• il y a 6 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00Bonsoir à tous, pardonnez-moi petite incartade avant le début de cette émission.
00:00:07Merci de nous retrouver, comme chaque soir, il est 22h, on vous accompagne jusqu'à minuit.
00:00:11Soir Info en direct sur CNews pour passer en revue les grands thèmes d'actualité.
00:00:14Évidemment, actualité très, très, très politique avec beaucoup de choses à dire.
00:00:20Le train de l'histoire est en train de passer.
00:00:22Éric Ciotti est-il monté dans le bon wagon ?
00:00:24C'est l'une des questions qu'on se posera.
00:00:25Le président des Républicains a provoqué un séisme dans l'histoire du parti.
00:00:29Aujourd'hui, en annonçant une alliance avec le Rassemblement National.
00:00:31Jordan Bardella, lui, confirme ce soir un accord avec une vingtaine de députés LR.
00:00:36Une décision qui place le parti au bord de l'implosion.
00:00:38Les ténors hurlent à la traîtrise, mais la base, elle, attendait ça depuis très longtemps.
00:00:43LR, c'est fini, on en parlera ensemble.
00:00:46Emmanuel Macron, lui, a rendez-vous avec la presse demain matin.
00:00:49C'est probablement l'une des prises de parole les plus importantes pour le chef de l'État
00:00:52depuis son arrivée à l'Élysée.
00:00:53Attisera-t-il encore le feu du fascisme qui arrive au pouvoir ?
00:00:56Il se pourrait que le disque soit définitivement rayé.
00:00:59On en parlera, et pas seulement, bien sûr, de ces deux thèmes que je viens d'évoquer.
00:01:04On évoquera cet accord à gauche, ces manifestations anti-RN qui se multiplient
00:01:09avec leur lot de violence parfois aussi.
00:01:11Élisabeth Lévy est avec nous ce soir.
00:01:12Bonsoir, chère Élisabeth. Merci d'être là.
00:01:14Merci à Arnaud Bénédicte de remplir pour un deuxième soir d'affilée.
00:01:17Merci à Raphaël Stainville.
00:01:21Je ne sais pas pourquoi, parce qu'on a beaucoup évoqué votre nom il y a quelques minutes ensemble.
00:01:26Raphaël Stainville qui est avec nous du JDD.
00:01:27Bonsoir, chère Raphaël. Bonsoir à Philippe Guibert.
00:01:30Merci d'être présent, cher Philippe.
00:01:31Tu as une usage du service politique de CNews.
00:01:33Vous l'avez compris, deux heures haletantes et intenses qui nous attendent.
00:01:37On va se retrouver dans un court instant.
00:01:38D'abord, place à Sophie de Menton et Patron en question.
00:01:41On se retrouve juste après pour entamer les débats.
00:01:43A tout de suite.
00:01:47Nous sommes de retour sur le plateau de soir Info.
00:01:49Merci à tous ceux qui nous rejoignent en direct sur CNews ensemble jusqu'à minuit
00:01:52pour évoquer une actualité éminemment politique.
00:01:55Comme chacun, c'est Elisabeth Lévy, Raphaël Stainville, Arnaud Bénédetti, Philippe Guibert,
00:01:59Johan Usa, ils sont présents sur ce plateau.
00:02:02Le séisme de dimanche soir entraîne des répliques dans tout le paysage politique français.
00:02:07On va l'évoquer ensemble jusqu'à minuit.
00:02:10Emmanuel Macron, d'abord, qui a choisi d'attendre ce qui se noue dans les différents camps
00:02:14actuellement avant de prendre la parole dans une conférence de presse finalement programmée demain,
00:02:18alors qu'elle devait avoir lieu aujourd'hui.
00:02:20Johan, on va y revenir dans une minute.
00:02:22Je voudrais d'abord, avant qu'on parle de cette conférence de presse et de ce qu'on doit attendre d'Emmanuel Macron demain,
00:02:27voir quelques extraits puisqu'il y a cette interview que le chef de l'État a donnée au Figaro ces dernières heures.
00:02:33Il parle de cette campagne et de cette dissolution engagée dimanche.
00:02:37La politique, c'est une dynamique.
00:02:39Je n'ai jamais cru au sondage.
00:02:40La décision que j'ai prise ouvre une nouvelle ère.
00:02:43Une nouvelle campagne commence.
00:02:44Le président doit s'engager à la place qui est la sienne.
00:02:47Il en va de l'avenir de la République, des institutions, du pays,
00:02:51qui dit Emmanuel Macron, qui dit également qu'il y va dans cette campagne pour gagner.
00:02:56Johan Usail, on est parti pour trois semaines de méthode couée pour le chef de l'État.
00:03:00On le disait en sommaire avant pas trop en question.
00:03:03C'est probablement l'une des prises de parole les plus importantes de l'histoire de la Macronie depuis son accession au pouvoir.
00:03:09Quelle proposition doit-on attendre demain de la part du chef de l'État ?
00:03:13D'abord, il est vrai qu'on va beaucoup le voir pendant trois semaines,
00:03:15parce que même si Gabriel Attal dit ce soir que c'est lui qui va mener cette campagne,
00:03:19en réalité, c'est le président de la République qui sera en première ligne,
00:03:22parce qu'il est vrai que les trois années qui lui restent à passer à l'Élysée
00:03:26dépendent de ce qui va sortir de ces élections législatives anticipées.
00:03:30Ensuite, il dit j'y vais pour gagner.
00:03:33Je suis intimement persuadé qu'il n'y croit pas.
00:03:36Il sait très bien qu'il ne pourra pas avoir de majorité.
00:03:39La rumeur, c'est surtout qu'il y va pour perdre,
00:03:40pour montrer l'incompétence au pouvoir d'un gouvernement RN.
00:03:43C'est l'hypothèse des derniers jours.
00:03:46Oui, c'est une hypothèse.
00:03:47Mais en tout cas, qu'il dise ce soir qu'il pense pouvoir gagner,
00:03:51s'il le pense vraiment, c'est effectivement la méthode couée,
00:03:55parce que ça me semble extrêmement difficile quand même.
00:03:58Demain, il fera des annonces programmatiques.
00:04:01Il va essayer de fixer un cap.
00:04:03Il va dire voilà, si vous me donnez une majorité, une majorité absolue si possible,
00:04:07voilà ce que j'entends faire.
00:04:08Je suppose qu'il va parler d'immigration, qu'il va parler de sécurité,
00:04:13qu'il va parler beaucoup à la ruralité, naturellement, qu'il va faire des annonces,
00:04:17parce que la ruralité a voté quasi intégralement pour le renseignement national.
00:04:21Il ne doit faire autre chose que d'attiser le feu du fascisme qui arrive au pouvoir.
00:04:24Ça, il n'y a pas le choix.
00:04:24Naturellement, je crois que cette stratégie-là, elle est abandonnée.
00:04:28Vous n'avez pas entendu Gabriel Attal au 21.
00:04:31Je n'ai pas remarqué, j'ai entendu Armana parler des accords de Munich quand même.
00:04:34De la part du président de la République, en tout cas, elle est à abandonner, cette stratégie-là.
00:04:39Elle est à abandonner, c'est une autre façon de le dire.
00:04:41Hier, il était au Radour-Changlane, comme pendant entre deux tours de Munich.
00:04:45Alors, c'est une très grave erreur, parce que s'ils veulent combattre le Rassemblement national,
00:04:50ils peuvent le faire sur le programme.
00:04:52En politique, on attaque sur les programmes, on fait des propositions.
00:04:55Mais crier au fascisme, comme le font les manifestants en ce moment sur la place de la République,
00:04:59comme le fait le Front populaire, le fameux Front populaire, c'est un ridicule.
00:05:05Ça ne veut rien dire, c'est absurde, attaquer le programme du Rassemblement national.
00:05:11Il y a des choses à critiquer, sans doute.
00:05:13Mais c'est ce que doit faire le président de la République.
00:05:15Notamment le coût économique d'un programme du Rassemblement national qui est mis en avant par les élus francophones.
00:05:19Mais crier au fascisme, pardon, c'est ridicule, ça n'a aucun sens.
00:05:22Raphaël Stainville, on a eu l'impression pendant la campagne des Européennes,
00:05:25donc qui vient de s'achever, que plus il parlait, plus le chef de l'État parlait,
00:05:29plus Gabriel Attal prenait la parole également, plus il perdait du terrain.
00:05:33Il a raison Emmanuel Macron de se prêter une nouvelle fois cet exercice de la conférence de presse ?
00:05:37Il a tellement parlé, tellement parlé.
00:05:40Vous soulignez, il y a quelques instants, c'est peut-être sa prise de parole la plus importante.
00:05:45Mais à chaque fois, combien de fois on a pu dire que c'était sa prise de parole la plus importante ?
00:05:50Sauf que là, l'acte de décès de la Macronie pourrait être validé dans trois semaines.
00:05:55En fait, c'est beaucoup moins l'acte de décès de la Macronie qui est en jeu que l'acte de décès de la France.
00:05:59En tout cas, c'est comme ça qu'un certain nombre de Français perçoivent les choses.
00:06:02Si Jordan Bardella est arrivé en tête au soir des Européennes,
00:06:09c'est précisément parce que le programme qu'il porte donnait une sorte d'espoir à un certain nombre de Français.
00:06:16Je pense que c'est se tromper que de penser que la prise de parole d'Emmanuel Macron puisse tout changer.
00:06:22Pourquoi les électeurs se déjugeraient-ils en moins de trois semaines ?
00:06:28Je suis tout à fait d'accord avec l'analyse de Johan que c'est une stratégie complètement stupide.
00:06:34Cette stratégie de antifascisme, le moi ou le nazisme, etc.
00:06:38Cela dit, je ne suis pas du tout sûre qu'il va l'abandonner.
00:06:40Parce qu'en réalité, je ne vois pas ce qu'il peut faire d'autre aujourd'hui que de dramatiser.
00:06:44Les alliances qui sont en train de se nouer pourraient lui donner tort.
00:06:46On va y revenir.
00:06:49Ce que je retiens de la journée plutôt, c'est qu'à l'air, c'est déconsidéré en regardant passer le train de l'histoire.
00:06:54Mais on y reviendra après.
00:06:57C'est mon analyse, évidemment.
00:07:01Ce que je pense, c'est qu'Emmanuel Macron a intérêt maintenant à dramatiser les enjeux.
00:07:06Comment est-ce qu'il peut le faire ?
00:07:08Il peut nous dire que si il n'y a pas de majorité, ce sera le chaos.
00:07:10Il ne peut plus dissoudre.
00:07:12Effectivement, s'il n'y a aucune majorité, ça risque.
00:07:14Il peut dramatiser comme ça.
00:07:16Il peut aussi dire ou laisser dire que quand même, le Rassemblement National,
00:07:20alors il ne dira peut-être pas fasciste, n'est pas un parti comme les autres.
00:07:24Je pose la question à mes amis.
00:07:26Moi, je me demande si cette stratégie qui, évidemment, pour nous, est complètement stupide,
00:07:30pour tous les gens qui suivent ça, est complètement idiote.
00:07:34Je me demande si elle ne marche pas sur quelques électeurs de bonne foi.
00:07:38Je pose ma question.
00:07:40Il faut se souvenir qu'il y a encore quelques mois, c'était Gérald Darmanin,
00:07:43ministre de l'Intérieur, qui, en débat face à Marine Le Pen,
00:07:46l'a jugée un peu trop molle.
00:07:48Donc, il va falloir savoir sur quel pied danser.
00:07:52Elle est trop molle, elle est trop dure, elle est fasciste, elle n'est pas assez fasciste.
00:07:54Oui, et puis, il ne fallait pas utiliser surtout cette rhétorique.
00:07:56Bien sûr.
00:07:57Une autre question qu'on se pose, Philippe Guibert, autour du chef de l'État,
00:08:01c'est la question de la démission qui est réclamée en cas de victoire du RN
00:08:06par le parti de Jordan Bardella.
00:08:08Ce à quoi le chef de l'État a répondu dans les colonnes du Figaro,
00:08:12ce n'est pas le RN qui a écrit la Constitution, ni l'esprit de celle-ci.
00:08:15Les institutions sont claires, la place du président, quel que soit le résultat,
00:08:18l'est aussi.
00:08:19C'est intangible pour moi.
00:08:21Qu'est-ce qu'il doit mettre, malgré les déclarations, malgré le démenti de l'Élysée
00:08:25sur ces rumeurs de démission en cas de défaite ?
00:08:27Est-ce qu'il doit la mettre dans la balance, comme certains l'affirment,
00:08:30en cas d'échec, mettre sa démission ?
00:08:32Ce serait suicidaire, mais comment va-t-il faire le 8 juillet
00:08:36s'il donne les clés de Matignon à Jordan Bardella ?
00:08:38Moi, je crois qu'il ne devrait pas la mettre, cette émission.
00:08:42Ça pourrait tenter un certain nombre d'électeurs, dans le contexte.
00:08:46Donc, je crois que ce ne serait pas très prudent.
00:08:50Il n'est pas gentil comme commentaire.
00:08:52Il a la constitution pour lui, il a les précédents de la cohabitation pour lui,
00:08:57ceux de Jacques Chirac, de François Mitterrand.
00:09:01Donc, il n'a aucune raison de mettre sa démission en jeu.
00:09:05En revanche, quand on rend la parole au peuple,
00:09:08ce que sur le principe j'approuve, il faut avoir quelque chose à lui dire.
00:09:12Rendez-vous demain.
00:09:13À partir du moment où son bilan des deux années écoulées
00:09:17depuis la séquence de 2022 a été clairement condamné
00:09:20par une large majorité de Français, de toute tendance, ce dimanche,
00:09:24eh bien, il est évident que si on rend la parole au peuple,
00:09:27c'est pour leur dire qu'on va essayer de faire autrement
00:09:31et de faire un peu autre chose.
00:09:33Parce que si, en effet, je vous rejoins tous,
00:09:36le discours est simplement moi ou le chaos des extrêmes,
00:09:39parce que Gabriel Attal a étendu son propos,
00:09:42pas simplement au RN, mais à la gauche et à LFI,
00:09:45beaucoup de Français vont dire, mais le chaos, il est déjà un peu là
00:09:49et que la situation du pays était légèrement chaotique.
00:09:52Donc, il a l'obligation, à mon humble avis,
00:09:54d'avoir quelque chose à proposer d'un peu nouveau.
00:09:57Un virage à droite, par exemple ?
00:10:01Non, mais je te pose la question de bonne foi.
00:10:04En tant qu'analyste, je ne dis pas forcément en tant que citoyen...
00:10:07Il faut qu'il parle sécurité et qu'il grâce le pouvoir d'achat demain.
00:10:10Vite et fort.
00:10:11Oui, mais ce n'est pas une question simplement de thématique.
00:10:14C'est une question simplement de thématique, de préoccupation dans les sondages.
00:10:17C'est une question de vision.
00:10:19Et c'est une question d'ambition politique.
00:10:21Donc, s'il n'est pas capable de proposer quelque chose de nouveau,
00:10:24la campagne est déjà ratée.
00:10:26Et la campagne est courte, comme on l'a dit.
00:10:28Donc, chaque prise de parole du président,
00:10:30si elle passe à côté ou elle tombe à plat...
00:10:33Je voudrais juste qu'on entende Gabriel Attal,
00:10:35qui était au 20h de TF1,
00:10:37et qu'Arnaud Benéti puisse apporter un commentaire également.
00:10:40Johan, dans cette première prise de parole,
00:10:42nous rappelait qu'il ne faut plus, qu'ils ne doivent plus évoquer
00:10:45le RN et cette menace fasciste.
00:10:47Qu'a fait Gabriel Attal ce soir au 20h de TF1 ?
00:10:50Il a rappelé que l'extrême droite était une ruine pour le pays.
00:10:54Ce qui n'est pas la même chose.
00:10:56Je pense que les Français ont vu un spectacle depuis deux ans,
00:10:59une forme de désordre qui s'était installée dans nos institutions
00:11:02du fait, encore une fois, d'un côté de la nulle paix menée par la France insoumise
00:11:05et de l'autre bloc de l'extrême droite,
00:11:07qui ne propose aucune solution crédible pour les Français,
00:11:09si ce n'est la ruine du pays.
00:11:11Commentaire Arnaud Benéti.
00:11:13D'abord, dire que c'est la ruine du pays,
00:11:16les Français ne sont pas idiots.
00:11:18Le RN n'a jamais gouverné.
00:11:20Déjà, préjuger que le RN est la ruine du pays,
00:11:23c'est, me semble-t-il, un peu abusif.
00:11:26En effet, on a augmenté la dette de 1 000 milliards d'euros en sept ans.
00:11:31Ça aussi, les Français l'ont vu.
00:11:33La difficulté, c'est que dans cette affaire,
00:11:36on va vraisemblablement tenter la stratégie de la dramatisation.
00:11:39Ça, c'est évident.
00:11:41On va vraisemblablement, d'une certaine manière,
00:11:44en tourner l'air de moi ou le chaos.
00:11:47Mais ça ne fonctionne plus.
00:11:49Pour deux raisons, d'abord.
00:11:51Parce qu'il y a quand même aussi un point très important.
00:11:53C'est que la stratégie de diabolisation,
00:11:55c'est une stratégie de diabolisation qui est aujourd'hui datée.
