• l’année dernière
Ancien professeur de sciences industrielles en classe préparatoire, Marc Chapuis est le responsable du Collectif "La guerre, ce sera sans nous !". Le collectif organise une manifestation de rue à Paris, le samedi 29 juin à 15h00 pour dire "Stop à l’escalade de Macron en Ukraine". L’objectif des organisations qui appellent à la manifestation est de rappeler aux opinions publiques que la guerre russo-ukrainienne est toujours bien présente malgré le silence médiatique actuel.
Les revendications des organisateurs sont aussi précises : ni armes, ni troupes en Ukraine et sortie à venir de l’OTAN. Pour Marc Chapuis, il ne faut pas cesser de dire que l’Union européenne avait promis la paix et qu'elle apporte une guerre effroyable avec des centaines de milliers de morts. En tout état de cause, pour le responsable du collectif, la France ne doit pas faire partie des co-belligérants.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Le système tremble.
00:01Jamais depuis l'existence de TVL,
00:04le pouvoir n'a été autant placé face à ses propres échecs.
00:08Ils ont conduit la France au désastre.
00:10Et pourtant les médias du système,
00:12dont vous assurez la survie financière malgré vous,
00:15pointent du doigt non pas cette élite toxique au pouvoir,
00:18mais le danger des extrêmes, comme ils disent.
00:22Ils obéissent aux ordres.
00:24Ils vous intoxiquent, ils vous désarment.
00:26Sur TV Liberté, nous ne recevons de consignes
00:29de personne et nous n'en donnons à personne.
00:32Sur TV Liberté, nous vous livrons les clés et vous décidez.
00:37Mais pour vivre, TV Liberté doit compter sur votre soutien financier.
00:41Vous êtes la seule garantie de notre survie.
00:44Alors, je compte sur vous.
00:59Bonjour Marc Chapuis.
01:14Bonjour Martial Wild.
01:15Vous êtes ancien professeur de science industrielle en classe préparatoire
01:18et vous êtes surtout le responsable du collectif La Guerre,
01:21ce sera sans nous la guerre.
01:23Il s'agit bien évidemment du conflit en Ukraine.
01:26Rappelez-nous, Marc Chapuis, tout d'abord,
01:29les raisons de la création de ce collectif que vous voulez.
01:33Transpartisan, les raisons de sa création, puis aussi ses objectifs.
01:37Oui, alors, les raisons de la création,
01:40c'est que les partis politiques, au moment de la campagne de 2022,
01:45ont très peu parlé du sujet.
01:47Et donc, nous avons jugé nécessaire de nous en saisir.
01:54Pourquoi les partis ne se sont pas emparés du sujet ?
01:57Parce qu'il y a une pression médiatique énorme,
01:59je dirais une chape de plomb, qui ne s'est pas vraiment levée depuis.
02:03Et donc, nous avions besoin de porter cette parole
02:10en dehors des partis politiques, sachant qu'ils sont divisés.
02:13L'électorat des partis politiques,
02:16en tout cas des grands partis politiques, est divisé.
02:18Même si les sondages le montrent,
02:21le soutien à ce conflit diminue au fil du temps.
02:25Et nous espérons contribuer à ce que ce soutien soit remis en cause.
02:33Et je peux vous dire que ce n'est pas une mince affaire.
02:35Alors, allons directement à l'essentiel.
02:37Pour cela, pour vous faire entendre,
02:38vous organisez, dans les conditions difficiles actuellement,
02:41le samedi 29 juin, une manifestation.
02:44Elle est à Paris.
02:45Elle est à 15h pour dire stop à l'escalade de Macron en Ukraine.
02:51– Tout à fait, oui.
02:52Alors, avec deux autres collectifs.
02:55Il y a un collectif, je dirais, de gilets jaunes de l'Est de la France,
03:00qui s'appelle l'association 3R, résister, reconquérir.
03:04Et puis, un autre collectif qui s'appelle Paix et décroissance,
03:08qui lui, est plutôt écologiste de gauche,
03:12sur une ligne plutôt pacifiste.
