• il y a 2 mois
Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 16 octobre 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il est 7h38, Langue L'Echo avec l'homme libre, François Langlais, vous avez été interpellé hier matin par les propos du maire de Lisieux, qui était notre invité ici même et qui redoute que Doliprane quitte sa ville, Sébastien Leclerc, qui a un homme dans le collimateur.
00:15Le sujet n'a pas été traité par l'ancien gouvernement alors que peut-être que Bruno Le Maire aurait pu le faire bien avant. On a l'impression que Bruno Le Maire, comme pour son budget d'ailleurs, a mis la poussière sous le tapis.
00:26Et sur son budget, on a appris que l'Assemblée Nationale voulait enquêter là encore. Décidément, François, aujourd'hui on a l'impression que dès qu'il y a un problème, paf, on tombe sur Bruno Le Maire.
00:36Oui, c'est vrai, surtout sur ces questions budgétaires. Hier d'ailleurs, Michel Barnier a dit qu'il espérait que la vérité sorte de cette prochaine commission d'enquête, vérité sur le budget bien sûr.
00:46Au cœur de tout ça, vous l'avez dit, il y a un homme qu'on n'entend pas, qui était pourtant aux premières loges, Bruno Le Maire, ministre des Finances de 2017 à 2024.
00:55Lui-même a dit vouloir être entendu par cette commission hier. En fait, il faut, pour essayer de trouver les responsabilités, se concentrer sur la dernière période. 2022-2024, c'est là où tout a dérapé.
01:09Alors justement, arrêtons-nous, 2022, pourquoi n'a-t-on pas redressé la barre après ces deux crises ? C'est ce qu'ont fait tous nos voisins.
01:16À la décharge de notre ancien ministre. C'est avant qu'il avertit, lui, dès l'été 21, sur la nécessité de terminer ce fameux « quoi qu'il en coûte ».
01:26Il ira même jusqu'à dire que la France est à l'euro près. Mais la campagne électorale de la présidentielle se profile et les dépenses se multiplient dans tous les domaines,
01:34avec une vigueur d'autant plus forte que la France bénéficie d'une conjoncture exceptionnelle. Des recettes fiscales plus fortes que prévues en 2022,
01:42la manne du grand emprunt européen qui fait pleuvoir les milliards, on a fait les poches d'Angela Merkel, et puis les mauvaises habitudes prises lors de la période de taux zéro quand la dette ne coûtait à rien.
01:53Mais Bruno Le Maire n'aurait-il pas pu ou dû alerter sur un possible retournement, François ?
01:59Écoutez, à la nomination d'Elisabeth Borne, c'est-à-dire après la présidentielle, il perd ses arbitrages.
02:04La première ministre décide de prolonger les aides sur l'énergie, sur le gaz en particulier, contre les déclarations de Le Maire.
02:10Et de nouvelles dépenses sont programmées contre l'avis de Le Maire. L'augmentation des fonctionnaires, les aides massives pour la transition énergétique,
02:17bon, elles sont programmées, on comprend pourquoi, pour essayer de contrebalancer la réforme des retraites avec, en plus, d'innombrables nouvelles dépenses au fil de l'eau.
02:26On a quand même un président qui ne sort jamais sans son chéquier, ou plutôt notre chéquier d'ailleurs.
02:31Rien qu'en juin 23, une semaine, 800 millions pour Vivatech, 500 millions pour l'avion durable, 11 milliards pour le port de Marseille.
02:39Et dans le même temps, les rentrées d'impôts, elles se détériorent.
02:41Oui, et là, il y a une série d'erreurs de Bercy, ça c'est incontestable, de la haute administration, qui n'anticipe pas la forte baisse des recettes,
02:49pas plus qu'elle n'avait d'ailleurs prévu les bonnes rentrées de 2022.
02:52Ce défaut d'anticipation, c'est en effet de sa responsabilité, c'est lui, Bruno Le Maire, le patron politique de Bercy.
02:58Quand les nouvelles percent finalement, il annonce des coupes budgétaires pour 10 milliards, c'était aux 20 heures,
03:03au point que les oppositions se déchaînent contre ce qu'elles appellent l'austérité, y compris et surtout les LR.
03:10Mais pourquoi il ne va pas plus loin ?
03:11Nouvel arbitrage perdu, souvenez-vous, au printemps 24, lui veut un budget correctif,
03:16il estime que l'ampleur des mesures à prendre nécessite de revenir devant le Parlement, même s'il faut passer par le 49-3.
03:23Veto du président qui est furieux, data le Premier ministre, parce que les élections européennes approchent,
03:29parce que la majorité est en difficulté, pas question d'effrayer les électeurs avec l'état des finances publiques.
03:34Bon, on connaît la suite, la dissolution qui suspend toute décision pendant trois mois.
03:39Bon, sauf que, pardon François, mais c'est un peu facile de dire « j'ai prévenu, j'ai prévenu et puis on m'avait pas suivi »,
03:44un ministre qui perd ses arbitrages, il peut démissionner.
03:46Oui, c'est la jurisprudence chevènement, un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule.