• il y a 8 mois
Joël Dicker nous parle de son dernier roman "Un animal sauvage" au succès incroyable.
L'écrivain a eu la surprise d'avoir un message de sa chanteuse préférée Jenifer.
Ses amis Garou et Alexandre Kominek se sont également prêtés au jeu.
On retrouve la chronique de Valery Zeitoun

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😹
Amusant
Transcription
00:00:00 RTL, 14h-15h30, c'est le bon dimanche show.
00:00:06 Bonsoir Joël Dicker.
00:00:10 Bonsoir.
00:00:11 On est très très très très nombreux.
00:00:13 Bonsoir à tous, ça me fait très plaisir.
00:00:15 Vous êtes une rockstar un peu maintenant.
00:00:16 Non mais c'est les livres, en fait ça me fait plaisir de voir toujours et encore l'attrait que les livres ont.
00:00:21 Pas mes livres que la littérature a évidemment, mais que la lecture a sur nous tous.
00:00:25 L'auteur Harry Kéber a été arrêté aujourd'hui après que la police ait découvert des restes humains sur sa propriété.
00:00:31 Il pourrait s'agir de la jeune Nola Kellergan, disparue en août 1975 alors qu'elle était âgée de 15 ans.
00:00:38 C'est quelqu'un que j'ai connu.
00:00:40 Et je ne l'ai pas tué.
00:00:42 Je vous promets qu'on va vous faire sortir de là.
00:00:44 Allez voir ces braves gens de Somerdale, ce sont tous des témoins potentiels.
00:00:48 On voyait parfaitement l'intérieur du cube de verre.
00:00:53 Un homme qui se savait invisible dans ses vêtements de sport sombre était accroupi derrière un tronc,
00:00:59 les yeux rivés sur Sophie dans sa cuisine.
00:01:02 Sophie, son café à la main, observait la lisière de la forêt qui marquait la fin de son jardin.
00:01:09 C'était son rituel du matin.
00:01:11 Elle embrassait du regard son petit royaume sans se douter qu'on l'épiait.
00:01:16 A quelques kilomètres de là, au centre de Genève, une Peugeot grise aux plaques françaises roulait sur une avenue déserte.
00:01:23 Dans le jour naissant, on ne distinguait pas son conducteur à travers le pare-brise.
00:01:28 Merci de nous accueillir chez vous ce dimanche après-midi.
00:01:32 Merci d'accueillir celui qui va faire son bon dimanche chaud, c'est le seul, l'unique, Joël Dicker qui est à mes côtés.
00:01:40 Je suis ravi de vous accueillir Joël.
00:01:42 Bonjour, merci, très heureux d'être là.
00:01:44 Le nouveau roman de Joël Dicker s'appelle "Un animal sauvage".
00:01:47 Je vais tout de suite tuer le suspense, j'ai adoré ce livre.
00:01:51 Et Dieu sait que souvent quand on reçoit un auteur à succès, on se dit "Tiens, et si c'était moins bien ?
00:01:55 Du coup on pourrait titiller un peu."
00:01:57 Non, c'est ça le problème.
00:01:59 Mais merci, c'est un bon problème.
00:02:01 Oui, c'est un bon problème, surtout que... Mais on va en parler.
00:02:04 Vous, je sais qu'au-delà d'écrire des livres, ce que vous aimez par-dessus tout, c'est que les gens se mettent à la lecture.
00:02:09 C'est l'acte de lire déjà, qui en soit est une réussite, vous concernant.
00:02:14 On va parler d'un animal sauvage, cher Joël, mais avant cela, on a une habitude dans le Bon Dimanche Show.
00:02:19 On a l'habitude d'ouvrir notre comité d'accueil, c'est-à-dire que nous avons des personnes qui ont voulu vous laisser un message.
00:02:24 Qui, pour vous dire quelque chose, pour nous raconter une anecdote, ici sur RTL.
00:02:30 Et le premier, je crois que c'est un ami proche, il s'agit de Garou.
00:02:34 Salut Jérémie, c'est Garou, j'espère que tu vas bien.
00:02:37 Écoute, normalement, je te ferais ce message pour te souhaiter un grand succès pour ton nouveau bouquin.
00:02:42 Mais comme ton animal sauvage est déjà un grand succès, d'ailleurs, je fais des librairies pour essayer d'en trouver une copie, désespérément.
00:02:50 Écoute, que ça continue et surtout, j'espère que le succès pourra se calmer, pour qu'on puisse se voir bientôt, parce que tu me manques beaucoup.
00:03:00 Et on se fait signe, puis on se voit au plus vite.
00:03:03 Je t'embrasse et je t'aime de tout mon cœur.
00:03:05 À très vite. Ciao.
00:03:07 C'est trop mignon, mais je suis tout d'un coup dans le doute.
00:03:09 Ça veut dire que je ne l'ai pas envoyé le bouquin.
00:03:11 Ça veut dire ça ?
00:03:12 Je suis vraiment à la mine de merde.
00:03:15 C'est la façon de tourner qui l'a eut, c'est ce message.
00:03:18 Non, mais je suis hyper trouvé.
00:03:19 Mais en fait, tu sais quoi ? Je l'ai vu juste avant l'apparition.
00:03:23 Il est passé par Genève.
00:03:24 Et d'ailleurs, on parlait parce qu'en ce moment même, on vient de finir la saison du sirop d'érable au Canada.
00:03:31 Et je sais que lui, il s'est lancé dans la récolte du sirop d'érable.
00:03:33 Il a toujours des idées complètement folles et incroyables dans le bon sens du mot.
00:03:36 Et je lui avais dit "mais je viendrai et je vais venir" parce que je pensais que j'aurais le temps de tout faire, évidemment.
00:03:40 Et je pense que j'imaginais aller le voir, récolter du sirop d'érable, lui amener un livre.
00:03:44 Mais je vais me faire pardonner.
00:03:46 D'ailleurs, il le dit en préambule dans son message.
00:03:49 Le livre est sorti le 27 février dernier.
00:03:51 Et oui, c'est déjà un succès.
00:03:52 En France, on approche des 300 000 exemplaires vendus.
00:03:56 Ce qui est dingue.
00:03:57 Il a été numéro 1 à sa sortie en France, en Italie et en Espagne.
00:04:02 On va parler de ça tout à l'heure, mais continuons notre comité d'accueil.
00:04:06 Quelqu'un d'autre a voulu vous laisser un message.
00:04:08 Il s'agit d'Alexandre Kominek.
00:04:10 Salut Joël, c'est Alexandre Kominek.
00:04:12 J'espère que tu vas bien.
00:04:13 Écoute, je suis très content de te savoir dans l'émission de Bruno Guion,
00:04:17 qui m'a tout de suite appelé en sachant qu'il te reçonnait.
00:04:20 Parce que toi comme moi, on est Suisse, mais toi comme moi, on est surtout des hommes de lettre.
00:04:23 C'est vrai que dans mes récits, j'utilise un peu plus le mot "bite" que toi.
00:04:27 Mais je suis très content de te savoir chez les frouzes.
00:04:30 Bienvenue chez les frouzes.
00:04:32 Et s'il te plaît, vends-leur un max de bouquins.
00:04:35 Vends-leur, mais prends-leur tout leur pognon.
00:04:37 Tout ce pognon qui nous pique en Suisse chaque jour avec leurs deux frontaliers.
00:04:41 Je ne vais pas le dire, mais il était au bout de mes lèvres.
00:04:44 Donc prends-leur un max d'oseilles.
00:04:46 Bienvenue chez les frouzes.
00:04:48 Bruno, on se voit bientôt au tribunal pour ton procès, non ?
00:04:51 C'est quoi ? C'est le 6 ?
00:04:52 C'est ça, c'est le 6.
00:04:54 C'est un mec qui l'ouvre la bouche, je rigole déjà.
00:04:56 Il est extraordinaire.
00:04:58 Je l'ai vu sur scène il y a quelques semaines maintenant.
00:05:00 Je pense que c'est le gars qui m'a fait le plus rire en one man de ces 10 dernières années.
00:05:05 Il est extraordinaire.
00:05:06 C'est un dingue.
00:05:07 Il est incroyable.
00:05:08 Il est incroyable.
00:05:09 Et si tu déprimes, tu peux aller voir quand il est, tous les matins ou presque,
00:05:14 il se poste à 5h du mat' en route vers le succès.
00:05:17 Il se fait un café et tu vois ses yeux, tu vois son rire.
00:05:20 Et juste ça, si je suis une mauvaise, je regarde ça et je suis de bonne humeur.
00:05:24 Il est incroyable.
00:05:25 Autre message de votre comité d'accueil.
00:05:27 Il s'agit de Nicolas Feuze.
00:05:29 Il est auteur de roman policier, il est suisse également.
00:05:32 Et d'ailleurs, il est signé sur votre maison d'édition, "Rosy & Wolf".
00:05:37 Et il vous a laissé ce message.
00:05:39 - Salut Joël, c'est Nicolas Feuze.
00:05:41 J'ai eu l'immense plaisir et surtout l'honneur que tu me demandes si je voulais rejoindre en tant que premier auteur francophone l'aventure "Rosy & Wolf".
00:05:47 Je dois bien remettre qu'au départ, ça ne s'est pas fait sans ta prévention de ma part.
00:05:50 C'était au printemps 2021 déjà.
00:05:52 Avant qu'une annonce publique ne soit la création de ta maison d'édition.
00:05:55 Je me souviens avoir regardé mon agenda ce jour-là pour m'assurer qu'on n'était pas le 1er avril.
00:05:59 Tu as vite su trouver les mots pour me convaincre.
00:06:02 Derrière l'écrivain que tout le monde connaît, je découvrais longtemps un éditeur bienveillant à l'écoute.
00:06:06 Mais surtout, un homme qui s'est impliqué personnellement dans chaque mot que j'ai écrit.
00:06:10 Mon polar "Le philatéliste" a vu le jour en octobre 2023.
00:06:14 Et je me réjouis déjà de la publication de mon second polar chez "Rosy & Wolf" en octobre 2024.
00:06:18 Ceci dit, j'ai une question à te poser qui me t'arabuste depuis 3 ans.
00:06:22 Je ne t'y ai jamais posé.
00:06:24 Tu es un de bons auteurs de polars sur le marché.
00:06:28 Pourquoi moi, est-ce qu'un livre en particulier a fixé ton choix ?
00:06:32 - Rosy & Wolf, c'est une maison d'édition que j'ai créée avec l'idée
00:06:36 - ce que je voudrais beaucoup - c'est montrer que des mêmes livres peuvent réunir des gens
00:06:40 qui ne sont pas du tout similaires dans les genres de lecture qu'ils ont, dans les lecteurs qu'ils sont.
00:06:46 J'aimerais faire paraître des livres qui vont être lus et appréciés par des gens qui lisent beaucoup
00:06:51 et des gens qui lisent très peu.
00:06:53 Ça peut être des livres difficiles, ça peut être des essais, ça peut être aussi des livres, des romans plus divertissants.
00:06:59 Et je trouve que justement, Nicolas répond vraiment à ce critère-là parce qu'il va réunir des gens
00:07:04 de tout milieu, de tout bord, des gens qui lisent un livre par année ou des gens qui lisent un livre par jour.
00:07:10 Et c'est en ça que je trouve qu'il fait un boulot formidable.
00:07:13 - Dernier message de votre comité d'accueil. Je ne vais pas donner son nom.
00:07:17 C'est une chanteuse dont vous adorez les chansons et qui vous a laissé ce message d'écouter.
00:07:23 - Bonjour Joël, c'est Jennifer. J'espère que vous allez bien.
00:07:27 Je suis moi-même absolument fan de l'écrivain que vous êtes.
00:07:31 Depuis les aventures haletantes d'Harry Kéber jusqu'aux péripéties de Fauve,
00:07:35 cet animal sauvage dont j'ai dévoré les 400 pages,
00:07:38 des plages des Hamptons au rive du Lac-Léman,
00:07:41 votre oeuvre littéraire occupe une grande partie de mon précieux temps libre
00:07:45 et je m'impatiente de votre prochain livre dès que la dernière page du précédent est achevée.
00:07:50 Au plaisir de vous lire, cher Joël. Et à bientôt, j'espère.
00:07:53 - Bon ben Bruno, je peux aller me coucher maintenant. J'arrête de travailler.
00:07:58 - Bon, elle vous met un peu la pression dans le message.
00:08:00 - Une grosse pression. - Elle attend déjà le nouveau, du coup.
00:08:03 - Hyper touchée. Et tu sais que j'adore Jennifer. - Ouais, je sais.
00:08:06 - Depuis toujours. Enfin, depuis qu'on la connaît. Et voilà, tu vois.
00:08:14 - Sans voix. Les mots me manquent.
