Emmanuel Macron, sur X, acte lâche et indigne.
00:26:12 Je pense à leurs proches et camarades blessés.
00:26:15 Ma solidarité va à tous les bénévoles qui s'engagent pour aider les populations.
00:26:18 Et justement hier, on le rappelle, le Conseil européen a voté pour une aide de 50 milliards d'euros à l'Ukraine.
00:26:23 Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, bloquait jusque là cette mesure.
00:26:27 Un message très fort envoyé à la Russie de Vladimir Poutine,
00:26:30 selon la présidente de la Commission européenne, de son côté, Volodymyr Zelensky, a salué l'initiative.
00:26:36 L'Union Européenne a fait la démonstration du type d'unité dont elle a besoin.
00:26:41 27 pays, ensemble, des institutions en parfaite coopération.
00:26:46 Il s'agit d'un message clair à Moscou.
00:26:49 L'Europe va résister et l'Europe ne sera pas brisée par les vagues destructrices que le Kremlin ne cesse de projeter.
00:26:56 Et puis on va partir en Israël aussi, où certains habitants tentent de bloquer l'aide humanitaire qui entre dans la bande de Gaza.
00:27:03 Ils manifestent quotidiennement au point de passage de Kerem Shalom, dans le sud du pays,
00:27:08 là où sont inspectés les camions chargés de vivre.
00:27:12 Notamment, selon eux, l'aide humanitaire est accaparée par le Hamas.
00:27:16 Reportage de notre envoyé spécial, Régine Delfour.
00:27:19 Des Israéliens tentent de franchir le passage de Kerem Shalom
00:27:29 pour empêcher les camions d'aide humanitaire d'entrer dans la bande de Gaza.
00:27:34 Ces scènes sont désormais récurrentes depuis une dizaine de jours.
00:27:38 Nous sommes là pour bloquer les convois humanitaires qui arrivent directement dans les mains du Hamas.
00:27:42 Si on veut que la guerre se termine, on ne peut pas fournir l'alimentation et surtout l'électricité par le biais du carburant au Hamas.
00:27:50 C'est une aberration.
00:27:53 Des familles d'otages sont également présentes, comme Eugénia, venue de Saint-Pétersbourg.
00:27:58 Son fils, Andrei, a été kidnappé le 7 octobre alors qu'il se trouvait au festival de musique de Nova à Reim.
00:28:06 Je suis ici car je veux que mon fils ait de l'aide humanitaire.
00:28:12 Je suis certaine que mon fils ne mange pas à sa faim, qu'il n'a pas d'eau, ni lumière, ni soleil, ni médicaments et médecins.
00:28:20 Je veux qu'il obtienne tout cela et que ce soit la même chose pour tous les otages.
00:28:25 Seulement après cela, les Gazaouis pourront obtenir l'aide humanitaire, pas le Hamas.
00:28:31 Le Hamas ne doit pas avoir cette aide humanitaire.
00:28:34 Les accusations portées sur l'UNRWA, l'agence sous-nuzienne pour les réfugiés palestiniens,
00:28:42 dont 12 membres auraient participé activement au massacre du 7 octobre,
00:28:47 ne font que renforcer la détermination des manifestants dans leur action.
00:28:52 Et puis on termine avec des images de Toronto plongées dans le noir.
00:28:55 Un petit peu plus légèrement pour terminer ce journal.
00:28:57 À cause d'un raton laveur, 7000 foyers ont été privés d'électricité hier soir.
00:29:01 La compagnie en charge de fournir l'électricité a indiqué que le rongeur était entré en contact avec les équipements électriques.
00:29:08 On ne sait pas malheureusement si le raton laveur s'en est sorti ou pas.
00:29:13 J'ai cherché l'information, je ne l'ai pas trouvé.
00:29:15 C'est mignon mais ça peut causer des petits problèmes.
00:29:17 D'où la nécessité de venir à bout des rongeurs chez soi aussi.
00:29:21 Merci beaucoup Vincent, on se retrouve tout à l'heure.
00:29:23 On marque une courte pause et puis on revient pour parler d'énergie.
00:29:26 Electricité, c'était une transition tout à fait parfaite.
00:29:29 Eric de Riel-Mathel nous expliquait un petit peu à quelle sauce nous allons être mangés
00:29:33 et comment réaliser des économies, pourquoi pas.
00:29:35 Nous sommes de retour pour parler d'électricité.
00:29:41 C'est un autre dossier brûlant et qui concerne tous les Français.
00:29:44 Cette fois les tarifs de l'énergie avec cette hausse qui est entrée en vigueur dès hier
00:29:49 avec une moyenne de près de 10% pour les particuliers.
00:29:52 Certains devront d'ailleurs encore rogner sur d'autres dépenses.
00:29:55 Ça a inspiré cette tribune à Jordan Bardella.
00:29:58 Regardez, c'est dans le Figaro, chez nos confrères de Figaro,
00:30:01 ce message qui est martelé de la part du Rassemblement national depuis déjà la campagne présidentielle.
00:30:10 Marine Le Pen propose depuis plus de trois ans la baisse de la TVA de 20 à 5,5
00:30:14 pour les carburants, l'électricité, le gaz et le fuel domestique.
00:30:18 Mais la réalité c'est que les caisses de l'État, Raphaël Stainville, en ont besoin.
00:30:25 Parce que là, on a encore sorti le chéquier d'ailleurs hier.
00:30:28 On a encore sorti le chéquier et ça fait quand même des mois que Bruno Le Maire nous annonce la fin du quoiqu'il en coûte.
00:30:33 Et de crise après crise, le gouvernement tient en distribuant des chèques.
00:30:40 Mais ce n'est pas tenable à long terme, la dette de l'État est de plus de 3 000 milliards.
00:30:45 Donc ça devient compliqué de se priver de ressources comme cette TVA à 20% sur le carburant.
00:30:54 Martin Garagnon, on est quand même en droit de se demander si ce ne sera pas répercuté sur les impôts.
00:30:59 Parce que là pour l'instant on ne dit rien, mais quand les caisses sont vides, il faut bien aller chercher l'argent.
00:31:04 Là, ce qu'on a accordé aux agriculteurs, c'est très bien pour la corporation.
00:31:08 Mais si ça va encore plus loin, ce sont les autres Français aussi qui devront devoir contribuer.
00:31:13 Vous savez, ça relève du choix politique.
00:31:16 C'est-à-dire que de décider d'aider une filière, en l'occurrence celle de l'agriculture, c'est un choix politique.
00:31:20 Donc effectivement, c'est un arbitrage qui est à faire.
00:31:23 Maintenant, la situation est telle qu'elle était annoncée depuis le départ.
00:31:26 C'est-à-dire que cette hausse, ce n'est pas une hausse du tarif, c'est la remise en place d'une taxe qui avait été abandonnée pour aider et pour participer au bouclier tarifaire.
00:31:33 Il faut quand même rappeler que le bouclier tarifaire, c'était 30 milliards qui sortaient des caisses de l'État par an.
00:31:38 Et qu'on est le pays en Europe qui a le plus aidé pour la protection du pouvoir d'achat des citoyens et des consommateurs d'extrémité.
00:31:45 Donc ces recettes-là, cette taxe-là, elle est indispensable.
00:31:48 Pourquoi elle est indispensable ?
00:31:49 Notamment pour financer la modernisation d'un parc nucléaire qui est le garant d'une souveraineté énergétique à long terme.
00:31:55 Donc tout ça, ça ne se fait pas...
00:31:57 Enfin moi, quand je vois la tribune de Bardella, c'est très très bien.
00:32:00 Mais annoncer des baisses de TVA quand on est dans l'opposition, ça ne fait pas preuve d'une grande modernité politique.
00:32:05 Ça fait plus preuve d'une forme d'irresponsabilité.
00:32:07 Et d'ailleurs, j'aimerais bien qu'on chiffre à combien s'élève ce type de promesses.
00:32:12 Enfin bon, ça ne mérite pas vraiment beaucoup de sérieux.
00:32:15 Pour vous, c'est de la démagogie, quoi.
00:32:16 C'est pas très très sérieux.
00:32:17 Mais il y a quand même une interrogation, c'est que le coût de production d'électricité n'a pas varié.
00:32:20 En revanche, depuis des années, en tout cas...
00:32:24 Ça, c'est un vrai sujet.
00:32:25 Sur la construction du prix de l'énergie, ça c'est un vrai sujet.
00:32:27 En revanche, on n'a jamais payé aussi cher, en tout cas ça fait des années qu'on paye toujours plus cher notre énergie.
00:32:33 Justement, on va voir ce que ça donne dans le détail avec vous.
00:32:35 Et Eric de Rigmaten, c'est l'heure de votre chronique.
00:32:37 Justement, on va voir avec vous si c'est une nouvelle tension en vue, si ça peut chauffer cette hausse des tarifs.
00:32:58 En tout cas, c'est un nouveau motif de friction, ça c'est sûr.
00:33:01 Parce que cette hausse de taxes, ce réalignement, puisque vous l'avez expliqué, c'était presque à zéro la taxe.
00:33:09 Et puis elle remonte progressivement, elle remontera encore d'ailleurs en 2025.
00:33:12 Mais finalement, si vous voulez, ça tombe à un mauvais moment parce que l'énergie n'a jamais été aussi peu chère en Europe et en France en particulier.
00:33:20 Je regardais, on est à 60, 70 euros le mégawatts.
00:33:23 Donc c'est bas par rapport à il y a un an, on était à 155 ou même 630 euros en septembre 2022.
00:33:30 Donc c'est vrai que c'est mal perçu.
00:33:31 Ça fait quand même pratiquement 130 euros par an en plus sur les factures.
00:33:35 Que choisir, dit même, non, ce sera même 50 euros par mois supplémentaires.
00:33:40 50 euros par mois supplémentaires parce qu'il y a des gens qui consomment beaucoup plus des énergies.
00:33:44 Oui, avec les convecteurs, etc.
00:33:46 Donc c'est mal perçu.
00:33:47 Oui, c'est vrai.
00:33:48 En plus de cela, c'est quand même la multiplication.
00:33:52 Toutes ces hausses, vous avez eu en février 2022, vous en avez eu en février 2023, 10% en août dernier.
00:33:59 En gros, si on fait l'addition, on est à plus 40% sur deux ans.
00:34:02 Et la CRE, la Commission de Régulation de l'énergie, annonce une nouvelle hausse de 1 à 2% l'été prochain,
00:34:09 comme c'est autorisé, comme c'est toujours prévu au mois d'août en été,
00:34:12 parce qu'il faut assurer cette souveraineté énergétique en France,
00:34:16 rénover les centrales, assurer de la bonne maintenance.
00:34:19 Alors j'ai posé la question à un fournisseur alternatif.
00:34:22 Vous savez, ce sont ces entreprises qui sont sur Internet, qui vendent un peu moins cher l'électricité.
00:34:27 C'est Equator, Julien Tcharnia.
00:34:30 Je l'avais invité dans l'hebdo de l'éco la semaine dernière à l'émission économique de CNews.
00:34:34 Vous allez écouter, ce n'est pas fini, les hausses de prix et l'électricité chères.
00:34:38 En France, aujourd'hui, on doit investir énormément dans des moyens de production.
00:34:42 On est assez inquiets, nous, les spécialistes de l'énergie, sur la capacité d'EDF de mettre en œuvre ces moyens de production.
00:34:48 On voit que le chantier en Angleterre est encore repoussé.
00:34:50 Les coûts de production qui sortent de ces centrales, tels que présentés par EDF,
00:34:54 semblent très élevés par rapport à des moyens de production plus modernes, pour vous donner une échelle de grandeur.
00:34:59 On s'attend à ce que l'électricité produite par les EPR à Flamanville coûte 120 euros du mégawatt-heure.
00:35:06 Aujourd'hui, l'électricité produite par un panneau solaire coûte 20 euros.
00:35:10 C'est quand même six fois moins cher.
00:35:11 Voilà, tout est dit, vous avez compris.
00:35:14 Donc ça me coûtera de plus en plus cher, parce que l'exploitation sera de plus en plus chère,
00:35:17 les investissements seront élevés.
00:35:19 Maintenant, si l'État augmente la taxe, ce n'est pas pour ennuyer les Français,
00:35:24 c'est 6 milliards, vous vous rendez compte, la taxe sur la consommation d'énergie en France.
00:35:29 6 milliards, ça va rapporter chaque année.
00:35:31 Au moment où on parle de caisses qui sont vides, là, on peut comprendre que Bruno Le Maire
00:35:35 ait intérêt à faire rentrer de l'argent dans les caisses, parce que sinon, qui va payer ?
00:35:38 C'est ça.
00:35:39 Merci Éric, c'était la Chronique Éco.
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00:35:58 Vincent Verschur, c'est vrai qu'on vous a invité, vous êtes éleveur laitier, pour parler de l'autre sujet,
00:36:02 mais c'est un sujet connexe aussi, parce que vous avez une exploitation de vaches,
00:36:07 j'imagine que vous aussi, ça va vous impacter ces hausses.
00:36:11 Oui, tout à fait, aujourd'hui, une exploitation comme la nôtre, on est à 700-800 euros de consommation électrique
00:36:17 de facture tous les deux mois, donc c'est déjà une somme conséquente sur l'année qui sera mobilisée en plus,
00:36:25 face à ces hausses de 10% cette année, de 10% l'année prochaine,
00:36:29 mais comme l'a dit tout à l'heure monsieur, c'est que c'était plus ou moins prévisible,
00:36:32 c'était déjà annoncé que ce serait remis, donc malheureusement, il faut qu'il arrête.
00:36:36 Mais ça n'est pas comme une grosse surprise ou un coup de bambou pour vous, vos préoccupations sont ailleurs aussi en ce moment ?
00:36:42 Oui, les préoccupations sont un peu sur tous les fronts en ce moment,
00:36:46 puisque, un peu comme tous les français finalement, c'est que les augmentations,
00:36:50 on les subit un peu de partout depuis tous ces mouvements, depuis deux ans.
00:36:56 Bon, on marque une courte pause, merci à ceux qui… non, vous vous restez tous les trois, non ?
00:37:00 Allez, vous vous remplissez pour deux heures aujourd'hui.
00:37:02 Et on se retrouve pour le journal de 15h avec Vincent Ferrandège, l'heure des livres entre-temps.
00:37:06 Anne Fluda vous retrouve avec son invité, et puis on reprend le débat,
00:37:09 on accueillera d'autres politiques aussi sur ce plateau pour débattre avec vous tout à l'heure.
00:37:14 De retour avec vous pour la suite de 180 minutes info, avec le journal bien sûr de Vincent,
00:37:23 et à la une de l'actualité, Vincent, Gabriel Attal a procédé à des annonces hier,
00:37:27 puis il y a eu la prise de parole du chef de l'État, et petit à petit, les agriculteurs lèvent le camp.
00:37:31 La plupart des points de blocage ont été levés ce matin,
00:37:33 mais certains agriculteurs n'entendent pas partir tout de suite.
00:37:36 Exemple avec vous, Olivier Madinier, vous êtes à Saint-Quentin-Falavier en Isère.
00:37:40 Sur place, l'autoroute A43 est toujours bloquée.
00:37:43 Oui, apparemment, c'est le dernier point de blocage de l'agglomération lyonnaise.
00:37:51 Ici, nous sommes au péage de Saint-Quentin-Falavier, vous le disiez, sur l'A43,
00:37:55 et les militants de la Confédération Paysanne sont déterminés.
00:37:59 Pour l'instant, ils ne veulent absolument pas quitter les lieux.
00:38:02 Ils me disaient tout à l'heure qu'ils avaient été extrêmement déçus par les mesures annoncées hier par Gabriel Attal.
00:38:08 Ce sont des mesurettes, me disait l'un d'entre eux,
00:38:12 donc ils ont décidé de rester au moins jusqu'à lundi, espèrent-ils.
00:38:17 Alors, c'est le dernier point de blocage.
00:38:19 Ce matin et hier soir, les autres points de blocage qui étaient tenus depuis le début de la semaine
00:38:24 par la FNSEA et les jeunes agriculteurs ont été levés,
00:38:28 notamment l'axe A6 en provenance de Paris, l'axe A7 vers Marseille.
00:38:33 Maintenant, tout circule à peu près normalement dans l'agglomération lyonnaise.
00:38:37 Merci beaucoup, Olivier Madinier.
00:38:39 Je vous propose de regarder cette image, c'est dans l'Hérault,
00:38:42 où on attend dans les minutes qu'arrive le ministre de l'Agriculture, Marc Feneau,
00:38:46 qui doit aller au chevet des viticulteurs qui se disent "oubliés" par les mesures de Gabriel Attal.
00:38:53 Et justement, regardez cette séquence des viticulteurs qui ont organisé un barrage filtrant à Miramas ce matin dans les Bouches-du-Rhône.
00:38:59 Les camions de livraison ont été fouillés et vidés s'ils y trouvaient du vin étranger.
00:39:04 Écoutez.
00:39:05 Encore une concurrence déloyale.
00:39:07 Nous, on a un bon rosé de province, réputé dans le monde entier.
00:39:11 Et l'Espagne, encore une fois, avec des produits moins chers, de la manœuvre moins chère,
00:39:16 ils conquérissent le marché français avec des prix qui cassent les prix.
00:39:21 Et donc nous, maintenant, dans nos caves, on n'arrive pas à sortir le vin de nos caves.
00:39:26 Ils ne veulent pas sortir parce qu'il y a l'importation espagnole.
00:39:30 On est là, ici, pour défendre notre cause.
00:39:32 Les lois sont mal faites, elles ne sont pas appliquées à tout le monde.
00:39:36 Un vin espagnol, on ne peut pas concurrencer.
00:39:41 Autre secteur qui se dit victime de concurrence déloyale, c'est l'agriculture bio.
00:39:45 Ils dénoncent, comme leurs collègues d'ailleurs, des marges abusives des distributeurs
00:39:49 ou des charges administratives trop importantes.
00:39:52 Exemple avec un maraîcher en Gironde, Barbara Durand.
00:39:56 Sur cette exploitation familiale, la production de légumes bio tourne au ralenti.
00:40:01 Depuis la crise du Covid, la demande est en baisse.