03:15– Est-ce que le premier objectif,
03:16ce n'est pas de rappeler aux opinions publiques françaises,
03:18bien sûr, que la guerre russo-ukrainienne,
03:22elle est malheureusement encore bien présente,
03:24même si les médias en parlent beaucoup moins actuellement ?
03:27– Bien sûr, oui.
03:29Je dirais même que l'ingénierie sociale est à l'œuvre.
03:32Donc, tout est fait pour l'occulter
03:35quand on ne veut pas qu'on en parle.
03:37– Est-ce que vous pensez qu'il y a vraiment une volonté d'occulter le conflit ?
03:39– Je pense qu'il y a des moments où il faut en parler.
03:43Il y a d'autres moments où on parle d'autres choses.
03:45Et ça évite d'inquiéter trop les gens.
03:48Les gens s'inquiètent quelques jours
03:50à la suite d'une déclaration belliqueuse de M. Macron.
03:55Et puis, ça s'arrête assez rapidement.
03:57– Un stop à l'escalade de Macron en Ukraine.
03:59Cette manifestation, elle vise directement la politique du chef de l'État.
04:04– Bien sûr, bien sûr, puisqu'il s'est impliqué personnellement dans cette affaire,
04:09de façon assez inattendue,
04:11puisqu'on ne voit pas très bien quels sont les intérêts de la France
04:14à pousser à l'escalade du conflit.
04:19Ça a commencé cette année avec l'évocation de l'utilisation de l'arme nucléaire
04:25pour des fins européennes,
04:27en situant les frontières de l'Europe dans le Caucase et en Ukraine.
04:33Ensuite, ça a continué avec les déclarations à la mi-mars sur l'envoi de troupes,
04:39enfin même début mars, je crois, sur l'envoi de troupes.
04:43Voilà, et le chef de l'État persiste et signe.
04:46– Est-ce qu'il faut prendre au sérieux ce que dit Emmanuel Macron ?
04:49Tu sais qu'il y a des gens qui disent,
04:50il parle, il parle, il cause, il cause, il peut continuer à dormir.
04:53Ou est-ce que… ?
04:54– Oui, oui, mais je pense qu'il faut le prendre au sérieux,
04:57pas parce que lui est sérieux.
05:00Lui, je pense, est peut-être inconscient de certaines réalités géopolitiques
05:05ou plus ou moins cynique.
05:07Mais ce qui est dangereux, c'est le processus d'escalade lui-même.
05:10Le processus d'escalade, il a très bien été expliqué
05:13par Henri Guaino récemment sur LCI, je crois.
05:17Chacun pousse jusqu'à une ligne rouge,
05:23et Macron y a contribué à pousser la ligne rouge de l'envoi de troupes.
05:28Bon, on l'a franchi, il ne se passe rien,
05:30on a envoyé quelques petits spécialistes en Ukraine,
05:32et bon, on va essayer la suivante, on va envoyer un régiment.
05:35Et puis, à un moment donné, il y a eu une dernière ligne rouge,
05:38et on savait seulement après que c'était la dernière ligne rouge
05:41parce que les Russes ont réagi, ils ont envoyé…
05:45bon, leur territoire a été menacé,
05:47ils ont envoyé une bombe nucléaire tactique ou autre,
05:50et on est parti pour la Troisième Guerre mondiale,
05:52c'est aussi simple que ça.
05:54Donc c'était extrêmement dangereux, excusez-moi de…
05:56– Non, non, je vous laisse bien évidemment évoquer cela
06:00avec l'importance que ce sujet a, évidemment.
06:04– Samedi 29 juin, j'ai dit cela à Paris à 15h,
06:07je n'ai pas donné le lieu.
06:09– Oui, alors le lieu, en principe,
06:11ça sera vers la place Vauban, en principe,
06:14mais j'attends l'accord de la préfecture,
06:16donc soyez les personnes qui viendront à la manifestation,
06:20j'espère que vous serez nombreux à y venir.
06:23Renseignez-vous en allant sur notre site.
06:25– Le site, c'est ?
06:26– Alors notre site, c'est laguerceserasansnous.wordpress.com
06:31– Wordpress.com, W-O-R-D-P-R-E-2-S.com
06:36– Tout à fait.
