Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, merci de nous rejoindre comme chaque soir pour Soir Info.
00:00:05 On vous accompagne jusqu'à minuit sans aucune interruption.
00:00:08 A nos côtés ce soir, à mes côtés ce soir, Gabriel Cluzel.
00:00:12 Bonsoir cher Gabriel, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:00:15 Vous avez reconnu Pierre Lelouch, pardon, qui est avec nous également, ancien ministre.
00:00:21 Vous me troublez, je ne sais pas pourquoi.
00:00:22 - Bonsoir Pierre. - Merci Jean-Pierre.
00:00:24 Philippe Guibert est parmi nous également, ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:00:30 Bonsoir Philippe, bonsoir à Maury Buco pour toutes les questions de police-justice.
00:00:34 On reviendra notamment avec vous tout à l'heure dans la deuxième partie sur ce choc à la Rochelle
00:00:38 et ce policier dans un commissariat, dans le sanctuaire que représente un commissariat,
00:00:43 attaqué au couteau ces dernières heures.
00:00:45 Yoann Uzay, bien sûr, du service politique de CNU.
00:00:47 Je crois percevoir Miquel Sadoun qui arrive à grandes enjambées.
00:00:49 Miquel, on vous attend pour une entrée en grande pompe en direct à la télévision nationale.
00:00:54 C'est parti pour Miquel Sadoun, expert en politique publique.
00:00:57 Merci de nous rejoindre.
00:00:59 J'ai une grande question à laquelle on va tenter de répondre, mais ça va être compliqué.
00:01:03 Qui veut la peau de CNU ?
00:01:05 C'est une question que nous nous posons tous ici au sein de la rédaction.
00:01:08 - C'est très simple, la réponse est assez simple.
00:01:10 - Oui, elle est assez simple, mais elle peut être aussi multiple et à tiroir, j'ai envie de dire.
00:01:16 Le Conseil d'État, ça ne nous a peut-être pas échappé.
00:01:18 Si c'est le cas, je vous replante le contexte.
00:01:21 Le Conseil d'État vient de demander ces dernières heures à l'ARCOM,
00:01:24 l'autorité de régulation des médias en France, dont le CSA est l'ancêtre,
00:01:29 ça vous parle peut-être un petit peu plus, de se pencher sur notre cas,
00:01:32 sur le cas de CNU, en lui demandant de renforcer les contrôles sur notre chaîne.
00:01:37 Un régime d'exception pour nous, tant nous incarnons une liberté de ton
00:01:42 qui peut déranger dans le paysage audiovisuel français,
00:01:45 saisie par l'ONG Reporters sans frontières.
00:01:48 La plus haute juridiction administrative estime notamment que l'ARCOM doit prendre en compte
00:01:51 la diversité des courants de pensée et d'opinion représentés par l'ensemble des participants
00:01:55 au programme diffusé pour apprécier du respect du pluralisme pour une chaîne,
00:02:00 non seulement pas ceux des personnalités politiques, et c'est ça qui va nous interpeller,
00:02:05 mais également les chroniqueurs, les animateurs, les invités qui doivent être inclus
00:02:09 dans ce décompte des temps de parole.
00:02:11 Regardez avec moi d'abord la motivation de l'ARCOM en quelques mots aujourd'hui,
00:02:15 du Conseil d'État plutôt, aujourd'hui l'ARCOM ne peut prétendre que CNU respecterait le pluralisme
00:02:22 au seul motif que le temps d'antenne des hommes politiques serait équitable
00:02:26 sans prendre en compte la couleur politique des chroniqueurs et autres intervenants
00:02:31 qui occupent l'audience.
00:02:33 Voilà cette décision du Conseil d'État en ce 13 février.
00:02:37 Avant d'en discuter les uns avec les autres,
00:02:39 j'aimerais que vous lisiez peut-être deux premières réactions qui nous viennent de la gauche de la gauche,
00:02:43 si je puis le dire avec le politiquement correct, qui doit nous habiter désormais.
00:02:49 Jean-Luc Mélenchon, que dit-il à ce sujet à le patron de la France insoumise ?
00:02:54 On va le lire ensemble.
00:02:55 "Le problème de la presse, ce n'est pas son indépendance mais son pluralisme."
00:02:59 Bravo à l'ARCOM.
00:03:00 Alors il n'a rien compris Jean-Luc Mélenchon, puisque c'est une décision du Conseil d'État
00:03:03 qui justement s'adresse à l'ARCOM, qui accepte de regarder en face les problèmes à propos de CNU.
00:03:09 Bravo à la commission d'enquête parlementaire d'Aurélien Saint-Aoul.
00:03:12 Emmerick Caron s'en félicite, puisque lui il était allé même jusqu'à plaider il y a quelques semaines à l'Assemblée nationale
00:03:17 pour que CNU soit surveillée et qu'on serre la vis sur notre chaîne.
00:03:22 Le Conseil d'État, qui avait été saisi par "Reportage sans frontières",
00:03:25 demande donc à l'ARCOM de mieux contrôler CNU.
00:03:27 Au moins lui, il a compris le contexte, contrairement à Jean-Luc Mélenchon.
00:03:29 Il enjoint à l'ARCOM de réexaminer dans un délai de six mois le respect par la chaîne de ses obligations
00:03:34 en matière de pluralisme et d'indépendance de l'information.
00:03:36 Le Conseil d'État valide donc l'analyse que j'ai livrée il y a quelques semaines
00:03:40 pendant la commission d'enquête parlementaire sur la télévision numérique terrestre que l'on nomme,
00:03:46 comme chacun sait, la TNT.
00:03:48 Je vais commencer par Johan, si vous le voulez bien, parce qu'on est vraiment touchés directement au cœur de cette rédaction.
00:03:53 Comme moi, Johan, ça fait des années que vous travaillez sur cette chaîne.
00:03:57 Franchement, c'est du jamais vu.
00:03:59 - Ah oui, c'est clairement du jamais vu.
00:04:01 Et c'est quelque chose que je ne pensais...
00:04:02 - Et ça fait mal au cœur, je vous le dis franchement aussi.
00:04:04 - Et d'abord, dans un premier temps, ça m'a fait sourire, parce que je me suis dit, c'est pas possible.
00:04:09 C'est une plaisanterie.
00:04:10 Et puis, dans un deuxième temps, je me suis franchement inquiété,
00:04:13 parce qu'avoir ce débat-là sur la liberté d'expression, sur la liberté de la presse,
00:04:18 c'est un débat que je ne pensais pas avoir dans un grand pays démocratique comme la France.
00:04:22 Parce qu'on est quand même à deux doigts d'avoir, lors d'un prochain remaniement, un ministère de la censure.
00:04:27 C'est ça qui est en train de se passer.
00:04:29 - Exactement.
00:04:29 - C'est-à-dire que vous avez un organe qui va, demain, peut-être nous dire qui nous avons le droit d'inviter,
00:04:36 qui est-ce que nous n'avons pas le droit d'inviter, de quel sujet nous avons le droit de parler.
00:04:40 - De quel bord nous sommes, vous ou moi.
00:04:42 - J'allais y venir.
00:04:43 Et qui va peut-être me demander, moi, de quel bord politique je suis,
00:04:46 pour qui est-ce que j'ai voté à la dernière élection présidentielle,
00:04:49 pour me ficher, me faire rentrer dans une case correspondant à un temps de parole.
00:04:54 Est-ce que vous vous rendez compte ce qui est en train de se passer ?
00:04:56 Rien que l'utilisation de ce terme de fichage, déjà.
00:04:59 On va ficher des journalistes, on va ficher des chroniqueurs.
00:05:03 Est-ce que vous vous rendez compte déjà à quoi renvoie ce terme-là ?
00:05:06 Donc, je crois véritablement, je me demande si le Conseil d'État s'est bien rendu compte de ce qu'il avait fait
00:05:13 en rendant cette arrêtée, ou je ne sais pas comment on peut l'appeler, cette décision, en tout cas,
00:05:19 en rendant cette décision qui intervient à un moment, ne soyons pas dupes quand même,
00:05:23 où CNews est en train de devenir la première chaîne d'information de France.
00:05:27 Et cette décision, elle est prise par un organe, le Conseil d'État, qui est de gauche,
00:05:33 et par des juges qui ne sont pas élus.
00:05:35 C'est-à-dire que vous avez des personnes non élues, minoritaires dans le pays.
00:05:38 Tout le monde n'est pas de gauche au Conseil d'État.
00:05:39 Oui, loin de là.
00:05:40 Le vice-président, par exemple, qui a pris cette décision, et l'ancien conseiller de Martine Aubry.
00:05:45 Tout le monde n'est pas de gauche, mais personne n'est élu.
00:05:47 Ça, c'est une chose propre de la justice.
00:05:50 L'orientation politique, en tout cas, de la tête du Conseil d'État ne fait pas beaucoup de doutes.
00:05:55 Donc, en tout cas, cette décision, elle est prise par des personnes non élues,
00:05:58 qui ne représentent pas une très grande proportion des Français,
00:06:03 et qui va donc s'imposer à une chaîne qui est en train de devenir première chaîne d'information.
00:06:06 Philippe Guibert, qui, comme chacun sait, est un grand membre de l'extrême droite française.
00:06:10 Et chacun aura compris l'ironie dans mon propos.
00:06:12 Pas la peine de me corriger outre mesure, cher Philippe.
00:06:16 Je me sens un peu modéré par rapport à la question réelle.
00:06:18 Et puis, je m'adresse à vous aussi, parce que je...
00:06:21 D'ailleurs, chacun l'a fait sur ce plateau, mais j'ai lu particulièrement votre tweet aujourd'hui,
00:06:26 qui était "vous étiez interdit", complètement interdit par cette décision aujourd'hui, interloquée.
00:06:32 En fait, ce qu'on comprend à travers cette décision du Conseil d'État, cette injonction,
00:06:36 c'est que c'est interdit, en 2024, de sortir de l'autoroute de la pensée unique.
00:06:42 Oui, c'est ça. C'est-à-dire que le Conseil d'État a fait une petite révolution jurisprudentielle
00:06:51 en réinterprétant et en changeant le sens de la loi de 1986.
00:06:56 C'est ça qu'a fait le Conseil d'État.
00:06:58 C'est-à-dire qu'ils ont considéré que ce qui existait depuis 1986, ça fait pas tout à fait 40 ans, mais ça en fait 38,
00:07:05 le pluralisme qui devait être vérifié par, avant le CSA, aujourd'hui l'ARCOM,
00:07:11 c'était le pluralisme en fonction d'une règle, d'ailleurs extrêmement discutable,
00:07:15 3/3, 1/3 pour le gouvernement, 1/3 pour la majorité, 1/3 pour les oppositions,
00:07:21 des personnalités politiques invitées sur les plateaux des radios ou des télévisions.
00:07:26 Et là, tout d'un coup, le Conseil d'État dit "ça ne va plus vouloir dire ça,
00:07:31 ça va vouloir dire que Pierre Lelouch, Gabriel, tout le monde sur ce plateau,
00:07:37 désormais doit avoir une sorte de couleur politique".
00:07:40 - Une étiquette, oui. - Une étiquette politique.
00:07:43 Et alors, je trouve qu'on est dans une régression de...
00:07:48 - Ça veut dire quoi ? C'est-à-dire qu'on va être profilé par des gens qui ont un ARCOM,
00:07:52 qui vont définir selon... Donc si demain jeudi, je ne sais pas que le droit d'asile est au nord,
00:07:58 la France, et qu'il doit être respecté, je serai un humaniste de gauche,
00:08:02 et puis le lendemain, je vais peut-être m'étonner que quelqu'un ait pris de la prison avec sursis
00:08:05 pour avoir attaqué au couteau une vieille dame, et bien là je serai d'extrême droite.
00:08:08 Donc je ne sais pas sur deux jours comment je vais être qualifié, en fait.
00:08:11 - Je me suis posé la question pour moi-même. Parce que je me suis dit "mais comment ils vont me classer ?"
00:08:16 - Mais c'est ça. - Et donc le jour où je critique la réforme des retraites
00:08:22 parce que je la trouve injuste socialement, je serai donc de gauche, peut-être attaché au PS,
00:08:27 que j'ai quitté il y a une quinzaine d'années, et puis le jour où je vais dire
00:08:32 "l'immigration, il faudrait peut-être la réduire, parce que là on n'a plus les capacités d'intégration,
00:08:37 je serai classé irène ou républicain".
00:08:40 - Ce qu'on va comprendre pendant les minutes qui viennent, c'est que c'est injouable leur histoire.
00:08:44 On nous prend un peu, et on prend le public aussi pour des imbéciles,
00:08:48 en pensant déjà que les médias ne sont pas orientés. Tous les médias sont orientés.
00:08:52 Il se trouve que CNews a tiré son épingle du jeu ces dernières années,
00:08:55 en devenant une voix qui n'était pas audible dans le paysage et qui dérange aujourd'hui.
00:09:01 - Je peux juste une phrase de course ? - Allez-y Philippe, pardon de vous avoir coupé.
00:09:04 Sinon je vous en prie. Je pense que ce qu'on reproche à CNews fondamentalement,
00:09:08 c'est d'avoir invité sur les plateaux, mais pas tout seul, dans un grand pluralisme,
00:09:13 des gens qui n'avaient pas le droit de citer sur d'autres plateaux de télévision.
00:09:17 Le procès qu'on fait à CNews, que la bien pensance fait à CNews,
00:09:22 c'est de dire "vous n'invitez des gens qui sont proches, soit d'Éric Zemmour, soit du l'opénisme,
00:09:27 ou qu'on naviguait dans ces eaux-là, ou qui peuvent être attachés à tort ou à raison dans ces eaux-là".
00:09:32 C'est ça le fond du sujet.
00:09:34 - Je vais juste rappeler une chose à nos téléspectateurs pour abonder dans votre sens,
00:09:37 et je vous rends tout de suite la parole, c'est que les gens qui ne viennent pas sur CNews,
00:09:40 c'est pas parce qu'ils ne sont pas invités, c'est parce qu'eux refusent de venir.
00:09:44 Je pense notamment à une grande partie de LFI et Europe Écologie Les Verts,
00:09:47 qui refusent catégoriquement de venir des matins sur le plateau.
00:09:50 J'ai interrompu Philippe, que je laisse conclure.
00:09:52 - Et justement, c'était là-dessus que je voulais conclure.
00:09:54 C'est-à-dire que d'avoir peur à ce point-là du débat,
00:09:57 c'est-à-dire que si vous n'êtes pas capable d'argumenter,
00:10:01 si vous ne sentez pas capable de débattre et d'argumenter
00:10:04 face à des gens avec lesquels vous n'êtes pas d'accord,
00:10:06 mais alors qu'est-ce que vous fichez à être soit commentateur éditorialiste,
00:10:11 soit a fortiori personnalité politique ?
00:10:13 Ça n'a pas de sens.
00:10:14 - On fait tourner la parole et on va rester longtemps sur ce sujet qui nous concerne,
00:10:18 qui vous concerne, vous qui nous êtes fidèles depuis de longues années maintenant.
00:10:23 C'est Christophe Deloire, le patron de Reporters sans frontières,
00:10:26 qui a saisi le Conseil d'État.
00:10:28 Ça fait doublement mal au cœur parce que Reporters sans frontières,
00:10:31 ça symbolise quelque chose pour nous, journalistes.
00:10:34 Et puis ce sont des confrères qui s'attaquent à nous et ça fait doublement mal.
00:10:37 Regardez ce qu'il dit après la décision sur Twitter en lettres capitales.
00:10:42 C'est vous qui me le faisiez remarquer tout à l'heure, Gabriel,
00:10:44 parce que ça montre à quel point il savoure sa victoire,
00:10:47 grande victoire pour RSF, mais surtout décision historique pour la démocratie et le journalisme.