00:40:05 En ce moment, on réduit notre production, on déclasse certains légumes bio pour les vendre en conventionnel,
00:40:11 pour ne pas les perdre.
00:40:13 Et souvent, des fois, quand on les vend en conventionnel, on les achète plus chers qu'en bio.
00:40:17 Une perte d'argent pour le consommateur, mais aussi pour lui.
00:40:20 Conséquence, l'exploitant agricole a été contraint de réduire ses équipes.
00:40:24 Ils sont passés de 7 à 3 employés.
00:40:27 Le maraîcher admet également être impuissant face aux pratiques de la grande distribution.
00:40:32 Une tomate qu'on vend à 1,10 ou 1,20 euro, sur une tomate ancienne en bio,
00:40:37 elle va être vendue 4 ou 5 euros en magasin.
00:40:40 C'est les marges pratiquées tout le temps.
00:40:44 S'il garde le sourire, pour s'en sortir financièrement,
00:40:47 Cyril a d'ores et déjà prévu de diversifier son activité.
00:40:51 On investit dans une remorque de marché pour faire des crêpes et des gaufres,
00:40:55 pour valoriser les crêpes au miel, les gaufres au miel.
00:40:59 Et là, cet été, on postule sur plein d'événements sportifs ou culturels pour essayer de s'en sortir.
00:41:05 Dans notre pays, la filière bio, en crise depuis plusieurs années, représente 14% des fermes françaises.
00:41:12 Et dans le reste de l'actualité, ce constat alarmant de la fondation AB Pierre sur le mal-logement.
00:41:17 Les hébergements d'urgence ne sont pas suffisants pour accueillir toutes les personnes qui dorment dans la rue.
00:41:22 L'accès au logement social, de son côté, est largement chuté ces dernières années.
00:41:25 Résultat, le marché des logements insalubres prospère.
00:41:29 Des murs rongés par l'humidité, une gazinière de fortune, ou encore une douche qui ne fonctionne pas.
00:41:39 Depuis 17 ans, Belker loue un studio insalubre à Saint-Denis, en banlieue parisienne,
00:41:44 avec l'espoir d'être un jour relogé.
00:41:47 Ce n'est pas une vie ici. Je préfère mourir que de rester ici.
00:41:54 Selon la fondation AB Pierre, 600 000 foyers comme celui de Belker seraient concernés par l'insalubrité.
00:42:01 70 ans après l'appel de l'AB Pierre, la fondation fait le bilan d'une année noire pour le mal-logement.
00:42:07 L'habitat indigne, c'est le résultat de cette pénurie de logements.
00:42:10 Et tant qu'on aura ça, tant qu'il y a des gens qui seront refusés aussi nombreux par les bailleurs sociaux,
00:42:16 où est-ce qu'ils vont ? Le marché privé est extrêmement cher, donc vous allez sur un sous-marché qui est moins cher,
00:42:21 mais qui est dans de très mauvaises conditions.
00:42:23 Donc c'est ça, à la fois il faut davantage résorber l'habitat indigne, et puis il faut arrêter de l'alimenter.
00:42:29 Face à cette crise, un projet de loi a été soumis, une urgence et une nécessité pour les maires des villes touchées.
00:42:36 Depuis 2020, on a des nouveaux immeubles qui ont basculé dans l'habitat indigne,
00:42:42 on a des nouveaux immeubles extrêmement nombreux qu'on a dû évacuer pour des questions de sécurité, de santé,
00:42:49 des nouveaux arrêtés qui ont été pris.
00:42:51 Et aujourd'hui, pour essayer de vous simplifier les choses, on a des outils qui nous permettent d'intervenir
00:42:58 tout au bout de la chaîne de la dégradation.
00:43:00 Et là, l'enjeu de ce projet de loi, c'est de pouvoir intervenir quand on est au début de la chaîne
00:43:04 et qu'on constate qu'il y a une inaction des copropriétaires.
00:43:08 La fondation espère dorénavant des actions concrètes, pour enfin permettre à des centaines de milliers de personnes
00:43:14 de pouvoir se loger dignement.
00:43:16 Voilà pour l'essentiel, on passe à l'actualité sportive.
00:43:30 Les sports avec le Six Nations qui débutent ce soir, chère Nelly.
00:43:34 La France ouvre le bal avec une affiche de rêve face au XV du Trèfle.
00:43:38 - Irlanda. - Facile !
00:43:40 - C'est facile quand même. - Bravo, merci Nelly.
00:43:42 - C'est au Vélodrome, c'est ce soir, regardez. - Merci Vincent.
00:43:44 - Tu peux m'appeler Greg. - Comment ?
00:43:47 - Tu peux m'appeler Greg.
00:43:49 Greg, pour les intimes, capitaine pour les autres.
00:43:51 Une nouvelle fonction offerte à Grégory Aldrit, impassible.
00:43:55 Le moment où Greg, c'était déjà un leader dans notre groupe.
00:43:59 J'essaye de copier personne, j'essaye de rester moi-même.
00:44:03 Jusque là, c'est très facile j'ai envie de dire.
00:44:06 Facile comme le choix du staff pour la succession d'Antoine Dupont,
00:44:09 au vu des qualités d'un des meilleurs numéro 8 au monde.
00:44:12 Il y a des leaders de terrain, des leaders de vie, et je crois que Gregory est un peu les deux.
00:44:16 Donc ça fait quand même quelqu'un qui porte une vision en plus, à la fois individuelle et collective.
00:44:20 Ça a été un choix qui nous a paru évident, naturel.
00:44:23 Aldrit, un capitaine qui gagne aussi double champion d'Europe avec La Rochelle,
00:44:27 façonné dans son rôle par une légende irlandaise.
00:44:30 Ronan O'Gara qui l'a amené aussi au capitaine qu'il est aujourd'hui.
00:44:34 Je pense qu'il a une vision des choses plutôt anglo-saxonne.
00:44:38 Il demande beaucoup de précision, d'application.
00:44:40 Anglo-saxon dans le jeu et dans le sang par son père, écossais.
00:44:44 Bien sûr que j'ai des origines britanniques et ça peut aider à parler avec les arbitres.
00:44:50 Ce sera en première ligne du combat contre l'Irlande,
00:44:52 et si ça peut aider, dans les oreilles de l'arbitre anglais.
00:44:56 C'était votre programme avec
00:45:00 Plombier.com, Plombier.com
00:45:02 Une fuite d'eau, Plombier.com
00:45:04 Plombier.com, une marque de Groupe Verlaine.
00:45:07 Merci Vincent, on se retrouve tout à l'heure bien sûr.
00:45:10 À 16h.
00:45:11 Sur l'actu. C'est bien, vous avez encore le chrono en tête.
00:45:14 Quant à moi, j'accueille d'ici quelques minutes de nouveaux invités
00:45:17 pour reparler du combat des agriculteurs.
00:45:19 Donc on a bien compris qu'il n'était pas complètement terminé,
00:45:21 avec une sorte de close de revoyeur déjà dans trois semaines au Salon de l'Agriculture
00:45:24 et puis une autre en juin si les premières annonces de Gabriel Attal ne venaient pas à bout.
00:45:29 A tout à l'heure.
00:45:30 De nouveau avec vous, on va entamer la partie débat de cette émission.
00:45:35 Alexandre Sabatouella, bonjour.
00:45:37 Je rappelle que vous êtes député Rassemblement National de l'Oise.
00:45:40 À vos côtés, Eleonore Carrois.
00:45:42 Bonjour, bienvenue également.
00:45:43 Vous êtes députée Renaissance des Français, établie hors de France.
00:45:46 Votre grande circonscription englobe je crois l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud.
00:45:51 On pourra évidemment parler des traités de libre-échange.
00:45:53 C'est un peu votre domaine.
00:45:54 En tout cas, vous avez, par la force des choses, été obligé de vous pencher sur ça.
00:45:58 Vincent Verchure est resté.
00:45:59 Éleveur laitier et membre de la FNSEA.
00:46:01 À vos côtés, Caroline Pilastre, éditorialiste.
00:46:03 Bonjour Caroline.
00:46:04 Nathan Devers, écrivain.
00:46:05 Bonjour Nathan.
00:46:06 Et bien sûr, pour le JDD, notre ami Raphaël Stainville.
00:46:10 On va parler de la fin du mouvement, tel qu'on le connaissait en tout cas.
00:46:13 Mais ce n'est pas la fin du combat à proprement parler.
00:46:16 Les agriculteurs, après avoir tenu près de trois semaines, pour certains,
00:46:19 rentrent peu à peu chez eux.
00:46:20 Vous avez aperçu ces colonnes de tracteurs qui, peu à peu, quittent les abords de Paris.
00:46:25 En tout cas, les grandes autoroutes autour, pour retrouver leurs exploitations.
00:46:29 Mais maintenant, rendez-vous dans trois semaines au Centre de l'Agriculture,
00:46:31 si ça n'est pas suivi des faits.
00:46:33 Les deux principaux mouvements qui étaient à la manœuvre, y compris pour négocier,
00:46:39 ont dit d'accord pour les mesures à Thal, à la condition de les voir suivies des faits réels très, très rapidement.
00:46:45 C'est en substance ce que disait Philippe Legras.
00:46:48 Pour la coordination rurale, lui aussi, il est moins satisfait que la FNSEA.
00:46:53 Non, aujourd'hui, on n'a rien gagné du tout.
00:46:58 La seule chose qu'on a gagnée, c'est que maintenant, on est plus connu par les Français.
00:47:03 Et on a pu parler de problèmes qui étaient sous-jacents depuis des dizaines d'années
00:47:08 et qu'on taisait ou qui ne faisaient pas bon de parler.
00:47:12 Après, on a une très, très grande opportunité
00:47:16 qui va être dans trois semaines avec le Salon agricole.
00:47:19 Et puis, vous pouvez compter sur eux aussi pour faire le suivi de ces dossiers,
00:47:23 à l'image de ce représentant qui parle des attentes dans les prochaines semaines.
00:47:28 On a déjà un écrit formel de l'ensemble des mesures.
00:47:32 Donc ça, déjà, c'est une avancée.
00:47:34 Par contre, il est clair que déjà d'ici le Salon, il va y avoir une grosse phase de travail
00:47:38 pour que ça se traduise dans une loi
00:47:41 et qu'on ait un contour de la loi qui soit présenté au Salon de l'Agriculture.
00:47:45 Et ensuite, nous, on s'assurera bien que toutes ces choses qui sont mises là
00:47:49 se concrétisent et se concrétisent dans un laps de temps qui soit assez court.
00:47:53 Donc on va aussi avoir un planning législatif qui va nous donner de la visibilité.
00:47:57 Nous, on attend du concret.
00:47:58 Vous savez, nous, les écricteurs, on est comme Saint-Thomas.
00:48:00 On ne croit que ce qu'on voit.
00:48:01 Donc, en fait, c'est du pragmatisme et du pragmatisme.
00:48:05 Il n'y a que ça qui compte et il n'y a que le concret qui comptera.
00:48:08 Caroline Pilastre, le gouvernement devrait prendre garde à ne pas créer victoire trop vite
00:48:13 parce que le travail commence à peine.
00:48:14 Tout reste à faire, en fait.
00:48:15 Exactement.
00:48:16 Et puis, il y a la débutoire, comme vous l'avez dit, du Salon de l'Agriculture à la fin du mois
00:48:21 qui va être quand même important, qui va être un point d'orgue, je pense,
00:48:25 au mouvement qui pourrait reprendre et s'embraser
00:48:28 si les mesures qui ont été proposées par le gouvernement avec M. Attal en tête
00:48:32 ne sont pas appliquées.
00:48:33 Mais M. l'agriculteur a tout dit.
00:48:35 Il veut du pragmatisme et du concret.
00:48:37 Il ne veut pas d'effet d'annonce.
00:48:39 Il ne veut pas d'éléments de langage comme ce qu'on leur a promis depuis tant d'années.
00:48:42 Gauche et droite réunies, ainsi que la Macronie dans son ensemble.
00:48:46 Évidemment, tous les politiques depuis plus de 25 ans sont responsables
00:48:50 de ce à quoi l'on arrive actuellement dans le domaine agricole.
00:48:53 Mais c'est très compliqué pour eux parce qu'ils sont obligés, pour certains,
00:48:57 de mettre en pause ce mouvement parce qu'ils n'ont pas le choix,
00:49:00 parce qu'ils sont fatigués et ça demande beaucoup d'énergie.
00:49:03 Ils ont besoin de retourner sur leur exploitation pour travailler
00:49:08 parce qu'évidemment, le nerf de la guerre reste quand même les moyens financiers
00:49:12 qu'ils réclament. Ils veulent vivre une fois de plus décemment et dignement.
00:49:16 Et ils veulent surtout avoir de l'équité avec les normes,
00:49:19 les réglementations de l'Union européenne concernant leurs autres collègues.
00:49:23 Donc, ils mettent une pause. Ils restent vigilants.
00:49:26 Et je pense que le gouvernement doit faire très attention
00:49:29 parce qu'évidemment, la fin du mois arrive bientôt.
00:49:31 Et s'ils ne sont pas entendus, cela reprendra le plus bel.
00:49:35 - Vincent Verchereux, cette détermination-là, elle est en vous aussi ?
00:49:38 Vous vous sentez de reprendre le chemin des points de blocage
00:49:41 si jamais le gouvernement venait à tenter une sorte d'entourloupe ?
00:49:47 - Oui, je pense tout à fait. Les agriculteurs seront prêts à repartir
00:49:51 et ils vont surveiller justement de près que toutes ces grandes lignes
00:49:55 qui ont été données prennent une trajectoire plus concrète.
00:49:58 On sait très bien qu'on ne va pas revenir sur 25 ans en un claquement de doigts.
00:50:02 Il y a énormément d'annonces qui ont eu lieu et énormément de choses à faire.
00:50:07 Donc, il y en a qui vont être sur du court terme,
00:50:09 il y en a qui seront sur du moyen terme et d'autres qui prendront un peu plus de temps
00:50:13 puisque ça ne peut pas se faire du jour au lendemain.
00:50:15 Mais ce qu'on veut, c'est qu'au moment du salon,
00:50:17 il y ait au moins ce calendrier avec des dates qui soient précisées
00:50:21 pour qu'on ne soit plus dans le flou.
00:50:23 - Alors, je propose de regarder cette image.
00:50:25 C'est l'arrivée de Marc Fenault dans la foulée des annonces effectuées hier.
00:50:30 D'ailleurs, lui aussi, il en a développé un certain nombre.
00:50:33 Là, il arrive dans les Rosnes, précisément à Cournonsec,
00:50:38 où il est question d'aller à la rencontre des viticulteurs
00:50:41 qui, visiblement, ne sont pas totalement satisfaits des annonces d'hier
00:50:46 puisque, certes, il y a eu des mesures d'urgence à hauteur de 80 millions d'euros pour 2024.
00:50:53 Il a précisé aussi que des mesures dites structurelles,
00:50:57 qui comprennent d'ailleurs l'arrachage temporaire des pieds de vignes
00:51:01 à hauteur de 150 millions, seraient allouées là sur deux ans.
00:51:06 C'est-à-dire qu'on est encore dans du prévisionnel pour cette année et l'année prochaine.
00:51:10 Mais au-delà, peut-être qu'il voulait plus d'engagement.
00:51:13 Donc voilà, à charge pour Marc Fenault de convaincre cette profession-là.
00:51:18 Il prendra la parole d'ailleurs un petit peu plus tard dans le Gard.
00:51:22 Je crois qu'il y a un point presse qui est prévu à Nîmes aux alentours de 16h40.
00:51:27 Nous y serons bien évidemment.
00:51:29 Je voulais quand même vous montrer cette image.
00:51:31 On verra aussi si à un moment donné le ministre prend la parole.
00:51:35 Et Léonor Carroix, on a sorti le chéquier, c'est vrai, de manière assez conséquente.
00:51:39 Là, je parle des viticulteurs, mais on peut aussi parler des 150 millions d'aides sociales et fiscales.
00:51:45 Mais sur les mesures à plus moyen et long terme,
00:51:49 la France n'a pas tout à fait la main.
00:51:52 C'est-à-dire que oui, elle peut tenter de peser tout son poids sur Bruxelles,
00:51:56 si tenté que ce soit possible, mais même dans la renégociation des traités,
00:51:59 ou la négociation des traités tout court, Emmanuel Macron ne peut pas tout faire tout seul.
00:52:04 Il y a 27 parties prenantes.
00:52:07 Donc c'est contre lui qu'on va se retourner quand même.
00:52:10 Ce qu'on voit justement, et l'image que vous venez de montrer à l'instant le démontre bien,
00:52:15 c'est qu'on a un gouvernement qui est au contact des agriculteurs,
00:52:18 et qui est dans l'écoute, dans le dialogue, qui écoute leurs demandes et qui va les faire remonter.
00:52:23 On a vu aussi d'autres images hier d'Emmanuel Macron à Bruxelles,
00:52:26 qui pesait justement de tout son poids pour faire en sorte que des mesures concrètes
00:52:30 qui lui étaient remontées de la part des agriculteurs français se traduisent en actions concrètes,
00:52:34 notamment par exemple le 4% de jachères obligatoire qui a été abandonné.
00:52:38 Il y a aussi la question du Mercosur.
00:52:40 Le président de la République s'est prononcé très fermement,
00:52:42 comme il l'avait d'ailleurs déjà fait en 2019,
00:52:45 en arrêtant la signature de ce traité parce que la mouture telle qu'elle était présentée,
00:52:50 telle qu'elle convenait et convient à d'autres partenaires européens,
00:52:53 ne convient pas à la France.
00:52:54 Il a aussi fait des annonces très fortes,
00:52:56 parce que nous on a une loi EGalim, qui d'ailleurs est une loi qui a été portée par notre majorité,
00:53:00 et qui est une loi que tous les agriculteurs saluent très largement,
00:53:04 et de vouloir porter ça au niveau européen, c'est aussi quelque chose qui est en train d'être fait.
00:53:08 Donc clairement on voit, vous vous dites que ça, que ça ne marche pas,
00:53:11 mais vous ne faites rien, monsieur vous ne le fera pas, vous ne le faites pas.
