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Psychologue clinicienne et psychothérapeute de renom, Marie- Estelle Dupont est l’auteur de nombreux ouvrage dont "Etre parents en temps de crise", un ouvrage saisissant, cinq années, jour pour jour, après l’irruption du Covid dans notre vie.
Le Covid a fait irruption dans nos vies alors que nous nous croyions hors d'atteinte et mis à l'abri de tout grâce à la technologie. Le 16 mars 2020, en quelques heures, le monde s'est arrêté. Les repères ont vacillé. Le contrôle de nos existences nous a échappé. L'urgence est devenue la norme, et l'exception, la règle. Une autre maladie est apparue. Celle de la peur. Faisant de nos enfants les variables d'ajustement des obstacles rencontrés par la société. Nous tous, parents, avons réagi avec nos propres histoires, nos systèmes de valeurs, nos croyances et nos craintes. Comment nos enfants, petits et grands, ont-ils vécu cette période ? Quel impact sur leur santé mentale et leur construction de futurs adultes ? Comment rester des parents incarnés et debout, et leur offrir un espace pour penser, vivre et aimer ? Ce n'est que maintenant, en 2025, que la société commence à réaliser que nombre d'enfants et de jeunes adultes présentent une souffrance psychique.
Marie-Estelle Dupont dresse un bilan de la santé mentale de la jeunesse et livre un éclairage sur ce qui a rendu possible la négation de leurs besoins élémentaires. Elle profite de cet entretien accordé à TVL pour enfourcher le combat en faveur de l’abolition universelle de la GPA. Un combat qui nécessite à nouveau, courage et lucidité.

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Transcription
00:00Mon invitée est psychologue-clinicienne et psychothérapeute Marie-Estelle Dupont.
00:10Bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Alors, vous êtes l'auteur de plusieurs ouvrages à succès, mais le dernier qui a retenu
00:14mon attention, c'est 5 ans jour pour jour après l'éruption du Covid dans notre vie,
00:20Être parent en temps de crise, et vous faites dans cet ouvrage un bilan inédit de l'impact
00:24psychologique et social des années Covid sur les familles et sur la jeunesse.
00:29Est-ce que vous pouvez rappeler à nos téléspectateurs de d'abord le double constat qui vous a
00:33amené à rédiger cet ouvrage, dont le sous-titre est
00:35« Comment restaurer l'équilibre psychique de nos enfants ? »
00:38Poste de programme.
00:39– Oui, merci de votre question.
00:40Eh bien, en réalité, cet ouvrage est né d'un double constat, comme vous le dites.
00:44Le premier, c'est qu'il y a eu une vague pédopsychiatrique extrêmement importante
00:49qu'on a constatée à partir de février 2021, mais en réalité, quand le premier
00:54confinement a été déclaré, mon inquiétude de clinicienne, qui a très vite été
00:59confirmée dans les cabinets en ville et puis dans les services de pédopsychiatrie,
01:02c'est que les enfants, les mineurs allaient être frappés de plein fouet,
01:07à la fois par l'anxiété et les dépressions générées chez leurs parents,
01:10et par les changements de repères dans leur vie quotidienne, les fermetures de classes, etc.
01:16et toutes les modifications de protocoles d'accueil dans les écoles,
01:18même si en France, on a peu fermé les écoles.
01:21Et bien évidemment, ce constat clinique, il est corroboré 5 ans après par des chiffres.
01:27Malheureusement, quand on a les chiffres, c'est que le mal est fait.
01:30Et donc, on a des chiffres de consommation de psychotropes
01:34qui sont multipliés par 2 chez les jeunes.
01:36On a une augmentation pendant l'hiver, le deuxième hiver du Covid,
01:40de 600% des hospitalisations à Necker.
01:42Enfin, vraiment des chiffres qui sont très préoccupants sur la jeunesse,
01:46avec des jeunes, comme je le disais il y a 4 ans dans le Figaro,
01:48qui seront de plus en plus déprimés et de plus en plus violents.
01:51Malheureusement, l'actualité nous donne tous les jours des confirmations
01:54de cette violence qui augmente chez les mineurs et entre les mineurs.
01:57– Vous ne faites pas le procès de ne pas avoir indiqué cela à vos lecteurs.
02:00Vous le dites d'ailleurs, vous l'avez écrit, dit ici aussi.
02:03Mais est-ce que vous considérez que l'on a par ailleurs sous-estimé
02:07les conséquences psychologiques de la crise sanitaire sur les enfants ou les adolescents ?
02:12Est-ce que vous diriez qu'on l'a sous-estimé ?
02:14– Oui, et surtout, on les a acceptés très tard.