06:36– La première revendication de votre rassemblement,
06:39et je vous cite, ni armes ni troupes.
06:42Si les Français ne souhaitent pas l'envoi de troupes,
06:45ils sont favorables à l'envoi d'armes à l'Ukraine.
06:48Vitaly Kritschko d'ailleurs, le maire de Kiev,
06:50qui était, il y a à peine un mois, a déclaré la même chose d'ailleurs,
06:55il a dit que la possibilité de la renfort des troupes françaises
06:59pour combattre en Ukraine était moins cruciale
07:01que la question de la fourniture d'armes.
07:04Donc voilà, une opinion publique qui a accepté
07:06que la France envoie des armes et pas de troupes.
07:11Vous, vous dites, ni armes ni troupes.
07:14– Tout à fait, nous le disons depuis le début,
07:16parce que l'arme, c'était le premier cran,
07:18les armes étaient le premier cran dans l'engrenage.
07:21On commence à mettre le bout d'un doigt dans l'engrenage
07:24et ensuite on finit par attraper jusqu'au moment
07:26où on ne peut plus sortir de l'engrenage.
07:28Je pense qu'il peut encore être temps de sortir de l'engrenage,
07:31mais il est grand temps d'inverser la marche.
07:34– Est-ce qu'il faut sortir des solidarités ?
07:35On voit bien que toute l'Europe a fait comme la France,
07:39et une partie du monde, les États-Unis.
07:42– Je ne vais pas refaire ce que nous avions dit il y a un an et demi,
07:46on retrouve toutes les explications sur notre site.
07:49Cette guerre, elle a commencé bien avant 2022,
07:53elle a été provoquée,
07:55on a cessé de donner des coups de pique à l'ours russe,
07:58et l'ours russe, à un moment donné, commence à grogner,
08:02à montrer les griffes, et on dirait qu'il est méchant.
08:05Oui, il est méchant, mais ça fait depuis le début des années 2000,
08:11on mène à ses frontières des coups d'État, des révolutions oranges,
08:14on met en place des gouvernements pro-occidentaux,
08:16on installe des agences de la CIA en 2014 aux frontières de la Russie.
08:22Voilà, donc à un moment donné,
08:24moi je pense qu'ils ont été assez patients.
08:27– Qu'est-ce que vous répondez,
08:28parce que cette petite musique, vous l'entendez aussi, Marc, j'appuie,
08:31qu'est-ce que vous répondez aux personnes qui disent
08:32quand on cesse d'armer l'Ukraine, si on cesse d'armer l'Ukraine,
08:35eh bien, ça, ce n'est pas servir la paix,
08:37c'est organiser la victoire de la Russie, point.
08:40– Mais de toute façon, pour faire la paix, il faut être deux.
08:45Il est évident que la paix ne sera pas obtenue
08:49sur une victoire totale de l'un ou de l'autre.
08:52Donc, à un moment donné, il va falloir devenir raisonnable
08:54et arrêter la boucherie, parce que c'est une véritable boucherie actuellement.
08:57On envoie de malheureux Ukrainiens qui ont été raflés dans la rue tous les jours,
09:01il y a des vidéos d'Ukrainiens qui ne veulent pas y aller,
09:06qui essayent de s'échapper, qu'on envoie,
09:09on les met pendant deux mois en formation et on les envoie au front.
09:12Bon, ça, ce sont des centaines de milliers de morts actuellement.
09:16Bon, il va falloir arrêter ça à un moment donné.
09:20– Cette guerre, les responsabilités sont très largement partagées.
09:24Et je pense que la responsabilité en particulier des États-Unis
09:28et aussi de l'Union européenne en 2014 est essentielle.
09:32On a oublié que M. Fabius était allé en Ukraine au moment crucial
09:38pour faciliter l'éjection du président qui était légitime,
09:43légalement et légitimement élu,
09:45avec des élections plus honnêtes que d'habitude en Ukraine.
09:48Bon, et l'Union européenne a largement participé à son éjection.
09:53Donc, on n'a pas de leçon de morale à donner
10:00ou de prétendre que la Russie a tort et que l'Ukraine a raison.
10:06Voilà, je pense qu'il faut sortir cette idée de la tête.