00:11:58Et qui ne parle plus à une partie de l'électorat,
00:12:01notamment l'électorat jeune, qui a été socialisé.
00:12:04C'est pas la majorité du pays.
00:12:09Les primo-votants, les gens qui ont aujourd'hui,
00:12:14même entre 24 et 35 ans, les jeunes actifs,
00:12:19ils n'ont pas été socialisés politiquement, d'abord,
00:12:21dans cette stratégie de diabolisation.
00:12:23Ils ont tout simplement vu un rassemblement national
00:12:26qui a, depuis une dizaine d'années,
00:12:28globalement amodié son discours.
00:12:30Ils ne considèrent plus, pour une grande majorité d'entre eux,
00:12:33que le rassemblement national est un parti d'extrême-droite.
00:12:35Jean-Marie Le Pen, c'est très loin, déjà, pour eux.
00:12:38Donc c'est une stratégie qui est, à mon sens, vouée à l'échec.
00:12:41Et de toute façon, je n'en veux que pour preuve.
00:12:43C'est que, in fine, la meilleure illustration de ce que je dis,
00:12:47c'est le résultat des élections législatives en 2022.
00:12:50– Ça faisait 7 ans qu'il avait les cartes en main pour faire du RN à…
00:12:53– Quand vous avez 88 députés qui sont élus
00:12:57dans un scrutin unilominal à deux tours,
00:13:00qui est un scrutin extrêmement difficile,
00:13:02eh bien, clairement, ça veut dire que la stratégie de diabolisation,
00:13:05elle est derrière nous.
00:13:06– Alors, Yohann et Élisabeth Cour, les amis,
00:13:08il nous reste une minute 45 avant la dernière pause.
00:13:10– Après, dire l'ERN, c'est la ruine du pays,
00:13:12ça n'est pas diaboliser le rassemblement national.
00:13:14– Absolument, ce n'est pas l'angéliser non plus.
00:13:16– Non mais pardon, c'est une critique du programme.
00:13:18– C'est une critique politique.
00:13:19– C'est une critique politique.
00:13:20– Le problème, c'est qu'ils ont un bilan.
00:13:21– Non mais on a tout à fait le droit de critiquer
00:13:23le programme du rassemblement national.
00:13:24Il y a des questions qui se posent.
00:13:25Le retour à la retraite à 60 et 62 ans, qu'est-ce qu'on fait ?
00:13:28La réforme du chômage, qu'est-ce qu'on fait ?
00:13:30– Oui mais Yohann…
00:13:31– Non mais pardon, il y a plein de dépenses dans le programme
00:13:33du rassemblement national, comment est-ce qu'on les finance ?
00:13:35Que les adversaires politiques du rassemblement national
00:13:37posent ces questions-là, ce sont des questions politiques
00:13:40qui sont normales, ça n'est pas de la diabolisation quand même.
00:13:42– Oui d'accord, mais enfin d'abord, pour des gens…
00:13:45– On a le droit de critiquer l'ERN.
00:13:47– D'accord, mais on a le droit aussi de finir.
00:13:49– On n'a le droit de ne pas être d'accord.
00:13:50– On a le droit aussi de finir.
00:13:52– Donc pour des gens qui ont ruiné eux-mêmes le pays,
00:14:00c'est quand même un peu fort de café,
00:14:01mais surtout pour répondre à ce que dit Philippe,
00:14:03la vérité c'est que si Emmanuel Macron pouvait dire
00:14:06ce qu'il pense vraiment, qu'est-ce qu'il pense vraiment ?
00:14:09Il est très européen, c'est son droit, c'est tout à fait respectable,
00:14:12il veut une Europe ou une France qui serait un peu
00:14:15dans un ensemble supranational, c'est ça son rêve,
00:14:18c'est une société multiculti, c'est en fait ce qu'il veut,
00:14:22c'est-à-dire 60 à 70 % des Français n'en veulent pas.
00:14:26– C'est ça.
00:14:27– Donc il ne peut pas leur dire la vérité,
00:14:29donc il va être obligé de se composer un rôle
00:14:32et je pose la question aux brillants analyses politiques que vous êtes,
00:14:36il est possible qu'il fasse un virage,
00:14:37genre je fais un virage à droite pour draguer ce qui reste de l'ERN.
00:14:41– Eh bien rendez-vous demain à partir de vendredi,
00:14:43on pourra suivre cette conférence de presse évidemment en direct sur CNews.
00:14:46On va marquer notre deuxième et dernière pause de la soirée
00:14:49et cette énorme pagaille, ce séisme politique provoqué
00:14:52par les déclarations d'Éric Ciotti ce matin
00:14:55et ses accords conclus avec le rassemblement national.
00:14:57On en parle dans un petit instant, à tout de suite.
00:15:03De retour sur le plateau de Soir Info en direct sur CNews,
00:15:06jusqu'à minuit, sans aucune interruption,
00:15:08avec Élisabeth Lévy, Raphaël Stainville, Arnaud Bénédetti,
00:15:10Philippe Guibert, Yoann Uzay, Amaury Bucaud nous a rejoints
00:15:13pour évoquer dans quelques minutes les manifs anti-ERN
00:15:16et des actions parfois violentes qui illustrent une haine,
00:15:20une tension qui monte donc à l'aune de ces prochaines législatives.
00:15:23Vous nous montrerez les images et on entendra
00:15:25des témoignages importants avec vous Amaury tout à l'heure.
00:15:27Mais d'abord à droite, la bombe du jour,
00:15:30elle est signée Éric Ciotti qui a donc annoncé cet accord
00:15:33avec le rassemblement national pour œuvrer au redressement du pays,
00:15:37ce qui fait pousser des cris d'orfraie au baron de son parti.
00:15:39Résumé d'une journée pas comme les autres avec Corentin Alonso.
00:15:43Pour la première fois, un président des Républicains
00:15:46a décidé de franchir le pas et d'appeler à une alliance
00:15:49avec le rassemblement national.
00:15:51Notre famille politique ne pouvait pas être en permanence
00:15:54dans le compromis, un peu en soutien du gouvernement,
00:15:59un peu en opposition, il faut être clair.
00:16:02Monsieur Macron a abîmé le pays, il faut une autre majorité
00:16:06le plus vite possible.
00:16:08Une décision qui a immédiatement suscité une levée de bouclier
00:16:12du parti.
00:16:13Il l'a dit seul, solitairement.
00:16:15Il n'engage pas la famille politique à laquelle nous appartenons.
00:16:19Je pense même qu'il n'a depuis tout à l'heure plus de légitimité
00:16:23pour parler au nom de notre famille politique.
00:16:25Les 133 sénateurs LR ont rejeté à l'unanimité
00:16:28une alliance avec le RN.
00:16:30Il nous a menti dans un seul but qui était de nous placer
00:16:34dans une situation telle qu'on ne puisse pas se retourner
00:16:36parce qu'on a des candidats qui vont partir au front
00:16:40et que le dépôt de candidature est dans quelques jours.
00:16:43Avec tout ce que cela comporte, c'est de la déloyauté.
00:16:46Même réaction pour Olivier Marlec, ce président du groupe LR
00:16:50à l'Assemblée nationale qui siégeait avec Éric Ciotti
00:16:53dans l'hémicycle.
00:16:54Éric Ciotti n'engage que lui, il doit quitter la présidence
00:16:57des Républicains.
00:16:58Un président bien seul qui peut tout de même compter
00:17:01sur le soutien de Guillaume Carayon, le président
00:17:03des jeunes Républicains.
00:17:04Avec Éric Ciotti et des milliers de militants,
00:17:06les Républicains, nous faisons le choix du courage
00:17:08et du bon sens.
00:17:09Un choix approuvé par des millions de Français.
00:17:11Il faut écouter le peuple qui n'en peut plus
00:17:13de la politique de M. Macron.
00:17:15La France d'abord, la France toujours.
00:17:17Marine Le Pen a, elle, salué le choix courageux
00:17:19d'Éric Ciotti et son sens des responsabilités.
00:17:22Et ce soir, aux 20 heures de nos confrères de TF1,
00:17:25Jordan Bardella a confirmé un accord avec les LR
00:17:28et déjà un certain nombre de députés avec qui
00:17:30les négociations étaient concluantes.
00:17:32Je me félicite qu'Éric Ciotti ait répondu favorablement
00:17:35à cet appel et je vous confirme ce soir qu'il y aura
00:17:37donc un accord dans ces élections législatives
00:17:40entre le Rassemblement national que je préside
00:17:42et que je conduis, les Républicains,
00:17:44et il y aura un certain nombre de députés
00:17:46des Républicains sortants ou investis
00:17:49qui seront soutenus par le Rassemblement national.
00:17:52Il y en aura plusieurs dizaines.
00:17:54Yohann Huzaï, Éric Ciotti accusé d'avoir annoncé
00:17:58des accords sans consulter les membres du parti.
00:18:01La confirmation de Jordan Bardella ce soir
00:18:03que les négociations avancent et se concrétisent même.
00:18:05LR est mort ce soir ?
00:18:07Oui, les Républicains, dans la forme qu'ils avaient
00:18:10jusqu'à présent, sont morts.
00:18:11C'est une évidence.
00:18:12Le parti va être complètement divisé en deux.
00:18:15Ceux qui vont vouloir effectivement aller du côté
00:18:17du Rassemblement national,
00:18:18ceux qui iront certainement du côté d'Emmanuel Macron
00:18:20et ceux qui voudront une autre position,
00:18:22une position peut-être plus de neutralité
00:18:24au sein de l'hémicycle, la position
00:18:26qu'ils occupent actuellement.
00:18:28Le parti est mort tel qu'il est aujourd'hui.
00:18:30On verra comment ces forces-là vont se reconstituer,
00:18:32comment Bruno Retailleau, par exemple,
00:18:34ou d'autres vont prendre des initiatives.
00:18:37Olivier Marleix, qui préside le groupe
00:18:39à l'Assemblée nationale, va peut-être prendre l'initiative
00:18:41s'il est réélu, de former un autre groupe
00:18:43différent de celui des Républicains.
00:18:45Mais il est évident qu'Éric Ciotti a trompé tout le monde.
00:18:48Je vous rappelle qu'il était quand même hier soir
00:18:50en réunion au Sénat avec Gérard Larcher,
00:18:53Bruno Retailleau, qu'il ne leur a absolument pas annoncé
00:18:56cette décision.
00:18:57Donc politiquement, il est vrai que faire les choses
00:19:00de cette manière-là, c'est un peu inexplicable.
00:19:02Il y a plusieurs raisons dans le choix d'Éric Ciotti.
00:19:05D'abord, une décision qui est personnelle,
00:19:07parce que le Rassemblement national a fait un gros score
00:19:10dans sa circonscription à Nice.
00:19:12Donc il a vu peut-être son siège de député lui échapper.
00:19:15C'est ce que lui reprochent certains ténors du parti
00:19:18qu'on va entendre.
00:19:19Il a compris qu'il avait aussi quand même manifestement
00:19:22le soutien des adhérents des Républicains.
00:19:24S'ils étaient consultés, il me semble que les adhérents
00:19:26du mouvement iraient plutôt dans le sens d'Éric Ciotti
00:19:29que dans le sens des cadres du parti
00:19:31qui aujourd'hui critiquent cette décision.
00:19:33Néanmoins, il est aujourd'hui extrêmement isolé.
00:19:36Et puis Éric Ciotti se dit peut-être qu'il vaut mieux
00:19:39avoir quelques dizaines de députés à l'Assemblée nationale
00:19:42pour peser sur les choix du Rassemblement national
00:19:44plutôt que de n'avoir très peu d'élus
00:19:46qui n'auraient aucun impact.
00:19:47Annonce tout de même d'autant plus surprenante
00:19:49qu'en décembre 2021, encore à cette époque-là,
00:19:52Éric Ciotti disait ceci.
00:19:54Je suis le seul à pouvoir battre Macron
00:19:58en rassemblant tout le peuple de droite.
00:20:02Marine Le Pen représente comme son père
00:20:05l'assurance-vie du système socialiste et macroniste
00:20:09depuis trop longtemps en place à la tête de notre pays.
00:20:15Éric Zemmour, s'il dresse le constat lucide
00:20:18du déclin français, porte par son déclinisme
00:20:23et ferme la porte à l'espérance indispensable
00:20:27au renouveau français.
00:20:29Ça fait mal les archives de temps en temps.
00:20:31Je ne suis pas d'accord avec votre analyse.
00:20:33En fait, il dit exactement ce qui est en train de se passer.
00:20:36Je vais vous expliquer pourquoi.
00:20:38Parce que quand il dit que Marine Le Pen
00:20:40est l'assurance-vie du système,
00:20:42c'est tant qu'il y a le cordon sanitaire.
00:20:44Ça stérilise une grande partie des voix de la droite.
00:20:47Et donc, il cède encore une fois à ce chantage
00:20:51qui fait que grâce au cordon sanitaire,
00:20:53ce n'est pas de la faute de Marine Le Pen,
00:20:55c'est grâce au cordon sanitaire,
00:20:57ça a permis aux autres de stériliser
00:21:01toute une partie des voix de droite.
00:21:03Mais moi, ce que je vois, c'est qu'on a une gauche
00:21:05qui n'est pas d'accord sur des choses essentielles,
00:21:07qui arrive à s'unir.
00:21:09Et on a trois parties de droite
00:21:11qui sont d'accord sur l'urgence,
00:21:13sur l'urgence qu'il y a à sauver la France
00:21:16d'une certaine façon, à enrayer l'islamisme.
00:21:19Le problème, c'est que les détracteurs d'Eric Ciotti,
00:21:21aujourd'hui, ne disent pas qu'il y a urgence à sauver la France.
00:21:23Avec cette annonce, ils disent qu'il a regardé
00:21:25ce qui pourrait se passer à Nice, en effet,
00:21:27et qu'il joue sa partie. Il est en train de sauver son siège
00:21:29en détriment de sa famille politique.
00:21:31Si je peux juste aller au bout de mon raisonnement,
00:21:33je suis désolée.
00:21:35Ces gens-là, en réalité,
00:21:37là, on ne peut pas les accuser de combine électorale
00:21:39parce qu'effectivement, c'est assez suicidaire.
00:21:41Ils vont revenir à beaucoup moins dans ces conditions
00:21:44que s'ils avaient un accord.
00:21:47Mais en fait, ils préfèrent être aimés
00:21:49de France Inter et de la gauche.
00:21:51Ils préfèrent qu'on leur cause bien dans les dîners.
00:21:53Et ils nous font de l'étalage de vertus
00:21:55avec une thématique qui, comme l'a dit Johan,
00:21:57n'a plus de sens.
00:21:59Ça n'a plus de sens de jouer à cela.
00:22:01En fait, ils regardent passer le train de l'histoire
00:22:03et ils vont mourir, mais même pas dans la dignité.
00:22:05Xavier Bertrand a tiré à balles réelles
00:22:07sur le président des LR.
00:22:09C'est une trahison.
00:22:11En passant cet accord
00:22:13avec le Rassemblement national,
00:22:15il a fait le choix de la collaboration
00:22:17avec le Rassemblement national et avec l'extrême droite.
00:22:19Il nous a trahis pour une circonscription, la sienne.
00:22:21Il nous a trahis pour un poste de ministre.
00:22:23C'est misérable.
00:22:25À un moment donné, quand Rachida Dati
00:22:27rentre au gouvernement, dans la journée,
00:22:29on exclut Rachida Dati.
00:22:31Pareil pour Bruno Le Maire, pareil pour Gérald Darmanin.
00:22:33Et là, on va tergiverser Éric Ciotti.
00:22:35Soit il part tout de suite,
00:22:37soit il est exclu des Républicains.
00:22:39Ambiance, Raphaël Stainville.
00:22:41Ambiance.
00:22:43Les collaborations pour Xavier Bertrand,
00:22:45les accords municois pour Gérald Darmanin.
00:22:47La vérité, c'est que tous les
00:22:49caciques, les cadors
00:22:51des Républicains qui aujourd'hui s'expriment
00:22:53n'ont aucun mandat
00:22:55en jeu dans l'élection
00:22:57qui se joue dans quelques semaines.
00:22:59Xavier Bertrand,
00:23:01il est au Conseil régional.
00:23:03Pécresse,
00:23:05idem en Ile-de-France.
00:23:07Quant aux sénateurs,
00:23:09qu'il s'agisse de Gérard Larcher ou Bruno Retailleau,
00:23:11ils ne sont pas concernés
00:23:13par cette élection. Donc il y a une sorte d'urgence.
00:23:15Et je rejoins, je pense que
00:23:17la position de Johan et celle d'Elisabeth
00:23:19sont conciliables.
00:23:21Bien sûr qu'il y avait
00:23:23une difficulté très personnelle de la part d'Éric Ciotti
00:23:25parce qu'il était
00:23:27en difficulté
00:23:29dans la région niçoise.
00:23:31Mais pour autant,
00:23:33le fait de pouvoir nouer un accord
00:23:35permet aussi à LR
00:23:37de se projeter.
00:23:39Ce qui est intéressant, c'est que les ténors du parti
00:23:41pensent l'inverse de leur base, de leurs électeurs.
00:23:43Alors qu'Éric Ciotti les a fait
00:23:45être un peu mieux compris qu'eux.
00:23:47Ça fait des années que ça dure.
00:23:49Pourquoi il ne faut pas voter leurs adhérents ?
