La responsable des ressources humaines revient sur la difficulté des élèves de seconde à trouver un stage au Pays basque
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Il est 8h15 sur France Bleu, Pays Basque et François et vous, Chkaléry, est-ce que votre
00:06jeune a trouvé son stage en entreprise ? Comment est-ce que vous l'avez aidé ? Parce qu'on
00:10sait que c'est aussi les parents qui poussent à dire « Dépêche-toi, trouve-moi ce stage
00:12». Est-ce que c'est un peu de piston ? Est-ce que vous avez peut-être été voir votre
00:16patron à vous ? Au contraire, la lettre de motivation a suffi. On vous attend au 05-59-59-17-17
00:22parce que ce matin, on en parle parce que, évidemment, c'est la croix et la bannière
00:25pour trouver ce stage pour certains lycéens. C'est la grande nouveauté de cette année
00:292023-2024. Les élèves de seconde doivent aussi aller en entreprise pour faire leur
00:33stage. C'est de la mi-juin à la fin juin. Pour faire un premier pas dans le monde en
00:38entreprise, c'est la galère, c'est du remplissage, nous ont dit des élèves, des chefs d'entreprise
00:43et des profs du Pays Basque. Et on reçoit ce matin une entreprise, l'entreprise SELSA
00:48basée entre Boukho et Tarnos. Bonjour Malvina Balax.
00:51Bonjour, enchantée. Vous êtes responsable, vous, du développement
00:54RH, ressources humaines, pour ce site, qui accueille 300 salariés dans le secteur de
00:59l'industrie. Vous allez prendre, vous, des secondes, des stagiaires pour cette année ?
01:04Alors, cette année, nous n'allons pas en prendre. Sachant que sur la partie UMM, on
01:10a plus de 100 stages qui sont offerts au niveau du Pays Basque et du Seignan.
01:13Donc, union des métiers de la métallurgie. Tout à fait. Non, nous, cette année, au
01:20niveau de SELSA, nous n'en prendrons pas, tout simplement parce qu'en deux ans, avec
01:24la création de notre laminoir, nous sommes passés de 180 salariés à 300. Nous avons
01:28encore une vingtaine de postes à pouvoir. Donc, nous avons préféré consolider notre
01:32base pour pouvoir accueillir de la meilleure des façons nos futurs stagiaires alternants.
01:38Il n'y avait pas forcément les accompagnants pour pouvoir suivre ces stagiaires, c'est
01:42ça ? Tout à fait. En fait, étant donné qu'il
01:43nous manque encore des effectifs, nous préférons en fait accueillir les personnes de la meilleure
01:46des façons et non pas faire du remplissage, comme je peux entendre, juste pour des stagiaires
01:52qui pourraient faire des activités qui ne les intéresseront pas.
01:55Vous le ferez dès que c'est possible, accueillir comme ça des élèves de seconde ?
01:58Tout à fait. Pour quelles raisons ?
02:00Alors, pour plusieurs raisons. La première, ça va être de faire découvrir nos métiers,
02:05notre environnement, l'ambiance de notre travail. C'est aussi ouvrir le champ des possibles
02:11au niveau des jeunes. Il y a une étude qui a été faite où aujourd'hui, un jeune
02:15connaît en moyenne une dizaine de métiers pour son orientation.
02:21C'est-à-dire qu'il est conscient de l'existence d'une dizaine de métiers ?
02:25Exactement. En fait, quand vous faites des job dating auprès de jeunes et que vous
02:29demandez qu'est-ce qu'ils veulent faire plus tard, beaucoup vont s'orienter sur des métiers
02:33qu'ils connaissent. Le classique, quoi.
02:35Exactement. Ce qu'ils vont avoir au niveau de leur famille, au niveau de leur entourage,
02:39et très peu sur le monde industriel. Tout simplement parce qu'il y a une image encore
02:44qui est à dépoussiérer avec des activités qui vont être laborieuses, qui vont être
02:49peu intéressantes. L'idée, c'est vraiment de faire découvrir notre quotidien et tous
02:57les champs des possibles.
02:58Mais en tant que parent, quand même, on se pose la question. Vous dites que c'est pour
03:02explorer le champ des possibles. Mais quand on est parent, on se dit que ces stages-là,
03:06c'est pour quoi apprendre à servir le café et savoir où se trouvent les papiers de l'imprimante.
03:10Pas du tout. Évidemment, c'est un stage d'observation. Ils ne vont pas avoir de manipulation
03:15en tant que tel. Mais nous, on a un vrai enjeu parce qu'aujourd'hui, on manque d'effectifs
03:22sur des métiers en tension, par exemple sur les techniciens de maintenance, les chaudronniers,
03:26parce qu'il n'y a pas d'inscrits dans les parcours, dans les formations et donc pas de
03:30diplômés. Notre volonté, c'est aussi d'aller sur les plus jeunes pour leur faire découvrir
03:36des métiers qu'ils n'auraient pas pensés pour pouvoir les recruter à moyen terme ou
03:42à long terme.
03:43Dans le cadre de votre entreprise, il y aurait une partie où on participerait. Comment ça
03:51se passerait concrètement pour les élèves de seconde ?