00:53:14 Mais en tout cas ce qu'on voit, c'est qu'on fait, on nous demande, on écoute, on agit, on répond,
00:53:19 et on va répondre et porter la voix des agriculteurs français à Bruxelles.
00:53:23 Alexandre Sabatou, pour vous il n'y a rien de tangible dans ce qui a été dit hier,
00:53:26 et grosso modo vous pensez que la France est complètement impuissante vis-à-vis de Bruxelles aujourd'hui ?
00:53:31 Pas grand chose, parce que comme il l'ont dit le syndicat de la coordination rurale,
00:53:35 on est sur des mesurettes, et si le mouvement continue finalement,
00:53:38 c'est parce que pendant 7 ans le gouvernement a fait des promesses,
00:53:41 et peu ont été tenues, peu de promesses ont été tenues.
00:53:45 Et sur le long terme il ne se passe pas grand chose, sur le pacte vert ils ne reviennent pas sur grand chose,
00:53:49 le pacte vert il prévoit de réduire la taille des installations,
00:53:52 il met simplement en pause l'éco-phyto qui vise à réduire à 50% les produits sanitaires d'ici 2030.
00:53:59 Nous au Rassemblement National, on est contre la suppression des produits phytosanitaires
00:54:04 s'il n'y a pas d'alternative viable, parce que ce qui se passe derrière, on ne peut pas le produire en France,
00:54:08 mais derrière ça finit quand même dans notre assiette.
00:54:10 Il y a un rapport du Sénat qui dit que 1/3 des produits que nous mangeons
00:54:13 est fait par des pays étrangers avec des normes qui sont interdits chez nous.
00:54:17 Donc dans ces conditions c'est une concurrence complètement déloyale.
00:54:20 Je réponds très brièvement, mais en fait ça ne m'étonne tellement pas cette position,
00:54:24 on voit qu'on avance, on voit qu'on progresse, on dit on va faire mieux,
00:54:29 mais on le fait et vous êtes incapables, contrairement aux agriculteurs qui eux sont pragmatiques et qui sont sérieux,
00:54:35 vous êtes incapables de dire "ça va dans le bon sens, on va être constructifs"
00:54:39 parce que vous êtes un parti qui ne fait que s'opposer.
00:54:41 Et d'ailleurs cette fameuse loi sur les jachères européennes,
00:54:44 ça a été voté par le Rassemblement National à Bruxelles.
00:54:47 Le pacte vert, on s'est toujours opposé au pacte vert.
00:54:51 Donc c'est vraiment très facile d'être dans une opposition permanente et stérile.
00:54:54 Allez, vous verrez, vous verrez, on verra qui...
00:54:57 Nathan Devers, on a quand même l'impression qu'il y a beaucoup de choses qui visent aussi à gagner un petit peu de temps.
00:55:03 On met des mesures sur pause, des moratoires, on va aller fouiller dans les normes,
00:55:09 on va aller voir ce que ça donne, mais derrière il faut vraiment que le gouvernement soit au rendez-vous,
00:55:14 parce qu'on va déboucher sur une crise qui sera autrement plus difficile à gérer
00:55:18 si jamais on ne va pas au-delà des chèques distribués cette année.
00:55:22 Oui, probablement vous avez raison, mais si on prend un peu de recul sur la...
00:55:26 J'aime pas le mot de séquence, mais appelons ça une séquence,
00:55:28 la séquence qu'on vient de traverser, le moment qu'on vient de traverser,
00:55:31 il me semble qu'il y a plusieurs choses qui sont très intéressantes.
00:55:33 C'est la fameuse phrase de Marx que l'histoire se répète toujours deux fois,
00:55:36 d'abord comme tragédie, ensuite comme farce.
00:55:38 À certains égards, même si ce n'était pas tout à fait la même chose,
00:55:41 mais ce mouvement de mobilisation des agriculteurs rappelait beaucoup les Gilets jaunes.
00:55:46 Dans les deux cas, il s'agissait d'un retour sur le devant de la scène publique,
00:55:49 d'un arrivé comme ça, de toute une France dont il était rarement question,
00:55:52 dans le débat politique, dans les médias,
00:55:55 une France qui n'est pas tellement urbaine,
00:55:57 une France qui souffre mais dont on entend peu parler,
00:55:59 une France qui est en souffrance économique et sociale,
00:56:02 mais une souffrance qui n'est pas nécessairement visible d'un point de vue politique,
00:56:06 et ce qui se fait entendre.
00:56:07 Moi, ce qui m'a vraiment intéressé, c'est que je trouve quand même que des deux côtés,
00:56:11 les erreurs qu'il y a eu à l'époque des Gilets jaunes n'ont pas été reproduites.
00:56:15 C'est-à-dire que du côté des agriculteurs,
00:56:17 on a vu ici ou là des dégradations qui sont condamnables, qui sont scandaleuses,
00:56:20 mais enfin elles étaient très minoritaires,
00:56:22 et on a vu aussi ces images que j'ai trouvées très fortes,
00:56:25 des agriculteurs qui nettoyaient les lieux à la fin de leur mobilisation,
00:56:29 et du côté du gouvernement, il faut quand même reconnaître,
00:56:32 même si on peut estimer évidemment que les mesures sont peut-être insuffisantes,
00:56:36 qu'il y a peut-être un côté mesurette, peut-être un côté communication,
00:56:39 évidemment, et que tout ça est une forme d'habileté politique,
00:56:41 mais enfin les erreurs qui ont été faites au moment des Gilets jaunes,
00:56:44 c'est-à-dire à l'époque Edouard Philippe qui avait dit "on ne recule pas,
00:56:48 on ne transige sur rien", et notamment sur cette question de la taxe carburant,
00:56:51 "on reste dans le bras de fer et le plus fort gagnera",
00:56:54 cette erreur-là, elle n'a pas été reproduite par Gabriel Attal,
00:56:57 et il faut quand même le remarquer.
00:56:59 Donc je trouve quand même, c'est rare à dire,
00:57:01 parce que c'est vrai que dans les médias on aime beaucoup dire que tout va très mal,
00:57:03 mais que là je trouve qu'objectivement, il y a eu un progrès de part et d'autre
00:57:07 dans la question des luttes sociales.
00:57:09 Vincent Verchot, c'est vrai que vous avez encore plus gagné en aura auprès des Français,
00:57:13 parce qu'on a coutume de dire que depuis ces trois semaines,
00:57:16 vous avez bien joué votre carte, et vous avez été un mouvement exemplaire.
00:57:21 C'est vrai qu'il n'y a pas eu de confrontation avec les forces de l'ordre,
00:57:24 même quand il y a eu la tentation, on l'a vu aux abords du Parlement européen,
00:57:28 de voir des Black Blocs infiltrer, tout de suite les agriculteurs européens ont dit
00:57:32 "on se retire du jeu et on ne veut pas du tout être associé à ces débordements".
00:57:36 C'est parce que le combat, là, contrairement peut-être à d'autres mouvements
00:57:42 qui dégénèrent, est tout à fait noble et vital ?
00:57:45 Déjà, il y a une part, c'est qu'il n'y avait vraiment que l'agriculture,
00:57:48 il n'y avait pas de différentes professions, et on ne pouvait pas prendre d'autres professions,
00:57:52 il y a d'autres revendications qui peuvent avoir lieu, ce n'est pas le souci.
00:57:55 Mais quand on parle aujourd'hui de ZNT, de GNR, le français, l'Handa,
00:58:01 ne connaît pas du tout ces termes, c'était vraiment des choses
00:58:04 qui étaient quand même assez spécifiques, et l'agriculteur de base
00:58:08 venait là pour des revendications, il n'est pas là pour dégrader.
00:58:11 À chaque fois qu'on s'est déplacé d'un lieu, en effet, tout a été nettoyé,
00:58:14 et forcément, il y a eu quelques débordements ici ou là,
00:58:18 mais dans l'ensemble, les mouvements sont restés très calmes,
00:58:21 et ce qui donnait aussi toute cette crédibilité.
00:58:24 Je pense que si ça avait dégénéré, on perd cette crédibilité au niveau du gouvernement,
00:58:28 comme au niveau du soutien de nos concitoyens.
00:58:30 Raphaël Saville, on reste quand même toujours sur cette impression en France
00:58:33 que si on ne mène pas le combat, on n'obtient pas grand-chose.
00:58:35 C'est-à-dire que, précisément, pardon de vous reprendre là-dessus,
00:58:38 dans la loi EGalim, qui prévoyait quand même des contrôles,
00:58:42 des amendes pour ceux qui se tenteraient d'y s'oustrairent,
00:58:44 il a fallu que les agriculteurs aillent dans la rue et aux abords des villes
00:58:48 pour qu'on dise "Ah ben, on va renforcer les contrôles, et on va vraiment afficher les amendes,
00:58:52 et maintenant, je crois qu'il va y avoir des contrôles systématiques de toutes les grandes marques."
00:58:55 C'est ça qui est incroyable. La France doit toujours se soulever pour obtenir.
00:58:58 Vous avez raison, et c'est justement parce qu'il y a eu ce mouvement d'ampleur,
00:59:05 en profondeur, que le gouvernement a réagi et même fait une volte-face.
00:59:10 C'est-à-dire qu'en fait, aujourd'hui, on assiste quand même très largement
00:59:13 à un changement de politique, en tout cas, facialement, c'est ce qui est annoncé.
00:59:17 Lorsque Gabriel Attal parle d'exception agricole, il faut mesurer à quel point
00:59:23 les conséquences et les implications que le choix de ce vocabulaire
00:59:28 de remettre sur le devant de la scène des mots comme "souveraineté"
00:59:33 qui était quasiment banni il y a encore peu de temps,
00:59:35 "On va y revenir à la souveraineté de Macron."
00:59:37 ça veut dire beaucoup de choses.
00:59:39 Mais le problème, c'est que c'était les mêmes qui ont conduit une politique inverse.
00:59:42 Donc, je pense que ce mouvement de profondeur a permis au gouvernement,
00:59:47 au pouvoir de changer, et probablement à raison,
00:59:52 mais maintenant, il va falloir que ça se traduise dans des faits, dans des actes très concrets.
00:59:56 Pourquoi pas plutôt ? Pourquoi il vous faut des injonctions pour...
00:59:59 Enfin, je ne dis pas vous, mais votre majorité.
01:00:02 En réalité, c'est un travail qui a déjà été initié depuis 2017.
01:00:06 Il y a eu trois lois EGalim.
01:00:08 Alors, certes, et le gouvernement le reconnaît,
01:00:10 les contrôles doivent être renforcés et sont nécessaires,
01:00:13 mais avant la loi EGalim, il y avait la loi LME,
01:00:15 qui était une loi qui était très favorable à la distribution.
01:00:18 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu une rupture dans la politique
01:00:20 et une prise de conscience du fait que les producteurs ne pouvaient pas contrôler les prix,
01:00:24 alors qu'ils ont des coûts fixes, des coûts qui dépendent de marchés internationaux,
01:00:27 pour toute une série de raisons.
01:00:29 Après, la réponse, ce n'est pas une réponse en un claquement de doigts,
01:00:32 une réponse simple, on va refermer les frontières.
01:00:34 Et derrière ce terme de souveraineté, il faut voir ce qu'on met.
01:00:37 Souveraineté, ça ne veut pas dire isolement de la France sur le plan agricole,
01:00:41 parce qu'on n'est pas capables de s'isoler, et d'ailleurs ce ne serait pas souhaitable.
01:00:46 En revanche, de dire aujourd'hui, et je pense que la prise de conscience est là,
01:00:49 aussi bien pour nous, les politiques, que pour le consommateur français,
01:00:53 c'est de dire aujourd'hui, on doit faire cette transition écologique,
01:00:56 il faut la faire, on n'a pas le choix.
01:00:58 Les agriculteurs sont les premiers à en subir les conséquences.
01:01:01 On a l'impression qu'on a plus transigé sur l'écologie.
01:01:03 On pourra y revenir, mais je ne pense pas qu'on transige sur l'écologie,
01:01:07 en tout cas il ne faut absolument pas le faire.
01:01:09 En revanche, ce qu'il ne faut pas faire non plus,
01:01:11 c'est qu'il ne faut pas laisser que toute la contrainte normative,
01:01:14 tout le prix de l'adaptation écologique pèse sur les producteurs.
01:01:18 Et en ça, il y a une nouveauté et une rupture.
01:01:20 J'aimerais aussi qu'on revienne un instant sur Mercosur,
01:01:22 il y a quand même eu un double langage, Alexandre Sabatou, d'Emmanuel Macron,
01:01:25 y compris sur le Mercosur, même ces derniers mois.
01:01:28 Pas du tout, alors ça je peux vous répondre, pas du tout.
01:01:30 Il était sur le point de signer, il ne va bien pas si longtemps.
01:01:33 Pas du tout, c'est Emmanuel Macron qui a bloqué en 2019,
01:01:37 mais on vous interroge, je ne sais pas si vous n'êtes pas d'accord.
01:01:39 En 2019, il disait qu'il était pour signer le Mercosur.
01:01:42 Absolument pas.
01:01:43 Et là, il change son fusil d'épaule récemment parce que les agriculteurs en le mettent en.
01:01:47 Si vous voulez, depuis tout à l'heure, vous nous avez expliqué,
01:01:48 on a fait les lois EGalim, etc.
01:01:50 Mais malgré tout, on arrive aujourd'hui, on comprend qu'il n'y a rien qui a été contrôlé.
01:01:53 Et les agriculteurs, si ça avait marché, ils ne seraient pas là.
01:01:55 Donc ça, c'est votre bilan.
01:01:56 Ils reconnaissent que c'est comme un milieu, parce qu'il y avait avant les lois EGalim.
01:01:59 On peut se retourner, se tourner vers eux.
01:02:00 Même Emmanuel Macron, pardon, Gabriel Attal, c'est dire comme on les associe,
01:02:04 a dit hier "on reconnaît qu'on a fait des erreurs".
01:02:08 Ce qui d'ailleurs était assez remarquable pour quelqu'un issu de la Macronie,
01:02:12 c'est qu'il y a qu'Edouard Philippe qui l'a fait pendant la Covid.
01:02:15 Et il est monté dans les sondages.
01:02:16 Oui, c'est vrai. Il y est resté d'ailleurs.
01:02:18 Mais bon, Edouard Philippe, aujourd'hui, il n'est plus trop associé à Emmanuel Macron.
01:02:21 Non seulement il le dit, mais en plus on revient sur des mesures qui finalement ne marchaient pas.
01:02:26 Par exemple sur le gazelle dans Routier.
01:02:28 Donc à un moment donné, non seulement on dit que parfois on fait des erreurs,
01:02:32 mais on les corrige immédiatement et ça a des actions et des effets concrets immédiats.
01:02:37 Alors on va rester à l'instant, puisqu'on l'évoque, profitons-en.
01:02:40 Sur Gabriel Attal, est-ce qu'il a réussi à contenir le feu à force d'écoute ?
01:02:44 C'est-à-dire, est-ce que c'est à mettre à son crédit ou est-ce que ça a été trop long ?
01:02:49 Je vous propose de revenir sur ce qu'il a dit hier.
01:02:51 Avons-nous répondu au malaise ?
01:02:54 A l'évidence, non.
01:02:55 Avons-nous fait des erreurs ?
01:02:57 A l'évidence, oui.
01:02:59 Il faut avoir la lucidité de le reconnaître.
01:03:02 C'est ce que j'ai fait vendredi dernier en Haute-Garonne,
01:03:05 en annonçant l'abandon de la réforme du GNR qui ne marchait pas,
01:03:09 ne pouvait pas marcher, notamment parce qu'elle était complexe
01:03:12 et pas assez juste pour les petites exploitations.
01:03:15 C'est ce que j'ai fait aussi s'agissant des normes,
01:03:18 qu'on a parfois laissé continuer à s'empiler,
01:03:21 sans penser aux agriculteurs, sans penser assez aux agriculteurs qui devaient les appliquer.
01:03:26 Il y a une forme d'humilité quand même chez cet homme qu'on ne retrouve pas chez son mentor ?
01:03:30 Ou il était obligé de le dire hier ?
01:03:33 C'est vrai que c'est marquant.
01:03:36 Quand Gabriel Attal a été nommé à Matignon,
01:03:38 on a eu droit à tout un récit qui était construit pour nous dire que c'était,
01:03:43 je cite Libération, "le cadet des sosies d'Emmanuel Macron".
01:03:46 Et il me semblait, dès le début, que ce n'était pas du tout la même personnalité politique,
01:03:51 à la fois pour des raisons personnelles,
01:03:53 ils n'ont pas le même rapport à la politique,
01:03:55 Gabriel Attal est un politique au sens strict du terme,
01:03:58 et sans doute même pour des raisons politiques, mais c'est trop tôt pour le voir encore.
01:04:01 Mais en tout cas, là on a vu que Gabriel Attal est très différent.
01:04:05 D'abord parce qu'il est excellent, on ne peut pas le nier en communication.
01:04:09 Ce qu'il a fait essentiellement, c'était beaucoup de communication,
01:04:12 ses grandes images, le discours devant la mode de foin,
01:04:15 cette idée très habile aussi de sympathiser avec M. Bayle
01:04:20 pour ne pas répéter l'erreur pendant les Gilets jaunes,
01:04:23 de se retrouver avec des figures de la contestation
01:04:26 qui soient investies d'une sorte de colère populaire.
01:04:29 Jérôme Bayle a été critiqué beaucoup, on dit qu'il a été retourné facilement.
01:04:32 Peut-être, mais c'était habile politiquement.
01:04:35 Ensuite, la question qu'il faut voir, et ça c'est en effet important,
01:04:39 c'est est-ce que derrière la politique de Gabriel Attal,
01:04:42 on est uniquement dans le règne le plus absolu de la communication ?
01:04:47 Ça veut dire, est-ce que si vous voulez, il y a eu une période où les communicants
01:04:50 avaient eu un rôle tout à fait secondaire, M. Pilan pour Mitterrand, etc.
01:04:53 Il y a eu une période où les communicants sont devenus les conseillers des présidents,
01:04:56 le film sur François Hollande en tant que président était intéressant.
01:04:59 Est-ce qu'aujourd'hui, on est arrivé à la troisième période
01:05:02 où les communicants sont les potentiels présidents ou les premiers ministres ?
