Ouverte depuis janvier, l'épicerie Révolution à Sète se veut une alternative aux grandes surfaces.
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00:00De France, Bleu Héros et sur France 3 Occitanie pour ceux qui nous suivent à la télé chaque matin.
00:04Manuel Blanc est notre invité. Bonjour Manuel.
00:06Bonjour.
00:07Comment ça va vous ?
00:08Ça va.
00:08Le week-end s'est bien passé ?
00:09Oui, plutôt chaud.
00:10Oui, et à 7 il fait bon en plus.
00:12Toujours, il fait toujours bon en fait.
00:13Vous étiez à 7 hier pour manger une petite tielle.
00:15Ah, je ne le savais pas.
00:16Aux télés sans moi.
00:17Oui, des fois je vais à 7 sans vous Guillaume, comme parfois.
00:20Vraiment, on les mange ensemble à 7 les tielles.
00:22Oui, c'est vrai, c'est vrai.
00:23Mais là, c'est vrai que je n'avais pas prévu de vous le dire et puis ça m'a échappé.
00:28Alors vous, vous êtes le gérant de l'épicerie Révolution.
00:31Absolument.
00:32Épicerie qui a été créée au moment de l'épidémie de Covid, Manuel Blanc.
00:35C'est ça.
00:36En fait, c'est une épicerie solidaire qui a adossé un groupement solidaire et citoyen d'achats.
00:40Et ce groupement, en effet, on l'a créé au niveau du premier confinement.
00:44En fait, on l'a créé avec des bouts de ficelle.
00:47Il n'y avait plus de marché.
00:49Donc, nos potes avaient envie quand même d'avoir des fruits et des légumes corrects.
00:54Alors, on va revenir là-dessus.
00:55D'abord, en deux mots, on va dire qui vous êtes.
00:57Vous êtes artiste plasticien.
00:58Oui.
00:59Vous fréquentez très régulièrement cet atelier Révolution.
01:02Voilà.
01:03Donc, on peut dire deux mots.
01:04C'est quoi ? C'est un tiers-lieu ?
01:05Voilà.
01:06C'est un tiers-lieu artistique et solidaire.
01:13Donc, dedans, il y a un café associatif, une cantine participative, un groupement d'achats.
01:17Donc, les paniers solidaires.
01:19Et plus récemment, une épicerie solidaire, l'épicerie Révolution.
01:22Mais c'est un tiers-lieu qui organise également des concerts, des rencontres, des projections et des ateliers.
01:27Beaucoup d'ateliers sur place et or les murs à destination des seniors notamment.
01:30Et alors, au moment de la Covid, vous avez eu l'idée de lancer ces paniers à 10 euros pour les plus précaires.
01:39Pas tout à fait.
01:41Au départ, c'était le volet solidaire et le volet groupement d'achats.
01:45Soutien aux citoyens et soutien aux producteurs.
01:48On les avançait en même temps.
01:51Et c'est pour ça qu'encore aujourd'hui, on a une sorte de modèle hybride
01:54qui mène de front un groupement d'achats citoyens et de l'aide alimentaire.
01:58Ça, ça a commencé quand ?
01:59Dès le départ, en fait.
02:00Dès le départ, on a commencé à avoir une quête de solidarité.
02:02Même avant le lieu.
02:03En fait, pour revenir justement au Covid,
02:06en fait, 10 jours après le début du confinement,
02:10on a réussi à mettre en relation une trentaine de nos amis
02:13et un fournisseur et un producteur à Poussan
02:16qui nous a amenés directement des paniers tout faits.
02:20Grâce ou à cause, je dirais, de la Covid, ça a un peu précipité les choses.
02:23Ça a accéléré le...
02:24C'est quelque chose qui a été créé comme ça.
02:26Et on l'a fait à partir d'un tableur et très vite,
02:28au bout de la troisième semaine, on a eu un site qu'on a bricolé
02:30parce qu'on était à 100, 150 commandes.
02:33Et c'est à l'issue du confinement, quand les marchés ont repris,
02:37que les producteurs qui avaient commencé à travailler avec nous ont dit
02:39mais on continue, ça nous intéresse.
02:41Nous et les adhérents, ça les intéressait aussi
02:43parce que c'est à prix coûtant.
02:44C'est bénévole.
02:45C'est ça.
02:46Évidemment, les prix d'achat, pour ce qui vous concerne, sont négociés.
02:49C'est ça tout le principe de l'opération.
02:51Pour qu'à la revente, évidemment, ça coûte le moins cher possible.
02:54Oui.
02:55En gros, il y a deux volets.
02:57Mais pour un adhérent classique, on va dire, des paniers solidaires,
03:01en gros, oui, par rapport à un prix marchand dans le commerce
03:04qui serait à 10 euros, on le propose à 7, en gros.
03:07Et on le paie 6 aux producteurs
03:09parce qu'on pose une marge non commerciale
03:12dans laquelle on prélève déjà pour la caisse de solidarité.
03:15Et après, les adhérents eux-mêmes peuvent,
03:17abondent, d'ailleurs, peuvent pas abondre
03:19dans cette caisse de solidarité
03:21et les producteurs partenaires également.
03:23Alors, expliquez-nous cette caisse de solidarité
03:25parce qu'en fait, j'avais compris qu'au départ,
03:28chaque foyer disposait d'une enveloppe entre 30 et 90 euros.