02:16Et le deuxième constat, pour finir sur votre première question,
02:19c'était que je constatais en même temps que ces dégâts,
02:21je constatais une confiscation croissante de l'autorité parentale,
02:25puisqu'on a joué à saute-mouton avec l'autorité des parents,
02:29notamment le 28 juillet, quand on a considéré que les adolescents
02:34pouvaient être injectés avec l'accord d'un seul parent.
02:36On a finalement attisé des tensions et des difficultés dans des familles
02:40où il pouvait déjà y avoir, dans les singularités de chaque foyer,
02:45des difficultés, des divorces, etc.
02:47Donc, partant de ce double constat, effectivement,
02:50j'ai pu voir que les chiffres corroboraient ce qu'on voyait dans nos cabinets,
02:53que les jeunes allaient très mal, qu'il y avait des dépressions.
02:5652% quand même des jeunes qui veulent arrêter leurs études
02:58pendant le premier hiver.
03:00Et puis, des passages à l'acte de plus en plus importants,
03:03de plus en plus jeunes, qui, même si aujourd'hui,
03:09le Premier ministre nous dit que la santé mentale
03:12est une cause et une urgence nationale, finalement, nous laisse assez démunis
03:16parce que l'état de la psychiatrie en France est tellement désastreux.
03:20On a tellement peu de professeurs de pédopsychiatrie
03:22sur des bassins de 400 000 habitants.
03:24On n'a parfois que 7 lits de pédopsychiatrie.
03:26Donc, quand un jeune arrive aux urgences avec des scarifications
03:29et des idées suicidaires, à part lui donner des molécules
03:31et le renvoyer chez lui, on ne peut plus faire grand-chose.
03:35Et donc, il y a eu ce cocktail explosif entre des mesures qui ont énormément…
03:40Christelle Gralegan le disait au CHU de Nantes.
03:42Elle disait, en fait, les jeunes sont plus morts
03:45et ont plus souffert des mesures liées à la gestion du Covid
03:48que de la maladie qui n'était pas du tout létale pour les jeunes.
03:52Donc, ceci associé à la dégradation de l'hôpital et notamment de la psychiatrie,
03:57évidemment, aujourd'hui, on a une jeunesse qui ne va pas bien
04:00et qui ne va pas bien parce qu'elle trouve peu de support,
04:04d'espérance dans le paysage.
04:06On ne leur parle que de crise.
04:08Moi, j'ai 42 ans, je n'entends parler que de crise depuis que je suis née.
04:12– Marie-Esthélie, on y reviendra sur cette notion-là.
04:14Est-ce que vous considérez qu'il y a eu plusieurs traumas successifs,
04:18dont le premier trauma initial, c'est le 16 mars 2020,
04:21la fermeture du pays, et vous dites que c'est une scène
04:24dont découlera une réorganisation désorganisante.
04:28Au-delà du propos professionnel, qu'est-ce que cela veut dire dans votre esprit ?
04:34– Alors, en fait, ça veut dire que le traumatisme, c'est ce qui fait effraction.
04:38Que ce soit un traumatisme physique ou un traumatisme psychique,
04:42qu'il soit personnel ou qu'il soit collectif.
04:44Il va y avoir un trauma, c'est-à-dire une effraction de tous les repères
04:47qui volent en éclat dans l'organisation de nos vies au quotidien.
04:50Rappelez-vous, les restaurateurs avaient eu 4 heures
04:52pour mettre leur personnel dehors et vider les congélateurs.
04:55Et donc, les jeunes se retrouvent avec des repères
04:58qui ont complètement volé en éclat.
05:00Donc, ils ne peuvent plus avoir le sentiment à minima de contrôler leur existence.
05:06Et à quoi on va ajouter une sidération par la peur
05:10et une injonction paradoxale très violente où, en fait,
05:13on leur dit, pour être un bon citoyen, tu dois renoncer à tous tes besoins.
05:17C'est-à-dire ne sors pas de chez toi, reste chez papa et maman
05:20ou dans ta chambre derrière un ordinateur, ne pose pas de questions à tes profs,
05:24ne fais pas de sport, n'aie pas d'interaction sociale.
05:26C'est-à-dire que tous ces éléments qui sont indispensables
05:29pour que le développement et la maturité du jeune adulte se fassent convenablement,
05:33le cerveau est immature jusqu'à 24 ans sur le plan neurologique,
05:37ça va voler en éclat.
05:38Donc, on va les mettre dans une situation impossible
05:41où, pour être de bons citoyens, ils doivent régresser finalement
05:45sur le plan psychique.
05:46Et ça, ça fait trauma.
05:47Ça fait trauma, c'est-à-dire que ça submerge leur capacité d'adaptation.
05:51Tant qu'on peut s'adapter, il n'y a pas de trauma quand on passe un examen,
05:55on est stressé, mais on s'adapte, on se mobilise,
05:58et puis ensuite le stress redescend.
05:59Quand vous êtes submergé dans vos capacités d'adaptation, il y a trauma.
