• il y a 8 mois
Jeudi 4 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Thierry Le Clercq (Président – Fondateur, Alphajet Fair Investors) , Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité) et Gustavo Horenstein (Responsable Recherche Macro et Allocation d'Actifs, Dorval AM)

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Transcription
00:00 *Musique*
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13 Thierry Leclerc est à nos côtés, président et cofondateur d'AlphaJet Fair Investors.
00:17 Bonsoir Thierry.
00:18 Bonsoir Grégoire.
00:18 Merci d'être là. Merci à Gustavo Reinstein d'être avec nous également. Bonsoir Gustavo.
00:22 Bonsoir.
00:22 Vous êtes responsable de la recherche macro et de l'allocation d'actifs chez Dorval Asset Management
00:27 et Nicolas Gotsman qui nous accompagne également. Bonsoir Nicolas.
00:30 Bonsoir.
00:30 Ravi de vous retrouver. Vous êtes responsable de la stratégie macroéconomique à la financière de la Cité.
00:35 Parlons peu, parlons bien Nicolas. On est à une semaine de la prochaine réunion de la Banque Centrale Européenne.
00:40 Je crois que les banquiers centraux ont d'ailleurs à peu près toutes les données clés possibles
00:43 pour former leur décision jeudi prochain, le 11 avril.
00:49 Quelle tournure peut prendre cette réunion d'avril Nicolas ?
00:54 Et quel terrain de compromis peut-on attendre en matière de communication notamment
01:00 puisque le marché s'astend à un nouveau statu quo de la part de la Banque Centrale Européenne pour ce meeting ?
01:05 Mais j'ai quand même du mal à imaginer que ce statu quo va rassembler une unanimité totale au sein du Conseil des Gouverneurs.
01:11 Je pense effectivement qu'il y a des discussions en interne avec quelques gouverneurs
01:16 qui souhaiteraient effectivement baisser les taux immédiatement donc dès la prochaine réunion
01:21 tout en sachant que la majorité ne va pas dans ce sens là.
01:26 Donc soit cette équipe minoritaire qui est plus d'oeuvre arrive à obtenir une majorité et l'emporte tout de suite
01:32 mais encore une fois c'est très peu probable.
01:34 Et dans ce cas là il est donc plus probable d'obtenir quelque chose qui soit à peu près satisfaisant pour tout le monde
01:39 c'est à dire d'orchestrer en tout cas une communication qui puisse paraître un peu plus d'oeuvre que ce qu'on a eu jusqu'à présent
01:45 pour laisser entendre au marché que ça y est ils sont prêts, qu'ils vont y aller effectivement en juin
01:49 qui permettra d'avoir une réaction de marché qui permettra également d'assouplir les conditions financières européennes.
01:54 Mais on est plutôt dans ce cadre là éventuellement d'avoir une deuxième baisse de taux dès le mois de juillet
02:00 ça s'apparaît quand même aussi assez peu probable pour le moment
02:03 mais il est quand même intéressant de voir que les prises de position de ces dernières semaines
02:08 montrent que l'équipe qui souhaite la baisse de taux est en train de s'agrandir de façon intéressante.
02:14 De qui parle-t-on concrètement Nicolas ?
02:16 Je pense que le poids lourd vraiment de ce changement de cap c'est François Villauras de Gallo
02:20 donc ça c'était vraiment le plus intéressant et depuis le mois de décembre dernier
02:24 on voit qu'il avait commencé à attaquer assez clairement les arguments qui étaient développés par l'équipe des hauks
02:32 des orthodoxes
02:34 des orthodoxes et de façon assez mécanique et je pense assez efficace
02:39 on a eu un discours je pense très fort de la part de Pieroci Polone
02:43 donc le membre du board italien qui vient d'arriver
02:47 qui faisait son premier discours de politique monétaire
02:49 avec des mots durs mais avec une critique assez claire de ce qui a pu se passer par le passé au sein de la zone euro
02:56 On doit être prêt à bouger rapidement
02:58 C'est ça et de montrer qu'il est vraiment utile d'agir rapidement
03:02 pour ne pas endommager trop lourdement les capacités de production de la zone euro à long terme
03:06 et les capacités de croissance du continent
03:10 Qu'est-ce qui retient encore ou qu'est-ce qui fait que ce meeting du mois d'avril
03:15 n'arrive pas à former un consensus pour une baisse de taux maintenant
03:21 tout en étant obligé de signaler qu'elle viendra en juin pour quand même générer des effets de marché
03:26 qui permettront justement de baisser les taux sans les baisser
03:31 La communication qui a été utilisée depuis le mois de décembre c'est vraiment la question des salaires
03:34 tout en indiquant que les données qui sont relatives aux salaires pour le Q1 2024
03:40 ne seront disponibles que le 7 juin, c'est-à-dire le lendemain de la prochaine réunion
03:45 mais ils auront sans doute des données intermédiaires
03:47 Mais il y aura des données préliminaires sur les salaires
03:49 L'application totale des chiffres du PIB européen qui prennent la compensation par salarié
03:53 ce sera le 7 juin, le lendemain de la réunion
03:56 Ils auront des données intermédiaires mais ils n'auront pas des données définitives à ce moment-là
04:01 C'est ce qui était prétexté à ce moment-là pour pouvoir justifier le fait de ne pas baisser les taux tout de suite
04:07 Ce point-là avait été critiqué par François Villoy de Gallo en disant qu'on n'avait pas besoin de toutes les données pour prendre une décision
04:13 ce qui était aussi intéressant, d'autant plus que les données qu'on a autres
04:17 montrent d'une part qu'on a une croissance qui est constamment révisée à la baisse
04:21 même si le chômage n'est pas encore touché et on a un profil d'inflation qui est quand même satisfaisant
04:26 et aujourd'hui même si on prend une règle de Taylor, qui est quand même le truc le plus, pas hauque mais assez sévère
04:32 et que vous considérez qu'il y a absolument zéro output gap
04:36 c'est-à-dire que comme si la zone euro était à son plein potentiel aujourd'hui
04:39 si vous prenez les données d'inflation qui ont été publiées hier, vous êtes déjà largement en dessous du taux de 4%
04:43 c'est-à-dire que vous êtes dans une situation aujourd'hui où il n'y a pas grand-chose qui puisse justifier la position de la BCE
04:49 et qui serait vraiment opportun de leur part d'y aller
04:52 peut-être ce qui pêche un peu c'est le fait de ne pas avoir communiqué suffisamment sur la possibilité d'avoir le mois d'avril ouvert à une baisse de taux
04:57 et que ça, ça peut être un problème
04:59 Et c'est vrai que les dernières données d'inflation ont particulièrement surpris à la baisse
05:03 on l'a vu avec les premières estimations qui ont été publiées ces derniers jours
05:07 on attend un minima une communication beaucoup plus accommodante de la part de la BCE
05:13 Gustavo, d'accord avec ce point
05:15 est-ce que ça peut d'ailleurs déjà générer des effets de marché avant même que la BCE ne délivre ses premières baisses de taux
05:21 et puis comment vous regardez le chemin qui semble diverger entre la BCE et la Fed aujourd'hui ?
