• il y a 8 mois
Regardez Lenglet-Co du 10 avril 2024 avec François Lenglet.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL 7h37, Langue Léco avec vous François Langueux.
00:09 Bonjour à tous.
00:10 Alors François, le gouvernement met la dernière main à un document technique
00:13 qui prend cette année une dimension, mais alors politique, inhabituelle.
00:16 C'est vrai. Document qui sera publié tout à l'heure à 14h,
00:19 c'est ce qu'on appelle le Programme de Stabilité des Finances Publiques.
00:23 Il est établi chaque printemps par la France,
00:26 comme par tous les pays européens, avant d'être envoyé pour examen à Bruxelles.
00:30 Le mot stabilité est évidemment dans notre cas un euphémisme.
00:36 Parce qu'il s'agit justement de définir une trajectoire pour sortir du déséquilibre
00:41 dans lequel sont nos finances publiques.
00:43 C'est un document qui théoriquement nous engage sur des objectifs de réduction de déficit.
00:48 Théoriquement, c'est un serment d'alcoolique ou pas ?
00:50 Écoutez, le précédent programme, celui d'avril 2023,
00:54 visait un déficit de 4,9% du PIB pour 2023.
00:58 Justement, on est finalement à 5,5.
01:00 Bon, vingtaines de milliards d'euros de trous en plus.
01:03 La nouvelle version devra donc intégrer ce dérapage
01:06 et puis prévoir les nouvelles marches d'escalier
01:09 pour arriver à moins de 3% dans 3 ans.
01:12 Le chiffre qui était visé par le précédent programme de stabilité
01:17 est aujourd'hui inatteignable.
01:19 Il va probablement être modifié pour être juste en dessous de 3%.
01:22 Quel est l'enjeu ?
01:24 Tout d'abord connaître le montant des économies à faire cette année
01:28 en plus des 10 milliards annoncés en janvier.
01:30 C'est la marche d'escalier 2024
01:32 qui a fait l'objet de vives discussions entre Bercy d'un côté,
01:36 l'Elysée de l'autre.
01:38 L'Elysée et Matignon, faudrait-il dire.
01:40 Pour Bercy, il fallait être ambitieux dans les coupes dès cette année,
01:43 quitte à repasser devant le Parlement
01:46 pour faire avaliser cette nouvelle politique budgétaire.
01:48 Mais alors quoi ? Le président Macron n'est pas d'accord, c'est ça ?
01:50 Pas du tout.
01:52 Il ne veut pas être contraint de négocier avec la droite
01:54 qui est le seul allié parlementaire possible sur cette affaire.
01:57 Et encore moins couper violemment dans des dépenses publiques
02:01 à la veille d'élections européennes qui s'annoncent catastrophiques pour sa majorité.
02:05 Ajoutons que sur le fond,
02:08 les questions de finances publiques lui semblent secondaires.
02:11 Il nous a d'ailleurs expliqué il y a deux jours
02:13 que le problème n'était pas qu'on dépense trop,
02:15 mais c'était qu'on n'avait pas assez d'argent à dépenser.
02:18 Ça ressemble au médecin de Molière.
02:20 Vous allez vous dire c'est délirant, c'est peut-être un trait comique.
02:23 Alors est-ce que ce document peut avoir une influence sur la note financière de la France ?
02:27 Oui, on vit désormais sous l'œil des agences.
02:29 D'ici six semaines, Moody's et Standard & Poor's, les deux principales,
02:33 vont rendre leur verdict alors qu'on était passé, souvenez-vous,
02:36 à un cheveu de la dégradation en fin d'année dernière.
02:39 Il faut donc un programme crédible.
02:42 Crédible dans la stratégie prévue pour arriver à moins de 3% de déficit dans trois ans.
02:47 D'accord.
02:48 Mais crédible aussi dans les hypothèses de croissance qu'on retient.
02:51 Parce que si celle-ci était trop optimiste, elle n'inspirerait pas confiance.
02:55 Et puis, au-delà même des agences, c'est notre point en Europe qui se joue aussi.
03:00 C'est intéressant ça, pour quelle raison ?
03:02 La France de Macron donne le sentiment à ses partenaires de dépenser toujours plus.
03:06 Et de compromettre ainsi l'édifice de l'union monétaire par son imprudence budgétaire.
03:13 Sentiment qui n'est pas vraiment injustifié.
03:16 Malgré nos impôts qui sont les plus élevés de la zone euro,
03:19 nous sommes 18ème sur 20 en matière de dette.
03:23 18ème sur 20 en matière de déficit.
03:26 Le tout à un moment où les relations entre Paris et Berlin sont les plus mauvaises depuis longtemps.
03:31 Les choses sont dites. Merci beaucoup François.
03:33 [SILENCE]

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