00:08:16 - En tout cas, il ne vous manque pas dans votre roman. Il s'appelle "Un animal sauvage".
00:08:20 On va parler du nouveau roman de Joël Dicker qui fait son bon dimanche chaud sur RTL.
00:08:25 - C'est Joël Dicker qui fait son bon dimanche chaud sur RTL.
00:08:28 "Un animal sauvage", sorti chez Rosie Edwulf en février dernier.
00:08:33 Cartonne déjà, je le disais.
00:08:35 Avant qu'on parle de ce qu'il y a à l'intérieur de ce roman,
00:08:38 vous enchaînez les romans à succès.
00:08:40 Est-ce que ça met une pression supplémentaire quand on écrit Joël ?
00:08:44 Et avant qu'un roman sorte, on se dit "Waouh, il faut qu'il marche autant que le précédent.
00:08:48 Waouh, il faut qu'il fonctionne que..."
00:08:50 Comment ça se passe au niveau de l'écriture ? C'est quoi le processus ?
00:08:53 - Il y a une pression mais qui arrive vraiment quand le livre paraît.
00:08:57 Avant ça, puisqu'on parle du processus même,
00:08:59 c'est particulier parce que l'écriture, c'est un moment où on est complètement seul.
00:09:03 En plus, je vis en Suisse, j'écris en Suisse, à Genève, ville très calme.
00:09:08 Et j'ai une routine comme ça, très calme, très distante du succès
00:09:12 qui lui-même le succès d'un livre est particulier parce que
00:09:14 c'est pas comme un musicien qui joue tous les soirs devant des milliers de personnes.
00:09:19 C'est pas forcément comme un acteur qui représente ce qu'il est
00:09:22 puisque même si je joue, c'est son visage qui est marquant, on le reconnaît tout de suite.
00:09:26 Il est identifié.
00:09:27 Moi, il y a toujours une distance parce que les gens, c'est par rapport à mes livres,
00:09:30 c'est pas par rapport à moi.
00:09:31 Et souvent, les gens me disent dans la rue, on me dit "Monsieur Dicker" souvent.
00:09:36 On me dit pas "Joël", on me dit "Monsieur Dicker".
00:09:38 Et puis on me dit pas "Je vous aime" comme ça peut être le cas de vedettes de cinéma
00:09:42 ou d'autres artistes.
00:09:43 On me dit "J'aime vos livres".
00:09:44 Et donc ce biais, il rend ce succès au fond très sain
00:09:48 et il enlève toute forme de pression parce que ça me ramène au livre
00:09:51 et ça me ramène au fond à ce que je fais depuis maintenant 15 ans.
00:09:55 Et ça me remet toujours dans cette position au fond de jeune auteur
00:09:59 parce que c'est que mon septième roman.
00:10:01 Et je pense souvent à ça.
00:10:02 C'est vrai que j'ai tout ce succès qui est incroyable.
00:10:04 Je suis reconnaissant envers la vie, envers mes lecteurs, envers tout ça.
00:10:08 Il y a une grande part aussi de chance.
00:10:10 Il y a beaucoup de travail, mais il y a aussi une part de chance évidemment.
00:10:13 Et donc tout ça fait que quand je me replace dans mon bureau chez moi à Genève,
00:10:17 je suis très distant de tout ça.
00:10:18 Il n'y a pas cette pression.
00:10:19 - Alors ça va être compliqué évidemment de parler du roman sans défleurer les énigmes.
00:10:24 Moi je l'ai vraiment abordé en me disant "Alors dis donc, le Jojo,
00:10:27 à chaque fois il m'a eu dans son bouquin, là je peux te dire que je vais trouver
00:10:30 ce qui va se passer et je ne me ferai pas cueillir dans les dernières pages".
00:10:33 Eh ben c'est raté, évidemment.
00:10:35 Mais pour parler de ce bouquin, il faut en donner le contenu.
00:10:38 Est-ce qu'on a une petite musique d'ambiance qui pourrait me permettre de vous donner envie
00:10:42 en quelques phrases de lire ce livre et en en faisant un rapide résumé.
00:10:46 Nous sommes à Genève.
00:10:48 Un braquage a lieu le 2 juillet 2022.
00:10:50 Deux malfaiteurs sont sur le point de dévaliser une grande bijouterie.
00:10:53 Mais ce braquage est loin d'être un banal féniver.
00:10:56 Vingt jours plus tôt, dans une banlieue creusue des rives du lac Léman,
00:10:59 Sophie Braun s'apprête à fêter ses 40 ans.
00:11:01 La vie lui sourit.
00:11:02 Elle habite avec sa famille dans une magnifique villa bordée dans la forêt.
00:11:05 Mais son monde idyllique commence à vaciller.
00:11:08 Son mari est empêtré dans ses petits arrangements.
00:11:10 Son voisin, un policier pourtant réputé irréprochable, est fasciné par elle
00:11:14 jusqu'à l'obsession et l'épie dans sa vie la plus intime.
00:11:18 Et un mystérieux rôdeur lui offre, le jour de son anniversaire,
00:11:22 un cadeau qu'il va la bouleverser.
00:11:24 Il faudra de nombreux allers-retours dans le passé, loin de Genève,
00:11:27 pour remonter à l'origine de cette intrigue diabolique
00:11:29 et pour que personne ne sortira indemne.
00:11:32 Pas même le lecteur.
00:11:34 - T'es un bravo ! - Pas mal comme ça !
00:11:36 Et après, il y a ce talent d'écriture qui fait que...
00:11:40 En fait, un peu comme dans un film.
00:11:42 Quand on écrit un scénario de film, on est obligé de faire des rebondissements
00:11:46 toutes les 20 pages. C'est un peu ça.
00:11:48 Et d'ailleurs, quand je l'ai lu, Joël, je me suis dit
00:11:50 "Mais c'est écrit pour être adapté au cinéma."
00:11:53 Est-ce que, quand vous écrivez, vous y pensez, vous vous dites
00:11:55 "Ah tiens, ça, ça pourrait être telle actrice, ça pourrait être tel acteur."
00:11:58 - Non, parce que...
00:12:00 Ce que j'aime justement, c'est qu'un livre laisse beaucoup de place au lecteur.
00:12:04 Et ce que j'aime, comme moi je lis aussi,
00:12:07 parce qu'évidemment je suis devenu écrivain parce que j'aime lire,
00:12:10 c'est imaginer, c'est créer, c'est créer ses personnages,
00:12:12 c'est créer ses lieux, c'est les imaginer comme je veux moi.
00:12:15 Et donc quand j'écris, je pense jamais à mes personnages physiquement.
00:12:18 D'ailleurs, je serais incapable de les décrire vraiment.
00:12:21 Ils sont toujours un peu flous.
00:12:22 Et je tiens à ça parce que c'est vraiment une part du travail
00:12:25 que je laisse à mes lecteurs, c'est leur livre.
00:12:28 Et je serais bien embêté si on me disait
00:12:30 "Ok, alors qui tu veux, tu peux choisir l'actrice et l'acteur que tu veux pour un film demain.
00:12:34 Choisis n'importe lequel, ça sera eux."
00:12:36 Je serais incapable parce que je sais pas, est-ce qu'ils sont...
00:12:39 Est-ce que Sophie est blonde ou brune ? Petite ou grande ?
00:12:42 J'ai aucune idée.
00:12:43 - Vous avez besoin d'un petit gros, je connais quelqu'un.
00:12:45 Ça s'appelle "Un animal sauvage".
00:12:48 Et alors j'ai l'impression que vous avez une affection particulière pour les animaux chergeuils
00:12:50 puisqu'en 2005, votre première nouvelle publiée s'appelait "Le tigre".
00:12:54 Et à l'âge de 10 ans, vous avez été élu le plus jeune rédacteur en chef de Suisse
00:12:58 en fondant la Gazette des animaux.
00:13:00 - Oui.
00:13:01 - Alors, on a voulu savoir quel animal sauvage semeille en vous.
00:13:04 Joël Dicker, voici l'interview "Animal sauvage".
00:13:07 Joël Dicker, est-ce que comme le lion, vous avez l'ascendant sur ceux qui vous entourent ?
00:13:14 - Euh... Non, je crois pas.
00:13:16 - Ouais ? - Ouais.
00:13:17 - Quand vous écrivez un bouquin, la première personne qui jette un oeil dessus
00:13:20 et qui peut vous apporter un regard critique, c'est qui ?
00:13:22 - En général, c'est ma femme. - Ouais.
00:13:24 - La lionne. - Ouais.
00:13:25 - Le lion, il dort en général. Vous avez vu les troupes de lions ? - Bien sûr.
00:13:29 - Joël, est-ce que comme l'éléphant, vous avez une bonne mémoire ?
00:13:31 - Oui.
00:13:32 - C'est important. - C'est important.
00:13:34 - Notamment dans ce genre de bouquin, parce qu'il se passe un truc dans "Un animal sauvage",
00:13:38 je vous cache pas que j'ai fait un truc qu'on peut pas faire au cinéma,
00:13:41 sur 2-3 rebondissements, je suis revenu quelques pages en arrière
00:13:45 pour dire "Ah mais oui, c'est vrai !"
00:13:47 - Mais c'est le but du jeu. - Ouais.
00:13:48 - C'est le but du jeu, c'est que justement, et j'aime bien ce pari au début,
00:13:52 le lecteur se dit "Mais je vais y arriver".
00:13:54 Et ça veut dire que moi j'aime bien ce défi, parce que ça veut dire que quand j'écris ce livre-là,
00:13:57 je suis obligé de laisser des portes pour que mon lecteur puisse comprendre avant.
00:14:02 Et s'il y avait pas ça, ça serait pas un vrai jeu.
00:14:04 Donc c'est un vrai jeu. Et le lecteur peut savoir.
00:14:06 Et tout le but, c'est que le lecteur, malgré tous les indices,
00:14:09 malgré parfois les indices devant lui, devant ses yeux, c'est là, et on passe à côté.
00:14:14 Et il y a rien qui me plaît le plus qu'un lecteur qui me dit "Mais alors je suis revenu en arrière".
00:14:17 - Bah oui ! - Parce que non, c'est pas possible, c'est trompé.
00:14:20 - Mais bien sûr ! Mais moi j'ai cherché ça, j'ai cherché l'aspérité en disant "Mais non".
00:14:23 Il y a forcément un moment, et puis non, en fait.
00:14:26 - Et ça c'est le jeu, c'est ce qui me plaît.
00:14:28 - Est-ce que comme le loup, Joël Dicker, vous préférez être en meute ou alors plutôt solitaire ?
00:14:32 - Plutôt solitaire.
00:14:34 - Est-ce que comme l'écureuil, vous êtes du genre à faire des réserves pour les temps plus durs ?
00:14:37 - Euh... Oui. - D'accord.
00:14:39 - Est-ce que comme les caméléons, vous vous adaptez à toutes les situations ?
00:14:43 - Complètement, ouais.
00:14:44 - Est-ce que comme la hyène, vous vous marrez souvent ? - Oui.
00:14:47 - Et enfin, est-ce que comme les kangourous, vous avez beaucoup de choses dans les poches ?
00:14:50 - Non.
00:14:51 - Joël Dicker fait son Bon Dimanche Chaud sur RTL.
00:14:54 On parle du livre "Un animal sauvage" sorti chez Rosie Edwards.
00:14:58 On le fait tout de suite.
00:14:59 En l'an 1555, le mage et astrologue Nostradamus prédisait déjà le Bon Dimanche Chaud.
00:15:09 À la radio, une émission chevauchée par Bruno Guillon,
00:15:14 avec ses invités prestigieux et des blagues inspirées par les dieux.
00:15:19 Visionnaire, le gars !
00:15:21 Bruno Guillon sur RTL.
00:15:24 Et la pizza à l'ananas, c'est vraiment fort dégueulasse.
00:15:28 Visionnaire.
00:15:29 - Joël Dicker est avec nous sur RTL.
00:15:32 On parle d'un animal sauvage, le nouveau roman de Joël Dicker.
00:15:37 Vous avez écrit au sujet de ce roman, cher Joël,
00:15:39 que c'était la première fois que vous faisiez une immersion
00:15:42 pour écrire sur l'un des personnages, Greg, qui est policier dans le roman.
00:15:47 Et vous avez fait un stage dans le groupe d'intervention de la police genevoise, le GIPG.
00:15:53 - Oui, après coup.
00:15:54 - Ah oui, attention ! Après !
00:15:56 - Je ne veux pas me renseigner avant.
00:15:58 Pourquoi ? Parce que c'est un roman, c'est de la fiction.
00:16:01 Et souvent, la fiction a besoin d'être complètement libre.