05:27 Je crois que sur les banques centrales, et ça c'est vrai pour la Fed et pour la Banque Centrale Européenne
05:32 ce qui est important du point de vue des marchés financiers
05:34 ça n'est pas vraiment ce qu'elles annoncent en tant que tel ou ce qu'elles vont faire
05:39 mais simplement la conditionnalité de leur action
05:42 cette idée qu'on développait il y a déjà plusieurs mois
05:45 mais qui maintenant je pense que c'est vraiment ça qui a accompagné le marché
05:48 c'est le retour du put des banques centrales et ça c'est toujours vrai
05:51 malgré les hésitations de la BCE, on sait que si la situation devient extrêmement douloureuse
05:56 vraiment très très difficile, ils baisseront les taux
05:59 c'est vrai aussi pour la réserve fédérale américaine
06:01 parce que l'inflation est déjà suffisamment basse
06:03 même si elle n'est peut-être pas encore à la cible
06:05 même si les salaires sont peut-être encore un peu gênants du point de vue de la BCE
06:09 mais si vraiment il y avait un choc extrêmement dur sur la croissance
06:13 il pourrait agir immédiatement
06:15 donc cette conditionnalité elle est là, elle existe
06:17 et je pense que les investisseurs sont persuadés qu'elle est là
06:19 et c'est ça qui fait que finalement
06:21 que les actifs risqués notamment se comportent aussi bien
06:23 exactement, quelle que soit finalement la communication précise
06:26 ça explique aussi l'inversion de la courbe des taux qui est quand même extrêmement importante
06:29 qui fait d'ailleurs que les conditions financières en tout cas
06:31 si on fait une moyenne de tout ça
06:33 ne sont pas si serrées que le seul taux court semble l'indiquer
06:38 donc il y a quand même déjà une action importante
06:42 après bon, on ne va pas nous promettre éternellement
06:44 à un moment il faut effectivement délivrer
06:46 mais il n'y a pas besoin je pense effectivement
06:48 de précipitation particulière même du point de vue de la BCE
06:51 ça pourrait être perçu comme inquiétant
06:53 si on avait une surprise la semaine prochaine
06:56 avec une BCE qui baissait ses taux
06:58 alors qu'elle ne l'avait pas signalé auparavant
07:02 il faudrait en tout cas, il serait obligé de l'expliquer
07:04 parce que ça serait effectivement plutôt une surprise
07:06 et donc il faudrait expliquer pourquoi il le fait maintenant
07:08 quelle est l'explication particulière
07:11 je ne me souviens plus peut-être
07:13 Est-ce qu'il y a une mise à jour des...
07:16 Non, c'était mars
07:18 Non, non, non, c'était la réunion précédente
07:20 la prochaine sera en juin
07:22 Oui, c'est un meeting intermédiaire
07:24 La seule chose qui pourrait faire agir
07:26 c'est s'il révisait de manière très très très forte
07:28 la croissance ou l'inflation
07:31 où là effectivement il pourrait en tirer les conséquences
07:34 c'est pour ça que le mois de juin
07:36 la plupart des économistes attendent le mois de juin
07:38 ça semble assez logique
07:40 donc à part communiquer pour laisser la porte ouverte
07:42 on continue à dire que tout ça c'est meeting par meeting
07:44 en fonction des données, etc.
07:46 Et puis le mois de juin, je pense que tout le monde s'attend à ça
07:49 et comme tout le monde s'y attend, pourquoi surprendre les gens ?
07:51 On peut en faire ce que les gens attendent
07:53 Divergence avec la Fed, est-ce que l'écart se creuse
07:56 peut-être un peu plus au regard notamment des dernières données économiques
08:00 côté américain, côté européen
08:02 au regard d'un discours de Jérôme Poel hier
08:05 qui garantit toujours qu'il y aura une recalibration
08:08 du réglage de la politique monétaire aux Etats-Unis
08:10 mais qui reste quand même très prudent
08:13 sur le calendrier
08:16 il n'y a pas de garantie absolue que juin soit peut-être
08:19 le moment de la baisse de taux pour la Fed
08:21 Non, alors la question du put des banques centrales
08:23 est encore plus forte pour la réserve fédérale américaine
08:25 puisque là l'inflation n'en y est pas complètement
08:27 effectivement les derniers chiffres n'étaient pas très bons
08:29 mais très honnêtement
08:31 d'un point de vue macroéconomique
08:33 on est suffisamment proche pour que s'il y a un problème
08:35 encore une fois, il y a effectivement des baisses de taux
08:37 qui ne posent aucun problème
08:39 il n'y a pas de problème d'arbitrage complexe
08:41 à faire entre la croissance et l'inflation
08:44 si vraiment ça va mal, ils baisseront les taux
08:47 et je pense que c'est simplement ça que Jérôme Poel
08:49 essaie de garder vivant l'existence de ce put
08:52 s'il y a un problème, on baissera les taux
08:54 s'il n'y a pas de problème...
08:56 Baisse de taux assurantielle, on est là, en assurance
08:59 si c'est nécessaire, mais on ne va pas le faire
09:01 si ce n'est pas nécessaire, si les situations ne l'exigent pas
09:04 pour l'instant, rien n'exige une baisse de taux
09:08 on a une panique du point de vue de la réserve fédérale
09:10 la croissance est plutôt satisfaisante
09:13 même si encore une fois, il y a bien des éléments de ralentissement
09:16 ici ou là, on verra les chiffres d'emploi vendredi, demain
09:20 mais du point de vue de la FED, c'est plutôt confortable d'attendre
09:23 et de laisser vivante cette idée du put au cas où
09:26 Divergence FED-BCE, qu'est-ce que vous en dites à ce stade Nicolas ?
