Joel Dicker nous parle de son dernier roman "Un animal sauvage" au succès incroyable. L'écrivain a eu la surprise d'avoir un message de sa chanteuse préférée Jenifer. Ses amis Garou et Alexandre Kominek se sont également prêtés au jeu. On retrouve la chronique de Valery Zeitoun
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00:00:00 RTL, 14h-15h30, c'est le bon dimanche chaud.
00:00:05 - Bonsoir Joël Dicker.
00:00:10 - Bonsoir.
00:00:11 - On est très très très nombreux.
00:00:13 - Bonsoir à tous, ça me fait très plaisir.
00:00:14 - Vous êtes une rockstar un peu maintenant.
00:00:15 - Non mais c'est les livres, en fait ça me fait plaisir de voir toujours et encore l'attrait
00:00:20 que les livres ont.
00:00:21 Pas mes livres que la littérature a évidemment mais que la lecture a sur nous tous.
00:00:25 - L'auteur Harry Kéber a été arrêté aujourd'hui après que la police ait découvert des restes
00:00:30 humains sur sa propriété.
00:00:31 Il pourrait s'agir de la jeune Nola Kellergan, disparue en août 1975 alors qu'elle était
00:00:32 âgée de 15 ans.
00:00:33 - C'est quelqu'un que j'ai connu et je ne l'ai pas tué.
00:00:34 - Je vous promets qu'on va vous faire sortir de là.
00:00:35 - Allez voir ces braves gens de Somerdale, ce sont tous des témoins potentiels.
00:00:48 On voyait parfaitement l'intérieur du cube de verre.
00:00:53 Un homme qui se savait invisible dans ses vêtements de sport sombre était accroupi
00:00:57 derrière un tronc, les yeux rivés sur Sophie dans sa cuisine.
00:01:01 Sophie, son café à la main, observait la lisière de la forêt qui marquait la fin
00:01:07 de son jardin.
00:01:08 C'était son rituel du matin.
00:01:11 Elle embrassait du regard son petit royaume sans se douter qu'on l'épiait.
00:01:15 A quelques kilomètres de là, au centre de Genève, une Peugeot grise aux plaques françaises
00:01:21 roulait sur une avenue déserte.
00:01:23 Dans le jour naissant, on ne distinguait pas son conducteur à travers le pare-brise.
00:01:28 - Merci de nous accueillir chez vous en ce dimanche après-midi.
00:01:32 Merci d'accueillir celui qui va faire son bon dimanche chaud, c'est le seul, l'unique
00:01:37 Joël Dicker qui est à mes côtés.
00:01:39 Je suis ravi de vous accueillir Joël.
00:01:42 - Très heureux d'être là.
00:01:43 - Le nouveau roman de Joël Dicker s'appelle "Un animal sauvage".
00:01:46 Je vais tout de suite tuer le suspense, j'ai adoré ce livre.
00:01:50 Dieu sait que souvent quand on reçoit un auteur à succès, on se dit "tiens, et si c'était
00:01:54 moins bien ? Du coup on pourrait titiller un peu".
00:01:57 Non, c'est ça le problème.
00:01:59 - Merci, c'est un bon problème.
00:02:01 - Oui, c'est un bon problème.
00:02:03 Mais on va en parler.
00:02:04 Vous, je sais qu'au-delà d'écrire des livres, ce que vous aimez par-dessus tout, c'est que
00:02:08 les gens se mettent à la lecture.
00:02:10 C'est l'acte de lire déjà, qui en soi est une réussite vous concernant.
00:02:15 On va parler d'un animal sauvage, cher Joël, mais avant cela, on a une habitude dans le
00:02:19 Bon Dimanche Show, on a l'habitude d'ouvrir notre comité d'accueil, c'est-à-dire que
00:02:23 nous avons des personnes qui ont voulu vous laisser un message, qui pour vous dire quelque
00:02:28 chose, pour nous raconter une anecdote, ici sur RTL.
00:02:31 Et le premier, je crois que c'est un ami proche, il s'agit de Garou.
00:02:36 - Salut Jérémie, c'est Garou, j'espère que tu vas bien.
00:02:39 Écoute, normalement je te ferais ce message pour te souhaiter un grand succès pour ton
00:02:43 nouveau bouquin, mais comme ton animal sauvage est déjà un grand succès, d'ailleurs je
00:02:48 fais les librairies pour essayer d'en trouver une copie, désespérément.
00:02:52 Écoute, que ça continue et surtout j'espère que le succès pourra se calmer pour qu'on
00:03:00 puisse se voir bientôt parce que tu me manques beaucoup.
00:03:02 Et on se fait signe, puis on se voit au plus vite.
00:03:05 Je t'embrasse et je t'aime de tout mon cœur.
00:03:08 À très vite, ciao.
00:03:09 - C'est trop mignon, mais je suis tout d'un coup dans le doute, ça veut dire que je ne
00:03:12 l'ai pas envoyé le bouquin.
00:03:13 - Ça veut dire ça?
00:03:14 - Je suis vraiment à la mine de bière.
00:03:17 - C'est la façon de tourner qui l'a eut, ce message.
00:03:21 - Non mais je suis hyper trompé.
00:03:23 En fait, tu sais quoi, je l'ai vu juste avant la parution.
00:03:26 Il est passé par Genève.
00:03:28 Et d'ailleurs on parlait parce qu'en ce moment même, on vient de finir la saison du sirop
00:03:32 d'érable au Canada et je sais que lui il s'est lancé dans la récolte du sirop d'érable.
00:03:37 Il a toujours des idées complètement folles et incroyables dans le bon sens du mot.
00:03:40 Et je lui avais dit "mais je viendrai, je vais venir" parce que je pensais que j'aurais
00:03:43 le temps de tout faire, évidemment.
00:03:45 Et je pense que j'imaginais aller le voir, raconter du sirop d'érable, lui amener un
00:03:48 livre.
00:03:49 Mais je vais me faire pardonner.
00:03:50 - D'ailleurs, il le dit en préambule dans son message.
00:03:53 Le livre est sorti le 27 février dernier.
00:03:56 Et oui, c'est déjà un succès.
00:03:57 En France, on approche des 300 000 exemplaires vendus.
00:04:01 Ce qui est dingue, il a été numéro 1 à sa sortie en France, en Italie et en Espagne.
00:04:07 On va parler de ça tout à l'heure, mais continuons notre comité d'accueil.
00:04:11 Quelqu'un d'autre a voulu vous laisser un message, il s'agit d'Alexandre Kominek.
00:04:15 - Salut Joël, c'est Alexandre Kominek, j'espère que tu vas bien.
00:04:19 Je suis très content de te savoir dans l'émission de Bruno Guion, qui m'a tout de suite appelé
00:04:24 en sachant qu'il te recelait parce que toi comme moi, on est Suisse, mais toi comme moi,
00:04:28 on est surtout des hommes de lettre.
00:04:29 C'est vrai que dans mes récits, j'utilise un peu plus le mot "bite" que toi, mais je
00:04:34 suis très content de te savoir chez les frouzes.
00:04:36 Bienvenue chez les frouzes.
00:04:37 Et s'il te plaît, vends-leur un max de bouquins.
00:04:41 Vends-leur, mais prends-leur tout leur pognon, tout ce pognon qui nous pique en Suisse chaque
00:04:45 jour avec leurs deux frontaliers.
00:04:47 Je ne vais pas le dire, mais il était au bout de mes lèvres.
00:04:50 Donc prends-leur un max d'osée.
00:04:52 Bienvenue chez les frouzes.
00:04:53 Et puis Bruno, on se voit bientôt au tribunal pour ton procès, non ? C'est quoi, c'est
00:04:58 le 6 ? - Oui, c'est ça, c'est le 6.
00:05:00 - J'adore, c'est un mec qui l'ouvre la bouche, je risque déjà.
00:05:03 Il est extraordinaire.
00:05:04 - J'ai voulu t'avouer un truc, je l'ai vu sur scène il y a quelques semaines maintenant.
00:05:08 Je pense que c'est le gars qui m'a fait le plus rire en one man de ces dix dernières
00:05:12 années.
00:05:13 - Il est extraordinaire.
00:05:14 - C'est un dingue.
00:05:15 - Il est incroyable.
00:05:16 Et si tu déprimes, tu peux aller voir quand il est, tous les matins ou presque, il se
00:05:22 poste à 5h du mat, en route vers le succès.
00:05:24 Il se fait un café et tu vois ses yeux, tu vois son rire.
00:05:28 Et juste ça, si je suis une mauvaise, tu vois, je regarde ça et je suis de bonne humeur.
00:05:32 Il est incroyable.
00:05:33 - Autre message de votre comité d'accueil, il s'agit de Nicolas Feuze.
00:05:37 Alors, il est auteur de roman policier, il est suisse également.
00:05:40 Et d'ailleurs, il est signé sur votre maison d'édition, Rosie & Wolf.
00:05:46 Et il vous a laissé ce message.
00:05:47 - Salut Joël, c'est Nicolas Feuze.
00:05:49 J'ai eu l'immense plaisir et surtout l'honneur que tu me demandes si je voulais rejoindre
00:05:53 en tant que premier auteur francophone l'aventure Rosie & Wolf.
00:05:56 Je dois bien remettre qu'au départ, ça ne s'est pas fait sans ta prévention de ma
00:05:59 part.
00:06:00 C'était au printemps 2021 déjà.
00:06:01 Avant qu'une annonce publique ne m'enlève la création de ta maison d'édition.
00:06:04 Et je me souviens avoir regardé mon agenda ce jour-là pour m'assurer qu'on n'était
00:06:08 pas le 1er avril.
00:06:09 T'as vite su trouver les mots pour me convaincre.
00:06:12 Derrière l'écrivain que tout le monde connaît, je découvrais en toi un éditeur bienveillant,
00:06:15 à l'écoute, mais surtout un homme qui s'est impliqué personnellement dans chaque mot
00:06:19 que j'ai écrit.
00:06:20 Mon polar Lofi Lattéliste a vu le jour en octobre 2023 et je me réjouis déjà de la
00:06:25 publication de mon second polar chez Rosie & Wolf en octobre 2024.
00:06:28 Ceci dit, j'ai une question à te poser qui me taraduste depuis trois ans.
00:06:33 Je ne t'y ai jamais posé.
00:06:34 Il y a tant de bons auteurs de polar sur le marché.
00:06:38 Alors pourquoi moi ? Est-ce qu'un livre en particulier a dicté ton choix ?
00:06:42 Pourquoi lui ?
00:06:43 Mais parce que Rosie & Wolf, c'est une maison d'édition que j'ai créée avec l'idée
00:06:49 - enfin ce que je voudrais beaucoup - c'est montrer que les mêmes livres peuvent réunir
00:06:53 des gens qui ne sont pas du tout similaires dans les genres de lecture qu'ils ont, dans
00:06:58 les lecteurs qu'ils sont.
00:06:59 Ça veut dire que j'aimerais faire paraître des livres qui vont être lus et appréciés
00:07:03 par des gens qui lisent beaucoup et des gens qui lisent très peu.
00:07:06 Et ça peut être des livres difficiles, ça peut être qu'on a des essais, ça peut être
00:07:10 aussi des livres, des romans plus divertissants.
00:07:13 Et je trouve que justement Nicolas, il répond vraiment à ce critère-là parce qu'il va
00:07:17 réunir des gens de tout milieu, de tout bord, des gens qui lisent un livre par année ou
00:07:21 des gens qui lisent un livre par jour.
00:07:24 Et c'est en ça que je trouve qu'il fait un boulot formidable.
00:07:27 Dernier message de votre comité d'accueil.
00:07:30 Je ne vais pas donner son nom.
00:07:32 C'est une chanteuse dont vous adorez les chansons et qui vous a laissé ce message
00:07:39 d'écouter.
00:07:40 Bonjour Joël, c'est Jennifer.
00:07:42 J'espère que vous allez bien.
00:07:44 Je suis moi-même absolument fan de l'écrivain que vous êtes.
00:07:48 Depuis les aventures haletantes d'Harry Kéber jusqu'aux péripéties de Fauve, cet animal
00:07:53 sauvage dont j'ai dévoré les 400 pages, des plages des Hamptons aux rives du Lac-Léman,
00:07:59 votre œuvre littéraire occupe une grande partie de mon précieux temps libre et je
00:08:03 m'impatiente de votre prochain livre dès que la dernière page du précédent est achevée.
00:08:08 Au plaisir de vous lire, cher Joël.
00:08:10 Et à bientôt, j'espère.
00:08:11 - Bruno, je peux aller me coucher maintenant.
00:08:13 J'arrête de travailler.
00:08:14 - Elle vous met un peu la pression dans le message.
00:08:19 - Elle attend déjà le nouveau.
00:08:21 - Hyper touchée.
00:08:22 Et tu sais que j'adore Jennifer.
00:08:24 - Je sais.
00:08:25 - Depuis toujours, enfin depuis qu'on la connaît.
00:08:29 - Sans voix.
00:08:31 - Les mots me manquent.
00:08:34 - En tout cas, il ne vous manque pas dans votre roman.
00:08:37 Il s'appelle "Un animal sauvage".
00:08:38 On va parler du nouveau roman de Joël Dicker qui fait son Bon dimanche chaud sur RTL.
00:08:44 A tout de suite.
00:08:45 Le saviez-vous ? Le Bon dimanche chaud est la seule émission qui est aussi savoureuse
00:08:53 avec une douzaine d'huîtres qu'avec un paquet de chips.
00:08:56 RTL tous les dimanches, c'est Bruno Guillon.
00:09:01 - C'est Joël Dicker qui fait son Bon dimanche chaud sur RTL.
00:09:05 "Un animal sauvage" sorti chez Rosie Edwulf en février dernier.
00:09:10 Cartonne déjà, je le disais.
00:09:12 Avant qu'on parle de ce qu'il y a à l'intérieur de ce roman, vous enchaînez les romans à
00:09:17 succès.
00:09:18 Est-ce que ça met une pression supplémentaire quand on écrit Joël ? Et avant qu'un roman
00:09:22 sorte, on se dit "waouh, il faut qu'il marche autant que le précédent, il faut qu'il fonctionne
00:09:27 que..."
00:09:28 Comment ça se passe au niveau de l'écriture ? C'est quoi le processus ?