00:16:04 Et systématiquement, surtout pour des choses très précises,
00:16:07 des enquêtes de flics, des techniques, comment ils travaillent,
00:16:10 ça risque de venir perturber votre récit,
00:16:13 et ça risque de perturber justement tout le mécanisme
00:16:15 qui fait que le roman est plaisant, que ça fonctionne,
00:16:18 que vous, lecteur, vous êtes aussi un peu participant,
00:16:20 parce que les policiers, souvent, ils ont des techniques, on ne comprend pas grand-chose.
00:16:23 Ils écoutent, ils s'infiltrent par le réseau Wi-Fi, c'est très informatique maintenant.
00:16:27 Et ce n'est pas aussi plaisant que les vraies enquêtes à l'ancienne que je revendique.
00:16:32 Donc je ne veux pas savoir ce qui se passe, je ne veux pas vérifier avant,
00:16:34 mais après coup, je suis assez curieux de savoir.
00:16:36 Et donc Greg est membre du GIPG, c'est-à-dire c'est le GIGN en Suisse.
00:16:41 - Oui, français, c'est ça, le SWAT américain.
00:16:43 - Exactement. Et j'ai eu le plaisir de les rencontrer après coup,
00:16:46 et de voir comment ils bossent, et c'est hyper impressionnant.
00:16:49 C'est des gens très impressionnants.
00:16:51 - Mais alors, l'idée de départ, parce que là, on rencontre deux couples que tout oppose,
00:16:55 pour simplifier, on a le couple idéal, riche, amoureux,
00:16:59 qui vit dans une maison d'architectes qu'on appelle "Le Cube".
00:17:02 Et il y a un autre couple, avec justement Greg, ce policier,
00:17:06 qui est un peu moins glamour, un couple un peu à bout de souffle,
00:17:10 qui vit dans un lotissement appelé "La Vérue".
00:17:13 Et c'est justement le mélange entre ces deux couples qui va créer l'histoire.
00:17:18 Le point de départ, quand vous partez sur un roman, cher Joël, c'est quoi ?
00:17:22 Est-ce que cette Sophie, c'est une copine d'une copine de votre femme
00:17:26 que vous avez croisée dans une soirée ?
00:17:28 Est-ce qu'il y a un déclenchement de trucs que vous avez vus ?
00:17:32 - Les ennuis commencent hein, Morino !
00:17:34 - Oui, c'est ça !
00:17:35 Non, je ne veux pas foutre la merde dans votre couple, Joël !
00:17:38 Non mais c'est quoi le point de départ ?
00:17:39 À quel moment on se dit "ça y est, j'ai une idée, je pars sur ça" ?
00:17:41 - Il y a d'abord beaucoup d'idées avant l'idée.
00:17:43 Parce que je n'ai pas de plan, donc je ne sais pas exactement de quoi ça parle.
00:17:45 Il y a des choses très évidentes.
00:17:47 Pour ce livre-là, ça devait se passer à Genève, en Suisse, où je vis.
00:17:50 Pourquoi ça devait ? Parce que j'avais envie de ça.
00:17:52 C'est un truc très évident.
00:17:53 - C'est comme le Radebol des Etats-Unis, ça va bien, on a fait le tour.
00:17:55 - Ou surtout envie de changer.
00:17:56 C'est plutôt par rapport à ce que je veux faire maintenant.
00:17:58 Donc ça, c'est tout de suite un décor immédiat.
00:18:00 Et puis ensuite, je commence à réfléchir un peu.
00:18:02 Me viennent quelques idées de personnages.
00:18:04 J'avais envie d'une femme, sans en dire trop,
00:18:06 mais il y a Sophie qui est ce personnage très fort, très central,
00:18:08 qui va incarner un peu tout,
00:18:10 qui va être aussi le prisme à travers lequel on rencontre tous les personnages.
00:18:17 Et puis, peu à peu, je me pose l'idée du rythme et du tempo.
00:18:21 Dans mes précédents romans, pour ceux qui les ont lus,
00:18:23 il y a un meurtre qui donne un peu ce rythme,
00:18:25 parce qu'il s'est passé quelque chose.
00:18:26 On a envie de savoir ce qui s'est passé dans le passé.
00:18:29 - En amont, ouais.
00:18:30 - Et là, j'avais quelque chose, je voulais faire quelque chose de plus immédiat.
00:18:33 Et je ne sais pas comment, l'idée du braquage vient tout d'un coup,
00:18:36 et je me dis, mais le braquage, c'est très immédiat,
00:18:38 parce que c'est quelque chose qui est en train de se passer maintenant.
00:18:41 Et donc, à la différence des précédents livres,
00:18:43 où on remonte dans le passé pour comprendre qui est mort,
00:18:45 ou pourquoi il est mort,
00:18:47 il se passe quelque chose maintenant.
00:18:49 C'est un braquage qui a lieu maintenant,
00:18:51 et on veut comprendre pourquoi,
00:18:53 qui sont ces braqueurs, ils sont deux,
00:18:55 qu'est-ce qui va se passer, qu'est-ce qui va se passer pour eux,
00:18:58 qui est mêlé à ça.
00:18:59 Et c'est pour ça que ce roman commence très rapidement,
00:19:01 c'est quelques lignes, c'est une page en disant,
00:19:03 deux braqueurs entrent dans une bijouterie,
00:19:05 on est le 2 juillet 2022,
00:19:07 ils commencent ce braquage, ils enclenchent un chronomètre,
00:19:09 ils ont sept minutes,
00:19:11 et là, on tourne la page, on est 20 jours avant.
00:19:13 Et 20 jours avant, c'est un peu le passé, évidemment,
00:19:15 mais c'est seulement 20 jours, donc on sait qu'on est déjà dedans.
00:19:18 Et ça donne, tout d'un coup, je me suis dit,
00:19:20 ça donne un rythme, et c'est vraiment ce que je voulais.
00:19:22 - Alors justement, puisqu'on parle de rythme,
00:19:24 c'est quoi votre rythme d'écriture, cher Joël ?
00:19:26 J'avais eu la chance de recevoir ici, à ce micro,
00:19:29 Eric Emmanuel Schmitt, qui m'expliquait que lui,
00:19:31 il avait un bureau qui était dans une sorte de tour,
00:19:33 et qu'il se levait de bonne heure le matin,
00:19:35 et dès 7h, il était devant son ordinateur,
00:19:37 et il écrivait pendant 6h,
00:19:39 et il ne faisait que ça,
00:19:41 comme un travail dans lequel on irait pointer.
00:19:43 Est-ce que vous, vous pouvez vous poser,
00:19:45 et puis faire autre chose, etc.
00:19:47 Une discipline d'écriture, qui fait que du lundi au samedi,
00:19:50 de telle heure à telle heure, vous êtes devant votre ordinateur ?
00:19:52 - Il y a une discipline qui est indispensable,
00:19:54 qui parfois, quand vous êtes dans votre livre,
00:19:56 vous ne savez plus si la discipline,
00:19:58 c'est écrire ou de ne pas écrire, justement,
00:20:00 de dire, "Bon ben stop pour aujourd'hui".
00:20:02 Mais il y a une discipline qui est très importante,
00:20:04 parce que c'est une continuité, c'est deux ans de travail, des fois plus,
00:20:06 pendant lesquels il faut rester concentré,
00:20:08 comprendre ce que vous faites, il faut que ça fonctionne.
00:20:10 Mais cette discipline, elle est plaisante,
00:20:12 parce qu'elle est la seule façon d'arriver
00:20:14 à mettre ensemble ces pièces.
00:20:16 Et c'est un vrai plaisir.
00:20:18 Moi je sais, par exemple, que le matin,
00:20:20 c'est vrai que c'est un moment qui est particulier, mais le matin, très très tôt,
00:20:22 en général, 4h, c'est une bonne heure pour moi,
00:20:24 parce que c'est vraiment un moment où
00:20:26 tout le monde dort, il y a une sorte de calme,
00:20:28 vous regardez dehors, il fait encore nuit,
00:20:30 tout le monde autour de vous dort,
00:20:32 il y a ce sentiment que le monde est à vous.
00:20:34 Et ce livre-là, je me levais même à 3h,
00:20:36 parce qu'en fait, à 4h, je me réveillais,
00:20:38 je me disais, je pourrais même me lever plus tôt, je sentais,
00:20:40 c'est presque physiologique,
00:20:42 et vous remontez le réveil encore un peu, encore un peu,
00:20:44 et c'est 3h30, et 3h15, et 3h,
00:20:46 et après, au-delà de ça, je crois que c'est pas possible,
00:20:48 parce que c'est un peu fou. - Oui, c'est physiologique,
00:20:50 après. - Mais il y a comme ça,
00:20:52 ce plaisir de vouloir retrouver le plus vite
00:20:54 possible ces personnages, ces lieux,
00:20:56 et c'est un bon sentiment, parce que
00:20:58 le plaisir, c'est ce qui vous garantit,
00:21:00 au fond, une forme de succès pour vous.
00:21:02 Parce que vous pouvez pas savoir si un livre aura du succès,
00:21:04 vous pouvez pas prédire que ce livre
00:21:06 aura un succès fou, vous pouvez pas prédire le succès
00:21:08 commercial ou critique d'un livre, en général,
00:21:10 parce que si on pouvait le prédire, s'il y avait
00:21:12 des recettes, s'il y avait des techniques qui font qu'on prédit le succès,
00:21:14 tous les auteurs du monde seraient très heureux.
00:21:16 Par contre, le succès, si c'est
00:21:18 le plaisir que vous avez eu pendant 2 ans
00:21:20 à vous lever à 3h du mat, en vous disant
00:21:22 "Waouh, c'est génial de se lever à 3h du mat pour écrire !"
00:21:24 Alors ça, c'est un succès qui est à vous,
00:21:26 et qui valide déjà beaucoup.
00:21:28 - Alors, puisque vous parlez d'auteurs à succès, ça tombe bien,
00:21:30 on va faire un petit comparatif avec des camarades
00:21:32 à vous, contemporains ou non,
00:21:34 c'est votre interview aux grands auteurs,
00:21:36 chère Joëlle.
00:21:38 Est-ce que, comme Arlane Cobain,
00:21:40 vous faites très attention dès que vos livres sont
00:21:42 adaptés à l'écran ? Quand il y a eu l'adaptation
00:21:44 en série de "L'Affaire Harry Kebber",
00:21:46 est-ce que vous avez été très proche de cette adaptation,
00:21:48 jusqu'au choix des acteurs,
00:21:50 genre Patrime Demcé, par exemple ?
00:21:52 - J'ai beaucoup suivi. Alors, Arlane, très très grand auteur,
00:21:54 je crois qu'il fait 1m85, tout ça.
00:21:56 [Rires]
00:21:58 - Faites gaffe parce que si on vous a dit un truc
00:22:00 sur Mimimati, par rapport à sa biographie,
00:22:02 vous allez être emmerdé sur cette vanne.
00:22:04 - Non, j'ai eu beaucoup de plaisir
00:22:06 dans "Harry Kebber",
00:22:08 à suivre,
00:22:10 sans me mêler, mais vraiment à suivre.
00:22:12 J'ai suivi tout le tournage.
00:22:14 Jean-Jacques Annaud a été vraiment incroyable, parce qu'il m'a expliqué,
00:22:16 il m'a montré, il m'a raconté, il a répondu à toutes les questions
00:22:18 que j'avais, mais qui n'étaient pas des questions
00:22:20 de contrôle, mais vraiment des questions de plaisir
00:22:22 et de comprendre comment on fait une série télé.
00:22:24 C'était une expérience pour ça incroyable.
00:22:26 - Est-ce que, comme Tolkien,
00:22:28 qui a écrit "Le Seigneur des Anneaux",
00:22:30 et qui réécrivait régulièrement ses romans,
00:22:32 vous revenez parfois sur un livre que vous avez
00:22:34 déjà sorti ? - Non, jamais.
00:22:36 Je ne les ai pas relus. Je ne relis pas ce que j'ai écrit,
00:22:38 parce que j'aurais envie de tout changer.
00:22:40 Parce qu'on peut tout changer, on peut tout
00:22:42 toujours changer. On peut changer une virgule, une phrase,
00:22:44 on enlève ça, on ajoute ça, on change tout.
00:22:46 Je crois que ce qui est fait est fait, et ce qui me plaît,
00:22:48 c'est faire quelque chose de nouveau. - Est-ce que, comme
00:22:50 Voltaire, vous auriez trop envie d'être étudié au bac de français ?
00:22:52 - Euh...
00:22:54 Non, ça va.
00:22:56 Non, c'est-à-dire que
00:22:58 je n'ai pas envie de laisser un souvenir
00:23:00 à des étudiants, comme ça, en disant "C'était horrible,
00:23:02 j'ai raté mon bac à cause de lui", etc.