06:02Et le problème du trauma, c'est que ça incite à se dissocier.
06:07C'est-à-dire que ce sont des jeunes un peu zombifiés
06:09qui vont se couper de leurs besoins, qui ne vont même pas être en colère,
06:14qui vont dire, j'ai plus envie de rien.
06:16Donc, il y a une anhédonie, il y a une apathie.
06:18Beaucoup de parents me disent, mais il reste enfermé,
06:21il n'a plus envie de rien, il n'a plus de goût à rien,
06:23alors qu'il était passionné.
06:25Et donc, c'est une sorte de repli sur soi qui est assez préoccupant
06:30parce que c'est un âge où, normalement, on construit sa vie
06:32grâce à un élan vital très important.
06:34Donc, c'est pour ça que je dis qu'il y a trauma.
06:36– Les parents eux-mêmes ont été dans un état de sidération,
06:39il faut aussi y évoquer les parents.
06:40Est-ce que vous pensez qu'ils ont été, du coup,
06:42en situation d'identifier chez leurs enfants les signes de souffrance ?
06:47Leur propre souffrance, celle de leurs enfants, ne les aura pas échappés.
06:51– Ce que je dis dans le livre, c'est que déjà,
06:52si les parents eux-mêmes ne sont pas en capacité d'identifier
06:55qu'il y a un trauma collectif,
06:57qu'il y a un viol des besoins psychiques de l'individu,
07:00on a quand même, à un moment donné, cessé quasiment d'enterrer nos morts.
07:04On ne pouvait pas faire des enterrements,
07:06on ne pouvait pas aller voir les malades en phase terminale à l'hôpital.
07:08Moi, j'ai un patient qui n'a pas pu enterrer son fils de 20 ans.
07:11Donc, on a eu des situations quand même assez déshumanisantes,
07:15que ce soit dans les EHPAD, dans les crèches, etc.
07:17où les petits ne voyaient pas le visage des adultes qui s'occupaient d'eux.
07:20Et donc, si les parents se sont tellement suradaptés
07:23qu'ils n'ont pas identifié qu'il y avait quelque chose d'anormal,
07:26ils n'ont pas pu faire rempart à la maison
07:28et permettre aux enfants de prendre du recul
07:31et de faire la part entre l'interdit qui est structurant
07:35et l'interdit qui est infantilisant
07:37et qui est une coercition qui déstructure.
07:40C'est pour ça que je dis qu'il y a une désorganisation réorganisante.
07:42On s'est désorganisé par rapport aux axes
07:45des interdits humains fondamentaux de la société.
07:48On a changé le contrat social
07:50et on s'est réorganisé par rapport à des choses qui étaient en torsion
07:54avec les besoins fondamentaux d'un être humain,
07:56en particulier des plus vulnérables,
07:59c'est-à-dire les personnes âgées et les tout-petits.
08:01– Être parent en temps de crise, c'est la question la plus générale
08:03qui se pose, pour toute crise d'ailleurs,
08:05ou toute crise à venir, nouvelle,
08:08c'est comment gérer les angoisses des enfants
08:09sans leur transmettre ses propres peurs en tant que parent ?
08:12Vaste question, mais une question qui nous intéresse tous.
08:14– Oui bien sûr, je crois que particulièrement dans un monde
08:17qui n'a de narratif que de crise, puisqu'on ne nous parle que de ça,
08:21c'est l'urgence climatique et c'est l'urgence géopolitique
08:23et c'est l'urgence sanitaire, c'est tout le temps l'urgence.
08:25L'urgence elle est, je vais vous le dire un peu grossièrement,
08:29l'urgence elle est psychopathe parce que l'urgence elle empêche de penser.
08:32Et donc ce que nous les parents nous pouvons faire,
08:34bien sûr que nous avons des inquiétudes
08:36et j'ai presque envie de vous dire si on est inquiet
08:37c'est qu'on n'est pas dans le déni, c'est aider nos enfants à élaborer.
08:42Voilà, il est urgent de se poser pour penser.
08:46Qu'est-ce que ça te fait ? Qu'est-ce que tu aurais fait ?
08:48Et nos enfants et nos ados, ils pensent des choses et ils ont des idées.
08:53Donc qu'est-ce que ça te fait ? Est-ce que ça te semble juste ?
08:56Est-ce que ça te semble injuste ?
08:57Qu'est-ce que tu aurais fait à la place d'eux ?
08:59Qu'est-ce que tu penses de ça ?
09:00Pour les aider à retrouver de l'esprit critique,
09:04de l'espace intérieur pour penser.
09:05Parce qu'on est angoissé quand on est comprimé à l'intérieur.
09:08Si déjà on peut penser les choses et dire
09:10ça, ça ne me convient pas, ça, ça me convient,
09:12on se décale par rapport à son angoisse, on la subit moins.