00:09:30 - Il y a une pression mais qui arrive vraiment quand le livre paraît.
00:09:35 Avant ça, puisqu'on parle du processus même, c'est particulier parce que l'écriture,
00:09:39 c'est un moment où on est complètement seul.
00:09:41 En plus, je vis en Suisse, j'écris en Suisse, à Genève, ville très calme.
00:09:46 Et j'ai une routine comme ça, très calme, très distante du succès qui lui-même, le
00:09:51 succès d'un livre est particulier parce que c'est pas comme un musicien qui joue tous
00:09:56 les soirs devant des milliers de personnes, c'est pas forcément comme un acteur qui représente
00:10:01 ce qu'il est, puisque même si je joue, c'est son visage qui est marquant, on le reconnaît
00:10:04 tout de suite, il est identifié.
00:10:06 Il y a toujours une distance parce que les gens, c'est par rapport à mes livres, c'est
00:10:09 pas par rapport à moi.
00:10:10 Et souvent les gens me disent dans la rue, on me dit "Monsieur Dicker" souvent.
00:10:15 On me dit pas "Joël", on me dit "Monsieur Dicker".
00:10:17 Et puis on me dit pas "Je vous aime" comme ça peut être le cas de "Vedette de cinéma"
00:10:21 ou d'autres.
00:10:22 On me dit "J'aime vos livres".
00:10:24 Et donc ce biais, il rend ce succès au fond très sain et il enlève toute forme de pression
00:10:29 parce que ça me ramène au livre et ça me ramène au fond à ce que je fais depuis maintenant
00:10:35 15 ans.
00:10:36 Et ça me remet toujours dans cette position au fond de jeune auteur parce que c'est que
00:10:40 mon septième roman.
00:10:41 Et je pense souvent à ça.
00:10:43 C'est vrai que j'ai tout ce succès qui est incroyable, je suis reconnaissant envers
00:10:46 la vie, envers mes lecteurs, envers tout ça.
00:10:49 Il y a une grande part aussi de chance.
00:10:51 Il y a beaucoup de travail mais il y a aussi une part de chance évidemment.
00:10:54 Et donc tout ça fait que quand je me replace dans mon bureau chez moi à Genève, je suis
00:10:59 très distant de tout ça.
00:11:00 Il n'y a pas cette pression.
00:11:01 - Alors ça va être compliqué évidemment de parler du roman sans défleurer les énigmes.
00:11:05 Moi je l'ai vraiment abordé en me disant "Alors dis donc, le Jojo, à chaque fois il
00:11:09 m'a eu dans son bouquin, là je peux te dire que je vais trouver ce qui va se passer et
00:11:12 je ne me ferai pas cueillir dans les dernières pages".
00:11:15 Eh ben c'est raté, évidemment.
00:11:17 Mais pour parler de ce bouquin, il faut en donner le contenu.
00:11:20 Est-ce qu'on a une petite musique d'ambiance qui pourrait me permettre de vous donner envie
00:11:24 en quelques phrases de lire ce livre et en en faisant un rapide résumé ?
00:11:28 Nous sommes à Genève.
00:11:30 Un braquage a lieu.
00:11:32 Le 2 juillet 2022.
00:11:33 Deux malfaiteurs sont sur le point de dévaliser une grande bijouterie.
00:11:36 Mais ce braquage est loin d'être un banal féniver.
00:11:38 Vingt jours plus tôt, dans une banlieue cossue des rives du lac Léman, Sophie Braun s'apprête
00:11:43 à fêter ses 40 ans.
00:11:44 La vie lui sourit.
00:11:45 Elle habite avec sa famille dans une magnifique villa bordée dans la forêt.
00:11:48 Mais son monde idyllique commence à vaciller.
00:11:50 Son mari est empêtré dans ses petits arrangements.
00:11:53 Son voisin, un policier pourtant réputé irréprochable, est fasciné par elle jusqu'à
00:11:58 l'obsession et l'épi dans sa vie la plus intime.
00:12:01 Et un mystérieux rôdeur lui offre, le jour de son anniversaire, un cadeau qu'il va
00:12:07 la bouleverser.
00:12:08 Il faudra de nombreux allers-retours dans le passé, loin de Genève, pour remonter à
00:12:11 l'origine de cette intrigue diabolique dont personne ne sortira indemne.
00:12:15 Pas même le lecteur.
00:12:17 - T'es là, bravo !
00:12:18 - Pas mal comme ça !
00:12:19 - C'est pas tant !
00:12:20 - Et après, il y a ce talent d'écriture qui fait que, en fait, un peu comme dans un
00:12:26 film, quand on écrit un scénario de film, on est obligé de faire des rebondissements
00:12:31 toutes les 20 pages.
00:12:32 C'est un peu ça.
00:12:33 Et d'ailleurs, quand je l'ai lu, Joël, je me suis dit "mais c'est écrit pour être
00:12:36 adapté au cinéma".
00:12:37 Est-ce que, quand vous écrivez, vous y pensez, vous vous dites "ah tiens, ça, ça pourrait
00:12:41 être telle actrice, ça pourrait être tel acteur".
00:12:43 - Non, parce que ce que j'aime justement, c'est qu'un livre laisse beaucoup de place
00:12:49 au lecteur.
00:12:50 Et ce que j'aime, comme moi je lis aussi, parce qu'évidemment je suis devenu écrivain
00:12:54 parce que j'aime lire, c'est imaginer, c'est créer, c'est créer ses personnages, c'est
00:12:58 créer ses lieux, c'est les imaginer comme je veux moi.
00:13:01 Et donc quand j'écris, je pense jamais à mes personnages vraiment physiquement.
00:13:04 D'ailleurs, je serais incapable de les décrire vraiment.
00:13:07 Ils sont toujours un peu flous.
00:13:08 Et je tiens à ça parce que c'est vraiment une part du travail que je laisse à mes lecteurs.
00:13:12 C'est leur livre.
00:13:14 Et je serais bien embêté si on me disait "ok, alors qui tu veux, tu peux choisir l'actrice
00:13:19 et l'acteur que tu veux pour un film demain.
00:13:21 Choisis n'importe lequel, ce sera eux".
00:13:23 Je serais incapable parce que je ne sais pas, est-ce que Sophie est blonde ou brune, petite
00:13:28 ou grande, j'ai aucune idée.
00:13:30 - Vous avez besoin d'un petit gros, je connais quelqu'un.
00:13:32 Ça s'appelle "Un animal sauvage".
00:13:34 J'ai l'impression que vous avez une affection particulière pour les animaux, cher Joël,
00:13:38 puisqu'en 2005, votre première nouvelle publiée s'appelait "Le tigre".
00:13:41 Et à l'âge de 10 ans, vous avez été élu le plus jeune rédacteur en chef de Suisse
00:13:45 en fondant la Gazette des animaux.
00:13:47 - Oui.
00:13:48 - Alors, on a voulu savoir quel animal sauvage sommeille en vous.
00:13:52 Joël Dicker, voici l'interview animal sauvage.
00:13:55 Joël Dicker, est-ce que comme le lion, vous avez l'ascendant sur ceux qui vous entourent ?
00:14:01 - Non, je ne crois pas.
00:14:04 - Quand vous écrivez un bouquin, la première personne qui jette un oeil dessus et qui peut
00:14:09 vous apporter un regard critique, c'est qui ?
00:14:11 - En général, c'est ma femme, la lionne.
00:14:13 Le lion, il dort.
00:14:16 Vous avez vu "Les troupes de lions" ?
00:14:18 - Joël, est-ce que comme l'éléphant, vous avez une bonne mémoire ?
00:14:20 - Oui.
00:14:21 - C'est important.
00:14:22 - C'est important.
00:14:23 - Notamment dans ce genre de bouquin.
00:14:25 Parce qu'il se passe un truc dans "Un animal sauvage", je ne vous cache pas que j'ai fait
00:14:28 un truc qu'on ne peut pas faire au cinéma.
00:14:30 Sur 2-3 rebondissements, je suis revenu quelques pages en arrière pour dire "Ah mais oui, c'est
00:14:36 vrai !"
00:14:37 - Mais c'est le but du jeu.
00:14:38 C'est le but du jeu.
00:14:39 Et j'aime bien ce pari au début, le lecteur se dit "Mais je vais y arriver".
00:14:44 Et ça veut dire que moi, j'aime bien ce défi parce que quand j'écris ce livre-là, je
00:14:48 suis obligé de laisser des portes pour que mon lecteur puisse comprendre avant.
00:14:52 Et s'il n'y avait pas ça, ce ne serait pas un vrai jeu.
00:14:54 Donc c'est un vrai jeu.
00:14:55 Et le lecteur peut savoir.
00:14:57 Et tout le but, c'est que le lecteur, malgré tous les indices, malgré parfois les indices
00:15:01 devant lui, devant ses yeux, c'est là et on passe à côté.
00:15:04 Et il n'y a rien qui me plaît le plus qu'un lecteur qui me dit "Mais alors je suis revenu
00:15:08 en arrière".
00:15:09 Parce que non, ce n'est pas possible, il s'est trompé.
00:15:10 - Mais bien sûr !
00:15:11 Mais moi j'ai cherché ça, j'ai cherché l'aspérité en disant "Mais non, il y a forcément un
00:15:15 moment et puis non".
00:15:16 - Et ça c'est le jeu, c'est ce qui me plaît.
00:15:19 - Est-ce que comme le loup, Joël Dicker, vous préférez être en meute ou alors plutôt
00:15:22 solitaire ?
00:15:23 - Plutôt solitaire.
00:15:25 - Est-ce que comme l'écureuil, vous êtes du genre à faire des réserves pour les temps
00:15:27 plus durs ?
00:15:28 - Oui.
00:15:29 - D'accord.
00:15:30 Est-ce que comme les caméléons, vous vous adaptez à toutes les situations ?
00:15:34 - Complètement.
00:15:35 - Est-ce que comme la hyène, vous vous marrez souvent ?
00:15:38 - Oui.
00:15:39 - Et enfin, est-ce que comme les kangourous, vous avez beaucoup de choses dans les poches
00:15:42 ?
00:15:43 - Non.
00:15:44 - Joël Dicker fait son bon dimanche chaud sur l'artel.
00:15:46 On parle du livre "Un animal sauvage" sorti chez Rosie Hennepoel.
00:15:50 On le fait tout de suite.
00:15:51 En l'an 1555, le mage et astrologue Nostradamus prédisait déjà le bon dimanche chaud.
00:16:02 - À la radio, une émission chevauchée par Bruno Guillon avec ses invités prestigieux
00:16:09 et des blagues inspirées par les dieux.
00:16:11 - Visionnaire, le gars.
00:16:13 Bruno Guillon sur RTL.
00:16:16 - Et la pizza à l'ananas, c'est vraiment fort dégueulasse.
00:16:21 - Visionnaire.
00:16:22 - Joël Dicker est avec nous sur RTL.
00:16:25 On parle d'un animal sauvage.
00:16:27 Le nouveau roman de Joël Dicker.
00:16:30 Alors, vous avez écrit au sujet de ce roman, cher Joël, que c'était la première fois
00:16:33 que vous faisiez une immersion pour écrire sur l'un des personnages, Greg, qui est policier
00:16:40 dans le roman.
00:16:41 Et vous avez fait un stage dans le groupe d'intervention de la police genevoise, le
00:16:46 GIPG.
00:16:47 - Oui, après coup.
00:16:48 - Ah, vous l'avez fait après ?
00:16:49 - Oui, c'est-à-dire que je ne veux pas me renseigner avant.
00:16:52 Pourquoi ? Parce que c'est un roman, c'est de la fiction.
00:16:55 Et souvent, la fiction a besoin d'être complètement libre.
00:16:57 Et systématiquement, surtout pour des choses très précises, des enquêtes de flics, des
00:17:02 techniques, comment ils travaillent, ça risque de venir perturber votre récit et
00:17:07 ça risque de perturber justement tout le mécanisme qui fait que le roman est plaisant,
00:17:11 que ça fonctionne, que vous, lecteur, vous êtes aussi un peu participant.
00:17:15 Parce que les policiers, souvent, ils ont des techniques, on ne comprend pas grand-chose.
00:17:17 Ils écoutent, ils s'infiltrent par le réseau Wi-Fi, c'est très informatique maintenant.
00:17:21 Et ce n'est pas aussi plaisant que les vraies enquêtes à l'ancienne que je revendique.
00:17:26 Et donc, je ne veux pas savoir ce qui se passe, je ne veux pas vérifier avant.
00:17:29 Mais après coup, je suis assez curieux de savoir.
00:17:31 Et Greg est membre du GIPG, c'est-à-dire c'est le GIGN en Suisse.
00:17:36 - Oui, français, c'est ça, le SWAT américain.
00:17:38 - Exactement.
00:17:39 Et j'ai eu le plaisir de les rencontrer après coup et de voir comment ils bossent.
00:17:44 Et c'est hyper impressionnant.
00:17:45 C'est des gens très impressionnants.
00:17:47 Mais alors, l'idée de départ.
00:17:48 Parce que là, on rencontre deux couples que tout oppose.
00:17:51 Pour simplifier, on a le couple idéal, riche, amoureux, qui vit dans une maison d'architecte
00:17:57 qu'on appelle le cube.
00:17:58 Et il y a un autre couple avec Greg, ce policier, qui est un peu moins glamour.
00:18:05 Un couple un peu à bout de souffle, qui vit dans un lotissement appelé la verrue.
00:18:09 Et c'est justement le mélange entre ces deux couples qui va créer l'histoire.
00:18:15 Le point de départ, quand vous partez sur un roman, cher Joël, c'est quoi ?
00:18:19 Est-ce que cette Sophie, c'est une copine d'une copine de votre femme que vous avez
00:18:23 croisée dans une soirée ?
00:18:24 Est-ce qu'il y a un déclenchement de trucs que vous avez vus ?
00:18:29 - Ils ont dit comment, ça, Morino ?
00:18:31 - Oui, c'est ça.
00:18:32 Je ne veux pas foutre la merde dans votre couple, Joël.
00:18:35 Non mais c'est quoi le point de départ ?
00:18:36 À quel moment on se dit "ça y est, j'ai l'idée, je pars sur ça" ?
00:18:38 - Il y a d'abord beaucoup d'idées avant l'idée.