00:23:04 Non, en tout cas,
00:23:06 c'est un grand honneur, évidemment, parce que ça veut
00:23:08 dire que vous êtes un auteur
00:23:10 qui a réussi à perdurer sur
00:23:12 le temps, mais je ne crois pas que
00:23:14 ce soit quelque chose, une fixette à avoir,
00:23:16 ou un destin en soi. - Est-ce que,
00:23:18 comme Marcel Pagnol, vous êtes fier de représenter
00:23:20 dans votre oeuvre votre région d'origine ? - Ah, ça, oui.
00:23:22 Beaucoup, beaucoup, beaucoup. C'est très important pour moi.
00:23:24 Et c'est important de le partager
00:23:26 aussi à l'étranger.
00:23:28 C'est pas seulement de raconter la Suisse,
00:23:30 mais c'est surtout de dire à l'étranger, voilà,
00:23:32 de parler de la Suisse, de le raconter hors du livre,
00:23:34 de représenter un peu ça en tant que
00:23:36 personne humaine, personne physique,
00:23:38 c'est très important. - Est-ce que, comme John Steinbeck,
00:23:40 vous craignez parfois que vos oeuvres
00:23:42 soient réduites à une sèche catégorisation
00:23:44 d'ordre esthétique ou idéologique qui s'étudie pour pouvoir
00:23:46 appréhender derrière les variétés
00:23:48 le substratum de l'oeuvre, un peu comme le
00:23:50 biaviorisme qu'il défend ?
00:23:52 Alors, cette question est très chiante, mais
00:23:54 en fait, on est un peu en guerre avec France Inter,
00:23:56 et donc moi, je suis obligé à un moment
00:23:58 de faire un truc où les gens se disent "Ah ben, j'y retrouve
00:24:00 un peu de la culture !" - Je mets mes lunettes à piano,
00:24:02 s'il vous plaît ! "L'étude de John Steinbeck
00:24:04 nécessiterait de revenir
00:24:06 aux prémices de l'oeuvre." Non,
00:24:08 John Steinbeck, qui est un des auteurs
00:24:10 que j'aime énormément, et justement parce que
00:24:12 c'est un auteur qui raconte une
00:24:14 histoire de l'Amérique, déjà,
00:24:16 c'est un auteur qui est un auteur
00:24:18 du terroir, qui va vous raconter cette Amérique
00:24:20 qui a souffert et qui souffre toujours,
00:24:22 qui raconte vraiment le cœur de
00:24:24 l'Amérique, qui moi, est un sujet qui me parle beaucoup,
00:24:26 et puis c'est un auteur qui quand même
00:24:28 réunit de nouveau, réunit des lecteurs,
00:24:30 c'est un auteur qui peut être lu,
00:24:32 vous prenez pour moi un de ses plus grands livres,
00:24:34 "Des souris et des hommes",
00:24:36 - Ça fait que le collège... - Mais qui fait 180 pages,
00:24:38 c'est un livre qui
00:24:40 peut amener à la lecture
00:24:42 des gens qui ne lisent pas. Très
00:24:44 grande oeuvre. - Eh, France Inter,
00:24:46 chè ! C'est
00:24:48 Joël Niquer qui fait son bon dimanche chaud sur RTL,
00:24:50 on va se retrouver dans quelques instants, et
00:24:52 c'est Valérie Zetoun qui va
00:24:54 venir nous rejoindre, et qui va
00:24:56 parler de quelqu'un que
00:24:58 je suis sûr vous appréciez également,
00:25:00 Joël, à tout de suite.
00:25:02 - Bruno Guillaume, il est...
00:25:06 il est...
00:25:08 en tout cas, il est sur RTL
00:25:10 jusqu'à 15h30, c'est déjà ça.
00:25:12 - Un animal sauvage, c'est le nouveau roman
00:25:14 de Joël Niquer qui nous fait la joie d'être dans le
00:25:16 bon dimanche chaud, aujourd'hui on va continuer
00:25:18 à parler de ce roman, c'est l'heure de Valérie
00:25:20 Zetoun, chaque dimanche,
00:25:22 Valérie vient nous rejoindre,
00:25:24 alors Valérie c'est le célèbre producteur
00:25:26 de musique, le célèbre juré
00:25:28 à la télévision, mais ici, il vient faire une
00:25:30 chronique, et il nous parle de personnages
00:25:32 iconiques, et alors aujourd'hui, iconique si l'on est,
00:25:34 on parlait d'humoriste, sans limite tout à l'heure
00:25:36 avec Alexandre Cominec, c'est
00:25:38 un peu le cas de l'humoriste dont vous allez nous parler aujourd'hui, bonjour Valérie.
00:25:40 - Bonjour Bruno, mes hommages
00:25:42 Monsieur Dicker, donc aujourd'hui
00:25:44 effectivement, je vais parler
00:25:46 d'un punk que j'adore,
00:25:48 avril 1988,
00:25:50 la France du rire
00:25:52 devient orpheline. - Salut l'artiste,
00:25:54 Pierre Desproges est mort hier soir, il avait
00:25:56 49 ans. - Pierre Desproges
00:25:58 a très certainement été l'artiste français
00:26:00 le plus corrosif et libre
00:26:02 de tous les temps, sa plume était
00:26:04 acide, se moquant de tout
00:26:06 et de tout le monde, mais surtout
00:26:08 de l'absurdité de notre société.
00:26:10 Il a d'ailleurs inventé des
00:26:12 expressions qui sont devenues des références,
00:26:14 comme par exemple... - Je pense
00:26:16 qu'effectivement on peut rire de tout, mais pas forcément avec tout le monde.
00:26:18 - Ou encore... - L'intelligence c'est comme
00:26:20 les parachutes, quand on en a pas on s'écrase.
00:26:22 - Après avoir raté son bac,
00:26:24 il tente des études de kiné,
00:26:26 qu'il abandonne rapidement, avant
00:26:28 d'être envoyé faire la guerre en Algérie.
00:26:30 A son retour, il enchaîne
00:26:32 les petits boulots comme vendeur
00:26:34 en assurance vie, qu'il rebaptise d'ailleurs
00:26:36 assurance mort.
00:26:38 Grâce à une amie d'enfance, il est engagé
00:26:40 au fameux journal l'Aurore.
00:26:42 Il y signe un billet qu'il appelle
00:26:44 la rubrique des chats écrasés.
00:26:46 Mais son rédacteur en chef, qu'il trouve
00:26:48 au Caustic, veut le virer.
00:26:50 Desproges est sauvé par Françoise
00:26:52 Sagan, qui écrit à l'Aurore
00:26:54 qu'elle n'achète le journal que pour sa chronique.
00:26:56 En 1973,
00:26:58 il écrit un article sur Jacques Mérine,
00:27:00 le traitant de fanfarons suicidaires,
00:27:02 ce qui ne plaît pas du tout
00:27:04 à l'ennemi public numéro un,
00:27:06 qui le menacera pendant très longtemps.
00:27:08 Desproges a une admiration
00:27:10 sans borne pour Francis Blanche,
00:27:12 Pierre Dac, mais aussi Georges Brassens,
00:27:14 dont il admire l'oeuvre bien sûr,
00:27:16 mais aussi l'homme épris
00:27:18 de liberté qui ne fait rien
00:27:20 comme les autres.
00:27:22 Il aime aussi Jean-Yann et Jacques Martin,
00:27:32 et ça tombe bien parce que c'est Martin
00:27:34 qui va l'engager comme chroniqueur dans
00:27:36 Le Petit Rapporteur, émission phare du dimanche
00:27:38 sur TF1.
00:27:40 Les délires de Prévost et de Desproges
00:27:42 font le bonheur des spectateurs,
00:27:44 mais ils sont régulièrement censurés
00:27:46 par Jacques Martin,
00:27:48 qui en coupe beaucoup en montage.
00:27:50 Desproges ne peut le supporter
00:27:52 et claque la porte du Petit Rapporteur,
00:27:54 mais sa notoriété télévisuelle
00:27:56 va lui ouvrir d'autres portes sur TF1.
00:27:58 En 1977,
00:28:00 le président Valéry Giscard d'Estaing
00:28:02 souhaite ses voeux aux Français
00:28:04 au coin du feu devant une cheminée.
00:28:06 Le président de la République
00:28:08 souhaite ses voeux aux Français
00:28:10 au coin du feu devant une cheminée.
00:28:12 Il n'en faut pas plus à Desproges,
00:28:14 associé à la star Thierry Leluron,
00:28:16 pour se moquer du président sur TF1
00:28:18 du jamais vu à l'époque.
00:28:20 Les deux artistes sont assis autour
00:28:22 d'un grand bidon dégueu où brûle un feu
00:28:24 et ont appelé leur sketch
00:28:26 "Entretien au coin du feu".
00:28:28 "C'est le principal, face au fait qu'on est avant le Groenland."
00:28:30 "Monsieur Giscard, mon cher Valy,
00:28:32 je pense qu'on pourrait maintenant
00:28:34 aborder le problème des municipales
00:28:36 qui est quand même assez vu."
00:28:38 "Non, j'ai demandé qu'on ne parle pas
00:28:40 des municipales à la télévision."
00:28:42 Mais il n'y a pas que Giscard
00:28:44 qui sera la tête de Turc de Desproges.
00:28:46 L'artiste tire fort sur le sujet
00:28:48 et se met à faire des propositions
00:28:50 qui ne sont pas de la même manière.
00:28:52 "Je suis un peu déçu,
00:28:54 je suis un peu déçu,
00:28:56 je suis un peu déçu."
00:28:58 L'artiste tire fort sur tout ce qui bouge
00:29:00 avec un talon inégalable
00:29:02 et devient le roi du politiquement incorrect
00:29:04 comme on dit aujourd'hui
00:29:06 en chambrant notamment Marguerite Duras
00:29:08 "Marguerite Duras qui n'a pas écrit que des conneries.
00:29:10 Elle en a aussi filmé."
00:29:12 Jean-Marie Le Pen
00:29:14 "Il y a plus d'humanité dans
00:29:16 l'œil d'un chien quand il remue la queue
00:29:18 que dans la queue de Le Pen quand il remue son œil."
00:29:20 Les Arabes
00:29:22 "Les rues de Paris ne sont plus sûres.
00:29:24 Les Arabes
00:29:26 n'osent plus sortir tout seuls le soir."
00:29:28 Les Juifs
00:29:30 "On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle."
00:29:32 A propos de ce sketch,
00:29:36 Desproges a dit que les antisémites n'osaient pas rire
00:29:38 et que les Juifs se croyaient
00:29:40 obligés de rire, ce qui résume
00:29:42 bien le personnage.
00:29:44 Avant de rajouter pour que les choses soient bien claires
00:29:46 "De savoir que je suis né à cette époque-là
00:29:48 et qu'est-ce qui s'est passé vis-à-vis des Juifs
00:29:50 c'est un truc que j'ai toujours pas
00:29:52 compris au sens
00:29:54 fort, c'est-à-dire que je ne comprends pas Dieu.
00:29:56 Dieu ou non Dieu, j'arrive pas à comprendre.
00:29:58 Par rapport à mes
00:30:00 47 ans, presque mon demi-siècle sur Terre
00:30:02 c'est la chose
00:30:04 sur laquelle je reviens souvent parce que je ne comprends pas
00:30:06 que ça puisse arriver et en même temps j'ai très peur
00:30:08 que ça revienne. Je trouve ça
00:30:10 fabuleusement inimaginable
00:30:12 que des êtres humains puissent
00:30:14 commettre ça."
00:30:16 Desproges détestait aussi les restos du cœur.
00:30:18 "Je trouve, je pèse mes mots, je trouve qu'il y a
00:30:20 une obscénité à
00:30:22 montrer sa charité à tous les passants
00:30:24 comme on montre son cul. Je veux dire qu'on peut très bien
00:30:26 faire le bien autour de soi
00:30:30 moi je me mets pas en avant du tout dans ce domaine
00:30:32 justement parce que je suis con, mais j'ai mes
00:30:34 pauvres et je les montre pas à tous les passants."
00:30:36 Il n'aimait pas non plus le rock
00:30:38 et particulièrement le groupe Indochine.
00:30:40 "Je sais pas si vous connaissez le groupe Indochine
00:30:42 mais en entendant le groupe Indochine, on regrette
00:30:44 que ces gens-là ne fassent pas de la moto sans casque
00:30:46 pour s'empaffer dans des camions.
00:30:48 Je regrette, et pourtant j'ai un bon fond, croyez-moi."
00:30:50 Il a contribué au succès
00:30:52 du désormais mythique "Tribunal
00:30:54 des flagrants délires" diffusé
00:30:56 sur une radio du service public.
00:30:58 Là encore, il n'hésitait pas à se payer la tête
00:31:00 d'artiste ou de politique qu'il n'aimait pas.
00:31:02 "On reste à y regarder de plus près
00:31:04 quelle différence y a-t-il vraiment entre
00:31:06 Pétain et Yves Montand.