00:23:51Vous avez prononcé le mot important, c'est électeur.
00:23:53Vous avez dit la chose qu'il faut.
00:23:55Vous dites pourquoi
00:23:57il faudrait qu'ils se concertent.
00:23:59Le meilleur moyen de sortir du flou,
00:24:01c'est de faire voter les adhérents.
00:24:03Le problème de cette campagne, c'est qu'il y a urgence.
00:24:05La gauche s'est unie hier.
00:24:07Si on fait une consultation, c'est terminé.
00:24:09Ce serait possible, effectivement.
00:24:11Éric Ciotti pourrait organiser
00:24:13un scrutin sur Internet.
00:24:15Dire aux adhérents.
00:24:17Jeudi ou vendredi,
00:24:19vous votez.
00:24:21Le temps passe, ça paraît évident.
00:24:23Je ne comprends pas que ça ne soit pas mis en avant.
00:24:25Les électeurs de LR
00:24:27veulent ces alliances.
00:24:29Demain, ce sera lancé.
00:24:31Vous ne trouvez pas ça...
00:24:33Je n'y avais pas pensé.
00:24:35Vous avez raison.
00:24:37Les électeurs de droite
00:24:39ne demandent que ça.
00:24:41Une union.
00:24:43C'est incroyable.
00:24:45Ils ne sont plus partagés.
00:24:47Si Jordan Bardella a fait ce score,
00:24:49c'est que les électeurs de droite
00:24:51l'ont déjà fait.
00:24:53Éric Ciotti,
00:24:55il a plein de bon sens.
00:24:57Les députés élus en 2022
00:24:59de LR ont été élus
00:25:01sur une ligne très anti-macroniste.
00:25:03Ce sont des circonscriptions
00:25:05où le RN est très fort.
00:25:07Éric Ciotti
00:25:09fait un état des lieux
00:25:11des rapports de force.
00:25:13Il est éminemment défavorable
00:25:15à LR.
00:25:17Ce qui me frappe avec LR,
00:25:19c'est qu'il va finir comme le Parti radical.
00:25:21Le Parti radical, c'était le grand parti
00:25:23de la IIIe et de la IVe républiques.
00:25:25Ça a fini en partie de notables.
00:25:27Vous avez les réactions des notables,
00:25:29des grands chefs à plumes de LR,
00:25:31qui sont en effet assez déconnectés
00:25:33non seulement des militants,
00:25:35mais aussi d'une grande partie des électeurs de droite.
00:25:37Il suffit de voir les reports de voix
00:25:39dans les circonscriptions
00:25:41où les députés du RN ont été élus.
00:25:43Les électeurs de LR
00:25:45qui avaient pu voter éventuellement
00:25:47pour un candidat de LR au premier tour
00:25:49ont voté massivement pour le candidat du RN.
00:25:51Vous savez, la politique électorale,
00:25:53c'est de la physique de force, en l'occurrence.
00:25:55Il fait une analyse
00:25:57qui, me semble-t-il,
00:25:59est, de ce point de vue-là, assez réaliste.
00:26:01– Et le gouvernement, c'était sur l'occasion également.
00:26:03Philippe, vous allez réagir. Écoutez Gérald Darmanin,
00:26:05ancien de la maison LR,
00:26:07qui commente ce revirement
00:26:09et ce big bang politique
00:26:11et cette annonce d'Éric Ciotti aujourd'hui.
00:26:13– Voir, pour un plat de lentilles,
00:26:15même pas frais,
00:26:17M. Ciotti,
00:26:19sans manifestement concertation d'ailleurs,
00:26:21trahir
00:26:23la semaine qui précède
00:26:25l'appel du 18 juin
00:26:27pour aller se marier avec Mme Le Pen,
00:26:29c'est évidemment…
00:26:31Avant d'y voir une analyse politique,
00:26:33voilà, une grande tristesse.
00:26:35Moi, j'ai senti un haut le cœur
00:26:37personnel.
00:26:39– Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
00:26:41également, dont on sait qu'il a le verbe haut
00:26:43lorsqu'il s'agit d'évoquer le RN,
00:26:45a lui aussi apporté son commentaire
00:26:47sur les réseaux sociaux.
00:26:49Ciotti, ce vôtre,
00:26:51dans le déshonneur pour sauver sa tête,
00:26:53offrira à Le Pen le parti du Général de Gaulle
00:26:55sur un plateau d'argent.
00:26:57La honte a désormais un nom,
00:26:59les extrémistes tombent les masques,
00:27:01tous les républicains doivent être à la hauteur.
00:27:03Sauf qu'il y en a qui vont franchir le Rubicon,
00:27:05ils sont une vingtaine selon Jordan Bardella.
00:27:07– Mais il n'y a pas de Rubicon en fait.
00:27:09– Si, quand même, il y a une digue qui saute,
00:27:11c'est en cela que c'est historique.
00:27:13– C'est moi, Julien, cette digue,
00:27:15elle n'existe plus, à part pour quelques médias,
00:27:17elle n'existe plus depuis longtemps,
00:27:19les gens considèrent que le RN est un parti normal.
00:27:21– C'est Philippe Guibert et Yohann Usail.
00:27:23– Elles ont une sorte de péché d'orgueil
00:27:25d'enfants anciennement gâtés.
00:27:27– Ah oui, c'est bon.
00:27:29– D'enfants anciennement gâtés,
00:27:31qui se croient toujours au centre du jeu,
00:27:33qui se croient toujours importants.
00:27:35Ils ont fait 4,8% à la présidentielle,
00:27:37ils ont eu 62 députés aux législatives,
00:27:41et ils font 7% aux européennes.
00:27:43Et donc si vous voulez, avec ça,
00:27:45la ligne d'autonomie n'a plus aucun sens.
00:27:47– Mais ils veulent rester libres et indépendants.
00:27:49– Donc ils ont un choix,
00:27:51et ils avaient le choix depuis deux ans,
00:27:53et maintenant c'est le moment de choisir.
00:27:55Soit vous faites une alliance avec Macron,
00:27:57et comme vous êtes le parti charnière,
00:27:59vous pouvez peser sur la ligne d'un gouvernement,
00:28:01soit vous faites une alliance avec le RN.
00:28:03– Vous croyez qu'il peut y avoir
00:28:05un seul candidat de droite dans toutes les circonscriptions
00:28:07de France le 30 juin prochain ?
00:28:09– Il y aura forcément des décidents,
00:28:11comme à gauche d'ailleurs, il y aura aussi des décidents.
00:28:13– La gauche, c'est l'inversiaire,
00:28:15un candidat unique de la gauche.
00:28:17– Écoutez un vieux routier de la police.
00:28:19Je termine. Dans toutes les élections,
00:28:21il y a des dissidents.
00:28:23Le problème des dissidents, c'est qu'ils pèsent
00:28:25ou ils ne pèsent pas, ils ont un pouvoir
00:28:27de nuisance ou ils n'en ont pas.
00:28:29Je pense qu'à droite, les dissidents,
00:28:31ils ont un faible pouvoir de nuisance.
00:28:33– Même si c'est des sortants ?
00:28:35– À gauche, dans certaines circos,
00:28:37en particulier socialistes, ils peuvent en avoir
00:28:39un peu plus, mais sinon,
00:28:41ça sera très compliqué d'être dissident.
00:28:43Donc, à un moment donné, les républicains,
00:28:45sous leur forme actuelle,
00:28:47effectivement, ont vécu.
00:28:49Soit il y en a qui vont chez Macron,
00:28:51il y en a d'autres qui iront chez Le Pen.
00:28:53Ceux qui resteront entre les deux
00:28:55vont rester tout seuls
00:28:57très longtemps.
00:28:59– Les choses sont quand même extrêmement complexes.
00:29:01Je veux dire,
00:29:03rien n'est fait pour l'instant.
00:29:05Parce qu'il faut bien comprendre
00:29:07qu'Éric Ciotti est très isolé, on vient de le dire.
00:29:09J'apprends qu'un bureau politique
00:29:11est convoqué demain à l'initiative
00:29:13de la secrétaire générale des Républicains.
00:29:15Demain après-midi à 15h, il y aura un bureau politique
00:29:17où l'ensemble des cadres
00:29:19vont réclamer sa démission.
00:29:21Et il y aura à 17h une commission nationale d'investiture.
00:29:23Et Éric Ciotti n'est pas
00:29:25dans cette commission nationale d'investiture.
00:29:27Il est président du parti, mais il ne peut pas
00:29:29décider à lui seul des investitures.
00:29:31C'est cette commission nationale, dont il ne fait pas partie,
00:29:33qui va décider des investitures.
00:29:35Donc, cette commission nationale
00:29:37d'investiture étant désormais
00:29:39opposée à Éric Ciotti…
00:29:41– Et on apprend, je vous coupe et je vous rends tout de suite la parole,
00:29:43il y a beaucoup d'émissions déjà au sein de LR4,
00:29:45au siège du LR, dont le responsable
00:29:47communication d'Éric Ciotti qui a posé cette émission ce soir.
00:29:49Pardon de vous avoir interrompu.
00:29:51– Et on nous dit d'ailleurs, ce sont les informations
00:29:53d'Élodie Huchard du service politique
00:29:55de CNews, qui nous dit
00:29:57qu'il y a tellement d'émissions en ce moment chez les Républicains
00:29:59qu'ils ont du mal à organiser le bureau politique
00:30:01de demain, parce qu'il n'y a plus personne,
00:30:03il ne reste plus personne au siège des Républicains.
00:30:05Donc, pour investir les candidats,
00:30:07Éric Ciotti n'a plus la main là-dessus.
00:30:09On est curieux de voir
00:30:11ce qu'il va se passer demain après-midi.
00:30:13– Le feuilleton ne fait que commencer.
00:30:15– Et ces accords ne concernent que quelques dizaines
00:30:17de députés sur les 577 circonscriptions.
00:30:19– Oui Amaury.
00:30:21– Moi non, mais je trouve ça assez
00:30:23cocasse que Gérald Darmanin, on l'a vu,
00:30:25le ministre de l'Intérieur qui parle du plat de lentilles
00:30:27en parlant d'Éric Ciotti, rappelons quand même
00:30:29que Gérald Darmanin était chez les Républicains,
00:30:31qu'il a quitté le parti pour avoir
00:30:33un poste au gouvernement d'Emmanuel Macron
00:30:35et donc quitter sa famille politique
00:30:37pour une autre, et Bruno Le Maire aussi.
00:30:39– Et Rachid Azaiti récemment.
00:30:41– Et je trouve ça très cocasse, Rachid Azaiti,
00:30:43qu'aujourd'hui ces mêmes personnes
00:30:45qui ont fait des choix, bon pourquoi pas,
00:30:47– Sauf que l'URL c'est le diable.
00:30:49– ne n'ont pas de leçons à donner à Éric Ciotti
00:30:51qui aujourd'hui fait juste une alliance,
00:30:53il ne quitte pas son parti.
00:30:55– On peut se retrouver éventuellement aussi,
00:30:57Arnaud Benéti, dans une situation folle
00:30:59si tout cela ne se décompte pas,
00:31:01avec un seul candidat à gauche dans des circonscriptions
00:31:03et plusieurs candidats de droite.
00:31:05– Oui c'est possible, enfin on verra,
00:31:07parce que vous savez, vous avez des situations locales
00:31:09où parfois il arrive à un certain nombre de candidats
00:31:13de se présenter sans l'investiture,
00:31:15Philippe Guybert l'a rappelé.
00:31:17– Quelle victoire quand même pour Jean-Marc Delassoir.
00:31:19– Mais ce qui est sûr c'est qu'aujourd'hui,
00:31:21je pense que, si vous voulez,
00:31:23l'acte de décès des LR, je crois que ce soir
00:31:25il est écrit clairement,
00:31:27enfin je pense moi qu'il est écrit depuis très longtemps,
00:31:29manifestement, il est écrit depuis 2017.
00:31:31Donc comme ils n'ont pas résolu leur équation
00:31:33qui est l'équation de l'étau
00:31:35dans lequel ils se retrouvent,
00:31:37entre d'un côté le bloc macroniste
00:31:39et le rassemblement national,
00:31:41c'est un parti qui est en train de mourir à petit feu.
00:31:43Mais la vérité c'est de savoir si demain,
00:31:47c'est-à-dire le 7 juillet,
00:31:51les LR, quel sera l'état des forces,
00:31:55quel sera l'état des divisions,
00:31:57parce que finalement aujourd'hui on a deux LR,
00:31:59on a un LR canal historique et un LR canal habituel.
00:32:01Alors je ne sais pas quel est le canal historique,
00:32:03je ne sais pas quel est le canal habituel,
00:32:05en l'occurrence, mais ce qui est sûr
00:32:07c'est que si vous avez des candidats investis
00:32:09par LR et des candidats investis par Ciotti,
00:32:13il est clair que les voix des LR
00:32:15vont largement se diviser dans toutes les circonscriptions
00:32:17ce qui va les affaiblir encore plus.
00:32:19Oui Elisabeth, un dernier mot,
00:32:21parce que je voudrais montrer une petite séquence.
00:32:23Regardez cette séquence tout à l'heure,
00:32:25lorsqu'Eric Ciotti est sorti du siège de LR
00:32:27pour faire cette annonce des alliances
00:32:29avec le rassemblement national,
00:32:31quelqu'un est apparu, comme par magie.
00:32:33Regardez.
00:32:35Je suis naturellement au siège du parti,
00:32:39j'ai pris mes responsabilités
00:32:41dans un moment très lourd,
00:32:43très grave pour le pays,
00:32:45où la France est menacée
00:32:47par l'alliance honteuse
00:32:49Honte à vous monsieur Ciotti,
00:32:51vous ne méritez pas le nom qui est inscrit
00:32:53sur votre façade monsieur Ciotti.
00:32:55Vous non plus madame,
00:32:57votre diatribe m'honore madame.
00:32:59Je n'avais pas vu que c'était telle,
00:33:01c'est bien.
00:33:03Énorme séquence,
00:33:05j'ai un truc que je n'avais pas compris,
00:33:07elle s'est déplacée au siège de LR juste pour ça ?
00:33:09Mais non, c'est juste au Palais Bourbon,
00:33:11c'est à côté du Palais Bourbon le siège de LR.
00:33:13Elle est venue s'immiscer en pleine conférence de presse
00:33:15pour faire son petit happening.
00:33:17Elle est venue parce qu'elle savait
00:33:19que les journalistes étaient là,
00:33:21c'est un happening, effectivement,
00:33:23comme les Verts ont l'habitude d'en faire.
00:33:25Mais si vous voulez dire cela
00:33:27qui vient de signer un accord
00:33:29avec la France Insoumise,
00:33:31qui compte dans ses rangs des personnes
00:33:33comme madame Keke, comme madame Obono,
00:33:35comme madame Hercilia Soudé,
00:33:37comme David Quiroz qui est un négationniste
00:33:39complètement assumé,
00:33:41qui compte dans ses rangs des antisémites
00:33:43qui l'ont prouvé depuis le 7 octobre,
00:33:45elle a dealé avec eux,
00:33:47elle a négocié avec l'antisémitisme.
00:33:49Ça ne lui pose pas de problème
00:33:51de soutenir des candidats
00:33:53qui ont ouvertement flirté
00:33:55avec Eric Ciotti, mais de quel droit ?
00:33:57Quand on a négocié avec la France Insoumise,
00:33:59quand on a tapé dans la main
00:34:01avec la France Insoumise,
00:34:03on est discrédité pour donner la leçon
00:34:05à qui que ce soit.
00:34:07Elle vient de signer un accord
00:34:09avec un parti qui fait du Hamas
00:34:11un groupe de résistance.
00:34:13Le 7 octobre a montré une chose.
00:34:15Depuis le 7 octobre, on sait,
00:34:17ça fait des années qu'on nous enquiquine
00:34:19avec l'antisémitisme du RN,
00:34:21Marine Le Pen était à la manifestation
00:34:23à ma connaissance,
00:34:25ainsi que tout son groupe d'ailleurs,
00:34:27et ils avaient parfaitement raison d'y être.
00:34:29On n'a aucun dérapage à lui reprocher,
00:34:31rien de ce genre-là.
00:34:33Depuis le 7 octobre, on sait,
00:34:35l'antisémitisme n'est pas du côté
00:34:37des prétendus nazis,
00:34:39il est chez certains, évidemment,
00:34:41ou en tous les cas, une complaisance
00:34:43avec l'antisémitisme,
00:34:45une façon de fermer les yeux.
00:34:47Et on va avoir des F comme fascistes,
00:34:49des R comme je ne sais pas quoi,
00:34:51des N comme nazis pendant trois semaines,
00:34:53on va avoir la quinzaine d'antifascistes,
00:34:55ça me rend malade.
00:34:57Autre feuilleton dans cette imbroglio politique,
00:34:59je voudrais qu'on avance sur Reconquête.
00:35:01Vous vouliez apporter un dernier commentaire ?
00:35:03Rapidement, si ça ne vous dérange pas.
00:35:05Attention quand même, parce que là,
00:35:07on a l'impression que le RN a un boulevard.
00:35:09Je voudrais juste rappeler
00:35:11qu'ils font 31 %,
00:35:13ce qui est énorme.
00:35:15Mais ils ne font pas 51, vous avez raison.
00:35:17Et que dans le pays,
00:35:19il y a une majorité de gens
00:35:21qui souhaitent le RN au pouvoir.