00:10:51 Vous m'en direz tant.
00:10:53 Réponse au recours de RSF, le Conseil d'État annule le refus de l'ARCOM d'agir contre CNews.
00:10:59 Nous avons obtenu que la plus haute juridiction administrative impose aux régulateurs
00:11:02 de protéger le pluralisme et l'indépendance de l'information à CNews comme ailleurs.
00:11:07 J'ai le malheur de penser que CNews est peut-être la chaîne sur laquelle le pluralisme est le plus représenté.
00:11:13 Mais bon, ça c'est un avis personnel.
00:11:15 Je pense qu'il est partagé par beaucoup de nos téléphoniques.
00:11:17 Alors Gabriel, Pierre, c'est à vous dans l'ordre.
00:11:19 Ce qui est assez terrifiant, c'est l'inversion pour Reporters sans frontières.
00:11:24 Reporters sans frontières veut appliquer la censure qu'en France,
00:11:27 qu'ils prétendent combattre partout ailleurs dans le monde.
00:11:29 C'est le paradoxe.
00:11:30 Vous voyez un peu l'ironisme de cette affaire.
00:11:32 Christophe Deloire, qui écrit en lettres majuscules, il crie, il crie sa joie.
00:11:36 C'est terrifiant, presque tant de... si peu de retenue.
00:11:40 Il a quand même été nommé à la tête des états généraux de l'information.
00:11:44 Aussi.
00:11:45 C'est extrêmement perturbant.
00:11:48 C'est effrayant.
00:11:49 Oui, voilà, c'est même effrayant, choquant.
00:11:52 Et puis, ça en dit long sur les contre-pouvoirs dans notre pays.
00:11:55 C'est ça le sujet.
00:11:56 Parce que, si vous voulez, le Conseil d'État, les médias,
00:12:01 tout ça, c'est censé établir un contre-pouvoir.
00:12:05 Or, on voit bien que, finalement, il y a une espèce d'endogamie.
00:12:11 C'est les 50 nuances de gauche.
00:12:15 Et si on en sort, c'est absolument interdit.
00:12:19 Vous disiez, les gens qui sont de gauche, qui ne viennent pas sur CNews,
00:12:22 c'est parce qu'ils ne veulent pas venir.
00:12:23 Mais, en revanche, les gens de droite qui ne sont pas sur le service public,
00:12:26 parce que ça, on peut y venir...
00:12:27 C'est parce que le service public ne veut pas être invité.
00:12:29 Donc, c'est toute autre chose.
00:12:31 La question que nous nous posons tous, c'est, premièrement, la subjectivité.
00:12:35 C'est vrai qu'appartenir à un parti politique, c'est objectif.
00:12:38 Vous avez votre carte.
00:12:39 Mais, pour le reste, c'est subjectif.
00:12:42 Qui va définir le point zéro de la neutralité ?
00:12:45 Que le décompte du temps de parole soit exigé en termes d'équité par l'Arc-com,
00:12:50 c'est logique, normal.
00:12:52 Et CNews, d'ailleurs, applique cette égalité, cette équité du temps de parole à la seconde près.
00:12:56 Parce que, de toute façon, comme les autres médias et les autres chaînes d'info,
00:12:59 nous sommes contrôlés et nous devons rendre des comptes.
00:13:02 Je ne sais pas si c'est tous les trois mois ou tous les mois.
00:13:05 Je ne sais plus.
00:13:06 Mais, en tout cas, nous sommes décomptés.
00:13:07 Et c'est normal, parce que les partis politiques, dans leur pluralité,
00:13:09 doivent être représentés.
00:13:10 Là, on touche vraiment à la liberté d'expression, à la subjectivité.
00:13:14 Et à l'avancée intime de chacun.
00:13:15 Ça veut dire qu'avant de pénétrer dans le plateau, il va falloir qu'on dise pour qui on vote.
00:13:17 Il ne faudra montrer pas de blanche.
00:13:19 Il va falloir que l'on le rompe.
00:13:22 Et puis, c'est ce côté ciblé.
00:13:24 Parce que, est-ce que ça va toucher CNews ou est-ce que ça va toucher tous les autres médias ?
00:13:28 Et notamment le service public, qui a fortiori, plus encore qu'une chaîne privée,
00:13:32 doit avoir une exigence de neutralité,
00:13:36 puisque nous le rémunérons tous, nous le soutenons tous par nos impôts.
00:13:41 Et ça, rien ne le dit.
00:13:42 Parce que là, franchement, ça pourrait être une sacrée boîte de pondeur.
00:13:46 Je voudrais juste, avant de vous donner la parole, Pierre-Mickael,
00:13:48 conclure cette parenthèse, enfin c'est plus qu'une parenthèse,
00:13:51 mais cet angle autour de Reporters sans frontières,
00:13:55 qui a saisi l'Arkom, en entendant son fondateur,
00:13:59 celui qui était le premier président de Reporters sans frontières,
00:14:02 et qui ne reconnaît plus cet organe qu'il a créé,
00:14:04 c'est Robert Menard qui a été interrogé un petit peu plus tôt chez nous.
00:14:07 J'ai été avassourdi.
00:14:10 On a créé, il y a 40 ans, avec trois copains journalistes,
00:14:13 Reporters sans frontières, pour défendre la liberté d'expression.
00:14:16 C'est-à-dire quoi, concrètement ?
00:14:18 La possibilité pour des gens qui pensent complètement différemment de vous,
00:14:22 de s'exprimer.
00:14:23 J'ai été dans le monde entier, pendant 25 ans,
00:14:26 pour sortir de prison des gens qui pensaient exactement le contraire de ce que je pensais.
00:14:31 C'est ça, la liberté d'expression.
00:14:33 Et là, on a Reporters sans frontières qui se transforment en espèce de flic de l'audiovisuel.
00:14:38 C'est une trahison. Je pèse mes mots, c'est une trahison.
00:14:41 C'est indigne. C'est indigne.
00:14:43 Les organisations de défense des droits de l'homme,
00:14:45 elles ont des rapports, je dirais, quasi incestueux avec la gauche.
00:14:50 Ils pensent qu'au fond, 3% d'audience pour vous, pour CNews,
00:14:56 prenons les derniers sonneux, c'est insupportable.
00:14:59 Mais est-ce que je les ai entendus, une fois, protester contre un certain nombre d'émissions,
00:15:04 un certain nombre de participations, un certain nombre de questions
00:15:07 posées par des journalistes du service public ?
00:15:09 Jamais.
00:15:10 Écoutez, je n'en reviens pas.
00:15:12 Je n'en reviens pas.
00:15:13 C'est une espèce de petit apparatchik,
00:15:15 des apparatchiks des organisations de défense des droits de l'homme
00:15:18 qui oublient pourquoi ils ont été là.
00:15:20 La liberté de la presse, c'est quelque chose qui est dérangeant.
00:15:23 Vous allez chaque fois devoir dire, les invités que vous avez,
00:15:27 les gens que vous avez face à vous,
00:15:29 il faut peut-être que je vous donne ma carte d'identité idéologique.
00:15:33 Je ne sais pas, vous allez remplir pour chacun une espèce de fiche
00:15:36 que vous enverrez à qui ?
00:15:38 Un reporter spontien qui fera les totaux et qui dira,
00:15:40 "Ah ça c'est acceptable, ça ça ne l'est pas."
00:15:42 Honnêtement, quelle honte !
00:15:45 Pas mieux, comme dirait l'autre.
00:15:47 Regardez avant de vous entendre, Pierre, ce que dit le député européen LR,
00:15:50 François-Xavier Bellamy, ces dernières heures également.
00:15:53 Logiquement, le Conseil d'État doit donc exiger que pour chaque média,
00:15:56 oui, ce serait bien, le temps de parole de tous les chroniqueurs
00:15:59 ou intervenants soit décompté selon leur orientation politique supposée,
00:16:03 en commençant par le service public, bien sûr.
00:16:06 Qui jugera ? Selon quels critères ?
00:16:08 Écoutez, personnellement, je suis incapable de vous donner cette réponse.
00:16:11 On est juste, Pierre Lelouch, en pleine dérive autoritaire.
00:16:14 C'est Johan qui rappelait ça tout à l'heure.
00:16:16 Oui, ça ressemble au ministère de la censure qui est en train de se mettre à l'œuvre.
00:16:19 Vous savez, avec Ruben Ménard, il est venu me voir quand j'étais député.
00:16:24 On a fait libérer des journalistes emprisonnés à Cuba.
00:16:28 Et votre serviteur est l'auteur d'une résolution des Nations Unies,
00:16:33 que Bernard Kouchner, d'ailleurs, avait déposée à l'époque au nom de la France
00:16:36 pour la protection des journalistes en temps de guerre.
00:16:38 Donc c'est vous dire que c'est un sujet que j'ai travaillé, y compris avec Ménard à l'époque.
00:16:42 Je vous dis ça parce que RSF n'a rien à voir avec CNews.
00:16:46 RSF s'occupe des journalistes à l'étranger, dans des zones de guerre
00:16:50 ou dans des pays où il y a des problèmes avec la liberté de la presse.
00:16:54 Qu'il ait saisi via RSF le Conseil d'État est incompréhensible.
00:17:01 En droit, et c'est un juriste qui vous le dit,
00:17:04 la première question qui est soulevée dans un jugement devant un tribunal administratif,
00:17:09 c'est ce qu'on appelle l'intérêt à agir.
00:17:12 C'est quoi votre intérêt à agir, vous, RSF, pour vous occuper d'une télé en France ?
00:17:17 La réponse, normalement, c'est zéro.
00:17:19 Deuxièmement, que le Conseil d'État tape sur CNews sans taper sur l'ensemble des télévisions ou des médias...
00:17:27 Mais pardon, Pierre, je vais y arriver ce soir, je ne sais pas ce que j'ai avec vous.
00:17:30 Je croyais que l'ARCOMM était un organe indépendant ?
00:17:33 En plus, non mais attends...
00:17:35 Est-ce que même c'est légal cette décision ?
00:17:37 Fondamentalement, de quoi on parle ?
00:17:39 Ce qui est grave, c'est que le Conseil d'État est une juridiction suprême, donc on ne peut pas faire appel.
00:17:44 C'est la plus haute.
00:17:45 En plus, là, il y a une erreur de droit à son intérêt à agir, une autre sur le fait qu'il tape sur une télé et pas sur les autres,
00:17:50 alors qu'il y a un principe d'égalité en France, normalement, qui devrait s'appliquer.
00:17:54 En troisième lieu, ça ne tient pas la route, parce que qui va juger de quoi des chroniqueurs ?
00:17:59 Voilà, ça n'a pas la loi.
00:18:01 C'est contraire à la loi de 1881, et c'est surtout contraire au principe de notre démocratie.
00:18:07 Quand vous achetez la Croix, l'Humanité ou Libération, dedans, il y a une subvention de l'État.
00:18:14 Et on donne de l'argent à Libération ou à l'Humanité ou à la Croix, parce que le pluralisme doit être défendu.
00:18:21 Bon, à supposer, maintenant on va donner raison à Deloyer, à Mélenchon et les autres.
00:18:27 On est tous des horribles types de droite sur une télé de droite.
00:18:31 OK. Et qu'est-ce qui l'interdit ? Au nom de quel principe on n'aurait pas le droit d'avoir une chaîne qui est d'obédience-libération,
00:18:40 d'obédience... Pourquoi pas ? Quel mal ça ferait à la démocratie d'avoir des gens qui se retrouvent dans une télévision ?
00:18:49 Et si demain il y a une chaîne d'extrême-gauche qui voit le jour ?
00:18:52 Si demain il y a une chaîne d'extrême-gauche qui voit le jour, bienvenue ! Bienvenue !
00:18:56 Et au contraire, ça participera au pluralisme dans ce pays. S'il vous plaît, existez !
00:19:02 Donc le pluralisme qui est dans la loi...
00:19:04 Il y en a déjà une. Gabriel Cruzel faisait remarquer qu'il y a déjà des télé-démocrates.
00:19:08 Il y a une certaine télé, pardon, mais quand il y a une directrice de télé qui vous explique qu'elle veut pas...
00:19:13 Non, mais même des télés, qui vous explique qu'elle veut décrire le monde, non pas comme il est, mais comme il devrait être...
00:19:18 Et qu'elle veut expulser les hommes blancs de la télé quand même. Il y a une orientation politique très claire.
00:19:22 Les téléfilms sont pas très orientés.
00:19:24 J'essaye, mais je suis un peu...
00:19:26 Allez-y, allez-y Pierre, allez-y, vous inquiétez pas.
00:19:28 Non, ce que je veux dire, c'est qu'il y a des choses de graves qui sont en train de se passer.
00:19:32 On ne peut pas imaginer que ce soit juste Christophe Deloire tout seul qui ait mené cette opération.
00:19:38 Connaissant un peu le fonctionnement du système, je crois que Gilbert soit d'accord avec moi, puisqu'il était aussi, je dis, le Premier ministre,
00:19:46 on ne monte pas une opération aussi... une attaque aussi massive à six mois d'une élection...
00:19:52 Qu'est-ce que vous voulez dire ? Qui est à la manœuvre ?
00:19:54 Qui profite le crime ? Qu'est-ce qu'on veut faire avec ça ?
00:19:57 C'est sûr qu'on est dans un moment politique où ces news ont de meilleures parts d'audience.
00:20:03 On est à six mois des élections européennes. Il y a un moment politique...
00:20:06 Je termine, je termine.
00:20:08 Il y a une discussion sur la liberté des journalistes, et je comprends votre émoi, mais le fond du problème, il est politique.
00:20:13 Qui veut faire taire cette télévision ? Et pourquoi maintenant ?
00:20:17 C'est ça la question.
00:20:18 Et qui est derrière M. Deloire ?
00:20:20 Il y a un système politico-médiatique, plutôt de gauche, qui est en panique totale,
00:20:24 parce que vous avez une chaîne d'information qui en effet fait un peu plus de 3% d'audience en moyenne,
00:20:29 et qui apporte la contradiction, qui a rencontré son public en effet ces dernières années.
00:20:33 Juste, Michael, le suivant, je veux juste pour qu'on avance avec les petites réactions que nous avons.
00:20:37 Éric Ciotti, le patron des LR, qui a produit ce rapide tweet, avant de vous lire le communiqué des LR,
00:20:43 écrit donc par le président du groupe.
00:20:45 "La décision du Conseil d'État contre ces news est une grave attente à la démocratie",
00:20:48 et puis le communiqué des Républicains.
00:20:50 Je vais vous lire le troisième paragraphe qui semble le plus précis.
00:20:55 "Ces news est une chaîne privée qui n'a principalement de compte à rendre qu'à ses téléspectateurs.
00:20:59 Si ceux-ci devaient être mécontents du traitement idéal de cette chaîne,
00:21:02 il n'appartiendrait qu'à eux de ne pas la regarder."
00:21:06 On fascise cette chaîne, parce qu'elle a le malheur de mettre en lumière les problèmes sociétaux,
00:21:13 la vraie vie des Français ?
00:21:14 Oui, surtout qu'il y a déjà eu des contrôles de l'ARCOM,
00:21:18 et qu'E.Mestradic que ces news étaient totalement dans les clous de la loi 1986.
00:21:22 Après, il se trouve qu'ils veulent opportunément élargir le scope de cette loi,
00:21:27 toujours pour ces news, toujours pour les médias du groupe Bolloré,
00:21:31 en plus dans une hypocrisie totale,
00:21:33 parce que les gens qui refusent de venir sur ces news, parfois acceptent de venir sur Europe 1.
00:21:36 Manuel Bompard accepte d'être interviewé par Sonia Mabrouk.