00:31:08 A la réflexion, il y en a une.
00:31:10 Pétain, lui, au moins, il ferme sa gueule.
00:31:12 Il donne pas son avis sur la Pologne
00:31:14 quand on lui demande de chanter "Les feuilles mortes".
00:31:16 (Rires)
00:31:18 Et puis, il y a ces citations désormais célèbres
00:31:20 comme "À part la droite, il n'a rien
00:31:22 au monde que je méprise autant que la gauche",
00:31:24 mais aussi "Plus je connais
00:31:26 mon chien, moins j'aime les hommes,
00:31:28 plus je connais les femmes,
00:31:30 moins j'aime ma chienne", ou encore
00:31:32 "La culture, c'est comme l'amour,
00:31:34 il faut y aller à petits coups au début
00:31:36 pour bien en jouir plus tard".
00:31:38 Dieu aussi en prend pour son grade
00:31:40 lorsqu'il écrit "Au paradis,
00:31:42 on est à la droite de Dieu, c'est normal,
00:31:44 c'est la place du mort".
00:31:46 Rien n'était sacré pour cet artiste
00:31:48 qui a su devenir très populaire
00:31:50 sans faire aucune concession
00:31:52 à qui que ce soit.
00:31:54 La minute nécessaire de M. Cyclopède
00:31:56 diffusée tous les soirs sur France 3
00:31:58 à 20h, et son
00:32:00 "C'est étonnant, non ?"
00:32:02 résonne encore dans nos mémoires.
00:32:04 C'est étonnant, non ?
00:32:06 En 1986, alors qu'il a un succès fou
00:32:08 avec son spectacle,
00:32:10 ses médecins lui annoncent qu'il a un cancer incurable.
00:32:12 Même sa propre maladie
00:32:14 n'échappe pas à son humour acide
00:32:16 lorsqu'il déclare
00:32:18 "Plus cancéreux que moi, tu meurs".
00:32:20 Pierre Desproges, le punk
00:32:22 en costume, s'est éteint en avril
00:32:24 88, il y a 36 ans.
00:32:26 J'entends souvent des gens dire
00:32:28 d'un air entendu qu'il ne pourrait plus
00:32:30 faire carrière aujourd'hui.
00:32:32 Et c'est bien ça qui m'inquiète,
00:32:34 que cet immense artiste n'ait pas eu d'héritier
00:32:36 pour laisser la place à un humour
00:32:38 bien sage, sans risque,
00:32:40 à une soif de plaire au plus grand nombre,
00:32:42 au risque d'écrire des vannes
00:32:44 banales, oubliées aussitôt
00:32:46 qu'elles ont été débitées.
00:32:48 Desproges a marché dans les pas de Molière,
00:32:50 de Voltaire, de Beaumarchais,
00:32:52 tous ces prix de liberté artistique
00:32:54 totale, qui ont fait de notre
00:32:56 pays une nation à part.
00:32:58 En conclusion, mon cher Bruno,
00:33:00 si un jour j'ai la chance de le croiser
00:33:02 là-haut, je l'engueulerai quand même
00:33:04 un peu de ne pas nous avoir
00:33:06 protégé de cette sombre période
00:33:08 de Cubaini inculte. Bon dimanche !
00:33:10 - Merci, merci beaucoup
00:33:12 cher Valéry. Je vous voyais rire
00:33:14 sur les phrases de Pierre Desproges,
00:33:16 exceptionnel,
00:33:18 exceptionnel artiste. C'est Joël Niquer
00:33:20 qui fait son Bon dimanche chaud sur RTL, on se retrouve
00:33:22 dans quelques instants, merci beaucoup Valérie.
00:33:24 - Le Bon dimanche chaud, c'est tous les dimanches
00:33:26 à la radio. Steven Spielberg
00:33:28 planche déjà sur la version ciné.
00:33:30 - Un animal sauvage, c'est le nouveau roman
00:33:32 de Joël Niquer. Joël,
00:33:34 vous vous positionnez comment par rapport aux critiques ?
00:33:36 Est-ce que c'est quelque chose qui vous touche ?
00:33:38 Est-ce que c'est quelque chose qui vous intéresse ?
00:33:40 Je veux dire, quand votre bouquin sort,
00:33:42 est-ce que vous allez sur les sites voir ce qu'en pensent
00:33:44 les lecteurs, les lectrices
00:33:46 ou pas du tout ? - Non, plus
00:33:48 sur les sites. Je l'ai fait au début
00:33:50 évidemment, on attend les critiques parce que les critiques,
00:33:52 c'est une chance extraordinaire.
00:33:54 Les critiques, c'est la chance d'avoir des gens
00:33:56 qui vous font un retour sur votre travail.
00:33:58 Alors je ne le fais pas sur les sites parce que j'ai
00:34:00 la chance d'avoir des lecteurs en librairie qui viennent me voir
00:34:02 et d'aller le plus possible les voir
00:34:04 moi dans les librairies
00:34:06 et j'ai ce retour directement
00:34:08 par eux et c'est fascinant
00:34:10 et c'est génial et je le prends vraiment comme une grande chance
00:34:12 parce que justement de pouvoir partager ce travail,
00:34:14 j'ai écrit
00:34:16 beaucoup de livres qui n'ont été lus par personne
00:34:18 et j'ai attendu ces lecteurs
00:34:20 donc de les voir et de pouvoir
00:34:22 parler avec eux et de savoir ce qui leur a plu, ce qui leur a
00:34:24 moins plu et quand ils
00:34:26 me parlent aussi de leur expérience,
00:34:28 de ce qui les a marqués, je me rends compte aussi que
00:34:30 ce n'est pas ce que je voulais faire
00:34:32 donc ils ont interprété différemment
00:34:34 et ça me permet de retravailler ça et de me dire
00:34:36 mais qu'est-ce que je pourrais faire pour le prochain, comment je pourrais reprendre ça
00:34:38 comment est-ce que je peux
00:34:40 améliorer ce que je fais parce que
00:34:42 écrire c'est particulier, il n'y a pas
00:34:44 une école, il n'y a pas
00:34:46 un cours universitaire, il n'y a pas
00:34:48 un cours où vous faites des cours pendant
00:34:50 un an, deux ans, trois ans, on dit vous êtes écrivain
00:34:52 on vous donne tous les outils
00:34:54 alors que n'importe quelle autre profession du monde
00:34:56 même chez les artistes, vous pouvez être
00:34:58 pianiste, vous pouvez faire le conservateur de musique
00:35:00 peintre, vous pouvez faire les beaux-arts
00:35:02 ça ne veut pas dire que vous serez doué
00:35:04 vous êtes doué mais on va vous donner des techniques, on va vous apprendre
00:35:06 le savoir-faire et pour l'écriture
00:35:08 il n'y a rien d'autre que cet empirisme
00:35:10 votre texte, votre travail
00:35:12 lu par d'autres qui vous disent
00:35:14 ce qu'ils ont aimé, ce qu'ils n'ont pas aimé et qui vous permettent
00:35:16 de faire cette analyse vous
00:35:18 et c'est une grande chance. - Alors vous disiez
00:35:20 je ne vais pas voir les critiques qui sont laissées
00:35:22 sur les sites internet et vous avez raison
00:35:24 puisqu'on l'a fait pour vous et dans quelques instants
00:35:26 nous ferons avec vous les critiques du web
00:35:28 et en cela, sachez cher Joël que vous êtes
00:35:30 le premier suisse
00:35:32 que je reçois ici à mon bureau
00:35:34 et je sais que c'est un pays que vous
00:35:36 mettez à l'honneur dans vos livres
00:35:38 et notamment dans le dernier, un animal sauvage
00:35:40 donc je vous propose qu'on fasse un petit comparatif si vous le voulez bien
00:35:42 - Allez avec plaisir ! - A vous de me dire si c'est mieux en Suisse
00:35:44 ou en France.
00:35:46 Joël Dicker
00:35:48 la nourriture
00:35:50 - En France. - C'est quoi votre plat préféré ?
00:35:52 - Euh...
00:35:54 un bon steak frites mais avec de la sauce
00:35:56 de bien gras. - Très bien.
00:35:58 Les paysages, c'est mieux en Suisse ou en France ?
00:36:00 - Ah en Suisse. - J'aime.
00:36:02 - En Suisse tout est beau.
00:36:04 - Il passait ses vacances, c'est mieux en Suisse ou en France ?
00:36:06 - En Suisse.
00:36:08 - Il passait sa vie ? - En Suisse.
00:36:10 - Et la musique,
00:36:12 je veux dire, vous avez quoi depuis
00:36:14 Stéphane Escher les Suisses ?
00:36:16 - On a Bastian Becker
00:36:18 on a Sophie Wenger, on a de la musique
00:36:20 en Italien, en Allemand
00:36:22 et en Français et en Romanche
00:36:24 mais vous avez des très grands artistes
00:36:26 en France dont Jennifer.
00:36:28 - C'est vrai, bien.
00:36:30 Les autres écrivains,
00:36:32 ils sont mieux en Suisse ou en France ?
00:36:34 - Ils sont bien partout, je veux pas
00:36:36 d'emmerdes.
00:36:38 Ça s'est bien passé jusqu'à maintenant.
00:36:40 - L'administration,
00:36:42 c'est mieux en Suisse ou en France ?
00:36:44 - Ah c'est mieux en Suisse. En Suisse ça fonctionne bien.
00:36:46 Non mais la Suisse a ce
00:36:48 côté très germanique des choses
00:36:50 très organisée, c'est très cadré et ça fonctionne très bien.
00:36:52 - Le drapeau,
00:36:54 vous en avez pas marre qu'on vous confonde constamment
00:36:56 avec le drapeau de la Croix-Rouge ? - Oui, ça c'est triste.
00:36:58 Et puis surtout on a un drapeau étrange parce que
00:37:00 le drapeau suisse est carré, c'est pas un rectangle,
00:37:02 c'est un carré et alors
00:37:04 j'aime le drapeau suisse,
00:37:06 c'est le côté patriote évidemment, mais
00:37:08 le drapeau français il a de la gueule quand même.
00:37:10 - Dernière question, on fait le comparatif entre la Suisse
00:37:12 et la France. Les interviews,
00:37:14 attention je vais aller à votre réponse.
00:37:16 - Je tremble sur ma chaise.
00:37:18 Les interviews,
00:37:20 vous savez quoi ? Elles sont
00:37:22 très très très différentes parce que
00:37:24 il y a quelque chose en Suisse
00:37:26 que je m'explique pas ou peut-être qui est dû à ma
00:37:28 nationalité,
00:37:30 il y a une forme de proximité
00:37:32 où on me parle souvent beaucoup de moi, mais moi
00:37:34 par rapport à la Suisse c'est peu de mes livres et peu de mon travail.
00:37:36 Et c'est presque frustrant.
00:37:38 Alors qu'en France, c'est vraiment
00:37:40 un accueil qui est différent.
00:37:42 On rappelle que je suis suisse et vous le faites
00:37:44 ici, mais je suis pas
00:37:46 catégorisé, je suis pas jugé par rapport à la Suisse.
00:37:48 Il y a une forme de liberté en plus
00:37:50 que j'ai en France. - C'est le citoyen du monde,
00:37:52 Joël Dicker, que nous recevons
00:37:54 aujourd'hui sur RTL. Il fait son Bon Dimanche Show
00:37:56 et dans quelques instants, les critiques du web. A tout de suite.
00:37:58 - Allez, allez, allez.
00:38:00 - Le Bon Dimanche Show,
00:38:02 c'est l'émission préférée
00:38:04 de Céline Dion. - Bonjour, c'est
00:38:06 Céline Dion et j'écoute le Bon Dimanche Show.
00:38:08 - Exactement ce que je disais.
00:38:10 Bruno Guillon,
00:38:12 jusqu'à 15h30 sur RTL.
00:38:14 - Un animal sauvage, c'est le nouveau roman de Joël
00:38:16 Dicker qui est sorti à la fin du mois de février
00:38:18 dernier. Il a été numéro 1 dès sa sortie
00:38:20 en France, en Italie, en Espagne.
00:38:22 Je sais, livre d'avance, puisque je sais
00:38:24 que cet été, sur la plage, pour ceux
00:38:26 qui ont la chance de partir en vacances, on jettera
00:38:28 un coup d'œil à gauche, on jettera un coup d'œil à droite
00:38:30 et on va s'apercevoir qu'on est tous en train de lire
00:38:32 le même bouquin.
00:38:34 - Merci. - Cher Joël, je parlais des critiques
00:38:36 du web. Alors, j'ai fait un truc dans les critiques du web
00:38:38 que je ne fais jamais. En général,
00:38:40 on prend une ancienne œuvre
00:38:42 de l'artiste qui
00:38:44 a un album de chansons quand je reçois
00:38:46 un chanteur, qui un DVD quand
00:38:48 je reçois soit un réalisateur,
00:38:50 soit un acteur.