09:30 Le marché voit 3-4 baisses de taux du côté de la BCE cette année
09:34 on est plutôt entre 2 et 3 maintenant pour la réserve fédérale américaine
09:38 Effectivement, la FED a plus le temps, parce que sa croissance est quand même beaucoup plus confortable
09:42 quand on regarde les chiffres de la zone euro
09:45 j'avais remarqué, il y avait un point qui était intéressant
09:48 c'était de voir la totalité de la croissance de la zone euro depuis la fin 2019
09:51 l'apport de l'Allemagne, si on prend les chiffres trimestriels
09:54 c'est 1 milliard d'euros, et la construction italienne
09:57 c'est-à-dire le super bonus italien, c'était 15 milliards
09:59 c'est-à-dire que la construction italienne apporte 15 fois plus à la zone euro
10:02 que l'ensemble de l'économie allemande
10:05 et la croissance de la zone euro, si j'enlève tous les éléments exceptionnels
10:09 est de 0,8% depuis la fin 2019
10:12 évidemment ce n'est pas du tout les chiffres, on est plutôt proche des 10% pour les Etats-Unis
10:15 ce qui est intéressant, c'est de regarder l'évolution de la croissance nominale américaine
10:18 juste pour voir à quel point la politique monétaire est efficace ou non
10:21 parce qu'il y a eu beaucoup, notamment sur les dernières semaines, de critiques
10:24 sur le fait que finalement la politique monétaire n'aurait plus autant d'effets qu'avant
10:28 étant donné que, quand on regarde l'évolution de la croissance nominale
10:31 elle reste très forte aujourd'hui, comparativement au niveau de taux
10:34 qui est atteint aujourd'hui
10:37 mais en fait, quand on décompose le PIB américain
10:40 on se rend compte, si je prends les secteurs les plus sensibles au taux d'intérêt
10:42 c'est-à-dire si je prends l'investissement résidentiel et la consommation de biens durables
10:46 qui sont par exemple des voitures qu'on achète à crédit
10:48 si je prends cet élément-là, en nominal on est déjà en négatif sur une année
10:51 donc là on est en négatif
10:53 si je regarde ensuite l'ensemble du secteur privé
10:56 on est à 4,7, donc on est exactement revenu au niveau qu'on avait après la pandémie
11:00 et par contre si je prends les éléments qui sont les moins sensibles
11:03 qui sont dépendants plutôt de la politique du gouvernement
11:05 c'est-à-dire les dépenses publiques plus les dépenses privées mais dans les structures
11:08 c'est-à-dire là où on a des subventions, dans le cadre de l'IRA, le Chips Act
11:13 tout ce qui recouvre la politique industrielle américaine
11:16 là j'ai un taux de croissance de 13%, donc c'est absolument colossal
11:19 et en fait ce qu'on voit, c'est que finalement le ralentissement qui est provoqué par la Fed
11:23 dans les secteurs qui sont les plus sensibles au taux d'intérêt
11:25 est largement compensé par ce qui se passe par la politique même du gouvernement
11:29 Donc il y a une vraie action de la politique monétaire
11:31 Oui, il y a une vraie action
11:32 sur les secteurs qui sont censés réagir à la politique monétaire
11:35 Mais ça vous ne le voyez pas forcément dans le schéma du PIB
11:37 et donc ce qui est intéressant c'est que je pense que du point de vue de Jérôme Poirier
11:39 parce que ces éléments-là en fait ne sont pas détaillés en termes de croissance
11:42 mais vous voyez l'inquiétude qu'ils peuvent avoir justement sur les questions des investissements en structure
11:46 sur les dépenses publiques parce qu'en fait finalement ce n'est pas que ça sabote leur travail
11:49 c'est que le PIB reste plus fort que eux ne l'ont fait
11:52 et là aujourd'hui ils sont dans une situation inconfortable
11:54 c'est qu'on est revenu au niveau sans doute où ils voudraient être
11:56 et ils auraient besoin d'appuyer plus encore sur le frein
11:59 et donc de mettre à risque l'économie américaine
12:01 juste parce qu'on a les deux secteurs qui sont soutenus très largement par le gouvernement
12:05 et ce secteur-là est encore très incertain
12:07 parce que c'est une année électorale donc ça pourrait être bouleversé par la suite
12:10 et ce serait quand même mal avisé de venir freiner encore plus l'économie américaine
12:13 enfin le reste de l'économie américaine dans un moment comme ça
12:16 donc je pense qu'effectivement ils ont, enfin comme vous l'avez dit
12:19 si jamais quoi que ce soit se passe sur le marché de l'emploi
12:21 on aura une réaction immédiate de leur part
12:23 c'est un pout sur l'économie
12:26 oui sur l'emploi
12:28 que la Fed veut ancrer dans la tête des investisseurs
12:30 et ça ils le répètent, c'est vraiment de dire que le volet emploi maximal de la Fed
12:35 est pris beaucoup plus au sérieux qu'il ne l'était précédemment
12:37 bon, que vous inspirent ces considérations, ce débat de politique monétaire
12:41 permanent, un sujet inépuisable évidemment
12:45 mais quand on est investisseur d'action
12:47 et Gustavo le soulignait d'une certaine manière
12:49 j'ai l'impression que les marchés actions se sont un peu désensibilisés quand même de ces questions
12:54 ça reste une question importante pour le bond market, pour les marchés obligataires
12:57 pour les traders obligataires etc
12:59 mais bon le marché actions j'ai l'impression
13:01 qu'il y ait 5 ou 6 baisses de taux de la Fed
13:03 comme on l'anticipait en fin d'année
13:05 ou qu'il n'y en ait plus que 2 ou 3 finalement
13:07 il vit sa vie et sa vie elle est plutôt à la hausse quoi
13:10 oui parce qu'il y a des éléments qui permettent d'alimenter aussi cette hausse des marchés actions
13:17 après on ne va pas dire que c'est complètement
13:21 les investisseurs actions ignorent complètement évidemment ce qui se passe
13:25 mais c'est vrai que c'est plutôt le sens de l'histoire
13:29 le sens de l'histoire c'était qu'on avait un peu plus de 10% d'inflation il y a un an et demi
13:35 aujourd'hui on flirte légèrement au dessus des 2
13:38 ce qui est plus ou moins la cible
13:40 donc on sait qu'il va y avoir un assouplissement des politiques monétaires
13:44 effectivement en général les banques centrales et notamment les très grosses évitent de surprendre
13:50 donc ça fait atterrir tout ça assez normalement en juin
13:55 là je pense qu'on a eu des échos du gouverneur de la banque de France
14:01 qui a aussi bien infléchi son discours
14:04 il a parlé plusieurs fois du printemps et que le printemps c'était jusqu'au mois de juin
14:09 donc c'est un petit pas, mieux vaut commencer un peu plus tôt pour en faire peut-être le moins possible
14:14 et arriver à un taux terminal un peu plus élevé
14:18 si c'est ce dont la zone aura besoin
14:21 et effectivement une série de baisse de taux voire une baisse de 50 points de base etc
14:29 ça sera plus tôt là, signe que ces histoires de soft lending finalement ont disparu des écrans radar
14:36 et qu'on est sur un autre scénario
14:38 donc voilà le chemin il est tracé
14:40 et donc ça veut dire quoi ?
14:42 ça veut dire que la politique monétaire va s'assouplir
14:44 et que c'est ce qu'on a vu tout à l'heure
14:46 les PMI commencent un petit peu à se redresser gentiment
14:50 là on a passé la barre des 50 en zone euro
14:53 donc il commence à y avoir une amélioration cyclique
14:57 je voyais que les investisseurs qui sont sondés par les banques
15:01 les grandes banques se réchauffaient aussi sur la macro européenne
15:05 ce qui n'était pas arrivé depuis deux ans
15:07 donc là il y a un net
15:09 quand ils interrogent les investisseurs
15:11 il y a plus de 28% d'investisseurs qui sont sur une amélioration
15:16 donc qui s'est traduit d'ailleurs ?
15:19 la poule et l'œuf
15:21 qui fait quoi ?
15:23 c'est à dire que les valeurs cycliques ont surperformé les valeurs défensives depuis le début de l'année
15:29 et ça s'est accéléré sur le mois de mars
15:31 donc on est à peu près à 9% de hausse sur les valeurs cycliques
15:34 donc à peu près la moitié moins pour les valeurs défensives
15:38 et donc est-ce que c'est ça qui a fait que les investisseurs changeaient leur...