00:35:23Je ne suis pas convaincu.
00:35:25C'est pour ça que l'initiative de Ciotti
00:35:27est tout à fait décidée.
00:35:29Ensuite, il va quand même avoir une campagne.
00:35:31Il y a un moment où il faudra quand même
00:35:33qu'on demande un certain nombre de choses au RN.
00:35:35C'est vrai.
00:35:37Il y a un moment donné où il va falloir
00:35:39qu'ils nous expliquent comment ils font
00:35:41par rapport au système européen.
00:35:43Est-ce que l'Europe nationale a un sens ?
00:35:45Est-ce que de dire que l'immigration
00:35:47est la source de tous les problèmes a un sens ?
00:35:49Est-ce que d'ajouter des dépenses
00:35:51à des dépenses et à des dépenses,
00:35:53est-ce que tout ça a un sens pour le pays
00:35:55à un moment où le budget est extrêmement difficile
00:35:57à faire ?
00:35:59Tout ça sont des questions qu'il faudra poser.
00:36:01Autre question du jour.
00:36:03Nous avançons.
00:36:05Que s'est-il passé en moins de 24 heures
00:36:07entre Reconquête et le RN ?
00:36:09Marion Maréchal a déploré ce matin
00:36:11un changement de position du RN qui refuse
00:36:13le principe d'un accord
00:36:15c'est les élections législatives.
00:36:17Voici ce que déclarait Marion Maréchal
00:36:19dans un communiqué en début de journée.
00:36:21Jordan Bardella m'a informé cet après-midi
00:36:23d'un changement de position
00:36:25et du refus du RN du principe même d'un accord
00:36:27malgré mes tentatives de négociation.
00:36:29Le regrettable argument qui m'a été avancé
00:36:31étant qu'il ne souhaite aucune
00:36:33association directe ou indirecte
00:36:35avec Éric Zemmour.
00:36:37Écoutez Jordan Bardella
00:36:39qui s'est expliqué
00:36:41tout à l'heure aux 20 heures de nos confrères de France 2.
00:36:43Les discussions avec Marion Maréchal
00:36:45n'ont pas abouti.
00:36:47Elle parle de revirement ?
00:36:49Non, pour bâtir une alliance et une majorité
00:36:51il faut de la confiance.
00:36:53Or j'estime que les prises de position d'Éric Zemmour
00:36:55tout au long de la campagne européenne
00:36:57que les invectifs qu'il a multipliés
00:36:59à l'égard du RN
00:37:01et les positions parfois très excessives
00:37:03qu'il peut prendre
00:37:05ont rendu les conditions d'un accord caduque.
00:37:07Il tend la main à LR mais ferme la porte
00:37:09à Reconquête.
00:37:11La vérité c'est qu'hier soir,
00:37:13il y avait un accord
00:37:15entre Reconquête
00:37:19et RN.
00:37:21Ce qui a changé et ce qui a rendu obsolète
00:37:23finalement cet accord c'est
00:37:25la divine surprise
00:37:27avec Éric Ciotti qui finalement
00:37:29tend la main
00:37:31à Jordan Bardella
00:37:33et qui rend obsolète
00:37:35cette nécessité d'enclencher
00:37:37une dynamique qui aurait pu
00:37:39être profitable, qui sera profitable
00:37:41au RN.
00:37:43C'est l'annonce d'Éric Ciotti
00:37:45qui a entraîné ce refus et que ce n'est pas cette
00:37:47guerre d'égo depuis la présidentielle
00:37:49avec Éric Zemmour qui n'est pas digérée.
00:37:51C'est aussi bien sûr que ça vient
00:37:53s'ajouter à cela mais je pense que
00:37:55les efforts tardifs d'Éric Zemmour
00:37:57notamment ce soir, en expliquant
00:37:59qu'il ne demandait rien, de toute façon
00:38:01étaient vains parce que
00:38:03le RN a compris qu'aujourd'hui
00:38:05Reconquête jouait une sorte de rôle de paratonnerre
00:38:07pour eux. Il y a un nouveau
00:38:09cordon sanitaire qui est en train de
00:38:11se tendre autour
00:38:13de Reconquête qui est totalement
00:38:15obsolète, enfin qui est inutile parce que
00:38:17finalement tous les électeurs de
00:38:19Reconquête voteront quand même
00:38:21il n'aurait pas de candidat pour les électeurs
00:38:23du RN et donc ça
00:38:25ils l'ont intégré les dirigeants
00:38:27du RN. Alors Éric Zemmour
00:38:29qui était face à Christine Kelly tout à l'heure en direct
00:38:31sur CNews dans Face à l'info, j'ai
00:38:33trois extraits à vous faire entendre du président de
00:38:35Reconquête. D'abord sur le cas Marion
00:38:37Maréchal et ses changements
00:38:39de, ses retournements de situation
00:38:41plutôt des dernières heures.
00:38:43Marion Maréchal a appelé
00:38:45vous l'avez vu dimanche soir
00:38:47comme moi à une coalition des droites et
00:38:49elle a vu la proximité qu'elle a
00:38:51avec sa tante, elle a
00:38:53demandé un rendez-vous à sa tante et à
00:38:55Jordane Bardella et elle a eu ce rendez-vous
00:38:57lundi. Et maintenant
00:38:59donc ils lui ont proposé un accord, donc
00:39:01elle est revenue, elle a proposé un accord, elle devait
00:39:03me donner des conditions, dès lundi
00:39:05soir je lui ai demandé les conditions,
00:39:07elle m'a dit on se voit demain, le lundi
00:39:09matin je lui ai demandé un rendez-vous à 11h,
00:39:11elle m'a dit non à 14h, et puis après à 14h
00:39:13le RN lui a dit
00:39:15est-ce que vous pourriez venir nous revoir ?
00:39:17Donc là j'apprends, parce qu'elle est revenue
00:39:19nous voir finalement à 16h30
00:39:21vous voyez je suis précis
00:39:23et je vous dis tout. Elle nous
00:39:25dit que ça n'a pas marché, que le RN
00:39:27refusait finalement
00:39:29l'accord. À cause de qui ?
00:39:31Je ne sais pas.
00:39:33Il y a une forme d'humiliation peut-être en effet.
00:39:35C'est Philippe qui...
00:39:37C'est Philippe
00:39:39qui a évoqué ce qu'a
00:39:41évoqué ce mot
00:39:43avec moi à l'instant.
00:39:45Mais vous savez je ne serai pas candidat et je ne réclame rien
00:39:47et je ne veux même pas être ministre. Bref,
00:39:49faites comme si je n'étais pas là
00:39:51et faites avec mes petits jeunes...
00:39:53Il fait un peu semblant de ne pas comprendre aussi dans cette
00:39:55explication. Evidemment, mais
00:39:57pour prolonger ce que disait Raphaël,
00:39:59je pense que Marine Le Pen a parfaitement compris
00:40:01que Ehlers, même si ce n'est
00:40:03qu'un mot, lui apporte une crédibilité
00:40:05et que Éric Zemmour est
00:40:07une figure au poussoir, qu'on le veuille ou non.
00:40:09Il est un peu, toute proportion
00:40:11gardée, le Mélenchon de la droite.
00:40:13Et donc,
00:40:15Marine Le Pen se recentre
00:40:17dans son entreprise de normalisation,
00:40:19de banalisation, de dire
00:40:21je ne suis plus du tout une extrémiste.
00:40:23Le fait de refuser Éric Zemmour va
00:40:25dans le sens de cette stratégie.
00:40:27Je trouve que c'est très habile.
00:40:29Elisabeth Vorprenet, je voudrais juste entendre ce deuxième extrait
00:40:31où Éric Zemmour confie qu'il ne sera pas
00:40:33candidat. En effet, ne vous en faites pas
00:40:35pour moi, je vais du froid.
00:40:37Faites comme si je n'étais pas là, exactement.
00:40:39Dès dimanche soir,
00:40:41j'ai décidé,
00:40:43et je vous le dis ce soir, que
00:40:45je ne me présenterai pas aux législatives
00:40:47parce que dans ma circonscription
00:40:49de cœur, où je me suis présenté
00:40:51en juin 2022,
00:40:53c'est-à-dire dans le Var,
00:40:55il y a un sortant du Rassemblement
00:40:57national et je ne voudrais pas
00:40:59me faire barrage à l'éventuelle
00:41:01élection d'un député
00:41:03du Rassemblement national.
00:41:05Je ne demande rien, ni circonscription,
00:41:07ni même, évidemment, poste
00:41:09ministériel, je ne demande rien.
00:41:11Je n'ai jamais rien demandé depuis dimanche soir.
00:41:13Depuis que j'ai appelé à voter à une coalition,
00:41:15je n'ai rien demandé
00:41:17et je n'exige rien.
00:41:19Éric Zemmour pose problème à Marine Le Pen.
00:41:21Il y a trop d'inimitié personnelle.
00:41:23C'est l'analyse qu'en fait Raphaël Stainville.
00:41:25Je rajoute à l'analyse de Raphaël
00:41:27qu'en fait, ils ont essayé de faire un coup
00:41:29vraiment misérable,
00:41:31c'est-à-dire qu'ils ont essayé
00:41:33d'obtenir la tête d'Éric Zemmour,
00:41:35c'est-à-dire d'avoir éventuellement
00:41:37un accord avec Reconquête
00:41:39en obtenant le sacrifice
00:41:41de Zemmour.
00:41:43Fermez la porte à l'union des droits pour une histoire
00:41:45d'égo.
00:41:47Juste ce que je vois à la fin de cette journée,
00:41:53je suis désolée,
00:41:55je pense que sans le travail intellectuel
00:41:57qu'a fait Éric Zemmour, y compris dans cette chaîne,
00:41:59je ne suis pas sûre qu'aujourd'hui
00:42:01le rassemblement national serait à 31%.
00:42:03Mais il a fait son temps.
00:42:05Voilà ce que se dit le RN.
00:42:07Mais ce qu'on voit à la fin de la journée,
00:42:09c'est que LR ne veut pas du RN,
00:42:11le RN ne veut pas de Reconquête,
00:42:13mais on a envie de leur dire
00:42:15franchement, changer de métier.
00:42:17Et la France,
00:42:19ils y pensent de temps en temps
00:42:21ou la seule chose qui les intéresse,
00:42:23c'est d'aller faire les beaux sur les plateaux.
00:42:25– Pour le coup, on pourrait leur demander de prendre exemple sur la gauche,
00:42:27qui elle, malgré les dissensions,
00:42:29arrive à se montrer…
00:42:31– Je ne suis pas d'accord,
00:42:33ce que dit Philippe Guybert,
00:42:35c'est qu'en tout cas, le fait de s'allier
00:42:37avec Éric Zemmour venait contrarier
00:42:39la stratégie de normalisation.
00:42:41En plus, il y a un aspect tactique sur le plan électoral
00:42:43qui est intéressant, c'est que quand vous avez…
00:42:45– Et le fait de s'unir avec Mario Maréchal ne vient pas entacher cette normalisation ?
00:42:47– Mais non, parce qu'en plus, ça leur permet d'avoir
00:42:49des réserves de voix pour le second tour.
00:42:51Et donc des réserves de voix pour le second tour
00:42:53dans une dynamique électorale, c'est extrêmement important,
00:42:55même si c'est 4-5%, vous savez,
00:42:57une élection parfois législative, elle peut se gagner à 500 voix.
00:42:59– Mais expliquez-moi, Arnaud, quelle différence font-ils
00:43:01entre Mario Maréchal et Éric Zemmour ?
00:43:03– Pardon ?
00:43:05– Pourquoi Mario Maréchal est Grata, là,
00:43:07ou Zemmour est non Grata ?
00:43:09– Je rappelle qu'Éric Zemmour a tenu
00:43:11des propos extrêmement durs en 2022
00:43:13lors de la soirée du premier tour de l'élection présidentielle.
00:43:17– Et il a aussi eu des propos durs envers ça.
00:43:19– Et il a tenu des propos très durs
00:43:21en fin de campagne sur le Rassemblement national.
00:43:23– Oui, mais à Gauthier !
00:43:25– Ça crée inévitablement des tensions, en l'occurrence.
00:43:29Non mais attendez, la gauche n'est pas dans la situation
00:43:31du Rassemblement national.
00:43:33Le Rassemblement national est dans une dynamique électorale
00:43:35qui lui permet aujourd'hui de pouvoir gagner,
00:43:37si ce n'est tout seul, en tout cas de manière
00:43:39plus facile que la gauche. La gauche est obligée de s'unir.
00:43:41Il faut bien comprendre que l'accord électoral de la gauche,
00:43:43aussi immoral qu'il apparaisse,
00:43:45il est lié, là aussi, à des réalités électorales.
00:43:47– Absolument.
00:43:49– Si le Parti Socialiste ne s'allie pas avec LFI,
00:43:51le Parti Socialiste n'a plus de députés
00:43:53au soir du second tour de l'élection.
00:43:55C'est aussi simple que cela.
00:43:57On peut contester Jean-Luc Mélenchon,
00:43:59mais Jean-Luc Mélenchon, il a une stratégie électorale
00:44:01et il a une stratégie électorale qui est quand même relativement efficiente.
00:44:03C'est tout, ça se passe comme ça.
00:44:05C'est la réalité politique.
00:44:07Je vous le redis, ça me paraît tout à fait juste.
00:44:09La réalité, c'est qu'Éric Zemmour n'a rien à apporter
00:44:11au rassemblement national.
00:44:13Absolument rien.
00:44:15Il n'a pas un seul député sortant.
00:44:17Pas un seul.
00:44:19Pas un seul député sortant.
00:44:21Les électeurs, effectivement…
00:44:23– Et à plus long terme, il ne peut pas apporter une compétence
00:44:25au sein d'un futur gouvernement.
00:44:27– Mais vous imaginez…
00:44:29– Je vous pose la question très naïvement.
00:44:31– Vous imaginez Jordan Bardella nommer Éric Zemmour
00:44:33dans son gouvernement, mais ça ne durerait que des ennuis.
00:44:35Si vous voulez, c'est se tirer une balle dans le pied.
00:44:37Pourquoi faire ce cadeau à Éric Zemmour,
00:44:39dont le parti est un peu en voie de disparition,
00:44:41pardon de le dire comme ça,
00:44:43c'est très dur pour Éric Zemmour.
00:44:45– Il vient d'avoir 5 députés européens.
00:44:47– Oui, mais d'accord.
00:44:49Mais à côté du rassemblement national,
00:44:51ils sont devenus marginaux, si vous voulez.
00:44:53– Oui, mais peut-être qu'ils pourront avoir besoin
00:44:55et de leurs compétences et de leurs militants.
00:44:57Parce qu'ils ont beaucoup de militants aussi, très motivés.
00:44:59– Mais vous pensez que le rassemblement national a besoin de militants ?
00:45:01Ils en ont à la pelle, des militants ?
00:45:03– Il y a eu des tonnes d'adhésions depuis dimanche.
00:45:05– Oui, c'est vrai.
00:45:07– D'abord, je ne suis pas d'accord avec la lecture
00:45:09aidée d'Éric Zemmour et la lecture qu'en donne Elisabeth Lévy,
00:45:13lorsqu'il explique que…
00:45:15– Je dis que j'ai l'impression.
00:45:17– Non, lorsqu'il explique que Marion, finalement,
00:45:19n'en a fait qu'à sa tête et que, visiblement,
00:45:21elle, avec Guillaume Pelletier et quelques autres,
00:45:23préparait une sorte de poupoutes pour obtenir sa tête.
00:45:25– Ce n'est pas ce que j'ai dit,
00:45:27c'est ce que le RNL espérait.
00:45:29– Oui, mais en fait, la vérité, c'est que ça fait des semaines
00:45:31et tous les journalistes qui ont pu suivre cette campagne
00:45:33savent que ni Marion, ni Éric ne se parlent plus du tout
00:45:37parce que les antagonismes sont tels,
00:45:39indépendamment de la stratégie,
00:45:41ils l'avaient évoqué eux-mêmes, mais ils ne se parlaient plus.
00:45:45Et donc, il y a une sorte de point d'acmé
00:45:47qui est arrivé dimanche soir et lundi,
00:45:51où, finalement, pour obtenir des gages,
00:45:53Marion Maréchal a demandé à ce qu'un bureau exécutif
00:45:57puisse être réuni pour qu'elle présente
00:45:59cet accord qu'elle avait obtenu avec le RNL,
00:46:05tandis qu'Éric Zemmour voulait absolument
00:46:07une trace écrite par un échange,
00:46:09et ça montre finalement d'abord les antagonismes
00:46:13entre ces deux personnalités.
00:46:15– Un dernier extrait de l'intervention d'Éric Zemmour
00:46:17tout à l'heure face à Christine Kelly dans Face à l'info,
00:46:19sur, justement, cette question de l'union des droites.
00:46:23– Souvenez-vous de ma campagne présidentielle,
00:46:25j'ai évidemment porté ce projet d'union des droites
00:46:31entre le RNL et mon parti Reconquête.
00:46:35Il faut un grand rassemblement.
00:46:37Aujourd'hui, nous sommes en mesure de le faire.
00:46:39Donc je dis, il faut l'union, il faut l'union, il faut l'union.