00:38:52 Aujourd'hui, j'ai pris les critiques
00:38:54 d'un animal sauvage.
00:38:56 Parce qu'en même temps, je me dis, le succès est déjà
00:38:58 énorme. Il cartonne.
00:39:00 À un moment, je me suis dit, pourquoi faire la promo ?
00:39:02 Est-ce que si Joël arrive, on n'aurait pas se balader tous les deux
00:39:04 sur le bord de la Seine, boire une bière, raconter
00:39:06 notre vie respective ? Et puis je me suis dit non.
00:39:08 On va vraiment... C'est vrai qu'il y a une attirance,
00:39:10 mais qu'est-ce qui m'arrive ? Que faites-vous dans ma chambre ?
00:39:12 Non, je me dis, vu
00:39:14 qu'il connaît déjà un succès énorme,
00:39:16 il y a déjà beaucoup de critiques, notamment sur le site
00:39:18 marchand Amazon, je vais aller faire un tour.
00:39:20 Les critiques du web, c'est simple. On prend
00:39:22 des bonnes et des mauvaises. Et plutôt que de vous les lire
00:39:24 telles quelles, ce qui serait assez simple,
00:39:26 je vais vous les faire écouter dans une autre langue. - Oh, j'adore.
00:39:28 - Et à l'oreille, vous me dites
00:39:30 "Ah, c'est bien, ah, c'est pas bien."
00:39:32 Et après, on découvre de quoi ça parle. - J'adore.
00:39:34 - La première critique, on l'a traduite en chinois. Écoutez.
00:39:36 - "Je n'ai pas envie de lire.
00:39:38 Je vais attendre que Netflix m'aille
00:39:40 la révéler en 8e édition.
00:39:42 Et je vais voir."
00:39:44 - Bonne ou mauvaise critique ? - Elle a
00:39:46 dit, parce que je parle bien chinois, elle a dit "Ce livre est
00:39:48 absolument extraordinaire. Vous devez tous le lire."
00:39:50 - Ah...
00:39:52 - Non, c'est Papa Cultivore qui nous a mis
00:39:54 2 sur 5. Et alors, il a écrit comme critique
00:39:56 "J'ai la flemme de lire.
00:39:58 Donc je vais attendre que Netflix achète les droits
00:40:00 et fasse une adaptation en 8 épisodes
00:40:02 pour me faire un avis." Justement,
00:40:04 vous luttez un peu contre ça. Vous,
00:40:06 le fait de faire la démarche de lire,
00:40:08 c'est aussi quelque chose d'important. Vous le disiez
00:40:10 en prémisse tout à l'heure, qu'on
00:40:12 livre ne serait-ce qu'un livre sur
00:40:14 l'année, qu'on puisse déclencher cette envie
00:40:16 de lire. Ne serait-ce que ce livre-là, c'est important.
00:40:18 - Si il faut lire, il faut lire. Et donc, Papa
00:40:20 Cultivore, je ne vous félicite pas.
00:40:22 Enlevez-moi ces deux étoiles tout de suite.
00:40:24 - La deuxième critique,
00:40:26 on l'a traduite en islandais. Écoutez.
00:40:28 *La traduction est en islandais*
00:40:30 *La traduction est en islandais*
00:40:32 *La traduction est en islandais*
00:40:34 *La traduction est en islandais*
00:40:36 - Bonne ou mauvaise critique ?
00:40:38 - Elle est très mauvaise, elle dit "Je n'ai rien compris,
00:40:40 il manque des pages..." - Non !
00:40:42 Alors, elle est très bonne,
00:40:44 mais elle tombe à côté. Et c'est pour ça qu'elle nous a
00:40:46 fait rire. Mélanie Stoch vous a mis 5/5.
00:40:48 Et elle a dit "J'ai adoré ce livre".
00:40:50 De toute façon, j'adore Joël Dicker
00:40:52 en général, notamment "Le voleur d'ombre"
00:40:54 et "La fille du papier", qui sont
00:40:56 respectivement, je le dis, des livres de Marc Lévy
00:40:58 et de Guillaume Musso, donc on n'a rien à voir.
00:41:00 *Rires*
00:41:02 Et enfin, la dernière, c'est ma
00:41:04 préférée, parce que je me retrouve un peu dans cette critique.
00:41:06 On l'a traduite en serbe.
00:41:08 *La traduction est en serbe*
00:41:10 *La traduction est en serbe*
00:41:12 *La traduction est en serbe*
00:41:14 *La traduction est en serbe*
00:41:16 *La traduction est en serbe*
00:41:18 - Bonne ou mauvaise critique ?
00:41:20 - J'ai envie de dire bonne,
00:41:22 malgré ma méconnaissance du serbe,
00:41:24 mais du coup, je m'inquiète un peu, parce que
00:41:26 comme c'est le contre-pied, si c'est
00:41:28 bon, qu'est-ce qui s'est passé ? - C'est une bonne critique.
00:41:30 C'est une bonne critique, et je vous dis, je me reconnais
00:41:32 un peu dedans, mais je le disais tout à l'heure
00:41:34 en préambule, vous allez comprendre. BobDUGrand8
00:41:36 vous a mis 5/5. Alors, il écrit
00:41:38 "Je l'ai quasiment fini", c'est génial, c'est super
00:41:40 bien écrit, mais on voit vraiment trop venir la fin.
00:41:42 Et il réécrit
00:41:44 après, il a fait un autre post en mettant
00:41:46 "Ah, ben non, c'était pas ça la fin".
00:41:48 *Rires*
00:41:50 - Et c'est exactement ce que je vois. - Je me disais
00:41:52 "Ah, ok, cette fois-ci, je vais pas me faire avoir,
00:41:54 je vais l'avoir, la fin
00:41:56 avant la fin", et non, pas du tout.
00:41:58 On se fait cueillir, et c'est pour ça que ce roman est génial.
00:42:00 C'est un animal sauvage, il est écrit
00:42:02 par Joël Dicker, qui nous fait la joie
00:42:04 d'être l'invité du Bon Dimanche Show sur RTL.
00:42:06 Restez là, on se retrouve dans quelques instants.
00:42:08 *Musique*
00:42:10 *Musique*
00:42:12 *Musique*
00:42:14 *Musique*
00:42:16 *Musique*
00:42:18 *Musique*
00:42:20 *Musique*
00:42:22 C'est Joël Dicker qui fait son Bon Dimanche Show
00:42:24 sur RTL, on parle d'un animal
00:42:26 sauvage, déjà un succès
00:42:28 de vente, un best-seller, comme on dit, il est sorti
00:42:30 à la fin du mois de février
00:42:32 dernier. Joël,
00:42:34 on le disait tout à l'heure,
00:42:36 l'histoire d'un animal sauvage se passe principalement
00:42:38 à Genève, la ville
00:42:40 dont vous êtes originaire. C'est plus facile
00:42:42 d'écrire quand géographiquement
00:42:44 on situe l'intrigue dans un endroit
00:42:46 dans lequel on vit, plutôt qu'à
00:42:48 New York, ou plus généralement aux Etats-Unis
00:42:50 comme certains autres
00:42:52 romans ? - Non, c'est plus difficile, en tout cas
00:42:54 pour moi, ça a été très difficile de
00:42:56 ramener mes livres à Genève, je dis
00:42:58 "mais" parce que j'avais un précédent roman,
00:43:00 "L'énigme de la chambre 622" qui se passait déjà
00:43:02 en Suisse, donc c'est le deuxième livre
00:43:04 qui se passe en Suisse, à Genève, chez moi.
00:43:06 Et c'est un exercice très difficile parce que
00:43:08 j'avais le sentiment, quand j'ai commencé
00:43:10 à écrire mes livres aux Etats-Unis,
00:43:12 à inscrire l'histoire aux Etats-Unis,
00:43:14 j'avais le sentiment que
00:43:16 d'être moi à Genève, à mon bureau
00:43:18 et d'écrire une histoire qui se passe
00:43:20 à 6000 kilomètres de là, ça me donnait
00:43:22 une liberté supplémentaire. Et que
00:43:24 pour faire de la fiction,
00:43:26 j'étais bien aux Etats-Unis, parce que c'est un pays
00:43:28 que je connais très bien, j'y suis
00:43:30 allé souvent, j'y vais souvent, donc c'est un endroit
00:43:32 dont j'ai l'impression que je peux le raconter avec beaucoup de crédibilité,
00:43:34 mais dans lequel ensuite,
00:43:36 comme je suis très distant, je suis complètement
00:43:38 libre d'inventer une rue à New York,
00:43:40 ça ne me pose aucun problème.
00:43:42 Je connais New York, je me dis "ben je mets une rue ici, ça me va
00:43:44 très bien", aucun problème.
00:43:46 Par contre, inventer une rue à Genève où je vis,
00:43:48 c'est impossible. Ça a été très très
00:43:50 difficile parce que je me dis "mais je ne peux pas,
00:43:52 je connais cette ville,
00:43:54 je vais passer par le quartier là tout à l'heure
00:43:56 pour rentrer chez moi, je vois bien que c'est pas
00:43:58 possible de mettre une rue ici, je vois bien que c'est pas...
00:44:00 que ça ne marche pas". Et c'est pour ça
00:44:02 que je vous disais avant que
00:44:04 la fiction, elle doit se méfier de
00:44:06 la réalité, parce que la réalité
00:44:08 elle vous limite. Et ça a été
00:44:10 très difficile de finalement arriver à me
00:44:12 libérer de tout ça et me dire "ben je garde
00:44:14 de Genève que ce que je connais,
00:44:16 que cette atmosphère dont
00:44:18 j'ai envie de parler, mais
00:44:20 je me détache complètement de ma réalité".
00:44:22 - Alors justement, si on sort des rues
00:44:24 et de ce que vous connaissez et de ce dont vous avez
00:44:26 envie de parler, je sais qu'il y a un peu
00:44:28 de vous dans ce dernier roman,
00:44:30 "Un animal sauvage", et
00:44:32 notamment un hommage que vous rendez à
00:44:34 votre grand-mère et à son bureau dans lequel vous avez
00:44:36 écrit vos premiers ouvrages.
00:44:38 Est-ce que c'est le bureau d'écrit
00:44:40 de Sophie à l'intérieur du bouquin ?
00:44:42 - Non, c'est pas le bureau de Sophie, c'est
00:44:44 l'avenue Bertrand, c'est
00:44:46 l'appartement que Sophie et Arpad
00:44:48 achètent à un moment donné.
00:44:50 - Oui, qui sont les deux héros du bouquin.
00:44:52 - Et on ne vous en dit pas plus,
00:44:54 mais donc ils achètent à un moment donné
00:44:56 un appartement dans le quartier de Champelles
00:44:58 à Genève, à l'avenue Bertrand, et ma grand-mère
00:45:00 a habité toute sa vie en Suisse
00:45:02 à l'avenue Bertrand, au numéro
00:45:04 13, et j'ai moi-même
00:45:06 eu un bureau pendant longtemps
00:45:08 chez elle. Elle était à la fin
00:45:10 de sa vie veuve, ses enfants étaient évidemment
00:45:12 grands, elle était restée dans cet appartement
00:45:14 de famille dans lequel elle avait
00:45:16 vécu pendant 40 ans, et elle
00:45:18 me dit un jour "Viens écrire chez moi,
00:45:20 je te vois avec tes affaires, tu veux un café,
00:45:22 tu vas ici, prends un bureau, tu prends une pièce
00:45:24 et tu te mets là." Et ça a été
00:45:26 le début d'une forme de colocation
00:45:28 avec elle, parce que je passais 15 heures
00:45:30 par jour, j'arrivais le matin à 6h30,
00:45:32 je repartais le soir à 10h,
00:45:34 et on était tout le temps
00:45:36 ensemble, et ça a été génial.
00:45:38 Et elle est décédée en 2014,
00:45:40 on a dû rendre
00:45:42 son appartement,
00:45:44 et donc je n'ai plus ce bureau-là,
00:45:46 mais à chaque fois que je passe cette rue,
00:45:48 j'y vais souvent, j'ai ce souvenir,
00:45:50 le souvenir d'elle évidemment, et je lui rends hommage
00:45:52 en mentionnant cette rue comme ça.
00:45:54 - Bon, ça fait un peu plus d'une heure qu'on est ensemble
00:45:56 maintenant, chère Joël,
00:45:58 vous me disiez que
00:46:00 vous passiez un bon moment, j'ai un style
00:46:02 de questionnement, d'interview qui
00:46:04 m'est peut-être propre, et c'est vrai que je ne suis pas
00:46:06 forcément le plus grand spécialiste pour les interviews
00:46:08 littéraires, en tout cas il y a quelque chose qui est sûr,
00:46:10 c'est que, à la différence de certains de mes camarades,
00:46:12 j'ai lu votre livre. Mais
00:46:14 il y a quelqu'un qui, en France,
00:46:16 est un petit peu le nec plus ultra
00:46:18 de la crème de l'élite, de la cerise sur le gâteau
00:46:20 des interviews littéraires, c'est Bernard Pivot.