15:42 rien de tel que les prix pour faire varier les sentiments
15:45 ça marche parfois comme ça aussi
15:48 après ce qu'on ne peut pas dire c'est la somme de tout
15:50 oui oui complètement
15:52 donc moi ça me semble...
15:54 et ce biais cyclique du marché là en Europe
15:56 notamment sur la partie action
15:58 il vous convient ? il est légitime ?
16:00 et comment on réfléchit au régime de marché post première baisse de taux ?
16:05 est-ce que ça change quelque chose ?
16:07 une fois que les baisses de taux sont délivrées
16:09 est-ce que le marché fonctionne différemment ou pas ?
16:12 oui enfin est-ce qu'il fonctionne différemment ?
16:16 est-ce qu'on vend la nouvelle ?
16:18 est-ce qu'il y a des rotations qui se mettent en place ?
16:21 est-ce qu'on est prêt à ça ?
16:22 est-ce qu'on se prépare à ça ?
16:23 donc on reprend le fil
16:24 on a dit la première baisse des taux qui devrait
16:27 on parle encore au conditionnel
16:28 on en saura plus évidemment jeudi prochain
16:30 mais qui devrait intervenir en juin
16:32 donc on est trois mois avant
16:34 enfin ou deux mois et demi
16:36 le marché commence à la presser
16:38 enfin à le prendre en compte
16:40 et donc il va un peu plus vers les valeurs cycliques
16:42 donc tout ça c'est vraiment un scénario
16:45 le scénario qui n'était plus du tout habitué
16:48 c'est ce qu'on a eu depuis deux ans
16:50 avec des taux qui sont passés de 0 à 4%
16:53 en quelques mois et à une cadence
16:55 donc ça pour le coup et beaucoup d'investisseurs
16:58 n'étaient plus du tout habitués à cet environnement-là
17:01 mais donc dans l'autre sens
17:03 avec un mouvement graduel
17:05 je pense que tout le monde sait faire
17:06 il n'y a pas de problème
17:07 et donc ça s'explique aussi
17:09 donc ce mouvement de retour vers les cycliques
17:11 qu'on a commencé à voir en mars
17:13 et est-ce que c'est bon pour les marchés ?
17:14 moi je pense que oui
17:15 parce que bon jusqu'ici on parlait
17:17 et à juste titre
17:18 beaucoup des fameux Magnificent Seven
17:20 ou des 7 Magnifiques en français
17:24 et là on voit
17:26 on l'a bien vu en mois de mars
17:28 juste les indices de base
17:31 donc là je reste aux Etats-Unis
17:33 le S&P donc il a aussi une version équipondérée
17:37 les 500 sociétés équipondérées
17:39 a progressé de 4%
17:41 le S&P 500 traditionnel +3
17:43 et le Nasdaq +1
17:45 donc c'est un marché qui trouve un relais de croissance
17:49 qui se diffuse
17:51 et en fait pour aller encore plus loin
17:54 est-ce que ça va impliquer un effondrement
17:57 que les investisseurs vont sortir des 7 Magnifiques ?
18:01 je ne pense pas
18:03 pourquoi ?
18:04 tout simplement parce que les résultats vont rester encore très très forts
18:07 juste pour avoir un chiffre en tête
18:09 on attend à peu près 4% de hausse
18:14 des résultats au premier trimestre
18:16 donc sur les sociétés du S&P 500
18:20 si on enlève les 7 Magnifiques
18:22 on est à -2
18:24 donc c'est +38% la croissance des 7 Magnifiques
18:27 donc ça continue quand même de tirer très fort
18:30 il va y avoir un vent très important qui souffle dans leur voile
18:33 qui porte le marché
18:35 et donc comme la situation macro
18:37 ce qu'on vient de dire précédemment
18:39 cyclique s'améliore
18:40 ça se diffuse sur des secteurs
18:42 plus traditionnels
18:44 et c'est très sain, très bien
18:46 et ça peut donc donner un relais de croissance au marché
18:48 pour avoir aussi une bonne année
18:50 puisqu'on a tendance à oublier que l'année 2023 avait quand même été très bonne
18:54 sur les actions
18:55 et donc là, un relais de croissance
18:57 sans un effondrement
18:58 en tout cas c'est mon scénario
19:00 de ce qui a fait le marché en 2023
19:04 Gustavo, est-ce que ce que vous voyez sur le marché
19:07 notamment du point de vue des actifs risqués
19:09 est-ce que ça reflète l'idée d'une amélioration
19:12 cyclique, conjoncturelle, un peu globale
19:15 un peu mondiale également
19:17 de la Chine à l'Europe
19:19 et aux Etats-Unis
19:21 et qu'est-ce que les baisses de taux
19:24 peuvent changer ou non
19:26 dans cette logique de marché
19:28 est-ce que des baisses de taux délivrées
19:30 est-ce que ça entretient encore ce souffle porteur
19:32 pour les actifs cycliques
19:34 ou est-ce que
19:36 beaucoup est anticipé
19:38 et il y a une logique souvent dans les marchés
19:40 qui est de vendre la nouvelle à un certain stade
19:42 Oui, les deux sont vrais simultanément
19:44 c'est-à-dire qu'il est tout à fait possible
19:46 parce que fondamentalement il y a quelque chose
19:48 de très positif
19:50 c'est-à-dire qu'on a à la fois une attente assez large
19:52 d'une baisse de taux prudente probablement
19:54 mais qui arrivera au mois de juin
19:56 du côté de la Banque Centrale Européenne
19:58 la Fed encore une fois c'est une autre histoire
20:00 mais pour la BCE ça semble assez clair
20:02 avec des pandémies qui rebondissent
20:04 avec une économie qui va un peu mieux
20:06 on a les deux à la fois
20:08 il se trouve qu'on se retrouve dans cette configuration
20:10 où on a à la fois l'économie qui s'améliore
20:12 et les taux qui baissent
20:14 en Europe, en partant d'une atonie
20:16 qui a duré au moins 18-24 mois
20:18 fondamentalement c'est la désinflation qui avait été signalée
20:20 et c'est ça, on passe de 10% d'inflation à 2%
20:22 ce mouvement
20:24 c'est quand même énorme
20:26 donc forcément on est dans ce moment
20:28 assez agréable, c'est vraiment l'inverse
20:30 de la stagflation
20:32 on parlait de la stagflation
20:34 c'est pile l'inverse, on a la réaccélération
20:36 en même temps la baisse des taux
20:38 c'est tellement bullish qu'effectivement
20:40 je me mets à douter de moi-même
20:42 mais bon, en tout cas c'est ça qui pousse beaucoup
20:44 le marché, qui fait cette diffusion
20:46 et je suis d'accord, cette diffusion qui enfin a lieu
20:48 ça fait un certain temps qu'on l'attendait
20:50 la question de l'équipondération
20:52 c'est ce qui nous tient à coeur chez Norval
20:54 parce que voilà
20:56 on suit dans nos fonds internationaux
20:58 le MSI Monde équipondéré
21:00 et on joue vraiment cette idée de la diffusion
21:02 et c'est ce qu'on est en train de voir
21:04 et c'est intéressant de noter que même
21:06 quand on regarde les grands indices
21:08 le stock 50 fait la course en tête
21:10 dans les grands indices internationaux
21:12 même mieux que le Nasdaq
21:14 et c'est pas que ASML
21:16 les banques, enfin il y a vraiment
21:18 - Mais à commencer par les banques, oui
21:20 - Je dirais même à commencer par les banques