00:18:40 Parce que je n'ai pas de plan, donc je ne sais pas exactement de quoi ça parle.
00:18:43 Il y a des choses très évidentes.
00:18:45 Pour ce livre-là, ça devait se passer à Genève, en Suisse, où je vis.
00:18:48 Pourquoi ça devait ?
00:18:49 Parce que j'avais envie de ça.
00:18:50 C'est un truc très évident.
00:18:51 - Ralbole des États-Unis, ça va bien, on a fait le tour.
00:18:53 - Ralbole, ou surtout envie de changer.
00:18:55 C'est par rapport à ce que je veux faire maintenant.
00:18:57 Donc ça, c'est tout de suite un décor immédiat.
00:18:59 Et puis ensuite, je commence à réfléchir un peu.
00:19:01 Me viennent quelques idées de personnages.
00:19:03 J'avais envie d'une femme, sans en dire trop, mais il y a Sophie qui est ce personnage
00:19:07 très fort, très central, qui va incarner un peu tout, qui va être aussi le prisme
00:19:12 à travers lequel on rencontre tous les personnages.
00:19:17 Et puis, peu à peu, je me pose l'idée du rythme et du tempo.
00:19:21 Dans mes précédents romans, pour ceux qui les ont lus, il y a un meurtre qui donne un
00:19:24 peu ce rythme parce qu'il s'est passé quelque chose.
00:19:26 On a envie de savoir ce qui s'est passé dans le passé.
00:19:29 - En amont, oui.
00:19:30 - Et là, j'avais envie de faire quelque chose de plus immédiat.
00:19:33 Et je ne sais pas comment, l'idée du braquage vient tout d'un coup.
00:19:37 Et je me dis, mais le braquage, c'est très immédiat parce que c'est quelque chose qui
00:19:40 est en train de se passer maintenant.
00:19:42 Et donc, à la différence des précédents livres où on remonte dans le passé pour
00:19:45 comprendre qui est mort ou pourquoi il est mort, il se passe quelque chose maintenant.
00:19:50 C'est un braquage qui a lieu maintenant et on veut comprendre pourquoi, qui sont ces
00:19:55 braqueurs ? Ils sont deux.
00:19:56 Qu'est-ce qui va se passer ? Qu'est-ce qui va se passer pour eux ? Qui est mêlé à
00:20:00 ça ? Et c'est pour ça que ce roman commence très rapidement.
00:20:02 C'est quelques lignes, c'est une page en disant deux braqueurs entrent dans une bijouterie.
00:20:07 On est le 2 juillet 2022.
00:20:08 Ils commencent ce braquage, ils enclenchent un chronomètre, ils ont 7 minutes.
00:20:12 Et là, on tourne la page, on est 20 jours avant.
00:20:14 Et 20 jours avant, c'est un peu le passé évidemment, mais c'est seulement 20 jours.
00:20:18 Donc, on sait qu'on est déjà dedans.
00:20:19 Et ça donne, tout d'un coup, je me suis dit, mais ça donne un rythme.
00:20:22 Et c'est vraiment ce que je voulais.
00:20:24 - Mais alors justement, puisqu'on parle de rythme, c'est quoi votre rythme d'écriture,
00:20:27 cher Joël ? J'avais eu la chance de recevoir ici à ce micro Eric-Emmanuel Schmitt qui
00:20:32 m'expliquait que lui, il avait un bureau qui était dans une sorte de tour et qu'il
00:20:37 se levait de bonne heure le matin et dès 7h, il était devant son ordinateur et il
00:20:41 écrivait pendant 6h et il ne faisait que ça comme un travail dans lequel on irait
00:20:45 pointer.
00:20:46 Est-ce que vous, vous pouvez vous poser et puis faire autre chose, etc. ? Ou vous avez
00:20:50 pareil une discipline d'écriture qui fait que du lundi au samedi, de telle heure à
00:20:53 telle heure, vous êtes devant votre ordinateur ?
00:20:55 - Il y a une discipline qui est indispensable, qui parfois, quand vous êtes dans votre livre,
00:20:59 vous ne savez plus si la discipline, c'est écrire ou de ne pas écrire, justement, de
00:21:03 dire, "bon ben stop pour aujourd'hui".
00:21:04 Mais il y a une discipline qui est très importante parce que c'est une continuité, c'est deux
00:21:08 ans de travail, des fois plus, pendant lesquels il faut rester concentré, comprendre ce que
00:21:13 vous faites, il faut que ça fonctionne.
00:21:14 Mais cette discipline, elle est plaisante parce qu'elle est la seule façon d'arriver
00:21:18 à mettre ensemble ces pièces.
00:21:19 Et c'est un vrai plaisir.
00:21:21 Moi, je sais, par exemple, que le matin, c'est vrai que c'est un moment qui est particulier,
00:21:25 mais le matin, très très tôt, en général, 4h, c'est une bonne heure pour moi parce
00:21:29 que c'est vraiment un moment où tout le monde dort, il y a une sorte de calme, vous
00:21:33 regardez dehors, il fait encore nuit, tout le monde autour de vous dort, il y a ce sentiment
00:21:37 que le monde est à vous.
00:21:38 Et ce livre-là, je me levais même à 3h parce qu'en fait, à 4h, je me réveillais, je me
00:21:43 disais, je pourrais même me lever plus tôt, je sentais, c'est presque physiologique, et
00:21:47 vous remontez le réveil encore un peu, encore un peu, 3h30, 3h15, 3h.
00:21:51 Et après, au-delà de ça, je crois que c'est pas possible parce que ça devient un peu
00:21:54 fou.
00:21:55 - Oui, c'est physiologique, après.
00:21:56 - Mais il y a comme ça ce plaisir de vouloir retrouver le plus vite possible ces personnages,
00:22:01 ces lieux, et c'est un bon sentiment parce que le plaisir, c'est ce qui vous garantit
00:22:06 au fond une forme de succès pour vous.
00:22:08 Parce que vous ne pouvez pas savoir si un livre aura du succès, vous ne pouvez pas
00:22:11 prédire que ce livre aura un succès fou, vous ne pouvez pas prédire le succès commercial
00:22:14 ou critique d'un livre en général parce que si on pouvait le prédire, s'il y avait
00:22:18 des recettes, s'il y avait des techniques qui font qu'on prédit le succès, tous les
00:22:21 auteurs du monde seraient très heureux.
00:22:22 Par contre, le succès, si c'est le plaisir que vous avez eu pendant deux ans à vous
00:22:27 lever à 3h du mat, en vous disant "Waouh, c'est génial de se lever à 3h du mat pour
00:22:31 écrire", alors ça c'est un succès qui est à vous et qui valide déjà beaucoup.
00:22:34 - Alors puisque vous parlez d'auteurs à succès, ça tombe bien, on va faire un petit
00:22:37 comparatif avec des camarades à vous, contemporains ou non, c'est votre interview aux grands
00:22:43 auteurs, chère Joëlle.
00:22:45 Est-ce que, comme Arlene Coben, vous faites très attention dès que vos livres sont adaptés
00:22:50 à l'écran ? Quand il y a eu l'adaptation en série de "L'affaire avec Hébert", est-ce
00:22:54 que vous avez été très proche de cette adaptation jusqu'au choix des acteurs, genre
00:22:58 Patrime Dempsey par exemple ?
00:22:59 - J'ai beaucoup suivi, alors Arlene, très très grande auteure, je crois qu'il fait
00:23:02 1m95 ou quelque chose comme ça.
00:23:05 - Faites gaffe parce que j'ai un truc sur Mimi Mathis, par rapport à sa biographie,
00:23:10 vous allez être emmerdés sur cette vanne.
00:23:12 - Non, j'ai eu beaucoup de plaisir dans "Harry Québert" à suivre, sans me mêler, mais
00:23:19 vraiment à suivre, j'ai suivi tout le tournage.
00:23:21 Jean-Jacques Annaud a été vraiment incroyable parce qu'il m'a expliqué, il m'a montré,
00:23:25 il m'a raconté, il a répondu à toutes les questions que j'avais, mais qui n'étaient
00:23:28 pas des questions de contrôle, mais vraiment des questions de plaisir et de comprendre
00:23:32 comment on fait une série télé.
00:23:33 C'était une expérience pour ça incroyable.
00:23:34 - Est-ce que comme Tolkien, qui a écrit "Le Seigneur des Anneaux" et qui réécrivait
00:23:40 régulièrement ses romans, vous revenez parfois sur un livre que vous avez déjà sorti ?
00:23:44 - Non, jamais.
00:23:45 Je ne les ai pas relus, je ne relis pas ce que j'ai écrit parce que j'aurais envie
00:23:49 de tout changer, parce qu'on peut tout changer, on peut tout toujours changer.
00:23:52 On peut changer une virgule, une phrase, on enlève ça, on ajoute ça, on change tout.
00:23:56 Je crois que ce qui est fait est fait et ce qui me plaît, c'est de faire quelque chose
00:23:59 de nouveau.
00:24:00 - Est-ce que comme Voltaire, vous auriez trop envie d'être étudié au bac de français ?
00:24:02 - Non, ça va.
00:24:05 C'est-à-dire que je n'ai pas envie de laisser un souvenir à des étudiants comme ça en
00:24:12 disant "c'était horrible, j'ai raté mon bac à cause de lui", etc.
00:24:15 En tout cas, c'est un grand honneur, évidemment, parce que ça veut dire que vous êtes un
00:24:20 auteur qui a réussi à perdurer sur le temps, mais je ne crois pas que ce soit quelque chose,
00:24:26 une fixette à avoir ou un destin en soi.
00:24:29 - Est-ce que comme Marcel Pagnol, vous êtes fier de représenter dans votre oeuvre votre
00:24:32 région d'origine ?
00:24:33 - Ah ça oui, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:24:35 C'est très important pour moi et c'est important de le partager aussi à l'étranger.
00:24:39 Ce n'est pas seulement de raconter la Suisse, mais c'est surtout de dire à l'étranger,
00:24:44 de parler de la Suisse, de le raconter hors du livre, de représenter un peu ça en tant
00:24:48 que personne humaine, personne physique, c'est très important.
00:24:51 - Est-ce que comme John Steinbeck, vous craignez parfois que vos oeuvres soient réduites à
00:24:55 une sèche catégorisation d'ordre esthétique ou idéologique qui s'étudie pour pouvoir
00:24:58 appréhender derrière les variétés le substratum de l'oeuvre, un peu comme le biaviorisme
00:25:03 qu'il défend ?
00:25:04 Alors cette question est très chiante, mais en fait on est un peu en guerre avec France
00:25:09 Inter, et donc moi je suis obligé à un moment de faire un truc où les gens se disent "ah
00:25:13 ben j'y retrouve un peu de la culture".
00:25:14 - Attendez, je mets mes lunettes au piano s'il vous plaît.
00:25:17 L'étude de John Steinbeck nécessiterait de revenir aux prémices de l'oeuvre.
00:25:22 Non, John Steinbeck qui est un des auteurs que j'aime énormément, et justement parce
00:25:26 que c'est un auteur qui raconte une histoire de l'Amérique, déjà.
00:25:30 C'est un auteur qui est un auteur du terroir, qui va vous raconter cette Amérique qui a
00:25:34 souffert et qui souffre toujours, qui raconte vraiment le cœur de l'Amérique, qui moi
00:25:39 c'est un sujet qui me parle beaucoup, et puis c'est un auteur qui quand même réunit
00:25:43 de nouveau, réunit des lecteurs.
00:25:45 C'est un auteur qui peut être lu, vous prenez pour moi un de ses plus grands livres "Des
00:25:49 souris et des hommes" qui doit faire 180 pages, c'est un livre qui peut amener à la lecture
00:25:57 des gens qui ne lisent pas.
00:25:58 Très grande oeuvre.
00:25:59 - Eh France Inter, chè !
00:26:01 C'est Joël Niquer qui fait son bon dimanche chaud sur RTL, on va se retrouver dans quelques
00:26:06 instants et c'est Valérie Zetoun qui va venir nous rejoindre et qui va parler de quelqu'un
00:26:13 que je suis sûr vous appréciez également Joël, à tout de suite.
00:26:16 - Bruno Guillaume il est, il est...
00:26:23 En tout cas il est sur RTL jusqu'à 15h30, c'est déjà ça.
00:26:28 - Un animal sauvage, c'est le nouveau roman de Joël Niquer qui nous fait la joie d'être
00:26:31 dans le bon dimanche chaud.
00:26:32 Aujourd'hui on va continuer à parler de ce roman, je voudrais juste en apporter, si
00:26:36 vous me permettez cher Joël, dire que l'affaire Alaska Sanders qui est sortie il y a quelques
00:26:42 années est désormais disponible en version poche.
00:26:45 Je dis ça parce que comme on va approcher des grandes vacances, le petit bouquin poche
00:26:49 il se loge dans le sac de plage.
00:26:51 - Mais vous avez bien raison.
00:26:52 - Sans aucun problème et de façon très tranquille.
00:26:54 Tiens d'ailleurs, puisqu'on parle de ce bouquin, je vous parlais de votre processus d'écriture,
00:26:58 maintenant cher Joël vous ne faites plus le con, vous avez un disque dur externe.
00:27:01 Parce qu'en 2017, on peut raconter cette anecdote, mais en fait vous aviez paumé votre ordi
00:27:08 avec votre bouquin à l'intérieur.
00:27:10 - Absolument.
00:27:11 - Et sans aucune copie disponible.
00:27:12 - Sans aucune copie, rien.
00:27:13 Maintenant j'ai deux serveurs.
00:27:14 J'ai deux serveurs, j'ai souvent une clé USB que je prends, que je prends avec moi,
00:27:19 que je garde toujours avec moi.
00:27:20 J'ai oublié mon ordinateur à la sécurité dans un aéroport et je mets mon ordinateur
00:27:27 sous la machine comme tout le monde, je prends mon sac et je pars avec mon sac, l'ordinateur
00:27:32 reste là, je vais à l'avion, je monte dans l'avion, l'avion décolle.
00:27:37 Et j'ai vraiment ce souvenir parce qu'au moment où il décolle, je me laisse un peu
00:27:40 bercer, je m'assoupis et tout d'un coup j'ai cette vision de l'ordinateur à la sécurité.