00:21:39 Manon Aubry est face à Pascal Praud, mais sur Europe 1 et pas sur ces news.
00:21:44 Allez les filles, il y a ceux qui veulent et ceux qui ne veulent pas.
00:21:46 En revanche, à Europe Ecologie Les Verts, c'est un nom négatif de tout le parti.
00:21:50 Oui, mais évidemment, de toute façon, on l'a déjà dit.
00:21:52 Et Mme Binet, je rappelle, de la CGT, ne veut même pas parler
00:21:55 quand un micro avec notre logo est pointé vers elle.
00:21:58 De toute façon, on l'a dit, s'il y avait un problème de représentativité sur ces plateaux,
00:22:01 et ça n'est pas le cas, ce serait évidemment à imputer à ceux qui refusent les invitations,
00:22:06 et pas à ceux qui les émettent en permanence, et qui sont des amoureux et conduits
00:22:09 de la liberté d'expression, à savoir ces news.
00:22:11 La dernière chose, c'est qu'il n'y a pas que le sujet de la diversité,
00:22:15 il y a aussi le sujet du lien avec l'actionnaire, et en l'occurrence, Vincent Bolloré.
00:22:20 De la même manière, il y a toujours un deux poids deux mesures,
00:22:22 puisque en France, on ne parle jamais du contrôle des concentrations dans les médias,
00:22:27 quand il s'agit de Xavier Niel, de Mathieu Pigasse, de Rodolphe Saadet,
00:22:31 qui est en train de contrôler plusieurs médias.
00:22:33 Moi, je n'ai rien contre ça.
00:22:34 Simplement, je constate que c'est toujours dans le même sens.
00:22:37 Mais là, ce n'est même pas l'actionnaire portable qui est mis en cause par le Conseil d'État,
00:22:41 c'est la ligne éditoriale qui dérange.
00:22:42 C'est deux choses, c'est la ligne éditoriale, mais c'est aussi ce lien avec l'actionnaire
00:22:46 qui, semble-t-il, pour Reporters sans frontières, pose problème.
00:22:49 C'est exactement le même qu'avec n'importe lequel de grands actionnaires de médias.
00:22:53 Et d'ailleurs, il y avait une commission d'enquête au Sénat,
00:22:56 il n'y a pas longtemps, sur le contrôle des concentrations dans les médias,
00:22:58 qui était absolument indigne, parce que David Assouline, du Parti Socialiste,
00:23:02 avait vraiment fait des auditions à charge contre Vincent Bolloré et contre le groupe Canal.
00:23:07 Mais vous savez, le groupe Canal a toujours été une chaîne de subversion,
00:23:10 avec un ADN créatif, subversif.
00:23:13 Et pour la liberté d'expression, je pense que dans les années 80,
00:23:16 être subversif, c'était inviter Lennul ou Philippe Gildas ou que sais-je.
00:23:20 Aujourd'hui, être subversif, c'est être…
00:23:23 C'est décrire le réel.
00:23:24 C'est décrire le réel.
00:23:25 C'est décrire le réel.
00:23:26 Vous savez, ils pourront attaquer tant qu'ils voudront,
00:23:30 essayer de mettre les bâtons dans les roues tant qu'ils voudront.
00:23:33 Et Johan, je pense Amoury, et peut-être chacun d'entre vous le constate,
00:23:37 il n'y a pas un jour où on se promène dans les rues de Paris,
00:23:41 moi personnellement en tout cas,
00:23:43 où il n'y a pas au moins une personne qui vient nous voir pour nous remercier
00:23:46 de ce que l'on fait, juste merci d'exister,
00:23:49 parce qu'on apporte justement une voix que l'on n'entendait jamais auparavant.
00:23:53 Philippe et Amoury qui veulent dire un peu.
00:23:55 Je vais vous dire, moi j'ai 28 ans, donc je crois que je peux parler au nom d'une certaine jeunesse.
00:23:59 Je peux vous dire que ces news ont fait un bien immense au débat médiatique,
00:24:03 que la pluralité même apportée par une chaîne comme C8
00:24:05 a aussi fait beaucoup de bien au débat médiatique
00:24:08 et que ça a fait s'intéresser à la politique beaucoup de jeunes qui ne s'y intéressaient pas.
00:24:12 Mais finalement ce qu'on voit avec cette décision, Philippe,
00:24:14 c'est un petit peu une constatation que l'on peut faire sur beaucoup de sujets en fait.
00:24:19 C'est-à-dire que les Français demandent des choses et le pouvoir donne le contraire.
00:24:23 Et on peut appliquer ça à plein de thématiques
00:24:26 que l'on aborde justement régulièrement sur cette chaîne.
00:24:28 Revenons un peu sur le Conseil d'État,
00:24:30 parce que vous avez dit, certains d'entre vous, que c'était un organisme de gauche.
00:24:36 D'abord c'est nettement annoncé,
00:24:38 parce que pour ceux qui connaissent le fonctionnement politico-administratif,
00:24:42 en général les conseillers d'État qui sont au Conseil d'État
00:24:45 et qui ne sont pas en cabinet ministériel
00:24:47 sont du bord opposé à celui du pouvoir en place
00:24:50 et qu'à chaque alternance les conseillers d'État tournent.
00:24:54 Donc il y a aussi des conseillers d'État de droite, j'aimerais juste le rappeler.
00:24:57 Mais comme le Conseil d'État est une juridiction suprême,
00:25:02 avec quand même une limite,
00:25:04 c'est-à-dire que leur rôle est de contrôler la légalité des décisions administratives.
00:25:11 Et donc ils sont soumis à la loi.
00:25:13 Or je ne comprends cette décision dont vous avez souligné qu'elle était en réalité impraticable.
00:25:19 Et je pense que le directeur de l'Arc-com a dû s'arracher les cheveux en lisant la décision,
00:25:23 en disant "comment je vais mettre en place une armée de bureaucrates
00:25:26 qui va contrôler pour chaque intervenant sur tous les plateaux de télé de France et de Navarre,
00:25:31 parce qu'évidemment la question sera posée sur d'autres médias que sur CBC News,
00:25:36 comment je vais faire ça ? L'Arc-com se dit "c'est impossible".
00:25:39 L'intelligence artificielle.
00:25:41 Oui, au moins il faut...
00:25:42 Fake browsers.
00:25:43 Donc c'est une décision qui est impraticable.
00:25:45 Est-ce que même le Conseil d'État réfléchit à la façon dont l'Arc-com pourrait appliquer ses prérogatives ?
00:25:48 Justement, je voulais en venir là.
00:25:50 C'est que comme ils prennent une décision dont ils savent bien qu'elle est très difficile,
00:25:55 voire impossible à mettre en œuvre, que l'Arc-com ne pourra pas la mettre en œuvre,
00:25:59 quel est le sens de cette décision ?
00:26:01 C'est de demander en fait aux législateurs de modifier la loi de 86.
00:26:05 C'est-à-dire en prenant une décision que j'allais qualifier de grossière,
00:26:09 qui est en tout cas une jurisprudence révolutionnaire par rapport à l'interprétation que tout le monde faisait de la loi de 86,
00:26:16 et puis à un moment donné le Conseil d'État sort de son chapeau une autre interprétation de la loi
00:26:21 qui n'a rien à voir avec les intentions du législateur en 86.
00:26:24 En fait, l'intention cachée c'est de dire "écoutez, on efface une évolution du paysage médiatique,
00:26:31 ces news en étant une illustration".
00:26:33 Mais on ne vous aime pas.
00:26:34 On ne vous aime pas, mais maintenant, messieurs les législateurs,
00:26:37 comme nous on ne sait pas trouver une règle qui soit applicable,
00:26:40 on se contente de prendre une décision qui vous pousse à légiférer.
00:26:44 Je crois que c'est ça l'intention du Conseil d'État.
00:26:47 Sinon, d'un mot je termine, sinon ce n'est pas rationnel.
00:26:51 L'intention...
00:26:52 Sinon c'est n'importe quoi.
00:26:53 Non, non, ils ne veulent pas chercher une autre loi, ça va être trop compliqué.
00:26:56 Non, l'intention c'est de casser la chaîne, tout de suite.
00:26:59 Mais ils ne peuvent pas.
00:27:00 Mais ils n'y arriveront pas.
00:27:01 Ça veut dire de démarrer une guéguerre entre les contrôleurs et la chaîne.
00:27:07 Mais l'Arkom va exploser.
00:27:08 Enfin, je veux dire, si l'Arkom...
00:27:10 L'Arkom comment va-t-elle faire ?
00:27:12 Mais ça fait des années que cette chaîne est attaquée.
00:27:15 Et ceux qui nous attaquent ne comprennent pas une chose également.
00:27:19 Quand bien même nous serions manipulés, embrigadés dans une idéologie
00:27:26 qu'une puissance supérieure nous impose au quotidien
00:27:30 et que je délivrerais un message téléguidé,
00:27:33 partons de ce présupposé-là.
00:27:35 Ça veut dire que derrière...
00:27:37 Parce que nous on nous voit, Yohann, Amaury, on les voit.
00:27:40 Mais vous savez aussi qu'il y a une centaine de journalistes qu'on ne voit pas,
00:27:42 qui sont à les coulisses, qui produisent des reportages,
00:27:44 qui travaillent tous les jours, qui écrivent des sujets.
00:27:46 Ça veut dire qu'on réfléchisse bien.
00:27:49 Ça veut dire que vous avez 150 journalistes
00:27:52 qui sont au service d'une idéologie qu'on a recrutée, qu'on a formatée,
00:27:56 qui sortent d'école de journalistes.
00:27:58 C'est ça, en fait, le présupposé qu'il faut imaginer.
00:28:01 Vous n'imaginez pas également le nombre d'invités, de journalistes,
00:28:04 qui viennent sur ce plateau avec des policiers, qui les encadrent.
00:28:08 Parce que nous sommes justement constamment sous le coup de menaces
00:28:11 et qu'aujourd'hui, travailler pour CNews,
00:28:13 et je regarde en particulier Amaury et Yohann, c'est prendre un risque.
00:28:17 C'est prendre un risque de dire à ses confrères que nous travaillons sur CNews
00:28:20 parce qu'il y a une idéologie et une doxa tellement fortes et tellement négatives
00:28:24 dans ce monde médiatico-politique autour de nous,
00:28:26 qu'aujourd'hui, ça devient compliqué.
00:28:29 Nous sommes attaqués en permanence.
00:28:31 C'est insupportable.
00:28:33 Mais vous le disiez très bien.
00:28:34 D'ailleurs, dans certaines manifestations,
00:28:36 il faut quand même le dire que CNews est obligé de mettre une bonnette noire
00:28:38 sur les micros et pas mettre la bonnette CNews
00:28:40 pour éviter que ces journalistes soient attaqués.
00:28:42 Il y a souvent aussi des escortes,
00:28:44 des personnes qui viennent faire la protection des journalistes
00:28:46 dans certaines manifestations.
00:28:47 Et moi, c'est vrai que souvent, je dois recueillir des témoignages.
00:28:50 Et parfois, vous avez des personnes,
00:28:52 alors que moi, je suis là pour entendre le témoignage des victimes,
00:28:54 je ne suis pas là pour les juger.
00:28:56 Vous avez certaines personnes, effectivement, qui sont sensibles à ce discours
00:28:59 et qui disent "non, je ne veux pas témoigner CNews, ça va être manipulé, etc."
00:29:03 Moi, je voulais dire deux choses.
00:29:04 D'abord, ce que je ne comprends pas, c'est que le président de RSF
00:29:07 qui dit "c'est une victoire pour la démocratie",
00:29:10 ça fait quand même plusieurs années que je suis sur cette chaîne,
00:29:12 jamais je n'ai entendu d'attaque contre la démocratie elle-même.
00:29:15 Jamais on a dit "les élections, ce n'est pas bien,
00:29:17 on ne veut pas que la voix du peuple s'entende".
00:29:19 Au contraire, on nous traite justement de populistes,
00:29:22 puisqu'on est plutôt justement pour faire entendre le peuple.
00:29:25 On n'a jamais dit "il faut un dictateur au pouvoir qui impose sa règle".
00:29:28 Et ça, c'est la première chose.
00:29:29 Et la deuxième chose, je vous rejoins tout à fait sur ce que vous avez dit avant,
00:29:32 moi, je suis souvent en conversation avec des gens de la sécurité,
00:29:35 notamment des policiers, qui me disent effectivement
00:29:37 que pour eux, CNews, c'est une bouffée d'oxygène.
00:29:40 Ils entendent des choses où ils peuvent se retrouver sur une chaîne,
00:29:44 ce qu'ils n'avaient jamais connu avant, et ils se disent "mais enfin".
00:29:47 J'ai eu cette petite sortie, mais la question n'est même pas là.
00:29:50 La question n'est même pas de nous victimiser,
00:29:51 parce qu'à un moment, on assume ce qu'on fait.
00:29:53 On ne va pas s'excuser d'être une chaîne qui a une sensibilité plutôt à droite.
00:29:57 Moi, je conteste cette sensibilité, parce qu'en effet,
00:30:00 tout est représenté sur cette chaîne.
00:30:03 Mais quand bien même, nous avons le droit, en tant que chaîne privée,
00:30:07 d'avoir une ligne éditoriale.
00:30:09 Et si ça ne plaît pas, t'es le spectateur, comme l'a rappelé Eric Ciotti,
00:30:12 et ils ont le choix.
00:30:13 Il y a quatre chaînes d'info dans ce pays,
00:30:15 et puis plein de moyens de récolter de l'information,
00:30:18 et chacun est libre de faire ce qu'il veut et de regarder ce qu'il veut.
00:30:21 Johan, un dernier commentaire, on va faire une pause pour le JT,
00:30:23 puis on restera encore 4-5 minutes.
00:30:25 Je voudrais juste vous faire lire et entendre 2-3 réactions encore à ce sujet,
00:30:28 puis on passera à autre chose.
00:30:29 Non mais je crois que ce que tout cela montre,
00:30:31 c'est que la gauche ayant perdu la bataille idéologique,
00:30:34 c'est manifeste, on le voit dans tous les sondages,
00:30:36 on le voit dans le résultat des dernières élections,
00:30:38 comme la gauche a perdu cette bataille idéologique-là,
00:30:41 elle cherche désormais à gagner autrement,
00:30:44 et en faisant interdire une chaîne d'information qui ne lui convient pas,
00:30:47 parce que nous abordons des thèmes qui la dérangent.
00:30:50 Nous parlons effectivement, c'est vrai que nous parlons ici,
00:30:52 de sujets qui préoccupent beaucoup les Français,
00:30:54 comme l'immigration, la sécurité,
00:30:56 on parle aussi beaucoup du pouvoir d'achat,
00:30:58 des thèmes qui ne sont pas abordés sur d'autres chaînes d'information en continu.
00:31:02 Mais vous savez, cette pression, on la sent monter depuis longtemps en réalité,
00:31:05 moi je la sens monter depuis longtemps.
00:31:07 Plus les audiences de CNews grimpent,
00:31:09 plus effectivement la pression s'accentue,
00:31:11 une pression politique à l'Assemblée nationale.
00:31:13 On voit bien les prises de position des députés, des élus de la nation,
00:31:17 qui sont censés représenter les Français,
00:31:19 et qui demandent dans une démocratie comme la France,
00:31:21 l'interdiction d'une chaîne d'information en continu,
00:31:24 qui est en train de devenir la première chaîne d'information en continu.
00:31:27 Mais un dernier mot pour vous dire qu'il y a déjà...
00:31:29 Il est peut-être déçu, Émeric Caron, de ne pas être resté,
00:31:31 puisqu'il était sur cette antenne avant que la chaîne devienne CNews.