09:16Donc les aider à exercer leur discernement, à argumenter.
09:19Tu n'es pas obligé d'être d'accord avec moi
09:20mais par contre je veux que tu saches pourquoi tu penses ce que tu me dis.
09:24Et vraiment restaurer cette capacité à élaborer les choses
09:28dans un monde qui est en train de régresser vers une non-pensée,
09:32à une idéologie très binaire où en fait c'est soit et pour, soit et contre.
09:36Il n'y a pas de possibilité de nuance.
09:38Donc je crois que restaurer de la capacité à nuancer
09:42comme on faisait nous à notre époque au lycée avec thèse, antithèse, synthèse,
09:46c'est déjà une très grande immunité psychique pour nos enfants.
09:50Et puis aussi le ressort de l'humour.
09:52Pouvoir rire des situations qui sont absurdes,
09:54c'est une grande protection contre l'angoisse.
09:57Moi j'en ai eu des exemples pendant le confinement avec mon fils aîné
09:59qui faisait des sketchs à partir de ce qu'il entendait
10:03en fait dans son environnement extérieur autour du Covid.
10:06– Vous évoquez aussi la notion de parents ancrés et conscients.
10:10La reconstruction psychologique passe par le retour de rituels familiaux.
10:15Voilà bien quelque chose de réactionnaire Marie-Estelle Dupond, non ?
10:18– Réactionnaire au sens littéral du terme,
10:21c'est-à-dire je suis en réaction par rapport à ce qu'on est en train d'imposer
10:24comme mode de vie extrêmement uniformisant.
10:27Et je crois que l'ancrage de la famille dans laquelle on vit,
10:31bien sûr j'ai aussi écrit un livre qui s'appelle l'Antimère,
10:33donc je suis bien placée pour savoir que la famille est capable du meilleur
10:36comme du pire, et quand c'est le pire c'est terrible.
10:38Mais l'ancrage familial, le fait de prendre ses repas ensemble,
10:44de se regarder dans les yeux et de redonner des murs à la maison,
10:47c'est-à-dire qu'à la maison on n'est pas sur Twitter à table,
10:51on n'allume pas la télé, on n'allume pas la radio,
10:53on est entre nous, on se parle, on joue, on plaisante.
10:56C'est beaucoup plus ce qu'on ne pense pour nos enfants.
10:59Ça paraît des choses idiotes, mais mine de rien,
11:01dans nos modes de vie modernes qui vont à 100 à l'heure,
11:04beaucoup de parents ne prennent plus le temps de le faire.
11:06Et en réalité, les ados qui vont le mieux sont des ados
11:11qui ont des parents quand même extrêmement fermes sur l'accès au réseau,
11:15qui lisent parce que le livre vous donne des références historiques
11:20et philosophiques par rapport à ce qui est en train de se passer,
11:23et forcément des parents qui n'ont pas lu,
11:24n'identifient pas le totalitarisme à l'œuvre, et puis qui se parlent.
11:27– Marie-Estelle Dupont va vous dire que ça, c'est un point de vue de riche.
11:31– Pas du tout, pas du tout, et c'est extrêmement désobligeant
11:34vis-à-vis de familles très modestes que je connais,
11:36qui se battent pour maintenir ce lien familial,
11:40malgré des séparations, des divorces, etc., mais qui parlent à leurs enfants.
11:44Et a contrario, dans les beaux quartiers, des gens très diplômés,
11:48des avocats qui gagnent très très bien leur vie,
11:50vous allez chez eux, il n'y a pas de livre, il n'y a que des BD,
11:52et leurs enfants sont sur des tablettes quand ils mangent tout seuls
11:54parce que les parents rentrent en retard.
11:56Donc je crois que la précarité psychique n'est pas exactement superposable
12:01avec la précarité matérielle,
12:03et qu'il y a des familles absolument remarquables avec peu d'argent,
12:05et a contrario, des gens très négligeants
12:07qui presque utiliseraient l'argent comme une compensation
12:10pour ne pas passer tellement de temps avec leurs enfants.
12:13– Rétablir des règles, des normes, des repères, d'autorité, de l'ordre.
12:19– Je crois que le Covid, c'est ce que je dis dans le livre,
12:21la possibilité qu'il y ait autant d'interdits de coercition infantilisante
12:25et rabaissante comme ces profs qui scotchaient le masque sur le nez des élèves
12:29et toutes ces horreurs qu'on a vues dans les cours d'école,
12:31n'ont été possibles que parce que l'étape précédente dans nos sociétés
12:36c'est qu'il y a eu une sur-émancipation,
12:38on a dit il est interdit d'interdire, il faut jouir sans entrave.
12:40Donc on a fait voler en éclat tous les interdits,
12:42or l'être humain ne peut pas vivre sans des interdits.