01:05:05 Si vous voulez, c'est ça la question qu'on peut quand même se poser.
01:05:08 Qui gouverne et qui travaille derrière.
01:05:11 Quel crédit vous apportez à ce premier ministre, M. Verschereux ?
01:05:16 Il a pris soin, justement, dans ce dernier discours,
01:05:20 de parler vraiment aux agriculteurs.
01:05:22 On voyait la façon dont il était tourné, avec des termes très techniques
01:05:26 que le citoyen Landat ne connaissait pas forcément.
01:05:28 Un peu long, parce qu'un discours d'une heure,
01:05:31 c'est quand même avec beaucoup de mesures comme ça, il faut les digérer.
01:05:34 Mais voilà, après, sa prestation a été quand même, je pense, bien jouée.
01:05:40 Après, les mesures ne sont pas forcément comprises pour tout le monde.
01:05:44 Ceci dit, vous allez voir, la FNSEA ne va pas s'en tenir à ça,
01:05:48 même en ayant négocié avec Gabriel Attal,
01:05:51 puisqu'on rappelle quand même qu'il y avait une réunion la veille
01:05:53 pour définir les contours des annonces.
01:05:56 Elle ne veut pas se laisser totalement berner par, précisément, des effets de l'annonce.
01:06:00 C'est exactement ce que disait Arnaud Rousseau.
01:06:02 On a dit qu'on voulait maintenant travailler et avoir du concret,
01:06:05 donc il y a assez de trois semaines, et on a écrit
01:06:07 qu'on se donnait jusqu'au mois de juin pour avoir une loi en dur,
01:06:10 parce qu'on sait bien qu'une loi, ça ne peut pas se faire en 15 jours.
01:06:13 Mais évidemment, si finalement on n'était pas considéré,
01:06:17 ou si tout ça n'était qu'un feu de paille, on remettra le couvert.
01:06:20 Vous savez, il n'y a pas le choix.
01:06:21 Il n'y a pas le choix, on n'est plus que 400 000 agriculteurs aujourd'hui.
01:06:23 Et on ne voit pas la ligne qu'on veut se fixer.
01:06:25 On a compris qu'il y avait des sujets français, d'urgence.
01:06:27 C'est ce qu'a dit le Premier ministre hier.
01:06:29 On a dit qu'il y avait des sujets européens.
01:06:31 Et le Président de la République s'est exprimé en disant d'ailleurs,
01:06:33 assez vertement, que la manière dont ça fonctionnait n'était pas au rendez-vous.
01:06:37 On l'entendait beaucoup, Raphaël, dans la voix des agriculteurs.
01:06:40 Hier, c'était le terme de réalisme.
01:06:41 Je me souviens, il y en avait un sur ce plateau qui disait "on est réaliste".
01:06:44 On est fatigué, on a besoin de se regrouper, peut-être de se remobiliser différemment.
01:06:48 Mais on sait aussi que tout ne va pas intervenir en 24 heures,
01:06:51 donc on ne peut pas faire le pied de grue pendant trois semaines.
01:06:54 Mais ils seront là.
01:06:55 C'est-à-dire que là, ils préviennent quand même.
01:06:57 Ils préviennent d'autant plus que pour eux, c'est vraiment une question existentielle.
01:07:01 On a parlé de ces interprétations qui ne sont pas reprises.
01:07:04 Les sujets sont immenses pour eux.
01:07:08 Et pour nombre d'entre eux, c'est une question de survie.
01:07:11 Donc on imagine mal que si les mesures, les annonces qui ont pu être faites,
01:07:19 n'allaient pas au bout de manière très concrète pour eux,
01:07:22 on ne les retrouve pas, bien que ce soit peut-être beaucoup plus difficile.
01:07:26 Parce que là, il y a une sorte de creux dans la saison des agriculteurs,
01:07:29 d'après ce que j'ai compris. Je ne voudrais pas me parler à votre place.
01:07:33 Mais c'est presque le moment le plus idéal, en cas où nombre d'entre eux
01:07:39 ne peuvent pas monter à Paris ou mener ce genre d'action.
01:07:42 Mais on les retrouvera, c'est une évidence.
01:07:45 En tout cas, s'il y a un creux, certainement c'est du côté des viticulteurs,
01:07:48 puisque on est en plein hiver.
01:07:50 On vous retrouve dans l'Hérault, Jean-Luc Thomas,
01:07:52 précisément à Cournonsec, où le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, est arrivé.
01:07:57 Là, on parle de ceux qui s'estiment lésés.
01:07:59 Alors les viticulteurs, c'est vrai qu'il y a une enveloppe,
01:08:02 que moi, à première vue, j'ai trouvé assez conséquente,
01:08:05 c'est 80 millions plus 150 millions.
01:08:08 Mais visiblement, pour eux, ça n'est pas suffisant.
01:08:10 Peut-être nous expliquer leur problématique.
01:08:15 Ils vont expliquer la problématique à Marc Fesneau,
01:08:20 qui est arrivé ici il y a maintenant une quinzaine de minutes,
01:08:23 ici à la cave coopérative de Cournonsec.
01:08:26 Et en fait, là où il y a le plus de problèmes,
01:08:31 c'est tous ceux qui touchent, un, les produits phytosanitaires
01:08:36 et les taxes qu'il y a sur ces produits.
01:08:40 Il y a une taxe qui s'appelle la RPD,
01:08:43 qui devrait normalement ne pas augmenter.
01:08:48 Les viticulteurs voudraient que cette taxe disparaisse.
01:08:52 Ensuite, il y a évidemment autour du glyphosate,
01:08:56 vous savez que ce pesticide a été à nouveau autorisé
01:09:01 pour une dizaine d'années.
01:09:03 Mais pour les viticulteurs, la possibilité d'utiliser ce pesticide
01:09:11 est selon eux trop restrictive.
01:09:14 Et puis, il y a également tous ceux qui touchent le vin HVE,
01:09:18 Haute Valeur Environnementale.
01:09:21 C'est-à-dire que c'est un vin qui coûte plus cher à produire,
01:09:25 mais malheureusement, ce vin est acheté au même prix
01:09:31 que le vin conventionnel.
01:09:33 Et donc, les viticulteurs, ils sont tous là.
01:09:37 Vous avez les vignerons de l'Aude, le syndicat des vignerons,
01:09:41 vous avez les vignerons indépendants,
01:09:43 vous avez également Jérôme Despé,
01:09:48 qui est le vice-président de la FNSEA,
01:09:51 mais qui est surtout un viticulteur ici dans le département de l'Aéro,
01:09:55 et qui connaît parfaitement le dossier.
01:09:58 Et tous veulent absolument avoir des réponses concrètes,
01:10:03 peut-être pas aujourd'hui, mais en tout cas avant le salon de l'agriculture.
01:10:07 Merci beaucoup, cher Jean-Luc.
01:10:09 On vous retrouvera d'ailleurs un petit peu plus tard sur notre antenne.
01:10:12 Monsieur Vercureux, le phytosanitaire, c'est le grand absent,
01:10:15 le grand oublié finalement de ce train de mesure.
01:10:18 Et il va peut-être falloir en prévoir un quatrième,
01:10:20 dans la voie de Marc Fesneau tout à l'heure ?
01:10:22 Là, on a l'impression qu'on procède aux annonces un peu au fil de l'eau.
01:10:25 Forcément, c'est le problème.
01:10:27 C'est qu'en même temps, notre agriculture est tellement diverse
01:10:29 que chaque région a ses problématiques.
01:10:31 Vous comprenez, il y a certaines régions qui ont des problématiques avec le loup,
01:10:33 d'autres avec la MHE, comme il y a pu y avoir en Occitanie.
01:10:37 Donc chaque secteur a ses problématiques, et l'agriculture est variée.
01:10:41 C'est ce qui faisait qu'il y avait énormément de demandes des agriculteurs qui étaient variées.
01:10:46 Alors, je vous propose de parler de souveraineté alimentaire,
01:10:49 parce que quand même, c'est comme ça que Gabriel Attal a commencé son discours hier.
01:10:53 Et puis, vous allez voir, c'est un mot qui est revenu dans la bouche d'à peu près tout le monde
01:10:57 quand on vous a compilé ces quelques extraits de discours.
01:11:01 Regardez.
01:11:02 Nous devons prendre en compte la situation géopolitique,
01:11:07 la situation de notre continent,
01:11:09 et remettre au cœur des objectifs européens notre souveraineté alimentaire.
01:11:15 Nous voulons être souverains.
01:11:17 Souverains pour cultiver, souverains pour récolter, souverains pour nous alimenter.
01:11:21 La souveraineté alimentaire en Europe, c'est absolument décisif pour tous les Européens,
01:11:25 et c'est ce que nous allons devenir.
01:11:27 Donc, encore une fois, demain, on se nourrit, demain, on produit.
01:11:30 Caroline, il a quand même annoncé qu'elle serait inscrite dans la loi,
01:11:34 et il a surtout dit "nous consacrerons dans le code rural l'agriculture
01:11:37 comme un intérêt fondamental de la nation".
01:11:40 Ce ne sont pas des mots qu'on entend très souvent dans la bouche des macronistes, quand même.
01:11:45 Ce sont des mots qu'on n'a jamais entendus dans la bouche des macronistes,
01:11:48 ni des gens de gauche.
01:11:50 Il y a encore quelques mois,
01:11:52 les mots de protectionnisme ou de souveraineté nationale et alimentaire
01:11:55 ont passé pour un vilain facho.
01:11:57 On était quelqu'un d'extrémiste au plus haut point.
01:12:00 Mais ça n'est pas un gros mot, la souveraineté,
01:12:03 c'est mettre en avant le travail, en l'occurrence, des agriculteurs.
01:12:07 Donc, c'est privilégier son peuple au profit d'autrui.
01:12:11 Je ne vois pas en quoi, c'est un tabou, en fait.
01:12:14 Là, ça passe pour un élément de langage.
01:12:17 Mais pardonnez-moi, si vous demandez aux Français lambda,
01:12:20 dont je fais partie, de manière transpartisane, ce qu'ils en pensent,
01:12:24 ils vont tous vous dire que c'est tout à fait normal
01:12:26 de mettre en avant l'agriculture française.
01:12:29 Il n'y a rien de mal à ça.
01:12:31 Souvent, c'était rapproché au nationalisme,
01:12:34 quand on parlait de souveraineté.
01:12:36 D'ailleurs, Michel Enfray, on parle très bien, et cela depuis des années.
01:12:39 Sauf qu'évidemment, c'était de la récupération et de l'instrumentalisation politique,
01:12:43 de la part de certains bords politiques,
01:12:46 et également à l'aile gauche de la macronie.
01:12:49 Maintenant, comme il y a un consensus au niveau national,
01:12:53 au niveau des sondages,
01:12:55 évidemment, ça plaît aussi à la macronie,
01:12:58 et il faut mettre en avant cette souveraineté,
01:13:00 parce que tout le monde en parle,
01:13:02 et tout le monde trouve ça anormal de ne pas le faire.
01:13:04 - Alexandre Sabatou, là, vous n'avez plus le copyright sur le terme.
01:13:08 - Mais tant mieux, dès que nos idées avancent, je suis très content.
01:13:11 Et c'est vrai que quand j'écoutais Gabriel Attal,
01:13:13 qui revenait sur 7 ans de politique macroniste,
01:13:16 j'avais l'impression d'entendre Jordan Bardella quand il parlait de souveraineté.
01:13:18 Mais après, il faut se méfier,
01:13:20 parce qu'il parle de souveraineté européenne aussi.
01:13:22 Et la souveraineté européenne, si on peut produire
01:13:24 tous les produits qu'il faut à l'étranger,
01:13:26 si on ne produit rien en France, on est souverain à l'échelle de l'Europe.
01:13:28 Donc c'est du pipeau.
01:13:30 Et deuxièmement, il parle de souveraineté française, on va l'inscrire dans la loi.
01:13:32 Mais personne n'est dupe.
01:13:34 La loi européenne est supérieure aux droits français.
01:13:37 Donc, il va se passer comme pour la loi immigration,
01:13:39 où le Conseil constitutionnel a vidé la loi de son essence,
01:13:42 l'Union européenne va enlever tout l'intérêt de la loi
01:13:45 sur la souveraineté alimentaire française de sa loi.
01:13:48 Alors, il y a deux choses dans ce qu'il nous dit Eleonore Kawa,
01:13:50 il y a une sorte d'échec déjà annoncé,
01:13:53 et puis il y a ce côté effectivement antinomique
01:13:55 de pouvoir considérer la souveraineté comme étant européenne.
01:13:59 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:14:01 Déjà, ça ne me surprend pas, parce que d'entrée de jeu,
01:14:03 on n'est pas d'accord et ça ne va pas marcher,
01:14:05 eux ils ne font rien, mais tout ce qu'on fait, ça ne marchera pas.
01:14:08 La souveraineté alimentaire, on en parle depuis des années,
01:14:11 on en a beaucoup parlé, si, bien sûr que si,
01:14:13 on en a énormément parlé au moment du Covid,
01:14:15 au moment de la crise mondiale.
01:14:16 On parlait de souveraineté alimentaire, on s'en est donné les moyens, c'est autre chose.
01:14:18 Non, non, et on s'en est donné les moyens.
01:14:20 Et si on a une Europe dans laquelle on peut produire
01:14:22 et dans laquelle on a un certain nombre d'interdépendances,
01:14:25 on sait qu'elles sont aussi nécessaires pour nourrir notre bétail,
01:14:28 pour nous permettre de produire.
01:14:29 Vous l'avez dit à très juste titre,
01:14:31 le modèle agricole français, c'est toute une diversité de production,
01:14:35 entre un éleveur qui a 7 vaches et une ferme agro-industrielle,
01:14:40 on est sur des choses tout à fait différentes.
01:14:41 Aujourd'hui, ce qu'on est en train de dire, c'est
01:14:43 qu'il faut s'interroger sur comment on rémunère mieux nos agriculteurs,
01:14:47 comment on s'assure qu'ils puissent vivre de leur travail,
01:14:49 mais il n'est à aucun moment question de se priver d'un marché alimentaire
01:14:53 dont on est dépendant, dont on a besoin,
01:14:55 et dont nos agriculteurs, en tout cas dans toutes les demandes
01:14:58 qui ont été entendues, dans toutes les discussions qui ont eu lieu,
01:15:00 ne nous ont pas dit.
01:15:02 Surtout, interdiser l'arrivée d'intrants, de grains,
01:15:06 de choses pour notre bétail.
01:15:08 Ça, on peut le dire, si.
01:15:09 On parle de l'Ukraine, ils se plaignent du fait qu'on importe
01:15:14 énormément de céréales et de poulets ukrainiens.
01:15:16 Ce qu'on veut, c'est de la justice.
01:15:17 Ce qu'on veut, c'est que les agriculteurs français
01:15:19 ne soient pas soumis à des normes qui soient plus contraignantes
01:15:22 que les produits carrés sur notre sol.
01:15:24 Vous n'avez fait que ça ?
01:15:25 Non, justement.
01:15:26 Vous n'avez fait que ça ? C'est votre bilan, depuis ces dernières années ?
01:15:27 Déjà, on ne fait pas notre bilan parce que le gouvernement est encore...
01:15:30 Sur la surtransposition, il a quand même reconnu, lui-même,
01:15:33 que la guerre de la Tâle, on va pas être loyaliste ou quoi.
01:15:35 Il a reconnu que certains points ne marchent pas, évidemment,
01:15:37 et encore une fois, il a reconnu les choses qui ne marchaient pas,
01:15:39 mais il y a aussi des choses qui marchent et qui avancent.
01:15:41 Et on a vu tout à l'heure le rôle qu'a la France au sein de l'Union Européenne.
01:15:45 Donc on peut pas dire "Rien n'a marché pendant 7 ans,
01:15:47 et vous ne ferez rien pendant les 3 ans qui viennent, ça, ça vous arrangerait ?"
01:15:50 Personne n'avance.
01:15:51 Nous, on est là pour faire avancer les Français.
01:15:53 On a eu besoin que les agriculteurs sortent et bloquent toute la France
01:15:56 pour que vous preniez en fin de mesure des bêtises que vous avez faites.
01:15:58 C'est un fait, ça.
01:15:59 Mais non, ce qu'on est en train de voir, c'est que les agriculteurs
01:16:02 nous demandent de modifier un certain nombre de choses
01:16:04 et d'aller plus loin sur des décisions qui ont été prises.
01:16:07 Et c'est précisément ce qu'on est en train de faire.
01:16:09 Tout ce qu'ils ont dû faire, discuter avec nous pendant 10 jours,
01:16:12 discuter avec le gouvernement pendant 10 mois,
01:16:14 discuter pour tous ceux qui ont dû dormir dehors pendant des semaines,
01:16:20 échanger, discuter, dialoguer, co-construire,
01:16:23 et aujourd'hui avoir un résultat qui est positif
01:16:26 et surtout une feuille de rouge pour avancer ensemble.
01:16:28 Je m'attends à cette inscription du terme de souveraineté alimentaire dans la loi.
01:16:33 Au fond, pardonnez-moi le jeu de mots, ça ne mange pas de pain de le faire.
01:16:38 Mais ce n'est pas très engageant en soi. C'est ça que je veux dire.
01:16:41 Oui, vous avez raison.
01:16:42 Ça donne quand même une indication sur la ligne politique.
01:16:45 Il faut rappeler, je pense, c'est important, qu'Emmanuel Macron,
01:16:49 ce n'est pas vrai de dire qu'il a toujours été hostile aux mots de souveraineté.
01:16:53 En 2017, une de ses obsessions dans sa campagne électorale,
01:16:57 c'était de dire qu'il était patriote et pas nationaliste.
01:17:00 Donc il se revendiquait aussi de ce mot.
01:17:02 Il y a un entretien avec la revue Le Grand Continent,
01:17:05 qui doit dater de 2019, je crois, où il défend aussi l'idée de souveraineté.
01:17:09 Donc il n'a jamais été hostile aux mots en lui-même, totalement.
01:17:11 Mais il est vrai que l'inscrire dans la Constitution,
01:17:14 ça témoigne d'un tournant, ça on ne peut pas le nier.