00:31:34 Peut-être qu'il regrette d'être parti.
00:31:36 Il y a déjà une exception pour CNews.
00:31:37 Vous savez, les téléspectateurs avaient l'habitude, jusqu'à récemment,
00:31:39 de voir Jean Messiah ici.
00:31:41 Et bien Jean Messiah ne vient plus ici parce que l'Arkham a considéré
00:31:44 que malgré le fait qu'il ne soit plus membre de Reconquête,
00:31:47 il fallait décompter son temps de parole de Reconquête.
00:31:49 Mais est-ce que l'Arkham a demandé la même chose pour Mme Bachelot,
00:31:52 qui travaille sur une chaîne d'information en continu,
00:31:54 qui a appartenu au gouvernement d'Emmanuel Macron ?
00:31:57 Est-ce que l'Arkham a demandé à décompter son temps de parole ?
00:31:59 Absolument pas.
00:32:01 Donc cette exception, elle existe déjà.
00:32:03 Jean Messiah en est la preuve.
00:32:05 Et ses attaques, elles continuent,
00:32:07 parce que les audiences de CNews progressent.
00:32:09 Et donc, comme ils ont perdu cette bataille idéologique,
00:32:12 ils n'ont plus trouvé que ce moyen-là pour arrêter cela.
00:32:15 23h01, un petit point actuel avec Barbara Durand.
00:32:17 Et on continue 3-4 minutes sur ce sujet.
00:32:20 Incroyable.
00:32:21 Un policier légèrement blessé au couteau dans un commissariat.
00:32:30 Les faits se sont déroulés ce midi à La Rochelle.
00:32:33 Le principal suspect, un homme venu déposer une plainte.
00:32:36 Selon le parquet, aucune phrase d'apologie du terrorisme n'a été prononcée.
00:32:41 L'individu a été placé en garde à vue.
00:32:44 Une enquête a été ouverte.
00:32:46 Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, appelle les contrôleurs à bien réfléchir.
00:32:51 Cela fait suite au préavis de grève pour le week-end prochain déposé par la CGT et Sud Rail.
00:32:57 Cette grève en plein milieu des vacances scolaires
00:32:59 vise, selon les syndicats, à sanctionner les engagements non tenus par l'entreprise.
00:33:04 Les congés d'hiver sont l'un des moments les plus forts sur le trafic ferroviaire en France.
00:33:09 Enfin, un coup de théâtre après des mois de polémiques.
00:33:12 Les bouchimistes des quais de Seine à Paris ne bougeront pas
00:33:14 pendant les Jeux Olympiques.
00:33:16 Emmanuel Macron a finalement fait machine arrière.
00:33:18 Selon son entourage, le chef de l'État leur manifeste ainsi son attention
00:33:22 considérant qu'il s'agit d'un patrimoine vivant de la capitale.
00:33:26 - Et puis on a d'autres confrères.
00:33:29 Vous direz un petit mot des bouchimistes tout à l'heure, Pierre.
00:33:31 Je vous sens très concerné.
00:33:32 Qu'est-ce que... Allez-y, dites-moi.
00:33:33 Qu'est-ce que vous vouliez dire sur les bouchimistes, rapidement ?
00:33:35 - C'est quand même un pays extraordinaire où le président de la République,
00:33:39 lui-même, n'a rien d'autre à faire que de s'occuper des bouchimistes.
00:33:42 C'est quand même une délire complète.
00:33:45 Ce n'est plus de la monarchie, c'est l'Empire, n'importe quoi.
00:33:49 C'est bientôt les concierges.
00:33:51 - Revenons à nos moutons, si vous le voulez bien, Pierre.
00:33:53 - Mais quand même.
00:33:54 - Revenons à nos moutons.
00:33:55 - Notre frère, il est à perte de pouvoir.
00:33:56 - Non, mais elle ne relançait pas, Michael, parce que j'essaye de recadrer
00:33:59 le débat sur la discussion qu'on était en train d'avoir.
00:34:01 Il y a un confrère...
00:34:02 Moi, j'ai toujours du mal avec les confrères qui tapent sur d'autres confrères.
00:34:06 Je trouve qu'il devrait y avoir une forme de solidarité quand même entre nous
00:34:10 de temps en temps.
00:34:11 Daniel Schneiderman est ravi, évidemment, de cette situation.
00:34:14 Chante de la vertu, s'il en est.
00:34:16 Enfin, grande claque du Conseil d'État à l'ARCOM et surtout à CNews,
00:34:21 qui va devoir s'ouvrir à d'autres courants que l'extrême droite,
00:34:24 plus ou moins, capouflée.
00:34:26 Fin d'un scandale démocratique.
00:34:28 - Je suis contente parce que lui aussi, de ce fait, va ouvrir son canard.
00:34:33 Arrêt sur image, bientôt, il y aura une interview.
00:34:36 - C'est totalement...
00:34:37 - C'est pour Michel Lapati.
00:34:38 - C'est un régal.
00:34:39 - Également, bien sûr.
00:34:40 - C'est presque un honneur d'être critiqué par Daniel Schneiderman.
00:34:43 - Vérifier le pluralisme sur CNews, fracasserie inutile.
00:34:46 - Au vu des trucs antisémites qu'il a pu faire.
00:34:48 - C'est vrai.
00:34:49 Fracasserie inutile pour Jean-Michel Lapati.
00:34:51 Toutes les nuances de l'extrême droite, ils sont correctement représentées.
00:34:54 Nous dit Jean-Michel Lapati.
00:34:56 Je voudrais juste qu'on voit un tweet qui m'a touché en revanche.
00:34:59 C'est celui d'Aminel Katmi, qui vient régulièrement sur nos plateaux,
00:35:02 qui brille par son bon sens.
00:35:04 Ce qui dénonce un supposé manque de diversité sur les plateaux de CNews
00:35:07 et qui se réjouissent bruyamment de l'arrêt du Conseil d'État
00:35:10 sont souvent les mêmes, qui refusent de s'y rendre pour défendre leurs idées.
00:35:14 CQFD ?
00:35:15 - Il y a quand même deux sujets d'inquiétude.
00:35:17 Le premier, vous en avez parlé tout à l'heure,
00:35:19 c'est qu'aujourd'hui, être sur CNews, ça peut faire de vous une cible.
00:35:25 - Tout à fait.
00:35:26 - Et cette espèce de haro sur CNews, d'Alali, qui est lancé sur cette scène,
00:35:31 sur les esprits faibles, ça peut avoir un effet délétère.
00:35:34 Ils se disent « Ah bon, si on dit qu'ils sont fachos, ça doit être vrai ».
00:35:37 Donc il faut quand même prendre conscience de la responsabilité de ceux qui disent ça.
00:35:43 Ce qui est évident, c'est qu'il y a le succès de la scène qui est en filigrane,
00:35:46 parce que sinon, ça n'intéresserait personne.
00:35:48 - Mais évidemment.
00:35:49 - Plus les attaques sont fortes, plus évidemment, ça montre que le succès de la scène est réel.
00:35:54 Mais le dernier point, c'est quand même un glissement vers ce qu'on pourrait appeler
00:35:58 une espèce de, comment on appelle ça, démocrature.
00:36:02 C'est-à-dire qu'on commence à avoir le sentiment que, encore une fois,
00:36:05 les contre-pouvoirs sont des simulacres de contre-pouvoirs.
00:36:09 Parce que qu'est-ce que vous faites ?
00:36:11 Si le Conseil d'État tape sur la bête, si l'Arkham tape sur la bête,
00:36:16 si les juges tapent sur la bête, si vos confrères aussi, si tout le monde le fait,
00:36:20 mais où est le contre-pouvoir ?
00:36:22 Nulle part.
00:36:23 - C'est ça.
00:36:24 - Parce que vous dites…
00:36:25 - Il y a un seul média à réguler, c'est le service public. Point.
00:36:27 - Exactement.
00:36:28 - Parce qu'il est payé avec nos impôts.
00:36:30 Je rappelle aussi à nos téléspectateurs, cher Gabriel, qu'on est dans un monde
00:36:33 où l'agence France Presse, la plus grande agence de presse européenne
00:36:37 qui diffuse les informations à tous les médias et que nous relayons
00:36:41 et auxquelles nous sommes abonnés, on est dans un monde où l'AFP,
00:36:44 je le rappelle, n'a pas qualifié le Hamas d'organisation terroriste.
00:36:49 Mais c'est ces news, le grand méchant loup, évidemment.
00:36:52 - Les médias.
00:36:53 - Michael, un dernier mot ?
00:36:54 Je voudrais juste vous entendre.
00:36:55 Si vous permettez, je voudrais vous faire entendre la sociologue Sabrina Medjéber,
00:36:58 qui a été tout à l'heure, qui a eu une parole également très intéressante
00:37:01 et pleine de bon sens à propos de cette affaire.
00:37:03 Et puis vous conclurez.
00:37:05 - Ça fait déjà quelques années qu'on assiste à ce verrou de la pensée
00:37:09 qui est hors contexte de la bien-pensance idéologique, celui de l'extrême droite.
00:37:14 Voyez-vous, à partir du moment où vous extrayez de l'assignation identitaire
00:37:20 à communautés religieuses, à communautés ethniques,
00:37:22 ou même simplement par le fait d'avoir une libre pensée,
00:37:25 eh bien on a cette fâcheuse tendance, parce que la gauche,
00:37:29 elle est évidemment en perdition et elle a perdu la bataille des idées,
00:37:32 surtout elle a cette fâcheuse tendance à extrême-droitiser.
00:37:35 Ces gens-là qui se réclament de la bien-pensance,
00:37:38 qui se réclament comme étant les tue-référeurs de ce qui doit être dit,
00:37:42 de ce qui doit être bon, eh bien cette liberté d'expression,
00:37:45 elle est permissive pour l'antisémitisme,
00:37:47 elle est permissive pour l'islamisme,
00:37:49 et pour ces news, voyez-vous, il faut fâchiser cette chaîne,
00:37:52 parce que cette chaîne, elle a le grand bonheur de mettre en lumière
00:37:56 les problèmes que vivent les Français.
00:37:58 Il suffit de regarder les sondages d'opinion
00:38:00 et de constater l'adhésion populaire qui est grandissante
00:38:03 des personnes qui regardent votre chaîne
00:38:05 et qui s'expriment sur des sujets de société.
00:38:07 Et j'ai envie de dire, Miquel, ce pays n'est plus à une contradiction près,
00:38:10 nous sommes le pays de la liberté d'expression,
00:38:12 et puis dans ce pays, les libres penseurs n'ont à priori plus leur place.
00:38:15 Non mais permettez-moi de dire aussi que je pense que Daniel Schneiderman
00:38:18 et Jean-Michel Apathy sont beaucoup plus proches de l'extrême droite que moi.
00:38:21 Ah bon ?
00:38:22 Bah oui, Rivarol salue plutôt leur sensibilité politique
00:38:25 plutôt que la nôtre, sincèrement.
00:38:27 Et puis, qui a été farouchement contre Israël depuis quelques mois ?
00:38:30 Qui a dit, comme Jean-Michel Apathy sur le plateau de Calepoc,
00:38:33 il y a seulement 6 ou 7 mois que l'antisémitisme globalement
00:38:36 n'existe plus en France ?
00:38:37 Avant une recrudescence, une explosion même des actes antisémites,
00:38:41 c'est l'ironie de l'histoire quand même dans son cas.
00:38:43 Qui racialise en permanence le débat ?
00:38:45 C'est eux qui font la promotion de l'utilisation de la violence en politique.
00:38:49 Ce sont eux. Alors désolé de vous dire qu'ils sont beaucoup plus d'extrême droite que moi.
00:38:54 Et beaucoup plus militants surtout.
00:38:56 Et beaucoup plus militants. Permettez-moi de vous le dire.
00:38:58 Non mais je voudrais juste dire...
00:39:00 On s'arrête là Pierre, un dernier mot ?
00:39:01 Moi je trouve ça extrêmement grave.
00:39:03 C'est pas parce qu'on est la CNews et qu'on aime cette chaîne
00:39:06 et que les gens nous aiment bien et nous le disent tous les jours.
00:39:08 Heureusement que les gens nous le disent d'ailleurs.
00:39:10 Je profite pour remercier tous ceux qui viennent nous voir dans les rues chaque jour.
00:39:14 Ça nous fait une formidable pub et les gens vont venir encore plus nombreux.
00:39:17 C'est vrai, ils nous font notre pub.
00:39:20 Non seulement leur truc c'est inapplicable et jamais ils arriveront à vous ficher, à me ficher,
00:39:25 à ficher n'importe qui qui n'est pas membre d'un parti politique
00:39:28 parce que nous n'avons aucun compte à leur rendre sur notre couleur
00:39:32 et sur ce que nous faisons dans l'intimité de l'isoloir.
00:39:36 Mais ils nous font notre pub.
00:39:38 Merci au Conseil d'État, merci à tous les médias qui ont repris cette décision aujourd'hui
00:39:41 puisque nous étions en tête de tous les sites internet.
00:39:44 Et j'espère que les téléspectateurs suivront.
00:39:46 Un dernier mot, les gens qui sont en train de construire un Big Brother à la française
00:39:52 sont les mêmes qui passent leur temps à critiquer Orban, qui passent leur temps à critiquer Poutine.
00:39:57 Qu'est-ce qu'on dit Pierre ? On dit merci messieurs les censeurs.
00:39:59 Merci messieurs les censeurs.
00:40:00 Mais mettez-vous quand même parce que ces gens-là sont quand même très dangereux
00:40:04 et pour lutter, croyez-moi, pour lutter dans le sens de leur idéologie,
00:40:11 ils sont prêts à aller très très loin quand même.
00:40:13 C'est news.
00:40:14 Ils ont perdu la bataille de l'idéologie, ça c'est vrai.
00:40:17 C'est news qui s'intéresse aux problèmes des Français et des citoyens.
00:40:21 D'ailleurs, parlons-en puisque Gabriel Attal recevait la FNSEL et les jeunes agriculteurs
00:40:26 cet après-midi en compagnie du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau à Matignon notamment.
00:40:29 Les critiques fusent bien sûr ces dernières heures car le compte n'y est pas.
00:40:33 Les annonces du gouvernement pour apaiser la crise n'ont pour le moment pas été suivies d'actes
00:40:37 si l'on comprend ce que nous disent les agriculteurs.
00:40:40 Le syndicat majoritaire a d'ailleurs prévenu ce week-end, je le rappelle,
00:40:42 qu'il envisageait une reprise des actions si les annonces du Premier ministre ne sont pas suivies
00:40:45 d'effets concrets d'ici le Salon de l'agriculture qui démarrera le 24 février prochain.
00:40:50 C'est donc quasiment demain.
00:40:52 Écoutez, Arnaud Rousseau, président de la FNSEL, après cette rencontre avec Gabriel Attal,
00:40:56 a priori, ça n'a pas été très fructueux.
00:40:59 Quand on a dit qu'il y avait trois semaines entre la suspension des actions sur le terrain
00:41:04 et le Salon de l'agriculture et qu'à mi-parcours, alors qu'on nous avait annoncé un grand plan d'élevage
00:41:09 avec des annonces au Salon, il n'y a rien.
00:41:11 Tout le monde comprend qu'on puisse s'émouvoir, qu'à un moment, il n'y ait pas de nouvelles.
00:41:14 Et ça, le Premier ministre, il a reçu le message 5 sur 5.
00:41:17 Donc les choses sont en train de se corriger.
00:41:19 Personne n'a intérêt à ce que ce mouvement encadré,
00:41:24 qui avait le soutien de l'opinion publique et qui a des demandes claires, ne soit pas entendu.
00:41:30 Olivier Dauger, bonsoir.