00:46:41J'en appelle à LR de Monsieur Ciotti,
00:46:43j'en appelle au RNL de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
00:46:49Il faut un immense, un grand, un magnifique rassemblement
00:46:53qui aille dans nos trois parties
00:46:55pour que nous puissions gagner ces élections législatives
00:46:59et que tout de suite, dès début juillet,
00:47:02nous puissions enfin changer de politique.
00:47:05– Ce qui est sûr, et ça a été dit, Philippe Guybert,
00:47:08c'est vrai que le RN n'a pas besoin de Reconquête
00:47:10pour gagner les législatives.
00:47:12– Non, je pense même que LR rassure,
00:47:14un électorat de droite qui peut aller du coup sur LR,
00:47:17en plus en sécurité, alors que Zemmour inquiète.
00:47:22Regardez les études d'opinion,
00:47:24les codes de popularité d'Éric Zemmour,
00:47:26quand même depuis deux ans.
00:47:28Il est devenu une figure repoussoire.
00:47:30J'ajoute quand même qu'il y a aussi un élément personnel.
00:47:34La phrase, Marine Le Pen, elle l'écharme, moi j'aime les livres,
00:47:38elle n'est pas de, elle est de qui ?
00:47:40Elle est d'Éric Zemmour.
00:47:41Donc le mépris qu'a montré Éric Zemmour,
00:47:43en plusieurs occasions, mépris très personnel
00:47:46à l'égard de Marine Le Pen, en disant,
00:47:48et pas à mot couvert, qu'elle n'avait pas l'envergure,
00:47:50qu'elle n'avait pas la dimension.
00:47:52– Comment Mitterrand parlait de rocard ?
00:47:54– Pas de cette façon-là en public.
00:47:57– Arrête !
00:47:58– Pas de cette façon-là en public, je suis devant les gens.
00:48:00On suit l'enfance, ce couple-là.
00:48:02– Les relations entre Mitterrand et le rocard n'étaient pas au bon fixe.
00:48:04– Et il le méprisait copieusement.
00:48:06– Il y a eu en public une dimension personnelle dans leur relation
00:48:11qui fait qu'à un moment donné, évidemment que Marine Le Pen
00:48:13ne peut pas avoir confiance en Éric Zemmour, c'est évident.
00:48:17Et la relation avec Marion Maréchal est d'une tout autre nature.
00:48:21– Mais comment peut-on imaginer ?
00:48:22– Il y a un moment politique, il y a les réflexions, il y a les stratégies,
00:48:25et je pense que c'est l'intérêt du RN, du point de vue du RN,
00:48:28mais je pense aussi qu'il y a la dimension personnelle et que ça pèse.
00:48:31– D'autant qu'il est absolument inimaginable de penser que Reconquête
00:48:35puisse présenter 577 candidats avec leurs suppléants,
00:48:40avec leurs monétaires financiers.
00:48:42Et donc finalement, cet accord qu'avait su arracher Marion Maréchal
00:48:48était une aubaine pour eux, au-delà peut-être de la perspective
00:48:51d'avoir des députés, c'était surtout la possibilité de limiter finalement
00:48:55à une soixantaine de candidatures.
00:48:59– Mais le RN doit ratificer le plus large possible,
00:49:01parce qu'il y a un moment où si le RN gagne et remporte une majorité absolue,
00:49:05ils vont gouverner, mais ils seront dans des circonstances extrêmement compliquées.
00:49:09Est-ce que ça ne va pas se faire de personne à personne,
00:49:12sans passer par Éric Zemmour, ce que vous décrivez ?
00:49:16– Comme à LR d'ailleurs, comme à LR,
00:49:19parce qu'il n'y aura pas d'accord d'appareil, si je comprends bien,
00:49:22on va avoir des accords de circo, là je me retire là,
00:49:25là je reste là, je me maintiens.
00:49:27– Voilà, donc on casse les appareils du LR et de Reconquête,
00:49:31et on a quand même les ralliements.
00:49:33– Je m'adresse à tous les deux, donc en gros ça va se jouer beaucoup pour vous
00:49:36entre les deux tours ces questions de ralliements ?
00:49:38C'est-à-dire est-ce qu'entre les deux tours on va encore en avoir ?
00:49:41– Dès le premier tour, le fait que le RN ait un pouvoir de pression
00:49:44en disant je présente un candidat contre vous,
00:49:47ou je ne présente pas un candidat contre vous, pèse extrêmement l'eau,
00:49:50et ça c'est dès le premier tour.
00:49:52– Bon justement, et depuis dimanche on ne parle que d'une chose,
00:49:55c'est cette montée folle, cette percée historique du RN.
00:49:58Je rappelle, si vous n'étiez pas avec nous hier,
00:50:00que 93% des communes illustrées en bleu ont mis Jordan Bardella en tête du scrutin.
00:50:07Une mise en pôle position parfois inédite dans certains secteurs,
00:50:11comme la Bretagne, on pense à une ville également Aix-en-Provence,
00:50:14où la liste RN est arrivée en tête et c'est absolument inédit.
00:50:18Quelles sont les attentes des électeurs ?
00:50:19Je voudrais que vous regardiez ce reportage tourné par Stéphanie Roquet
00:50:21à Aix-en-Provence pour comprendre justement le message de ces électeurs
00:50:24et ce qui les a poussés à mettre le Rassemblement National en tête
00:50:27pour la première fois de l'histoire.
00:50:30– A Aix-en-Provence, la liste de Jordan Bardella est arrivée en tête
00:50:34avec 22,69% des suffrages, c'est une première.
00:50:38Lors des élections européennes de 2019, la liste, soutenue par Marine Le Pen,
00:50:43se classait en deuxième position avec 17% des voix derrière Renaissance.
00:50:48– Moi je trouve que ce n'est pas une si mauvaise chose que ça,
00:50:50peut-être que ça apportera du changement, bon ou mauvais, je ne sais pas.
00:50:53– Non, je ne l'explique pas, je suis absolument honteuse
00:50:55de ce qui s'est passé hier, c'était prévu, et la suite n'est pas écrite.
00:50:59– Je pense que le gouvernement n'a pas fait le nécessaire pour l'immigration,
00:51:02je pense que ça vient surtout de là, je pense que ça vient de là.
00:51:05– Alors, après la dissolution de l'Assemblée Nationale,
00:51:08qu'attendent ces électeurs ex-rois des élections législatives ?
00:51:12– Ah, je n'attends pas grand-chose de bon.
00:51:16Est-ce qu'il va y avoir une réaction, ça je n'en sais rien.
00:51:19– Je pense que Macron a tout calculé.
00:51:21– Ça va être un peu la tendance européenne, je suppose.
00:51:24– Il faudrait déjà que le peuple sache qui veut voter réellement,
00:51:29déjà parce que c'est confus, on ne sait jamais, on va à droite, à gauche,
00:51:32à chaque fois ça change, donc ça met un peu en désaccord tout le monde
00:51:35et ça ne fait pas le bon commerce, on va dire.
00:51:38– Quelles que soient leurs attentes, les électeurs que nous avons rencontrés
00:51:42assurent qu'ils se mobiliseront dans trois semaines
00:51:45pour ces élections législatives anticipées.
00:51:49– La vérité, Arnaud Benedetti, c'est que ceux qui parlent de séisme depuis dimanche
00:51:52vivent dans un monde déconnecté des réalités,
00:51:56parce que le pays bouillonne de colère et que ce qui se passe était programmé.
00:52:00– Oui, on le voyait venir depuis très longtemps, mais de toute façon
00:52:02ce n'est pas la première fois que le Rassemblement national
00:52:05fait des scores qui sont très importants.
00:52:07Vous savez, on parlait déjà de séisme en 1984
00:52:09quand Jean-Marie Le Pen fait 10% aux élections européennes,
00:52:12on a parlé de séisme en 2002, mais là il est clair qu'en effet
00:52:17le Rassemblement national n'a jamais été en position aussi favorable
00:52:21pour conquérir le pouvoir, c'est la première fois que ça arrive
00:52:24et ce qui est très étonnant, moi ce qui me frappe,
00:52:26c'est qu'une grande partie des élites n'ont pas compris
00:52:28ce qui est en train de se passer dans le pays.
00:52:30Et en fait, le moteur des victoires du Rassemblement national
00:52:37c'est l'incompréhension des élites par rapport à la réalité du pays,
00:52:40c'est ça qui aujourd'hui explique cette victoire.
00:52:42Vous avez aujourd'hui un certain nombre d'acteurs collectifs
00:52:46qui appellent à manifester contre le Rassemblement national,
00:52:52j'ai vu que le syndicat de la magistrature lui aussi appelle
00:52:55à manifester contre le Rassemblement national,
00:52:57mais je crois qu'en effet, il y a une déconnexion totale,
00:53:00c'est-à-dire qu'une grande partie des représentants des élites
00:53:04ne connaissent pas le pays, et c'est la difficulté,
00:53:06c'est qu'il faudrait un peu qu'ils aillent sur le terrain,
00:53:08qu'ils aillent un peu voir ce qui se passe dans la ruralité,
00:53:11qu'ils aillent discuter sur les marchés, qu'ils sortent un peu de leur bulle
00:53:16et ça, ils rencontreront une France qu'ils ne connaissent pas manifestement.
00:53:19Je disais, il y a un instant, Raphaël, et je l'ai beaucoup entendu aujourd'hui
00:53:22dans les différents médias, on est entré dans une crise de régime,
00:53:24on est arrivé au bout d'un système et les Français pensent que le RN
00:53:28va apporter les réponses qu'ils n'ont jamais obtenues.
00:53:31Mais je crois qu'en fait, ce qui est fou, c'est qu'il n'y a pas seulement les Français.
00:53:34Il y a quelques jours, je vais vous confier, j'étais dans un ministère
00:53:37avec un ministre d'importance et lui-même déjà était en train de se projeter
00:53:43dans la praie avec ce bureau qui serait bientôt occupé par quelqu'un d'autre
00:53:47par quelqu'un d'autre que lui qui appartiendrait très probablement au RN.
00:53:52J'ai l'impression qu'aujourd'hui, tout le monde s'est habitué à cette idée,
00:53:55qu'elle était presque inéluctable et que quels que soient les efforts,
00:53:58le grand théâtre auquel on va assister pendant trois semaines,
00:54:03finalement, ce scénario, on y arrivera.
00:54:05Vous savez qu'on va le lire dans le JDD, dans quel bureau ministériel
00:54:08vous vous êtes trouvé, cher Raphaël ?
00:54:10Ce n'est pas faux.
00:54:12Le second tour risque d'être dévastateur pour le parti présidentiel, Philippe.
00:54:16Oui, mais encore une fois, s'ils n'ont pas autre chose à dire...
00:54:19C'est quoi le macronisme aujourd'hui ?
00:54:21C'est une très bonne question, à part que c'est Emmanuel Macron
00:54:25et qu'il est président de la République.
00:54:27Non, elles sont toutes excellentes, mais celle-là était particulièrement...
00:54:31Eh, passez-moi la remarque, je vous filerai le Séné.
00:54:34Non, c'est une très bonne question, parce qu'encore une fois,
00:54:37si Emmanuel Macron n'a rien d'autre à proposer que dire
00:54:40j'ai un formidable bilan et les autres c'est des affreux,
00:54:43ça ne va pas vraiment marcher.
00:54:45Est-ce que le macronisme, en 2017, c'était déjà une réponse à une crise politique ?
00:54:49À la fin, c'est une réponse à la crise du PS et des Républicains.
00:54:53C'est-à-dire, c'est une réponse à la crise du PS et des Républicains,
00:54:56qui étaient au bout de leur vie, parfois sans le savoir...
00:54:59Ils ont voulu créer un étot autour des autres partis traditionnels
00:55:02et aujourd'hui, ils vont le faire pour eux.
00:55:04C'était une révolution dans le système,
00:55:06c'est une façon pour le système de se prolonger,
00:55:08à travers Emmanuel Macron.
00:55:10C'est du ripotage.
00:55:12Juste un mot, je pense qu'elle n'est pas inéluctable, la victoire du RN.
00:55:16Elle est non seulement possible, elle est même probable,
00:55:19elle n'est pas inéluctable.
00:55:21Qu'est-ce qui pourrait inverser le scénario écrit d'avance ?
00:55:24On est au bout de 48 heures,
00:55:27donc on est dans une phase de recomposition-décomposition,
00:55:30ou décomposition-recomposition,
00:55:32et on va voir un petit peu plus clair...
00:55:34Vous voyez Laurent Berger, Premier ministre, vous ?
00:55:36Je ne suis pas d'accord avec lui.
00:55:38Non, mais je pense que les choses ne sont pas faites.
00:55:40Après, si Emmanuel Macron ne fait pas une bonne campagne,
00:55:43et s'il n'a rien à dire, c'est plus...
00:55:45Surtout les manifestants qui vont crier contre le nazisme.
00:55:47Alors les manifestants, on parle juste après.
00:55:49Arnaud et Yohann ont compris sur ce sujet.
00:55:52Moi je crois que c'est très difficile,
00:55:54quand vous êtes depuis 7 ans au pouvoir,
00:55:56de pouvoir, quelque part,
00:55:58infléchir un mouvement de fond.
00:56:00Vous avez quand même des dynamiques sociologiques.
00:56:02Vous le voyez bien, quand vous avez
00:56:04plus de 50% des ouvriers qui votent pour vous,
00:56:07près de 40% des employés,
00:56:09quand vous commencez à avoir 18% des cadres,
00:56:11et que dans toutes les catégories d'âge, vous êtes en tête.
00:56:13Je veux bien que la parole du Président de la République soit magique.
00:56:17En tout cas, manifestement, il aura du mal à convaincre.
00:56:20Et on l'a vu d'ailleurs, lors des élections européennes,
00:56:22plus il a parlé, on l'a dit tout à l'heure,
00:56:24moins, finalement, sa candidate a performé.
00:56:27Donc je ne suis pas du tout sûr que, si vous voulez,
00:56:29la présence et l'omniprésence d'Emmanuel Macron
00:56:33changent quelque chose à la situation.
00:56:35Je rappelle qu'on entendra le chef de l'État demain à 11h
00:56:37sur CNews, dans une grande conférence de presse,
00:56:39sauf qu'il peut, du Président de la République.
00:56:41Il y a quelque chose qu'il ne faut pas négliger, me semble-t-il,
00:56:43c'est que la participation à ces élections législatives
00:56:45sera vraisemblablement historique.
00:56:47Il va y avoir une participation record,
00:56:49ce qui rend les sondages
00:56:51particulièrement...
00:56:53Comment dirais-je ?
00:56:55Flous et difficile à interpréter.
00:56:57Il faut donc faire preuve d'une très grande prudence,
00:56:59parce que les électeurs qui ne se sont pas mobilisés
00:57:01pour les élections européennes, il est très difficile
00:57:03de savoir s'ils vont venir soutenir le Rassemblement national,
00:57:05ou s'ils précisément, par peur,
00:57:07ils vont plutôt se pencher
00:57:09du côté de la gauche
00:57:11ou du camp présidentiel.
00:57:13Mais pour revenir sur 2017,
00:57:15ce qu'a fait Emmanuel Macron en 2017,
00:57:17j'assimilerais plutôt ça à un casse.
00:57:19C'était un peu le casse politique du siècle, si vous voulez.
00:57:21Et il a voulu faire disparaître...
00:57:23Il répondait à une crise.
00:57:25Oui, mais il a voulu faire disparaître...
00:57:27Moi, je crois que c'est un casse.
00:57:29Un casse, il l'a fait deux fois de suite.
00:57:31C'est un casse après une crise, allez !
00:57:33C'est bon.
00:57:35C'est un casse pour sortir d'une crasse.
00:57:37Il a voulu faire disparaître...
00:57:39Il a voulu faire disparaître
00:57:41le clivage gauche-droite,
00:57:43mais ce clivage-là, il a toujours existé.
00:57:45Il ne peut pas s'effacer. C'est le clivage politique.
00:57:47Mais lui, il a cru.
00:57:49Seulement, il a tué les oppositions dites modérées,
00:57:51le Parti socialiste,
00:57:53il a tué les Républicains,
00:57:55donc aujourd'hui, il a donné les clés du pouvoir à Marine Le Pen.
00:57:57C'est plutôt Jordan Bardel qui a tué les Républicains.
00:57:59Je voudrais vraiment qu'on avance très, très vite, s'il vous plaît.
00:58:01L'histoire du clivage droite-gauche,
00:58:03c'est quand même... Pardon.
00:58:05L'histoire du clivage droite-gauche, c'est intéressant ce que vous dites,
00:58:07mais c'est contestable.
00:58:09Parce qu'on voit bien que les enjeux sur les élections,
00:58:11que les gens ne se déterminent pas
00:58:13en fonction de l'axe droite-gauche,
00:58:15après, ils retournent au bercail.
00:58:17Ça rend la chose encore plus compliquée à analyser.
00:58:19Mais moi, je crois qu'il y a quand même un autre clivage
00:58:21autour du souverainisme, autour de la nation
00:58:23qui s'est installé.
00:58:25Il y a des gens qui ne mettent plus sur l'axe droite-gauche.
00:58:27Vraiment.
00:58:29Il y a des manifestations qui ont dégénéré,
00:58:31notamment hier soir, dans plusieurs grandes villes de France,
00:58:33en réaction aux résultats des élections européennes
00:58:35et à l'annonce de la dissolution de l'Assemblée.