01:17:17 Je pense en effet que le moment qui a initié ce tournant,
01:17:21 ça a été le coronavirus, où on a vu une sorte de mise entre parenthèses
01:17:25 de la mondialisation et une critique de ce modèle-là de mondialisation,
01:17:29 sur la question des médicaments, aujourd'hui sur la question de l'agriculture, etc.
01:17:32 Il y a eu aussi le moment de la guerre en Ukraine qui a intensifié ce sujet.
01:17:36 Maintenant, la question, j'aimerais revenir à cette question qu'on posait.
01:17:39 Parler de souveraineté, ce n'est absolument pas être fasciste.
01:17:42 En soi, la souveraineté, ce n'est absolument pas un concept fasciste.
01:17:44 Seulement, ce qu'il faut bien voir, c'est que la souveraineté d'un pays,
01:17:48 elle est aujourd'hui, de toutes les manières, limitée à des échelles
01:17:52 qui sont internationales et qui sont mondiales.
01:17:54 On le pose à l'échelle de l'Union Européenne, et c'est vrai,
01:17:57 mais je veux dire, ce n'est pas le seul sujet.
01:17:58 Regardez quand Donald Trump est arrivé au pouvoir aux États-Unis,
01:18:01 et qu'il a voulu absolument avoir, reconquérir, une pureté de la souveraineté.
01:18:05 En fait, c'est ça qui est problématique, c'est la notion de souveraineté pure.
01:18:08 Il n'est pas engagé dans l'Union Européenne, Donald Trump, il ne l'a jamais été.
01:18:11 En revanche, il s'est coupé d'un certain nombre de traités,
01:18:14 on se souvient les uns après les autres, Withdraw, from ceci, from cela, etc.
01:18:17 au nom, justement, de cette souveraineté américaine à reconquérir.
01:18:21 Ils sont quand même allés un peu plus loin que nous dans le concept, ça c'est indéniable.
01:18:24 Avec AFA, ça.
01:18:25 Ce qu'il faut voir aujourd'hui, c'est que...
01:18:26 Il est plus proche de la souveraineté qu'on ne l'est nous en France.
01:18:28 Bien sûr, mais ce qu'il faut voir aujourd'hui, c'est que la souveraineté,
01:18:31 de toutes les manières, elle est toujours hybride.
01:18:33 Elle se pose avec des traités, avec des organisations internationales,
01:18:37 avec l'Union Européenne dans notre cas, et qu'une souveraineté pure,
01:18:39 totalement pure, ça n'existe pas.
01:18:41 Et c'est exactement le même problème que celui qui s'est posé en Europe,
01:18:44 entre le début du XIXe siècle, où les peuples aspiraient à retrouver leur souveraineté,
01:18:48 1848, etc., le printemps des peuples, et la fin du XIXe siècle, début du XXe,
01:18:52 où ils aspiraient précisément à trouver une pureté de la souveraineté.
01:18:55 Ça a conduit où on sait.
01:18:57 Enfin, vous non plus, Alexandre Sapéto, vous n'êtes pas pour un isolationnisme pur,
01:19:01 mais vous voulez peut-être rétablir la balance.
01:19:03 C'est ça en fait l'idée.
01:19:04 C'est ça, on n'est pas foncièrement opposés au libre-échange, on est pour le juste échange.
01:19:07 Vous n'êtes plus pour le très vite.
01:19:08 Laissez-le parler, s'il vous plaît.
01:19:09 Pour bien comprendre, il y a les produits de haute qualité.
01:19:13 Par exemple, nos grands crus de vin, nos fromages comme le comté.
01:19:17 Quand on veut acheter du comté, on achète du comté, on ne va pas acheter du gouda, par exemple.
01:19:20 Mais par contre, pour les produits d'entrée de gamme ou de moyenne gamme,
01:19:23 on est mis en confrontation sur trois choses.
01:19:28 Sur la qualité, et ça c'est tout à fait normal,
01:19:30 mais aussi sur les salaires des autres, des coûts de production et des normes.
01:19:36 Donc aujourd'hui, on a un code rural qui fait 3000 pages.
01:19:39 Et si on compare simplement avec l'Ukraine,
01:19:41 en France, le salaire moyen est de plus de 2000 euros, en Ukraine, il est à 350.
01:19:45 Donc après, il ne faut pas s'étonner que le poulet qui vient d'Ukraine coûte deux à trois fois moins cher qu'en France.
01:19:49 Et ça, nous, on dit non.
01:19:51 C'est pour ça qu'on veut suspendre les traités de libre-échange actuels
01:19:54 en mettant en place des clauses miroirs et des mesures de justice.
01:19:59 Et on n'en parle peut-être pas assez, Eleonore Caroy,
01:20:01 mais il y a aussi la concurrence intra-européenne entre pays de l'Union.
01:20:05 Ça ne va pas toujours de soi, le donnant-donnant entre pays voisins.
01:20:10 Absolument, mais on a vu qu'on a besoin de l'Union européenne.
01:20:13 On l'a vu justement au moment des crises que vous évoquiez tout à l'heure,
01:20:16 lors du Covid et lors de la crise en Ukraine.
01:20:19 On a vu nos interdépendances, on voit qu'il faut les corriger dans une certaine mesure,
01:20:23 mais on a besoin d'Europe.
01:20:25 Et c'est là où le discours du Rassemblement national est très ambigu.
01:20:28 Parce qu'il y a quelques mois, ils étaient clairement pour le Frexit.
01:20:31 Et aujourd'hui, quand on leur pose la question, ils ne savent plus trop où ils habitent.
01:20:34 Donc vous n'êtes plus pour le Frexit.
01:20:36 Je ne crois pas, moi, entendu, mais je ne peux pas dire que vous l'assentiez, l'Union européenne.
01:20:38 Mais vous en avez quand même beaucoup parlé, c'était votre cheval de bataille.
01:20:41 Vous avez changé d'avis.
01:20:43 Oui, on a changé d'avis.
01:20:45 Vous avez changé d'avis sur toute votre politique agricole.
01:20:47 Vous n'arrêtez pas de critiquer l'Europe.
01:20:49 Mais en fait, vous vous rendez compte que l'Europe est nécessaire,
01:20:52 et que c'est en Europe et en Européens que nous sommes plus forts.
01:20:55 Un dernier mot.
01:20:57 Peut-être juste pour élever encore un peu le débat, il nous reste une minute.
01:21:00 J'ai quand même l'impression que grâce à ce qui s'est passé,
01:21:04 les Français ont redécouvert un secteur qui leur était presque étranger,
01:21:08 devenu presque étranger au fil du temps,
01:21:10 où beaucoup d'entre nous, peut-être, ont des origines,
01:21:13 ou tirent leurs origines du monde paysan.
01:21:16 Mais ça avait complètement disparu, c'est au deuxième plan, Nathan.
01:21:18 Vous avez raison, et c'est vrai que le débat public,
01:21:21 en tout cas dans les médias, pas sur les réseaux sociaux, mais dans les médias,
01:21:23 il a souvent tendance à être centré autour de problématiques urbaines,
01:21:27 et particulièrement parisiennes.
01:21:28 Hier, j'étais à Bordeaux, et quelqu'un m'a croisé, il m'a dit une chose intéressante.
01:21:31 Il m'a dit "Mais là, vous êtes en train de vous exciter sur le mouvement des agriculteurs,
01:21:34 mais vous ne voyez pas que c'est aussi un sujet qui est très parisien ?
01:21:37 Par exemple, il m'a dit "A Bordeaux, avant-hier, il y a eu une énorme mobilisation de chauffeurs VTC,
01:21:42 qui a paralysé intégralement la ville, avec des revendications sociales très intéressantes.
01:21:46 Je ne crois pas qu'il en ait été question, même pas dix secondes, dans aucune émission.
01:21:49 Donc c'est vrai que c'est intéressant, c'était une erreur de représentation sur les agriculteurs,
01:21:53 mais ça touche beaucoup de corps professionnels aussi.
01:21:56 Vincent Berchereau, ça vous a fait chaud au cœur ?
01:21:58 Vous aussi, vous avez redécouvert, d'une certaine manière, les Français,
01:22:01 dans tout ce qu'ils avaient de nobles et généreux à votre endroit ?
01:22:07 Oui, il y a quand même eu énormément de messages de soutien.
01:22:10 J'ai été sur ces mobilisations, on était en convoi,
01:22:13 et on voyait les gens sortir dans les rues, applaudir, encourager, etc.
01:22:16 Et je pense que c'est aussi un tournant,
01:22:18 c'est la première fois que la population était autant tournée vers ses agriculteurs.
01:22:22 Même si elle pourrait aider plus, certains des plans parmi vous,
01:22:25 je pense qu'on n'est pas assez français, mais c'est l'inflation aussi qui passe par là.
01:22:31 Merci beaucoup en tout cas d'avoir répondu à notre invitation.
01:22:34 Merci à ceux qui nous ont rejoints pour la partie politique.
01:22:37 Merci beaucoup mon cher Raphaël, et on en garde quelques-uns parmi nous pour la dernière heure.
01:22:42 Caroline, vous serez là, Nathan également,
01:22:44 et Jordan Florentin de Boulevard Voltaire va nous retrouver.
01:22:47 A tout à l'heure.
01:22:52 De retour avec vous, on entame la dernière partie de notre émission,
01:22:55 Vincent est de retour, rebonjour Vincent.
01:22:57 On va évidemment parler de la suite des annonces de Gabriel Attal,
01:23:00 et la prise de parole aussi d'Emmanuel Macron un petit peu plus tard,
01:23:03 et les agriculteurs qui donc lèvent le camp petit à petit.
01:23:05 La plupart des points de blocage ont été levés depuis ce matin, effectivement,
01:23:08 mais certains agriculteurs n'entendent pas partir tout de suite.
01:23:12 On voit ce reportage de Mathilde Coulier-Flornaud avec nos équipes sur le terrain.
01:23:15 Demi-tour pour les agriculteurs.
01:23:18 Ce matin à Chili-Mazarin sur la 6,
01:23:20 les agriculteurs ont démonté leur campement.
01:23:22 Après 5 jours et 5 nuits passés sur place,
01:23:25 il est temps pour eux de rentrer à la maison.
01:23:27 On va regagner nos fermes,
01:23:29 parce que c'est nos épouses qui prennent leur lait sur le terrain,
01:23:34 qui s'occupent de la logistique et tout.
01:23:36 Nous on est un petit peu fatigués, elles aussi,
01:23:38 et puis voilà, on va retrouver nos animaux aussi, ça va faire du bien.
01:23:41 Leur départ a été encadré par les forces de l'ordre.
01:23:45 Les agriculteurs repartent satisfaits des annonces du gouvernement,
01:23:48 mais attendent des mesures concrètes.
01:23:50 Il va y avoir une grosse phase de travail,
01:23:52 pour que ça se traduise dans une loi,
01:23:55 et qu'on ait un contour de la loi qui soit présenté au salon de l'agriculture.
01:23:59 Et ensuite, nous on s'assurera bien que toutes ces choses qui sont mises là,
01:24:04 se concrétisent, et se concrétisent dans un laps de temps qui soit assez court.
01:24:07 Donc on va aussi avoir un planning législatif,
01:24:09 qui va nous donner de la visibilité.
01:24:11 Nous on attend du concret, vous savez, nous les agriculteurs,
01:24:13 on est comme Saint-Thomas, on ne croit que ce qu'on voit.
01:24:15 D'autres barrages ont progressivement été levés ce matin,
01:24:18 comme à Gennevilliers sur la 15, et à Gennevilliers-les-Louvres sur la 1.
01:24:22 Quelques blocages persistent encore sur la 7 au sud, et sur la 43,
01:24:26 où la Confédération Paysanne a indiqué vouloir rester sur place,
01:24:29 malgré l'appel de la FNSEA et des jeunes agriculteurs à lever les blocages.
01:24:34 Et de son côté le ministre de l'Agriculture, Marc Feneau,
01:24:38 est arrivé dans les Roses cet après-midi, au chevet des viticulteurs.
01:24:41 Une profession qui s'estime oublier des annonces du gouvernement,
01:24:44 et qui dénonce notamment une concurrence déloyale.
01:24:47 Et puis d'autres professionnels s'estiment victimes de cette concurrence déloyale,
01:24:51 ce sont les exploitants, enfin les agriculteurs du bio.
01:24:55 Ils dénoncent comme leurs collègues des marges abusives des distributeurs
01:25:00 ou des charges administratives trop importantes,
01:25:02 exemple avec ce maraîcher en Gironde, avec Barbara Durand.
01:25:05 Sur cette exploitation familiale, la production de légumes bio tourne au ralenti.
01:25:10 Depuis la crise du Covid, la demande est en baisse.
01:25:13 - Du coup en ce moment on réduit notre production,
01:25:16 on déclasse certains légumes bio pour les vendre en conventionnel,
01:25:20 pour pas les perdre, et souvent des fois quand on les vend en conventionnel,
01:25:24 on les achète plus cher qu'en bio.
01:25:26 - Une perte d'argent pour le consommateur, mais aussi pour lui.
01:25:29 Conséquence, l'exploitant agricole a été contraint de réduire ses équipes,
01:25:33 ils sont passés de 7 à 3 employés.
01:25:36 Le maraîcher admet également être impuissant face aux pratiques de la grande distribution.
01:25:40 - Une tomate qu'on vend 1,10€, 1,20€ on va dire,
01:25:43 sur une tomate ancienne en bio, elle va être vendue 4-5€ en magasin.
01:25:48 C'est les marges pratiquées tout le temps.
01:25:52 - S'il garde le sourire, pour s'en sortir financièrement,
01:25:56 Cyril a d'ores et déjà prévu de diversifier son activité.
01:26:00 - On investit dans une remorque de marché pour faire des crêpes et des gaufres,
01:26:03 pour valoriser du coup crêpes au miel, et gaufres au miel,
01:26:07 et là cet été on postule sur plein d'événements sportifs ou culturels
01:26:11 pour essayer de s'en sortir.
01:26:14 - Dans notre pays, la filière bio, en crise depuis plusieurs années,
01:26:18 représente 14% des fermes françaises.
01:26:21 - Enfin dans le reste de l'actualité, Vincent,
01:26:23 ce conseil alarmant de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement.
01:26:26 - Les hébergements d'urgence ne sont pas suffisants
01:26:28 pour accueillir toutes les personnes qui dorment dans la rue.
01:26:30 L'accès au logement social, lui, a largement chuté ces dernières années.
01:26:33 Résultat, le marché du logement insalubre prospère.
01:26:36 Reportage de Corentin Brio.
01:26:39 - Des murs rongés par l'humidité, une gazinière de fortune,
01:26:44 ou encore une douche qui ne fonctionne pas.
01:26:47 Depuis 17 ans, Belker loue un studio insalubre à Saint-Denis,
01:26:51 en banlieue parisienne, avec l'espoir d'être un jour relogé.
01:26:55 - C'est pas une vie ici, c'est pas une vie.
01:26:59 Je préfère mourir que de ne plus rester ici.
01:27:03 - Selon la Fondation Abbé Pierre, 600 000 foyers
01:27:06 comme celui de Belker seraient concernés par l'insalubrité.
01:27:10 70 ans après l'appel de l'Abbé Pierre,
01:27:12 la Fondation fait le bilan d'une année noire pour le mal-logement.
01:27:16 - L'habitat indigne, c'est le résultat de cette pénurie de logements.
01:27:19 Et tant qu'on aura ça, tant qu'il y a des gens qui seront refusés
01:27:22 aussi nombreux par les bailleurs sociaux, où est-ce qu'ils vont ?
01:27:25 Le marché privé est extrêmement cher,
01:27:27 donc vous allez sur un sous-marché qui est moins cher,
01:27:30 mais qui est dans de très mauvaises conditions.
01:27:32 C'est ça qu'il faut, à la fois, il faut davantage résorber
01:27:35 l'habitat indigne et puis il faut arrêter de l'alimenter.
01:27:38 - Face à cette crise, un projet de loi a été soumis,
01:27:41 une urgence et une nécessité pour les maires des villes touchées.
01:27:45 - Depuis 2020, on a des nouveaux immeubles
01:27:49 qui ont basculé dans l'habitat indigne.
01:27:51 On a des nouveaux immeubles extrêmement nombreux
01:27:53 qu'on a dû évacuer pour des questions de sécurité, de santé.
01:27:57 Des nouveaux arrêtés qui ont été pris.
01:28:00 Et aujourd'hui, pour essayer de vous simplifier les choses,
01:28:04 on a des outils qui nous permettent d'intervenir
01:28:06 tout au bout de la chaîne de la dégradation.
01:28:09 Et là, l'enjeu de ce projet de loi, c'est de pouvoir intervenir
01:28:11 quand on est au début de la chaîne et qu'on constate
01:28:14 qu'il y a une inaction des copropriétaires.
01:28:17 - La Fondation espère dorénavant des actions concrètes
01:28:20 pour enfin permettre à des centaines de milliers de personnes
01:28:23 de pouvoir se loger dignement.
01:28:26 - Merci beaucoup, Vincent, surtout tout à l'heure
01:28:28 pour ce dernier journal dans 180 minutes.
01:28:30 Caroline Pilla serait restée en notre compagnie éditoriale.
01:28:32 Ils savent au côté Florent Tardif du service politique
01:28:34 qui nous a rejoint, Nathan Devers est là également.
01:28:36 Et on accueille Jordane Nulfland de Boulevard Voltaire.
01:28:39 Bonjour Jordane.
01:28:40 On va reparler évidemment de la mobilisation des agriculteurs
01:28:42 et de ces exploitants qui globalement,
01:28:45 lors des heures qui ont suivi les annonces de Gabriel Attal,
01:28:47 puis la prise de parole d'Emmanuel Macron,
01:28:49 ont commencé à rentrer chez eux.
01:28:51 Ils ont eu une sorte d'aval de leurs représentants
01:28:53 à la FNSEA et chez les jeunes agriculteurs.
01:28:55 Mais on va voir ce que ça donne à présent qu'ils sont de retour.
01:28:58 Est-ce qu'ils ont eu le temps de maturer tout ça ?