00:27:46 Je dis "ordinateur, ordinateur" et tu veux te lever mais l'avion décolle donc tu veux
00:27:50 prendre ton sac, on dit "bougez pas, bougez pas" donc tu attends, tu attends, tu attends.
00:27:53 Finalement tu attends que le petit signal "ding" tu te lèves, tu ouvres ton sac et tu es là.
00:27:56 Oh mon dieu ! Alors figurez-vous qu'ils peuvent communiquer quand même avec le sol par des
00:28:01 espèces de messages textes, enfin ils ont pu parler à l'aéroport, ils m'ont retrouvé
00:28:06 mon ordinateur, ils me l'ont gardé mais ça a duré quelques semaines.
00:28:09 C'était Alad Kassander ou c'était un bâtiment ?
00:28:12 Non je crois que c'est Stéphanie Miller.
00:28:14 D'accord.
00:28:15 Et il était déjà abouti ?
00:28:18 Il était très abouti et j'ai mis trois semaines parce que je suis parti pour trois
00:28:23 semaines donc je savais qu'il était en sécurité.
00:28:25 Mais bon !
00:28:26 Mais il y a cette angoisse, surtout on ne peut pas avancer sur votre texte, il n'est pas
00:28:32 entre vos mains.
00:28:33 C'était l'angoisse totale.
00:28:34 Bon en tout cas tout s'est bien terminé.
00:28:36 C'est l'heure de Valéry Zetoun, chaque dimanche Valéry vient nous rejoindre.
00:28:42 Valéry c'est le célèbre producteur de musique, le célèbre juré à la télévision
00:28:47 mais ici il vient faire une chronique et il nous parle de personnages iconiques et alors
00:28:51 aujourd'hui iconique si l'on est, on parlait d'humoristes sans limite tout à l'heure
00:28:54 avec Alexandre Kominek.
00:28:56 C'est un peu le cas de l'humoriste dont vous allez nous parler aujourd'hui.
00:28:58 Bonjour Valéry.
00:28:59 Bonjour Bruno, mes hommages monsieur Dicker.
00:29:02 Donc aujourd'hui effectivement je vais parler d'un punk que j'adore.
00:29:07 Avril 1988, la France du rire devient orpheline.
00:29:12 Salut l'artiste ! Pierre Déproge est mort hier soir, il avait 49 ans.
00:29:16 Pierre Déproge a très certainement été l'artiste français le plus corrosif et libre
00:29:21 de tous les temps.
00:29:22 Sa plume était acide, se moquant de tout et de tout le monde mais surtout de l'absurdité
00:29:28 de notre société.
00:29:29 Il a d'ailleurs inventé des expressions qui sont devenues des références comme par
00:29:34 exemple "je pense qu'on peut rire de tout mais pas forcément avec tout le monde" ou
00:29:38 encore "l'intelligence c'est comme les parachutes, quand on en a pas on s'écrase".
00:29:42 Après avoir raté son bac, il tente des études de kiné qu'il abandonne rapidement avant
00:29:48 d'être envoyé faire la guerre en Algérie.
00:29:50 A son retour, il enchaîne les petits boulots comme vendeur en assurance vie qu'il rebaptise
00:29:56 d'ailleurs "assurance mort".
00:29:58 Grâce à une amie d'enfance, il est engagé au fameux journal L'Aurore.
00:30:02 Il y signe un billet qu'il appelle la rubrique des chats écrasés.
00:30:06 Mais son rédacteur en chef, qu'il trouve trop caustique, veut le virer.
00:30:11 Déproge est sauvé par Françoise Sagan qui écrit à L'Aurore qu'elle n'achète
00:30:16 le journal que pour sa chronique.
00:30:18 En 1973, il écrit un article sur Jacques Mérine, le traitant de fanfarons suicidaires,
00:30:24 ce qui ne plaît pas du tout à l'ennemi public numéro 1 qui le menacera pendant
00:30:29 très longtemps.
00:30:30 Déproge a une admiration sans borne pour Francis Blanche, Pierre Dac, mais aussi Georges Brassens
00:30:37 dont il admire l'oeuvre bien sûr, mais aussi l'homme épris de liberté qui ne fait rien
00:30:42 comme les autres.
00:30:43 Je suis là, je sens prétention, j'ai mauvaise réputation, je me démène ou je reste quoi ?
00:30:49 Je passe pour un je ne sais quoi.
00:30:51 Il aime aussi Jean-Yann et Jacques Martin et ça tombe bien parce que c'est Martin
00:30:56 qui va l'engager comme chroniqueur dans le Petit rapporteur, émission phare du dimanche
00:31:01 sur TF1.
00:31:02 Je frappe au numéro 1, je demande mademoiselle Angèle, la concierge me répond, mais quel
00:31:09 métier fait-elle ?
00:31:10 Les délires de Prévost et de Déproge font le bonheur des spectateurs, mais ils sont
00:31:14 régulièrement censurés par Jacques Martin qui en coupe beaucoup en montage.
00:31:18 Déproge ne peut le supporter et claque la porte du Petit rapporteur, mais sa notoriété
00:31:24 télévisuelle va lui ouvrir d'autres portes sur TF1.
00:31:27 En 1977, le président Valéry Giscard d'Estaing souhaite ses voeux aux Français au coin du
00:31:33 feu devant une cheminée.
00:31:34 Il n'en faut pas plus à Déproge, associé à la star Thierry Leluron pour se moquer
00:31:39 du président sur TF1 du jamais vu à l'époque.
00:31:43 Les deux artistes sont assis autour d'un grand bidon dégueu où brûle un feu et ont appelé
00:31:48 leur sketch « Entretien au coin du feu ».
00:31:50 Économiquement parlant, la France arrive nettement avant le Groenland.
00:31:56 C'est le principal, face au moment où on est avant le Groenland.
00:32:01 « J'ai demandé qu'on ne parle pas des municipales à la télévision »
00:32:18 Mais il n'y a pas que Giscard qui sera la tête de Turc de Déproge.
00:32:23 L'artiste tire fort sur tout ce qui bouge avec un talent inégalable et devient le roi
00:32:29 du politiquement incorrect, comme on dit aujourd'hui, en chambrant notamment Marguerite Duras.
00:32:34 « Marguerite Duras qui n'a pas écrit que des conneries.
00:32:36 Elle en a aussi filmé.
00:32:39 Il y a plus d'humanité dans l'œil d'un chien quand il remue la queue que dans la queue
00:32:45 de Le Pen quand il remue son œil.
00:32:46 Les rues de Paris ne sont plus sûres.
00:32:50 Vous savez que dans certains quartiers de la capitale, les Arabes n'osent plus sortir
00:32:56 tout seuls le soir.
00:32:57 On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle.
00:33:00 »
00:33:01 À propos de ce sketch, Déproge a dit que les antisémites n'osaient pas rire et que
00:33:07 les Juifs se croyaient obligés de rire, ce qui résume bien le personnage.
00:33:12 Avant de rajouter pour que les choses soient bien claires.
00:33:15 « De savoir que je suis né à cette époque-là et que ce qui s'est passé vis-à-vis des
00:33:19 Juifs, c'est un truc que je n'ai toujours pas compris au sens fort.
00:33:24 C'est le même que je ne comprends pas Dieu.
00:33:26 Dieu ou non Dieu, je n'arrive pas à comprendre.
00:33:28 Par rapport à mes 47 ans, presque mon demi-siècle sur terre, c'est la chose sur laquelle je
00:33:35 reviens souvent parce que je ne comprends pas que ça puisse arriver.
00:33:37 En même temps, j'ai très peur que ça revienne.
00:33:38 Je trouve ça fabuleusement inimaginable que des êtres humains puissent commettre ça.
00:33:45 »
00:33:46 Déproge détestait aussi les restos du cœur.
00:33:48 « Je trouve, je pèse mes mots, je trouve qu'il y a une obscénité à montrer sa charité
00:33:54 à tous les passants comme on montre son cul.
00:33:55 Je veux dire qu'on peut très bien faire le bien autour de soi.
00:34:01 Moi, je ne me mets pas en avant du tout dans ce domaine justement parce que je suis contre,
00:34:04 mais je m'épauvre et je ne les montre pas à tous les passants.
00:34:07 »
00:34:08 Il n'aimait pas non plus le rock et particulièrement le groupe Indochine.
00:34:11 « Je ne sais pas si vous connaissez le groupe Indochine, mais en entendant le groupe Indochine,
00:34:15 on regrette que ces gens-là ne fassent pas de la moto sans casque pour s'empêcher
00:34:17 dans des camions.
00:34:18 J'en regrette.
00:34:19 Et pourtant, j'ai un bon fond, croyez-moi.
00:34:22 »
00:34:23 Il a contribué au succès du désormais mythique Tribunal des flagrants délires diffusé sur
00:34:28 une radio du service public.
00:34:30 Là encore, il n'hésitait pas à se payer la tête d'artiste ou de politique qu'il
00:34:34 n'aimait pas.
00:34:35 « On reste à y regarder de plus près quelle différence y a-t-il vraiment entre Pétain
00:34:39 et Yves Montand.
00:34:40 À la réflexion, il y en a une.
00:34:42 Pétain, lui, au moins, il ferme sa gueule.
00:34:44 Il ne donne pas son avis sur la Pologne quand on lui demande de chanter Les Feuilles Mortes.
00:34:48 »
00:34:49 Et puis, il y a ces citations désormais célèbres comme « À part la droite, il
00:34:55 n'a rien au monde que je méprise autant que la gauche », mais aussi « Plus je
00:34:59 connais mon chien, moins j'aime les hommes, plus je connais les femmes, moins j'aime
00:35:04 ma chienne ». Ou encore « La culture, c'est comme l'amour, il faut y aller à petit
00:35:09 coup au début pour bien en jouir plus tard ».
00:35:12 Dieu aussi en prend pour son grade lorsqu'il écrit « Au paradis, on est à la droite
00:35:17 de Dieu, c'est normal, c'est la place du mort ».
00:35:20 Rien n'était sacré pour cet artiste qui a su devenir très populaire sans faire aucune
00:35:25 concession à qui que ce soit.
00:35:27 La minute nécessaire de M.
00:35:30 Cyclopète, diffusée tous les soirs sur France 3 à 20h et son « C'est étonnant,
00:35:35 non ? » résonnent encore dans nos mémoires.
00:35:38 En 1986, alors qu'il a un succès fou avec son spectacle, ses médecins lui annoncent
00:35:45 qu'il a un cancer incurable.
00:35:47 Même sa propre maladie n'échappe pas à son humour acide lorsqu'il déclare « Plus
00:35:52 cancéreux que moi, tu meurs ».
00:35:54 Pierre Desproges, le punk en costume, s'est éteint en avril 88, il y a 36 ans.
00:36:00 J'entends souvent des gens dire d'un air entendu qu'il ne pourrait plus faire carrière
00:36:05 aujourd'hui.
00:36:06 Et c'est bien ça qui m'inquiète, que cet immense artiste n'ait pas eu d'héritier
00:36:10 pour laisser la place à un humour bien sage, sans risque, à une soif de plaire au plus
00:36:16 grand nombre, au risque d'écrire des vannes banales, oubliées aussitôt qu'elles ont
00:36:20 été débitées.
00:36:21 Desproges a marché dans les pas de Molière, de Voltaire, de Beaumarchais, tous ces prix
00:36:27 de liberté artistique totale qui ont fait de notre pays une nation à part.
00:36:32 En conclusion, mon cher Bruno, si un jour j'ai la chance de le croiser là-haut, je
00:36:37 l'engueulerai quand même un peu de ne pas nous avoir protégé de cette sombre période
00:36:42 de « Cubaini inculte ».
00:36:43 Bon dimanche !
00:36:45 Merci, merci beaucoup, cher Valéry.
00:36:47 Je vous voyais rire sur les phrases de Pierre Desproges.
00:36:50 Exceptionnel.
00:36:51 Ouais, incroyable.
00:36:52 Exceptionnel artiste.
00:36:53 Et c'est un artiste exceptionnel que nous recevons aujourd'hui, car oui, Joël Dicker
00:36:57 est un peu un artiste, c'est l'auteur le plus rock'n'roll.
00:37:00 C'est vrai que vous avez un peu une réputation de rockstar, Joël, mais vous avez conscience
00:37:05 de ça.
00:37:06 Alors pas pour les aspérités de la rockstar, je ne suis pas en train de dire que vous avez
00:37:10 un camion de filles qui vous attend dehors avec des substances illicites, mais c'est
00:37:14 vrai que vous avez cette image d'auteur beau gosse qui cartonne, un peu comme une rockstar.
00:37:21 Un petit physique à la Justin Timberlake même, niveau coupe de cheveux, Joël.
00:37:25 Ben merci.
00:37:26 C'est marrant, ça me rappelle une histoire très très drôle.
00:37:29 Il y a des années, à un dîner, j'avais hyper chaud et il y avait une fille qui me
00:37:34 regardait.
00:37:35 Et j'avais hyper chaud, il faisait hyper chaud, c'était un soir d'été, j'étais mointe
00:37:38 et je suais et je suais.
00:37:39 Et elle me regardait comme ça.
00:37:40 Et j'étais hyper chaude.
00:37:41 Et je me disais "ben oui, je sais, je suis".
00:37:43 Et je me plonge à le front et à la fin du dîner, elle vient vers moi, elle me regarde.
00:37:47 Je dis "mais qu'est-ce qu'elle veut ? Elle veut me dire que je suis, je sais que je suis
00:37:49 en âge".
00:37:50 Et elle me dit "je voulais te dire que tu ressembles beaucoup à Justin Timberlake".
00:37:54 Et je dis "ah merde, attends, attends".
00:37:56 Reviens !
00:37:57 C'est Joël Niquer qui fait son Bon Dimanche Show sur RTL.
00:38:02 On se retrouve dans quelques instants.
00:38:03 Merci beaucoup Valérie.
00:38:04 Le Bon Dimanche Show, c'est tous les dimanches à la radio.
00:38:11 Steven Spielberg planche déjà sur la version ciné.
00:38:15 Un animal sauvage, c'est le nouveau roman de Joël Niquer.