21:22 qui font un extraordinaire pas pour
21:24 et qui montrent quand même qu'il n'y a pas que
21:26 les 7 magnifiques, il n'y a pas que
21:28 ces grands champions
21:30 qui sont toujours des grands champions
21:32 et je partage l'idée, il n'y a pas de raison de s'effondre
21:34 comme ça tout seul
21:36 - Les banques de taux à venir, enfin je veux dire
21:38 peuvent continuer d'entretenir ce mouvement
21:40 il n'y a pas de raison que
21:42 qu'on change de régime ou de schéma de marché
21:44 - Ça se passe comme on l'imagine
21:46 - C'est un avant après quoi
21:48 - C'est rien de les causes, c'est pas qu'il y a un effondrement
21:50 d'ici la prochaine réunion du mois de juin
21:52 de l'économie, mais que ça descend indépendamment
21:54 et c'est un peu ce qu'on attend en Europe
21:56 c'est une baisse des taux en Europe
21:58 uniquement à cause de la désinflation
22:00 - Pour de bonnes raisons, en tout cas
22:02 - Et parce que la pression s'est faite mais ne ne faiblit pas plus
22:04 - Non au contraire, c'est très favorable
22:06 plutôt pour les cycliques, pour les actifs risqués
22:08 et ce qui est intéressant, et on l'avait déjà noté
22:10 c'est que tout ce mouvement
22:12 est très favorable aux actions, mais pas forcément aux taux longs
22:14 effectivement
22:16 parce que la courbe est déjà inversée, que les taux longs sont déjà chers
22:18 notamment en Europe
22:20 et donc vraiment c'est une année où les actions
22:22 vont faire bien bien mieux que les taux
22:24 même ajustés du risque
22:26 - On était reparti en 2024
22:28 après la tentative de 2023
22:30 comme c'est le
22:32 le retour du bon market
22:34 je ne sais plus ce qu'on disait mais bon disque bac
22:36 - Bon disque bac
22:38 - Le rendement est de retour mais en termes de performance
22:40 à la fin de l'année
22:42 - On voit beaucoup de clients et Dorval est plutôt
22:44 connu pour l'ADN des actions
22:46 donc on me disait
22:48 "Monsieur le chef, vous êtes gentil mais là c'est vraiment
22:50 le retour des obligations"
22:52 Non en fait c'était
22:54 parce que les gens disaient "oui mais parce que les taux vont baisser"
22:56 d'accord, les taux vont baisser
22:58 - Les taux courts - Les taux courts, c'est les actions qui vont gagner
23:00 pas les taux longs
23:02 - Comment vous regardez
23:04 de manière plus globale
23:06 la question du policy mix aujourd'hui
23:08 Nicolas, que ce soit aux Etats-Unis
23:10 ou en Europe
23:12 on attend toujours des banques centrales qu'elles nous apportent
23:14 une forward guidance, une guidance
23:16 ou une communication anticipée
23:18 sur ce qu'elles vont faire en matière de politique monétaire
23:20 est-ce qu'on a
23:22 une forme de fiscal guidance et qu'est-ce que vous comprenez
23:24 de ce que les décideurs politiques
23:26 de politiques budgétaires
23:28 apportent comme perspective
23:30 aujourd'hui au marché
23:32 le policy mix, c'est important
23:34 - Alors pour les Etats-Unis
23:36 ce qui va être
23:38 c'est pas forcément pour le policy mix mais on va avoir
23:40 l'ouverture au deuxième semestre de cette année 2024
23:42 de la nouvelle revue de politique monétaire américaine
23:44 donc où tout le travail
23:46 d'études va être réalisé
23:48 le deuxième semestre de cette année
23:50 et le premier semestre de l'année 2025
23:52 pour un résultat qui sera communiqué
23:54 à la mi-année de l'année 2025
23:56 je pense que les questions
23:58 ont déjà
24:00 les débats ont déjà commencé
24:02 il y a certaines propositions qui ont déjà
24:04 été faites, on a vu notamment Ben Bernanke
24:06 qui avait déjà parlé du modèle australien
24:08 de passer à un modèle où on aurait une inflation
24:10 comprise entre 2 et 3%
24:12 on a des propositions sur une cible nominale
24:14 qui a d'ailleurs été citée
24:16 par Jerome Powell il y a quelques mois
24:18 dans un discours au FMI qui était intéressant
24:20 parce qu'il disait que ça permettait aussi
24:22 d'intégrer dans la cible
24:24 tout ce qui est supply-shock
24:26 et comme on a, c'est les problématiques
24:28 qu'on a connues sur les dernières années
24:30 ce ne serait pas forcément inintéressant d'avoir ce type de cibles
24:32 mais toutes les cibles pour l'instant
24:34 qui sont évoquées sont des cibles
24:36 qui sont plus agressives que celles qu'on a aujourd'hui
24:38 plus agressives c'est à dire ?
24:40 qui tendent à supporter encore davantage
24:42 encore plus la croissance que ce qu'on avait eu
24:44 dans les années précédentes donc c'est vraiment
24:46 on est prêt à accepter un régime de croissance nominale
24:48 ou d'inflation ? C'est toujours cette idée de
24:50 de tolérer plus d'inflation
24:52 que le 2% strict qui était l'objectif jusqu'à présent
24:54 Je pense que c'est vraiment cette idée
24:56 d'économie à haute pression
24:58 il y a toute une histoire de ça qui a commencé en 2012-2013
25:00 aux Etats-Unis avec des gens
25:02 des économistes internes à la fête qui montraient
25:04 que suite à ce qui s'était passé en 2008 on avait eu quand même
25:06 cette faible demande avait eu des effets
25:08 sur les capacités de production du pays
25:10 alors que généralement les banques centrales ont plutôt tendance à croire
25:12 que la politique monétaire est neutre sur le long terme
25:14 là le résultat c'était en fait non c'est pas neutre
25:16 en fait on est en train de détruire les capacités de production du pays
25:18 à partir de là on a eu
25:20 quelques discours et il y en a eu notamment un de Janet Yellen
25:22 qui est de la 2016 qui montrait justement que
25:24 un régime d'économie à haute pression pouvait éventuellement
25:26 parvenir à faire l'effet inverse
25:28 c'est à dire que si on place la demande à un niveau supérieur
25:30 on pourrait augmenter les capacités
25:32 donc le potentiel économique du pays
25:34 c'est plus ou moins ce qui a été fait pendant la période Covid
25:36 on voit que le résultat aujourd'hui
25:38 en tout cas on va siffler la fin de la partie
25:40 aujourd'hui mais quand on voit les résultats
25:42 qui ont été accomplis pour l'instant on peut dire
25:44 que ça a plutôt pas mal marché
25:46 les résultats sont quand même très satisfaisants
25:48 et donc on est plutôt dans une poursuite de cette logique là
25:50 toujours dans l'objectif encore une fois
25:52 d'augmenter les capacités de production du pays
25:54 d'avoir une croissance qui tient debout
25:56 d'avoir des salaires qui progressent
25:58 et aussi une considération géopolitique
26:00 qui n'est pas tout à fait neutre c'est de garder la Chine
26:02 derrière les Etats-Unis.