10:09C'est aussi une guerre civile.
10:11Donc, il est assez manifeste que l'Est de l'Ukraine
10:16et la Crimée, a fortiori, se sentent beaucoup plus russes qu'ukrainiennes.
10:22Et donc, la seule façon de sortir de ce conflit, à mon avis,
10:26sans aller vers la guerre mondiale,
10:28c'est d'accepter une solution de compromis avec un partage de l'Ukraine.
10:33Ça, ce n'est pas aux Français de dire quelles doivent être les conditions de paix.
10:38C'est aux Ukrainiens et aux Russes de se mettre d'accord.
10:41– Il y a une autre revendication dans votre manifestation,
10:43c'est la sortie de l'OTAN.
10:46Quelles en sont les raisons ?
10:48– Alors, la sortie de l'OTAN, c'est un slogan mobilisateur.
10:52Et je pense, je dirais, un petit peu unitaire
10:58par rapport à différents mouvements qui sont fermement opposés à la guerre
11:02et qui tous mettent en cause la responsabilité de l'OTAN.
11:06Je dirais que dans ce mouvement,
11:08notre collectif est peut-être un petit peu en retrait.
11:12C'est-à-dire que ce que nous constatons,
11:13c'est que l'OTAN est devenue une alliance offensive.
11:18Au départ, c'était une alliance défensive.
11:20Et l'OTAN a été manipulée par les États-Unis,
11:24qui évidemment sont les leaders de l'OTAN,
11:27et qui l'utilisent pour faire monter la pression contre la Russie.
11:31Donc l'OTAN a été complètement détourné de sa vocation affichée.
11:35Alors, oui.
11:37– Oui, mais je vais vous poser la question.
11:38Quand vous dites les partis, les associations et les collectifs,
11:43en fait, vous avez essayé de consulter,
11:45vous avez cherché à consulter l'ensemble de la classe politique,
11:48comme vous l'avez dit, de lutte ouvrière à Filippo,
11:51en passant par tout l'échec politique national.
11:53– Tout à fait. Alors, tous les partis,
11:55sur le critère de l'opposition franche à la guerre,
11:59c'est-à-dire que quand on dit qu'on est perdus pour la paix
12:01une fois que Poutine aura retiré ses troupes de Russie
12:04et sera venu faire un mandat honorable en chemise et l'accord de coup,
12:08bon, ce n'est pas une démarche pacifique.
12:10C'est au contraire le discours qui habille le discours des Vatanguers,
12:18et en particulier des partis du centre.
12:22Donc, ce n'est pas du tout notre option.
12:26Par contre, les partis, aussi bien lutte ouvrière que des partis comme Filippo,
12:33affichent tous comme objectif la sortie de l'OTAN.
12:36– Mais pas tous, pas tous, parce que pendant les européennes,
12:37le RN et Reconquête, qui représentent 40% aujourd'hui de la population,
12:41alors au moment où nous parlons,
12:42se sont davantage opposés à la présence française
12:45au sein du commandement intégré de l'OTAN,
12:47c'est-à-dire de l'organe militaire, qu'à l'Alliance elle-même.
12:50Allez, distingue-toi.
12:52– Bien sûr. Alors, bon, en ce qui nous concerne, nous,
12:56moi personnellement, je ne suis pas pour une sortie immédiate
12:59et pure et simple de l'OTAN.
13:00Ce slogan est un slogan unificateur et simplificateur.
13:05Mais je pense qu'il est absolument indispensable
13:09de frapper du poing sur la table et de dire à l'OTAN,
13:12soit vous changez radicalement de politique,
13:15vous cessez de servir de courroie de transmission
13:19à des mouvements qui nous entraînent vers la guerre,
13:22ou bien nous sortons de l'OTAN, du commandement intégré
13:25et de l'OTAN tout court s'il le faut.
13:28Bon, on ne va pas se laisser entraîner dans une troisième guerre mondiale
13:32parce que les États-Unis ont décidé de rester la puissance dominante
13:36de la planète et d'utiliser l'OTAN, non seulement en Europe,
13:40mais maintenant en Asie, contre la Chine.