00:41:32 Merci beaucoup d'être avec nous en direct par vidéo.
00:41:35 Vous êtes bien sûr agriculteur, par ailleurs administrateur de la FNSEA.
00:41:40 Question très simple, les tracteurs vont revenir ?
00:41:42 Il y a des chances pour que le mouvement reparte avant le Salon de l'agriculture même ?
00:41:45 Il y a des chances que des actions se remettent en place.
00:41:48 Alors pas des actions de blocage sans doute, mais des actions de pression.
00:41:52 Parce que c'est vrai qu'Arnaud Rousseau l'a clairement dit.
00:41:55 On avait suspendu, c'était le terme, les actions avec des promesses réelles,
00:42:04 en demandant à ce que ces promesses deviennent des réalités d'ici le Salon de l'agriculture.
00:42:07 Ce qu'on a remarqué pendant 8-10 jours, c'est que ça traînait, qu'il y avait toujours une raison,
00:42:11 que les rencontres avec les préfets dans les départements et régions se soldaient toujours par
00:42:16 "on va remonter vos données au niveau national" mais il n'y avait pas de concret.
00:42:20 Donc on alerte parce que les agriculteurs sur le terrain ont accepté la suspension,
00:42:25 mais sous condition de réussite.
00:42:26 On a 10 jours du Salon de l'agriculture et pour l'instant on a peu de concret, très peu de concret.
00:42:30 Et on s'inquiète, et c'est ce qu'a dit Arnaud Rousseau en sortant du rendez-vous avec Gabriel Attal.
00:42:35 Olivier Daugé, si je fais un petit peu poil à gratter,
00:42:39 c'est normal que la mise en place de ces annonces prenne un petit peu de temps, non ?
00:42:43 C'est normal que sur certaines, notamment les mesures européennes,
00:42:47 notamment un certain nombre de mesures autour de la loi,
00:42:49 et par exemple la loi, il y a un projet de loi qui doit en tout cas être mis un peu sur la table avant le Salon.
00:42:55 Donc on attend aussi beaucoup à ce niveau-là.
00:42:58 Il y a un certain nombre de mesures qui sont mises en place,
00:43:00 mais avant la mise en place, il faut acter, il faut mettre en place les choses
00:43:04 pour que puissent ensuite être mises en place en passant par des décrets,
00:43:08 en passant par la loi, en passant par ce nombre de choses.
00:43:10 Est-ce que le gouvernement a donné des gages aux exploitants aujourd'hui dans les rencontres à Matignon ?
00:43:13 Pardon ?
00:43:14 Est-ce que le gouvernement a donné des gages aux exploitants aujourd'hui
00:43:17 lors de cette première rencontre à Matignon,
00:43:19 en rappelant évidemment que le chef de l'État rencontrera également les agriculteurs demain à l'Élysée ?
00:43:24 Le chef de l'État rencontre les agriculteurs toujours avant le Salon de l'Agriculture,
00:43:28 mais je pense que cette année le débat sera un petit peu différent.
00:43:31 Il y a toujours des gages politiques.
00:43:32 Le discours est là, avec les gages, de dire on va changer de logiciel,
00:43:35 on va garder quelque part les mêmes objectifs autour de l'adaptation de l'agriculture,
00:43:40 autour d'un certain nombre de sujets, notamment on peut parler de l'eau, des transitions autour des phyto.
00:43:45 On a demandé à changer de logiciel parce que la façon de le faire jusqu'à présent
00:43:48 mettait en péril l'agriculture, les agriculteurs, aussi bien sur leurs revenus
00:43:52 que sur la concurrence par rapport aux produits étrangers.
00:43:55 Aujourd'hui, on a toujours ce discours de gage, mais on n'a rien de concret, pas de mise en place.
00:44:00 Vous avez raison, ça prend un peu de temps, mais en tout cas d'enclenchement de mesures.
00:44:03 Et on a un petit peu un renvoi des administrations les unes par rapport aux autres,
00:44:07 en disant "ben oui, mais là c'est compliqué, là on ne va pas pouvoir", et ainsi de suite.
00:44:10 Donc nous c'est une inquiétude, parce que le terrain encore une fois a toujours les mêmes problématiques,
00:44:14 des problématiques de revenus, de reconnaissance, et ainsi de suite,
00:44:17 et si on n'y répond pas concrètement, la pression va remonter et on n'aura rien résolu
00:44:22 par rapport à la problématique du départ, qui ne date pas des manifestations.
00:44:25 Rappelez-vous, on marche sur la tête et les panneaux de retourner depuis six mois.
00:44:29 Ce n'est pas quelque chose de récent.
00:44:30 Mais ça a commencé à bouger, et ce sera l'objet de ma dernière question, Olivier Dauger,
00:44:34 ça a commencé à bouger avec les blocages, et donc cette dernière question,
00:44:38 dans ce pays, on obtient les choses que par la violence et les blocages ?
00:44:41 C'est le sentiment que vous avez ?
00:44:43 La fin de l'histoire n'a jamais été pour les violences.
00:44:45 Je le redis, on est sur la pression, sur la nécessité.
00:44:49 Quand vous êtes sur le terrain, je peux vous dire qu'il y a une vraie...
00:44:52 Oui, mais vous savez pourquoi j'utilise le mot de violence ?
00:44:54 Parce qu'il y a eu d'autres mouvements sociaux qui ont obtenu des choses par les violences,
00:44:58 et je me dis également, pardon de vous interrompre, et je vous rends tout de suite la parole,
00:45:01 que s'il y a remobilisation ces prochains jours, ça peut être beaucoup plus grave,
00:45:06 et ça peut monter d'un cran.
00:45:08 En général, on ne fait pas les mêmes manifestations.
00:45:12 On cherche à changer aussi, parce qu'on n'est pas là pour déranger non plus les gens,
00:45:16 à l'invital, à faire d'âme dans leur travail, ce n'est pas l'objectif.
00:45:18 Nous, on veut faire pression.
00:45:20 Vous savez, ça fait deux ans, trois ans qu'on alerte le gouvernement
00:45:23 sur la rarité des problématiques de distorsion de concurrence de revenus.
00:45:26 On l'a fait à tous les niveaux, au niveau politique, au niveau des ministères et tout ça,
00:45:31 on l'a fait à l'automne au niveau des panneaux retournés.
00:45:34 Quand vous n'avez pas de réponse, malheureusement,
00:45:36 la seule solution c'est de montrer qu'il y a une vraie problématique.
00:45:39 Et là, ça a été démontré, c'est la première fois depuis plusieurs dizaines d'années
00:45:43 que tous les secteurs économiques, que tous les modes de production,
00:45:46 que toutes les régions sont sortis en même temps,
00:45:48 et que même au niveau européen, vous avez des manifestations d'agriculteurs
00:45:51 dans tous les pays européens quasiment aujourd'hui.
00:45:53 Donc, ça montre bien que le malaise, ce n'est pas un malaise, je dirais, épisodique,
00:45:57 c'est un malaise profond.
00:45:58 Il faut impérativement que le gouvernement mette en place les mesures concrètes,
00:46:01 parce que les agriculteurs ne se satisferont pas juste d'un discours,
00:46:05 voire de quelques photos au niveau du Salon de l'Agriculture.
00:46:08 Il faut aller plus loin, il faut donner des gages et de l'espérance aux agriculteurs.
00:46:12 Et on suit attentivement, bien sûr, sur CNews, l'évolution de cette situation.
00:46:16 Olivier Daugé, agriculteur, administrateur à la FNSEA,
00:46:18 merci d'avoir pris le temps de nous répondre en direct.
00:46:21 Pierre, je vous voyais réagir.
00:46:23 Bon, qu'est-ce qui se passe ?
00:46:25 On vient d'entendre deux responsables de la FNSEA, qui est le principal syndicat,
00:46:30 qui a été totalement débordé par sa base.
00:46:34 Totalement oui et non, parce que quand on a annoncé la fin des blocages,
00:46:38 tout le monde est rentré gentiment.
00:46:40 Je termine ma phrase.
00:46:41 Pendant des semaines, ils ont été débordés, ils ont essayé de remonter dans le train.
00:46:45 C'est eux qui ont dealé ensuite avec le gouvernement, avec Attal.
00:46:49 C'est Rousseau, Attal, Rousseau, et l'ensemble des fédérations départementales.
00:46:58 Ça représente un poids, mais qu'est-ce qu'ils ont obtenu ?
00:47:00 Ils ont obtenu quelque chose de facile sur le gazoil, c'est facile.
00:47:03 Ils ont obtenu quelque chose de moins facile sur les phytosanitaires,
00:47:07 parce qu'il y a quand même des règles européennes.
00:47:09 Et là, ça a commencé à cassefouiller sévère,
00:47:12 quand le président de la République a été voir Van der Leyen,
00:47:14 qui va renommer d'ailleurs.
00:47:16 C'est lui et Shultz qui nomment le président de la Commission.
00:47:19 C'est ça qui va se passer dans six mois.
00:47:21 Donc là, il y a un jeu très subtil sur "qu'est-ce que tu me donnes ?"
00:47:24 Macron voulait quelque chose sur les phytosanitaires qu'il n'a pas obtenu,
00:47:29 parce qu'elle, elle a les verts et tout ça au Parlement européen.
00:47:32 Il voulait quelque chose sur le libre-échange
00:47:35 et les accords de libre-échange qu'il n'a pas obtenus.
00:47:38 Et il voulait quelque chose, et il a besoin de quelque chose
00:47:41 sur les prix, c'est-à-dire sur la grande distribution.
00:47:44 Et là, le maire ne peut pas l'obtenir, parce que le maire,
00:47:46 il ne peut pas fixer les prix.
00:47:48 Donc, une fois qu'on a dit tout ça, très rapidement,
00:47:51 c'est ce que j'ai dit sur ce plateau à l'époque.
00:47:54 Il va y avoir beaucoup de déceptions.
00:47:56 - Les promesses ne peuvent pas être faites.
00:47:58 - Le FNSEA s'est engagé pour arrêter le truc.
00:48:00 - Ah, mais c'est ça.
00:48:01 - Il leur a dit maintenant, vous rentrez chez vous.
00:48:03 Rousseau lui-même est allé sur le terrain en disant,
00:48:05 vous rentrez, sauf que derrière, ça ne peut pas suivre.
00:48:07 Ça n'a suivi que sur les choses faisables.
00:48:09 Tant que, je termine un tout petit mot,
00:48:12 tant que la France ne prendra pas l'initiative
00:48:14 de donner un grand coup de pied dans la fourmilière de la PAC
00:48:17 en disant, on refait la PAC.
00:48:19 - Il faut du courage.
00:48:20 - Mais bien sûr, il faut une vision, il faut refaire ça.
00:48:22 Si on ne le refait pas, ça va péter partout en Europe.
00:48:24 - Et on pense.
00:48:25 - Monsieur, il a raison.
00:48:26 - C'est l'heure de vérité, je vous le dis franchement.
00:48:28 Peut-être, je crois que Gabriel voulait dire un dernier mot
00:48:30 et puis on va enchaîner.
00:48:32 C'est l'heure de vérité parce qu'il va falloir des engagements forts.
00:48:35 Le salon d'agriculture arrive, ça peut être très, très tendu.
00:48:38 Le gouvernement est assis sur un volcan à n'en pas douter.
00:48:41 Je ne sais pas, sortir de l'agriculture, par exemple,
00:48:43 des traités de libre-échange, ce serait fort,
00:48:46 mais ça demande, ce qu'on vient de dire avec Pierre,
00:48:48 ça demande un grand courage politique.
00:48:50 - Oui, parce que...
00:48:51 - L'avons-nous, l'avons-nous.
00:48:52 - C'est pas sûr d'ailleurs que les grands...
00:48:54 - Je me suis dit, je vais me remplacer une.
00:48:56 Pardon Pierre, mais...
00:48:57 - Ce qu'il voulait dire, c'est que...
00:48:59 - C'est quand même la très grande, les très grands suréaliers
00:49:02 par rapport aux petits produits cure-de-lait.
00:49:04 Rien à voir.
00:49:05 - C'est sûr.
00:49:06 - Mais si vous voulez, si vous prenez cet exemple-là
00:49:08 de sortir la PAC du traité de libre-échange,
00:49:11 je vous signale que ça va prendre des mois, voire des années.
00:49:15 Donc la France peut prendre éventuellement des positions
00:49:18 qu'on jugera plus ou moins courageuses,
00:49:21 mais en toute faite, c'est pas Emmanuel Macron
00:49:23 qui décide tout seul.
00:49:24 C'est le principe de l'Union européenne.
00:49:26 - C'est pour ça que les promesses ne peuvent pas être tenues.
00:49:28 Parce qu'elles se prennent au niveau européen.
00:49:30 - Moi je comprends parfaitement les agriculteurs
00:49:32 qui veulent s'appuyer sur le salon de l'agriculture,
00:49:35 qui a une forte exposition médiatique,
00:49:37 avec une visite du président de la République
00:49:40 qui fait partie du rituel.
00:49:42 Je comprends très bien qu'ils veuillent s'appuyer
00:49:45 sur le salon de l'agriculture pour pousser le gouvernement
00:49:48 et l'exécutif au maximum.
00:49:49 Ils ont raison de leur point de vue
00:49:51 et ils ont raison de maintenir sous pression l'exécutif
00:49:55 au salon de l'agriculture et jusqu'aux élections européennes.
00:49:58 Parce qu'après, la fenêtre de tir politique électorale,
00:50:02 de pression électorale, se refermera un tout petit peu.
00:50:06 - Gabrielle, un dernier mot.
00:50:07 Comment voulez-vous qu'on trouve de la crédibilité
00:50:10 à ce gouvernement si dix jours après des promesses,
00:50:13 vous avez la même contestation ?
00:50:15 Parce que justement, c'est du vide.
00:50:17 Pour le moment en tout cas, pour ces agriculteurs.
00:50:19 - On va comprendre si on n'a pas intériorisé l'idée
00:50:21 que le gouvernement fonctionne par séquence médiatique successive.
00:50:24 Il y a eu une séquence agriculture qui était soignée.
00:50:28 On avait mis des bottes de foin, ça en allait jusque dans les détails.
00:50:31 Et puis on est passé à Mayotte après.
00:50:35 Il est probable que la séquence médiatique de Mayotte
00:50:38 soit peut-être terminée déjà.
00:50:40 Mais on n'a rien réglé.
00:50:41 - Vous inquiétez pas, on va s'en charger
00:50:43 de remettre Mayotte au centre de l'attention ces prochains jours.
00:50:47 - Il y en a 40.
00:50:48 Il y en a qui se préparent actuellement avec les Philippines.
00:50:51 Parce qu'on parle du Chili, Mercosur,
00:50:52 mais ça c'est la phase émergée de l'iceberg.
00:50:54 Donc vous pensez qu'avec les Philippines,
00:50:56 on peut rivaliser en termes de charges sociales, par exemple, de salaire ?
00:51:01 Alors évidemment, je donne cet exemple,
00:51:03 mais ce qui est produit là-bas,
00:51:05 ceux qui produisent chez nous ne peuvent pas rivaliser.
00:51:08 Il n'est pas impossible qu'on ait décidé que l'agriculture,
00:51:10 c'était fini en France.
00:51:11 Parce que ce seront d'autres pays qui...
00:51:13 - Qu'ils le disent alors.
00:51:14 - Oui, mais personne n'ose le dire.
00:51:16 - C'est que dans 10 ans, la moitié des agriculteurs sont à la retraite.
00:51:19 - Dans 10 ans, la moitié des agriculteurs sont à la retraite.