03:53Chez nous, on aurait plutôt une idée de faire un parcours parce qu'en fait, nous avons
03:58deux sites. Nous avons la partie à série où nous recyclons de la ferraille pour pouvoir
04:03faire des billettes. Des billettes, c'est des poteaux à sections carrées entre 8 et
04:0813 mètres. Et en fait, nous avons notre laminoir qui est tout neuf, donc il y a deux
04:14ans, où on va laminer ces poteaux pour pouvoir faire des bobines d'acier. En fait, il y
04:22a un panel de métiers qui est assez important, deux environnements totalement différents,
04:29une acierie qui a plus de 30 ans et un laminoir qui est flambant neuf. C'est vraiment faire
04:34un parcours de découverte sur l'ensemble des métiers logistique, qualité, production.
04:40Donc pas juste boire le café, je vous propose d'écouter un représentant d'entreprise,
04:47Sébastien Carré, qui est délégué à la Confédération des petites et moyennes entreprises
04:52des Pyrénées-Atlantiques et qui nous parle de ses stages pour les secondes.
04:55Aujourd'hui, je dois vous avouer que pour aller 75% des cas, c'est du remplissage.
05:01Donc au mieux, ça va aller travailler dans l'entreprise de maman ou papa pour éviter
05:08qu'ils restent sur le carreau.
05:10C'est une réalité quand même de dire qu'il s'agit du remplissage quand vous avez comme
05:13ça un représentant des entreprises du Pays Basque qui vous dit ça ?
05:16Alors, ça peut être une réalité dans certaines structures. Après, pour les industries de
05:23la métallurgie, en fait, on se concerte, on travaille ensemble au niveau du Pays Basque
05:28et du Seignan pour affronter les difficultés qu'on peut avoir ensemble.
05:32Et je vous avoue que nous, au contraire, aujourd'hui, en fait, on a développé,
05:36celle-là, on a été les premiers à le faire, des immersions de professeurs pour découvrir
05:41et en fait, rapprocher le monde du travail avec le monde de l'enseignement.
05:47Donc non, aujourd'hui, nous, on a un véritable enjeu.
05:49Après, toutes les entreprises n'ont pas la capacité, en fait, de créer tout ça.
05:54Je vous dis, aujourd'hui, on ne va pas les prendre parce que nous n'avons pas l'environnement
06:01adéquat aujourd'hui, mais on y travaille et les petites entreprises n'ont pas forcément
06:08peut-être les moyens de faire cet accompagnement-là.
06:10Il est 8h21 sur France Bleu Pays Basque et France 3 et Houches Calairie, notre invité
06:14ce matin, Malvina Balax, qui fait partie du développement RH de l'entreprise SELZA.
06:20Oui, entre Boucaud et Tarnoz, j'avais perdu le nom et on vous attend au 05, 59 de fois,
06:2417 de fois, évidemment, pour nous dire comment est-ce que vous avez réussi à trouver un
06:28stage à votre enfant ou comment lui l'a trouvé peut-être tout seul ?
06:31Justement, on a le témoignage ce matin de lycéens, de parents d'élèves sur comment
06:36ils ont trouvé un stage au lycée René Cassin de Bayonna.
06:39Mon père, il connaissait quelqu'un qui travaillait à l'hôpital.
06:41Moi aussi, j'ai réussi à trouver mon stage parce que je me suis renseignée avec mon
06:45oncle.
06:46Mes parents, ils connaissaient des gens, donc ça a été facile.
06:48J'ai trouvé le stage pour mon fils parce que comme je suis chef d'entreprise et j'ai
06:51un certain nombre de réseaux.
06:52C'est ce que vous disiez tout à l'heure, finalement, ça enferme quelque part le champ
06:56des possibilités d'attirer des jeunes dans votre secteur, de voir des parents comme ça,
07:01des élèves qui font jouer le piston.
07:03C'est pour ça qu'on essaye par plusieurs moyens.
07:07Il y a des kits métiers gratuits à destination des prescripteurs ou des enseignants pour
07:14découvrir les métiers du monde industriel.
07:16On participe activement à des forums d'emploi à destination des jeunes, des forums d'orientation
07:23pour leur faire découvrir ces possibilités-là.
07:25On est vraiment en termes de présentation et on peut prendre des demandes de stages
07:31aussi.
07:32Et c'est donc du pain béni, finalement, pour vous, ces stages de seconde, de pouvoir attirer
07:38d'autres jeunes.
07:39Tout à fait, parce qu'aujourd'hui, nous allons recruter principalement sur les valeurs
07:45de la personne, plus que sur des compétences, parce que, par exemple, pour nos métiers
07:49au niveau de la Syrie, on a un parrainage et un accompagnement de plus d'un an et demi
07:54pour pouvoir connaître notre métier, parce qu'en fait, vous ne pouvez pas, via un diplôme,
07:59connaître nos métiers.
08:00Et la réalité que nous avons chez Celsa est la même pour beaucoup d'entreprises industrielles.
08:06Après, il y a une réalité quand même, qui est de dire que les métiers de l'industrie,
08:09ça reste un métier difficile.