12:45Et donc quelque part, l'étape d'après a été une immense docilité,
12:50une fois qu'on avait surfé sur ce désir de jouir sans entrave,
12:53il était très facile d'asservir la population en lui disant
12:56si tu veux jouir à nouveau, obéis.
12:59Et donc on a une forme d'esclavage moderne
13:02que la technologie a rendue extrêmement performante
13:04puisqu'il n'y a même pas besoin de policiers pour contrôler les gens,
13:06en fait vos téléphones vous surveillent.
13:09Et on a surfé sur ce désir de plaisir à court terme
13:13qui fait que du coup on est prêt à accepter n'importe quoi
13:16pour ne pas revivre le pire du confinement.
13:19– Vous parlez de l'école à l'instant,
13:21elle doit jouer un rôle important dans ce moment-là,
13:23dans ce type de crise pour la reconstruction psychologique des enfants.
13:28Et là c'est vrai que vous le dites,
13:29dans l'ouvrage, pendant la période Covid,
13:30l'école n'a joué aucun rôle, même, vous le disiez à l'instant,
13:34elle a même pu ajouter un traumatisme,
13:36celui des enseignants qui pouvaient s'ajouter à tout le reste.
13:39– Oui alors, comme dans toute la population on a vu de tout
13:43et moi j'ai vraiment eu des enseignants en larmes dans mon bureau
13:46qui étaient désolés de ce qui se passait et qui faisaient de leur mieux,
13:48mais effectivement, normalement l'école est un sanctuaire,
13:52c'est un lieu d'instruction, pas d'éducation, d'instruction,
13:57d'ailleurs dans certains pays c'est un ministère de l'instruction,
14:00pas de l'éducation, et c'est un sanctuaire où normalement le contrat
14:04c'est que les parents sont supposés mettre des enfants en état d'apprendre,
14:07donc à peu près éduqués, et les professeurs enseignent et instruisent
14:12en laissant à l'extérieur la politique, l'idéologie, la religion, etc.
14:19Et on a bien vu ce glissement où finalement le prof devenait
14:22dans la cour de l'école une espèce de médecin policier
14:26disant attention les gestes barrières, etc.
14:29Donc il y avait une porosité dans les murs de l'école
14:32où les enfants avaient peur et un enfant ne peut pas apprendre dans la peur,
14:36un enfant qui est terrorisé, son cerveau est noyé sous le cortisol
14:40et les hormones de stress et donc il ne peut pas apprendre convenablement.
14:43Donc on a effracté ce sanctuaire qu'était l'école bien entendu,
14:47mais ça a été le cas avec le Covid, malheureusement aujourd'hui
14:50on voit bien que l'école n'est plus imperméable à toutes sortes d'idéologies
14:54qui n'ont pas leur place.
14:55L'école est là normalement pour donner les apprentissages fondamentaux
14:59qui vont permettre de raisonner et certainement pas de faire apprendre
15:03la liturgie de quelconque idéologie quelle qu'elle soit.
15:06– Je vais vous poser une dernière question sur ce sujet-là
15:08et j'invite bien sûr les téléspectateurs à suivre ce livre
15:12« Être parent en temps de crise » qui est en vente sur la boutique de TVL,
15:15sur le site tvl.fr.
15:17Est-ce que vous avez pu intégrer dans votre réflexion,
15:19je suis sûr que vous l'avez fait,
15:20mais que les jeunes générations peuvent être peut-être plus résilientes,
15:24moins fragiles que les générations précédentes
15:27sur des questions touchantes à des crises ?
15:29Ils vivent au milieu du Covid il y a 5 ans, au milieu du réchauffement climatique,
15:33de la possible 3ème guerre mondiale qu'on leur resserre tous les matins,
15:35peut-être qu'ils se forment une carapace et qu'ils sont capables aujourd'hui
15:40d'être plus résilients que vous le fûtes ou que je le fûe.
15:43– Alors attention avec l'usage du terme « résilient »,
15:45on a malheureusement dans les profils de gens traumatisés,
15:50on peut parfois penser, et c'est pour ça que je redonne la liste des symptômes
15:55qui permettent d'identifier un enfant qui va mal selon sa tranche d'âge
15:58ou un ado qui va mal, il ne faut pas confondre la résilience et la suradaptation.
16:03Ce n'est pas parce que, et on en a entendu quand même de très mauvaises fois
16:06sur les plateaux télé dire non mais ils vont très bien, ils ne se plaignent pas,
16:08les masques à l'école, qu'il n'y avait pas de dégâts, des retards de parole,
16:11des enfants qui décrochaient parce que c'était impossible de se concentrer,
16:14et en apparence ils étaient résilients, ils ne se plaignaient pas.
16:18Mais ce n'est pas parce qu'il n'y a apparemment pas de symptômes
16:23que l'enfant est résilient, c'est-à-dire qu'il comprend être résilient,
16:26c'est faire quelque chose, choisir ce que l'on fait de ce qu'on a subi,
16:31c'est-à-dire prendre conscience qu'on a vécu quelque chose d'anormal
16:34et en tirer quelque chose.