13:43– Marine Le Pen, elle a souhaité personnellement
13:46quitter le commandement intégré de l'OTAN
13:48au nom de l'indépendance de la France,
13:49mais pas de sortir de l'Alliance,
13:51en tout cas pas avant la fin de la guerre en Ukraine.
13:55On ne change pas les traités en période de guerre.
13:58Ça c'est un argument aussi, il faut en prendre, non ?
14:00– Non, parce que d'abord, en période de guerre,
14:03nous ne sommes pas en guerre à ma connaissance.
14:05Nous ne sommes pas officiellement en guerre.
14:07Si nous étions officiellement en guerre,
14:08l'article 35 de la Constitution aurait dû être déclenché.
14:12Ça n'a pas été le cas, donc les gens veulent faire du juridisme.
14:16Je dirais que juridiquement, nous ne sommes pas en guerre,
14:18même si de facto, nous faisons tout ce qu'il faut pour être co-belligérants.
14:23Alors, je vous disais tout à l'heure, les partis que nous avons contactés
14:29sont des partis qui sont sans ambiguïté opposés à la guerre.
14:33Ça n'est malheureusement pas le cas du Rassemblement national pour l'instant.
14:38Je compte quand même dans notre collectif des membres du RN.
14:42Et les électeurs du RN sont très partagés sur la question,
14:46mais avec ceux de la France insoumise,
14:48ce sont les plus opposés à l'envoi d'armes à l'Ukraine.
14:51Si on prend par exemple comme critère de paix l'arrêt d'envoi d'armes à l'Ukraine,
14:57tout dépend de la façon dont la question est posée,
14:59parce qu'en suivant qu'on demande si c'est votre pays ou l'Union européenne
15:04qui doit envoyer des armes à l'Ukraine,
15:06on n'a pas le même pourcentage de réponses favorables,
15:08donc c'est assez complexe.
15:10Tout ça est détaillé dans des articles sur notre site.
15:13Il y a plusieurs sondages qui ont été faits.
15:15Le RN, je pense qu'aujourd'hui, on est à moins de 50% de ses électeurs
15:20qui sont favorables à l'envoi d'armes en Ukraine.
15:23Alors qu'en décembre 2023, à Renaissance, c'était 90%.
15:31Donc je pense que le RN est un petit peu décalé
15:35par rapport aux attentes d'une grande partie de ses électeurs.
15:38Donc je ne veux pas lui jeter la pierre.
15:40Je sais que c'est difficile parce que quand on s'approche du pouvoir,
15:42on fait des concessions et ils sont sous pression des médias,
15:48de groupes d'influence dont ils ne peuvent pas ignorer les pressions.
15:53– Des groupes d'influence ?
15:55– Je veux dire, les médias sont contrôlés par quelques milliardaires,
15:59vous le savez bien, et si ces milliardaires mettent des bâtons
16:03dans les roues au RN, je pense que le plan B,
16:05c'est de laisser le RN arriver au pouvoir,
16:08mais en désactivant, en inactivant le virus,
16:12c'est-à-dire en le forçant à revenir sur un certain nombre de fondamentaux.
16:18– Avec une certaine inquiétude, les révolutions du RN,
16:23je ne veux pas polémiquer avec eux.
16:25– Vous parlez du Front Populaire, c'est intéressant
16:27parce qu'en fait, vous faites partie des pacifistes aujourd'hui.
16:32Ça tombe bien parce qu'en 38, c'était Daladier,
16:34Daladier c'était le Front Populaire.
16:35– Pas du tout, alors me dire à moi que je suis pacifiste,
16:38moi qui étais officier de la paix, on est des pacifistes ?
16:40– Non, non, non, c'est pas la même chose, c'est pas du tout la même chose.
16:45Non, je pense que la France n'avait aucun intérêt
16:47à mettre le doigt dans cet engrenage,
16:49qu'elle s'est embarquée dans une affaire qui n'est pas la sienne.
16:52Donc, moi je pense que la question principale,
16:55c'est la souveraineté de la France, c'est mon point de vue.
16:57Ça ne sera pas forcément celui d'autres groupes
17:00qui participent à d'autres manifestations,
17:02qui vont peut-être mettre plus l'accent sur la nécessité du maintien de la paix.