01:29:01 De penser à ce qui leur avait été promis
01:29:04 et de se remobiliser peut-être pour la suite ?
01:29:06 Bonjour Adrien Spiteri.
01:29:07 Vous êtes précisément avec Franck,
01:29:09 qui lui fait de la polyculture et de l'élevage
01:29:11 à Gersheville, dans l'Essonne.
01:29:13 C'est-à-dire pas si loin que ça
01:29:15 d'un des points de blocage majeur de cette mobilisation.
01:29:18 Quel est son état d'esprit après cette nuit
01:29:21 à songer à tout ce qu'il avait entendu ?
01:29:24 Écoutez Nelly, avant de retrouver Franck,
01:29:27 je voulais juste vous montrer son tracteur.
01:29:29 C'est avec ce tracteur que Franck est venu ce matin
01:29:32 de l'autoroute A6 à hauteur de Chili-Mazarin.
01:29:35 Après plusieurs jours de blocage,
01:29:38 vous voyez notamment ce drapeau de la FNSEA
01:29:41 flotter au-dessus de son véhicule.
01:29:43 Alors on va aller justement rejoindre Franck.
01:29:46 Franck, il est déjà de retour au travail
01:29:48 ici dans cette ferme en Seine-et-Marne
01:29:50 parce qu'ici on fait à la fois de la production
01:29:53 de céréales, de la volaille également.
01:29:55 Il est éleveur de volaille.
01:29:57 Et puis les produits sont directement vendus
01:30:00 aux consommateurs dans ce petit magasin.
01:30:02 Et on va aller demander justement à Franck
01:30:04 à ce que ça lui fait de revenir travailler
01:30:06 après autant de jours.
01:30:08 Et pendant son absence, c'est sa femme,
01:30:10 ses enfants qui ont repris ici sa ferme,
01:30:13 son exploitation.
01:30:15 Regardez, ici des fruits, des légumes sont vendus.
01:30:18 Et puis évidemment les volailles qui sont
01:30:20 produits dans cette ferme.
01:30:21 On va aller retrouver Franck justement.
01:30:23 Regardez, hop, on a un petit peu de chemin
01:30:26 qui est actuellement en train justement de vendre
01:30:28 ces produits à ses clients.
01:30:30 Franck, est-ce qu'on peut vous poser
01:30:32 deux, trois petites questions en direct ?
01:30:34 On va aller le retrouver.
01:30:36 Bon, Franck, qu'est-ce que ça fait
01:30:38 de revenir au travail après ces journées
01:30:41 de blocage ? On imagine que c'est un soulagement.
01:30:44 - Bah écoutez, oui, on est soulagé parce que
01:30:46 c'est vrai qu'on a quitté la ferme,
01:30:48 ça fait maintenant 5 jours complets.
01:30:50 Bon, on était mobilisés depuis 10 jours.
01:30:52 Mais bon, là, je ne vous cache pas qu'il y avait
01:30:54 un petit peu de fatigue.
01:30:55 Et puis, bon, on a quand même eu
01:30:57 certaines avancées.
01:30:59 Bon, il faut que ce soit écrit,
01:31:01 il faut que ce soit traduit.
01:31:03 Je pense qu'il y a encore un petit peu
01:31:05 de décryptage à faire.
01:31:07 Donc, voilà, je suis très content
01:31:09 de retrouver mes clients, ma ferme,
01:31:11 mes animaux, mes enfants, ma femme.
01:31:14 - Vous disiez tout à l'heure que,
01:31:16 si ces annonces, elles n'étaient pas
01:31:18 actées, finalement, par des actes très rapides
01:31:20 dans les prochaines semaines, vous ne vous empêchez pas
01:31:22 de vous remobiliser encore avec d'autres agriculteurs ?
01:31:24 - Ah, bien sûr, là,
01:31:26 on a démontré quand même, enfin, l'opinion publique,
01:31:28 tout le monde est derrière nous.
01:31:30 Nous, on a prouvé
01:31:32 qu'on pouvait
01:31:34 produire de l'agriculture vraiment
01:31:36 franco-française.
01:31:38 Tous les Franciliens, tous les Français ont bien compris ça.
01:31:40 On se devait de
01:31:42 réexpliquer ça, parce que ça fait des
01:31:44 décennies, en fait, qu'on se fait
01:31:46 un peu promener. Voilà, notre dernière grande mobilisation,
01:31:48 c'était 92.
01:31:50 Bon, ben là, on en
01:31:52 ressort, je dirais, quand même un peu plus fort.
01:31:54 Bon, ceci dit,
01:31:56 on veille au grain
01:31:58 et puis on sait qu'il y a l'échéance du Salon de
01:32:00 l'Agriculture qui arrive la fin février.
01:32:02 Donc, voilà, ne vous inquiétez pas,
01:32:04 on pourrait être amenés à se revoir.
01:32:06 - Merci beaucoup, Franck. On vous laisse travailler
01:32:08 avec vos clients. On va remercier
01:32:10 également Franck pour son accueil
01:32:12 ici, dans cette ferme, puisque avec sa
01:32:14 maman, ils nous ont accueillis, ils nous ont même
01:32:16 servi à déjeuner. Donc, on remercie
01:32:18 évidemment Franck et qui, le dien,
01:32:20 il veut absolument que ces annonces
01:32:22 se transforment en actes, sinon, comme d'autres
01:32:24 agriculteurs, eh bien, il n'est pas exclu
01:32:26 qu'ils se remobilisent dans les prochaines
01:32:28 semaines. - Et dès le Salon de l'Agriculture,
01:32:30 en effet. Merci beaucoup, cher Adrien,
01:32:32 et merci à Jules Bedot qui vous accompagne aujourd'hui,
01:32:34 à qui on doit ces belles images
01:32:36 incarnées. Florent Tardif,
01:32:38 il ne faut pas crier victoire trop vite, du côté
01:32:40 de l'exécutif. Même,
01:32:42 voilà, cet agriculteur commerçant
01:32:44 qui a repris le cours normal de sa
01:32:46 vie, prévient
01:32:48 en substance. - C'est peut-être le conseil qu'on devrait
01:32:50 leur donner, puisque hier,
01:32:52 après, effectivement, ces annonces de
01:32:54 Gabriel Attal, quelques heures plus tard, il y a eu
01:32:56 ces points de blocage qui ont été
01:32:58 débloqués par les agriculteurs
01:33:00 eux-mêmes, d'ailleurs,
01:33:02 et dans l'entourage du Premier ministre,
01:33:04 on a crié victoire en expliquant
01:33:06 à qui voulait bien l'entendre
01:33:08 que c'était le triomphe de la méthode
01:33:10 Attal, c'est-à-dire que, voilà,
01:33:12 il discutait, il échangeait
01:33:14 avec les syndicats depuis plusieurs jours,
01:33:16 qu'il a compris leurs revendications, qu'il a
01:33:18 su y répondre, et qu'une
01:33:20 semaine plus tard, plus de blocage.
01:33:22 Attention, attention par rapport à ce que
01:33:24 disent aujourd'hui les agriculteurs, et d'ailleurs, ils sont
01:33:26 nombreux à tenir, peu ou prou,
01:33:28 le même discours que celui qu'on vient
01:33:30 d'entendre, c'est-à-dire que, pour l'instant, très bien,
01:33:32 visiblement, nous avons
01:33:34 été entendus, mais maintenant,
01:33:36 est-ce que ce ne sont que
01:33:38 de belles promesses, ou est-ce que, effectivement,
01:33:40 cela va être traduit dans les faits ?
01:33:42 Rendez-vous fin février pour
01:33:44 le Salon de l'Agriculture. - Jordan Florentin,
01:33:46 il s'agit de se mettre au travail, parce que sur la question
01:33:48 des normes et de la simplification,
01:33:50 - Ça prend du temps. - Ça prend du temps,
01:33:52 mais, enfin, en trois semaines, on a le temps déjà d'en aller en chercher
01:33:54 quelques-unes et d'annoncer l'abandon
01:33:56 de celles qui posent problème. - Non, mais c'est ça,
01:33:58 on va voir déjà ce qui va se passer, effectivement, jusqu'au
01:34:00 Salon de l'Agriculture, mais là, sur ce qui s'est
01:34:02 passé récemment, en fait, ça me rappelle un petit peu la période des Gilets jaunes.
01:34:04 C'est vrai qu'à certains moments, il y a eu
01:34:06 des annonces politiques qui ont fait un petit peu freiner
01:34:08 le mouvement, et on s'est dit, bon, on va peut-être,
01:34:10 voilà, certains sont partis, sont rentrés chez eux,
01:34:12 mais d'autres ont continué, parce qu'en fait, il y a eu
01:34:14 des irréductibles gaulois, comme ils s'appelaient à l'époque,
01:34:16 qui ont compris qu'en fait, ils étaient en train de se faire berner.
01:34:18 Là, il y a des agriculteurs qui ont très bien compris
01:34:20 qu'ils allaient être bernés, d'abord, parce qu'ils attendent... - Il y a encore des points de blocage.
01:34:22 - Il y a encore des points de blocage, mais il faut
01:34:24 souligner aussi que la FNSEA, c'est 200 000 membres,
01:34:26 la Confédération Paysanne, c'est 2 000 membres.
01:34:28 Donc forcément, avec 2 000 membres, ils vont avoir beaucoup moins d'impact
01:34:30 que la FNSEA, qui
01:34:32 d'ailleurs sont traités par certains des paysans plus pauvres
01:34:34 de ceux qui négocient
01:34:36 avec les politiques, on dirait tout ça des puissants,
01:34:38 en fait, et qui font taire les revendications
01:34:40 de ces jeunes, de ces plus petits
01:34:42 "paysans", qui eux, veulent
01:34:44 un prix de paiement qui soit
01:34:46 supérieur au prix de revient de leurs produits agricoles.
01:34:48 Je me rappelle, on avait vu,
01:34:50 avec Boulwar Voltaire, un producteur de pommes
01:34:52 à Castel-Sarazin, c'est à côté d'Argent, là où est né le mouvement,
01:34:54 qui lui disait à l'époque,
01:34:56 en 2023 déjà, "moi, mes pommes,
01:34:58 j'en ai plus, je suis obligé de couper
01:35:00 des fruitiers, parce qu'en fait,
01:35:02 le prix du gaz, de l'énergie,
01:35:04 tout ça, en fait, m'empêche de gagner plus
01:35:06 que ce que je dépense pour les produits agricoles".
01:35:08 - Il travaillait à perte. - Ça ne va pas changer, en fait.
01:35:10 Pourquoi ? Parce que l'alliance en Ukraine est toujours là,
01:35:12 les dérèglements climatiques sont toujours là,
01:35:14 toutes les crises, en fait, partout dans le monde sont toujours là,
01:35:16 donc les vrais problèmes de fonds ne vont pas être résolus,
01:35:18 alors c'est pas que la faute des politiques, mais s'indiquer le monde
01:35:20 général, et
01:35:22 on sent aussi que le problème, il est européen,
01:35:24 et qu'il ne va pas être réglé comme ça, en fait, d'Emmanuel Macron,
01:35:26 on croyait qu'il va revenir, là, sur
01:35:28 les accords de libre-échange, sur toutes les politiques
01:35:30 qui sont déjà dirigées au niveau européen
01:35:32 à Bruxelles, ça ne va pas... En fait, on ne va pas changer tout le système
01:35:34 et tout le monde comme ça, donc je pense que le mouvement
01:35:36 n'est pas près de s'éteindre et qu'il va continuer
01:35:38 jusqu'au salon de l'agriculture.
01:35:40 - Parlez d'une méthode à Tal,
01:35:42 Nathan, c'est prématuré quand même ?
01:35:44 - Non, ce n'est pas prématuré,
01:35:46 on voit bien la différence, vous parlez des Gilets jaunes,
01:35:48 entre la méthode d'Edouard Philippe au moment
01:35:50 du déclenchement des Gilets jaunes, et vraiment,
01:35:52 je pense que quand il y a des événements politiques,
01:35:54 ce qui compte, c'est le premier réflexe, ensuite on peut le rattraper
01:35:56 comme on veut, le premier réflexe
01:35:58 est perçu comme le dernier, comme le premier et le dernier.
01:36:00 Le premier réflexe d'Edouard Philippe avait été de dire
01:36:02 "on reste sur notre même ligne,
01:36:04 on ne bouge pas d'un iota,
01:36:06 on ne bouge pas d'une virgule", Emmanuel Macron
01:36:08 avait un moment envisagé de retirer la taxe carburant
01:36:10 et il ne l'avait pas fait parce qu'Edouard Philippe
01:36:12 ne voulait pas qu'il le fasse, et donc,
01:36:14 ça c'était son premier réflexe, le premier réflexe de Gabriel Attal
01:36:16 n'a pas été celui-ci. Maintenant,
01:36:18 là où j'aurais une nuance à mettre sur ce concept
01:36:20 de méthode Attal, c'est que je pense en fait
01:36:22 que ce qui s'est passé ne se comprend pas seulement
01:36:24 à l'échelle des choix du gouvernement,
01:36:26 mais beaucoup plus largement à l'échelle
01:36:28 de la perception médiatique du mouvement
01:36:30 des agriculteurs. Ce que je veux dire par là,
01:36:32 c'est que globalement, sur les dix
01:36:34 dernières années, les luttes sociales
01:36:36 ont très souvent été, je vais un peu à la louche
01:36:38 en disant ça, mais très souvent été discréditées,
01:36:40 à Toroy a raison, mais c'est un constat.
01:36:42 Regardez dernièrement quand il y a eu les
01:36:44 manifestations contre la réforme des retraites
01:36:46 qui étaient soutenues par
01:36:48 7 à 8 français sur 10,
01:36:50 eh bien, globalement, très très vite,
01:36:52 on a eu un narratif,
01:36:54 un récit qui s'est imposé, consistant
01:36:56 à dire "regardez, ces manifestations sont
01:36:58 violentes, il y a des poubelles qui sont brûlées,
01:37:00 il y a de la casse,
01:37:02 c'est le chaos, et finalement, le gouvernement
01:37:04 tient la ligne. Donc aussi, quand on est
01:37:06 dans ce narratif-là, j'aime pas le mot de
01:37:08 ce narratif, mais c'est celui qui est employé par les communiquants,
01:37:10 mais je l'emploie volontairement.
01:37:12 Quand on est dans ce narratif-là, évidemment que le gouvernement
01:37:14 a la possibilité de tenir sa ligne,
01:37:16 puisqu'il y a autour de lui un certain nombre
01:37:18 de gens rationnels qui disent "bon, bah, le gouvernement
01:37:20 a raison". Et là, globalement,
01:37:22 très étonnamment, les mêmes
01:37:24 qui discréditent systématiquement
01:37:26 les mouvements sociaux,
01:37:28 là, ont applaudi,
01:37:30 voire ont fétichisé le mouvement des agriculteurs.
01:37:32 Je vais pas citer de nom, mais enfin, c'est intéressant
01:37:34 de voir que des gens qui participent au débat public,
01:37:36 pas forcément des intellectuels,
01:37:38 des éditorialistes, etc., ou des politiques,
01:37:40 qui, chaque fois qu'ils voient une demi-poubelle
01:37:42 brûlée dans une manif, disent que c'est
01:37:44 la révolution, que c'est le marxisme-léninisme
01:37:46 qui revient, et que quand il y a eu les agriculteurs,
01:37:48 la mutuelle brûlée,
01:37:50 ou des choses comme ça, on dit "mais finalement,
01:37:52 ça c'est pas très important, ils ont raison parce que leur cause
01:37:54 est juste". Et donc, si vous voulez, il y avait
01:37:56 objectivement un deux poids, deux mesures là-dedans. Ce que je dis,
01:37:58 c'est un constat, je ne
01:38:00 donne pas mon avis personnel. Et je pense
01:38:02 que, du coup, ça a fait que le gouvernement
01:38:04 a été contraint de prendre au sérieux
01:38:06 ce mouvement, bien plus que
01:38:08 les précédentes luttes sociales. - Parce que c'était,
01:38:10 ça transcendait la
01:38:12 simple perception des agriculteurs eux-mêmes.
01:38:14 C'est intéressant comme lecture. Est-ce que c'est celle
01:38:16 que vous faites aussi, Caroline ?
01:38:18 - Pas entièrement. Je trouve que c'est assez pompeux
01:38:20 de parler de méthode Gabriel Attal. Alors,
01:38:22 il vient d'arriver à ce poste, donc je lui laisse le bénéfice
01:38:24 du doute. Mais jusqu'à présent,
01:38:26 même s'il est clair,
01:38:28 il dialogue, tous les agriculteurs,
01:38:30 ainsi que les échanges qu'il a pu avoir
01:38:32 avec d'autres corporations,
01:38:34 vous disent que lui
01:38:36 répond aux questions. Ce qui est déjà une différence
01:38:38 avec les barons, les ténors
01:38:40 de la politique
01:38:42 qu'on connaît tous depuis des
01:38:44 décennies. Malgré tout,
01:38:46 beaucoup d'agriculteurs vous disent, une fois
01:38:48 de plus, "on veut du concret". On sait très bien
01:38:50 que la Macronie est assez
01:38:52 européiste. Et ça n'est pas un gros
01:38:54 mot, une fois de plus. Mais moi, j'attends
01:38:56 aussi de leur part, lorsqu'ils sont au Parlement
01:38:58 européen, qu'ils votent
01:39:00 en faveur de la France.
01:39:02 - Je peux vous dire qu'ils vont être scrutés beaucoup plus
01:39:04 que jamais, quand même,
01:39:06 dans les prochaines semaines. - Ça veut dire
01:39:08 qu'on est souverains dans notre pays,
01:39:10 on fait preuve de fermeté, même si on n'a pas
01:39:12 "gain de cause",
01:39:14 mais ça veut dire qu'on soutient les nôtres. Et ça fait
01:39:16 toute la différence, déjà, en termes d'état
01:39:18 d'esprit et en termes de posture.
01:39:20 Donc moi, j'attends qu'en dehors des effets
01:39:22 d'annonce et de la communication et de ce qui a été promis,
01:39:24 c'est que ce soit vraiment mis
01:39:26 en avant. Parce qu'effectivement,
01:39:28 on fait tous un parallèle avec les Gilets jaunes,
01:39:30 qui étaient pour moi une cause totalement légitime.