26:04 Si c'est la philosophie qui prévaut ça veut dire qu'il n'y a pas
26:06 devant nous l'idée d'une restriction budgétaire
26:08 à venir côté Amérique ?
26:10 Alors du côté Biden non
26:12 du côté Trump a priori
26:14 quand on voit ce qu'il a fait lors de son premier mandat
26:16 je dirais non. Quand on regarde
26:18 les personnes qui sont autour aujourd'hui on peut
26:20 se méfier un petit peu
26:22 mais encore une fois on voit son inclination naturelle
26:24 à avoir des... on voit quand même comme il avait
26:26 engueulé Powell à l'époque parce qu'il avait des taux trop élevés
26:28 et les déficits qu'il a commis
26:30 lors de sa présidence on se dirige
26:32 plutôt qu'il est plutôt dans cette même logique
26:34 on peut se méfier quand même parfois
26:36 des gens qui sont autour de lui qui ont
26:38 des visions un peu plus différentes et un peu
26:40 un peu type Bundesbank on va dire.
26:42 Le marché semble assez bienveillant
26:44 sur ces questions de déficit et de dette
26:46 aujourd'hui. Ca fait les gros titres
26:48 en Europe, en France
26:50 on a passé une semaine, on est en plein dedans
26:52 aux Etats-Unis quand même
26:54 aussi on découvre que les Etats-Unis
26:56 peuvent tourner avec un déficit à 6% du PIB
26:58 peut-être pour encore plusieurs années
27:00 c'est assez nouveau dans le paysage global
27:02 et les marchés obligataires
27:04 semblent accepter pour l'instant cette idée
27:08 assez facilement.
27:10 Je trouve en tout cas Thierry
27:12 je ne sais pas ce que vous en pensez
27:14 - Enfin, simplement
27:16 je n'ai pas un avis
27:18 mais
27:20 de ma fenêtre
27:22 je vois quand même qu'il y a énormément de débats
27:24 sur le déficit
27:26 français
27:28 je n'ai jamais vu autant
27:30 dans les médias grand public
27:32 etc. Donc ça inquiète
27:34 quand même. Donc je pense
27:36 que
27:38 au niveau de l'opinion il y a quand même
27:40 les images qui sont toujours
27:42 employées, c'est un ménage qui ne peut pas vivre
27:44 structurellement en dépensant
27:46 plus que...
27:48 Je pense qu'à quelques mois des élections
27:50 européennes
27:52 ça imprime quand même
27:54 - Il y a un enjeu politique
27:56 mais le marché dit "il n'y a pas de problème"
27:58 - Ouais mais enfin
28:00 à un moment si l'opinion
28:02 d'une façon ou d'une autre
28:04 ça va quand même revenir
28:06 le marché
28:08 parce qu'il n'est pas complètement
28:10 en lévitation permanente et surtout
28:12 la base de l'économie
28:16 c'est quand même le taux sans risque
28:18 donc là pour le coup en France
28:20 en Europe c'est le "bund"
28:22 les allemands pour le coup ils n'ont pas trop de sujets
28:24 mais quand on regarde nous de ce côté-là
28:26 du Rhin, on a quand même des petits sujets
28:28 d'inquiétude
28:30 bon ben c'est normal, on a eu une période
28:32 de dépenses extrêmes
28:34 à juste titre avec le COVID
28:36 maintenant on se retrouve
28:38 vraiment dans le dur et là
28:40 je pense que
28:42 il y a quand même une prise
28:44 de conscience
28:46 que je ne percevais pas jusqu'ici
28:48 et je pense que ça peut se diffuser
28:50 donc aux politiques
28:52 peut-être donc aux...
28:54 bon après les banques centrales
28:56 sont indépendantes des politiques
28:58 - Mais ça peut guider l'action publique
29:00 - En tout cas, moi mon avis
29:02 c'est qu'on parle toujours de soutenabilité de la dette
29:04 bon là à un moment
29:06 les banques centrales vont devoir
29:08 aider les états d'une façon ou d'une autre
29:10 et on sait très bien que les taux qu'on a eu
29:12 ne sont pas soutenables, ne serait-ce que pour les états
29:14 là en France ils vont dépenser
29:16 85 milliards d'euros
29:18 d'intérêt, pas cette année
29:20 mais l'année prochaine
29:22 ça devient très nettement le premier poste
29:24 pour l'état, devant l'éducation
29:26 devant la défense, donc là
29:28 à nouveau il y a un vrai sujet qui se diffuse
29:30 je ne sais pas exactement
29:32 comment ça va remonter aux banques centrales
29:34 enfin aux banques centrales si
29:36 elles vont devoir baisser leur taux tout au tard
29:38 - Maintenir un coût du capital acceptable
29:40 - Un coût du capital acceptable
29:42 enfin on ne peut pas se permettre que l'état
29:44 donc à nouveau le taux sans risque soit
29:46 commence à être justement risqué
29:48 donc c'est ça l'enjeu
29:50 comment ça va se finir
29:52 j'en sais trop rien mais il y a quand même aussi
29:54 juste
29:56 il y a des risques que ça se finisse mal
29:58 enfin bon là je parle dans les
30:00 10 ou 15 ou 20 prochaines années
30:02 peut-être que quand on regardera
30:04 cette époque là dans 10-15 ans
30:06 on se dira mais
30:08 qu'est-ce qu'ils faisaient quoi
30:10 il y avait un enjeu
30:12 écologique, un enjeu
30:14 digital, il y avait des investissements
30:16 à faire, ils ne les ont pas fait
30:18 ils entretenaient leur système
30:20 donc
30:22 il y a un retour du
30:24 bon donc tout ça, il y a beaucoup de questions
30:26 enjeux, je ne sais pas comment ça se terminait
30:28 et il y a un risque
30:30 que ça puisse... - Il y a un endroit où c'est allé
30:32 très vite et où ça s'est terminé très mal
30:34 c'est en octobre 2022 au Royaume-Uni
30:36 et 45 jours entre l'accession
30:38 de Lystreuse au poste de Premier Ministre
30:40 et son départ - Sa démission, tout à fait
30:42 - C'était un concentré de stress test
30:44 de ce que ça peut donner
30:46 comment vous expliquez
30:48 Gustavo ce que j'appelle la bienveillance des marchés
30:50 vis-à-vis de ces questions de déficit, de dette
30:52 qui s'accumulent, alors il y a le temps des marchés
30:54 le temps des dettes et des déficits
30:56 et des investissements bien sûr
30:58 mais c'est vrai qu'on n'a pas l'impression
31:00 qu'il y ait un... comment dire
31:02 qu'il y a une piqûre très forte de la part des marchés
31:04 aujourd'hui sur ces sujets-là
31:06 - Oui, oui, parce qu'elle explique peut-être d'ailleurs pourquoi
31:08 il y a une pression médiatique et on en parle beaucoup
31:10 c'est parce que précisément on n'en parlerait pas du tout
31:12 parce que comme ça ne se voit pas ailleurs
31:14 et qu'il n'y a aucune pression particulière
31:16 bon c'est plutôt dans l'opinion publique
31:18 - Est-ce que le marché considère qu'on est dans un régime
31:20 de domination budgétaire, de fiscale dominance ?