00:46:22 - Oui. - Et alors, Bernard Pivot,
00:46:24 il avait un style d'interview
00:46:26 sur lequel je me suis basé,
00:46:28 c'est-à-dire qu'il faisait des interviews
00:46:30 exclusivement basées sur le livre
00:46:32 en prenant des phrases hors
00:46:34 contexte et en posant des questions qui vont avec.
00:46:36 On fait ça ? - Allez, c'est parti !
00:46:38 - Allez, on fait ça !
00:46:40 Page 360, j'aime bien la petite
00:46:42 musique qui va derrière.
00:46:44 Page 360,
00:46:46 vous écrivez "Il se
00:46:48 rendit dans la salle de briefing,
00:46:50 aujourd'hui c'est le jour de l'affrontement."
00:46:52 Vous vous êtes dans quel état,
00:46:54 le jour de la sortie d'un bouquin ? C'est un combat ?
00:46:56 C'est une libération ? C'est quoi pour vous ?
00:46:58 - Je me mets les lunettes.
00:47:00 C'est un...
00:47:02 C'est un track,
00:47:04 c'est le track de l'artiste.
00:47:06 Donc c'est pas une angoisse,
00:47:08 c'est une appréhension, mais qui est
00:47:10 une bonne appréhension, c'est de se dire
00:47:12 "Est-ce que ça va le faire ? Est-ce que les gens vont aimer ?
00:47:14 Est-ce qu'ils vont comprendre
00:47:16 avant la fin ?" Voilà,
00:47:18 tout ça est là. - Page 282,
00:47:20 vous écrivez "Il s'était
00:47:22 donné beaucoup de peine
00:47:24 pour écrire ses lignes."
00:47:26 Mais est-ce que, Joël, vous êtes
00:47:28 aussi bon pour écrire un SMS ou une
00:47:30 carte postale que pour écrire un roman ?
00:47:32 - Non.
00:47:34 Les SMS c'est terrible parce que
00:47:36 je reprends, je change,
00:47:38 ça doit être un message court
00:47:40 mais je commence par mettre les formes, c'est toujours
00:47:42 trop long, c'est pas efficace,
00:47:44 donc je suis pas le roi du SMS.
00:47:46 - Page 376, vous écrivez
00:47:48 Joël Dicker "Il devait disparaître
00:47:50 pour lui rendre sa liberté.
00:47:52 S'il l'aimait vraiment, il devait
00:47:54 renoncer à elle."
00:47:56 Jusqu'où vous pourriez aller par amour,
00:47:58 cher Joël ?
00:48:00 - Loin, mais est-ce que
00:48:02 je serais prêt à renoncer à quelqu'un
00:48:04 par amour pour cette personne ?
00:48:06 Non, je crois pas.
00:48:08 Je m'accrocherais, vous voyez ?
00:48:10 - Ouais, je vois, je vois bien.
00:48:12 Page 55, vous écrivez "Il y avait
00:48:14 à proximité un vélo, complètement
00:48:16 rouillé et des emballages en plastique
00:48:18 par-ci, par-là. Même
00:48:20 ici, les forêts étaient des poubelles."
00:48:22 Vous êtes écolo, dans l'âme,
00:48:24 Joël, ou pas ?
00:48:26 - Oui, bah écolo, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:48:28 C'est un grand mot, dans le sens où on peut tout mettre dedans.
00:48:30 Est-ce qu'il faut faire attention
00:48:32 à ce qu'on fait ? Est-ce qu'il faut crier ?
00:48:34 Est-ce qu'il faut débrancher ? Vous savez, ne serait-ce que
00:48:36 débrancher les chargeurs de portable
00:48:38 qu'on a tous chez nous et qui ne chargent rien
00:48:40 et qui consomment de l'énergie.
00:48:42 Et débrancher les chargeurs quand ils ne chargent pas, c'est déjà
00:48:44 être écolo. Tous ces gestes-là, il faut les faire.
00:48:46 - Page 80,
00:48:48 Joël Dicker, vous écrivez "Greg,
00:48:50 marchant dans la nuit avec son chien,
00:48:52 put laisser s'épanouir l'immense sourire
00:48:54 qu'il avait retenu quelques instants plus tôt.
00:48:56 Il avait obtenu son invitation."
00:48:58 C'est quoi le truc
00:49:00 que les gens ne savent pas forcément
00:49:02 mais dont vous êtes ultra fier, Joël ?
00:49:04 - J'ai une passion, c'est l'aviation.
00:49:06 - C'est vrai ? - Je pense à ça, c'est l'aviation.
00:49:08 Et j'ai
00:49:10 réussi il y a quelques années
00:49:12 à pouvoir voler
00:49:14 dans des avions de ligne d'une compagnie suisse,
00:49:16 il n'y en a qu'une, dans le cockpit.
00:49:18 Et pendant toutes mes tournées,
00:49:20 je pouvais faire le cockpit et
00:49:22 ça a été des moments absolument incroyables.
00:49:24 Et
00:49:26 j'ai beaucoup appris de ça.
00:49:28 Et j'ai continué après, je me suis informé, j'ai lu des bouquins sur ça.
00:49:30 J'ai ce côté un peu
00:49:32 geek sur les avions
00:49:34 et qui rendait
00:49:36 ma femme un peu folle à la fin parce qu'on
00:49:38 arrivait à bord, etc. Elle venait et dit
00:49:40 "Monsieur Dicker, vous voulez venir ?"
00:49:42 "Non mais je vais être toute seule, il faut que je voile toute seule !"
00:49:44 - C'est Joël Dicker
00:49:46 qui fait son bon dimanche chaud sur RTL.
00:49:48 Vous restez avec nous, on va se retrouver dans
00:49:50 quelques instants. Et alors
00:49:52 j'ai fait une interview parce que
00:49:54 on le disait tout à l'heure
00:49:56 et je l'ai dit en attaquant l'émission, je vous l'ai redit il y a quelques
00:49:58 instants, c'est que quand on lit un animal
00:50:00 sauvage, on sait
00:50:02 qu'on va se faire mener en bateau
00:50:04 par votre talent d'écrivain et on se dit
00:50:06 "Je vais quand même trouver la chute avant
00:50:08 qu'elle ait lieu." Et non !
00:50:10 Et une nouvelle fois, je me suis fait avoir
00:50:12 et bien vous allez vous faire avoir aussi
00:50:14 également cher Joël puisque dans quelques instants
00:50:16 vous allez répondre à des questions dont
00:50:18 on ne s'attend pas à la chute. A tout de suite !
00:50:20 [Musique]
00:50:22 [Musique]
00:50:24 Parfaite ! On a fait appel à 37 experts
00:50:26 venus du monde entier. Ils ont
00:50:28 travaillé pendant 11 mois pour atteindre
00:50:30 la quintessence de l'excellence.
00:50:32 Ensuite, on a tout jeté à la
00:50:34 poubelle et on a mis le Bon Dimanche Chaud
00:50:36 à la place. Bruno Guillon
00:50:38 sur RTL.
00:50:40 Joël Dicker fait son Bon Dimanche Chaud
00:50:42 sur RTL. Un animal sauvage.
00:50:44 Voilà, c'est le carton littéraire
00:50:46 du moment. Je le
00:50:48 disais, moi ce qui m'épate à chaque fois
00:50:50 que vous avez ce talent-là, c'est qu'on ne s'attend pas à la chute.
00:50:52 Et donc justement, je me suis dit "Bah tiens,
00:50:54 pourquoi on ne pourrait pas faire ça en interview ?
00:50:56 Je pose des questions, mais on ne s'attend pas du tout
00:50:58 à la fin.
00:51:00 Et bien, on va le faire. Allez !
00:51:02 - Joël,
00:51:04 dans le livre, on parle de braquages, de bijouteries
00:51:06 inspirées d'un fait réel en Suisse,
00:51:08 au départ, votre pays natal. Mais du coup,
00:51:10 comment vous choisissez
00:51:12 les dessins d'illustration de vos couvertures
00:51:14 de livres ?
00:51:16 - Les couvertures, c'est compliqué parce que
00:51:20 vous devez trouver une image
00:51:22 qui raconte quelque chose du livre,
00:51:24 qui donne envie de lire,
00:51:26 qui soit attirante
00:51:28 aussi, qui racontera
00:51:30 quelque chose du livre une fois qu'il est lu.
00:51:32 Et donc, c'est un long processus.
00:51:34 Ce livre-là, c'est
00:51:36 un artiste espagnol, David de la Serras,
00:51:38 qui l'a fait dessiner, peintre
00:51:40 pour moi. Et
00:51:42 je lui ai expliqué en quelques lignes de quoi
00:51:44 parlait ce livre, il ne l'avait pas lu.
00:51:46 Et il a dessiné ce tableau.
00:51:48 - Vous avez pratiqué,
00:51:50 cher Joël Dicker, la boxe.
00:51:52 Et je sais également que vous aimez beaucoup les arts martiaux.
00:51:54 Mais pourquoi
00:51:56 vous avez choisi le métier de banquier pour le personnage
00:51:58 d'Arpad dans le livre ?
00:52:00 - C'est très déstabilisant.
00:52:02 - Je sais.
00:52:04 Vous voyez, mais on est déstabilisé
00:52:06 quand on lit vos livres, Joël.
00:52:08 - Parce que
00:52:10 c'est une image
00:52:12 immédiatement. On a tout de suite une image
00:52:14 en tête. Quand on dit "il est banquier",
00:52:16 on est dans le cliché.
00:52:18 Et il a tous les
00:52:20 clichés, tous les outils
00:52:22 du cliché qui vont avec quand on le rencontre
00:52:24 et quand on rencontre Arpad dans les premières pages.
00:52:26 Il a tout du banquier cliché
00:52:28 et pourtant.
00:52:30 - Vous militez, et on le disait fermement, pour que les gens
00:52:32 lisent plus
00:52:34 et lisent plus souvent.
00:52:36 Pourquoi vous avez arrêté de jouer de la batterie ?
00:52:38 [Rires]
00:52:40 - Parce que
00:52:42 je souffrais d'avoir
00:52:44 besoin d'un groupe pour jouer. Parce que quand
00:52:46 vous jouez de la batterie, vous êtes évidemment
00:52:48 "boom-chak" tout seul. Vous avez besoin du
00:52:50 guitariste, du chanteur, enfin de tout un
00:52:52 groupe autour de vous. Et j'avais envie de faire quelque chose
00:52:54 dans lequel je puisse avancer seul.
00:52:56 Et l'écriture, j'écrivais déjà beaucoup. Je me suis
00:52:58 dit "ben là au moins, je pourrais faire ce que
00:53:00 je veux, comme je veux, et je ne dépendrais pas d'autres gens".
00:53:02 Et c'est pour ça que j'ai arrêté de jouer de la batterie.
00:53:04 - Dernière question de cette interview
00:53:06 dont on ne s'attend pas à la chute, cher Joël Dicker.
00:53:08 "Un animal sauvage", c'est votre
00:53:10 septième roman qui raconte l'histoire
00:53:12 de deux couples issus de milieux
00:53:14 sociaux différents. Alors du coup, je me pose
00:53:16 forcément la question.
00:53:18 Vous avez pris des cours au cours Florent. Pourquoi
00:53:20 vous n'avez pas continué pour être acteur ?
00:53:22 - C'est très mauvais !
00:53:24 Non mais c'était une expérience absolument
00:53:26 géniale parce que, vous savez, quand je suis
00:53:28 parti au cours Florent, je suis venu à Paris, j'avais
00:53:30 20 ans. Je venais de finir le bac
00:53:32 parce qu'en Suisse, ça dure un peu plus longtemps.
00:53:34 Et on a l'impression
00:53:36 qu'à 20 ans, on a notre bac en poche
00:53:38 et on doit savoir ce qu'on va faire. Et nos parents
00:53:40 et la société attendent nous, qu'on ait déjà
00:53:42 un choix très précis. "Je veux faire ci, je veux
00:53:44 faire ça". En fait, à 20 ans, on n'en sait
00:53:46 rien, on ne piche que dalle, on est
00:53:48 angoissé, on ne sait pas quoi faire de notre vie,
00:53:50 ça ne va pas. Et donc, il faut prendre le temps.
00:53:52 Et les cours Florent,
00:53:54 m'ont donné justement...