16:37Et aujourd'hui, on a des jeunes en colère,
16:40on a des jeunes déprimés et très médiqués,
16:43on a des jeunes assez perdus dans le sens qu'ils veulent donner à leur existence
16:46parce qu'ils se sentent un peu impuissants face à toutes les catastrophes
16:48qu'on leur annonce en série,
16:50on a des jeunes qui se réfugient dans la carapace du militantisme,
16:54ah mais si on fait ça, ça va être magique, ça va résoudre tel problème,
16:56que ce soit l'écologie, la guerre, etc.
16:59Évidemment qu'il y a des jeunes résilients,
17:01et c'est ceux qui ont des ressources affectives et intellectuelles
17:03et qui ont un imaginaire riche,
17:05mais il ne faut pas confondre la résilience et la suradaptation
17:09et beaucoup sont en fait simplement en suradaptation mais complètement résignés.
17:13D'ailleurs, ils le disent, on ne veut pas de gosses,
17:15le monde est foutu, etc.
17:17À 20 ans, vous et moi, on ne se disait pas le monde est foutu,
17:19on se disait le monde va nous appartenir.
17:21– Mes parents avaient connu la seconde guerre mondiale,
17:23ils avaient vécu leur jeunesse dans la seconde guerre mondiale,
17:25ils en étaient sortis alors que c'était un traumatisme d'une puissance inouïe,
17:29est-ce qu'on peut penser qu'il y a cette capacité d'adaptation alors ?
17:33– Mais en fait, l'homme est infiniment capable de s'adapter.
17:37Ce qui est préoccupant, c'est qu'après le choc du Covid,
17:41on leur a fait peser très violemment cette angoisse de la guerre en Ukraine,
17:47c'est pour ça que je dis protégez quand même vos enfants de la télé et des réseaux
17:49parce que les informations sont très anxiogènes,
17:51et puis la crise climatique, etc.
17:55et donc il faut faire attention à leur laisser le temps et l'espace
17:59pour que leur imaginaire puisse se développer
18:01parce qu'on ne va pas trouver de réponse avec des robots,
18:03on va trouver des réponses avec des gens qui ont de l'imagination.
18:06Donc s'il y a des crises, il faut laisser aux jeunes la possibilité
18:09de connecter leur créativité, leur imaginaire
18:12et donc leur donner une espérance, leur dire en fait,
18:14bien sûr qu'on va vous laisser des chantiers pas résolus,
18:17mais c'est vous aussi qui allez inventer les solutions
18:20comme finalement nos grands-mères ont trouvé des solutions
18:22après la guerre, à la fin de la guerre, pour aller à nouveau de l'avant, etc.
18:27Mais il ne faut pas leur couper les ailes,
18:29c'est-à-dire qu'encore une fois,
18:30ce n'est pas la difficulté qui brise l'être humain,
18:31l'être humain il est fait pour résoudre les problèmes,
18:34c'est la perte de sens et c'est la perte de contrôle.
18:36Donc on ne doit pas les déposséder en leur imposant en permanence
18:41des restrictions de liberté et des idéologies et du prêt-à-penser,
18:44leur propre créativité, c'est ça qui est inquiétant,
18:46ce n'est pas la difficulté.
18:48La difficulté finalement ça forge des gens forts, qui ont du caractère.
18:52– Vous avez annoncé depuis 5 ans les effets que vous dénoncez aujourd'hui
18:56et qui semblent corroborés par les chiffres.
18:58Vous avez été un peu seule dans ce combat-là,
19:01aujourd'hui d'autres journaux, d'autres quotidiens,
19:05d'autres personnalités vous ont rejoints ?
19:08– C'est-à-dire que quand je suis arrivée dans les médias,
19:10d'abord il n'y avait jamais eu vraiment la présence de psy dans les médias,
19:14donc j'ai tiré très vite la sonnette d'alarme
19:16parce que je voyais dans mon cabinet les dégâts que ça faisait.
19:19Et au début évidemment les journalistes disaient
19:22vous exagérez, vous êtes sentimentaliste, c'est du prêche-y-prêche-ça,
19:25vous êtes une alarmiste, de toute façon si vous contredisez le gouvernement
19:28vous allez inquiéter encore plus les gens.
19:30Et puis évidemment les chiffres statistiques,
19:33mais on est dans une époque qui est régie par les algorithmes,
19:36donc la parole n'a pas de valeur, l'observation clinique n'a pas de valeur,
19:39il faut des stats.
19:40Et quand les stats ont confirmé que le mal était fait,
19:45effectivement tous les journaux ont dit
19:46il y a beaucoup plus de scarification, beaucoup plus de suicides,
19:49les jeunes femmes vont très mal, etc.
19:51Là le Monde diplomatique a sorti ce week-end un dossier
19:54sur le fait que les gouvernements ne s'étaient jamais remis en question
19:58sur les dégâts liés aux choix qui avaient été faits pour gérer le Covid.
20:03Après c'est notre rôle d'être des lanceurs d'alerte chacun dans nos spécialités,
20:06moi je fais ce métier donc j'ai dit ce que je voyais.
20:09Aujourd'hui malheureusement je ne me suis pas trompée,
20:14j'aurais préféré me tromper.
20:15Ça ne veut pas dire que la partie est perdue,
20:17mais il va falloir des choix extrêmement courageux
20:21sur le fait d'abord de relever le niveau de l'instruction
20:23parce que plus des jeunes sont instruits mieux ils vont,
20:25l'instruction ça va de pair aussi avec une prévention de la dépression,
20:29et puis que les familles se retroussent les manches
20:31et ne se laissent pas confisquer leur autorité parentale.
20:33Jusqu'à nouvel ordre même divorcée on peut co-éduquer un enfant,
20:37c'est tout à fait possible et il faut le faire parce qu'on est leur dernier rempart.
20:40– Vous êtes lanceur d'alerte, c'est le terme que vous avez utilisé,
20:43lanceuse d'alerte si vous préférez, vous n'êtes pas trompée
20:48et à l'aune de ces deux notions, lanceur d'alerte et je ne me suis pas trompée,
20:52vous lancez un nouvel appel aux Français,
20:55vous l'avez fait à travers une chronique qui a fait du bruit dans le JDD,
20:58le journal du dimanche, et vous le faites sur les naissances par GPA,
21:02vous dites c'est une exploitation humaine avec une imposture de consentement.
21:06Est-ce qu'on est capable de vous écouter sur ce domaine-là ?
21:08Là aussi sur ce sujet-là.
21:09– Oui je pense que là il y a quand même Olivia Morel
21:13est quand même ambassadrice de la déclaration Casablanca,
21:16il y a quand même un mouvement qui se crée à l'échelle internationale
21:19pour abolir cette traite d'être humain,
21:21puisqu'on parle bien de location d'utérus et de vente d'enfants,
21:25donc ça n'est ni plus ni moins de la traite d'être humain.
21:29Donc je pense que beaucoup de gens se mobilisent de tout port,
21:32ça n'a rien à voir avec des étiquettes politiques,
21:35c'est aussi bien un combat pour la gauche que pour la droite,
21:38puisqu'il s'agit de dignité en fait d'être humain.
21:42Je crois qu'on nous a servi des sucreries médiatiques par démagogie
21:45en nous racontant des belles histoires.
21:47J'ai envie de vous dire, on s'en fiche des belles histoires,
21:49on s'en fiche du consentement puisqu'il n'y a pas lieu
21:51de donner un consentement à vendre…
21:52– Vous ne pouvez pas y mettre que ça, parce que les sucreries
21:54c'est en fait qu'il y a de l'amour, c'est ça quand même.
21:57C'est que quand on vient, les parents qui ont des enfants nés par GPA
22:01vous disent, cet amour il existe et qu'il existe aussi profondément
22:05que l'amour que vous pouvez porter à vos enfants,
22:07ils ne sont pas nés par GPA, ça ce n'est pas une sucrerie.
22:10– Oui sauf qu'il existe quelque chose qui s'appelle l'éthique
22:15et que même au nom de l'amour, il n'est pas possible,
22:19quels que soient les montages juridiques que vous allez essayer de faire
22:23et les impostures sémantiques que vous allez mettre en place,
22:25il n'est pas possible d'acheter un être humain
22:27ni de louer une partie de son corps.
22:29Il n'est pas possible pour un juriste de soutenir qu'un contrat de travail
22:32est acceptable quand on met à disposition pendant 9 mois, jour et nuit,
22:36le corps, la sexualité, l'alimentation et les déplacements d'une femme.
22:39Ça n'est pas soutenable.
22:41Aucun médecin ne pourra vous dire que la GPA est un traitement
22:43contre la stérilité, la GPA est une manipulation technique,
22:47oui c'est une pratique, ça n'est en aucun cas un traitement,
22:51ça n'est pas de la médecine.
22:52Et aucune mère ne pourra vous dire qu'il n'y a pas là
22:55une fragmentation absolue du lien de filiation
22:57puisque vous avez parfois la donneuse de vos sites,
23:00la mère porteuse, la mère d'intention,
23:02c'est-à-dire l'impossibilité pour l'enfant à naître
23:04de dessiner son arbre généalogique.
23:07Donc on est en train de briser, on brise l'être humain,
23:11on le casse, on le hache menu en petits morceaux.
23:15Il ne sait pas d'où il vient, donc il ne sait pas où il va.