01:39:32 C'était une question de pouvoir d'achat,
01:39:34 de hausse du carburant. Je ne parle pas de ce qui s'est produit
01:39:36 après au niveau de l'extrémisme,
01:39:38 de la haine, de la détérioration de certains,
01:39:40 mais il faut quand même rappeler que les Gilets jaunes
01:39:42 ont obtenu 17 milliards
01:39:44 parce que le mouvement a perduré,
01:39:46 que beaucoup ont cassé,
01:39:48 donc le gouvernement était dos au mur.
01:39:50 Et en fait, avec cette crise,
01:39:52 qu'est-ce qui se passe ? Bien évidemment que c'est une crise,
01:39:54 une fois de plus, qui fait l'unanimité. Parce que
01:39:56 ces gens nous nourrissent,
01:39:58 et que l'un de leurs slogans,
01:40:00 que j'apprécie beaucoup d'ailleurs,
01:40:02 et il résume un petit peu ce qu'ils vivent
01:40:04 en termes de crise actuelle,
01:40:06 "Notre faim sera votre faim".
01:40:08 Et c'est totalement réaliste.
01:40:10 Donc comment ne pas soutenir ces gens qui travaillent
01:40:12 en moyenne 80 heures par semaine,
01:40:14 qui perçoivent en moyenne
01:40:16 entre 400 et 900 euros,
01:40:18 donc sous le seuil de pauvreté,
01:40:20 parce que c'est 20% d'entre eux qui arrivent
01:40:22 à avoir un salaire médian,
01:40:24 et plus. Donc forcément, par la suite,
01:40:26 ça peut faire boule de neige. Parce que vous parliez, Nathan,
01:40:28 de crise sociale. Effectivement,
01:40:30 beaucoup de gens peuvent transposer
01:40:32 ce que vivent les agriculteurs à leurs difficultés
01:40:34 du quotidien. Et donc par la suite,
01:40:36 ça peut être la corporation des VTC,
01:40:38 celle des soignants, d'ailleurs qui n'est pas
01:40:40 réglée, ainsi de suite, le régalien
01:40:42 en règle générale, et tous les gens qui se lèvent
01:40:44 et qui souffrent de leurs conditions.
01:40:46 - Et alors il y a le fait que, par nécessité,
01:40:48 on doit soutenir la cause, mais on les aime aussi, nos terroirs.
01:40:50 Il y a quelque chose d'encore plus ancré
01:40:52 en nous, Jordan Florentin.
01:40:54 - C'est exactement la conversation
01:40:56 que nous avons eue la semaine dernière. On en parlait déjà
01:40:58 avec Nathan. C'est cette France que Michel Welbet
01:41:00 décrit dans "Sérotonine". Souvenez-vous, on en a
01:41:02 parlé. C'est cette France qui s'éteint, c'est cette France
01:41:04 qu'on ne veut pas voir mourir.
01:41:06 Le slogan, il est très intéressant, effectivement.
01:41:08 "Notre faim, votre faim". Je pense que s'il y a bien un métier,
01:41:10 un corps de métier, avec lequel
01:41:12 on est lié intimement, c'est les agriculteurs.
01:41:14 Parce que c'est vraiment
01:41:16 notre quotidien. Je veux dire, on mange...
01:41:18 On devrait penser à eux.
01:41:20 Parce que ce qui arrive dans notre assiette,
01:41:22 c'est leur travail à eux. C'est ces gens-là.
01:41:24 Alors c'est vrai que moi, ce qui me peine, c'est que
01:41:26 toute cette destruction, en fait, si vous voulez, cet éloignement
01:41:28 qu'il y a avec les grandes surfaces, avec nos modes de consommation,
01:41:30 avec nos modes de vie, d'aujourd'hui, fait
01:41:32 qu'on n'a plus aucun rapport à la terre, parce qu'on est des
01:41:34 ultra-urbains. Et qu'il y a aussi
01:41:36 cette forme de magie.
01:41:38 Moi, j'ai aimé voir ces tracteurs, ces
01:41:40 agriculteurs qui sont venus. J'aurais même aimé qu'ils arrivent
01:41:42 sur les Champs-Élysées et qu'ils mettent un petit peu de bottes et de paille
01:41:44 à Paris pour rappeler aux ultra-urbains
01:41:46 ce qu'est la vraie vie, en fait.
01:41:48 - Les abords de l'Arc de Triomphe, maintenant,
01:41:50 on sait que c'est une scène un peu sensuelle.
01:41:52 - Je trouve que c'est bien de remettre un petit peu de champs et de terre
01:41:54 dans nos vies pour comprendre qu'en fait, c'est eux qui nous nourrissent.
01:41:56 Donc évidemment, c'est ultra soutenu et très, très
01:41:58 populaire. - Alors on va revenir à toutes ces problématiques.
01:42:00 Juste avant de refermer cette première partie d'émission,
01:42:02 on va retrouver sur le terrain
01:42:04 Jean-Laurent Constantini avec
01:42:06 Mickaël Dorian. Bonjour, Mickaël. Vous êtes
01:42:08 à Ayrouville, en Vexin, vers l'A15.
01:42:10 Alors vous, vous avez suivi
01:42:12 un convoi du Val-d'Oise qui a quitté
01:42:14 cette autoroute en fin de matinée pour rejoindre
01:42:16 précisément ces exploitations.
01:42:18 Comment ça s'est organisé, cette fin
01:42:20 de mobilisation, Mickaël ?
01:42:22 - Oui, bonjour Nelly.
01:42:24 Effectivement, il y a eu une cinquantaine
01:42:26 d'agriculteurs à bloquer encore
01:42:28 ce matin l'autoroute A15 au niveau
01:42:30 d'Argenteuil. Et après
01:42:32 plus d'une semaine de mobilisation,
01:42:34 la levée de barrages a été
01:42:36 décidée dans la nuit, quelques heures après
01:42:38 les annonces de Gabriel Attal
01:42:40 et d'Emmanuel Macron. Le temps
01:42:42 de faire le point avec les différents
01:42:44 représentants syndicales et le temps aussi
01:42:46 de s'assurer auprès du gouvernement
01:42:48 de garanties nécessaires
01:42:50 concernant les annonces qui avaient
01:42:52 été faites. Alors, retour au bercail pour ces
01:42:54 agriculteurs, Nelly,
01:42:56 qui rentrent épuisés, vous l'imaginez,
01:42:58 par cette semaine de blocage
01:43:00 et qui ont forcément accumulé
01:43:02 beaucoup de retard dans leur travail.
01:43:04 Il va falloir se remettre au boulot.
01:43:06 Le tout avec un sentiment
01:43:08 en demi-teinte. Ils ne sont pas totalement
01:43:10 satisfaits, mais se disent tout de même
01:43:12 contents des avancées
01:43:14 qui ont été faites ces derniers
01:43:16 jours, avec une échéance
01:43:18 évidemment future. C'est bien sûr
01:43:20 le Salon de l'agriculture, le 24
01:43:22 février à Paris. - Merci beaucoup
01:43:24 et merci à Jean-Laurent Constantinique qui vous accompagne
01:43:26 cet après-midi. Et puis dans un instant, on sera
01:43:28 auprès des viticulteurs. Eux aussi
01:43:30 s'estiment un petit peu lésés
01:43:32 par ce qui a été annoncé hier. Ils le font savoir
01:43:34 à Marc Fesneau, qui a jugé l'heure suffisamment
01:43:36 grave pour se rendre dans les rots à
01:43:38 la Tour Non-Sec, où nous serons avec
01:43:40 nos équipes. On parlera de ces enveloppes
01:43:42 de 80 millions et 150 millions qui
01:43:44 visiblement ne suffisent pas à apaiser leur
01:43:46 colère. A tout à l'heure.
01:43:48 Nathan Devers qui prend place
01:43:52 sous vos applaudissements.
01:43:54 De retour avec vous pour la dernière partie
01:43:56 de notre émission. Vincent Le Journal, c'est avec vous.
01:43:58 Anis, on va parler de ces trois personnes
01:44:00 cagoulées et armées qui ont percuté
01:44:02 un véhicule de police. - Après un refus de tempérer,
01:44:04 une course poursuite s'est engagée mardi
01:44:06 dans le quartier de Larianne. Une intervention
01:44:08 musclée, puisque quatre policiers ont été
01:44:10 blessés. L'un d'entre eux souffre d'une fracture
01:44:12 à la main. Écoutez.
01:44:14 - Le conducteur qui a fini par être
01:44:16 interpellé non sans mal,
01:44:18 puisque les collègues l'ont interpellé à l'aide de
01:44:20 lacrymogènes et du
01:44:22 pistolet à impulsion électrique, donc du taser.
01:44:24 Il a fallu faire preuve de
01:44:26 de dextérité, de professionnalisme. Les collègues de
01:44:28 la PS connaissent leur boulot par cœur.
01:44:30 Et puis, les deux autres individus
01:44:32 qui étaient à bord de ce véhicule, ont été
01:44:34 également interpellés. On a retrouvé, pour
01:44:36 information, une machette dans ce véhicule.
01:44:38 On a retrouvé des individus qui étaient
01:44:40 cagoulés dans ce véhicule, donc évidemment
01:44:42 qui n'étaient pas là pour distribuer des bonbons à la
01:44:44 police. Et un autre individu qui était porteur
01:44:46 au niveau de la ceinture d'un couteau.
01:44:48 - Sache aussi que trois étudiants de confession
01:44:50 juive ont été agressés sur le campus de l'Université
01:44:52 de Strasbourg. - Et ils ont été pris à partie par
01:44:54 six personnes, victimes d'insultes
01:44:56 à caractère antisémite. L'un d'eux a également été
01:44:58 jeté à terre. Le président
01:45:00 de l'Université de Strasbourg a condamné les faits
01:45:02 aujourd'hui. On écoute Samuel Lejoyeux,
01:45:04 président de l'Union des étudiants juifs
01:45:06 de France. - Ce qu'on constate,
01:45:08 c'est vraiment une sorte de passage à
01:45:10 l'acte de ce qu'on dit depuis le 7
01:45:12 octobre, et même avant, que
01:45:14 cette haine obsessionnelle,
01:45:16 systématique et
01:45:18 violente d'Israël, qui est
01:45:20 nourrie depuis des années, et en
01:45:22 particulier depuis le 7 octobre,
01:45:24 par l'extrême-gauche, elle engendre
01:45:26 fondamentalement
01:45:28 une haine du juif, une haine antisémite,
01:45:30 et y compris violente.
01:45:32 Et là, cette fois-ci, on a,
01:45:34 sans doute, l'action
01:45:36 la plus violente qui a été commise
01:45:38 sur un campus depuis le 7 octobre.
01:45:40 - Deux humanitaires français ont été tués
01:45:42 en Ukraine. - Trois autres ont été
01:45:44 blessés après une frappe russe dans
01:45:46 le sud du pays. Réaction
01:45:48 sur X du chef de l'État, Emmanuel
01:45:50 Macron, acte lâche et indigne.
01:45:52 "Je pense à leurs proches et camarades blessés.
01:45:54 Ma solidarité va à tous les bénévoles qui s'engagent
01:45:56 pour aider les populations." - Et justement,
01:45:58 hier, le Conseil européen a voté pour une aide
01:46:00 de 50 milliards d'euros en faveur de l'Ukraine.
01:46:02 - Le Premier ministre hongrois, Victor Orban,
01:46:04 bloquait jusque-là cette mesure.
01:46:06 Un message très fort envoyé à Vladimir
01:46:08 Poutine, selon Ursula von der Leyen.
01:46:10 Vladimir Zelensky, de son côté,
01:46:12 a salué l'initiative.
01:46:14 "L'Europe a fait la démonstration
01:46:16 du type d'unité dont elle a besoin.
01:46:18 27 pays,
01:46:20 ensemble.
01:46:22 Des institutions en parfaite coopération.
01:46:24 Il s'agit d'un message clair
01:46:26 à Moscou. L'Europe va résister
01:46:28 et l'Europe ne sera pas brisée
01:46:30 par les vagues destructrices que le Kremlin
01:46:32 ne cesse de projeter."
01:46:34 - Partons en Israël,
01:46:36 à présent, où certains habitants tentent de bloquer
01:46:38 l'accès à l'aide humanitaire
01:46:40 qui entre dans la bande de Gaza.
01:46:42 - Ils manifestent quotidiennement au point
01:46:44 de passage de Keren Shalom, dans le
01:46:46 sud du pays, là où sont inspectés les camions
01:46:48 chargés de vivres, notamment, ou de médicaments.
01:46:50 Selon eux, l'aide humanitaire
01:46:52 est accaparée par le Hamas.
01:46:54 Ici, Nathalie Poulin, Radio-Canada,
01:46:56 Notre envoyé spécial, Régine Delfour.
01:46:58 - Des Israéliens
01:47:00 tentent de franchir
01:47:02 le passage de Keren Shalom
01:47:04 pour empêcher les camions
01:47:06 d'aide humanitaire d'entrer
01:47:08 dans la bande de Gaza.
01:47:10 Ces scènes sont désormais
01:47:12 récurrentes depuis une dizaine de jours.
01:47:14 - Nous sommes là pour bloquer
01:47:16 les convois humanitaires qui arrivent directement
01:47:18 dans les mains du Hamas.
01:47:20 Si on veut que la guerre se termine,
01:47:22 l'alimentation et surtout
01:47:24 l'électricité par le biais
01:47:26 du carburant au Hamas,
01:47:28 c'est une aberration.
01:47:30 - Des familles d'otages sont également
01:47:32 présentes, comme Eugenia,
01:47:34 venue de Saint-Pétersbourg.
01:47:36 Son fils, Andrei, a été
01:47:38 kidnappé le 7 octobre, alors qu'il
01:47:40 se trouvait au festival de musique de Nova,
01:47:42 à Reims.
01:47:44 - Je suis ici car je veux
01:47:46 que mon fils ait de l'aide humanitaire.
01:47:48 Je suis certaine que mon fils
01:47:50 ne mange pas à sa faim,
01:47:52 qu'il n'a pas d'eau, ni lumière,
01:47:54 ni soleil, ni médicaments
01:47:56 et médecins. Je veux qu'il obtienne
01:47:58 tout cela et que ce soit la même chose
01:48:00 pour tous les otages.
01:48:02 Et seulement après cela, les Gazaouis
01:48:04 pourront obtenir l'aide humanitaire,
01:48:06 pas le Hamas. Le Hamas ne doit
01:48:08 pas avoir cette aide humanitaire.
01:48:10 - Les accusations portées
01:48:14 sur l'UNRWA, l'agence
01:48:16 sonusienne pour les réfugiés palestiniens,
01:48:18 dont 12 membres auraient
01:48:20 participé activement au massacre
01:48:22 du 7 octobre, ne font
01:48:24 que renforcer la détermination
01:48:26 des manifestants dans leur action.
01:48:28 - On termine avec une image
01:48:30 plutôt inédite, des images de Toronto
01:48:32 plongées dans le noir.
01:48:34 - Ce n'est pas à cause des syndicats, Nelly,
01:48:36 à cause d'un rinton laveur. 7000 foyers ont été privés
01:48:38 d'électricité la nuit dernière, pour plusieurs heures.
01:48:40 La compagnie en charge de fournir
01:48:42 l'énergie a indiqué que le rongeur était
01:48:44 entré en contact avec les équipements électriques
01:48:46 - Pauvre petit raton laveur.
01:48:48 - Alors, on ne sait pas,
01:48:50 malheureusement, si le raton laveur
01:48:52 s'en est sorti ou pas.
01:48:54 - Espérons que ça nous arrivera avec nos surmulots à Paris.
01:48:56 - C'est très bien.
01:48:58 - Alors, ça a posé quand même quelques problèmes,
01:49:00 parce que des gens ont été bloqués dans les ascenseurs,
01:49:02 etc. Ça a créé des petits
01:49:04 mouvements de panique à Toronto, quand même.
01:49:06 - C'est comme l'effet papillon, l'effet raton laveur.
01:49:08 - On lui rend hommage, quand même.
01:49:10 - Comment ? - On lui rend hommage.
01:49:12 - On ne sait pas si il est encore... - Probablement.
01:49:14 - On prendra de ses nouvelles et on vous les portera
01:49:16 sur ce plateau. Merci. Caroline Pilastre,
01:49:18 donc, est avec nous, ainsi que
01:49:20 Florian Tardif, Jordan Florentin
01:49:22 et Nathan Devers.
01:49:24 On continue, évidemment, de parler de la mobilisation agricole,
01:49:26 avec l'accent mis
01:49:28 sur le monde viticole, parce que cet après-midi,
01:49:30 Marc Feneau a jugé utile de se rendre
01:49:32 auprès des viticulteurs de
01:49:34 Leroux et du Gard,
01:49:36 à Courmont-Sec, précisément. Bonjour,
01:49:38 Jean-Luc Thomas, vous êtes aux Premières Loges.
01:49:40 Le ministre est sur place. Il prendra la parole
01:49:42 à priori un petit peu plus tard dans l'après-midi.
01:49:44 Ils sont en train de discuter avec ces viticulteurs
01:49:46 qui s'estiment encore largement lésés,
01:49:48 malgré l'enveloppe
01:49:50 assez conséquente qui a été annoncée hier.
01:49:52 - Oui, une réunion qui a débuté maintenant,
01:49:58 ça fait un petit peu plus
01:50:00 d'une heure. Alors, d'un côté,
01:50:02 il y a Marc Feneau,
01:50:04 ses conseillers, les préfets
01:50:06 de Leroux et de la région Occitanie,
01:50:08 et de l'autre, juste en face,
01:50:10 il y a l'ensemble
01:50:12 du monde viticole
01:50:14 du Languedoc, mais aussi
01:50:16 des viticulteurs du Cherche,
01:50:18 il y a le syndicat des vignerons
01:50:20 de l'Aude,
01:50:22 il y a également les vignerons
01:50:24 indépendants pour l'ensemble du
01:50:26 Languedoc, il y a les vins
01:50:28 du Roussillon, etc.