17:08Mais bon, moi aussi, la paix c'est quelque chose d'important,
17:12quand on fait la guerre, c'est pas pour des broutilles.
17:17Donc, je pense que c'est juste une question de sensibilité,
17:20mais en fait, on ne peut pas défendre notre position
17:33en étant ni défaitiste, c'est pas du tout notre point de vue.
17:37– Alors, si vous martelez dans vos tractées et vos prises de parole
17:40que l'Union européenne avait promis la paix et qu'elle apporte la guerre,
17:43la guerre voulue par les États-Unis,
17:45mais concrètement, comment on organise le cessez-le-feu immédiat,
17:49les négociations de prêts ?
17:50Et question subsidiaire, est-ce que la France peut jouer,
17:53ou peut encore jouer un rôle prédominant ?
17:56– Alors, c'est difficile étant donné la situation
17:59dans laquelle M. Macron nous a mis.
18:02Donc, je pense que tant que Macron est président,
18:05ça va être très difficile, ne nous voilons pas la face.
18:08Même dans l'hypothèse de changement de gouvernement,
18:14il conservera la maîtrise des armées et des affaires étrangères,
18:18et on peut même craindre qu'il s'accroche un petit peu
18:21à ces dernières prérogatives,
18:23et qu'il nous enfonce encore plus dans l'engrenage.
18:27Dès le départ, j'ai pensé que la France
18:30n'avait pas les moyens de s'opposer à un conflit.
18:32Ce conflit, il est voulu par certains milieux américains,
18:36disons par les néoconservateurs américains,
18:38Victorian Huland, etc.
18:40Bon, il y a un débat aux États-Unis,
18:42un débat à mon avis très vif, on en voit l'écume à la surface,
18:45mais il y a un débat qui n'existe pas en France,
18:48sur l'opportunité de poursuivre cette guerre ou d'y mettre fin.
18:51Ça, c'est la question des Américains,
18:53mais nous, nous ne votons pas aux États-Unis,
18:55ils décideront, ils décideront.
18:58Qu'est-ce que nous pouvons faire, nous, c'est dire,
19:00écoutez, vous voulez faire la guerre à la Russie,
19:03puis à la Chine peut-être, et à je ne sais qui,
19:05nous, la France, ça n'est pas dans nos intérêts vitaux,
19:09nous nous retirons de ces conflits,
19:13nous ne voulons pas être utilisés dans l'OTAN
19:15comme des auxiliaires des États-Unis
19:17pour des guerres qui ne sont pas dans l'intérêt de notre pays.
19:19Voilà, ce n'est pas du tout du défaitisme,
19:21c'est simplement la préconscience de l'intérêt national.
19:26– Est-ce que l'évolution politique de notre pays,
19:28si je comprends bien, même l'idée d'un possible bouleversement
19:31qui donne quand même beaucoup d'espoir à droite et à gauche
19:35de l'échec qui est politique, et pas à l'extrême-centre,
19:38ça c'est clair, vous avez donné le sentiment quand même
19:42que la prise en compte de vos revendications
19:44ne se fera pas malgré ces bouleversements
19:47qui pourraient se produire.
19:50Clairement, une nouvelle majorité
19:51ne peut pas stopper l'escalade de Macron en Ukraine,
19:54et je trouve qu'il y a un phénomène très fort de méfiance
19:57de vos collectifs à l'égard des partis politiques.
19:59– Oui, oui, et ce n'est pas un hasard
20:01si nous rencontrons un certain écoche…
20:02– Vous êtes issu d'un parti politique ?
20:04– Comment ?
20:04– Vous êtes vous-même issu d'un parti politique,
20:06vous avez fait de la politique.
20:07– Oui, mais j'ai quitté les partis politiques,
20:09je ne rejette pas totalement les partis politiques,
20:11ils ont leur utilité, à un moment donné, il faut gouverner,
20:14il faut trouver des majorités,
20:15ils ont leur rôle à jouer dans la démocratie,
20:17mais la démocratie ne se résume pas aux partis politiques.