00:53:56 C'est grâce au cours Florent, parce que
00:53:58 j'aimais un peu jouer, mais je me suis dit "Est-ce que j'aime vraiment ça ?"
00:54:00 Je suis parti au cours Florent,
00:54:02 j'ai rencontré des gens, j'ai vu des acteurs
00:54:04 qui avaient envie de se consacrer à ça
00:54:06 jour et nuit, qui avaient cette passion qui était
00:54:08 dévorée par le feu sacré, ce qui n'était pas
00:54:10 mon cas du tout. Et ça m'a poussé à faire autre chose
00:54:12 et donc je dois au cours Florent d'avoir justement
00:54:14 permis...
00:54:16 Ça m'a permis de m'aiguiller un peu.
00:54:18 C'est Joël Dicker qui fait son Bon Dimanche Show sur RTL.
00:54:20 On est allé se pencher sur vos réseaux sociaux.
00:54:22 Cher Joël,
00:54:24 vous êtes actif un peu sur Insta, sur
00:54:26 sur TikTok un peu ? - Absolument.
00:54:28 - Et bien justement, on est allé voir
00:54:30 qui vous suivez et on va en parler
00:54:32 dans quelques instants sur RTL. A tout de suite.
00:54:34 Aujourd'hui, le Bon Dimanche Show
00:54:40 reçoit le meilleur invité
00:54:42 qu'il n'ait jamais eu.
00:54:46 C'est complètement faux. On repassera ce jingle
00:54:48 la semaine prochaine.
00:54:50 Bruno Guillon sur RTL.
00:54:52 Jusqu'à 15h30.
00:54:54 Ça fait plaisir quand même. - Même si j'avoue
00:54:56 que passer un moment avec Joël Dicker
00:54:58 c'est un vrai plaisir.
00:55:00 - Merci. - Joël, je suis allé voir
00:55:02 en préparant cette émission vos réseaux sociaux.
00:55:04 Petit point rapide,
00:55:06 160 000 followers,
00:55:08 c'est pas mal. - Merci.
00:55:10 - Sur l'émission, on en a 181
00:55:12 donc évidemment on a un peu de retard mais bon...
00:55:14 On n'est pas là pour jouer à celui
00:55:16 qui a la plus grosse commu.
00:55:18 Vous suivez l'auteur Antoine Doll.
00:55:22 C'est le papa de Mortel Adèle
00:55:24 qui est l'héroïne BD de "Milliers d'enfants".
00:55:26 Vous avez déjà songé
00:55:28 à écrire pour les enfants ?
00:55:30 - J'aimerais bien.
00:55:32 J'adorerais ça. C'est très difficile.
00:55:34 En fait c'est beaucoup plus facile, je trouve,
00:55:36 c'est beaucoup plus facile d'écrire pour les adultes
00:55:38 que pour les enfants. Parce que les enfants sont un public
00:55:40 très exigeant,
00:55:42 à qui on ne peut pas tromper sur la marchandise,
00:55:44 qui a des attentes
00:55:46 très claires et ça rigole pas.
00:55:48 Donc j'espère qu'un jour je pourrai le faire
00:55:50 mais il faut vraiment que ça soit...
00:55:52 Voilà, je sais pas,
00:55:54 c'est un vrai défi pour moi.
00:55:56 - Vous suivez sur vos réseaux Joël Dicker
00:55:58 Augustin Trapenard. Est-ce que,
00:56:00 quand on est auteur, c'est une obligation de suivre Augustin Trapenard ?
00:56:02 Sinon toutes les bibliothécaires de France
00:56:04 vous pourchassent avec des fourches.
00:56:06 - Non, mais il fait des choses
00:56:08 très importantes. - J'aime beaucoup.
00:56:10 - Très importantes, entre autres sur les réseaux sociaux,
00:56:12 entre autres de son émission,
00:56:14 et c'est un homme du livre depuis toujours,
00:56:16 mais je trouve que
00:56:18 tout ce qu'il fait sur les réseaux sociaux pour parler
00:56:20 de livres et parler de littérature,
00:56:22 c'est très important et je le salue pour ça.
00:56:24 - Joël Dicker, vous suivez les magasins
00:56:26 Relais, qu'on trouve souvent en gare ou dans les aéroports.
00:56:28 Quand vous n'achetez pas de bouquin,
00:56:30 vous achetez quoi au Relais ? Parce que moi j'adore le petit sandwich
00:56:32 triangle
00:56:34 fromage jambon.
00:56:36 - Non, j'achète les journaux, surtout.
00:56:38 - C'est vrai ? Vous êtes un gros
00:56:40 consommateur d'actus ou pas ? - Beaucoup.
00:56:42 Et je pense que c'est aussi un acte
00:56:44 citoyen très important d'acheter le journal.
00:56:46 Il faut se renseigner,
00:56:48 il faut se renseigner au-delà. Là on parle de
00:56:50 Instagram. Instagram, il y a plein de choses
00:56:52 super, mais c'est pas une source de renseignement
00:56:54 fiable. On peut pas se renseigner sur la marge du monde
00:56:56 sur Instagram ou Facebook ou TikTok.
00:56:58 On doit acheter des journaux,
00:57:00 des journaux indépendants et livres, qui sont aussi
00:57:02 les garants du monde démocratique dans lequel on vit,
00:57:04 d'avoir des journaux et des opinions qui sont
00:57:06 pas les opinions du gouvernement.
00:57:08 C'est important, mais pour que ça existe, ça a
00:57:10 un prix. Ce prix, c'est de l'acheter.
00:57:12 Et donc quand on peut, il faut le faire et
00:57:14 j'achète beaucoup de presse. - Joël Dicard, vous
00:57:16 suivez sur vos réseaux Renaud Capuçon.
00:57:18 C'est quoi votre style de musique de
00:57:20 prédilection ? Il écoute quoi quand il rentre
00:57:22 dans sa voiture, Joël Dicard, quand il arrive
00:57:24 chez lui ? - Moi j'écoute de tout. J'écoute de tout.
00:57:26 J'écoute beaucoup de jazz, j'écoute de la musique
00:57:28 classique, j'écoute de l'opéra, j'écoute
00:57:30 aussi des choses très modernes. J'écoute du
00:57:32 rock, j'écoute du hard rock, j'écoute du metal,
00:57:34 j'écoute Jennifer aussi.
00:57:36 J'ai vraiment une gamme, une palette
00:57:38 hyper large. - Vous suivez la page
00:57:40 Nespresso sur vos réseaux sociaux. Vous tournez à
00:57:42 combien de cafés par jour, Joël ?
00:57:44 - De moins en moins. - Parce qu'on se le voit à 3h du matin,
00:57:46 des fois, il faut essayer de tenir. - Ouais, mais
00:57:48 5-6 à peu près. - Et enfin,
00:57:50 j'ai vu que vous suiviez Taylor Swift. - Ouais.
00:57:52 - Vous êtes une Swiftie ? - Je suis
00:57:54 une Swiftie, absolument. Je revendique.
00:57:56 C'est dit.
00:57:58 Depuis...
00:58:00 Depuis toujours, aussi. Ça fait
00:58:02 des années. Ça fait 10 ans, 12 ans.
00:58:04 Et j'ai
00:58:06 toujours aimé ce qu'elle faisait.
00:58:08 - Vous savez quoi ? - J'ai créé la mode.
00:58:10 - Taylor Swift, on lui rajoute
00:58:12 une dizaine d'années.
00:58:14 Et je trouve, mais c'est mon...
00:58:16 Ma vision à moi, elle rentrerait
00:58:18 bien dans le rôle de Sophie, qui est une
00:58:20 des héroïnes d'un animal sauvage.
00:58:22 - C'est vrai. Vous avez raison. - Je trouve, en tout cas.
00:58:24 - On engage. - C'est
00:58:26 Joël Dickler qui fait son Bon Dimanche Chaud sur RTL.
00:58:28 Mais hélas,
00:58:30 oh grand hélas, comme dans toutes les
00:58:32 belles histoires, il y a une fin. Et cette fin,
00:58:34 nous allons la vivre dans quelques secondes.
00:58:36 Avec l'interview des 20 dernières secondes.
00:58:38 A tout de suite.
00:58:40 La comète de Halley passe
00:58:44 dans le ciel une fois tous les 76 ans.
00:58:46 Le Bon Dimanche Chaud
00:58:50 sur RTL, c'est tous les dimanches
00:58:52 après-midi. Choisissez votre camp.
00:58:54 Pour ma part, j'ai déjà sorti mon télescope.
00:58:58 Jusqu'à 15h30,
00:59:00 le Bon Dimanche Chaud sur RTL.
00:59:02 Sorti depuis le 27 février
00:59:04 dernier, Un animal sauvage, c'est le nouveau
00:59:06 roman de Joël Dicker. Je le disais dès sa sortie,
00:59:08 c'était numéro 1 en France, en Italie,
00:59:10 en Espagne.
00:59:12 C'est la dernière interview de
00:59:14 ce Bon Dimanche Chaud, c'est l'interview
00:59:16 des 20 dernières secondes. Je vous pose,
00:59:18 c'est même pas des questions, je vous donne des choix, c'est très manichéen.
00:59:20 Vous choisissez, vous n'êtes même pas obligé de
00:59:22 m'expliquer le pourquoi du comment. On y va ?
00:59:24 Top chrono.
00:59:26 Lire ou écrire ?
00:59:28 Lire. Chocolat suisse
00:59:30 ou montre suisse ? Chocolat suisse.
00:59:32 Sauvage ou
00:59:34 domestique ? Sauvage.
00:59:36 Suspense ou rebondissement ?
00:59:38 Rebondissement.
00:59:40 Commencer un livre ou finir un livre ?
00:59:42 Commencer un livre.
00:59:44 Prix Goncourt ou
00:59:46 Prix du public ? Prix du public.
00:59:48 Énigme ou vérité ?
00:59:50 Énigme.
00:59:52 Il était temps que l'émission se termine, puisque la dernière, c'est
00:59:54 un polar ou une polaire ?
00:59:56 Une polaire
00:59:58 à ce moment.
01:00:00 Ça a été un vrai plaisir de vous recevoir. Merci.
01:00:02 C'était une grande joie pour moi.
01:00:04 J'ai adoré ce livre et je sais que vous allez
01:00:06 l'adorer aussi. Ça s'appelle "Un animal
01:00:08 sauvage". Et vous savez,
01:00:10 moi, je fais partie de ces adolescents
01:00:12 qui ont été traumatisés par la lecture
01:00:14 à l'époque du collège et à l'époque du
01:00:16 lycée, parce qu'on nous imposait des
01:00:18 bouquins qui souvent étaient très durs à lire
01:00:20 à l'âge de 15 ans. Et on se rend compte qu'en les ouvrant
01:00:22 une quinzaine d'années après, on les apprécie.
01:00:24 C'est typiquement le genre de bouquin
01:00:26 qui peut vous amener vers l'envie
01:00:28 de lire et de redécouvrir
01:00:30 avec plaisir la lecture. Donc rien que
01:00:32 pour ça, merci. Merci beaucoup. - Merci, merci Benoît. Merci
01:00:34 infiniment. - Et puisqu'on parle de livres, sachez
01:00:36 qu'il sera encore question de bouquins la
01:00:38 semaine prochaine, mais avec
01:00:40 quelqu'un qu'on a plutôt l'habitude de voir derrière une
01:00:42 caméra, c'est Jean-Marie
01:00:44 Poiré, qui vient de sortir
01:00:46 un bouquin où il parle d'anecdotes
01:00:48 sur la plupart des films sur lesquels
01:00:50 il a travaillé. Évidemment, "Les Visiteurs",
01:00:52 évidemment, "Papi fait de la résistance".
01:00:54 C'est un livre bourré d'anecdotes, on en parlera avec lui
01:00:56 la semaine prochaine.
01:00:58 Merci beaucoup Joël. - Merci.
01:01:00 - Avant d'accueillir les meilleurs moments des grosses têtes, merci à ceux qui
01:01:02 m'ont aidé à préparer l'émission de ce
01:01:04 dimanche. Karine Asiamer, François Touchard,
01:01:06 Agathe Deschamps, Valérie Zetoun,
01:01:08 Thaïse Wauquière et Caroline Détrez.
01:01:10 Et puis surtout, merci à vous,
01:01:12 auditeurs d'RTL, de faire du
01:01:14 "Bon Dimanche Chaud" un succès, puisqu'il y a
01:01:16 quelques jours, les sondages Médiamétrie
01:01:18 ont été
01:01:20 édités et c'est
01:01:22 un véritable succès pour l'émission avec une
01:01:24 hausse d'audience le dimanche entre 14h
01:01:26 et 15h30. Soyez remerciés pour ça.
01:01:28 On reviendra avec grand plaisir dimanche prochain tout de suite,
01:01:30 les meilleurs moments des grosses têtes sur RTL.

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