00:58:37Face à une possible victoire du RN,
00:58:39la gauche est en train d'installer ce climat de terreur.
00:58:41À l'appel de grands syndicats, des manifestations sont prévues ce week-end.
00:58:43On va parler notamment de ce qui s'est passé hier soir
00:58:45avec vous, Amaury,
00:58:47mais je voudrais juste qu'on prenne quelques instants,
00:58:49avant de vous donner la parole,
00:58:51pour évoquer le syndicat de la magistrature.
00:58:53Le syndicat de la magistrature s'est joint au mouvement
00:58:55Le FNC.
00:58:57Dans la manifestation d'hier.
00:58:59Je voudrais juste, si on peut me suivre, Elisabeth,
00:59:01évoquer ce tract, ce communiqué
00:59:03du syndicat national de la magistrature
00:59:05aujourd'hui, qui dit
00:59:07« Les risques de l'effectivité de l'État de droit
00:59:09se multiplient à chaque fois
00:59:11que le RN et ses affidés
00:59:13sont sur le point d'élargir encore
00:59:15leur racisme au sein des pouvoirs législatifs
00:59:17et exécutifs. La fonction première
00:59:19des magistrats et des magistrates,
00:59:21plutôt d'abord des magistrates et des magistrats,
00:59:23est d'assurer l'égale application de la loi
00:59:25et de protéger les droits et libertés des personnes,
00:59:27notamment contre l'éventuel arbitraire du pouvoir.
00:59:29L'installation des matrices idéologiques
00:59:31d'extrême droite, autoritaire, sécuritaire,
00:59:33discriminatoire, xénophobe, raciste,
00:59:35les concerne donc au premier chef.
00:59:37Enfin, le syndicat de la magistrature appelle
00:59:39l'ensemble des magistrates et magistrats,
00:59:41ainsi que toutes celles et ceux qui participent
00:59:43à l'activité judiciaire, à se mobiliser
00:59:45contre l'accession
00:59:47au pouvoir de l'extrême droite.
00:59:49Je voudrais juste qu'on entend ce qu'en pense
00:59:51Georges Fenech, notre consultant ancien magistrat,
00:59:53à qui on a soumis
00:59:55ce tract d'appel
00:59:57à la résistance contre l'ERN
00:59:59de la part du syndicat des magistrats.
01:00:01Le syndicat de la magistrature,
01:00:03en prenant position
01:00:05de cette manière, viole
01:00:07ouvertement
01:00:09le statut du magistrat
01:00:11de 1958,
01:00:13son article 10,
01:00:15qui interdit toute forme,
01:00:17toute démonstration,
01:00:19caractère politique,
01:00:21qui serait contraire à l'obligation de réserve.
01:00:23Et là, nous sommes en pleine
01:00:25démonstration politique,
01:00:27puisqu'ils appellent à manifester,
01:00:29rendez-vous compte,
01:00:31à manifester dans les rues
01:00:33contre l'extrême droite.
01:00:35On voit bien que là,
01:00:37le syndicat de la magistrature
01:00:39viole toutes ses obligations.
01:00:41Ce qui est assez troublant,
01:00:43c'est qu'il n'y ait aucune réaction
01:00:45du garde des Sceaux, évidemment.
01:00:47Personne ne réagit
01:00:49face à ce qui est une action
01:00:51un peu séditieuse,
01:00:53de magistrats qui n'ont pas
01:00:55à se mêler du débat politique.
01:00:57– Je voudrais juste que vous regardiez avec moi
01:00:59l'espace de quelques instants,
01:01:01je me suis procuré aujourd'hui le recueil
01:01:03des obligations déontologiques des magistrats.
01:01:05En gros, le règlement intérieur pour un magistrat.
01:01:07Article A22.
01:01:09Il s'abstient, dans le ressort territorial
01:01:11de la juridiction à laquelle il appartient,
01:01:13de tout prosélytisme politique, philosophique
01:01:15ou confessionnel pour porter atteinte
01:01:17à l'image d'indépendance de l'autorité judiciaire.
01:01:19Autre article, j'en ai trois.
01:01:21Article B21.
01:01:23Si le magistrat bénéficie de droits reconnus à chaque citoyen,
01:01:25il ne peut souscrire à aucun engagement
01:01:27de quelque nature, qu'il soit politique, philosophique, confessionnel,
01:01:29associatif, syndical, commercial,
01:01:31ayant pour conséquence de le soumettre
01:01:33à d'autres contraintes que celles de la loi républicaine
01:01:35et de restreindre sa liberté de réflexion et d'analyse.
01:01:37Enfin, le dernier article,
01:01:39c'est l'article F.3.
01:01:41Toute manifestation d'hostilité au principe
01:01:43et à la forme du gouvernement de la République
01:01:45et aux magistrats, de même que toute démonstration
01:01:47de nature politique incompatible avec la réserve
01:01:49que leur impose leur fonction.
01:01:51Article 10, alinéa 2, du statut de la magistrature.
01:01:53Ce tract est juste un scandale
01:01:55et le ministre de la Justice...
01:01:57Mais je ne comprends pas votre article.
01:01:59Il dit que toute...
01:02:01Vous allez m'expliquer.
01:02:03Je ne dis rien.
01:02:05Il dit que toute appartenance syndicale...
01:02:07Je ne comprends pas, il y a des syndicats.
01:02:09Non, non, non.
01:02:11Ce qu'on comprend, c'est que...
01:02:13Justement, il dit en gros
01:02:15qu'on ne peut pas être engagé dans une association...
01:02:17Ou un syndicat.
01:02:19Oui, mais qui serait...
01:02:21Qui aurait pour conséquence de soumettre, etc.
01:02:23Ce n'est pas juste un syndicat.
01:02:25Les magistrats ont le droit d'être dans un syndicat.
01:02:27Les obligations déontologiques
01:02:29ne tiennent
01:02:31que dès lors qu'on est
01:02:33dans un État de droit. Là, on est face
01:02:35à un péril fasciste.
01:02:37Forcément, ils sont le coin du bien
01:02:39et donc ils peuvent s'autoriser
01:02:41et même être sanctionnés.
01:02:43La vérité, c'est que...
01:02:45Le ministre ne dira rien
01:02:47puisqu'il est d'accord avec eux.
01:02:49Evidemment.
01:02:51Alors que si l'on lit avec attention
01:02:53le communiqué des magistrats,
01:02:55ils ont une exception large
01:02:57de l'extrême droite.
01:02:59On comprend que Gérald Darmanin
01:03:01et les lois qui ont pu être passées
01:03:03ces dernières années
01:03:05participent finalement
01:03:07de l'eupénisation des esprits.
01:03:09Depuis le mur des cons,
01:03:11on a bien compris ce qu'était le syndicat de la magistrature.
01:03:13Plus récemment, on les a vus défiler
01:03:15dans les rues de Paris aux côtés de manifestants
01:03:17qui criaient la police tue.
01:03:19Là aussi, on était un peu étonnés. Enfin, étonnés, non pas tellement
01:03:21parce qu'en réalité, on a bien compris qui étaient ces personnes-là.
01:03:23Mais le syndicat de la magistrature
01:03:25en disant
01:03:27qu'il faut manifester contre le rassemblement national,
01:03:29le péril fasciste, etc.
01:03:31Le syndicat de la magistrature
01:03:33est le meilleur tract électoral du rassemblement national.
01:03:35Qu'il continue à se
01:03:37comporter de cette manière-là,
01:03:39qu'il continue avec le laxisme judiciaire,
01:03:41qu'il continue avec leur idéologie
01:03:43consistant à nous faire croire que
01:03:45les coupables sont en réalité les victimes
01:03:47parce qu'ils ont été maltraités en France,
01:03:49parce que la société
01:03:51s'est mal comportée avec eux,
01:03:53etc. Tout cela,
01:03:55ça fait naturellement monter le rassemblement national.
01:03:57Donc, quelque part, ils sont responsables,
01:03:59co-responsables de la montée
01:04:01du rassemblement national et de la possible accession,
01:04:03leur possible accession au pouvoir dans trois semaines.
01:04:05Vous voyez cette image derrière nous du rassemblement Place de la République hier.
01:04:07Je vous annonce que ça va être comme ça tous les soirs.
01:04:09Il y a un rassemblement qui est en cours
01:04:11dans les rues de Paris en attendant ce week-end
01:04:13et cette grande mobilisation
01:04:15avec notamment l'intersyndicale
01:04:17et les partis de gauche.
01:04:19Je vais saluer Maxime Thiebaud, un habitué du plateau,
01:04:21qui m'envoie une capture d'écran de la manifestation
01:04:23ce soir à Paris. Il y a une grande banderole,
01:04:25par exemple, en tête de cortège.
01:04:27Vous avez évidemment un drapeau palestinien au loin.
01:04:29Vous avez surtout une énorme banderole où il y a écrit
01:04:31Jordan, t'es mort !
01:04:33Avec trois points d'exclamation.
01:04:35Il n'y a pas beaucoup de drapeaux français.
01:04:37Ce soir, en ce moment, dans les rues de Paris,
01:04:39il y a des banderoles Jordan, t'es mort !
01:04:41C'est important de dire
01:04:43qu'il n'y a pas beaucoup de drapeaux français.
01:04:45Il les arrache les drapeaux
01:04:47et Amaury va nous le raconter dans une minute.
01:04:49Il manifeste pour la défense de la France.
01:04:51Il n'y a aucun drapeau français.
01:04:53Philippe, avant de parler avec Amaury.
01:04:55D'une part, il y a un certain nombre de gens qui sont inquiets
01:04:57de très bonne foi du fait que
01:04:59le RN arrive au pouvoir,
01:05:01pour la première fois, je vous signale,
01:05:03dans l'histoire de la Vème République,
01:05:05et plus généralement par rapport à un parti
01:05:07qui vient de l'extrême droite.
01:05:09Le FN était au départ un parti d'extrême droite.
01:05:11Que tout ça puisse inquiéter...
01:05:13Et le PC ?
01:05:15Je termine. De puisse inquiéter des gens
01:05:17et des professions,
01:05:19même si leurs arguments peuvent être en bonne partie discutables,
01:05:21d'abord, je ne vois pas
01:05:23en quoi et pourquoi on s'en indignerait.
01:05:25Deuxième remarque.
01:05:27Les magistrats n'ont pas le droit.
01:05:29Est-ce que vous ne pensez pas
01:05:31qu'il y aurait d'autres professions,
01:05:33d'autres personnes qui viendraient manifester et qui s'inquiètent ?
01:05:35Mais ce n'est pas les mêmes !
01:05:37Est-ce que vous auriez les mêmes slogans ?
01:05:39Pas les mêmes slogans,
01:05:41mais vous auriez une inquiétude,
01:05:43et une forte inquiétude.
01:05:47Tant qu'on est dans la légalité,
01:05:49effectivement, le syndicat de la magistrature,
01:05:51à mon avis, sort du statut qu'on nous allie.
01:05:53Mais quand il y a des gens
01:05:55qui s'inquiètent, excusez-moi,
01:05:57ils ont le droit.
01:05:59Je voudrais qu'on avance avec Amaury Bucaud.
01:06:01Je rappelle qu'au-delà du syndicat de la magistrature,
01:06:03de nombreuses organisations, partis,
01:06:05classés à gauche de l'échiquier politique
01:06:07dont LFI, évidemment, ont appelé à manifester
01:06:09depuis hier partout en France.
01:06:11Des drapeaux arrachés, des barres attaquées, des poubelles incendiées.
01:06:13Les manifestations
01:06:15dites contre l'extrême droite
01:06:17sont émaillées de tensions.
01:06:19Amaury, dans plusieurs villes de France,
01:06:21des violences ont éclaté hier soir,
01:06:23alors que des antifas
01:06:25et des gens d'extrême gauche étaient dans les rues
01:06:27pour manifester contre le résultat du RN.
01:06:29Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui s'est passé ?
01:06:31En tout cas, les événements les plus marquants de la soirée.
01:06:33Oui, j'allais dire, effectivement, Julien,
01:06:35les militants d'extrême gauche sont fidèles eux-mêmes.
01:06:37Ils profitent de ces appels à manifester
01:06:39pour se déchaîner
01:06:41avec des violences, des intimidations,
01:06:43des dégradations.
01:06:45Ça s'est passé dans beaucoup de villes de France.
01:06:47Bordeaux, Lille, Grenoble, Toulouse, Rennes,
01:06:49Paris, Angers, mais aussi Nantes.
01:06:51Et à Nantes, justement, vous avez peut-être vu
01:06:53une instance qui est quand même extrêmement choquante
01:06:55où un appartement
01:06:57qui arborait un drapeau français
01:06:59a été caillassé par des manifestants.
01:07:01Le drapeau ensuite, vous le voyez sur les images,
01:07:03a été arraché par des militants
01:07:05d'extrême gauche.
01:07:07Tout ça sous la foule
01:07:09qui acclame ce geste comme si la France,
01:07:11le drapeau français, était l'ennemi.
01:07:13Alors, justement,
01:07:15on a pu...
01:07:17Attendez, laissez finir à Maurice, s'il vous plaît.
01:07:19Parce qu'on a pu contacter le jeune homme
01:07:21sur les images, à qui appartient justement
01:07:23ce drapeau, appartenait, puisque le drapeau lui a été
01:07:25volé, qui vit dans cet appartement.
01:07:27On va l'appeler, il veut rester anonyme,
01:07:29donc on va l'appeler Antonin, il a 22 ans.
01:07:31Et justement, écoutez-le, il nous raconte d'abord
01:07:33ce qui s'est passé de son point de vue à lui, qui était dans l'appartement.
01:07:35Pourquoi Antonin ?
01:07:37J'ai décidé avec lui, j'ai demandé comment il voulait qu'on l'appelle.
01:07:39Il est marquant, c'est tout !
01:07:41Je lui ai proposé Antonin, il m'a dit d'accord.
01:07:43Pardon pour cette petite parenthèse.
01:07:45C'était le début de cortège
01:07:47qui nous ont
01:07:49vachement pris à partie, en nous insultant
01:07:51directement avec des doigts d'honneur,
01:07:53des choses comme ça. Donc au début,
01:07:55on n'a vraiment pas compris.
01:07:57On a vite compris
01:07:59qu'il y avait un problème par rapport au drapeau
01:08:01français qui était accroché à ma fenêtre.
01:08:03Et donc là, tout simplement,
01:08:05on a montré clairement
01:08:07qu'on était fiers d'avoir
01:08:09ce drapeau français
01:08:11à notre fenêtre. On a reçu
01:08:13toutes sortes de projectiles, des bouteilles en verre,
01:08:15des cailloux, des pointes.
01:08:17Ça a été très violent.
01:08:19Oui, alors ce qui est intéressant, Julien,
01:08:21c'est qu'Antonin est étudiant en école de commerce.
01:08:23Il fait actuellement une alternance comme commercial
01:08:25dans la grande distribution. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il parle
01:08:27depuis sa voiture. Et il assure qu'il n'est
01:08:29militant d'aucun parti.
01:08:31Simplement, entre guillemets, un français
01:08:33qui aime son pays, son drapeau.
01:08:35Aujourd'hui, il songe à porter plainte.
01:08:37Il indique d'ailleurs qu'il va remettre bientôt un drapeau,
01:08:39un nouveau drapeau. Et le plus étonnant
01:08:41dans cette histoire, j'ai envie de dire, c'est que
01:08:43finalement, aucun média local ne l'a contacté,
01:08:45même si cette histoire n'avait pas vraiment d'importance.
01:08:47Je vous propose de l'écouter une dernière fois.
01:08:49Si aujourd'hui, j'ai accepté votre témoignage,
01:08:51c'est vraiment
01:08:53parce qu'on a été choqués
01:08:55sur le fait d'arracher
01:08:57notre drapeau.
01:08:59Et en aucun cas,
01:09:01mon témoignage a un rapport avec la politique.
01:09:03J'ai eu énormément de soutien.
01:09:05Honnêtement, je ne m'y attendais pas
01:09:07réellement. J'ai par ailleurs recommandé
01:09:09directement un drapeau qui va être
01:09:11remis à notre fenêtre.
01:09:13Pas pour rentrer dans de la provocation ou autre,
01:09:15mais uniquement parce qu'on est fiers d'être français.
01:09:17Il a recommandé un drapeau.
01:09:19Antonin. Enfin, c'est comme ça qu'on l'appelle.
01:09:21Au-delà de ce cas précis,
01:09:23plusieurs établissements ont été saccagés
01:09:25par des militants
01:09:27d'extrême-gauche. C'est bien ça ?
01:09:29Oui, exactement. Vous avez Bordeaux, par exemple,
01:09:31où il y a eu des bandes qui ont été attaquées,
01:09:33Carrefour qui a fait Starbucks. Là, c'était des militants
01:09:35à la fois d'extrême-gauche et pro-palestinien.
01:09:37Vous avez aussi un restaurant où des militants
01:09:39de droite avaient l'habitude de se rendre.
01:09:41Ici, vous avez un bar associatif fréquenté
01:09:43par la droite catholique
01:09:45qui a été littéralement saccagé par des militants
01:09:47qui avaient répondu à l'appel à manifester
01:09:49par la députée de la France Insoumise locale.
01:09:51On a pu contacter le gérant
01:09:53qui allait en immersion
01:09:55et qui commente en même temps qu'il filme.
01:09:57Vous allez voir et écouter.