20:20Or, ce que nous constatons aujourd'hui,
20:22c'est que les partis ne sont pas en mesure
20:25de mener efficacement la lutte contre l'escalade
20:28qui nous mène vers la guerre.
20:31Les grands partis, parce que leur électorat est divisé,
20:33parce que, par peur de déplaire à une partie de leur électorat,
20:38mais aussi à des milieux qui sont puissants
20:40et qui contrôlent les médias,
20:42ils vont mettre de l'eau dans leur vin,
20:44ou par la nécessité de faire des alliances.
20:47LFI a fait alliance avec des Glucksmann,
20:51la liste des socialistes, qui sont des matanguers patentés.
20:54Bon, ils ont mis sous le boisseau leur réticence
20:58à envoyer des troupes en Ukraine.
21:01Ce n'est pas dans le programme du Front populaire, ça.
21:04Donc, je pense que les grands partis politiques,
21:08on ne peut pas en attendre grand-chose.
21:10Les petits partis politiques sont peut-être un peu plus mobilisés
21:14parce que plus loin du pouvoir,
21:15mais finalement, les seuls qui puissent changer la donne,
21:19ce sont les citoyens.
21:21Et ce que je dis, c'est que si aujourd'hui,
21:24les citoyens, après deux ans d'escalade, ne bougent pas,
21:28ben écoutez, un jour ou l'autre,
21:31il risque de se produire la catastrophe.
21:36Et comment les gens vont-ils réagir à ce moment-là ?
21:38Il sera trop tard.
21:40C'est pour ça que je pense qu'il est urgent de se mobiliser,
21:43et de se mobiliser de façon à pouvoir ensuite
21:46lancer un mouvement, peut-être à Paris au départ,
21:48par cette manifestation,
21:50étendre ce mouvement en province.
21:52Et nous avons commencé à le faire en mettant des correspondants locaux
21:55dans différentes villes, dans différents départements.
21:59Et l'objectif, c'est d'arriver à une mobilisation populaire
22:03suffisamment importante et transpartisane
22:06pour que les partis tendent enfin l'oreille et se disent
22:10mais nos électeurs, nous ne sommes peut-être pas tout à fait
22:12en phase avec nos électeurs,
22:14et nous devrions peut-être être plus fermes sur cette question.
22:17– Oui, en 25 minutes de temps, Marc Chapuis,
22:19je vous ai demandé si cette manifestation du 29 juin
22:23correspondait à la volonté de faire pression sur les opinions publiques
22:27pour les alerter sur ce conflit russo-ukrainien et ses conséquences.
22:32Et en fait, on a abouti au bout de 25 minutes
22:33à plutôt faire pression sur les partis politiques pour qu'ils se réveillent.
22:37– Il faut que l'opinion publique se mobilise.
22:42Si l'opinion publique n'a que trop tendance
22:44à attendre que la salue vienne d'en haut.
22:47Et la salue ne vient pas forcément d'en haut.
22:50Même si on a observé des évolutions intéressantes.
22:52On a vu à l'Assemblée nationale, par exemple,
22:54la dernière visite de M. Zelensky, tout le monde n'était pas là,
22:59les bancs de la France insoumise étaient vides,
23:05un certain nombre de députés n'ont pas applaudi.
23:07Bon, on a bien vu qu'il y avait une évolution,
23:10dans le bon sens, je pense, de l'Assemblée nationale.
23:13Mais on est loin du compte.
23:15On est loin du compte.
23:16S'il n'y a pas de mobilisation sur le terrain des citoyens ordinaires,
23:22y compris et peut-être surtout ceux qui ne sont pas dans les partis politiques,
23:26on n'arrivera à rien.
23:27Moi, ce dont je rêve, c'est une mobilisation du genre Gilets jaunes.
23:30On l'a vu dans le mouvement des Gilets jaunes,
23:35quand les citoyens décident de bloquer, de tout bloquer,
23:38comme ils l'ont fait, on arrive à des résultats.
23:41– Mobilisation des citoyens ordinaires, c'est parfaitement clair.
23:43Merci beaucoup Marc Chapuis d'être venu sur Télé Libertés,
23:46défendre votre point de vue et cette manifestation.
23:49Merci à vous.
23:50– Merci.

Recommandations