00:51:21 - Mais il faut qu'ils fassent attention,
00:51:22 parce que les Français ont soutenu les agriculteurs,
00:51:25 non seulement parce que c'est l'âme de la France,
00:51:27 mais aussi parce que c'est une révolte par procuration.
00:51:30 Tous les gens qui n'ont pas...
00:51:31 Tous ces Français qui n'ont pas envie de mourir,
00:51:33 de voir la France mourir,
00:51:34 ils se sont dit "moi je soutiens les agriculteurs,
00:51:36 parce que je me reconnais".
00:51:37 - On avance et on suivra attentivement,
00:51:40 notamment cette réunion,
00:51:42 quand bien même elle est annuelle, avant le salon de l'agriculture.
00:51:45 Nul doute qu'elle aura un caractère exceptionnel,
00:51:47 demain, autour du chef de l'État
00:51:48 et des représentants des agriculteurs.
00:51:50 Un sujet qui nous a interpellés les uns les autres aujourd'hui,
00:51:54 la France insoumise et le Rassemblement national indésirable.
00:51:57 La famille de Robert Badinter,
00:51:59 vous avez certainement entendu parler là aussi de cette affaire,
00:52:01 ne souhaite pas que les deux partis nommés précédemment
00:52:05 soient présents lors de l'hommage national
00:52:07 qui sera rendu demain à l'ancien garde des Sceaux,
00:52:09 décédé la semaine dernière.
00:52:10 Le RN a affirmé, et on va voir un tweet rapidement d'ailleurs,
00:52:13 de Marine Le Pen,
00:52:14 que les élus du parti avaient décidé de ne pas s'y rendre,
00:52:19 conformément aux souhaits de la famille.
00:52:21 Marine Le Pen l'a dit, on ne sera pas présents,
00:52:23 la famille ne l'a pas souhaité, je ne vais pas polémiquer.
00:52:26 En revanche, le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon,
00:52:29 a lui regretter sur Twitter qu'un hommage national
00:52:32 dont sont exclus une partie les Français
00:52:34 ne soit plus un hommage national.
00:52:36 La République, dit-il, est une et indivisible.
00:52:39 Et du coup, la France insoumise a annoncé ensuite
00:52:41 qu'elle sera représentée par deux députés lors de la cérémonie,
00:52:44 à savoir Madame Fiat et Monsieur Coquerel.
00:52:47 Je ne dis pas de bêtises, Johan.
00:52:49 Comment, là encore, c'est une question toute bête,
00:52:53 tiens, Michael qui ne s'est pas exprimé sur l'agriculture
00:52:55 il y a un instant, comment peut-on décider
00:52:57 de se rendre à un hommage sans le consentement de la famille ?
00:53:02 C'est une réponse qui ne demande aucune compétence particulière,
00:53:05 c'est juste quelque chose d'humain.
00:53:08 Oui, oui, non mais c'est indigne,
00:53:10 ils nous refont le coup du 7 février,
00:53:12 dans des proportions différentes,
00:53:13 mais ils nous refont le coup du 7 février.
00:53:15 Évidemment, Marine Le Pen a eu une attitude
00:53:17 beaucoup plus digne dans la situation.
00:53:19 Après, il faut quand même se poser une question.
00:53:22 Évidemment, la famille des défunts a toujours raison,
00:53:25 il faut toujours respecter sa volonté,
00:53:26 je trouve ça bien que le RN l'ait fait,
00:53:28 j'inviterai aussi LFI à le faire.
00:53:30 Ceci dit, il y a quand même peut-être
00:53:32 une multiplication des hommages à venir
00:53:34 qui vont exclure 40 ou 50 % du corps électoral,
00:53:38 alors ça ne fait plus très national comme hommage national.
00:53:41 Donc, il faut se poser quand même des questions
00:53:43 sur la confusion des genres
00:53:45 qu'il peut y avoir entre une personnalité
00:53:47 qui est censée être unanime
00:53:49 et reconnue par l'ensemble de la République
00:53:51 et une personnalité qui, par ailleurs,
00:53:53 était orientée politiquement quand même,
00:53:55 parce que Robert Badinter était un grand homme,
00:53:57 mais c'était un homme engagé
00:53:58 qui avait ses ennemis et ses adversaires politiques.
00:54:00 Donc, attention aussi à la confusion des genres.
00:54:02 Est-ce qu'on peut se permettre
00:54:04 de faire un hommage national
00:54:06 avec des personnalités qui, étant engagées,
00:54:08 avaient gardé des ennemis,
00:54:09 beaucoup d'ennemis même,
00:54:11 dans le paysage politique actuel ?
00:54:13 Pour le reste, il faut évidemment respecter
00:54:15 les volontés de la famille.
00:54:16 Je pense que Robert Badinter,
00:54:18 avec la vie qu'il a eue,
00:54:19 avec les engagements qu'il a eus,
00:54:20 a eu à faire face notamment à un Front National
00:54:22 qui, à l'époque, était un parti raciste
00:54:25 et antisémite,
00:54:26 il a emporté,
00:54:28 c'est une génération aussi,
00:54:29 qui emporte avec elle le souvenir de Jean-Marie Le Pen
00:54:32 qui a laissé une marque indélébile
00:54:34 dans le souvenir des Juifs de France.
00:54:36 Et voilà, je pense que c'est une volonté
00:54:38 à comprendre et à respecter.
00:54:40 Je voudrais me souvenir avec vous,
00:54:42 cher Johan, de ce que disait justement
00:54:44 à propos de l'hommage du 7 février,
00:54:45 François Ruffin,
00:54:46 qui rappelait très intelligemment
00:54:48 la semaine dernière
00:54:49 que ceux qui pleurent leur mort,
00:54:51 je ne sais plus quelle était exactement la formule,
00:54:53 mais en gros, que ceux qui pleurent leur mort
00:54:54 ont tous les droits et qu'il faut les respecter.
00:54:56 Mais oui, c'est juste du respect en fait
00:54:58 de ne pas y aller.
00:54:59 Quel est le sens de cette provocation ?
00:55:01 Parce que je ne vois pas comment l'appeler autrement.
00:55:04 Oui, c'est simplement une provocation.
00:55:05 Et dans quel but en fait ?
00:55:06 Il va apparaître comme des victimes ?
00:55:08 Dans le simple but de provoquer.
00:55:10 C'est une stratégie politique.
00:55:12 C'est une fin en soi pour la France insoumise
00:55:14 de provoquer.
00:55:15 On le voit depuis le 7 octobre,
00:55:16 on en parle beaucoup parce que
00:55:18 ces provocations, elles sont abjectes,
00:55:20 elles sont ignobles, elles sont innommables même.
00:55:22 Mais ça fait longtemps qu'ils ont commencé
00:55:24 à entrer dans cette stratégie-là.
00:55:27 Donc à l'évidence, ils ne vont pas en changer.
00:55:29 Mais qui a raison ?
00:55:30 Le RN de respecter la demande de la famille ou LFI ?
00:55:33 Parce que c'est un hommage national,
00:55:35 ce ne sont pas des obsèques.
00:55:37 Je veux encore être un peu l'avocat du diable.
00:55:39 Un hommage national, ce n'est pas un enterrement privé,
00:55:42 ce n'est pas la famille qui organise
00:55:44 et c'est supposé rassembler l'ensemble de la nation.
00:55:46 Je me fais l'avocat du diable.
00:55:48 Quand la famille vous demande de ne pas vous rendre
00:55:50 à un hommage parce qu'elle ne souhaite pas votre présence,
00:55:52 la décence, l'humanité,
00:55:54 c'est quand même de...
00:55:56 Si on a un peu d'humanité en soi,
00:55:58 c'est quand même de ne pas se rendre à cet hommage.
00:56:00 Moi, si je ne suis pas invité à un hommage
00:56:02 ou à des obsèques, je ne m'y rends pas, voyez-vous,
00:56:04 parce que ça me semble assez logique
00:56:06 et respectueux vis-à-vis de la famille.
00:56:08 Mais ce qui interpelle dans le tweet de Jean-Luc Mélenchon,
00:56:10 c'est qu'il dit "La France,
00:56:12 la République est une et indivisible".
00:56:14 Ils ont quand même un culot,
00:56:16 c'est quand même extraordinaire.
00:56:18 Moi, j'aimerais bien avoir autant de culot
00:56:20 que Jean-Luc Mélenchon, quand même.
00:56:22 Parce que la France est une et indivisible.
00:56:24 Eux qui ne cessent depuis des années
00:56:26 de fracturer la société,
00:56:28 de la diviser extrêmement profondément,
00:56:30 en opposant systématiquement les uns aux autres.
00:56:32 Alors là, ils le font,
00:56:34 ils l'ont fait depuis hier.
00:56:36 Ils essaient d'opposer les riches aux plus pauvres.
00:56:38 Ils essaient d'opposer
00:56:40 les forces de l'ordre à la population,
00:56:42 en disant qu'il y a au sein des forces de l'ordre
00:56:44 un racisme systémique, etc.
00:56:46 Ils essaient d'opposer
00:56:48 les musulmans aux autres français,
00:56:50 en essayant de faire croire aux 6 millions
00:56:52 de compatriotes français,
00:56:54 aux 6 millions de musulmans français,
00:56:56 que la France serait un pays islamophobe.
00:56:58 Des exemples comme ça, on peut les multiplier à l'infini.
00:57:00 Et ils viennent vous dire "il faut que la France reste unie".
00:57:02 C'est quand même une ouïe.
00:57:04 - Et ce qui m'amène à une question, pour élargir,
00:57:06 parce que je vais vous dire,
00:57:08 les petites provocations de la France insoumise,
00:57:10 on les commente jour après jour,
00:57:12 mais au-delà de ça, Philippe,
00:57:14 est-ce qu'il y a encore un événement
00:57:16 qui pourrait rassembler notre nation aujourd'hui ?
00:57:18 Est-ce qu'on va pouvoir un jour,
00:57:20 est-ce qu'on pourrait un jour
00:57:22 revivre un moment comme le 11 janvier 2015,
00:57:24 par exemple, dans notre pays ?
00:57:26 - Non, je ne pense pas.
00:57:28 Je voulais rebondir sur ce que disait Michael,
00:57:30 et je le dirais très juste,
00:57:32 il y a une rupture de consensus dans notre République.
00:57:34 - Total.
00:57:36 - Qui fait qu'il y a une partie des représentants
00:57:38 du peuple français,
00:57:40 avec lesquels,
00:57:42 selon ces tendances,
00:57:44 on se sent très mal à l'aise,
00:57:46 voire on se sent incapable d'être en présence
00:57:48 de députés élifiés ou de députés Rennes.
00:57:50 Et donc on a
00:57:52 une rupture de consensus qui est assez profonde.
00:57:54 Alors en ce qui concerne Robert Banninter,
00:57:56 tu l'as très bien expliqué, Michael,
00:57:58 c'est l'antisémitisme, évidemment,
00:58:00 du Front National
00:58:02 et de Jean-Marie Le Pen,
00:58:04 qui était visé, mais c'était aussi
00:58:06 l'antisémitisme
00:58:08 de Mélenchon et de l'élifi d'aujourd'hui,
00:58:10 qui est aussi visé.
00:58:12 Et de la part d'une figure
00:58:14 de la gauche morale,
00:58:16 de la part de la famille Banninter,
00:58:18 je trouve que c'est un acte
00:58:20 assez fort,
00:58:22 qui a une signification politique forte.
00:58:24 Mais ça veut dire que sur un sujet
00:58:26 comme justement l'antisémitisme,
00:58:28 la lutte contre l'antisémitisme
00:58:30 faisait partie du consensus
00:58:32 républicain.
00:58:34 A l'évidence, c'est terminé.
00:58:36 Deux derniers mots, Pierre et Gabrielle,
00:58:38 ou Gabrielle et Pierre, c'est vous qui décidez.
00:58:40 Non mais je...
00:58:42 Je pense que la France
00:58:44 insoumise ne supporte pas d'être
00:58:46 mise dans le même sac
00:58:48 qu'elle a contribué à créer jadis
00:58:50 par le cordon sanitaire de la diabolisation
00:58:52 que le Rassemblement national.
00:58:54 C'est pour ça qu'elle a décidé
00:58:56 de venir.
00:58:58 Maintenant, pour en revenir au RN,
00:59:00 je pense que de fait, ils ont eu raison
00:59:02 de s'incliner devant la volonté
00:59:04 de la famille, mais aussi, il faut bien reconnaître
00:59:06 que s'ils voient
00:59:08 en Robert Banninter un homme de conviction,
00:59:10 ils auraient plutôt rendu hommage à l'homme
00:59:12 qu'aux convictions. C'est quand même quelqu'un
00:59:14 de clivant. On a le droit de ne pas être d'accord
00:59:16 avec la politique
00:59:18 de Robert Banninter.
00:59:20 Et si c'est lui qui a
00:59:22 fait ces 40
00:59:24 dernières années
00:59:26 notre système qu'il a réformé,
00:59:28 notre système judiciaire, on peut dire
00:59:30 que ce que demande le RN
00:59:32 aujourd'hui est tout à fait contraire
00:59:34 à ce qu'a construit Robert Banninter.
00:59:36 Je veux rappeler une chose, si
00:59:38 Nordal-Lelandais peut avoir un enfant
00:59:40 dans un parloir familial,
00:59:42 il le doit à Robert Banninter.
00:59:44 On n'est pas forcés d'être d'accord
00:59:46 et canonisés par la même occasion.
00:59:48 Je pense que
00:59:50 là-dessus, le RN
00:59:52 n'était pas dans un hommage
00:59:54 à un saint canonisé.
00:59:56 On peut ne pas être d'accord, mais
00:59:58 je rebondis sur ce qu'a dit Philippe
01:00:00 et je le mets en lien avec ce qu'a dit Gabriel.
01:00:02 Moi je n'étais pas d'accord avec l'ensemble
01:00:04 des actions de Robert Banninter,
01:00:06 ministre de la Justice, même si je suis favorable
01:00:08 à l'abolition de la peine de mort. Simplement,
01:00:10 je regrette que suite à sa mort, il n'y ait pas eu
01:00:12 un consensus pour rendre hommage
01:00:14 à un homme qui était quand même un grand homme,
01:00:16 qui a eu une histoire bien...
01:00:18 - Il ne veut pas voir les membres de RSI et de RN,
01:00:20 ça lui appartient, elle a tout le droit.
01:00:22 - Quand De Gaulle meurt, il y aura aussi eu des Français pour payer de l'or.
01:00:24 - Pierre, dernier mot là-dessus.
01:00:26 Pierre Lelouch.
01:00:28 - Deux choses. Un, ce qui est grave dans ce pays,
01:00:30 c'est qu'en effet, nous vivons un moment de fracturation
01:00:32 profonde.
01:00:34 Et je subodore que derrière ça, il y ait une fracturation
01:00:36 dont les racines sont
01:00:38 ethnico-religieuses et idéologiques,
01:00:40 tout ça mélangé. On est dans le
01:00:42 wokisme mélangé à la...
01:00:44 C'est grave ce qui se passe,
01:00:46 mais il faudrait plus de temps.
01:00:48 - On est dans la France identitaire.
01:00:50 - Oui, oui, il y a un conflit d'identité
01:00:52 à l'intérieur du pays.
01:00:54 - Des conflits identitaires.
01:00:56 - Le dernier mot que je voulais dire quand même,
01:00:58 c'est que j'ai vu aujourd'hui une déclaration
01:01:00 de quelqu'un qui est très proche de M. Mélenchon,
01:01:02 je crois que c'est Mme Chiquirou.
01:01:04 - Ah oui, on y vient, on y vient, j'arrive, Pierre.
01:01:06 - Elle dit quelque chose qui est véritablement...
01:01:08 - C'est horrible.
01:01:10 - Mais ça tient de l'appel au meurtre.