01:50:30 Et tout ce
01:50:32 monde discute
01:50:34 et veut faire
01:50:36 avancer les sujets. Alors,
01:50:38 bien sûr, il y a les 80 millions
01:50:40 d'aides qui sont prévues
01:50:42 pour améliorer les trésoreries
01:50:44 de la viticulture en général,
01:50:46 il y a également les 150
01:50:48 millions qui ont été
01:50:50 proposés pour l'arrachage
01:50:52 et replanter
01:50:54 des nouveaux cèpes de vignes.
01:50:56 Mais surtout, là où ça
01:50:58 discute, on va dire
01:51:00 âprement, c'est autour
01:51:02 de tout ce qui est
01:51:04 éco-sanitaire, puisque à la fois
01:51:06 les viticulteurs veulent
01:51:08 pouvoir utiliser, comme les autres
01:51:10 viticulteurs
01:51:12 de l'Europe, surtout
01:51:14 les Espagnols, les Italiens,
01:51:16 des produits phytosanitaires
01:51:18 qui ont à nouveau été
01:51:20 autorisés par
01:51:22 l'Union Européenne, comme
01:51:24 le fameux glyphosate,
01:51:26 des viticulteurs qui veulent aussi
01:51:28 avoir un rendement plus
01:51:30 important quand il y a
01:51:32 une possibilité de faire
01:51:34 de la haute valeur
01:51:36 environnementale sur leur
01:51:38 exploitation, mais être payés
01:51:40 avec les possibilités
01:51:42 qu'il peut y avoir
01:51:44 avec ce plus qu'apporte au vin
01:51:46 la HVE, et pour l'instant
01:51:48 ils ne sont payés que comme
01:51:50 d'un vin conventionnel. Et ensuite,
01:51:52 dernière chose, c'est
01:51:54 aussi qu'il y ait moins
01:51:56 de taxes sur les produits
01:51:58 phytosanitaires
01:52:00 parce que plus un
01:52:02 produit pollue, plus
01:52:04 il est taxé, et donc
01:52:06 les viticulteurs voudraient qu'il n'y ait plus
01:52:08 aucune taxe sur ces
01:52:10 produits. Donc voilà toutes les
01:52:12 discussions qui sont en cours
01:52:14 avec le ministre de l'Agriculture
01:52:16 et de la Souveraineté Alimentaire.
01:52:18 Ensuite le ministre va prendre
01:52:20 la direction de Montpellier,
01:52:22 il va retrouver à nouveau
01:52:24 des viticulteurs, ce sera
01:52:26 au siège du journal Midi Libre,
01:52:28 il va y avoir une discussion
01:52:30 à bâton rompu,
01:52:32 on va dire dans un cadre privé, et ensuite
01:52:34 le ministre ira discuter
01:52:36 avec d'autres viticulteurs
01:52:38 et des arboriculteurs,
01:52:40 ce sera à Nîmes.
01:52:42 - Merci beaucoup, Jean-Luc Thomas,
01:52:44 on vous retrouvera à cette occasion.
01:52:46 Je vous propose aussi pour compléter
01:52:48 le tableau
01:52:50 de joindre Joël Boueille, qui est président
01:52:52 des Vignerons Coopérateurs.
01:52:54 Bonjour, merci d'être avec nous
01:52:56 en direct. On a entendu donc ce qui vous
01:52:58 a posé problème. Qu'est-ce qui vous pousse
01:53:00 à recevoir
01:53:02 cet après-midi encore Marc Faino ?
01:53:04 On a bien compris
01:53:06 que le phytosanitaire, l'écosanitaire, c'était encore
01:53:08 une question en suspens,
01:53:10 mais concrètement, qu'est-ce qui pourrait
01:53:12 vous annoncer aujourd'hui
01:53:14 qui vous donnerait espoir pour les prochaines semaines ?
01:53:16 - Écoutez, il y a eu
01:53:20 bonjour d'abord à vous, et merci
01:53:22 de me donner la parole.
01:53:24 Il y a eu des annonces
01:53:26 il y a quelques jours du
01:53:28 Premier ministre
01:53:30 que, pour le volet
01:53:32 viticole, c'est le ministre
01:53:34 de l'Agriculture lui-même qui viendrait à la rencontre
01:53:36 des Vignerons pour
01:53:38 détailler la feuille de route
01:53:40 en quelque sorte, ou
01:53:42 comment allait être
01:53:44 présentée l'enveloppe.
01:53:46 Il y a eu des annonces il y a deux ou trois jours
01:53:50 sur, effectivement,
01:53:52 des sommes qui peuvent paraître conséquentes
01:53:54 au premier abord, 80 millions
01:53:56 d'euros pour de l'aide
01:53:58 conjoncturelle, de l'accompagnement
01:54:00 de mesures d'urgence,
01:54:02 j'allais dire, et
01:54:04 50 millions d'euros pour
01:54:06 du structurel et une adaptation du
01:54:08 vignoble via de l'arrachage
01:54:10 sanitaire,
01:54:12 de l'arrachage social,
01:54:14 enfin, quelque chose
01:54:16 qui permettent de mettre
01:54:18 en adéquation le vignoble
01:54:20 avec le potentiel
01:54:22 de consommation que nous avons
01:54:24 aujourd'hui. Sauf que
01:54:26 une fois que ces deux chiffres
01:54:28 sont envoyés dans la nature,
01:54:30 tout reste à mettre
01:54:32 en oeuvre sur les modalités
01:54:34 de déploiement de ces
01:54:36 enveloppes, de répartition sur
01:54:38 le territoire, des conditions
01:54:40 d'accès proprement dites.
01:54:42 Alors, vous voyez
01:54:44 derrière moi, je ne suis pas
01:54:46 avec le ministre à Montpellier
01:54:48 aujourd'hui, je suis dans mes vignes.
01:54:50 J'espère que le ministre
01:54:52 est assez clair pour le coup
01:54:54 sur les modalités de mise en oeuvre
01:54:56 de ces enveloppes.
01:54:58 Je ne suis pas dupe
01:55:00 qu'il ne mettra pas tout
01:55:02 sur la table aujourd'hui parce que
01:55:04 en deux jours,
01:55:06 on ne déploie pas
01:55:08 comme ça des modalités
01:55:10 instantanément
01:55:12 et qu'il y aura encore du travail à venir
01:55:14 pour les semaines et les mois
01:55:16 qui viennent. Mais il y a quand même
01:55:18 un caractère d'urgence
01:55:20 et je suis moi représentant
01:55:22 d'une catégorie,
01:55:24 les caves coopératives,
01:55:26 qui représentent aujourd'hui 60%
01:55:28 des vignerons sur notre territoire
01:55:30 et qui,
01:55:32 depuis de trop longs
01:55:34 mois maintenant,
01:55:36 sont les oubliés
01:55:38 des échanges que nous pouvons avoir
01:55:40 avec le ministre, des annonces qu'il peut
01:55:42 faire pour soutenir la filière viticole
01:55:44 et donc
01:55:46 il y a une forme
01:55:48 de ras-le-bol,
01:55:50 de désespérance
01:55:52 quelquefois,
01:55:54 de la part de certains de mes collègues
01:55:56 présidents de caves coopératives
01:55:58 ou administrateurs de caves coopératives
01:56:00 qui me demandent
01:56:02 en tant que responsable national
01:56:04 qu'est-ce que je peux bien
01:56:06 raconter au ministre
01:56:08 et je ne vous cache pas
01:56:10 qu'on a une difficulté
01:56:12 alors pas plus tard hier soir,
01:56:14 j'espérais le fait qu'il se déplace
01:56:16 aujourd'hui dans les rots
01:56:18 dans une cave coopérative
01:56:20 qu'il enverrait un message
01:56:22 fort vers nos structures
01:56:24 - C'est ce qu'il fait quand même, il se déplace
01:56:26 - A date, je crois que
01:56:28 les caves coopératives sont toujours
01:56:30 les oubliés
01:56:32 parce que toutes les mesures en réalité
01:56:34 qui vont se mettre en place
01:56:36 vont aider les vignerons
01:56:38 directement, qui en ont un très grand
01:56:40 besoin, je ne le renie pas
01:56:42 je suis moi-même un
01:56:44 donc je connais la situation où on en est
01:56:46 mais pour aider les structures
01:56:48 les caves coopératives qui servent
01:56:50 d'amortisseur la plupart du temps
01:56:52 pour accompagner
01:56:54 des vignerons qui sont en bout de souffle
01:56:56 qui sont quelquefois au bout du rouleau
01:56:58 - Merci - Pour aider les caves coopératives
01:57:00 il n'y a pas d'élément
01:57:02 tangible à date
01:57:04 - Merci beaucoup
01:57:06 Joël Boye, on a bien compris que
01:57:08 il y a les vignerons, les caves coopératives
01:57:10 et qu'effectivement il va falloir qu'ils s'adressent
01:57:12 un peu à tout le monde et qu'ils vous apportent des clarifications
01:57:14 merci en tout cas pour votre témoignage
01:57:16 ça va poser la base de la dernière discussion qu'on va entamer sur ce plateau
01:57:18 Florian Tardif, il faut s'attendre dans les prochains jours
01:57:20 à voir comme ça
01:57:22 un travail de suivi de la part des différents ministres
01:57:24 en fonction de leur portefeuille pour aller
01:57:26 ou expliquer, faire un peu
01:57:28 le discours de la méthode
01:57:30 ou faire le travail
01:57:32 de, comment dire
01:57:34 le service à pré-vente d'une certaine
01:57:36 manière en fonction des filières parce que
01:57:38 c'est tellement large, c'est tellement transversal l'agriculture
01:57:40 qu'on ne va pas attendre
01:57:42 le salon de l'agriculture pour
01:57:44 faire un bilan
01:57:46 - Oui et c'est peut-être
01:57:48 ce qu'on n'a pas assez compris
01:57:50 je pense ces derniers jours
01:57:52 c'est qu'on parle beaucoup
01:57:54 de cette crise agricole
01:57:56 c'est une crise agricole, crise agricole, crise agricole
01:57:58 oui mais la crise elle est différente
01:58:00 en fonction, c'est plus des crises agricoles
01:58:02 effectivement puisque
01:58:04 je discutais justement avec un des ministres
01:58:06 hier qui était en charge
01:58:08 notamment d'un des dossiers évoqués
01:58:10 qui m'expliquait mais
01:58:12 le secteur viticole n'a rien
01:58:14 à voir avec, enfin les défis actuellement du secteur
01:58:16 viticole n'ont rien à voir avec
01:58:18 les défis du secteur de l'élevage
01:58:20 de celui de la culture
01:58:22 par exemple de
01:58:24 pommes de terre ou autres etc
01:58:26 où il y a certains secteurs
01:58:28 qui sont confrontés en ce moment
01:58:30 aux problématiques liées au réchauffement climatique
01:58:32 d'autres à la pénurie de l'eau
01:58:34 d'autres au fait qu'il y a
01:58:36 à présent du réchauffement climatique
01:58:38 des insectes
01:58:40 qui sont présents sur notre territoire
01:58:42 donc forcément malheureusement
01:58:44 le gouvernement a tenté de répondre à
01:58:46 pas mal de revendications
01:58:48 mais il y a certains secteurs qui peuvent se sentir
01:58:50 oubliés et c'est le problème effectivement
01:58:52 lorsque l'on tente comme ça de répondre
01:58:54 à telle ou telle crise, il y a toujours malheureusement
01:58:56 des gens qui se sentent pas oubliés, c'est la difficulté
01:58:58 en termes de communication aussi
01:59:00 dans ces conditions c'est sûr que ça va être difficile Jordan Vlorentin
01:59:02 de satisfaire tout le monde mais là pour l'instant
01:59:04 le mouvement tel qu'on l'a vu c'est que
01:59:06 l'union faisait la force, après si certains
01:59:08 trouvent réponse à leurs questions et d'autres pas
01:59:10 leur mobilisation
01:59:12 si tentée qu'elle perdure sera quand même amoindrie
01:59:14 Oui on voit bien qu'il y a plusieurs mouvements
01:59:16 dans le mouvement
01:59:18 mais là où ça va être compliqué c'est effectivement
01:59:20 de satisfaire tout le monde mais tout le monde au sens large
01:59:22 c'est à dire qu'il y a à côté des agriculteurs, il y a les écologistes
01:59:24 et moi je me souviens la ministre que vous avez citée
01:59:26 sous la houlette d'Elisabeth Born
01:59:28 ils avaient parlé de la transition écologique qui devait être vraiment
01:59:30 le coeur du nouveau mandat
01:59:32 d'Emmanuel Macron donc là ça va être très compliqué
01:59:34 de... en fait
01:59:36 ce que je trouve pénible en fait c'est que sur
01:59:38 la question des phytosanitaires, on nous explique
01:59:40 qu'on va mettre pause sur le plan
01:59:42 éco-phyto je crois qu'il s'appelle comme ça
01:59:44 pour aider un petit peu les agriculteurs alors qu'en fait
01:59:46 eux-mêmes les premiers notamment ceux
01:59:48 du mouvement de la Confédération
01:59:50 Paysanne étaient prêts à réduire les
01:59:52 produits phytosanitaires
01:59:54 mais avec un accompagnement de l'Etat
01:59:56 donc si on réduit la TVA sur ces produits
01:59:58 en leur permettant d'en utiliser plus mais à ce moment-là
02:00:00 autant aller dans le même sens que
02:00:02 ces agriculteurs de réduire et de
02:00:04 les accompagner financièrement et sur l'écologie
02:00:06 je prenais là
02:00:08 vous citez les viticulteurs, les viticulteurs d'ailleurs
02:00:10 c'est pas les pires ceux qui sont le plus empathés
02:00:12 vous voyez bien tu as différents mouvements, il y a les pêcheurs
02:00:14 aussi, les pêcheurs qui sont par exemple au large
02:00:16 des côtes d'Armor se plaignent depuis deux ans de l'installation
02:00:18 d'éoliennes en mer qui vient complètement détruire
02:00:20 la faune maritime, les cotisyngeates
02:00:22 toutes ces productions-là qui vont être
02:00:24 voilà et les écologistes sur place
02:00:26 disent "oui mais c'est très bien, il nous faut des éoliennes
02:00:28 il nous faut..." prouve bien que tu vois en fait ils connaissent absolument
02:00:30 rien à ce secteur donc en fait on pourra pas
02:00:32 contenter tout le monde parce que là on éteint cette
02:00:34 petite révolte sociale-là, mais on crée une nouvelle
02:00:36 guerre entre les agriculteurs et les écologistes
02:00:38 et ça vient contredire ce qui
02:00:40 était à l'aune du mandat d'Emmanuel Macron
02:00:42 la transition écologique
02:00:44 - Les écologistes Nathan vont-ils parler
02:00:46 d'une forme de renoncement après ce qu'ils ont entendu hier
02:00:48 selon vous ? Ca va créer d'autres
02:00:50 tensions sur un... dans d'autres... voilà
02:00:52 sur le plan politique ? - En effet c'est peut-être la question
02:00:54 la plus... la plus frappante
02:00:56 le gouvernement a présenté la chose en disant qu'il
02:00:58 sortait du modèle de l'écologie
02:01:00 punitive pour rentrer, je cite
02:01:02 "dans l'écologie des solutions"
02:01:04 alors c'est vrai que cette formule rhétorique
02:01:06 elle est un peu creuse ou elle est
02:01:08 anti-écologique parce qu'il faut pas mentir
02:01:10 sans démagogie évidemment
02:01:12 que la transition écologique, elle demandera
02:01:14 de passer par des régulations
02:01:16 de passer par des interdictions
02:01:18 de passer par quelque chose
02:01:20 qu'on pourrait appeler punitive
02:01:22 des punitions... le sujet n'est
02:01:24 pas là à mon avis. Le sujet il est
02:01:26 d'inventer, et nous ne l'avons pas fait
02:01:28 une démocratie écologique
02:01:30 une démocratie scientifique
02:01:32 aujourd'hui les grands défis
02:01:34 qui vont être ceux du 21ème siècle
02:01:36 sont des questions qui à la différence des questions qui
02:01:38 agitaient le 20ème siècle, sont des questions
02:01:40 scientifiques. On l'a vu pendant le coronavirus
02:01:42 on était confronté à un problème scientifique
02:01:44 ça c'est évidemment quelque chose
02:01:46 de nouveau et de très
02:01:48 euh...
02:01:50 étrange politiquement parce que dans une démocratie
02:01:52 la 99,9%
02:01:54 des citoyens n'ont aucune compétence scientifique
02:01:56 moi compris, enfin, tous autour du plateau
02:01:58 n'avons aucune compétence scientifique
02:02:00 ni sur le coronavirus, ni sur le réchauffement climatique
02:02:02 ni sur les sujets qui s'apparentent à cela
02:02:04 or évidemment, en démocratie
02:02:06 si on décidait que 99,9%
02:02:08 des individus n'ont pas leur mot
02:02:10 à dire et que les décisions
02:02:12 doivent être appliquées mécaniquement
02:02:14 euh... depuis les
02:02:16 recommandations des scientifiques
02:02:18 et bien là, ça reviendrait à sonner le glas
02:02:20 de la démocratie. Donc il y a une
02:02:22 tension conceptuelle entre l'exigence
02:02:24 démocratique qui est centrale et évidemment
02:02:26 les exigences scientifiques à commencer
02:02:28 par l'exigence écologique.
02:02:30 Cette tension là, on ne l'a pas résolue
02:02:32 pendant le coronavirus, c'est le moins qu'on puisse dire
02:02:34 ou on a fait n'importe quoi, on a été à mille lieux
02:02:36 d'une démocratie sanitaire. Pour l'instant
02:02:38 il n'y a pas encore de démocratie écologique en France
02:02:40 et en Europe, mais il faudra de toutes les manières
02:02:42 l'inventer et je pense que c'est notamment ça qui se
02:02:44 joue dans ces crises au pluriel
02:02:46 des agriculteurs.
02:02:48 Alors, je vous propose de marquer une
02:02:50 pause et de revenir peut-être pour la prise
02:02:52 de parole de Marc Fesneau qui devrait être imminente
02:02:54 à priori. Vous le vivrez
02:02:56 avec Punchline dans un petit instant. A tout à l'heure.
02:02:58 Merci à tous !