00:38:18 Joël, vous vous positionnez comment par rapport aux critiques ? Est-ce que c'est quelque
00:38:21 chose qui vous touche ? Est-ce que c'est quelque chose qui vous intéresse ? Je veux dire,
00:38:25 quand votre bouquin sort, est-ce que vous allez sur les sites voir ce qu'en pensent
00:38:30 les lecteurs, les lectrices ou pas du tout ?
00:38:31 Non, plus sur les sites.
00:38:34 Je les fais au début évidemment.
00:38:35 On attend les critiques parce que les critiques, c'est une chance extraordinaire.
00:38:38 Les critiques, c'est la chance d'avoir des gens qui vous font un retour sur votre travail.
00:38:43 Alors je ne le fais pas sur les sites parce que j'ai la chance d'avoir des lecteurs
00:38:46 en librairie qui viennent me voir et d'aller le plus possible les voir moi dans les librairies.
00:38:51 Et j'ai ce retour directement par eux.
00:38:54 Et c'est fascinant et c'est génial.
00:38:56 Je le prends vraiment comme une grande chance parce que justement, de pouvoir partager ce
00:38:59 travail, j'ai écrit beaucoup de livres qui n'ont été lus par personne et j'ai
00:39:04 attendu ces lecteurs, donc de les voir et de pouvoir parler avec eux et de savoir ce
00:39:08 qui leur a plu, ce qui leur a moins plu.
00:39:10 Et quand ils me parlent aussi de leur expérience, de ce qui les a marqués, je me rends compte
00:39:15 aussi que ce n'est pas ce que je voulais faire ou qu'ils ont interprété différemment.
00:39:18 Et ça me permet de retravailler ça et de me dire mais qu'est-ce que je pourrais faire
00:39:22 pour le prochain ? Comment je pourrais reprendre ça ? Comment est-ce que je peux améliorer
00:39:26 ce que je fais parce qu'écrire c'est particulier, il n'y a pas une école, il n'y a pas un
00:39:31 cours universitaire, il n'y a pas un cours où vous faites des cours pendant un an, deux
00:39:35 ans, trois ans.
00:39:36 On dit vous êtes écrivain, on vous donne tous les outils.
00:39:39 Alors que n'importe quelle autre profession du monde, même chez les artistes, vous pouvez
00:39:43 être pianiste, vous pouvez faire le conservateur de musique, peintre, vous pouvez faire les
00:39:46 beaux-arts.
00:39:47 Ça ne veut pas dire que vous serez doué ou que vous êtes doué, mais on va vous donner
00:39:50 des techniques, on va vous apprendre le savoir-faire.
00:39:52 Et pour l'écriture, il n'y a rien d'autre que cet empirisme, votre texte, votre travail
00:39:57 lu par d'autres qui vous disent ce qu'ils ont aimé, ce qu'ils n'ont pas aimé et qui
00:40:00 vous permettent de faire cette analyse vous.
00:40:03 Et c'est une grande chance.
00:40:04 Alors vous disiez je ne vais pas voir les critiques qui sont laissées sur les sites
00:40:07 internet et vous avez raison puisqu'on l'a fait pour vous et dans quelques instants nous
00:40:11 ferons avec vous les critiques du web.
00:40:13 Mais avant cela, sachez cher Joel que vous êtes le premier Suisse que je reçois ici
00:40:18 à mon bureau et je sais que c'est un pays que vous mettez à l'honneur dans vos livres
00:40:23 et notamment dans le dernier, un animal sauvage.
00:40:25 Donc je vous propose qu'on fasse un petit comparatif si vous le voulez bien.
00:40:27 A vous de me dire si c'est mieux en Suisse ou en France.
00:40:30 Joel Dicker, la nourriture ?
00:40:34 En France.
00:40:35 C'est quoi votre plat préféré ?
00:40:37 Un bon steak frites, avec de la sauce, quelque chose de bien gras.
00:40:42 Très bien.
00:40:43 Les paysages, c'est mieux en Suisse ou en France ?
00:40:44 En Suisse.
00:40:45 Alors en Suisse, tout est beau.
00:40:48 Il passait ses vacances, c'est mieux en Suisse ou en France ?
00:40:51 En Suisse.
00:40:52 Il passait sa vie ?
00:40:53 En Suisse.
00:40:54 Et la musique, je veux dire, vous avez quoi depuis Stéphane Escher, les Suisses ?
00:41:00 On a Bastian Becker, on a Sophie Wenger, on a de la musique en Italien, en Allemand
00:41:07 et en Français et en Romanche.
00:41:09 Mais vous avez des très grands artistes en France dont Jennifer.
00:41:13 C'est vrai, bien.
00:41:15 Les autres écrivains, ils sont mieux en Suisse ou en France ?
00:41:19 Ils sont bien partout.
00:41:21 Je ne veux pas d'emmerdes.
00:41:22 Ça s'est bien passé jusqu'à maintenant.
00:41:26 L'administration, c'est mieux en Suisse ou en France ?
00:41:28 C'est mieux en Suisse.
00:41:29 En Suisse, ça fonctionne bien.
00:41:31 Non, mais la Suisse a ce côté très germanique des choses, très organisée, c'est très
00:41:36 cadré et ça fonctionne très bien.
00:41:38 Le drapeau, si en vrai vous n'en avez pas marre qu'on vous confonde constamment avec
00:41:41 le drapeau de la Croix-Rouge ?
00:41:42 Oui, c'est triste.
00:41:43 Et puis surtout, on a un drapeau étrange parce que le drapeau suisse est carré.
00:41:46 Ce n'est pas un rectangle, c'est un carré.
00:41:47 J'aime le drapeau suisse, c'est le côté patriote évidemment, mais le drapeau français,
00:41:53 il a de la gueule quand même.
00:41:54 Dernière question, on fait le comparatif entre la Suisse et la France.
00:41:58 Les interviews, attention Joël à votre réponse.
00:42:02 Je tremble sur ma chaise.
00:42:03 Les interviews, vous savez quoi ? Elles sont très différentes.
00:42:08 Parce qu'il y a quelque chose en Suisse que je ne m'explique pas ou peut-être qui est
00:42:13 dû à ma nationalité.
00:42:14 Il y a une forme de proximité où on me parle souvent beaucoup de moi, mais moi par rapport
00:42:19 à la Suisse, c'est peu de mes livres et peu de mon travail.
00:42:21 Et c'est presque frustrant.
00:42:22 Alors qu'en France, c'est un accueil qui est différent.
00:42:26 On rappelle que je suis suisse et vous le faites ici, mais je ne suis pas catégorisé,
00:42:32 je ne suis pas jugé par rapport à la Suisse.
00:42:33 Il y a une forme de liberté en plus que j'ai en France.
00:42:36 C'est le citoyen du monde, Joël Duterte.
00:42:38 Que nous recevons aujourd'hui sur RTL.
00:42:40 Il fait son Bon Dimanche Show et dans quelques instants, les critiques du web.
00:42:42 A tout de suite.
00:42:43 Le Bon Dimanche Show, c'est l'émission préférée de Céline Dion.
00:42:51 Bonjour, c'est Céline Dion et j'écoute le Bon Dimanche Show.
00:42:55 Exactement ce que je disais.
00:42:56 Bruno Guillon, jusqu'à 15h30 sur RTL.
00:42:59 Un animal sauvage, c'est le nouveau roman de Joël Duterte qui est sorti à la fin du
00:43:03 mois de février dernier.
00:43:04 Il a été numéro un dès sa sortie en France, en Italie, en Espagne.
00:43:08 Je sais, livre d'avance, puisque je sais que cet été, sur la plage, pour ceux qui
00:43:12 ont la chance de partir en vacances, on jettera un coup d'œil à gauche, on jettera un coup
00:43:15 d'œil à droite et on va s'apercevoir qu'on est tous en train de lire le même bouquin.
00:43:19 Cher Joël, je parlais des critiques du web.
00:43:22 J'ai fait un truc dans les critiques du web que je ne fais jamais.
00:43:25 Je le fais pour tous les invités du Bon Dimanche Show.
00:43:28 En général, on prend une ancienne œuvre de l'artiste, qui un album de chansons quand
00:43:35 je reçois un chanteur, qui un DVD quand je reçois soit un réalisateur, soit un acteur.
00:43:41 Aujourd'hui, j'ai pris les critiques d'un animal sauvage.
00:43:45 Parce qu'en même temps, je me dis, le succès est déjà à une écartonne.
00:43:49 À un moment, je me suis dit, pourquoi faire la promo ? Est-ce que si Joël arrive, on
00:43:52 n'irait pas se balader tous les deux sur le bord de la Seine, boire une bière, raconter
00:43:55 notre vie respective ?
00:43:56 Je me suis dit non, on va vraiment… C'est vrai qu'il y a une attirance, mais qu'est-ce
00:44:00 qui m'arrive ? Que faites-vous dans ma chambre ?
00:44:02 Non, vu qu'il connaît déjà un succès énorme, il y a déjà beaucoup de critiques,
00:44:07 notamment sur le site marchand Amazon.
00:44:08 Je vais aller faire un tour.
00:44:09 Les critiques du web, c'est simple.
00:44:11 On prend des bonnes et des mauvaises, vraiment.
00:44:13 Mais on prend des critiques qui nous font marrer.
00:44:14 Soit parce qu'elles tombent à côté, soit parce qu'elles nous font marrer.
00:44:18 Et plutôt que de vous les lire tel quel, ce qui serait assez simple, je vais vous les
00:44:21 faire écouter dans une autre langue.
00:44:23 J'adore.
00:44:24 À l'oreille, vous me dites « Ah, c'est bien, ah, c'est pas bien ». Et après,
00:44:27 on découvre de quoi ça parle.
00:44:28 J'adore.
00:44:29 La première critique, on l'a traduite en chinois.
00:44:31 Écoutez.
00:44:32 « Je n'ai pas envie de lire.
00:44:33 Je vais attendre que Netflix m'aie la banque de 8 ans et que je puisse me donner des conseils.
00:44:38 »
00:44:39 Bonne ou mauvaise critique ?
00:44:40 Elle a dit, parce que je parle bien chinois, « Ce livre est absolument extraordinaire,
00:44:44 vous devez tous le lire. »
00:44:45 Non, c'est Papa Cultivore qui nous a mis 2 sur 5.
00:44:50 Il a écrit comme critique « J'ai la flemme de lire.
00:44:53 Donc, je vais attendre que Netflix achète les droits et fasse une adaptation en 8 épisodes
00:44:57 pour me faire un avis.
00:44:58 »
00:44:59 Justement, vous luttez un peu contre ça.
00:45:00 Vous, le fait de faire la démarche de lire, c'est aussi quelque chose d'important.
00:45:05 Vous le disiez en prémisse tout à l'heure, qu'on livre ne serait-ce qu'un livre sur
00:45:09 l'année, qu'on puisse déclencher cette envie de lire.
00:45:11 Ne serait-ce que ce livre-là, c'est important.
00:45:13 Il faut lire, il faut lire.
00:45:15 Et vous savez, c'est un truc que je répète, mais je vais le répéter encore ici, encore
00:45:18 et encore.
00:45:19 Tout le monde aime lire, mais tout le monde ne le sait pas encore.
00:45:21 Et la lecture, elle n'est pas là pour vous emmerder tous les mardis à lire pendant 3
00:45:26 heures.
00:45:27 Elle est là pour occuper les moments de libre, les moments d'ennui qu'on a tous les jours
00:45:30 dans le métro, dans le bus, en attendant, en attendant quelqu'un qui ne vient pas,
00:45:33 à un rendez-vous.
00:45:34 On a tous les jours 5 minutes ici, 10 minutes là.
00:45:37 Et prenons, commençons par 1.
00:45:39 Avoir un livre avec soi dans son sac.
00:45:41 Il faut évidemment avoir un livre pour lire.
00:45:43 Et des livres, il y en a partout.
00:45:44 Si vous ne voulez pas acheter un livre ou si vous n'avez pas beaucoup de sous en ce
00:45:47 moment, on va vous en prêter.
00:45:49 Il y a des bibliothèques.
00:45:50 Même maintenant, dans les petits villages, il y a des bibliothèques où on peut mettre
00:45:53 les livres qu'on a déjà lus.
00:45:54 Il y a des boîtes à livres.
00:45:55 On peut trouver des livres à tout temps.
00:45:56 Donc, ayez un livre avec vous et commencez par 5 minutes par jour.
00:46:00 Et vous verrez.
00:46:01 Si vous vous dites, allez, pendant 10 jours, pendant 15 jours, je lis 5 minutes par jour,
00:46:04 je m'engage à ça.
00:46:05 Je vous garantis qu'au bout de 10 jours, vous êtes lecteur.
00:46:08 Parce que c'est génial.
00:46:10 En fait, mon trajet en bus, j'aimerais qu'il dure plus longtemps parce que vous êtes pris
00:46:13 par ça.
00:46:14 Et donc, il faut lire.
00:46:15 Et donc, Papa Cultivor, je ne vous félicite pas.
00:46:18 Enlevez-moi ces deux étoiles tout de suite.
00:46:20 La deuxième critique, on l'a traduite en Islandais.
00:46:23 Écoutez.
00:46:24 J'aime ce livre.
00:46:25 J'aime beaucoup Joël Dicker en général.
00:46:26 J'ai hâte de le voir, de le voir en direct.
00:46:27 C'est une bonne ou une mauvaise critique ?
00:46:28 Elle est très mauvaise.
00:46:29 Elle dit, je n'ai rien compris, il manque des pages.
00:46:30 Non, elle est très bonne, mais elle tombe à côté.
00:46:31 Et c'est pour ça qu'elle nous a fait rire.
00:46:32 Mélanie Stoche vous a mis 5 sur 5.
00:46:33 Elle a dit, j'ai adoré ce livre.
00:46:34 De toute façon, j'adore Joël Dicker en général, notamment Le voleur d'ombre et
00:46:35 la fille qui est en train de se faire chier.
00:46:36 La critique n°4, on l'a traduite en Tchèque.
00:47:00 Elle adore.
00:47:13 Amélie O'Malley vous a mis 5 sur 5.
00:47:16 Elle a dit, j'ai dévoré ce roman, mon chien aussi.
00:47:19 Un peu plus littéralement d'ailleurs.
00:47:21 Du coup, j'ai dû le racheter pour pouvoir le finir.
00:47:22 Et enfin, la dernière.