31:22 - Il y a plusieurs choses, d'abord l'interprétation
31:24 de ce qui s'est passé au Royaume-Uni
31:26 c'est complexe parce qu'en fait
31:28 la raison qui a expliqué l'énorme volatilité
31:30 c'est pas simplement l'annonce budgétaire mais c'est surtout
31:32 des produits allevés
31:34 sur le marché obligataire anglais
31:36 par des fonds de pension
31:38 - Des modèles... - Voilà
31:40 - Des modèles qui n'étaient pas prêts à ce genre de volatilité
31:42 sur le marché obligataire
31:44 - D'ailleurs l'intervention de la Banque Centrale a réussi à simplement
31:46 calmer en relativement peu de temps en fait
31:48 le temps de dénouer
31:50 ces opérations, ce qui ne veut pas dire pour autant
31:52 que les annonces
31:54 du gouvernement de l'ISROS à l'époque n'avaient pas participé
31:56 mais c'était déjà un moment ultra stressé
31:58 pour le marché obligataire globalement quand même
32:00 Voilà, on était...
32:02 - Il y avait une concomitance
32:04 effectivement de phénomène qui disait que c'était pas le moment de...
32:06 - Dire que c'est le retour des "Bondigiganties"
32:08 je crois que c'était un peu exagéré
32:10 ça a participé peut-être
32:12 mais je pense que c'est surtout des aspects techniques
32:14 - En tout cas ils en parlent encore
32:16 le patron du CBO dans sa dernière interview
32:18 au Financial Times, donc l'organisme indépendant
32:20 qui fait les trajectoires défistées, budgétaires
32:22 il parle de ce moment à la trosse
32:24 - Il est payé pour ça, donc...
32:26 - Les gens qui sont payés pour ça ont bien imprimé le sujet quand même
32:30 - Je m'attends à la prochaine publication de la Banque des Règlements Internationaux
32:32 pour dire que tout va bien dans le secteur financier
32:34 non, ils sont payés pour aller voir la prochaine catastrophe
32:36 ils vont la trouver en cherchant bien
32:38 on trouve toujours quelque chose
32:40 c'est comme cette idée que les marchés ne prédisent pas tous les risques
32:42 sinon ça vaudrait zéro
32:44 évidemment, on ne sait pas ce qu'il...
32:46 - En tout cas il faut pondérer bien les squeeks
32:48 - Voilà, il faut les pondérer un peu
32:50 ça ne marche pas de cette manière là
32:52 sur les aspects budgétaires, la remarque est intéressante
32:54 le taux sans risque c'est en Europe
32:56 mais c'est quoi en fait le taux sans risque en Europe ?
32:58 c'est ça la question depuis le début
33:00 qui nous fait hésiter
33:02 c'est le Bound, c'est le taux de la Banque Centrale Européenne
33:04 qui devient la Banque Centrale de tout le monde
33:06 du coup il n'y a pas de risque particulier français par rapport aux autres
33:10 ni italien d'ailleurs
33:12 c'est la complexité là qui est vraiment liée à la zone euro
33:14 puisqu'aux Etats-Unis on ne se pose pas la question de cette manière là
33:16 aux Etats-Unis on ne se demande pas du tout
33:18 est-ce qu'il faut que les taux d'intérêt américains montent
33:20 pour couvrir ou pour dédommager les investisseurs
33:22 d'un risque de défaut américain
33:24 ça semblerait absurde
33:26 complètement absurde
33:28 du coup c'est vraiment un truc complètement lié à la zone euro
33:30 et je pense que depuis la crise de l'euro
33:32 on a quand même beaucoup progressé en Europe
33:34 qui fait que ce risque là spécifique
33:36 il est très très très faible
33:38 je n'irai pas jusqu'à dire nul, on ne sait jamais
33:40 mais c'est quand même très très très faible
33:42 - Est-ce que les marchés vont demander de la consolidation budgétaire ?
33:44 - Pas vraiment
33:46 mais je pense que le gouvernement se l'auto-inflige
33:48 et c'est d'ailleurs le principal problème
33:50 quelque part de l'état des finances publiques
33:52 c'est qu'elle oblige le gouvernement
33:54 les gouvernements à faire des politiques
33:56 pas forcément à un bon moment ou trop rapidement
33:58 donc il faut essayer d'avoir une position crédible
34:00 sans appuyer trop fort sur le frein
34:02 mais ce n'est pas le marché obligataire
34:04 en lui-même qui va créer une énorme pression
34:06 parce que le marché obligataire ne s'inquiète pas
34:08 du risque de défaut d'un pays européen
34:10 aujourd'hui
34:12 donc je ne crois pas que ce soit ça
34:14 l'enjeu principal
34:16 - Vous m'avez répondu sur les Etats-Unis Nicolas
34:18 mais pas sur l'Europe, sur cette question du déficit
34:20 du policy mix, du fiscal guidance
34:22 de la domination fiscale peut-être
34:24 aujourd'hui
34:26 le fait que la BCE est soumise
34:28 aux décisions budgétaires des Etats
34:30 - Sur le sujet français il y avait un truc
34:32 effectivement les 15 derniers jours
34:34 étaient absolument fascinants de voir
34:36 l'attention portée sur le niveau de déficit
34:38 on a l'impression que chaque français connaît exactement
34:40 le niveau d'endettement sur PIB
34:42 le niveau de déficit, par contre personne n'a idée du côté
34:44 on se concentre exclusivement
34:46 sur le côté passif
34:48 personne n'a idée de ce qui se passe du côté actif
34:50 la croissance, est-ce que c'est normal que depuis 2008
34:52 on a 40% de croissance en moins
34:54 est-ce que cette question là elle est abordée ou pas
34:56 et surtout quand on regarde
34:58 comment ont été créées les règles européennes
35:00 notamment du déficit, donc ces 3%
35:02 d'endettement, 60% de dette et dans les origines
35:04 et vous voyez ça même dans les textes de la BCE
35:06 l'idée c'était d'avoir 5% de croissance
35:08 nominale alignée par la BCE
35:10 on n'a pas cette 5%
35:12 de croissance nominale, on a seulement en moyenne
35:14 depuis 10 ans on a 3%, donc évidemment avec 3%
35:16 de croissance nominale de faire 3% de déficit c'est beaucoup plus compliqué
35:18 donc tout le monde est en dehors des clous
35:20 et la France particulièrement
35:22 et le cas de la France y est aussi assez intéressant parce que si vous regardez
35:24 la croissance des dépenses publiques par exemple entre la France et l'Allemagne
35:26 en disant l'Allemagne c'est toujours le bon élève
35:28 et la France est super nulle de ce côté là
35:30 en fait on voit que depuis 10 ans on a 50%
35:32 de croissance de la dépense publique en Allemagne contre 30% en France
35:34 et donc il y a un côté un peu
35:36 fascinant et en fait l'Allemagne y arrive parce qu'il y a une croissance