08:12Au-delà du fait que vous n'arrivez pas à convaincre les jeunes de venir chez vous.
08:18Alors, on n'a pas aujourd'hui forcément de difficulté de convaincre les jeunes pour
08:22venir chez nous.
08:23Par exemple, chez Celsa, nous avons la majorité de nos recrutements qui sont faits via cooptation.
08:27Via cooptation, ça veut dire que c'est des salariés de chez nous qui vont donner le
08:31CV de personnes qu'ils connaissent.
08:32Donc aujourd'hui, la plupart de nos recrutements sont faits par des personnes qui sont déjà
08:38heureuses de travailler chez nous et dans l'environnement que l'on connaît.
08:41Oui, mais pour aller plus large que ça justement.
08:43Alors, la difficulté va être sur des horaires décalés, qui aujourd'hui peut être un vrai
08:48frein pour l'équilibre vie professionnelle et vie personnelle.
08:53Ça oui.
08:54Après, en termes de difficulté réellement de métier, pas forcément.
08:58On a ce matin un témoignage.
09:00Absolument, au 05-59-59-10-17-17, parce que sur France Bleu Pays Basquet, François Wouchkaléry.
09:05Vous pouvez aussi prendre la parole comme Serge.
09:08Bonjour Serge.
09:09Bonjour.
09:10Et alors vous, vous êtes père de famille, ça peut toujours être évident si j'ai bien
09:14compris de trouver des stages pour vos enfants.
09:16Tout à fait, alors je parle tout simplement d'un papa qui n'a rien à voir avec la situation
09:22de la métallurgie, puisque je suis dans la restauration et quand l'école vous dit qu'il
09:28faut trouver un stage, que vous n'avez aucune adresse, vous allez taper aux portes de droite
09:32et à gauche pour essayer de trouver pour votre enfant, bien sûr, un stage, et ce n'est pas
09:37évident.
09:38Dans ce lycée de Loudun, vous voyez autrefois, moi en tant que cuisinier, autrefois, le lycée
09:56hôtelier de Biarritz, qu'on appelait les Rocailles, s'est débrouillé avec les entreprises
10:03de la région, avec tous les restaurants et tous les hôtels de la région, pour essayer
10:07de trouver des stages pour nos élèves.
10:09Vous voudriez qu'il y ait un partenariat entre les établissements et les entreprises ?
10:12Tout à fait, et là, ce n'est pas du tout le cas, ce sont les élèves qui vont en casse-pipe,
10:18alors peut-être que ça leur apprend à trouver le travail, je veux bien, il n'y a que ça,
10:23mais tout le reste, croyez-moi, je pense que toutes les écoles pourraient essayer quand
10:27même, parce que je vous dis, nous avons quand même pas mal d'écoles ici sur la Chaudronnerie,
10:32pour essayer quand même de trouver des stages assez jeunes, surtout qu'ils ont des contacts,
10:37ils pourront avoir des contacts, et ça passerait beaucoup plus facilement que le gosse qui
10:40va taper dans une porte, qu'on reçoit parfois une heure après.
10:44Merci Serge.
10:45Merci beaucoup Serge.
10:46Je vous en prie, je vous en prie.
10:49Malvina Ballax, effectivement, ce que dit Serge, c'est qu'il manque de partenariats
10:55entre entreprises, établissements scolaires, est-ce que c'est le cas ?
10:58Alors, c'est justement en fait une des choses qu'on est en train de développer, donc je
11:01vous parlais tout à l'heure des immersions de professeurs en entreprise pour connaître
11:05nos métiers aussi, donc c'est par exemple une des missions que j'ai personnellement,
11:10de créer des partenariats auprès des co-enseignants, qui je vous avoue est quelque chose qui prend
11:16du temps.
11:17Et il y a une résistance, même ?
11:18Alors, de la part des écoles directement, non, ils sont en fait plutôt demandeurs,
11:25tout à fait.
11:26C'est plutôt au niveau de l'organisation un peu plus haut de l'éducation qui peut
11:31être un frein.
11:33C'est-à-dire, administrativement, c'est compliqué, il faut toujours demander, faire
11:37des demandes d'autorisation.
11:38C'est plutôt ce côté-là.
11:39Aujourd'hui, en fait, les acteurs que nous avons en face de nous sont vraiment avides
11:44de pouvoir créer ces partenariats et on est en train de le faire.
11:47Dernière question, plus largement au-delà de ces stages, votre secteur est en manque
11:53de bras sur plusieurs postes dans votre entreprise, quels métiers sont les plus en tension ?
11:57Alors, les métiers qui vont être les plus en tension sont au niveau de la maintenance,
12:01donc comme je vous disais, tension de maintenance, chaudronnier, dont Serge parlait, des conducteurs
12:07de lignes, des usineurs, ça va être les métiers les plus difficiles aujourd'hui à recruter.
12:11Merci à vous Malvina Balax, je rappelle donc que vous êtes responsable du développement
12:16des ressources humaines pour l'entreprise, donc Celsa qui emploie 300 salariés dans
12:21le secteur de l'industrie.
12:22Et on vous retrouve sur francebleu.fr et sur l'application ici.