03:31Voilà, c'est ça.
03:32Donc ça, c'est les familles que nous accompagnons
03:34qui avant, en gros, étaient bénéficiaires des paniers solidaires,
03:37bénéficiaires du volet de solidarité des paniers solidaires,
03:41sont devenus adhérents de l'épicerie solidaire.
03:43D'accord.
03:44Ça a l'air de rien, mais d'avoir supprimé.
03:45Mais c'est 30 ou c'est 60 ou c'est 90 euros.
03:47Ce sont eux qui les payent ou c'est une caisse commune ?
03:50Expliquez-nous.
03:51C'est une caisse commune qui provient du don des adhérents,
03:55de la marge 4% qu'on met sur tous les produits,
03:57qui est une sorte de marge non commerciale,
03:59on va dire, une marge solidarité,
04:01et des dons en denrées directes des producteurs.
04:05Alors aujourd'hui, l'épicerie solidaire Révolution,
04:07c'est quelque 300 références.
04:10C'est ça.
04:11C'est un vrai petit supermarché, quoi.
04:13Oui, et puis c'est la qualité des produits aussi,
04:15sur lesquels je veux attirer votre attention,
04:17parce que c'est l'une des rares épiceries solidaires en France
04:20qui ne travaille pas sur les surplus de la grande distribution,
04:23mais qui, étant adossée à ce groupement d'achats,
04:27qui promeut quand même des produits sains pour soi et pour la planète,
04:31bénéficie de ces mêmes produits.
04:33Et donc, il y a une participation de 10%,
04:35c'est ça qui a changé un peu,
04:37mais pour le coup, le panier qu'on leur composait maintenant,
04:40ils le composent.
04:41Donc c'est pour ça qu'ils sont devenus adhérents de cette épicerie.
04:43Oui, parce que beaucoup d'épiceries solidaires fonctionnent
04:46grâce au système des invendus.
04:47Vous, ce n'est pas votre cas.
04:48Vous avez négocié avec vos fournisseurs,
04:51les producteurs, directement la vente de leurs produits.
04:54Voilà, en direct.
04:55Et aussi, ce qui nous différencie,
04:57c'est qu'on fait un accueil sans conditions.
04:59C'est-à-dire que quand vous rentrez chez nous,
05:01on ne commence pas par vous demander votre reste à vivre
05:03ou par faire un dossier.
05:05C'est un accueil sans conditions.
05:06Voilà, et donc ça veut dire que quand même,
05:07il y a beaucoup de personnes qui passent sous les radars,
05:09soit des structures institutionnelles d'aide aux plus diminuées,
05:13soit des institutions telles que Secours Pop ou autres.
05:16Et ces gens-là, d'une certaine manière, on les récupère.
05:19Mais ils viennent aussi parce que c'est un lieu de vie.
05:21C'est ça aussi qu'il faut...
05:22Oui, il n'y a pas que l'épicerie.
05:23Voilà.
05:24Il y a effectivement aussi un lieu...
05:26Non, parce qu'en fait, on sait très vite...
05:28Il y a du coworking aussi.
05:29Il y a un accompagnement.
05:30Non, ce n'est pas un lieu de coworking.
05:31Ce n'est pas du coworking, mais...
05:32Non, ce n'est pas un tiers-lieu au sens de coworking, quoi.
05:34Mais c'est un espace de coactivité.
05:38C'est ça.
05:39Où on promet le décloisonnement de ces activités.
05:41Manuel Blanc, combien d'adhérents et combien de bénéficiaires vous avez aujourd'hui ?
05:45On est d'adhérents, pas de bénéficiaires.
05:47On est d'adhérents de l'épicerie solidaire.
05:48On est autour de 450 adhérents réguliers des paniers solidaires.
05:52Donc, ils versent à chaque fois.
05:54Et on accompagne à peu près une trentaine de familles.
05:57Ça représente 70 personnes.
05:59Oui.
06:00Voilà.
06:01Ce qui n'est pas mal.
06:02Oui, ce n'est pas mal.
06:03Et vous êtes au 21 rue Révolution.
06:05On est tout à fait au cœur d'un quartier prioritaire de la politique de la ville.
06:09Donc ça aussi, est-ce qu'on est engagé dans le quartier ?
06:12C'est une question qu'on se pose régulièrement.
06:14Parce que le quartier nous engage, d'une certaine manière.
06:16Et la ville, elle s'engage aussi ?
06:18À nos côtés ?
06:19Elle vous aide ?
06:20A minima, non.
06:21On n'a très peu de liens avec la ville ni avec le CCAS.
06:24Vous le recrutez, ça ? Vous les avez sollicités ?
06:27Oui, on les sollicite.
06:28Mais après, on a d'autres partenaires.
06:29On est largement soutenu par le syndicat Mix du bassin d'Auto.
06:33Par le syndicat du projet alimentaire territorial.
06:36Par la région, par le département.
06:38Et par l'ANDES, récemment.
06:40L'Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires.
06:43Qui nous a accompagnés dans la création de cette épicerie.
06:46Et bien, bravo et merci Emmanuel Blanc, gérant de l'épicerie Révolution.
06:50Assez d'être venu nous en parler ce matin.
06:53Merci à vous.
06:54Bonne journée.
06:55Au revoir.