35:38 plus forte tout simplement et donc évidemment
35:40 c'est plus facile dans ces conditions là
35:42 et la France a pas mal baissé ses impôts sur les dernières années
35:44 ce qui fait des revenus fiscaux un peu moindres
35:46 mais en fait la variable
35:48 principale pour pouvoir corriger
35:50 une problématique de dette est d'abord la croissance
35:52 nominale donc ce que fait une banque centrale
35:54 et donc cette question, alors je ne dis pas évidemment qu'il faut
35:56 pas faire n'importe quoi avec les dépenses publiques
35:58 et tout ça, la question n'est pas là
36:00 mais encore une fois la principale variable, celle qui peut vous
36:02 permettre de changer les choses c'est vraiment du côté
36:04 actif et du côté de ce que fait une banque centrale
36:06 si vous vous concentrez sur le niveau de dépense
36:08 encore une fois, vous regardez ce qu'avait fait l'Allemagne
36:10 en fait l'Allemagne a dépensé beaucoup plus que nous et malgré ça
36:12 ils ont un niveau d'endettement qui est beaucoup plus faible
36:14 vous voyez que c'est pas là qu'il faut agir, c'est autre part
36:16 - Le niveau de départ ça compte aussi
36:18 je n'imagine pas Nicolas
36:20 - Evidemment que ça a un impact
36:22 - Plus de 100% de dettes sur PIB, on ne peut pas agir
36:24 de la même manière à 60% - Mais si vous voulez régler structurellement
36:26 les choses, si vous regardez les niveaux comparables
36:28 d'endettement par rapport au PIB, vous retournez à ce qu'on avait
36:30 en 45, notamment le UK à ce moment là
36:32 qui était à, je ne sais plus
36:34 au-delà des 100% très largement
36:36 et ils sont revenus à 40% en 90
36:38 et ils n'ont fait aucun effort budgétaire
36:40 de ce côté là, en fait la seule chose qu'ils ont changé c'est qu'en fait
36:42 ils avaient une croissance nominale qui était plus forte, c'est tout
36:44 - Pourquoi l'or monte ?
36:46 Une fois qu'on a dit tout ça
36:48 c'est quand même la question d'actualité
36:50 et j'avoue que ce n'est pas une question que je pose très souvent
36:52 on regarde toujours l'or mais
36:54 c'est vrai que l'or
36:56 n'était pas un actif particulièrement intéressant
36:58 en termes d'investissement ces dernières années
37:00 en tout cas, et là, depuis le début
37:02 de l'année en tout cas, c'est un actif qui est
37:04 regardé de plus en plus
37:06 - Et au sommet historique ?
37:08 - Oui, et
37:10 alors je n'ai pas forcément une explication
37:12 enfin bon il y a bien sûr les questions géopolitiques
37:14 et les banques centrales mais qui
37:16 ne plaident pas forcément pour avoir
37:18 un niveau de l'or au plus haut
37:20 simplement nous on regarde sur ce qui se
37:22 passe du côté des marchés actions
37:24 et là depuis quelques semaines effectivement
37:26 on voit qu'il y a un mouvement très fort
37:28 sur les minières
37:30 orifères et argentifères
37:32 et donc on a
37:34 des performances
37:36 de 20-30%
37:38 depuis début mars
37:40 donc qu'est-ce qui s'est passé ? L'or a pris
37:42 15% depuis mi-février
37:44 l'argent a pris 21%
37:46 depuis mi-février également
37:48 et donc les compagnies
37:50 qui exploitent
37:52 qui extraient
37:54 l'or du sol ou l'argent du sol
37:56 ont bénéficié de ça
37:58 dans la foulée et de manière
38:00 très importante et en fait
38:02 il y a des configurations
38:04 de marchés qui sont singulières
38:06 et là il se trouve que
38:08 on a des étoiles qui se sont alignées
38:10 pour ce secteur là, il faut que
38:12 1) les cours
38:14 progressent, c'est le cas, ce que je viens de dire
38:16 ensuite
38:18 2) il faut que
38:20 l'argent
38:22 la performance
38:24 de l'argent soit supérieure
38:26 à la performance de l'or
38:28 on regarde beaucoup le ratio or/argent
38:30 exactement, donc ça c'est le cas aussi
38:32 puisqu'on a +21 contre +15
38:34 et 3ème
38:36 étoile qui doit être alignée
38:38 pour avoir une configuration parfaite
38:40 c'est que les entreprises junior
38:42 qu'on appelle, donc les plus petites
38:44 surperforment les grosses, puisque donc les plus petites
38:46 ont un effet de levier opérationnel
38:48 plus important que les grosses et c'est le cas
38:50 également
38:52 depuis début mars. - Ca veut dire quoi ?
38:54 C'est une vraie tendance qui se met en place ?
38:56 - C'est une tendance qui s'est mise en place depuis quelques semaines
38:58 et quand on a cette configuration
39:00 technique, c'est
39:02 favorable, donc après
39:04 on vient de prendre 30%
39:06 évidemment j'enfonce
39:08 des portes ouvertes mais il vaut mieux le faire avant
39:10 qu'après, mais en tout cas
39:12 est-ce que c'est trop tard ?
39:14 - Est-ce que le risque c'est de se dire
39:16 comme ça a monté de 30% j'y vais pas maintenant ?
39:18 - Non, là quand on a
39:20 cette configuration technique qui est rare
39:22 c'est un signal très fort
39:24 très puissant qui
39:26 donc, à nouveau
39:28 je n'ai pas de vision stricto sensu
39:30 sur l'or ou l'argent, par contre
39:32 sur les valeurs cotées, on en a très peu en Europe
39:36 mais sur le marché
39:38 américain, il y a Pan American
39:40 Silver, pour l'argent, donc plus
39:42 30% sur un mois, on a
39:44 Barry Gold aussi, - YouMont, d'autres
39:46 - Oui c'est ça, bien sûr
39:48 - Donc on a de quoi faire
39:50 quand on regarde à l'échelle mondiale
39:52 et là, je vous dis, à la minute où on se parle
39:54 on a une configuration très favorable
39:56 donc nous effectivement
39:58 comme vous l'avez compris, on regarde
40:00 ça de près, on est là pour ça, pour détecter
40:02 les mouvements et les accompagner
40:04 et puis quand ça se retourne
40:06 on prend nos bénéfices, tout simplement
40:08 - Bon, là il y a un sacré momentum
40:10 - Exactement, c'est mon message
40:12 - Merci beaucoup, à vous trois
40:14 on se débattra sur ces considérations autour
40:16 des minières orifières et argentifères
40:18 avec Thierry Leclerc qui était à nos côtés
40:20 président d'AlphaJet, Fair Investors
40:22 Gustave Orenstein, responsable de la recherche macro
40:24 et de l'allocation d'actifs de Dorval Asset Management
40:26 et Nicolas Götzmann, responsable de la stratégie macro
40:28 à la financière de la cité

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