01:01:12 Quand on parle de fracturation,
01:01:14 on parle de quelqu'un qui représente
01:01:16 un groupe ethnique et qui est en train de dire
01:01:18 "On n'oubliera pas, on ne pardonnera pas".
01:01:20 - Puisque vous défleurez le conducteur,
01:01:22 cher ami, on va le voir ensemble.
01:01:24 - C'est la même chose.
01:01:26 - Je voulais en parler parce qu'on a ce sujet aussi
01:01:28 sur ce restaurant en Suisse
01:01:30 qui est interdit aux Juifs,
01:01:32 qui loue du matériel de
01:01:34 raquettes, de ski, etc.,
01:01:36 et qui l'a interdit aux Juifs.
01:01:38 Je voulais joindre ce tweet de Sofia Chiquirou.
01:01:40 Mais peu importe, vous avez raison, Pierre.
01:01:42 On n'oubliera pas et on ne pardonnera pas,
01:01:44 a-t-elle dit aujourd'hui.
01:01:46 On diffusera la voix de In, qui est cette petite fille
01:01:48 qui est morte dans des conditions affreuses
01:01:50 à Gaza et personne ne dit le contraire.
01:01:52 Et pendant des siècles, elle témoignera
01:01:54 de la sauvagerie et de la barbarie d'Israël,
01:01:56 état né d'une colonisation,
01:01:58 d'un apartheid
01:02:00 et d'un génocide. Elle a fini d'ailleurs,
01:02:02 je le dirai à nos téléspectateurs,
01:02:04 elle pourrait être tout à fait honnête, par supprimer ce message
01:02:06 tant elle a dû prendre conscience
01:02:08 à un moment qui était honteux.
01:02:10 Et l'état né d'un génocide, oui, celui des Juifs.
01:02:12 Ça relève du pénal
01:02:14 et ça relève de la loi
01:02:16 que j'ai contribué
01:02:18 à faire voter qui est un appel
01:02:20 à la haine raciale. C'est rien d'autre que ça.
01:02:22 On n'oubliera pas, état barba, etc.
01:02:24 Mais ils sont fous.
01:02:26 Ils sont en train de jouer
01:02:28 avec de la dynamite.
01:02:30 Ils sont en train de jouer avec de la dynamite.
01:02:32 Si vous le voulez bien, on va revenir sur cette actualité.
01:02:34 Mais je voulais aussi qu'on parle d'un fait majeur
01:02:36 et qui nous intéresse tous, c'est ce drame
01:02:38 qui a failli frapper une nouvelle fois
01:02:40 la police nationale aujourd'hui à La Rochelle
01:02:42 puisqu'un policier au commissariat
01:02:44 a été attaqué au couteau.
01:02:46 Amaury qui est avec nous
01:02:48 pour nous en dire un petit peu plus.
01:02:50 Que s'est-il passé ? Que s'est-on des faits d'abord ?
01:02:52 On a vraiment évité un drame, Julien.
01:02:54 Aujourd'hui, ça s'est passé aux alentours
01:02:56 de midi 30 dans l'enceinte
01:02:58 du commissariat de La Rochelle
01:03:00 et plus exactement devant le bureau de l'accueil.
01:03:02 Le commissariat de La Rochelle a 5-6 ans.
01:03:04 C'est un bâtiment très moderne,
01:03:06 très espacieux et ce jour-là, il y avait
01:03:08 3 policiers qui étaient affectés aux plaintes,
01:03:10 qui recevaient les plaintes des gens
01:03:12 qui venaient les voir. Vous aviez 2 policières
01:03:14 et un policier qui, après avoir pris
01:03:16 sa pause déjeuner, donc aux alentours
01:03:18 de midi 30, revient dans le commissariat,
01:03:20 passe justement dans le hall
01:03:22 d'accueil et d'attente où il y a des gens
01:03:24 qui veulent porter plainte et là, vous avez un homme
01:03:26 qui est debout sur son passage
01:03:28 et ce policier lui dit "Allez vous asseoir et attendre".
01:03:30 Et puis cet homme, au lieu
01:03:32 d'aller s'asseoir, finalement, va
01:03:34 vers le policier qui allait dans son bureau de plainte
01:03:36 et lui dit "Excusez-moi monsieur"
01:03:38 pour l'apostrophé et là, tout d'un coup,
01:03:40 il sort un couteau et il tente de lui donner
01:03:42 plusieurs coups qui auraient pu être mortels
01:03:44 puisqu'il l'a visé à la fois au cou
01:03:46 mais aussi au visage.
01:03:48 Le policier, heureusement, est parvenu
01:03:50 à se protéger de ses coups, à mettre l'homme à terre.
01:03:52 Il a d'ailleurs été aidé par un homme
01:03:54 qui venait porter plainte dans le hall.
01:03:56 Tout s'est passé très vite en quelques secondes.
01:03:58 L'assaillant a été maîtrisé
01:04:00 et le pire a été évité
01:04:02 sans doute grâce aussi au profil
01:04:04 de ce policier. Je vous propose d'écouter le témoignage
01:04:06 de Vivant Renard,
01:04:08 qui est policier dans ce commissariat et qui est aussi
01:04:10 responsable syndical. Écoutez-le.
01:04:12 Le système
01:04:14 des plaintes, aujourd'hui, en tous les cas,
01:04:16 fonctionnait avec deux collègues
01:04:18 féminines et ce fameux
01:04:20 collègue masculin
01:04:22 qui est quelqu'un qui a 50 ans
01:04:24 mais qui est très aguerri,
01:04:26 ancien boxeur, il fait
01:04:28 1m85, 90 kg.
01:04:30 Donc quelqu'un qui s'entretient, qui fait du sport
01:04:32 tous les jours et
01:04:34 qui est encore de beau reste.
01:04:36 Ce qui fait que ça lui a permis quand même
01:04:38 de parer le coup de couteau.
01:04:40 Sans ces réflexes-là,
01:04:42 je pense qu'on en parlerait au passé, aujourd'hui.
01:04:44 Heureusement que ce collègue
01:04:46 a ce physique-là
01:04:48 et cette expérience-là
01:04:50 et cette qualité-là de sportif.
01:04:52 Sinon, je pense que
01:04:54 ce sera un drame, aujourd'hui.
01:04:56 - Amaury, question bête, mais il n'y a pas de détecteur de métaux
01:04:58 quand vous entrez dans le commissariat, qui aurait pu sonner
01:05:00 pour se rendre compte que ce monsieur avait un couteau sur lui ?
01:05:02 - Les policiers m'ont dit que non, donc c'est un sas de sécurité.
01:05:04 Donc on rentre, vous avez un policier
01:05:06 qui est de faction. - Vous ne dîtez pas vos poches ?
01:05:08 - Alors, c'est souvent un contrôle
01:05:10 des bagages, mais un couteau, vous pouvez le mettre là, c'était
01:05:12 un gant de clothes, on m'a parlé d'une vingtaine de centimètres
01:05:14 mais vous pouvez le mettre dans votre pantalon.
01:05:16 - Quelques mots, qu'est-ce qu'on sait sur les motivations
01:05:18 de l'agresseur, son profil ? - Alors,
01:05:20 de source policière, il est âgé de 22 ans,
01:05:22 il est français d'origine cameroonaise
01:05:24 et il habite à La Rochelle.
01:05:26 Il est connu des services de police,
01:05:28 mais il a un casier vierge, alors connu des services de police
01:05:30 pour violences, vols stupéfiants,
01:05:32 c'est assez important de le préciser parce que ça veut dire
01:05:34 qu'à priori... - Viols, pas vols,
01:05:36 viols, d'accord. - Tout à fait, et ça veut dire
01:05:38 qu'à priori... Alors, ça c'est les traitements des
01:05:40 enregistreurs, ça ne veut pas dire qu'il a été condamné, ça veut dire
01:05:42 qu'il est connu de la police pour avoir été mis en cause.
01:05:44 Et c'est important d'en parler
01:05:46 parce que ça veut dire que... Et peut-être qu'il connaissait
01:05:48 déjà les lieux de ce commissariat.
01:05:50 Alors, il n'a pas revendiqué
01:05:52 ses gestes, il n'a pas crié
01:05:54 quelque chose en particulier, donc là, toute la
01:05:56 question qu'on se pose, c'est pourquoi il a fait ça ? On a déjà vu des
01:05:58 attaques de policiers dans le passé, souvent
01:06:00 terroristes. Là, on ne sait pas,
01:06:02 ça va être justement tout le travail des enquêteurs.
01:06:04 Cet homme, il a été placé en garde à vue, donc là, il est
01:06:06 interrogé. Et puis,
01:06:08 de son côté, le policier a été blessé,
01:06:10 lui, au cou, au visage, mais aussi
01:06:12 à la main. Il a vraiment
01:06:14 frôlé la mort, et je vous propose là encore d'écouter
01:06:16 Vivan Renard, qui a pu s'entretenir avec lui tout à l'heure.
01:06:18 - J'étais avec lui,
01:06:20 je suis allé le voir à l'hôpital, il est revenu
01:06:22 de l'hôpital tout à l'heure, et donc je me suis entretenu,
01:06:24 il a été entendu sur l'essai, bien sûr,
01:06:26 c'est la procédure.
01:06:28 Je lui ai demandé comment il allait,
01:06:30 et en fait, il m'expliquait
01:06:32 qu'il n'avait pas mesuré l'importance
01:06:34 de ce qui se venait de se passer. Pour lui,
01:06:36 au tout début, c'est un mec qui lui saute
01:06:38 dessus, et c'est après
01:06:40 coup, quand il voit qu'il est blessé, qu'il est ouvert
01:06:42 au visage, qu'il est ouvert à la main,
01:06:44 qu'il mesure, et c'est après l'entretien
01:06:46 avec l'hôpital et avec
01:06:48 le psy qu'il a maintenant, qu'on commence
01:06:50 à mesurer ce qui se passe. Mais c'est
01:06:52 normal, c'est toujours comme ça.
01:06:54 Je pense que demain, il va mesurer encore plus,
01:06:56 et c'est là où on aura besoin d'être présent
01:06:58 auprès de lui. - Merci beaucoup
01:07:00 à Maurice. Le commissariat,
01:07:02 c'est un peu comme l'école, on se dit c'est un
01:07:04 sanctuaire, et dans ces endroits-là, les professeurs,
01:07:06 les policiers sont d'une certaine manière
01:07:08 protégés, mais ces barrières, elles sont en train de sauter.
01:07:10 - Mais c'est vrai que quand on se rend au commissariat pour porter
01:07:12 plainte, a priori, on se dit "ça y est, cette fois,
01:07:14 nous sommes à l'abri". Vous savez,
01:07:16 il y a une phrase ancienne qui disait "qui va juger
01:07:18 les juges", là c'est "qui va protéger les policiers".
01:07:20 Et ça devient extrêmement inquiétant. D'ailleurs, votre histoire
01:07:22 est très inquiétante parce qu'on a l'impression que
01:07:24 plus rien ne maîtrise rien, plus personne
01:07:26 ne maîtrise rien, parce que c'est même quelqu'un qui venait porter plainte
01:07:28 qui a aidé le policier. - Oui, c'est vrai.
01:07:30 - Donc non seulement on n'est pas à l'abri,
01:07:32 mais en plus, on peut éventuellement être
01:07:34 amené à prêter main forte.
01:07:36 Donc c'est vrai que c'est
01:07:38 assez terrifiant, et là aussi, c'est des
01:07:40 villes qui sont réputées pour
01:07:42 la vieille fumeur. - Oui, la Rochelle,
01:07:44 c'est quand même une ville
01:07:46 qui sent bon la douceur de vie.
01:07:48 - Oui, enfin, dans l'imaginaire collectif,
01:07:50 on fait convivre à la Rochelle,
01:07:52 c'est les francopholis,
01:07:54 c'est joli, c'est bord de mer.
01:07:56 - Non, non, la Rochelle,
01:07:58 - Non mais je parle d'imaginaire.
01:08:00 - Pas loin de l'île de Ré.
01:08:02 - C'était une période pas très
01:08:04 ancienne, une période récente,
01:08:06 c'était quand même assez tranquille, la Rochelle.
01:08:08 - Voilà. - C'est bien le problème.
01:08:10 - C'est que ça a changé.
01:08:12 - C'est quand même révélateur de ça.
01:08:14 - Bien sûr. - La Rochelle, vous allez voir.
01:08:16 - Parmi les villes où tout le monde rêvait d'aller habiter,
01:08:18 ou qui est au bord de mer,
01:08:20 - Taux de chômage.
01:08:22 - Ça accueillait même tous les ans des socialistes.
01:08:24 - Taux de chômage et de pauvreté à la Rochelle.
01:08:26 - Excusez-moi, j'ai tenté une blague, mais c'était un...
01:08:28 - Ah, c'était quoi ? Pardon, je suis très criant. Allez-y, pardon, Philippe, refaites-la moi.
01:08:30 - C'était une blague, parce que les universités d'été
01:08:32 de l'UPS se déroulaient. - Oui, c'est vrai.
01:08:34 - Tout s'explique. - Bien sûr.
01:08:36 - On pense à ce policier qui est durablement traumatisé.
01:08:38 - C'est ça qui a enriché la ville pour la rendre dans l'état où elle est aujourd'hui.
01:08:40 - Dernier sujet.
01:08:42 - Il y a d'ailleurs une psychologie qui a été ouverte
01:08:44 dans le conférential pour les policiers.
01:08:46 - Le dernier sujet qu'on a un tout petit peu défloré
01:08:48 il y a un instant, mais sans rancune,
01:08:50 cher Pierre, vous êtes chez vous, vous le savez.
01:08:52 La police suisse qui a donc,
01:08:54 et là je reprends mon sérieux parce que cette histoire,
01:08:56 elle est terrible et surtout affligeante.
01:08:58 La police suisse a annoncé hier
01:09:00 l'ouverture d'une enquête pour soupçons
01:09:02 de discrimination et incitation à la haine
01:09:04 après qu'un hôtel-restaurant d'altitude
01:09:06 à Davos a refusé de louer
01:09:08 du matériel de sport d'hiver
01:09:10 à des touristes juifs
01:09:12 sur la façade de l'hôtel-restaurant d'altitude.
01:09:14 Cet écriteau rédigé en hébreu
01:09:16 que nous avons traduit bien sûr
01:09:18 qui annonce que l'établissement ne louera plus
01:09:20 les luges et autres raquettes de neige
01:09:22 aux clients juifs.
01:09:24 Sujet, explication et on en dit quelques mots.
01:09:26 - Une affiche en hébreu placardée
01:09:30 sur le mur de cet établissement de Davos
01:09:32 en Suisse interdit aux personnes
01:09:34 issues de la communauté juive
01:09:36 de louer du matériel de sport.
01:09:38 - Suite à divers tristes incidents
01:09:40 dont le vol d'une luge, nous ne louons plus
01:09:42 de matériel de sport à nos frères juifs.
01:09:44 Cela concerne tous les équipements
01:09:46 tels que les luges, les airboards,
01:09:48 les ski-bo-curls et les raquettes à neige.
01:09:50 Nous vous remercions de votre compréhension.
01:09:52 - Un acte antisémite
01:09:54 condamné par le secrétaire général
01:09:56 de la Fédération suisse des Communautés israélites.
01:09:58 - Premièrement, je pense
01:10:00 que c'est fake news,
01:10:02 que ce n'est pas possible qu'en Suisse
01:10:04 quelque chose comme ça soit possible.
01:10:06 Et après, le patron a dit
01:10:08 oui, oui, c'est quelque chose
01:10:10 qu'il veut vraiment, il ne veut pas louer un juif,
01:10:12 c'est une décision qu'il a faite.