00:47:25 C'est ma préférée parce que je me retrouve un peu dans cette critique.
00:47:28 On l'a traduite en Serbe.
00:47:30 Bonne ou mauvaise critique ?
00:47:41 J'ai envie de dire bonne malgré ma méconnaissance du serbe.
00:47:59 Bob Dugrand 8 vous a mis 5 sur 5.
00:48:00 Il écrit, je l'ai quasiment fini, c'est génial, c'est super bien écrit, mais on
00:48:03 voit vraiment trop venir la fin.
00:48:04 Et il réécrit après, il a fait un autre post en mettant A.
00:48:08 Ben non, c'était pas ça la fin.
00:48:11 Et c'est exactement ce que je vois.
00:48:13 Je me disais, ok, cette fois-ci, je ne vais pas me faire avoir.
00:48:16 Je vais l'avoir la fin avant la fin.
00:48:18 Et non, pas du tout.
00:48:19 On se fait cueillir.
00:48:20 Et c'est pour ça que ce roman est génial.
00:48:22 C'est un animal sauvage.
00:48:23 Il est écrit par Joël Dicker qui nous fait la joie d'être l'invité du Bon Dimanche
00:48:27 Chaud sur RTL.
00:48:28 Restez là, on se retrouve dans quelques instants.
00:48:29 J'avais une super blague pour ce jingle.
00:48:38 On me fait signe qu'on est déjà à la bourre.
00:48:40 Alors je me dépêche.
00:48:41 Hop, hop, Bruno Guillon sur RTL.
00:48:43 Allez, allez !
00:48:44 Joël Dicker fait son Bon Dimanche Chaud sur RTL pendant encore une demi-heure.
00:48:48 Tout va bien Joël ?
00:48:49 Magnifiquement bien, merci.
00:48:50 Vous passez un bon moment ?
00:48:51 Très très bon moment.
00:48:52 J'en suis ravi.
00:48:53 Tiens, on a attaqué l'émission tout à l'heure avec Jennifer, la chanteuse qui disait tout
00:48:55 le bien qu'elle pensait de vous.
00:48:56 J'ai vu que ça vous avait un peu touché, mais surtout, elle vous mettait une forme
00:49:00 de pression puisqu'elle disait que quand on lit un bouquin de Joël Dicker, à la dernière
00:49:04 page, on a déjà envie de se poser sur l'autre.
00:49:07 Petite question, le livre est sorti le 27 février dernier.
00:49:10 Est-ce que dans l'esprit de Joël Dicker, il y a déjà le numéro 8 ? Une idée, un
00:49:17 bourgeon d'idées, quelque chose ?
00:49:19 Oui, oui, oui.
00:49:20 Il y a toujours quelque chose qui se passe.
00:49:23 Je ne sais pas si c'est l'idée du livre ou l'idée qui amènera à l'idée de l'idée
00:49:27 de l'idée de l'idée, etc.
00:49:28 Vous voyez, ce n'est jamais très clair.
00:49:29 Mais surtout que ce livre, j'ai terminé de l'écrire l'été passé.
00:49:32 Et donc, je suis déjà sur quelque chose d'autre.
00:49:35 Mais je ne sais pas encore exactement si ça me mènera vers un roman ou vers la piste
00:49:39 d'un prochain roman.
00:49:40 Bon, écoutez, pour l'instant, on continue de parler d'un animal sauvage.
00:49:44 C'est le nouveau roman de Joël Dicker et on va le faire après les infos.
00:49:47 Merci d'écouter RTL.
00:49:48 Il est 15h.
00:49:49 RTL, 14h15 à 30, le Bon Dimanche Show avec Bruno Guion.
00:50:04 C'est Joël Dicker qui fait son Bon Dimanche Show sur RTL.
00:50:09 On parle d'un animal sauvage, déjà un succès de vente, un best-seller, comme on dit.
00:50:14 Il est sorti à la fin du mois de février dernier.
00:50:16 Joël, on le disait tout à l'heure, l'histoire d'un animal sauvage se passe principalement
00:50:22 à Genève, la ville dont vous êtes originaire.
00:50:25 C'est plus facile d'écrire quand géographiquement on situe l'intrigue dans un endroit dans
00:50:30 lequel on vit plutôt qu'à New York ou plus généralement aux Etats-Unis, comme
00:50:34 certains autres romans ?
00:50:36 Non, c'est plus difficile.
00:50:37 En tout cas pour moi, ça a été très difficile de ramener mes livres à Genève.
00:50:41 Je dis "mais" parce que j'avais un précédent roman, L'énigme de la chambre 622, qui
00:50:45 se passait déjà en Suisse.
00:50:47 C'est le deuxième livre qui se passe en Suisse à Genève chez moi.
00:50:49 C'est un exercice très difficile parce que j'avais le sentiment, quand j'ai commencé
00:50:53 à écrire mes livres aux Etats-Unis, à inscrire l'histoire aux Etats-Unis, j'avais
00:50:58 le sentiment que d'être moi à Genève, à mon bureau, et d'écrire une histoire
00:51:02 qui se passe à 6000 kilomètres de là, ça me donnait une liberté supplémentaire.
00:51:06 Et que pour faire de la fiction, j'étais bien aux Etats-Unis, parce que c'est un
00:51:10 pays que je connais très bien.
00:51:12 J'y suis allé souvent, j'y vais souvent.
00:51:14 C'est un endroit dont j'ai l'impression que je peux le raconter avec beaucoup de
00:51:16 crédibilité.
00:51:17 Mais dans lequel ensuite, comme je suis très distant, je suis complètement libre.
00:51:21 Inventer une rue à New York, ça ne me pose aucun problème.
00:51:24 Je connais New York, je me dis "je mets une rue ici, ça me va très bien".
00:51:27 Aucun problème.
00:51:28 Par contre, inventer une rue à Genève où je vis, c'est impossible.
00:51:31 Ça a été très très difficile parce que je me dis "mais je ne peux pas, je connais
00:51:34 cette ville, je vais passer par le quartier là tout à l'heure pour rentrer chez moi,
00:51:39 je vois bien que ce n'est pas possible de mettre une rue ici, je vois bien que ça
00:51:42 ne marche pas".
00:51:43 Et c'est pour ça, je vous disais avant que la fiction, elle doit se méfier de la
00:51:48 réalité parce que la réalité, elle vous limite.
00:51:50 Et ça a été très difficile de finalement arriver à me libérer de tout ça et me dire
00:51:54 "je garde de Genève que ce que je connais, que cette atmosphère dont j'ai envie de
00:52:00 parler, mais je me détache complètement de ma réalité".
00:52:03 - Justement, si on sort des rues et de ce que vous connaissez et de ce dont vous avez
00:52:07 envie de parler, je sais qu'il y a un peu de vous dans ce dernier roman "Un animal
00:52:11 sauvage" et notamment un hommage que vous rendez à votre grand-mère et à son bureau
00:52:16 dans lequel vous avez écrit vos premiers ouvrages.
00:52:19 Est-ce que c'est le bureau d'écrit de Sophie à l'intérieur du bouquin ?
00:52:23 - Non, c'est pas le bureau de Sophie, c'est l'avenue Bertrand, c'est l'appartement
00:52:27 que Sophie et Arpad achètent à un moment donné.
00:52:30 - Qui sont les deux héros du bouquin.
00:52:32 - On ne vous en dit pas plus, mais ils achètent à un moment donné un appartement dans le
00:52:37 quartier de Champelles à Genève à l'avenue Bertrand.
00:52:39 Ma grand-mère a habité toute sa vie en Suisse à l'avenue Bertrand, au numéro 13,
00:52:45 et j'ai moi-même eu un bureau pendant longtemps chez elle.
00:52:48 Elle était à la fin de sa vie veuve, ses enfants étaient évidemment grands, elle
00:52:52 était restée dans cet appartement de famille dans lequel elle avait vécu pendant 40 ans,
00:52:57 et elle me dit un jour "Viens écrire chez moi, je te vois avec tes affaires, tu vas
00:53:01 au café, tu vas ici, prends un bureau, tu prends une pièce et tu te mets là".
00:53:05 Et ça a été le début d'une forme de colocation avec elle, parce que je passais 15 heures
00:53:09 par jour, j'arrivais le matin à 6h30, je repartais le soir à 10h, et on était tout
00:53:15 le temps ensemble.
00:53:16 Et ça a été génial.
00:53:17 Elle est décédée en 2014, on a dû rendre son appartement, donc je n'ai plus ce bureau-là,
00:53:25 mais à chaque fois que je passe cette rue et j'y vais souvent, j'ai ce souvenir,
00:53:28 le souvenir d'elle évidemment, et je lui rends hommage en mentionnant cette rue comme ça.
00:53:32 - Alors bon, ça fait un peu plus d'une heure qu'on est ensemble maintenant, cher Joël,
00:53:37 vous me disiez que vous passiez un bon moment, j'ai un style de questionnement, d'interview
00:53:42 qui m'est peut-être propre, et c'est vrai que je ne suis pas forcément le plus grand
00:53:45 spécialiste pour les interviews littéraires, en tout cas il y a quelque chose qui est sûr,
00:53:48 c'est qu'à la différence de certains de mes camarades, j'ai lu votre livre.
00:53:51 Mais il y a quelqu'un qui, en France, est un petit peu le nec plus ultra de la crème
00:53:56 de l'élite, de la cerise sur le gâteau des interviews littéraires, c'est Bernard
00:54:00 Pivot.
00:54:01 Et alors Bernard Pivot, il avait un style d'interview sur lequel je me suis basé, c'est-à-dire
00:54:05 qu'il faisait des interviews exclusivement basées sur le livre, en prenant des phrases
00:54:11 hors contexte et en posant des questions qui vont avec.
00:54:13 On fait ça ?
00:54:14 - Allez c'est parti !
00:54:15 - Allez on fait ça !
00:54:16 Page 360, j'aime bien la petite musique qui va derrière.
00:54:22 Vous écrivez "Il se rendit" dans la salle de briefing, aujourd'hui c'est le jour de
00:54:28 l'affrontement.
00:54:29 Vous vous êtes dans quel état le jour de la sortie d'un bouquin ? C'est un combat,
00:54:33 c'est une libération, c'est quoi pour vous ?
00:54:34 - Je mets mes lunettes.
00:54:35 C'est un track, c'est le track de l'artiste.
00:54:42 Donc c'est pas une angoisse, c'est une appréhension mais qui est une bonne appréhension.
00:54:48 C'est de se dire voilà, est-ce que ça va le faire ? Est-ce que les gens vont aimer ? Est-ce
00:54:51 qu'ils vont comprendre avant la fin ? Voilà, tout ça est là.
00:54:55 - Page 282, vous écrivez "Il s'était donné beaucoup de peine pour écrire ses lignes".
00:55:02 Mais est-ce que Joël, vous êtes aussi bon pour écrire un SMS ou une carte postale que
00:55:06 pour écrire un roman ?
00:55:07 - Non, non.
00:55:08 Les SMS c'est terrible parce que je reprends, je change.
00:55:13 Ça doit être un message court mais je commence par mettre les formes.
00:55:17 C'est toujours trop long, c'est pas efficace.
00:55:19 Donc je suis pas le roi du SMS.
00:55:21 - Page 376, vous écrivez Joël Dicker "Il devait disparaître pour lui rendre sa liberté.
00:55:27 S'il l'aimait vraiment, il devait renoncer à elle".
00:55:30 Jusqu'où vous pourriez aller par amour, cher Joël ?
00:55:34 - Loin.
00:55:35 Mais est-ce que je serais prêt à renoncer à quelqu'un par amour pour cette personne ?
00:55:40 Non, je crois pas.
00:55:42 Je m'accrocherais, vous voyez.
00:55:44 - Ouais, je vois, je vois bien.
00:55:46 Page 55, vous écrivez "Il y avait à proximité un vélo, complètement rouillé et des emballages
00:55:52 en plastique par-ci, par-là.
00:55:53 Même ici, les forêts étaient des poubelles".
00:55:56 Vous êtes écolo dans l'âme, Joël, ou pas ?
00:55:59 - Oui, écolo, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:56:02 C'est un grand mot, dans le sens où on peut tout mettre dedans.
00:56:04 Est-ce qu'il faut faire attention à ce qu'on fait ?
00:56:07 Est-ce qu'il faut trier ?
00:56:08 Est-ce qu'il faut débrancher ?
00:56:09 Ne serait-ce que de débrancher les chargeurs de portable qu'on a tous chez nous et qui
00:56:13 ne chargent rien et qui consomment de l'énergie.
00:56:15 Enlever les chargeurs quand ils ne chargent pas, c'est déjà être écolo.
00:56:18 Tous ces gestes-là, il faut les faire.
00:56:20 - Page 80, Joël Dicker, vous écrivez "Greg, marchant dans la nuit avec son chien, put
00:56:26 à put, laisser s'épanouir l'immense sourire qu'il avait retenu quelques instants plus
00:56:29 tôt, il avait obtenu son invitation".
00:56:32 C'est quoi le truc que les gens ne savent pas forcément mais dont vous êtes ultra
00:56:36 fier, Joël ?
00:56:37 Peut-être un talent particulier ?
00:56:41 - Un talent particulier… Je ne sais pas, beaucoup de talents, vous savez.
00:56:46 - Déjà, vous êtes un excellent auteur, c'est bien.
00:56:48 C'est pas genre en cuisine, genre en sport ?
00:56:51 - Non, j'ai une passion, c'est l'aviation.
00:56:55 - C'est vrai ?
00:56:56 - Je pense à ça, c'est l'aviation.
00:56:57 Et j'ai réussi il y a quelques années à pouvoir voler dans des avions de ligne d'une
00:57:04 compagnie suisse, sur la Kuhn, dans le cockpit.
00:57:07 Et pendant toutes mes tournées, je pouvais faire le cockpit et ça a été des moments
00:57:12 absolument incroyables.
00:57:13 Et j'ai beaucoup appris de ça.
00:57:16 Et j'ai continué après, je me suis informé, j'ai lu des bouquins sur ça.
00:57:18 J'ai ce côté un peu geek sur les avions, qui rendait ma femme un peu folle à la fin,
00:57:25 parce qu'on arrivait à bord, etc.
00:57:27 Elle venait et dit "Monsieur Dicker, vous voulez venir ?"