01:09:59Le régal de frigo, ça.
01:10:01Tous les verres, les sirops.
01:10:03Tout ça, ça colle. Les pièces, les sous.
01:10:07Tous les verres, là, ici.
01:10:11Je ne sais pas quoi dire.
01:10:13Je suis bouche bée.
01:10:17Ce qui est dingue, c'est qu'on ne l'entend pas
01:10:19dans la vidéo, mais il y a des milliers
01:10:21d'euros, des dizaines de milliers
01:10:23d'euros de préjudice pour ce bar associatif
01:10:25qui était là depuis deux ans.
01:10:27Effectivement, ça, c'est intéressant.
01:10:29La question que j'allais poser,
01:10:31c'est d'abord à qui va profiter ce désordre ?
01:10:33Ça, c'est le bar de l'extérieur
01:10:35qui a été saccagé avec le témoignage de ce monsieur
01:10:37il y a un instant.
01:10:39Le bar qu'on voit après, complètement, entièrement
01:10:41saccagé.
01:10:43On les reconnaît, c'est des Black Glocks, des Antifa,
01:10:45ils sont en noir.
01:10:49D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi on les appelle antifascistes.
01:10:51Ils n'ont rien d'antifasciste.
01:10:55Là, c'est juste des délinquants. Ils ont volé la caisse,
01:10:57il y avait quand même 2000 euros dedans.
01:10:59La question, c'est à qui va profiter ce désordre ?
01:11:01Est-ce que ça va profiter aux ARN ?
01:11:03Maintenant, ça peut profiter au gouvernement.
01:11:05Il y a un moment, on va dire stop, on remet l'ordre.
01:11:07En tous les cas,
01:11:11ces violences devraient se multiplier dans les prochains jours.
01:11:13J'ai contacté une source
01:11:15au sein des renseignements territoriaux
01:11:17qui m'indique que la mouvance d'ultra-gauche
01:11:19pourrait organiser des démonstrations de voix publiques,
01:11:21on le voit déjà. Elle ajoute que
01:11:23la pression monte depuis l'annonce de la dissolution.
01:11:25Je le cite.
01:11:27Nous allons devoir suivre un nombre important de manifestations
01:11:29dans les prochains jours, à la fois sauvages et organisées.
01:11:31L'inquiétude tourne autour de la mobilisation
01:11:33de la jeunesse et des quartiers sensibles.
01:11:35Il y a beaucoup de jeunes dans les manifs
01:11:37et pour l'instant, les quartiers sont relativement calmes.
01:11:39On s'attend à ce que la constatation
01:11:41monte en intensité d'ici le premier tour.
01:11:43Ça, c'est ce que disent les renseignements territoriaux.
01:11:45Il y a une véritable inquiétude
01:11:47autour des quartiers et d'un éventuel
01:11:49soulèvement dans les gens.
01:11:51Et là, on va voir ce qui va se passer ce week-end.
01:11:53Commentaire ? Oui, Yoann.
01:11:55Au moins, c'est très révélateur.
01:11:57Ça donne précisément l'image.
01:11:59Nous savons maintenant
01:12:01qui sont en partie les gens qui manifestent
01:12:03à l'appel de la France insoumise.
01:12:05Oui, en partie, parce que tout le monde n'est pas là à casser des vitrines.
01:12:07Il a dit en partie.
01:12:09Oui, quel est le problème ?
01:12:11Il n'y a pas de problème.
01:12:13Ce sont les gens qui, en partie, manifestent
01:12:15à l'appel de la France insoumise,
01:12:17à l'appel des syndicats, notamment de la CGT de Mme Binet
01:12:19qui a bien dit qu'il fallait aller manifester ce week-end.
01:12:21Évidemment, il y aura de la casse ce week-end.
01:12:23Ça n'est pas une surprise.
01:12:25Il va y avoir du monde.
01:12:27Non seulement, comme à Paris,
01:12:29je ne vois pas de drapeau français,
01:12:31on les arrache.
01:12:33Il n'y a pas un drapeau français.
01:12:35Parce qu'il n'y en a qu'un au balcon.
01:12:37Il y a un drapeau français, mais celui qui arrache le drapeau
01:12:39est acclamé par la foule qui se trouve en bas.
01:12:41Vous voyez qu'il y a un drapeau palestinien en bas ?
01:12:43Il y a 50 personnes.
01:12:45Il y a un drapeau palestinien juste en bas.
01:12:47Je voudrais bien terminer.
01:12:49Vous pouvez tout relativiser, Philippe, si ça vous fait plaisir.
01:12:51Plus que 50, ça, je suis désolé.
01:12:53Mais le fait qu'on arrache un drapeau français,
01:12:55que ce geste soit acclamé par la foule,
01:12:57ça veut dire quelque chose.
01:12:59Qui sont ces manifestants ?
01:13:01Il n'y a pas un drapeau français dans la foule.
01:13:03Regardez Place de la République.
01:13:05Il n'y a pas un drapeau français.
01:13:07Vous avez des drapeaux palestiniens.
01:13:09La Place de la République, j'y passe tous les jours.
01:13:11Vous avez des drapeaux algériens.
01:13:13Vous avez des drapeaux de tous les pays.
01:13:15Vous n'avez jamais aucun drapeau français.
01:13:17Ça veut dire quelque chose de qui sont ces manifestants.
01:13:19Une partie non négligeable des électeurs
01:13:21de la France insoumise sont des électeurs
01:13:23des Français qui n'aiment pas la France.
01:13:25Ce sont quelque part des ennemis de l'intérieur.
01:13:27Je voudrais m'adresser à Philippe.
01:13:29Je voudrais m'adresser à Philippe.
01:13:31Une partie d'entre eux sont des ennemis
01:13:33de l'intérieur.
01:13:35Alors, pas tous en même temps.
01:13:37Elisabeth a demandé la parole dans un premier temps.
01:13:39Philippe, vous me reprenez.
01:13:41Philippe, tu es bien conscient quand même
01:13:43qu'il y a un clivage précisément
01:13:45autour de la nation.
01:13:47Que la gauche a abandonné la nation
01:13:49et le réel d'ailleurs
01:13:51avec au Rassemblement national.
01:13:53Et que, je veux dire,
01:13:55aujourd'hui, la seule occasion
01:13:57où on a le droit de sortir des drapeaux français
01:13:59dans ce pays, c'est les matchs de foot.
01:14:01Sinon, effectivement,
01:14:03Mélenchon, 2012,
01:14:05me semble-t-il, fait une campagne tricolore.
01:14:07Absolument. 2017 aussi.
01:14:092017, il fait une campagne tricolore.
01:14:112022, je vois ici
01:14:13des Comoriens, des Africains,
01:14:15des ceux-ci, des ceux-là, tout le monde sauf des Français.
01:14:17C'était Macron, ça.
01:14:19Macron l'a fait en 2017.
01:14:21Mélenchon l'a fait aussi.
01:14:23Non mais c'est intéressant aussi de le dire.
01:14:25La gauche s'est convertie au multiculturalité.
01:14:27Elle déteste la nation.
01:14:29C'est ça son problème.
01:14:31Enfin, pas toute la gauche.
01:14:33Philippe, allez-y.
01:14:35Je suis pas en désaccord avec toi là-dessus.
01:14:37Simplement, les ennemis de l'intérieur,
01:14:39j'aime pas ce terme.
01:14:41Ou bien on parle de gens
01:14:43qui violent les lois,
01:14:45qui ne respectent pas les lois,
01:14:47qui commettent des violences,
01:14:49on en voit, là.
01:14:51Ces gens-là, ils doivent être interpellés,
01:14:53ils doivent être jugés, ils doivent être sanctionnés
01:14:55aux besoins en prison.
01:14:57Sinon, pour le reste, ce sont des gens
01:14:59qui expriment des opinions dans une démocratie.
01:15:01Quand on arrache un drapeau français,
01:15:03on aime la France ou pas ?
01:15:05Est-ce qu'on aime la France quand on arrache
01:15:07un drapeau français ? La question est simple.
01:15:09Si on aime la France, on aime la France.
01:15:11Si on n'aime pas la France, on est un ennemi de l'intérieur.
01:15:13Donc il y a un drapeau arraché,
01:15:15et donc vous allez dire qu'il y a ces gens
01:15:17qui n'aiment pas la France.
01:15:19Je dis simplement que
01:15:21c'est évidemment totalement lamentable
01:15:23les images qu'on a vues.
01:15:25Je rappelle qu'il concerne donc une personne
01:15:27et quelques dizaines en bas.
01:15:29Je dis simplement, et que le débat intellectuel
01:15:31et idéologique, après, pour le reste,
01:15:33sur la nation, il est très légitime,
01:15:35mais arrêtez d'appeler ennemis de l'intérieur
01:15:37tous les gens qui ne pensent pas comme vous.
01:15:39Ce n'est pas acceptable.
01:15:41Pardonnez-moi de vous dire que dans ces manifestations,
01:15:43je maintiens qu'il y a des ennemis de l'intérieur
01:15:45et qu'ils sont en nombre qui n'est pas négligeable.
01:15:47Si vous dites ennemis de l'intérieur,
01:15:49ça veut dire qu'il y a des gens qui n'ont pas le droit
01:15:51de penser et d'exprimer les opinions
01:15:53qu'ils pensent. Donc vous rentrez dans une logique
01:15:55qui apparaît totalement libérale.
01:15:57C'est quoi l'opinion de ces gens ?
01:15:59Qu'est-ce qu'ils disent ?
01:16:01La liberté d'expression est celle
01:16:03pour les gens avec lesquels
01:16:05vous n'êtes pas d'accord.
01:16:07Soit vous respectez la loi,
01:16:09soit vous respectez la loi,
01:16:11et si vous respectez la loi,
01:16:13vous exprimez votre liberté d'expression.
01:16:15La liberté d'expression.
01:16:17Et dans ceux qui respectent la loi
01:16:19et qui exercent leur liberté d'expression,
01:16:21il n'y a pas d'ennemi de l'intérieur.
01:16:23Quel est le message
01:16:25qui est passé ?
01:16:27Je ne suis pas en train de défendre ces gens-là.
01:16:29Je ne suis pas d'accord avec eux.
01:16:31Philippe, je vais essayer de poser ma question.
01:16:33Si vous dites qu'ils expriment une opinion,
01:16:35qu'est-ce qu'on exprime lorsqu'on arrache
01:16:37le drapeau français acclamé par cette foule,
01:16:39que ce soit plusieurs dizaines
01:16:41ou plusieurs centaines de personnes ?
01:16:43Vous exprimez que vous n'aimez pas la France.
01:16:45Je vais vous dire une chose.
01:16:47Vous avez le droit.
01:16:49En quoi ? La ligne de démarcation
01:16:51s'appelle le respect de la loi.
01:16:53Là où on peut discuter,
01:16:55le type, c'est qu'il va dans un logement privé
01:16:57et donc là, il a une forme
01:16:59d'agression sur un logement privé,
01:17:01mais autrement, il a même le droit
01:17:03de ne pas aimer la France.
01:17:05Qu'est-ce que ça veut dire pour eux ?
01:17:07Ça veut dire que le drapeau français,
01:17:09parce qu'ils se considèrent comme des antifascistes,
01:17:11le drapeau français qui est le drapeau de la nation
01:17:13et qui est le drapeau de la République, je le rappelle,
01:17:15est considéré, à leurs yeux,
01:17:17comme un emblème quasiment fasciste.
01:17:19Voilà ce que ça veut dire.
01:17:21Tu as sûrement raison.
01:17:23Tu es en total désaccord avec eux.
01:17:25Mais ils ont le droit de...
01:17:27Non, mais ça veut dire quand même...
01:17:29Il n'a pas le droit d'arracher un drapeau français.
01:17:31Ça veut dire qu'ils ont un comportement...
01:17:33Nous, on n'a pas de liberté d'expression.
01:17:35Non, ce ne sont peut-être pas des ennemis d'intérieur,
01:17:37mais ce sont des gens qui n'ont pas
01:17:39un comportement républicain.
01:17:41Oui, mais c'est quand même un peu embêtant pour des gens
01:17:43qui se disent de gauche, voire même d'ultra-gauche.
01:17:45D'accord.
01:17:47Mais ils sont là pour les djihadistes.
01:17:49Ça veut dire en dehors de la loi.
01:17:51Pardonnez-moi.
01:17:53Et qu'on n'a plus la liberté d'expression.
01:17:55J'aimerais répondre quand même.
01:17:57Quand on a vu ces hommes habillés en noir
01:17:59qui se prétendent antifascistes,
01:18:01alors qu'en réalité, ils sont eux-mêmes les fascistes,
01:18:03qui sont en train de saccager
01:18:05des boutiques qui ont cassé
01:18:07un certain nombre de McDo, par exemple.
01:18:09Ça s'en prie à tous les McDo possibles dans les rues de Paris,
01:18:11qui cassent des voitures dans ces manifestations.
01:18:13Est-ce que là, ils sont dans la liberté d'expression ?
01:18:15Non, ils sont des délinquants.
01:18:17Là, ils sont dans le respect de la loi ?
01:18:19Évidemment que non.
01:18:21Ce sont des délinquants.
01:18:23Donc, ce sont des délinquants, si vous voulez.
01:18:25Mais ce sont surtout des personnes qui combattent la France,
01:18:27qui n'aiment pas la France. Ils se battent contre notre pays.
01:18:29Donc, quand vous êtes dans un pays que vous combattez,
01:18:31ce pays, pardonnez-moi, vous êtes, oui,
01:18:33un ennemi de l'intérieur. Je maintiens ce que j'ai dit.
01:18:35Vous me faites peur. Honnêtement, vous me faites peur.
01:18:37Moi, c'est eux qui me font peur, personnellement.
01:18:39Moi, j'ai plus peur de ces gens-là, pardonnez-moi.
01:18:41Ils ne sont pas très nombreux.
01:18:43Je ne suis pas d'accord avec le terme ennemi de l'intérieur.
01:18:45On devrait le réserver, par exemple,
01:18:47parce qu'il faut des gradations
01:18:49aux gens qui prennent les armes, etc.
01:18:51Mais, mais, mais, mais, mais,
01:18:53là où je ne suis pas d'accord avec toi,
01:18:55c'est que tu as tort, c'est eux qui foutent la trouille,
01:18:57c'est eux qui se comportent,
01:18:59qui ont des comportements fascistes.
01:19:01On parle tout le temps d'extrême droite
01:19:03et d'extrême droite dans ce pays,
01:19:05mais eux ont des comportements de petite milice.
01:19:07Le barange vin qui s'est fait saccager,
01:19:09ça, je suis d'accord avec toi.
01:19:11Mais le critère, c'est la loi.
01:19:13Le critère, c'est la loi.
01:19:15François Asselineau est décédé.
01:19:17Alors, on attendait...
01:19:19Philippe, c'est...
01:19:21Ce n'est pas une information
01:19:23qui est officielle pour le moment.
01:19:25On l'apprend.
01:19:27Il y a des organes de presse qui le donnent.
01:19:29Et la famille Dutronc
01:19:31le donne également.
01:19:33Mais c'est vrai qu'on attendait éventuellement
01:19:35une officialisation de l'agence France Presse
01:19:37pour l'informer à nos téléspectateurs.
01:19:39Puisque vous venez d'en parler.
01:19:41En effet, je viens de voir Thomas Dutronc
01:19:43qui vient de communiquer cela.
01:19:45Pardon d'interrompre cette discussion.
01:19:47Mais on apprend à l'instant,
01:19:49et l'AFP le confirmera très vite,
01:19:51la mort de François Zardy.
01:19:53François Zardy est décédé.
01:19:55On l'apprend à l'instant.
01:19:57On sait qu'elle était évidemment très malade
01:19:59depuis longtemps.
01:20:01On entendait sa voix, notamment sur les débats
01:20:03autour de la fin de vie ces derniers mois.
01:20:05On sait que ce débat a été interrompu
01:20:07avec la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:20:09C'est un sujet
01:20:11qui n'est pas celui qui nous intéresse
01:20:13ce soir. On parle d'une des plus grandes
01:20:15artistes françaises.
01:20:17Un visage qui a fait le tour du monde.
01:20:19Qui nous quitte
01:20:21ce soir. La maman de Thomas Dutronc.
01:20:23La femme de Jacques Dutronc.
01:20:25Celle qui
01:20:27chantait depuis son plus jeune âge.
01:20:29Regardez cette photo publiée par son fils aujourd'hui.
01:20:31Maman est partie.
01:20:33C'est vrai que c'est difficile
01:20:35parce qu'on apprend à la seconde. J'ai du mal
01:20:37à trouver les mots. Philippe Guibert,
01:20:39vous qui avez vu passer cette information
01:20:41également ces dernières secondes.
01:20:43C'est une icône de la musique française
01:20:45qui part ce soir.
01:20:47Oui, moi j'adorais François Zardy.
01:20:49C'est pour ça que je me suis permis, j'ai réagi en voyant les alertes
01:20:51sur mon téléphone.
01:20:53Excusez-moi.
01:20:55J'aimais beaucoup François Zardy.
01:20:57C'est toute
01:20:59une partie de la chanson française des années
01:21:0160-70. Bien entendu,
01:21:03elle a eu une carrière qui a continué
01:21:05dans les années 80-90.