01:10:14 J'étais complètement choqué
01:10:16 et je ne peux pas vraiment...
01:10:18 Pour moi, c'était quelque chose
01:10:20 qui n'est pas possible en Suisse.
01:10:22 - Nous avons tenté de contacter l'établissement
01:10:24 sans succès. Selon la Fédération suisse
01:10:26 des Communautés israélites qui a porté plainte,
01:10:28 le patron s'est excusé.
01:10:30 Des excuses qui ne sont pas acceptées.
01:10:32 - Il a dit oui,
01:10:34 le juif vraiment peut
01:10:36 louer en nouveau.
01:10:38 Je ne sais pas
01:10:40 quoi dire, s'il veut dire merci
01:10:42 beaucoup, le juif...
01:10:44 Maintenant, ils sont d'accord de louer un juif.
01:10:46 - La police a ouvert une enquête
01:10:48 pour discrimination et incitation à la haine.
01:10:50 - Je vous dis franchement,
01:10:52 j'ai eu du mal à y croire
01:10:54 quand j'ai vu le sujet la première fois.
01:10:56 C'est pas vrai, c'est une caméra cachée.
01:10:58 - Je ne sais pas quoi vous dire,
01:11:00 je trouve ça assez incommentable.
01:11:02 - Qu'on puisse l'afficher, l'assumer, c'est de la folie pure.
01:11:04 - Oui, complètement.
01:11:06 Je me demande si ça a d'ailleurs un rapport
01:11:08 avec la localisation qui est Davos
01:11:10 et qui parfois nourrit
01:11:12 quelques fantasmes, même si je peux m'opposer
01:11:14 à ce qui se dit parfois à Davos.
01:11:16 Je n'en sais absolument rien. Ce qui est sûr, c'est que l'ancisémitisme
01:11:18 traverse les frontières. C'est très étrange
01:11:20 que ce soit écrit en hébreu.
01:11:22 - Si, ça je peux vous l'expliquer.
01:11:24 Je sais que traditionnellement,
01:11:26 pour une raison que j'ignore,
01:11:28 j'ai vu en préparant ce petit thème,
01:11:30 ce thème tout court d'ailleurs,
01:11:32 qu'il y a une grosse communauté juive ultra-orthodoxe
01:11:34 qui va passer ses vacances
01:11:36 à Davos.
01:11:38 Des Juifs ultra-orthodoxes qui parlent entre eux
01:11:40 hébreu et qui...
01:11:42 Voilà pourquoi ils affichent ce message en hébreu.
01:11:44 - Avec des chapeaux noirs sur les pistes.
01:11:46 - Oui, je ne sais pas dans quelles tenues ils skient,
01:11:48 mais peu importe d'ailleurs.
01:11:50 - Mais il faut savoir ce que c'est que Davos.
01:11:52 - Ah oui, moi je connais Davos.
01:11:54 - C'est une station de ski.
01:11:56 On disait tout à l'heure,
01:11:58 pendant qu'on écoutait le reportage,
01:12:00 c'est Mosgev, mais non, c'est Mosgev+++.
01:12:02 C'est vraiment la station de ski
01:12:04 la plus haut standing,
01:12:06 la plus huppée
01:12:08 des Alpes.
01:12:10 - Ce qui m'intéresse, Philippe,
01:12:12 c'est la construction mentale de l'homme
01:12:14 qui a écrit ce message.
01:12:16 Comment il est allé jusqu'à ce processus
01:12:18 en se disant "c'est normal que je fasse ça".
01:12:20 - Parce que vous êtes juif,
01:12:22 vous avez tendance à abandonner ou voler le matériel de ski.
01:12:24 C'est le premier prérequis présupposé
01:12:26 de ce monsieur.
01:12:28 Il dit "ah, ceux qui sont juifs ont tendance
01:12:30 à oublier mon matériel, donc je vais leur interdire.
01:12:32 Et surtout, je ne vois pas de mal
01:12:34 à afficher cela,
01:12:36 et ça, c'est la définition même
01:12:38 de la banalisation de l'antisémitisme".
01:12:40 - Il parle de tristes incidents.
01:12:42 C'est assez curieux.
01:12:44 Ce qui est assez marrant
01:12:46 dans cette histoire,
01:12:48 c'est que Davos,
01:12:50 la semaine de Davos où le grand capital
01:12:52 se réunit avec les présidents
01:12:54 et tout, c'est vraiment
01:12:56 l'image inverse. Davos vit le monde,
01:12:58 tout le monde vient,
01:13:00 tous les grands de ce monde,
01:13:02 la finance, le cosmopolitisme.
01:13:04 Et là, le gars qui loue des skis
01:13:06 dans Davos, il ne les aime pas, finalement.
01:13:08 - Parce qu'il s'est fait le fact.
01:13:10 - Mais il a pris la peine de l'écrire en hébreu,
01:13:12 quand même. C'est bien.
01:13:14 - Je crois comprendre. Donc il a fait ça
01:13:16 pour faire des affiches.
01:13:18 - Ou que certains clients laissaient traîner
01:13:20 peut-être le matériel,
01:13:22 c'est l'explication qu'il donne.
01:13:24 Il en a conclu que c'était les clients juifs
01:13:26 qui faisaient ça, et il a trouvé ça normal
01:13:28 de faire une affiche pour dire "désormais,
01:13:30 vous ne pourrez plus louer de matériel chez moi".
01:13:32 - La connerie est cernelle.
01:13:34 Elle est de tous les temps,
01:13:36 de tous les pays, de toutes les époques.
01:13:38 - Une nouvelle remerciant de votre compréhension.
01:13:40 - Elle s'affiche.
01:13:42 Le type, ce n'est pas 10
01:13:44 ou 10,11,12.
01:13:46 - Non, parce que ça a été banalisé.
01:13:48 Depuis le 7 octobre,
01:13:50 l'antisémitisme est banalisé autour d'une parole politique
01:13:52 notamment qu'on pourrait évoquer.
01:13:54 Je ne dis pas depuis le 7 octobre,
01:13:56 je ne dis pas depuis le 8,
01:13:58 le 9 ou le 10.
01:14:00 Parce que le 7 octobre, au 7 octobre,
01:14:02 alors que l'antisémitisme commençait déjà
01:14:04 à ressurgir, Israël n'avait pas
01:14:06 tiré la moindre balle, n'avait pas entamé
01:14:08 la moindre contre-offensive.
01:14:10 Ce n'est pas de la contestation
01:14:12 d'un poste supposément
01:14:14 disproportionné d'Israël.
01:14:16 Yoann qui voulait dire un mot, Pierre vous êtes le suivant.
01:14:18 - Un mot de conclusion.
01:14:20 - Vous conclurez, c'est parfait.
01:14:22 - Ça a l'air de vous surprendre.
01:14:24 Honnêtement, ça ne me surprend pas du tout.
01:14:26 - On ne serait dans les années 20, dans les années 30, ça me surprendrait moins.
01:14:28 - Oui, mais non,
01:14:30 je ne suis pas surpris du tout.
01:14:32 Parce qu'effectivement, ce qui s'est passé le 7 octobre
01:14:34 a libéré la parole antisémite
01:14:36 mais cet antisémitisme, il est latent,
01:14:38 il est là depuis très longtemps.
01:14:40 On a l'air de découvrir qu'il y a de l'antisémitisme
01:14:42 en France, partout dans le monde.
01:14:44 Mais ça existe depuis très longtemps.
01:14:46 Et le 7 octobre, on n'a fait que libérer
01:14:48 et amplifier, je vous l'accorde,
01:14:50 amplifier cette parole antisémite et cette détestation des Juifs.
01:14:52 - C'est quand même une extrémité, Yoann.
01:14:54 Vous vous rendez compte ?
01:14:56 Vous êtes devant un commerce en Suisse aux portes de la France
01:14:58 qui est écrit interdit aux Juifs.
01:15:00 - Je ne suis pas sûr qu'il y ait un lien avec le 7 octobre.
01:15:02 C'est de la généralisation débile.
01:15:04 - Il ne l'aurait pas fait s'il n'y avait pas eu le 7 octobre.
01:15:06 S'il n'y avait pas cette décomplexion.
01:15:08 - Oui, décomplexion de l'antisémitisme.
01:15:10 Ce message ne serait pas...
01:15:12 - Il faut vous rendre compte
01:15:14 de ce qu'on lit.
01:15:16 Parce que les Juifs,
01:15:18 le 7 octobre,
01:15:20 ils vivent ce genre de choses quasiment quotidiennement.
01:15:22 Enfin, je veux dire,
01:15:24 c'est le quotidien de beaucoup de nos compatriotes.
01:15:26 - Il ne faut pas misérabiliser
01:15:28 la condition juive en France
01:15:30 qui était un peu moins bonne ces derniers mois.
01:15:32 Mais depuis qu'on parle en réalité moins d'Israël
01:15:34 sur les plateaux de télé, notamment, etc.
01:15:36 Les gens ont un peu laissé retomber le débat
01:15:38 aussi dans la société.
01:15:40 J'ai simplement pas envie qu'on victimise la situation des Juifs de France.
01:15:42 - Bien sûr, mais les actes antisémites qui ont bondi
01:15:44 de plus de 1000%, si vous voulez, ça a une signification.
01:15:46 Et c'est pour cela que je dis que moi,
01:15:48 ce qui se passe là...
01:15:50 - Désolé, c'est l'heure de l'entraînement.
01:15:52 - Mes chers amis, je voudrais vous dire qu'on vit un moment formidable.
01:15:54 On a commencé l'émission par la tentative
01:15:56 d'interdiction d'une télévision.
01:15:58 On est ensuite passé à des
01:16:00 attaques, des appels
01:16:02 à l'agression.
01:16:04 "On ne pardonnera pas à la bande de nazis",
01:16:06 etc. On tombe
01:16:08 ensuite sur des
01:16:10 inscriptions antisémites, ouvertement antisémites
01:16:12 sur des boutiques, sur des
01:16:14 politiciens qui se font assassiner. Je trouve que c'est formidable.
01:16:16 - Il est beau le mot, hein ? - La meilleure chose pour régler ça,
01:16:18 c'est d'interdire la télé qui en parle.
01:16:20 - Bon, les amis, on va se
01:16:22 quitter avec notre revue de presse. Et puis j'ai une petite
01:16:24 image sympa qui va nous redonner le sourire
01:16:26 avant de se quitter pour se retrouver demain.
01:16:28 Les unes de la presse, comme d'habitude.
01:16:30 Le Figaro, demain, qui nous parle de
01:16:32 Joe Biden, comment Joe Biden tente d'éviter la guerre
01:16:34 avec l'Iran. Et puis les agriculteurs
01:16:36 qui sont au cœur, également,
01:16:38 du Figaro, apparaître demain matin.
01:16:40 Aujourd'hui en France, oui, ça y est, c'est officiel,
01:16:42 le permis de conduire dématérialisé arrive.
01:16:44 Plus de papier. Il n'y aura plus d'excuses
01:16:46 pour ne pas présenter son permis, hein,
01:16:48 Gabriel, aux forces de l'ordre.
01:16:50 Quand vous êtes arrêté après avoir grillé le feu orange.
01:16:52 Je plaisante, bien sûr.
01:16:54 Les échos, oui, c'est la fin d'une époque. Monsieur Nicolas
01:16:56 de Taverneau a
01:16:58 confirmé qu'il quittait la chaîne
01:17:00 aujourd'hui. Très grand patron de médias.
01:17:02 La fin d'une époque. Très grand patron du second groupe.
01:17:04 C'est pas l'arcobre qu'il a viré ? Non, je crois pas.
01:17:06 West France, quelles ambitions pour l'école et
01:17:08 ses professeurs ? Avec Nicole Belloubet, la ministre de l'Éducation
01:17:10 qui est en une, Sud-Ouest.
01:17:12 Notre-Dame de Bétarame,
01:17:14 une mise en cause pour viol,
01:17:16 toujours en poste. Un mise en cause pour viol,
01:17:18 toujours en poste. Alors ça, c'est une histoire
01:17:20 que je découvre et qu'on pourra creuser,
01:17:22 grâce à nos amis de West France,
01:17:24 qui nous parle également des cambriolages
01:17:26 qui repartent à la hausse.
01:17:28 Vous le savez, les uns les autres,
01:17:30 à priori, je vais pas
01:17:32 m'inviter dans la vie privée de chacun et chacune,
01:17:34 mais vous êtes tous en couple,
01:17:36 autour de la table, ou peut-être pas,
01:17:38 peu importe. Demain, c'est la Saint-Valentin.
01:17:40 Demain, c'est la Saint-Valentin, et il y a
01:17:42 quelqu'un, un personnage que chacun connaît,
01:17:44 qui a anticipé la Saint-Valentin autour de son amoureux.
01:17:46 C'est Carla Bruni, qui nous donne
01:17:48 des nouvelles de Nicolas Sarkozy
01:17:50 avec ce petit post sur Instagram
01:17:52 ce soir, où elle dit "Tout son amour,
01:17:54 je t'aime comme ça", dit-elle
01:17:56 en légende. A priori, ils sont en vacances
01:17:58 au Maroc. Très classe.
01:18:00 Et regardez la meilleure photo.
01:18:02 Et le biceps, c'est saillant, hein ?
01:18:04 Pierre, sympa le biceps de l'ancien
01:18:06 président. Voilà, "je t'aime comme ça",
01:18:08 avec des petits... Quels sont les petits hashtags
01:18:10 que vous m'aviez dit en régie ?
01:18:12 Non ? - On voit là, très beau gosse.
01:18:14 - Oui, mais je les vois pas, moi, c'est trop petit, là.
01:18:16 - "Hot husband". - Très beau gosse.
01:18:18 - "I love my men". - "I love my man".
01:18:20 - "Waiting for my men". - Et "Waiting for my men",
01:18:22 j'attends mon homme, j'aime mon homme.
01:18:24 - "Je suis le plus très très belle Saint-Valentin à tous les amoureux",
01:18:26 avec 13 minutes d'avance,
01:18:28 puisqu'il sera minuit dans 13 minutes.
01:18:30 - "Plus belle en Italie". - Et on la souhaite belle
01:18:32 au couple Sarkozy, également. Je rappelle...
01:18:34 Qu'est-ce que vous disiez ? - Je disais que c'est
01:18:36 plus jolie, "plus belle en Italie". Je croyais
01:18:38 qu'elle était italienne, pas la peine.
01:18:40 - Et vous savez que demain, parce qu'on parle souvent
01:18:42 de l'ouverture de l'arrivée du Ramadan,
01:18:44 demain, c'est le début du carême
01:18:46 pour les catholiques. - Ah, joyeux début
01:18:48 de carême à tous les catholiques de France,
01:18:50 bien évidemment. Et je rappelle
01:18:52 à tous les téléspectateurs de CNews
01:18:54 qui nous soutiennent, qu'on
01:18:56 embrasse, qu'on salue, que sur ce
01:18:58 petit... Ah, j'ai raté. Ça fait 15 ans
01:19:00 que je fais de la télé, je ne sais toujours pas faire
01:19:02 le petit QR code. Regardez, je le chatouille.
01:19:04 On a le petit QR code. Eh bien, vous pouvez cliquer
01:19:06 sur le QR code et puis vous aurez l'application.
01:19:08 Je le refais ? Ah, salut mon petit QR code.
01:19:10 Comment tu vas ? Merci.
01:19:12 QR code, c'est l'application CNews, indispensable.
01:19:14 On se donne rendez-vous demain. L'édition
01:19:16 de la nuit d'abord, c'était avec Michel Dos Santos
01:19:18 et donc demain, soir info, revient. Très bonne nuit
01:19:20 Merci de nous suivre.
01:19:22 [Générique de fin]