00:57:30 Non, mais je vais être tout seul !
00:57:31 - C'est Joël Dicker qui fait son bon dimanche chaud sur RTL.
00:57:35 Vous restez avec nous, on va se retrouver dans quelques instants.
00:57:38 Et alors, j'ai fait une interview, parce qu'on le disait tout à l'heure, et je l'ai
00:57:44 dit en attaquant l'émission, je vous l'ai redit il y a quelques instants, c'est que
00:57:46 quand on lit un animal sauvage, on sait qu'on va se faire mener en bateau par votre talent
00:57:52 d'écrivain et on se dit "Je vais quand même trouver la chute avant qu'elle ait lieu."
00:57:56 Et non ! Et une nouvelle fois, je me suis fait avoir.
00:58:00 Et bien vous allez vous faire avoir aussi, également cher Joël, puisque dans quelques
00:58:03 instants vous allez répondre à des questions dont on ne s'attend pas.
00:58:06 A la chute.
00:58:07 A tout de suite.
00:58:08 Pour trouver l'émission de Radio Parfait, on a fait appel à 37 experts venus du monde.
00:58:16 Ils ont travaillé pendant 11 mois pour atteindre la quintessence de l'excellence.
00:58:22 Ensuite, on a tout jeté à la poubelle et on a mis le bon dimanche chaud à la place.
00:58:27 Bruno Guillon sur RTL.
00:58:30 Joël Dicard fait son bon dimanche chaud sur RTL.
00:58:33 Un animal sauvage, voilà, c'est le carton littéraire du moment.
00:58:38 Joël, j'ai lu que vous n'étiez pas fan de sang dans vos livres.
00:58:42 Et c'est vrai que là, il n'y a pas d'effusion de sang, il y a du suspens, certes, mais il
00:58:46 y a rarement de sang dans vos bouquins.
00:58:49 Oui, je déteste quand je lis un livre ou que je vois un film ou une série télé, je
00:58:53 n'aime pas voir des images insupportables.
00:58:55 On en a déjà assez dans la vie, au téléjournaux, etc.
00:58:58 Je veux avoir un livre dans lequel, même s'il y a quelque chose de grave, même si
00:59:01 quelqu'un est mort, même s'il y a des choses parfois dans mes livres un peu dures,
00:59:04 je n'ai pas le descriptif dont je n'ai pas envie de savoir.
00:59:07 Je n'ai pas envie de savoir qu'il est mort avec je ne sais pas quoi, les entrailles
00:59:09 qui sortent ou qu'on lui a fait je ne sais pas quoi.
00:59:11 Je n'ai pas envie.
00:59:12 Oui, les autopsies qui des fois sont très très décrites.
00:59:15 Je n'aime pas tant ça que surtout vraiment les cadavres, les morts, les morts violentes,
00:59:19 des choses un peu atroces.
00:59:20 Tout ce qui est un peu insupportable, je n'ai pas envie.
00:59:23 Et donc, dans mes livres, quelqu'un est mort, un point c'est tout.
00:59:26 Il est mort, il y a peut-être une flaque de sang au maximum, juste pour dire qu'il
00:59:29 y avait un peu de sang par là, mais c'est tout.
00:59:31 On le disait tout à l'heure, vous avez écrit très très jeune, vous êtes le fils
00:59:34 d'une libraire et d'un prof de français.
00:59:36 Ça aide un peu quand même quand on se lance dans l'écriture.
00:59:39 À la limite, on a l'impression d'être un peu pistonné quand même.
00:59:42 Ça aide un peu, mais ce qui a beaucoup aidé, c'est que mes parents ont toujours été
00:59:46 très détendus avec ça.
00:59:48 Ils me disaient "Tiens, essaie de lire ça, tiens, voilà, ce livre-là est pas mal."
00:59:52 Ou quand moi je voyais un livre qui me plaisait ou que j'avais envie de lire, mes parents
00:59:56 me disaient "Bah essaye, c'est pas vraiment de ton âge ou c'est difficile pour toi,
00:59:58 mais essaye."
00:59:59 Il y avait vraiment cette liberté.
01:00:01 Et c'est pour ça que je dis que tout le monde aime lire et qu'il faut juste trouver
01:00:04 le bon livre.
01:00:05 Il faut essayer.
01:00:06 Il faut commencer un livre, puis si on n'aime pas, on le pose, il y a tellement de livres.
01:00:09 Il faut un peu, je trouve, désacraliser le livre et en faire avant tout un objet de
01:00:14 plaisir et le prendre comme ça.
01:00:16 Et ça ouvre tout de suite une porte et une approche très différente.
01:00:20 - Mais est-ce que vous aviez un modèle ? On va interviewer une rockstar, elle va dire
01:00:24 "Voilà, j'ai été biberonné quand j'étais petit avec les chansons de Bob Dylan et ça
01:00:27 m'a donné envie de faire de la folk."
01:00:29 Est-ce que vous, c'est la lecture d'Agatha Christie ou de grands maîtres du polar qui
01:00:35 vous ont donné envie de vous orienter vers ce style de roman ?
01:00:38 - Pas tellement polar.
01:00:39 J'ai aimé d'abord, en tout cas je pense que pour moi, les premiers auteurs que j'ai lu
01:00:45 ou qu'on m'a lu, c'est les auteurs pour enfants.
01:00:46 Et on rate souvent, c'est une étape qui est très importante.
01:00:50 C'est-à-dire que le moment où on a envie de lire, on a envie d'écrire, on a envie
01:00:53 de créer, etc.
01:00:54 Ça vient souvent plutôt jeune, plutôt tôt.
01:00:57 Et moi, je me souviens des livres qu'on m'a lu de Roald Dahl ou de Dickie Smith qui sont
01:01:01 des histoires géniales.
01:01:02 Et je pense que je viens plutôt d'un plaisir de l'oralité, pardon pour le jeu de mot,
01:01:10 mais je viens de cette idée, le plaisir qu'on vous raconte quelque chose.
01:01:12 Et je crois que mes livres tiennent encore beaucoup à ça.
01:01:16 Ce n'est pas tellement la question de savoir si c'est des polars ou pas.
01:01:19 C'est vraiment la question de se dire que c'est un livre qui raconte quelque chose.
01:01:23 Et c'est un livre pour rassembler des gens ensemble, de la même façon que quand on raconte
01:01:27 une histoire dans une pièce, tout d'un coup, tout le monde se tait et on écoute celui
01:01:30 qui parle, le plaisir de ce partage-là.
01:01:33 - Mais après, c'est vrai que c'est compliqué toujours de parler d'un livre comme le vôtre
01:01:37 quand il y a autant de suspens, de rebondissements.
01:01:38 Alors moi, ce que je vous propose, c'est de parler de façon codée.
01:01:41 Moi, j'ai changé les noms des personnages par des noms de légumes et des actions par
01:01:44 d'autres actions.
01:01:45 Par exemple, Joël, quand on apprend que c'est finalement Carotte qui a changé la route
01:01:49 vélo, personne ne s'y attend.
01:01:50 C'est jubilatoire, je pense, pour un auteur.
01:01:52 - Mais évidemment, évidemment.
01:01:53 - Bon, je le disais, moi, ce qui m'épate à chaque fois que vous avez ce talent-là,
01:01:58 c'est qu'on ne s'attend pas à la chute.
01:02:00 Et donc, justement, je me suis dit, ben tiens, pourquoi on ne pourrait pas faire ça en
01:02:03 interview ? Je pose des questions, on ne s'attend pas du tout à la fin.
01:02:06 Eh ben, on va le faire.
01:02:10 Joël, dans le livre, on parle de braquage, de bijouterie inspirée d'un fait réel en
01:02:15 Suisse, au départ, votre pays natal.
01:02:17 Mais du coup, comment vous choisissez les dessins d'illustration de vos couvertures
01:02:22 de livres ?
01:02:23 - Les couvertures, c'est compliqué parce que vous devez trouver une image qui raconte
01:02:30 quelque chose du livre, qui donne envie de lire, qui soit attirante aussi, qui racontera
01:02:37 quelque chose du livre une fois qu'il est lu.
01:02:39 Et donc, c'est un long processus.
01:02:41 Ce livre-là, c'est un artiste espagnol, David de la Serras, qui l'a fait dessiner, peinte
01:02:48 pour moi.
01:02:49 Et je lui ai expliqué en quelques lignes de quoi parlait ce livre.
01:02:52 Il ne l'avait pas lu et il a dessiné ce tableau.
01:02:55 - Vous avez pratiqué, cher Joël Dicker, la boxe.
01:02:59 Et je sais également que vous aimez beaucoup les arts martiaux.
01:03:01 Mais pourquoi vous avez choisi le métier de banquier pour le personnage d'Arpad dans
01:03:06 le livre ?
01:03:07 - C'est très déstabilisant.
01:03:08 - Je sais.
01:03:09 Vous voyez, mais on est déstabilisés quand on lit vos livres, Joël.
01:03:17 - Parce que c'est une image immédiate.
01:03:21 On a tout de suite une image en tête.
01:03:22 Quand on dit "il est banquier", on est dans le cliché.
01:03:25 Et il a tous les clichés, tous les outils du cliché qui vont avec quand on le rencontre
01:03:31 et quand on rencontre Arpad dans les premières pages.
01:03:34 Il a tout du banquier cliché.
01:03:36 Et pourtant.
01:03:37 - Vous militez, et on le disait fermement, pour que les gens lisent plus et lisent plus
01:03:43 souvent.
01:03:44 Pourquoi vous avez arrêté de jouer de la batterie ?
01:03:46 - Parce que je souffrais d'avoir besoin d'un groupe pour jouer.
01:03:53 Parce que quand vous jouez de la batterie, vous êtes évidemment "boom tchak" tout seul.
01:03:57 Vous avez besoin du guitariste, du chanteur, de tout un groupe autour de vous.
01:04:01 Et j'avais envie de faire quelque chose dans lequel je puisse avancer seul.
01:04:04 Et l'écriture, j'écrivais déjà beaucoup.
01:04:05 Je me suis dit "là au moins, je pourrais faire ce que je veux, comme je veux, et je
01:04:09 ne dépendrai pas d'autres gens".
01:04:10 Et c'est pour ça que j'ai arrêté la batterie.
01:04:12 - Dernière question de cette interview dont on ne s'attend pas à la chute, cher Joel
01:04:16 Dicker.
01:04:17 "Un animal sauvage", c'est votre septième roman qui raconte l'histoire de deux couples
01:04:21 issus de milieux sociaux différents.
01:04:23 Alors du coup, je me pose forcément la question.
01:04:25 Vous avez pris des cours au cours Florent.
01:04:27 Pourquoi vous n'avez pas continué pour être acteur ?
01:04:29 - Parce que j'étais très mauvais.
01:04:31 Non mais c'était une expérience absolument géniale.
01:04:35 Parce que vous savez, quand je suis parti au cours Florent, je suis venu à Paris, j'avais
01:04:38 20 ans.
01:04:39 Je venais de finir le bac parce qu'en Suisse, ça dure un peu plus longtemps.
01:04:42 Et on a l'impression qu'à 20 ans, on a notre bac en poche et on doit savoir ce qu'on va
01:04:47 faire.
01:04:48 Et nos parents, la société attendent nous, qu'on ait déjà un choix très précis.
01:04:52 "Je veux faire ci, je veux faire ça".
01:04:53 En fait, à 20 ans, on n'en sait rien, on ne piche que dalle, on est angoissé, on ne
01:04:57 sait pas quoi faire de notre vie, ça ne va pas.
01:04:59 Et donc, il faut prendre le temps.
01:05:00 Et les cours Florent m'ont donné justement… C'est grâce aux cours Florent, parce que
01:05:06 j'aimais un peu jouer, mais je me suis dit que j'aimais vraiment ça.
01:05:08 Je suis parti au cours Florent.
01:05:10 J'ai rencontré des gens.
01:05:11 J'ai vu des acteurs qui avaient envie de se consacrer à ça jour et nuit, qui avaient
01:05:15 cette passion qui était dévorée par le feu sacré, ce qui n'était pas mon cas du tout.
01:05:19 Et ça m'a poussé à faire autre chose.
01:05:20 Et donc, je dois aux cours Florent d'avoir justement permis… Ça m'a permis de m'aiguiller
01:05:25 un peu.
01:05:26 - Mais vous avez été même à une époque de votre vie attaché parlementaire.
01:05:28 Vous auriez pu basculer dans la politique ou pas ?
01:05:30 - Non, non, non.
01:05:31 C'était un boulot génial parce qu'en Suisse, la politique est milicienne.
01:05:35 Ça veut dire que les parlementaires sont des bénévoles.
01:05:37 Ce n'est pas leur métier.
01:05:38 Ils ont un métier le jour et ils sont parlementaires le matin très tôt ou le soir.
01:05:43 Et donc, j'avais un travail qui me permettait d'écrire la journée et le soir, je travaillais
01:05:47 comme assistant parlementaire à Genève.
01:05:49 - C'est Joël Dicker qui fait son bon dimanche sur RTL.
01:05:51 On est allé se pencher sur vos réseaux sociaux.
01:05:54 Cher Joël, vous êtes actif un peu sur Insta, sur TikTok ?
01:05:58 - Absolument.
01:05:59 - Eh bien justement, on est allé voir qui vous suivez.
01:06:02 Et on va en parler dans quelques instants sur RTL.
01:06:06 A tout de suite.
01:06:07 - Aujourd'hui, le Bon Dimanche Show reçoit le meilleur invité qu'il n'ait jamais eu.
01:06:16 C'est complètement faux.
01:06:20 On repassera ce jingle la semaine prochaine.
01:06:22 Bruno Guillon sur RTL jusqu'à 15h30.
01:06:26 Vous avez plaisir quand même.
01:06:28 - Même si j'avoue que passer un moment avec Joël Dicker, c'est un vrai plaisir.
01:06:34 - Merci.
01:06:35 - Et vous allez voir en préparant cette émission vos réseaux sociaux.
01:06:37 Petit point rapide, 160 000 followers.
01:06:41 C'est pas mal sur les comptes Insta.
01:06:43 Sur l'émission, on en a 181.
01:06:45 Donc évidemment, on a un peu de retard.
01:06:47 Mais bon, on n'est pas là pour jouer à celui qui a la plus grosse commu.