01:21:07C'est une femme qui a
01:21:093-4 chansons qui resteront
01:21:11dans le patrimoine musical
01:21:13français. On pense évidemment à ce visage
01:21:15angélique et ce clip.
01:21:17Je ne vais pas dire une bêtise
01:21:19mais c'est un immense réalisateur qui avait réalisé
01:21:21tous les garçons et les filles de mon âge
01:21:23Il y a un message
01:21:25personnel.
01:21:27Comment tu dis adieu ?
01:21:29C'est une chanson écrite par Gainsbourg,
01:21:31sauf erreur de ma part.
01:21:33Il y a un message personnel.
01:21:35C'est une chanteuse
01:21:37qui a brillé par sa discrétion
01:21:39lorsqu'elle a émergé
01:21:41dans les années 60-70.
01:21:43C'est vrai que quand on voit des documentaires
01:21:45autour de la carrière de François Zardy,
01:21:47une beauté d'une froideur
01:21:49et en même temps
01:21:51un charme envoûtant,
01:21:53elle était l'idole
01:21:55de beaucoup d'artistes.
01:21:57C'est David Bowie notamment qui avait annoncé
01:21:59qu'il était secrètement amoureux
01:22:01de François Zardy dans sa jeunesse.
01:22:03Elle avait un côté androgyne dont David Bowie
01:22:05a pu s'inscrire.
01:22:07C'est vrai, ce côté androgyne
01:22:09et une chanteuse un peu iconoclaste
01:22:11qui a apporté beaucoup
01:22:13aux Pics
01:22:15années 60 et 70
01:22:17dont on savait qu'elle combattait la maladie
01:22:19comme on le disait depuis longtemps.
01:22:21En plus, je ne crois pas qu'elle soit
01:22:23devenue comme certains d'une pétitionnaire
01:22:25comme vous disiez qu'elle était discrète.
01:22:27Mais c'est vrai,
01:22:29je crois pour Philippe,
01:22:31c'est un peu notre jeunesse,
01:22:33c'est ce qu'on entendait quand on était ados.
01:22:35Il y a le couple mythique avec Dutronc.
01:22:37C'est un couple mythique avec Dutronc.
01:22:39C'était quand même deux grandes...
01:22:41Je ne sais pas, ce serait bien d'en entendre un peu
01:22:43mais peut-être à la fin de l'émission,
01:22:45on aura le droit.
01:22:47C'est un couple mythique.
01:22:49A eux deux, c'est toute une période
01:22:51de la chanson française.
01:22:53On parle d'Aliday, de Sardou...
01:22:55Un couple qui vivaient séparément, je crois.
01:22:57C'était la grande histoire
01:22:59entre Jacques Dutronc et...
01:23:01Leur vie sentimentale a été assez complexe.
01:23:03Mais ça arrive à des gens très bien.
01:23:07Il n'y avait aucun jugement de valeur
01:23:09dans mon propos.
01:23:11Mais ça a été quand même un couple mythique
01:23:13de la fin des années 60.
01:23:15Je dirais qu'eux,
01:23:17et puis Gainsbourg et John Birkin,
01:23:19c'était un peu les deux couples
01:23:21parmi les plus mythiques de ces années-là.
01:23:23Effectivement, on a grandi avec leurs chansons.
01:23:25Magnifique photo de François Zardy
01:23:27et son tout jeune Thomas
01:23:29il y a de nombreuses années
01:23:31après sa naissance.
01:23:39Ça n'est évidemment pas ma génération
01:23:41et pourtant je connais un certain nombre de chansons
01:23:43de François Zardy, c'est quelqu'un que j'aimais beaucoup
01:23:45que j'écoute de temps en temps
01:23:47dont la beauté à son
01:23:49apogée
01:23:51était une beauté absolument envoûtante
01:23:53et justement une beauté un peu froide.
01:23:55Cette forme de nonchalance aussi me semble-t-il
01:23:57qu'elle avait et qui était une nonchalance
01:23:59qui était très touchante.
01:24:01Donc je crois qu'elle était intergénérationnelle
01:24:03en réalité.
01:24:05Et je dois dire aussi que je suis très triste
01:24:07de savoir qu'elle a fini
01:24:09sa vie dans ces conditions-là
01:24:11et qu'elle a énormément souffert depuis des années.
01:24:13Ce qu'elle raconte sur la fin de sa vie
01:24:15est absolument dramatique.
01:24:19Elle n'arrivait même plus à avaler
01:24:21parce que son corps ne fabriquait plus de salive.
01:24:23Elle expliquait cela
01:24:25et elle a écrit des textes extrêmement touchants
01:24:27pour réclamer précisément
01:24:29le droit à mourir dans la dignité.
01:24:31Elle combattait pour effectivement
01:24:33l'euthanasie active, elle militait
01:24:35pour le texte qui aurait dû être voté
01:24:37par le Parlement s'il n'y avait pas eu cette dissolution
01:24:39et savoir qu'elle a fini sa vie
01:24:41dans ces conditions-là de manière si dramatique
01:24:43et dans de telles souffrances
01:24:45alors même que dans son jeune âge
01:24:47dans ses plus belles années
01:24:49elle rayonnait, elle a fait rayonner la France
01:24:51elle a fait rêver beaucoup de Français
01:24:53c'est quelque chose qui me rend assez triste.
01:24:55C'est une icône
01:24:57qui part ce soir Elisabeth.
01:24:59Comme vous je suis assez
01:25:01troublée
01:25:03On la savait en grande souffrance
01:25:05et notamment avec
01:25:07cette prise de parole
01:25:09régulière qu'elle faisait autour
01:25:11du droit à la fin de vie
01:25:13et à l'euthanasie active
01:25:15mais c'est vrai qu'on est surpris
01:25:17Il y a des chansons qui vont nous rester
01:25:19parce que vous savez il y a quelque chose avec les chansons
01:25:21qui fait que même si
01:25:23c'est pas forcément
01:25:25des chefs d'oeuvre, ça vous reste
01:25:27dans l'esprit. Vous savez Proust a écrit
01:25:29un très joli texte là-dessus
01:25:31sur la musique, il appelle ça la musique légère
01:25:33ou je ne sais plus comment
01:25:35on appelle ça de ce visage.
01:25:37Une voix suave, douce
01:25:39Un style, la légèreté des années 70
01:25:41si vous voulez
01:25:43C'était pas une grande voix
01:25:45Mais c'est une période
01:25:47C'est marrant d'ailleurs quand vous parlez de cette période
01:25:49en fait, qui n'était pas que
01:25:51on le réécrit, on l'idéalise
01:25:53mais il y a une sorte de nostalgie
01:25:55et je vais vous dire pourquoi
01:25:57parce que même si les gens en réalité
01:25:59avaient plus de difficultés pour beaucoup
01:26:01mais simplement ils avaient un espoir
01:26:03ils pensaient que l'avenir
01:26:05serait meilleur et ils avaient aussi
01:26:07le sentiment d'exister collectivement
01:26:09d'appartenir à une communauté politique
01:26:11qui s'appelle la France
01:26:13et aujourd'hui, si vous voulez, on est dans une toute autre
01:26:15configuration
01:26:17donc on voit à la fois une génération
01:26:19et une époque qui partent
01:26:21Celle d'une certaine insouciance
01:26:23C'est ça, c'est exactement ça
01:26:25C'est vrai qu'à l'heure
01:26:27où les tensions politiques et sociales
01:26:29sont au plus haut dans le pays
01:26:31il y a un vrai contraste avec cette époque
01:26:33qu'on est en train de relater
01:26:35de revivre à travers la carrière
01:26:37de Françoise Arty
01:26:39cette légèreté, cet air du temps
01:26:41qu'elle savait
01:26:43retranscrire à sa façon, cette liberté
01:26:45cette indépendance également
01:26:47qu'elle a montré au fil des années
01:26:49Arnaud Benéti, un petit mot ?
01:26:51Juste pour rebondir
01:26:53sur ce que dit Elisabeth, c'est vrai que c'est une époque
01:26:55qui est totalement différente de la nôtre
01:26:57où il y avait des tensions aussi
01:26:59politiques dans les années 60 et dans les années
01:27:0170
01:27:03mais c'était une époque
01:27:05aussi où peut-être finalement
01:27:07les artistes restaient plus
01:27:09dans leur
01:27:11dans leur cœur de métier
01:27:13et en sortaient moins, et c'est ce qui finalement
01:27:15les rendait plus proches des gens, vraisemblablement
01:27:17parce que, in fine, ils étaient là
01:27:19pour, d'une certaine manière
01:27:21embellir la vie et nous divertir
01:27:23et c'était finalement le rôle
01:27:25d'un artiste, ce qui est un peu différent
01:27:27ressemble-t-il de l'autre époque ?
01:27:29Fabien Lequeuvre qui est avec nous et je l'en remercie
01:27:31notre grand spécialiste de la chanson
01:27:33et des artistes français, merci d'être en direct
01:27:35avec nous, Fabien
01:27:37on est tous un peu sous le choc
01:27:39un peu sidérés
01:27:41parce que ça...
01:27:43c'est vrai que dans les considérations qui sont les nôtres
01:27:45ces 48 dernières heures
01:27:47ce décès de François Zardy
01:27:49apparaît comme un
01:27:51choc pour nous tous, c'est une icône, nous disions
01:27:53de la chanson française et une personnalité
01:27:55à part qui s'est éteinte ce soir
01:27:57Oui c'est vrai, vous avez raison
01:27:59Julien, c'était une immense artiste
01:28:01en tout cas en son temps
01:28:03puisqu'elle commence sa carrière
01:28:05finalement en répondant à une petite annonce
01:28:07elle devient le symbole de toute une jeunesse
01:28:09à partir de 1962
01:28:11avec son succès « Tous les garçons et les filles »
01:28:13évidemment qui était l'hymne d'une génération
01:28:15et d'une jeunesse de l'époque
01:28:17alors c'est vrai qu'on était un peu préparés
01:28:19depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire
01:28:21plusieurs mois
01:28:23à sa disparition
01:28:25puisqu'elle donnait des messages elle-même
01:28:27régulièrement
01:28:29et c'est toujours, à un moment donné
01:28:31l'issue est fatale, on le sait
01:28:33et puis là Thomas Dutronc
01:28:35a donné cette information
01:28:37ce soir et on est tous
01:28:39très peinés bien sûr
01:28:41de ce qui arrive aujourd'hui
01:28:43et ce soir en tout cas
01:28:45on sait que c'est quelqu'un qui a compté
01:28:47en tout cas, elle a été vraiment l'artiste d'une génération
01:28:49cette génération, il faut le rappeler
01:28:51et on va refaire
01:28:53un peu d'histoire Julien, c'est-à-dire que c'est la première fois
01:28:55quand François Zardier arrive dans ce métier en 1962
01:28:57c'est la première fois que
01:28:59le public, la jeunesse
01:29:01est représenté
01:29:03par un artiste
01:29:05qui enfin
01:29:07peut passer à la télévision
01:29:09et peut parler au nom de la jeunesse
01:29:11avec cette forme de liberté
01:29:13voilà
01:29:15et donc c'est pour ça que ça a été une génération qui a été importante
01:29:17les yéyés, ce qu'on a appelé les yéyés
01:29:19les sixties
01:29:21elle a une carrière alors pas aussi remplie
01:29:23qu'une Sylvie Vartan ou qu'une Sheila
01:29:27on va dire sur les 40 ou 50 ans
01:29:29puisqu'elle a fait plusieurs métiers
01:29:31dans sa carrière d'artiste
01:29:33elle a fait la radio
01:29:35Fabien elle avait à côté
01:29:37par rapport aux artistes que vous évoquez
01:29:39Sylvie Vartan, Sheila, elle a un côté
01:29:41plus rebelle, plus indépendante
01:29:43plus underground
01:29:45si je peux utiliser ce terme dans la chanson
01:29:47plus populaire française que les deux
01:29:49précités
01:29:51oui elle était un peu en marche Françoise Hardy
01:29:53d'abord elle n'était pas habituée
01:29:55elle le disait elle même dans beaucoup d'interviews
01:29:57elle n'était pas habituée à cette espèce de succès
01:29:59cette espèce de vague incroyable
01:30:03elle n'était pas habituée en fait à ça
01:30:07elle refusait un peu ce star system
01:30:09naissant des années 60
01:30:11elle a eu une carrière un peu en pointillé
01:30:13avec des immenses succès bien sûr
01:30:15elle a marqué les esprits
01:30:17même après avec Des Vagues, avec cette chanson
01:30:19en 1973 que lui avait écrit
01:30:21Michel Berger
01:30:23moitié parlée, moitié chantée
01:30:27après elle est partie, elle a fait de la radio
01:30:29elle a fait de l'astrologie, elle est revenue après
01:30:31dans une carrière
01:30:33le couple Dutronc Hardy à partir de
01:30:351966-67
01:30:37c'est d'un seul coup
01:30:39toute une jeunesse s'identifie
01:30:41à eux
01:30:43c'est un peu rebelle
01:30:45être idole mais ne pas vouloir
01:30:47assumer ce statut d'idole quelque part
01:30:49bien malgré elle
01:30:51je me souviens avoir interviewé plusieurs reprises en radio
01:30:53ou en télévision Françoise Hardy
01:30:55j'avais expliqué
01:30:57l'égérie, l'importance
01:30:59qu'elle avait eue dans beaucoup de pays d'Europe
01:31:01je pense à l'Angleterre
01:31:03Mick Jagger était fou amoureux de Françoise Hardy
01:31:05à partir de 1967-68
01:31:07j'évoquais David Bowie aussi je crois
01:31:09il y a beaucoup de stars internationales
01:31:11Fabien parce que vous en parlez
01:31:13et il nous reste une petite minute
01:31:1530 ensemble pour conclure
01:31:17c'est vrai qu'au delà du côté artiste
01:31:19et de ce qu'elle peut représenter
01:31:21pour nous en France
01:31:23il y a énormément de grands artistes stars
01:31:25internationales des années 60-70
01:31:27qui ont rêvé de Françoise Hardy
01:31:29qui avait un poster d'elle au dessus de leur lit
01:31:31et qui était fou amoureux d'elle
01:31:33pour le dire très simplement
01:31:35mais vous le rappelez très justement
01:31:37ça a été une véritable égérie
01:31:39et pas qu'en France
01:31:41elle était un symbole
01:31:43Jean-Marie Perrier n'a pas été étranger à tout ça
01:31:45puisque c'est peut-être celui
01:31:47qui l'a photographiée
01:31:49peut-être la mieux
01:31:51et pour beaucoup de pays
01:31:53que ce soit tous les pays de langue francophone
01:31:55mais aussi l'Angleterre, l'Allemagne
01:31:57l'Italie, l'Espagne
01:31:59tous ces pays qui sortaient régulièrement
01:32:01les disques de Françoise entre 1962
01:32:03et 1972
01:32:05elle a été très importante dans les mouvements d'une jeunesse
01:32:07c'était un symbole
01:32:09elle était jolie, elle était parfaite
01:32:11elle chantait bien
01:32:13elle faisait ses chansons
01:32:15c'était une des premières artistes en France
01:32:17qui écrivait ses chansons
01:32:19d'ailleurs elle m'avait raconté que ça a été très difficile pour elle
01:32:21d'imposer le fait qu'elle écrive des chansons
01:32:23parce que dans une petite annonce
01:32:25quand elle a commencé sa carrière
01:32:27elle devait chanter des chansons
01:32:29qu'avait refusées au disque vogue
01:32:31Petula Clarkie, elle était une star avant de commencer
01:32:33Françoise
01:32:35et elle a imposé déjà ses propres chansons
01:32:37et c'est comme ça que tous les garçons et les filles
01:32:39s'étaient retrouvés en 4ème de face
01:32:41dans un 45 tours
01:32:43dans une époque où on retournait les disques
01:32:45et où il y avait 4 titres
01:32:47sur les disques vinyles 45 tours
01:32:49merci beaucoup Fabien
01:32:51Fabien je dois vous interrompre
01:32:53parce que je dois absolument rendre l'antenne
01:32:55mais évidemment qu'on vous entendra
01:32:57pourquoi pas chez Romain Desarbres
01:32:59demain matin et qu'on continuera d'évoquer
01:33:01ce décès, c'est une icône française
01:33:03c'est le temps de l'amour
01:33:05la chanson avec laquelle on va se quitter
01:33:07vous aviez peut-être un tout petit mot à dire
01:33:09je lisais la nécrologie
01:33:11que le Figaro lui consacre
01:33:13et il relevait qu'il aurait fallu
01:33:15qu'elle découvre Elvis Presley
01:33:17pour finalement se détourner d'une vocation religieuse
01:33:19ah bah voilà
01:33:21Antoine Fontenot, Tom Viala, Céline Génin
01:33:23ont préparé cette émission
01:33:25on se quitte évidemment avec la voix de Françoise Hardy
01:33:27qui nous a quitté ce soir à l'âge de 80 ans
01:33:29on pense à ses proches
01:33:31à Thomas Dutronc, son fils
01:33:33Jacques Dutronc, son époux
01:33:35c'est d'ailleurs Thomas qui a diffusé cette photo ce soir
01:33:37et qui a annoncé au pays
01:33:39la mort de sa maman
01:33:41on pense bien à eux, à sa mémoire, à sa voix
01:33:43on vous souhaite une bonne soirée
01:33:45sur l'antenne de CNews
01:33:47et à demain pour un nouvel numéro de Soir Info