23:17– C'est ce qu'a raconté Olivia Morel ici,
23:19à votre place, il y a quelques semaines.
23:21– Bien sûr, j'étais avec elle en plateau à Sud Radio et à CNews
23:26pour expliquer que justement,
23:28l'utérus d'une femme n'est pas un Airbnb.
23:30Donc la question du consentement,
23:32c'est un tour de passe-passe extrêmement pervers.
23:36Dans les définitions juridiques,
23:40un contrat repose sur un consentement et sur la liberté.
23:44Mais justement, elle restreint la liberté
23:47de sorte que personne ne puisse consentir
23:49à renoncer à des libertés fondamentales.
23:51Donc à la limite, on ne le demande même pas, le consentement.
23:54On n'a pas à renoncer à la dignité.
23:56On ne peut pas louer une partie de son corps, ça n'est pas possible.
23:59Les femmes qui sont des surrogates, donc des mères porteuses,
24:06ne sont jamais des femmes qui sont dans des situations de sécurité
24:09et de confort psychique et matériel.
24:12Vous verrez jamais une avocate des beaux quartiers de Paris
24:15louer son ventre pour autrui.
24:17Bien sûr que non, c'est de la traite d'être humain.
24:19Ce sont des femmes qui encourt des risques obstétricaux très importants
24:22parce qu'il y a 30 à 40% de complications obstétricales de plus
24:26que dans une grossesse normale.
24:27A fortiori, quand on implante des ovocytes,
24:31puisque la grossesse est une exception immunitaire
24:33et que c'est un état dans lequel on va tolérer un corps étranger
24:38pour la survie de l'espèce.
24:39Mais quand on met les ovocytes de quelqu'un d'autre dans un utérus,
24:43il y a des complications obstétricales très souvent,
24:45des préeclampsies, des AVC, c'est-à-dire des pathologies
24:47que la médecine moderne, la vraie médecine,
24:51avait supprimées quasiment complètement.
24:53Donc pour moi, à cet endroit de la GPA,
24:55ce qui se nomme progressisme n'est ni plus ni moins un obscurantisme
24:59qui renie toutes les découvertes qu'on a faites depuis 60 ans
25:02sur les échanges entre la mère et l'embryon.
25:04On sait que la voix de la mère va stimuler le cerveau de l'enfant
25:08beaucoup plus que n'importe quelle voix,
25:10non seulement pendant les premières semaines,
25:12mais jusqu'à l'âge de 13 ans.
25:13On sait que les cellules du bébé vont, pour certaines,
25:16rester dans le corps de la mère pendant 27 ans
25:17et celles de la mère dans le corps du bébé pendant 27 ans.
25:20C'est-à-dire que l'embryologie, la pédiatrie, la neurologie
25:22ont fait des découvertes qui font tomber la possibilité même de la GPA.
25:28Le lien qui se crée pour la survie de l'espèce
25:30dans cette dillade mère-enfant,
25:32ils sont tellement puissants, tellement profonds,
25:34tellement prolongés pour assurer la sécurité du bébé et du nourrisson
25:38que c'est impossible de dire que de planifier d'arracher un enfant
25:42à la femme qui l'a porté est sans conséquence.
25:44Évidemment, il y a des chiffres qu'on ne veut pas donner.
25:47Ce sont l'augmentation des suicides chez les femmes qui sont mères porteuses.
25:50Elles sont en fait…
25:51Elles regrettent, c'est-à-dire elles signent un contrat
25:53sur un événement non prédictible qui est la grossesse.
25:55Elles vivent cet attachement à l'enfant parce qu'on leur dit
25:58tu dois faire de ton mieux, tu dois pas manger ci, tu dois pas manger ça.
26:00Donc, elles sont contrôlées.
26:02Donc, elles se surinvestissent pour ce bébé.
26:04Dans le même temps, on leur dit surtout tu ne t'y attaches pas.
26:07Et beaucoup, quand on leur remet l'enfant, le regrettent, pleurent,
26:11se font avoir parce qu'on avait dit qu'on garderait des liens
26:13et finalement leur nom est effacé de la vie de l'enfant à naître.
26:16Donc, l'enfant à naître ne saura jamais qui est sa mère biologique.
26:18Donc, en fait, ce sont des horreurs absolument glauquissimes
26:21dont on essaie de vous sortir des sucreries médiatiques.
26:25– Voilà. Comment conserver l'équilibre psychique de nos enfants ?
26:28Comment restaurer l'équilibre psychique de nos enfants ?
26:30En tout cas, merci beaucoup Marie-Estelle Dupont.
26:32Et je réinvite nos téléspectateurs à découvrir cet ouvrage
26:36« Être parent en temps de crise ».
26:38Il y a beaucoup de choses à apprendre pour les uns et pour les autres.
26:40Merci à vous. – Merci.

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