01:06:51 Vous suivez l'auteur Antoine Dolle.
01:06:55 C'est le papa de Mortel Adèle, qui est l'héroïne BD de Milliers d'enfants.
01:06:59 Vous avez déjà songé à écrire pour les enfants ?
01:07:03 - J'aimerais bien.
01:07:05 J'adorerais ça.
01:07:06 C'est très difficile.
01:07:07 En fait, c'est beaucoup plus facile.
01:07:08 Je trouve.
01:07:09 C'est beaucoup plus facile d'écrire pour les adultes que pour les enfants.
01:07:12 Parce que les enfants sont un public très exigeant, à qui on ne peut pas tromper sur
01:07:17 la marchandise, qui a des attentes très claires.
01:07:20 Et ça ne rigole pas.
01:07:21 Donc j'espère qu'un jour, je pourrai le faire.
01:07:23 Mais il faut vraiment que ce soit...
01:07:25 Je ne sais pas.
01:07:26 C'est un vrai défi pour moi.
01:07:29 - Vous suivez sur vos réseaux Joël Dicker, Augustin Trappenard.
01:07:32 Est-ce que quand on est auteur, c'est une obligation de suivre Augustin Trappenard ?
01:07:35 Sinon, toutes les bibliothécaires de France vous pourchassent avec des fourches.
01:07:38 - Non, mais il fait des choses très importantes.
01:07:42 - J'aime beaucoup.
01:07:43 - Il fait des choses très importantes, entre autres sur les réseaux sociaux, entre autres
01:07:46 sur l'émission.
01:07:47 Et c'est un homme du livre depuis toujours.
01:07:48 Mais je trouve que tout ce qu'il fait sur les réseaux sociaux pour parler de livres
01:07:53 et parler de littérature, c'est très important.
01:07:56 Et je le salue pour ça.
01:07:57 - Joël Dicker, vous suivez les magasins Relais, qu'on trouve souvent en gare ou dans les
01:08:01 aéroports.
01:08:02 Quand vous n'achetez pas de bouquins, vous achetez quoi au Relais ? Parce que moi j'adore
01:08:04 le petit sandwich triangle fromage jambon.
01:08:08 - Non, j'achète les journaux surtout.
01:08:11 - C'est vrai ? Vous êtes un gros consommateur d'actu ou pas ?
01:08:14 - Beaucoup.
01:08:15 Et je pense que c'est aussi un acte citoyen très important d'acheter le journal.
01:08:19 Il faut se renseigner.
01:08:21 Il faut se renseigner au-delà.
01:08:22 On parle d'Instagram.
01:08:23 Instagram, il y a plein de choses super, mais ce n'est pas une source de renseignement fiable.
01:08:28 Il faut pas se renseigner sur la marge du monde sur Instagram ou Facebook ou TikTok.
01:08:31 On doit acheter des journaux, des journaux indépendants et libres, qui sont aussi les
01:08:35 garants du monde démocratique dans lequel on vit.
01:08:37 D'avoir des journaux et des opinions qui ne sont pas les opinions du gouvernement, c'est
01:08:42 important, mais pour que ça existe, ça a un prix.
01:08:44 Ce prix, c'est de l'acheter.
01:08:45 Et donc quand on peut, il faut le faire.
01:08:47 Et j'achète beaucoup de presse.
01:08:48 - Joël Dicker, vous suivez sur vos réseaux Renaud Capuçon.
01:08:51 C'est quoi votre style de musique de prédilection ?
01:08:53 - J'aime beaucoup Renaud.
01:08:56 J'aime beaucoup ce qu'il fait.
01:08:58 - On parlait tout à l'heure de Justin Timberlake, avec cette fille qui vous avait confondu avec
01:09:03 le chanteur américain.
01:09:04 Il écoute quoi quand il rentre dans sa voiture, Joël Dicker, quand il arrive chez lui ?
01:09:08 - J'écoute de tout.
01:09:09 J'écoutais beaucoup de jazz, j'écoute de la musique classique, j'écoute de l'opéra.
01:09:13 J'écoute aussi des choses très modernes.
01:09:15 J'écoute du rock, du hard rock, du métal.
01:09:18 J'écoute Jennifer aussi.
01:09:20 J'ai vraiment une gamme, une palette hyper large.
01:09:22 - Vous suivez la page Nespresso sur vos réseaux sociaux.
01:09:25 Vous tournez à combien de cafés par jour, Joël ?
01:09:27 - De moins en moins.
01:09:28 - Parce qu'on se le vend à 3h du matin, des fois il faut essayer de tenir.
01:09:31 - Oui, mais à 5-6 à peu près.
01:09:33 - Et enfin, j'ai vu que vous suiviez Taylor Swift.
01:09:35 Vous êtes une Swiftie ?
01:09:37 - Je suis une Swiftie, absolument.
01:09:39 Je revendique.
01:09:40 C'est dit depuis toujours.
01:09:45 Ça fait des années.
01:09:46 Ça fait 10 ans, 12 ans.
01:09:49 Et j'ai toujours aimé ce qu'elle faisait.
01:09:51 - Vous savez quoi ?
01:09:52 - J'ai créé la mode.
01:09:53 - Taylor Swift, on lui rajoute une dizaine d'années.
01:09:57 Et je trouve, mais c'est ma vision à moi, elle rentrerait bien dans le rôle de Sophie
01:10:03 qui est une des héroïnes d'un animal sauvage.
01:10:05 - C'est vrai, vous avez raison.
01:10:06 - Je trouve en tout cas.
01:10:07 - On l'engage.
01:10:08 - C'est Joël Dicker qui fait son bon dimanche chaud sur RTL.
01:10:12 Mais hélas, oh grand hélas, comme dans toutes les belles histoires, il y a une fin.
01:10:17 Et cette fin, si, nous allons la vivre dans quelques secondes avec l'interview des 20
01:10:21 dernières secondes.
01:10:22 A tout de suite.
01:10:23 La comète de Halley passe dans le ciel une fois tous les 76 ans.
01:10:30 Le bon dimanche chaud sur RTL, c'est tous les dimanches après-midi.
01:10:37 - Choisissez votre camp.
01:10:38 Pour ma part, j'ai déjà sorti mon télescope.
01:10:42 Jusqu'à 15h30, le bon dimanche chaud sur RTL.
01:10:46 - Sorti depuis le 27 février dernier, Un animal sauvage, c'est le nouveau roman de
01:10:51 Joël Dicker.
01:10:52 Dès sa sortie, c'était numéro 1 en France, en Italie, en Espagne.
01:10:56 Je rappelle que l'affaire Alaska Sanders, parce qu'il y a peut-être des gens qui vont
01:10:59 découvrir Joël Dicker via Un animal sauvage.
01:11:02 Et ça, c'est un côté génial.
01:11:03 - C'est génial.
01:11:04 - Quand on lit ça, on se dit "Putain, j'adore".
01:11:05 Et on se rend compte qu'il y a eu six autres romans avant qui sont encore disponibles.
01:11:09 Je précise également que vous allez être en dédicace en Europe durant les mois de
01:11:13 mai et de juin.
01:11:14 Notamment, vous serez au salon de Turin le 11 mai et en signature à Lausanne le 16 mai.
01:11:19 Quand on dit les chiffres, il y a un côté assez dingue.
01:11:22 Vous êtes l'auteur précédemment de six romans, septième avec celui-ci, traduit
01:11:25 en 40 langues qui se sont vendues en 15 millions d'exemplaires.
01:11:29 C'est un truc de fou.
01:11:30 Est-ce que justement, dans les adaptations à l'étranger, vous avez un regard, par exemple,
01:11:35 sur les prénoms ? Est-ce que des fois, il y a des choses qu'on se doit un peu de changer
01:11:38 pour...
01:11:39 - Non, il n'y a pas beaucoup de changements.
01:11:41 Il n'y a jamais de changement de prénom de choses comme ça.
01:11:43 - Vous n'avez pas peur que les Américains lisent en disant "Oui, il s'appelle Erpad,
01:11:46 lui".
01:11:47 - Non, tout ça reste.
01:11:50 Il y a des questions.
01:11:51 Parfois, les traducteurs essaient de comprendre le sens d'une phrase ou ce que j'ai voulu
01:11:55 dire, mais c'est assez limité.
01:11:56 C'est vraiment...
01:11:57 C'est presque un autre livre puisque je l'ai écrit en français et lu par d'autres lecteurs
01:12:03 dans d'autres langues.
01:12:04 Et il n'y a...
01:12:05 Ce n'est plus la même chose.
01:12:06 - "La vérité sur la Ferrari Kéber" a été un gros succès à la télévision.
01:12:11 On en a parlé tout à l'heure avec Patrick Dempsey, notamment.
01:12:14 Les autres, pour l'instant, n'ont pas été adaptés, ni en télé, ni au ciné.
01:12:19 C'est par choix ? C'est parce que personne n'est venu vous le proposer ? Et moi, je
01:12:22 vous le dis, combien ça coûte ?
01:12:23 - Non, ça me plairait bien parce que c'est toujours amusant, mais il y a beaucoup d'intérêt.
01:12:30 Mais c'est compliqué.
01:12:31 C'est compliqué à faire.
01:12:32 Parce qu'en fait, on me dit souvent, "Mais vos livres sont très cinématographiques.
01:12:36 On voit le film tout de suite ou on voit la série."
01:12:38 Et oui, on voit parce qu'en fait, ça fait appel à l'imaginaire ou à l'imagerie personnelle
01:12:42 de chacun, de celui qui lit.
01:12:43 Mais quand il faut mettre en image réelle, en film ou en série, ces personnages sur
01:12:49 des époques, les aléas autour de le temps, il y a souvent des grandes différences de
01:12:52 temporalité.
01:12:53 Est-ce que ce sont les mêmes acteurs ? Est-ce qu'on change ? C'est compliqué, c'est cher,
01:12:57 c'est pas simple.
01:12:58 Et à chaque fois que des gens essayent, il y a beaucoup de demandes encore.
01:13:01 Mais souvent, ça tombe à l'eau parce que c'est pas simple.
01:13:04 - Ce serait plus simple sur celui-ci puisqu'en termes de temporalité, on est sur un delta
01:13:08 d'une vingtaine de jours.
01:13:10 - Absolument.
01:13:11 C'est très resserré.
01:13:12 On est sur la porte à d'éventuels producteurs.
01:13:14 Et évidemment, pour avoir soumis l'idée, je demanderais un petit 5%, on reste français
01:13:18 quand même.
01:13:19 Bon, Joël, c'est la dernière interview de ce Bon Dimanche Show.
01:13:23 C'est l'interview des 20 dernières secondes.
01:13:25 Je vous pose...
01:13:26 C'est même pas des questions, je vous donne des choix.
01:13:27 C'est très manichéen.
01:13:28 Vous choisissez, vous n'êtes même pas obligé de m'expliquer le pourquoi du comment.
01:13:31 On y va ? - On y va.
01:13:32 - Top chrono.
01:13:33 Lire ou écrire ? - Lire.
01:13:37 - Chocolat suisse ou montre suisse ? - Chocolat suisse.
01:13:41 - Sauvage ou domestique ? - Un sauvage.
01:13:44 - Suspense ou rebondissement ? - Rebondissement.
01:13:48 - Commencer un livre ou finir un livre ? - Commencer un livre.
01:13:53 - Prix Goncourt ou prix du public ? - Prix du public.
01:13:56 - Énigme ou vérité ? - Énigme.
01:13:59 - Il était temps que l'émission se termine puisque la dernière, c'est un polar ou une
01:14:03 polaire ? - Une polaire à ce moment.
01:14:07 - C'est un vrai plaisir de vous recevoir, Joël.
01:14:10 - C'était une grande joie pour moi.
01:14:12 - J'ai adoré ce livre et je sais que vous allez l'adorer aussi.
01:14:15 Ça s'appelle "Un animal sauvage".
01:14:17 Et vous savez, moi, je fais partie de ces adolescents qui ont été traumatisés par
01:14:22 la lecture à l'époque du collège et à l'époque du lycée parce qu'on nous imposait
01:14:26 des bouquins qui souvent étaient très durs à lire à l'âge de 15 ans.
01:14:29 Et on se rend compte qu'en les ouvrant une quinzaine d'années après, on les apprécie.
01:14:32 C'est typiquement le genre de bouquin qui peut vous amener vers l'envie de lire et
01:14:38 de redécouvrir avec plaisir la lecture.
01:14:39 Donc rien que pour ça, merci.
01:14:41 - Merci, merci beaucoup.
01:14:42 Merci infiniment.
01:14:43 - Et puisqu'on parle de livres, sachez qu'il sera encore question de bouquins la semaine
01:14:46 prochaine, mais avec quelqu'un qu'on a plutôt l'habitude de voir derrière une caméra,
01:14:51 c'est Jean-Marie Poiré qui vient de sortir un bouquin où il parle d'anecdotes sur la
01:14:56 plupart des films sur lesquels il a travaillé.
01:14:59 Évidemment, "Les visiteurs", évidemment "Papi fait de la résistance".
01:15:02 C'est un livre bourré d'anecdotes.
01:15:03 On en parlera avec lui la semaine prochaine.
01:15:06 Merci beaucoup, Joël.
01:15:07 - Merci.
01:15:08 Merci d'accueillir les meilleurs moments des grosses têtes.
01:15:10 Merci à ceux qui m'ont aidé à préparer l'émission de ce dimanche.
01:15:13 Carina Ciamer, François Touchard, Agathe Deschamps, Valérie Zetoun, Thaïse Wauquière
01:15:17 et Caroline Détrez.
01:15:18 Et puis surtout, merci à vous, auditeurs d'RTL, de faire du Bon Dimanche Show un succès
01:15:24 puisqu'il y a quelques jours, les sondages Médiamétrie ont été édités et c'est
01:15:30 un véritable succès pour l'émission avec une hausse d'audience le dimanche entre
01:15:34 14h et 15h30.
01:15:35 Soyez remerciés pour ça.
01:15:36 On reviendra avec grand plaisir dimanche prochain.
01:15:38 Et puis ensuite, les meilleurs moments des grosses têtes sur RTL.
01:15:40 Merci.
01:15:41 - Merci.
01:15:41 - Au revoir.
01:15:46 *Musique d'outro*